1 février 2009
7
01
/02
/février
/2009
13:55
VERBATIM GILLOT
« Pour notre part nous sommes prêts à négocier des aujourd’hui, dès ce soir, dés demain »
Lu en conférence de presse samedi 31 janvier 2009 par Jacques Gillot, président du conseil général. Il s'agit d'une adresse solennelle « au peuple de la Guadeloupe » dans laquelle M. Gillot remet les pendules à l'heure, clamant son amour de la Guadeloupe et des Guadeloupéens, sa détermination à faire que les choses aillent mieux, concluant par ces mots : « Nous ne permettrons à quiconque d’opposer la légitimité de la rue à la légitimé des urnes »
Voiic l'intégralité de son discours.
« A travers cette conférence de presse je souhaite m’adresser au peuple de la Guadeloupe.
Le peuple de la Guadeloupe, ce sont bien sûr ces milliers de guadeloupéens qui étaient dans les rues de Pointe à Pitre hier, et dont je partage les revendications sur le pouvoir d’achat.
Le peuple de la Guadeloupe c’est aussi cette majorité qui souffre en silence de la situation actuelle d’une Guadeloupe dont l’économie est à genoux, une Guadeloupe où l’on tente de raviver la haine raciale, une Guadeloupe où beaucoup de travailleurs ne savent pas encore comment ils vont nourrir leur famille demain parce qu’ils ne savent pas s’ils seront payés.
Le peuple de la Guadeloupe, mon peuple, c’est tout simplement celui qui attend que nous trouvions tous ensemble, collectif, élus, socioprofessionnels et Etat, les solutions, la méthode et les moyens qui nous permettront de mettre un terme à ce conflit et de remettre le pays au travail.
Les solutions tout d’abord
Nous l’avons dit, la plateforme de revendications proposée par le collectif apporte des questions à court, moyen et long terme.
Ces revendications font appel à des compétences qui relèvent des compétences exclusives des collectivités, des compétences partagées avec l’Etat, d’autres relèvent du dialogue social entre patrons et syndicats, d’autres enfin renvoient à une évolution de nos institutions à laquelle je l’ai toujours dit, et je le répète, je suis favorable et pour laquelle je le répète également, c’est au peuple qu’il appartient de décider.
Pour ce qui concerne les compétences exclusives de nos collectivités, nous avons apporté des réponses que nous avons transmises au collectif par écrit conformément à sa demande et que nous avons présentées hier à l’opinion guadeloupéenne.
Ces réponses, nous les avons trouvées au moyen d’un effort de redéploiement de notre budget et en opérant des choix stratégiques sur les opérations, les investissements et les politiques publiques que nous avions inscrites au titre de 2009.
Qu’il s’agisse de la baisse de 9% de la taxe d’habitation et de 7% sur la taxe sur le foncier bâti,
Qu’il s’agisse de la prise en charge de 20% du prix payé par les usagers du transport interurbain, de la mise en place d’un tarif réduit pour les personnes âgées, les étudiants et les chômeurs, de la mise en place d’un système de transport spécifique pour les personnes handicapées,
Qu’il s’agisse de l’effort de 9M€ qui permettra aux 60000 bénéficiaires de minima sociaux de bénéficier d’une prime exceptionnelle de 150€,
Qu’il s’agisse des 2000 contrats aidés que nous proposons pour 2009,
Qu’il s’agisse de la titularisation des TOS et de toutes les propositions que nous avons formulé
Nous avons apporté des réponses concrètes à toutes les demandes du collectif.
Et nous les avons transmises en toute transparence par ce que nous n’avons rien à cacher au peuple guadeloupéen
Donc les solutions, nous les avons…
C’est vrai par contre que nous n’avons pas toujours été d’accord sur la méthode
Dès le départ nous avons dit qu’une réunion globale rassemblant 100 personnes autour d’un même table pour traiter 146 points de revendication n’aurait pas permis de faire avancer durablement les choses.
Dès le départ, nous avons souhaité pouvoir négocier point par point toutes les questions qui relèvent des compétences des collectivités avant de rencontrer l’ensemble des parties.
Mais dès le départ aussi, j’ai personnellement souhaité, avec les Présidents Malo et Lurel que les réunions plénières se déroulent sous l’œil éclairé des médias afin que le peuple guadeloupéen soit pleinement informé de toutes nos discussions car, nous non plus, nous n’avons rien à cacher !!
Nous n’avons pas été compris et cela a abouti aux réunions du WTC, avec le manque d’efficacité que tous les guadeloupéens ont pu constater et par dessus tout avec l’insulte et le mépris infligés au peuple guadeloupéen par le départ précipité du préfet de la table des négociations.
Pour autant nous avons assumé nos responsabilités.
Nous avons répondu à la demande du collectif et nous avons transmis nos propositions par écrit.
Nous avons obtenu l’accord du collectif pour une première rencontre qui s’est tenue hier soir à la résidence départementale avec messieurs Gama, Mounien, Tacita, Beauchamp, Palin et Cesar Auguste (conformément à cette feuille de présence), et avec une délégation des deux collectivités que j’ai personnellement conduite.
Nous avons commencé à discuter et nous devions nous revoir aujourd’hui à 16heures, à huis clos, comme convenu et c’est tout le sens de l’invitation que nous avons adressée au collectif pour travailler cet après-midi.
Et face à cette démarche, qu’avons nous constaté ce matin, le mépris, les insultes et les accusations gratuites de vouloir jouer la montre, pire de vouloir le pourrissement du conflit, alors que depuis le début nous sommes les seuls à faire des propositions concrètes.
Nous ne permettrons à quiconque de douter de notre volonté d’aboutir !!
Nous ne permettrons à quiconque de douter de notre amour pour la Guadeloupe !!
Nous ne permettrons à quiconque de remettre en question notre détermination à apporter une réponse aux attentes de nos compatriotes !!
Et nous ne permettrons à quiconque d’opposer la légitimité de la rue à la légitimé des urnes !!
Les moyens
C’est pourquoi nous formulons un appel solennel à l’ensemble des parties pour reprendre les négociations en toute transparence sur la base de nos propositions et en présence d’un membre du gouvernement dûment mandaté, à même de nous apporter des réponses immédiates
Mes chers compatriotes,
Je voudrais conclure mon introduction en vous disant que nous sommes pleinement conscients du fait que la Guadeloupe va mal et que les guadeloupéens veulent que les choses changent.
Nous sommes pleinement conscients du fait que la société guadeloupéenne est en crise :
Crise économique que tous les foyers guadeloupéens subissent au quotidien
Crise des relations sociales entre patrons et syndicats
Crise politique de la confiance des guadeloupéens envers leurs élus
Oui Mes chers compatriotes, le pays est en crise et je mets personnellement toute ma volonté et toute mon énergie avec le président Lurel, le Président Malo et tous les élus qui nous entourent pour en sortir rapidement
Mais il y aura forcément un après,
Et lorsque la Guadeloupe se remettra au travail, il appartiendra à chacun d’entre nous de se regarder dans les yeux, de se donner les moyens de réapprendre à vivre ensemble, mais aussi et surtout de se demander :
Et moi qu’est ce que je fais pour mon pays ?
Avons nous demandé 200€ d’augmentation des bas salaires pour reprendre nos habitudes de surconsommation ?
Avons nous démontré notre attachement à notre pays pour continuer à le polluer chaque jour un peu plus ?
Avons réclamé la baisse du prix de l’eau sans nous interroger sur nos habitudes de consommation et sans réfléchir à nos gaspillages individuels et quotidiens ?
Aimons nous la Guadeloupe suffisamment pour accepter de travailler ensemble à un nouveau modèle de société ?
Il nous faudra nécessairement penser à tout cela, mais lorsque nous aurons remis la Guadeloupe au travail.
Pour notre part nous sommes prêts à négocier des aujourd’hui, dès ce soir, dés demain.
Nous avons des solutions nous l’avons démontré, elles sont concrètes, réfléchies et chiffrées.
Nous avons la volonté de négocier même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur la méthode.
A chacun de balayer devant sa porte, et à chacun d’y mettre de la bonne volonté sans arrière pensée, sans manipulation, sans stratégie perverse
Et ensemble nous parviendrons à remettre la Guadeloupe debout, et demain, à avancer ensemble.
En attendant tout cela, je tiens à réitérer mon appel au calme à l’ensemble des Guadeloupéens
Le peuple s’est manifesté dans les rues avec dignité
Nous avons su éviter les affrontements !
Nous avons résisté aux tentatives de monter une Guadeloupe contre une autre
Résistons jusqu’au bout ! Car tous ensemble nous sommes la Guadeloupe ! »
Jacques Gillot
« Pour notre part nous sommes prêts à négocier des aujourd’hui, dès ce soir, dés demain »
Lu en conférence de presse samedi 31 janvier 2009 par Jacques Gillot, président du conseil général. Il s'agit d'une adresse solennelle « au peuple de la Guadeloupe » dans laquelle M. Gillot remet les pendules à l'heure, clamant son amour de la Guadeloupe et des Guadeloupéens, sa détermination à faire que les choses aillent mieux, concluant par ces mots : « Nous ne permettrons à quiconque d’opposer la légitimité de la rue à la légitimé des urnes »
Voiic l'intégralité de son discours.
« A travers cette conférence de presse je souhaite m’adresser au peuple de la Guadeloupe.
Le peuple de la Guadeloupe, ce sont bien sûr ces milliers de guadeloupéens qui étaient dans les rues de Pointe à Pitre hier, et dont je partage les revendications sur le pouvoir d’achat.
Le peuple de la Guadeloupe c’est aussi cette majorité qui souffre en silence de la situation actuelle d’une Guadeloupe dont l’économie est à genoux, une Guadeloupe où l’on tente de raviver la haine raciale, une Guadeloupe où beaucoup de travailleurs ne savent pas encore comment ils vont nourrir leur famille demain parce qu’ils ne savent pas s’ils seront payés.
Le peuple de la Guadeloupe, mon peuple, c’est tout simplement celui qui attend que nous trouvions tous ensemble, collectif, élus, socioprofessionnels et Etat, les solutions, la méthode et les moyens qui nous permettront de mettre un terme à ce conflit et de remettre le pays au travail.
Les solutions tout d’abord
Nous l’avons dit, la plateforme de revendications proposée par le collectif apporte des questions à court, moyen et long terme.
Ces revendications font appel à des compétences qui relèvent des compétences exclusives des collectivités, des compétences partagées avec l’Etat, d’autres relèvent du dialogue social entre patrons et syndicats, d’autres enfin renvoient à une évolution de nos institutions à laquelle je l’ai toujours dit, et je le répète, je suis favorable et pour laquelle je le répète également, c’est au peuple qu’il appartient de décider.
Pour ce qui concerne les compétences exclusives de nos collectivités, nous avons apporté des réponses que nous avons transmises au collectif par écrit conformément à sa demande et que nous avons présentées hier à l’opinion guadeloupéenne.
Ces réponses, nous les avons trouvées au moyen d’un effort de redéploiement de notre budget et en opérant des choix stratégiques sur les opérations, les investissements et les politiques publiques que nous avions inscrites au titre de 2009.
Qu’il s’agisse de la baisse de 9% de la taxe d’habitation et de 7% sur la taxe sur le foncier bâti,
Qu’il s’agisse de la prise en charge de 20% du prix payé par les usagers du transport interurbain, de la mise en place d’un tarif réduit pour les personnes âgées, les étudiants et les chômeurs, de la mise en place d’un système de transport spécifique pour les personnes handicapées,
Qu’il s’agisse de l’effort de 9M€ qui permettra aux 60000 bénéficiaires de minima sociaux de bénéficier d’une prime exceptionnelle de 150€,
Qu’il s’agisse des 2000 contrats aidés que nous proposons pour 2009,
Qu’il s’agisse de la titularisation des TOS et de toutes les propositions que nous avons formulé
Nous avons apporté des réponses concrètes à toutes les demandes du collectif.
Et nous les avons transmises en toute transparence par ce que nous n’avons rien à cacher au peuple guadeloupéen
Donc les solutions, nous les avons…
C’est vrai par contre que nous n’avons pas toujours été d’accord sur la méthode
Dès le départ nous avons dit qu’une réunion globale rassemblant 100 personnes autour d’un même table pour traiter 146 points de revendication n’aurait pas permis de faire avancer durablement les choses.
Dès le départ, nous avons souhaité pouvoir négocier point par point toutes les questions qui relèvent des compétences des collectivités avant de rencontrer l’ensemble des parties.
Mais dès le départ aussi, j’ai personnellement souhaité, avec les Présidents Malo et Lurel que les réunions plénières se déroulent sous l’œil éclairé des médias afin que le peuple guadeloupéen soit pleinement informé de toutes nos discussions car, nous non plus, nous n’avons rien à cacher !!
Nous n’avons pas été compris et cela a abouti aux réunions du WTC, avec le manque d’efficacité que tous les guadeloupéens ont pu constater et par dessus tout avec l’insulte et le mépris infligés au peuple guadeloupéen par le départ précipité du préfet de la table des négociations.
Pour autant nous avons assumé nos responsabilités.
Nous avons répondu à la demande du collectif et nous avons transmis nos propositions par écrit.
Nous avons obtenu l’accord du collectif pour une première rencontre qui s’est tenue hier soir à la résidence départementale avec messieurs Gama, Mounien, Tacita, Beauchamp, Palin et Cesar Auguste (conformément à cette feuille de présence), et avec une délégation des deux collectivités que j’ai personnellement conduite.
Nous avons commencé à discuter et nous devions nous revoir aujourd’hui à 16heures, à huis clos, comme convenu et c’est tout le sens de l’invitation que nous avons adressée au collectif pour travailler cet après-midi.
Et face à cette démarche, qu’avons nous constaté ce matin, le mépris, les insultes et les accusations gratuites de vouloir jouer la montre, pire de vouloir le pourrissement du conflit, alors que depuis le début nous sommes les seuls à faire des propositions concrètes.
Nous ne permettrons à quiconque de douter de notre volonté d’aboutir !!
Nous ne permettrons à quiconque de douter de notre amour pour la Guadeloupe !!
Nous ne permettrons à quiconque de remettre en question notre détermination à apporter une réponse aux attentes de nos compatriotes !!
Et nous ne permettrons à quiconque d’opposer la légitimité de la rue à la légitimé des urnes !!
Les moyens
C’est pourquoi nous formulons un appel solennel à l’ensemble des parties pour reprendre les négociations en toute transparence sur la base de nos propositions et en présence d’un membre du gouvernement dûment mandaté, à même de nous apporter des réponses immédiates
Mes chers compatriotes,
Je voudrais conclure mon introduction en vous disant que nous sommes pleinement conscients du fait que la Guadeloupe va mal et que les guadeloupéens veulent que les choses changent.
Nous sommes pleinement conscients du fait que la société guadeloupéenne est en crise :
Crise économique que tous les foyers guadeloupéens subissent au quotidien
Crise des relations sociales entre patrons et syndicats
Crise politique de la confiance des guadeloupéens envers leurs élus
Oui Mes chers compatriotes, le pays est en crise et je mets personnellement toute ma volonté et toute mon énergie avec le président Lurel, le Président Malo et tous les élus qui nous entourent pour en sortir rapidement
Mais il y aura forcément un après,
Et lorsque la Guadeloupe se remettra au travail, il appartiendra à chacun d’entre nous de se regarder dans les yeux, de se donner les moyens de réapprendre à vivre ensemble, mais aussi et surtout de se demander :
Et moi qu’est ce que je fais pour mon pays ?
Avons nous demandé 200€ d’augmentation des bas salaires pour reprendre nos habitudes de surconsommation ?
Avons nous démontré notre attachement à notre pays pour continuer à le polluer chaque jour un peu plus ?
Avons réclamé la baisse du prix de l’eau sans nous interroger sur nos habitudes de consommation et sans réfléchir à nos gaspillages individuels et quotidiens ?
Aimons nous la Guadeloupe suffisamment pour accepter de travailler ensemble à un nouveau modèle de société ?
Il nous faudra nécessairement penser à tout cela, mais lorsque nous aurons remis la Guadeloupe au travail.
Pour notre part nous sommes prêts à négocier des aujourd’hui, dès ce soir, dés demain.
Nous avons des solutions nous l’avons démontré, elles sont concrètes, réfléchies et chiffrées.
Nous avons la volonté de négocier même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur la méthode.
A chacun de balayer devant sa porte, et à chacun d’y mettre de la bonne volonté sans arrière pensée, sans manipulation, sans stratégie perverse
Et ensemble nous parviendrons à remettre la Guadeloupe debout, et demain, à avancer ensemble.
En attendant tout cela, je tiens à réitérer mon appel au calme à l’ensemble des Guadeloupéens
Le peuple s’est manifesté dans les rues avec dignité
Nous avons su éviter les affrontements !
Nous avons résisté aux tentatives de monter une Guadeloupe contre une autre
Résistons jusqu’au bout ! Car tous ensemble nous sommes la Guadeloupe ! »
Jacques Gillot