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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 18:17
Grippe : « Rien ne dit que le pic de l'épidémie est atteint » à La Réunion

Laurent Filleul, coordonnateur de la Cellule interrégionale d'épidémiologie Réunion-Mayotte (Cire), estime que « rien ne dit que le pic de l'épidémie (de grippe H1N1) est atteint à La Réunion », où l'on compte 22 000 cas depuis début juillet.

L'épidémie de grippe H1N1 a flambé ces deux dernières semaines dans l'île, avec 14 000 cas. Le pic est-il atteint ?

Rien ne nous dit que le pic est atteint ou qu'on se dirige vers le pic. On constate une augmentation assez importante et constante du nombre de cas ces dernières semaines et on reste pour le moment sur cette phase. Pour la grippe saisonnière, on observe chaque année une première vague en juillet et une seconde fin août-début septembre. Entre ces deux vagues, il y a un creux de deux-trois semaines. Cette année, on n'a rien observé de tel. On n'a pas eu cette diminution. Le virus de la grippe saisonnière a disparu pour laisser la place au virus H1N1 qui reste en phase ascendante. L'hiver austral étant propice aux épidémies saisonnières, on peut s'attendre à une diminution avec l'arrivée de l'été dans quelques mois. Mais il faut rester prudent sur les projections.

Pour l'heure, seuls deux décès suspects ont été enregistrés à la Réunion alors que l'épidémie flambe. N'est-on pas en-dessous du ratio de la grippe saisonnière qui entraîne 10 décès par an ?

C'est vrai que nous n'avons que deux certificats de décès mentionnant un syndrome grippal comme cause de la mort. Habituellement, on en a dix au minimum par an et on pense même qu'il y en a plus. Si on compare avec d'autres pays, ce ratio montre une gravité moindre ici de la grippe H1N1. Est-ce que les certificats de décès sont bien remplis ? Est-ce que le médecin n'a pas omis de mentionner le syndrome grippal, préférant noter un cancer ? Ces données étant difficiles à valider, il n'est pas possible de savoir si l'impact du virus H1N1 est plus faible que celui de la grippe saisonnière. On le saura à la fin de l'épidémie ou dans quelques semaines. Si on se dirigeait vers une létalité (pourcentage de décès chez les personnes atteintes, ndlr) moindre, cela pourrait s'expliquer par un système de surveillance très réactif, la prise en charge hospitalière très bonne et un dépistage très tôt des formes graves.

Les mesures de prévention ne semblent avoir eu aucun effet sur la propagation de l'épidémie. Ne risque-t-on pas d'aboutir au même résultat en métropole, quelles que soient les précautions prises ?

Dès le 6 juillet l'OMS a reconnu qu'il était impossible d'empêcher la propagation du virus sur la planète. Il faut maintenir les mesures de prévention et mettre notamment le masque pour éviter que les personnes asthmatiques ou les insuffisants respiratoires soient contaminés. En portant le masque, il y a moins de quantité de virus qui se propage. Si on a peu de formes graves et peu de décès, c'est peut-être aussi parce que les mesures de prévention sont opérationnelles et fonctionnent.
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