3 mars 2009
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21:54
"Nouvelle rentrée" au lycée de Baimbridge, malgré la grève
Pas de car scolaire mais une longue file de voitures qui déposent les élèves. A 07H30, mardi, les cours ont repris au lycée de Baimbridge à Pointe-à-Pitre après cinq semaines d'interruption et malgré la grève générale.
"Il s'agit effectivement d'une nouvelle rentrée". Chemise blanche impeccable, sourire bienveillant emprunt de solennité, Jean Alice, accueille les élèves qui rejoignent leur salle de classe.
"Ils ont répondu massivement à l'appel", se réjouit le proviseur de cet établissement, l'un des plus grands de France (2.002 élèves, 171 professeurs).
Vers 10 h 30, la direction estimait le nombre d'élèves présents à 85% de la normale.
"Il y en a. Je trouve que c'est déjà bien", ajoute Dominique Drelin, professeur d'Histoire et Géographie. "J'avais un petit doute. Les parents ont eu le courage de les envoyer".
"Toute la communauté scolaire est présente", souligne M. Alice, même si "bien sûr on a quelques grévistes".
Le premier lycée à rouvrir
Baimbridge est le premier lycée guadeloupéen à rouvrir depuis le début de la grève générale, entrée mardi dans sa 43ème journée. Le LKP, à l'origine du mouvement, conditionne la suspension du conflit à la signature d'un accord toujours en discussion.
"L'essentiel c'est que les élèves soient rentrés dans l'école et qu'ils aient cours parce que les échéances n'attendent pas", martèle M. Alice.
"Vu qu'il y a le bac de Français, on est un peu stressé"", confirme Mehdi Galas, 16 ans, élève de 1ère S.
"Mais ça va aller". Avec ses copines Lindsay et Marie-Noëlle Reynaud (17 et 16 ans), il a tenté de ne pas perdre le rythme.
"On essayait de travailler en groupe pour ceux qui n'habitaient pas trop loin. On allait sur le site internet du lycée où les profs envoyaient des exercices, des cours", dit Lindsay.
Résultat: "on sera moins pénalisé. Mais je pense que la reprise sera dure", nuance Marie-Noëlle.
La cloche sonne. Georges Laurent, professeur de Philosophie, va retrouver sa classe. "Il va falloir redynamiser les élèves", explique-t-il :"voir s'ils se remettent de cette léthargie. Nous, on peut aller vite, mais est-ce qu'ils pourront suivre".
12 000 heures perdues
Le rattrapage, M. Alice n'y croit pas trop. "Baimbridge a 12 000 heures de cours de perdus. Comment voulez-vous que nous les rattrapions en 8 jours ?"
Dans la salle des professeurs, Mme Drelin feuillète l'un des cours transmis pendant la grève. "Le système colonial: enjeux et contradictions".
Parlera-t-elle du conflit dans sa classe ? "Non. S'ils veulent en parler, j'écouterai, mais j'éviterai de prendre la parole. Mon rôle n'est pas de réagir à chaud.".
Syndiquée au SPEG, elle n'a fait grève qu'une seule journée. "Les revendications du LKP étaient plus qu'honorables". Mais pas "les slogans", dont "le communautarisme" l'a choqué.
Pour Georges Laurent, qui ne veut pas révéler son affiliation syndicale, la reprise du travail ne contredit pas le soutien au LKP. "On doit faire un minimum, ce qui ne veut pas dire que les revendications du LKP sont à discréditer".
M. Alice se moque d'avoir ou non l'accord du collectif pour rouvrir. "Il y a quelques fois où la désobéissance est une obligation. J'aurais souhaité ne pas être le seul. J'espère que le chemin que nous montrons, d'autres l'emprunteront".
Pas de car scolaire mais une longue file de voitures qui déposent les élèves. A 07H30, mardi, les cours ont repris au lycée de Baimbridge à Pointe-à-Pitre après cinq semaines d'interruption et malgré la grève générale.
"Il s'agit effectivement d'une nouvelle rentrée". Chemise blanche impeccable, sourire bienveillant emprunt de solennité, Jean Alice, accueille les élèves qui rejoignent leur salle de classe.
"Ils ont répondu massivement à l'appel", se réjouit le proviseur de cet établissement, l'un des plus grands de France (2.002 élèves, 171 professeurs).
Vers 10 h 30, la direction estimait le nombre d'élèves présents à 85% de la normale.
"Il y en a. Je trouve que c'est déjà bien", ajoute Dominique Drelin, professeur d'Histoire et Géographie. "J'avais un petit doute. Les parents ont eu le courage de les envoyer".
"Toute la communauté scolaire est présente", souligne M. Alice, même si "bien sûr on a quelques grévistes".
Le premier lycée à rouvrir
Baimbridge est le premier lycée guadeloupéen à rouvrir depuis le début de la grève générale, entrée mardi dans sa 43ème journée. Le LKP, à l'origine du mouvement, conditionne la suspension du conflit à la signature d'un accord toujours en discussion.
"L'essentiel c'est que les élèves soient rentrés dans l'école et qu'ils aient cours parce que les échéances n'attendent pas", martèle M. Alice.
"Vu qu'il y a le bac de Français, on est un peu stressé"", confirme Mehdi Galas, 16 ans, élève de 1ère S.
"Mais ça va aller". Avec ses copines Lindsay et Marie-Noëlle Reynaud (17 et 16 ans), il a tenté de ne pas perdre le rythme.
"On essayait de travailler en groupe pour ceux qui n'habitaient pas trop loin. On allait sur le site internet du lycée où les profs envoyaient des exercices, des cours", dit Lindsay.
Résultat: "on sera moins pénalisé. Mais je pense que la reprise sera dure", nuance Marie-Noëlle.
La cloche sonne. Georges Laurent, professeur de Philosophie, va retrouver sa classe. "Il va falloir redynamiser les élèves", explique-t-il :"voir s'ils se remettent de cette léthargie. Nous, on peut aller vite, mais est-ce qu'ils pourront suivre".
12 000 heures perdues
Le rattrapage, M. Alice n'y croit pas trop. "Baimbridge a 12 000 heures de cours de perdus. Comment voulez-vous que nous les rattrapions en 8 jours ?"
Dans la salle des professeurs, Mme Drelin feuillète l'un des cours transmis pendant la grève. "Le système colonial: enjeux et contradictions".
Parlera-t-elle du conflit dans sa classe ? "Non. S'ils veulent en parler, j'écouterai, mais j'éviterai de prendre la parole. Mon rôle n'est pas de réagir à chaud.".
Syndiquée au SPEG, elle n'a fait grève qu'une seule journée. "Les revendications du LKP étaient plus qu'honorables". Mais pas "les slogans", dont "le communautarisme" l'a choqué.
Pour Georges Laurent, qui ne veut pas révéler son affiliation syndicale, la reprise du travail ne contredit pas le soutien au LKP. "On doit faire un minimum, ce qui ne veut pas dire que les revendications du LKP sont à discréditer".
M. Alice se moque d'avoir ou non l'accord du collectif pour rouvrir. "Il y a quelques fois où la désobéissance est une obligation. J'aurais souhaité ne pas être le seul. J'espère que le chemin que nous montrons, d'autres l'emprunteront".