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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 13:15

Réunion de lancement de précampagne
Régionales 2010
Discours d’Eric JALTON
Abymes, 10 janvier 2010
 
 
 
Chers compatriotes,
 
La Guadeloupe a été rudement secouée durant le premier
trimestre de l’année 2009 par un puissant mouvement social
qui a ébranlé les fondements de notre société, mettant à nu
l’existence d’un système organisé de pwofitasyon. 
Des milliers de Guadeloupéens, dans leur diversité de
condition et d’appartenance, sociale, culturelle, ethno-
raciale, spirituelle et philosophique voire politique se sont
mobilisés durant les 44 jours qu’a durée le conflit pour exiger
l’amélioration immédiate de leurs conditions d’existence,
singulièrement de leur pouvoir d’achat et pour démasquer les profiteurs. Tous,
ici, à Droite comme à Gauche, se sont accordés pour dire que ce cri du
peuple, venait manifestement de très loin et que, traversant le temps, il faisait
écho à une souffrance et à un mal-être séculaires, enkystés dans des
injustices et des discriminations douloureusement vécues et ressenties
aujourd’hui encore. La soudaineté et la puissance du mouvement,
conjuguées à sa radicalité, ont surpris plus d’un, et singulièrement une classe
politique subitement hébétée et tétanisée devant l’ampleur et l’amplitude
de la protestation.
La question de la légitimité des uns et des autres, celle des élus et celle de la
rue, a donc été sujet à controverse et objet de crispation durant toute l’année
du mouvement.
Durant ce conflit à dimension sociétale et à portée historique, en tant que
Guadeloupéen, maire des Abymes et socialiste, progressiste convaincu, il
m’est apparu, plus qu’avant et plus que jamais, que la crise qui frappait notre
Guadeloupe montrait bien que nous sommes à la croisée des chemins et que
le combat contre le système de pwofitasyon qui a jeté dans la rue des
dizaines de milliers de nos frères et sœurs, mères et pères et enfants aussi, se
doit d’être engagé résolument par des élus décidés à relever le gant , parce
que conscients au plus haut point de l’urgence et de l’impérieuse nécessité
de proposer un débouché politique à la protestation sociale.
 
 J’ai compris alors qu’il serait tout simplement criminel et totalement 
irresponsable d’abandonner le peuple à son sort, en faisant valoir notre
impuissance d’élus, incapables de nous faire entendre «  au plus haut
 2
niveau » et avouant avec une stupéfiante candeur que nous ne sommes ni
entendus, ni même écoutés à Paris.
 
J’ai mieux compris combien il était important que les élus de Guadeloupe,
principalement ceux qui se réclament du socialisme progressiste, se mettent
en capacité de relayer dans les institutions, dans les assemblées où ils ne
siègent que par la volonté, le combat du peuple, pour la Justice sociale. Oui,
comme je l’ai indiqué lors des négociations de février au World Trade Center,
cette foule qui martelait du talon les rues de Guadeloupe, ressemblait bien à
ce peuple qui a fait de moi son élu, pour que sa protestation me préoccupe,
contrairement à ceux qui n’ont eu de cesse de se plaindre qu’on les
empêche de profiter tranquille, que ceux qui, prisonniers de leur ego
surdimensionné et enfermés dans leur délire paranoïaque, n’ont pas voulu
voir dans le mouvement social autre chose qu’une attaque contre leur petite
personne. Le mouvement social du premier trimestre 2009 a donc révélé la
profondeur  de la crise : l’ampleur du désastre économique, de l’hécatombe
sociale, de la catastrophe écologique annoncée ; la méfiance et la
défiance vis-à-vis de la représentation politique locale ; la détresse des
dizaines de milliers de chômeurs et travailleurs précaires, particulièrement des
jeunes et des femmes, le désarroi des agriculteurs, des pêcheurs, des chefs
d’entreprises petites et moyennes, la souffrance qui tue à petits feux des
milliers de retraités et de personnes porteuses de handicap.
 
Alors comment  un seul élu de ce pays, surtout s’il se réclame de la Gauche,
pourrait-il rester sourd au cri du Peuple ?
 
Le mouvement social a fait admettre, tout au moins pour ce qui me
concerne, que tout ceci n’est plus acceptable et qu’on ne saurait se
satisfaire d’aménagement à la marge. 
Il m’est apparu clairement que ce dont la Guadeloupe a besoin, et ce à quoi
aspirent profondément les Guadeloupéens, c’est d’une Alternative globale,
qui puisse répondre aux urgences de l’heure, hurlées dans les déboulés de
rues par les enfants de Guadeloupe.
Les élections régionales des 14 et 21 mars 2010 sont donc l’occasion de faire
la démonstration que nous avons bien écouté, entendu et compris. 
 
Pour ce qui me concerne personnellement, j’ai compris que durant ces
dernières années et encore aujourd’hui, « La Guadeloupe pour tous » de
l’actuel président n’a été qu’un leurre : c’est d’ailleurs l’affirmation éclatante 
et cinglante, sans équivoque du mouvement social. Alors comment pourrait-
on aujourd’hui exhorter à un «  Tous pour la Guadeloupe » et convaincre ou
bluffer de nouveau quand les mêmes qu’hier persévèrent aujourd’hui dans
leur pwofitasyon ?
Comment continuer comme avant, comme si de rien n’était, malgré le grand
mouvement social qu’a connu le peyi Gwadloup et, alors même que le
protocole d’accord du 4 mars, signé par les parties n’est toujours pas
respecté ? Quand les prix des produits alimentaires continuent de grimper ?
 3
Quand celui de l’essence a été relevé et qu’une nouvelle augmentation est
déjà annoncée pour le mois de février ? Quand les jeunes sont si seuls,
abandonnés dans leur désœuvrement ? Quand on continue à subventionner
les entreprises qui licencient ? Quand les contrats aidés désespèrent d’être
titularisés ? Quand le président de la République continue à déblatérer avec
force, des promesses fallacieuses visant à nous faire prendre des vessies pour
des lanternes, dlo mousach pou lèt ?
 
Il reste une grande attente et un espoir ténu mais surtout une grande
désespérance et le sentiment profond et douloureux de s’être fait avoir ….
Une fois de plus. 
Les Guadeloupéens savent bien que ce n’est ni Elie DOMOTA, ni le LKP qui
ont honteusement menti mais bien les préfets, ministres et autres affidés.
Le risque dés lors est grand qu’aujourd’hui, ou demain, la situation sociale
s’envenime à cause de ceux qui, en toute irresponsabilité, bombent le torse
ou haussent les épaules, protégés le croient-ils par une sacro-sainte légalité
républicaine, alors même que le mouvement social, leur a offert «  sur un
plateau », une formidable opportunité d’entreprendre la transformation
paisible de ce système épuisé. 
Comment ne pas se rendre compte du risque de délitement de notre
société, du risque de recrudescence d’actes de violences de toutes sortes,
liés aux désœuvrements et à la désespérance de jeunes « qui n’ont plus rien à
perdre ni à gagner » ?
 
 
Mes chers compatriotes,
Notre Gwadloup est trop grosse de conflits sociaux pour ne pas lui tendre la
main, pour ne pas se mettre ensemble pour construire et mettre en œuvre
une nouvelle politique régionale de rupture avec la gouvernance régionale
que nous vivons.
 
J’entends bien ce qui se dit sur mes intentions relatives à la question
institutionnelle ou statutaire ; je voudrais sur ce sujet vous mettre en garde
contre les mensonges et manipulations du président sortant. Je considère
qu’il est temps, sur une question aussi importante pour la vie des
Guadeloupéens, de cesser de jouer et de faire peur. 
J’ai dit clairement et je voudrais que cela soit entendu de manière définitive,
que je suis favorable à une vraie responsabilité locale. 
Je suis favorable à une réforme des institutions qui ont mis le peuple dans la
rue, qui sèment les larmes dans les foyers depuis longtemps, qui minent la
cohésion sociale et interdit tout développement local endogène.
J’ai dit que cette réforme doit nous donner les moyens réels de nous insérer
dans l’espace Caraïbe et d’ouvrir notre économie au monde si nous voulons
éviter la marginalisation dans un monde qui se globalise et qui exige l’action
et la négociation de proximité pour s’en sortir.
J’ai dit encore que sans délai, il faut s’attacher à rationaliser et à moderniser
nos institutions, qu’une assemblée  ou une collectivité unique, dotées de
 4
compétences élargies et renforcées, me paraissait le minimum sur lequel
nous pouvions progresser ensemble dans l’intérêt du pays. 
 
J’ai dit enfin qu’il faut sortir de ce débat juridique, entre 73 et 74, parce que
ce débat n’a de sens que pour les spécialistes, parce qu’un peuple ne peut
engager son avenir sur des articles.
 
A cet égard, et au risque de me répéter : ce n’est pas au nom d’une
exclusive dignité guadeloupéenne que nous militons pour une évolution
sensible des responsabilités guadeloupéennes mais davantage au nom de
l’efficacité des politiques publiques locales afin de résoudre les graves
problèmes et difficultés qui assaillent notre peuple, notre écosystème et en
définitif notre cohésion et notre bien-être dans notre petit pays de
Guadeloupe que nous aimons tous.
Ni 73 renforcé  ni 74.
Ce qui importe c’est que soit revisité et aménagé, avec audace et mesure, le
cadre institutionnel actuel afin de le rendre plus adapté à nos réalités et aux
exigences d’un développement endogène, résolument éco-responsable,
social, solidaire, fondé sur une éthique de conviction qui place l’homme au
centre du projet de société ; un cadre institutionnel qui permette une
domiciliation élargie et renforcée de la responsabilité locale.
En attendant, il parait plus que jamais indispensable que l’exécutif régional,
au lieu d’ergoter  et de se satisfaire de postures empruntées, s’attache à agir
vraiment pour changer la vie des Guadeloupéens. 
Il faut mettre un terme aux dérives du pouvoir personnel qui favorise et nourrit
le clientélisme, autorise impunément les représailles à l’encontre des insoumis
et les règlements de compte vis-à-vis des opposants, élus ou non. Comme
vous, je me suis souvent indigné de la méthode de gestion de la crise, de
cette gouvernance qui fait dépendre les subventions du degré de servilité
des maires, de l’absence de volonté et d’efficacité sur les questions
économiques, sociales et relations avec l’extérieur.
Les élections régionales doivent donc être l’occasion de changer les choses
en changeant le cours, en proposant une alternative sociétale qui emporte
l’adhésion des citoyens, des militants associatifs, des syndicalistes, des chefs
d’entreprises guadeloupéennes, tous unis autour d’une liste de
rassemblement qui tienne compte des « exigences de civilisation » exprimées
par le mouvement social. Il convient de renforcer, au sein du conseil régional
de Guadeloupe, cette alternative progressiste, citoyenne, de transformation
sociale et écologique, aujourd’hui dispersée mais sommée désormais de se
rassembler.
C’est aussi pour cela que j’ai accepté de prendre la tête de ce
rassemblement, que j’entends promouvoir, en précisant toutefois avec
insistance et « afin que nul n’ignore », que le combat qui s’annonce pour les
futures élections régionales ne pas être compris comme une entreprise visant
exclusivement à chasser un homme en l’occurrence l’actuel président du
conseil régional. Tous ceux qui perçoivent de façon aussi restrictive l’enjeu
électoral se trompent dangereusement et font fausse route. Je ne m’associe
 5
en aucune façon, ni à cette démarche, ni à un éventuel complot. Ce serait la
porte ouverte à toutes sortes de dérives et de compromissions qui non
seulement insulteraient notre éthique et notre engagement pour l’intérêt
général du pays et des Guadeloupéens mais aussi et surtout qui seraient bien
en deçà des exigences posées par le mouvement social.
 
La Guadeloupe a besoin d’une véritable alternative et non d’une simple
alternance et plus qu’un changement d’homme. C’est à un changement
d’orientation et de projet que je convie celles et ceux qui s’engagent à mes
côtés : un changement de modèle de développement, de priorités et de
choix ; un changement de pratique et de comportement, de style et de
méthodes, une démocratie rénovée et radicalement démocratique.
 
Mes chers compatriotes,
J’ai compris que je ne pouvais, sans trahir mes convictions de socialiste, sans
trahir les valeurs d’humanisme et de respect de l’autre dans lesquelles j’ai été
élevé, sans trahir justement la mémoire de mon père puisqu’on l’invoque,
resté inerte, insensible aux abus, aux incohérences et à la souffrance mis sur la
table et dans la rue, à l’occasion du mouvement social de janvier et février
2009.
Me voilà donc maintenant engagé, résolument engagé, dans ce combat qui
est le vôtre, le nôtre, pour faire gagner une Guadeloupe qu’on veut, qu’on
aime et dans laquelle nous voulons vivre comme des frères.
J’ai mesuré combien il est important que les élus de Gwadloup,
principalement ceux qui se réclament du progrès social, se mettent  en
capacité de relayer dans les institutions, dans les assemblées, le combat du
peuple pour la justice sociale et qu’il s’attache à y faire progresser les
réformes nécessaires à son bien-être.
Mers chers compatriotes, il s’agit donc pour nous de réussir le rassemblement
pour ouvrir la voie à un projet guadeloupéen de transformation sociale et
écologique. 
Cessons de danser au carnaval des autres. 
C’est pleinement conscient de cette nécessité que j’ai décidé, après de
multiples consultations et mûres réflexions, de conduire une liste d’Alternative
pour les élections régionales des 14 et 21 mars 2010. J’ai été rejoint dans cette
entreprise par des femmes et des hommes de progrès, animés comme moi
d’une énergique volonté de changement.
 Ce sont des membres de la société civile, ou encore des partis et
personnalités politiques, tous convaincus qu’il est temps que cela change.
 
Nos objectifs stratégiques sont donc clairs :
 
• Battre la fausse gauche sociale-libérale aujourd’hui à la direction de
la Région Guadeloupe et empêcher le retour de la droite
• Assurer au sein de la future assemblée régionale, la présence de
femmes et d’hommes déterminés à défendre, au-delà des partis et
 6
des clans, les valeurs progressistes, sociales, écologiques et
démocratiques en toutes circonstances
• Faire de la Région le lit de fécondation d’une nouvelle responsabilité
guadeloupéenne marquée par une prise en charge toujours plus
grande des «  affaires guadeloupéennes » par les Guadeloupéens
eux-mêmes au terme de débats larges menés sur l’ensemble du
territoire
• Faire de la Région un pôle d’initiatives et de propositions innovantes
pour promouvoir de nouvelles logiques de développement
économiques, citoyennes et écologiques
• Faire de la Région une institution dont la préoccupation principale
sera les conditions de vie des Guadeloupéens et leur amélioration
continue
• Promouvoir un mode de gouvernance fondée sur la démocratisation
du fonctionnement de l’institution régionale, qui torde le cou au
présidentialisme et sur l’intervention et la participation citoyennes
dans les processus de décision des politiques publiques, leur
contrôle et leur évaluation
• Prendre en compte  la donne écologique dans toutes les politiques
publiques entrant dans le champ de compétences de la Région
Guadeloupe
• Privilégier l’accompagnement économique de nos très petites,
petites et moyennes entreprises et industries. Elles sont le cœur de
notre économie et créent l’emploi local
• Mettre en œuvre un traitement équitable de nos territoires
notamment par un aménagement géographiquement équilibré et la
gestion non partisane des aides régionales aux communes et aux
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
• Traiter de façon non discriminatoire et judicieuse les aides
accordées au mouvement culturel, sportif et artistique.
 
 
Ce sont toutes ces raisons et bien d’autres qui motivent ma candidature, que
je souhaite partager avec vous. Je vous invite à nous aider et à nous rejoindre
dans cette démarche collective, généreuse et démocratique, en prenant
part à nos réunions, en nous faisant des propositions de tous ordres,
notamment concernant notre projet que nous entendons arrêter
définitivement après la concertation la plus large.
Nous restons, pour cela, mon équipe et moi, à votre disposition. 
Des commissions thématiques de projet se réunissent quasi-quotidiennement :
vous pouvez y participer. Concernant la nécessaire mobilisation de terrain,
une commission de mobilisation est mise en place afin de coordonner
l’action des partis, groupements, associations et groupes d’actions qui
soutiennent notre démarche.
Et vous, créez, partout où vous le pouvez, des groupes d’action pour le
changement, dans vos quartiers, associations, familles, amis, entreprises et
rendez-nous compte.
 7
 La direction de campagne et le comité stratégique veillent à l’intégration et
à la participation du plus grand nombre…
 
Nous sommes et nous entendons rester dans cette campagne, la force du
mouvement du progrès, de l’écologie, de la justice sociale, de la
responsabilité locale face à l’immobilisme, à l’injustice sociale et l’aliénation.
 
Alors, chers compatriotes, 
Allons ensemble, convaincus et déterminés, tous ensembles, forts du projet
qui découlera de nos grandes orientations programmatiques, allons
ensemble, en ordre serré vers la victoire.
Petite Bourgeoise, Petit Bourgeois,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers compatriotes !
C’est à Petit-Bourg que la Guadeloupe, alors courbée sous le joug des Anglais, décida d’y réunir
les commissaires de quartier pour désigner un émissaire chargé de défendre auprès de la Cour de
Londres les intérêts des colons.
C’est à Petit-Bourg que les Anglais, après avoir été chassés par Victor HUGHES de Pointe-à-Pitre,
canardent avec leur artillerie lourde cette ville, par-dessus le Petit Cul-de-sac marin.
C’est ici, toujours à Petit-Bourg, qu’en 1802 le Commandant Ignace, héros de la guerre de
Guadeloupe, franchit, à deux reprises, les montagnes : la première fois pour rejoindre le Colonel
Delgrès au Fort Saint-Charles à Basse-Terre, la deuxième fois pour revenir vers Pointe-à-Pitre
                
« se faire sauter la cervelle » pour éviter de tomber sous les balles des troupes de Richepance,
commandées par le traître Pelage.
Lors de l’occupation de la France par l’Allemagne nazie sous le gouvernement de Vichy, c’est
encore ici, à Petit-Bourg, qui constituait en Guadeloupe la tête de pont pour la dissidence, que les
plages de la Vinaigrerie ou de Viard ont servi de points d’embarquement où les jeunes, dès la nuit
tombée tentaient le voyage vers la Dominique pour aller prendre part au combat pour la libération
de la « Mère Patrie »...
Tout cela pour vous dire qu’outre son rôle économique, historique, ses nombreuses distilleries, ses
plantations de cannes et ses élevages, Petit-Bourg, passage incontournable entre la Grande-Terre
et la Basse-Terre est, historiquement, une terre de combat et de résistance...
Chers compatriotes,
Le projet que je veux partager avec vous aujourd’hui est le fruit d’un travail
collectif, d’une gauche rassemblée dans sa diversité autour d’une volonté
commune, celle d’apaiser, de réconcilier, de remettre en mouvement vers
le progrès, ce pays de Guadeloupe qui est le nôtre et que nous aimons tous,
au-delà de nos différences.
Discours d’Eric JALTON
Tête de liste
Présentation du projet
Petit-Bourg, le 7 février 2010
Depuis le 16 décembre 2010, date de l’annonce de notre candidature aux élections régionales,
ma mobilisation comme celle des formations et personnalités politiques qui m’accompagnent
dans cette démarche, pour une « Région AUTREMENT », n’ont cessé de progresser.
Fidèle à notre méthode, nous sommes allés à la rencontre de la Guadeloupe profonde.
Nous avons parcouru l’Archipel.
Partout, nous avons rencontré des compatriotes de tous
âges et de toutes conditions. Partout, ils nous ont parlé de leurs difficultés à vivre. Nous avons
beaucoup écouté…
Partout, le constat est le même : la société guadeloupéenne est en crise :
· Une jeunesse, frappée en tout premier lieu par l’échec
scolaire, mais aussi par le chômage, l’absence de qualification professionnelle, livrée aux tentations
de la délinquance et de la violence urbaine et rurale,
· Une société guadeloupéenne en proie à des tensions
qui menacent sa cohésion et le développement du Pays,
· Une économie fragilisée, décalée par rapport aux enjeux économiques et humains du moment,
générant
manifestement de la désintégration sociale et de la
désespérance.
Tout cela, signe l’échec de la politique de l’équipe régionale sortante.
C’est aussi là, le constat des promesses non tenues.
Jamais, depuis cinq ans, le chômage n’avait frappé
aussi durement les jeunes, (plus de 50%).
Jamais la durée moyenne du chômage n’avait été aussi longue (plus de 53 mois en moyenne
aujourd’hui contre 48 en 2007).
Ces chiffres traduisent, à l’évidence, l’absence
d’ambition, d’intérêt et de cœur de l’équipe régionale sortante, pour les femmes et les hommes de
ce Pays.
44 jours de grève ! Près de deux mois de mouvement ferme, dur mais digne et responsable. Période
au cours de laquelle hélas, le Président de Région n’a pas compris le sens du cri profond qui montait
de la rue.
Au lieu de s’attacher à calmer le jeu, à pratiquer la politique de la main tendue chère aux socialistes
et à la gauche, à renouer les fils du dialogue, le Président sortant s’est, au contraire, dressé contre
le mouvement social, accroissant par la même, la tension entre les acteurs.
Une tension qui dure encore aujourd’hui et qui compromet gravement l’économie et l’avenir du
pays.
Il ne s’agit pas d’accabler un homme, nous savons que l’erreur est humaine. Mais « Errare humanum
est, perseverare diabolicum », c’est donc persévérer qui est diabolique...
Ce qui est condamnable, c’est l’entêtement d’un homme, et c’est cela que nous refusons.
Il s’agit de constater que le pays va mal, et de chercher, modestement, à lui ouvrir un nouveau
chemin : le chemin de l’espoir et du mieux vivre ensemble.
Au cours de ces 44 jours, les Guadeloupéens ont exprimé leur envie d’une Guadeloupe plus juste,
plus solidaire.
D’autres, Salvador ALLENDE, membre de l’Internationale socialiste, pour n’en citer qu’un, ont
rappelé que « le peuple doit défendre le droit de construire, avec son propre travail, une vie digne
1
et meilleure ».
C’est ce droit qui était revendiqué dans la rue et qui a paralysé notre économie pendant cette
période.
Ce droit à une vie meilleure, personne ne peut le dénier à ceux qui souffrent. C’est à cela que la
politique doit répondre. Le rôle du politique est, en effet, d’assurer la cohésion sociale, c’est-à-dire
le mieux vivre ensemble entre
toutes les composantes de la société, quelle que soit leur couleur, pour peu qu’elles partagent la
vie du territoire.
Être socialiste, être de gauche, c’est cela, « c’est
travailler à une société plus juste ».
Je crois aussi que nous n’y parviendrons pas sans une
économie compétitive, solidaire, qui consent à redistribuer les richesses et à favoriser l’emploi.
C’est au fond, à une refondation de notre société que nous sommes conviés à l’occasion de ces
élections régionales.
La Guadeloupe de demain ne se fera que si nous
sommes capables d’agir ensemble, « comme des sœurs et des frères » suivant la formule de Martin
Luther KING « si nous ne voulons pas mourir ensemble comme des idiots ».
Voilà l’enjeu, construire ensemble, jouer AUTREMENT et gouverner AUTREMENT, pour ne pas
mourir.
La politique telle, que je la conçois, ne consiste pas à dire au peuple ce qu’il veut entendre mais
ce dont on est convaincu, ce qui est bon pour sa cité, pour son pays, pour le plus grand nombre. La
politique ne doit pas chercher à flatter systématiquement le peuple mais à l’éclairer, lui expliquer,
l’informer et, en définitive, sur ces bases, le convaincre.
Tout autre comportement relève de l’hypocrisie et de la démagogie.
Nous devons avoir le sens de l’autre.
Notre devoir de politique est d’être au rendez-vous de cette refondation.
Aller ensemble au « rendez-vous de nous-mêmes », voilà
notre ambition, celle que nous voulons vous faire partager, et qui fonde ce projet que nous vous
soumettons.
Être à ce rendez-vous, pour dénoncer les injustices et les inégalités que nous ne supportons pas et
qui sont le cœur de notre engagement, d’hommes et de femmes de progrès de ce pays. Mais y
aller avec une capacité collective et concertée de proposer et de faire.
L’élu sans dimension défend sa baronnie, son pré carré.
L’homme d’état défend son pays.
« Méfiez-vous des Grecs quand ils viennent avec des cadeaux » disait MINELAS. J’invite donc tous
les maires à qui l’on promet monts et merveilles à se méfier de ceux qui flattent leur vanité. Le
ressentiment est le mauvais visage de la démocratie : je garantis à tous ces maires qui suivent le
président de Région, de traiter équitablement leur commune, une fois président de Région.
Le mouvement social a dérangé le confort et les certitudes de certains. Pour ma part, je suis un
démocrate et j’entends le rester. Mais je sais qu’une démocratie se construit à coup de justice
sociale, de solidarités, d’équité et de partage des richesses. Je sais que l’injustice et la misère
conduisent inévitablement, tôt ou tard, à la révolte et au désordre et que nous devons nous attaquer
à la racine du mal plutôt que de vouloir en dénoncer les effets.
Il nous faut donc arrêter définitivement la course aux
2
dépenses exorbitantes, mal orientées en temps de crise sociale. Il nous faut passer de la culture
du conflit à la culture du contrat social, du partenariat social. Pour cela, nous devons êtres proches
des classes populaires et du mouvement social mais aussi du monde économique.
Nous ne considérons pas comme certain que c’est
l’économique qui détermine le social et que l’inverse n’existe pas. Il faut de l’équilibre et de la
réciprocité en la matière. Par ailleurs, il nous faut considérer que la seule voie qui offre quelque
espoir d’avenir meilleur dans une société et dans un monde en proie à toutes les difficultés, est
celle de la coopération et du partenariat.
À cet égard, l’économie sociale et solidaire, dans le cadre
d’une économie plurielle, doit mobiliser tous les acteurs
sociétaux. Quand nous protestons contre les
« pwofitasiyon », c’est parce que nous croyions que nous
pouvons : « faire bouger la société… qu’avec de la volonté, on transforme les inégalités en
opportunités pour chacun de réussir sa vie et pour tous de bien vivre ensemble ».
Voilà l’ambition de notre projet :
- Une Guadeloupe juste, plus solidaire, une Guadeloupe qui croit en son avenir et qui se mobilise
pour le construire  ;
- Une Guadeloupe qui se parle  ; où patrons et salariés, chefs d’entreprises et employés jouent le jeu
d’un dialogue, d’un partenariat social qui cherche à concilier compétitivité, rentabilité, valorisation
des hommes et rôle social de l’entreprise  ;
- Une Guadeloupe qui place l’homme au cœur de ses
préoccupations, qui fait de la jeunesse, de l’emploi, de
l’éducation, de la formation, de la culture, du logement et des conditions de vie décentes ses
toutes premières priorités ;
- Une Guadeloupe respectueuse de son environnement, qui s’approprie le soleil, la forêt, la mer,
les rivières, l’eau comme ressources rares et richesses fondamentales pour demain.
L’adaptation de l’écologie aux questions du réchauffement
doit mobiliser la collectivité régionale. Nous devons, nous
aussi, dès maintenant, diminuer nos émissions de gaz à effet de serre et révolutionner notre mode
de vie. Nous sommes à un tournant dont nous ne voyons pas encore la fin. C’est, somme toute, un
virage que nous sommes condamnés à prendre mais dont nous pouvons tous ensemble, à l’échelle
régionale comme internationale, avec de la volonté, maîtriser la sortie. Je crois fermement que si
nous faisons cœur, corps communs, nous serions stupéfaits des résultats.
- Une Guadeloupe qui revendique son histoire et son identité pour aller de l’avant et pour s’ouvrir
au monde, qui fait de la diversité, de ses habitants et de ses territoires, un atout majeur de son
développement et de sa démocratie.
- Une Guadeloupe qui s’approprie l’espace caribéen comme espace naturel de progrès et de
solidarité pour ses enfants, sa culture, son économie et son avenir.
 La future région devra faire comme la société toute entière, le choix du long terme et donner la
priorité à l’éducation, à la formation, à la culture, à l’écologie.
- Une Guadeloupe qui marche résolument vers l’innovation,
parce qu’elle mesure que la recherche, la connaissance, les nouvelles technologies sont la clé de
son développement et de son émancipation  ;
3
- Une Guadeloupe où les décideurs, qu’ils soient politiques ou économiques, acceptent d’entendre,
parce que c’est la loi de l’histoire, que « le changement survient lorsque le peuple le demande,
lorsqu’il se dresse et prône de nouvelles idées et de nouveaux dirigeants, une nouvelle politique
pour une nouvelle ère ».
Cela nous conforte dans notre conviction partagée
« qu’à l’ordre moral imposé d’en-haut aux gens d’en bas, nous devons préférer une société de
responsabilités partagées par tous ». C’est cette conviction qui a guidé notre démarche, dans
l’élaboration de ce projet qui veut nous rassembler, qui veut dessiner ensemble les possibles pour
une Région AUTREMENT.
Beaucoup de gens sont venus me voir, de partout, de tous bords, pour négocier une place en
position éligible, sans se préoccuper du travail en amont d’élaboration d’un projet consensuel.
Ma préoccupation et ma démarche sont sans doute différentes de celle de mes principaux
concurrents.
Nous n’avons pas souhaité mettre la charrue avant les bœufs.
Il s’agissait, d’abord, d’élaborer collectivement le projet, en tout cas ses grandes lignes, et
ensuite seulement, s’attaquer à l’analyse des candidatures pour la liste, la sélection équilibrée et
représentative puis l’ordonnancement …
Oui ! Le changement s’impose aujourd’hui, pour réconcilier jeunesse, travail et entreprises.
Ce sont là les toutes premières priorités de notre Projet.
OUI LA JEUNESSE D’ABORD !
La jeunesse d’abord, parce que c’est elle notre avenir. Il n’est plus supportable qu’elle soit évoquée
comme dans les termes des conclusions des Etats Généraux : perte de confiance, peur de l’avenir,
«auto-dévaluation», précarité, petits boulots, illettrisme, violence, délinquance etc.…
C’est pour elle que nous devons agir ensemble, car comme le disait François MITTERAND : « Si la
jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe à toujours tort »
Il est donc urgent que nous puissions redonner à cette jeunesse confiance en elle.
Il faut en tout premier lieu qu’elle se sente utile et responsabilisée, qu’elle perçoive clairement,
qu’elle est la première grande cause de l’action publique locale.
C’est ensemble, dans le partenariat le plus large avec les familles, l’Etat, la Région, le Département,
le Pôle Emploi, les Communes, que nous parviendrons à lui redonner l’espoir, l’envie de se battre
et de réussir, le goût de l’excellence, le goût de la vie tout simplement.
Dès le lendemain de notre élection, nous mettrons en place, en concertation avec le mouvement
social, le monde économique et les institutions publiques, un plan d’urgence pour la jeunesse
guadeloupéenne.
Cela suppose que nous sachions reconnaître l’échec global des politiques mises en œuvre jusqu’ici
dans le domaine de l’éducation et de la formation, et que nous en fassions une deuxième grande
priorité de l’action régionale. C’est là que tout commence ou recommence :
 
DANS L’EDUCATION ET LA FORMATION.
De la maternelle à l’Université en passant par le lycée, l’échec auquel nous sommes confrontés,
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nous oblige désormais, au-delà de la répartition des compétences, entre communes, département,
région et rectorat à penser globalement, à articuler, à remettre en cause ce qui doit l’être, à
bousculer les procédures, pour changer les méthodes, introduire ce qui manque, l’apprentissage
des langues, l’Anglais, l’Espagnol, le créole, notre histoire, la géographie de la Caraïbe l’instruction
civique, etc.…
C’est dans l’éducation que se bâtit, l’égalité des chances, la citoyenneté, et l’ambition. Nous
devons, c’est le rôle de la Région, renforcer les chances des jeunes Guadeloupéens, en faisant
en sorte que dans ce pays de Guadeloupe, la devise républicaine de l’enseignement : laïcité,
obligation et gratuité, devienne une réalité.
Nous devons faire en sorte, de garantir à tous les enfants une restauration scolaire de qualité.
Nous devons leur garantir, d’être transportés dans des conditions compatibles avec l’apprentissage
scolaire.
Nous devons également accélérer le rythme de construction des internats pour la réussite
scolaire.
Trop de jeunes, sont encore aujourd’hui, astreints à trois heures de transport, par jour.
Trop de jeunes ne bénéficient pas du confort nécessaire à la disponibilité mentale pour apprendre.
Je pense en particulier à nos jeunes des Iles du Sud.
L’insalubrité, l’absence de confort dans les maisons, l’absence d’équipement dans les quartiers,
sont autant d’obstacles à la réussite éducative dans notre pays.
Enfin, trop de jeunes, après l’école, sont livrés à eux- mêmes et ne disposent d’aucun soutien
scolaire.
Sur toutes ces questions, La Région AUTREMENT, devra agir avec fermeté et détermination, pour
sensibiliser et mobiliser les acteurs, les accompagner, financer les initiatives, qui permettront des
pas significatifs dans ce domaine.
La Région AUTREMENT n’a pas naturellement la prétention de pouvoir et de vouloir agir seule, mais
elle se battra pour faire bouger les choses à ce niveau-là, parce que c’est à ce niveau-là que
se joue la réussite au collège qui est de la compétence du Département, la réussite au Lycée, la
réussite à l’Université, la réussite dans la Vie.
La question de la sécurité, nous le savons, conditionne aussi la disponibilité à apprendre.
Or, nous sommes confrontés à de graves problèmes d’insécurité, en raison de la délinquance qui
se développe autour des écoles et qui suppose que des mesures d’encadrement plus rapprochées
de nos enfants soient mises en œuvre.
La Région AUTREMENT y veillera, et trouvera là, dans l’encadrement et les études surveillées de
nouveaux chantiers pour l’emploi.
Mais la sécurité dans les écoles, dans les lycées, c’est aussi celle qui tient à notre géographie en
raison des risques sismiques.
Là encore, il faudra faire des choix.
Mais puisque nos enfants, les jeunes d’une manière générale, sont notre richesse et l’avenir de ce
pays, il nous faudra faire des choix budgétaires, il faudra que La Région AUTREMENT s’engage à
accélérer le rythme de mises aux normes de sécurité des lieux d’éducation collective.
Il faudra décider, dans les tous premiers jours, de ce que nous ferons du lycée de Baimbridge qui
concentre un nombre important de nos jeunes. Le reconstruire assurément.
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L A FORMATION !
S’agissant de la formation, il n’est plus possible, là encore, parce que c’est d’abord de la jeunesse
qu’il s’agit, de faire l’économie d’une réflexion globale.
Il faut :
· La penser, d’abord en relation avec l’éducation  ;
· La penser, en relation avec les savoirs des lycées généraux ou professionnels  ;
· La penser, avec le monde l’entreprise  ;
· La penser, en relation avec la masse de jeunes, d’aujourd’hui livrée au désespoir, souvent qualifiée
d’inemployable, tandis que des emplois restent vacants, mais nécessitent des qualifications qu’ils
n’ont pas, parce que les besoins de l’entreprise n’ont pas été anticipés  ;
· La penser aussi en relation avec l’innovation technologique et universitaire.
Quelques mesures s’imposent d’emblée, d’abord :
- Élaborer un concept partagé pour l’orientation professionnelle et créer une structure dédiée  ;
- Élaborer un schéma régional de la formation, à la hauteur des enjeux auxquels nous sommes
confrontés. Celui-ci doit, en tout premier lieu, prendre appui sur le potentiel humain réel d’aujourd’hui,
auquel il faut redonner de l’utilité sociale, sur la capacité et le potentiel réel des entreprises qu’il
faut accompagner, sur les nouveaux métiers et les nouveaux savoirs vers lesquels il faut maintenant
aller pour acquérir de
la capacité en mobilité, sur l’espace caraïbe notamment.
Enfin, après la tragique liquidation de l’A.F.P.A, il faut maintenant, en urgence, retrouver la capacité
à former, ce que nous avons perdu et que le CRPF ne peut en aucun cas combler.
Remarquons, en passant, qu’après avoir cassé l’AFPA, il est étrange que l’exécutif régional sortant,
propose aujourd’hui d’en acquérir le label, d’autant plus étrange que les AFPA sont en passe, au
niveau national, d’être regroupées autour du Pôle emploi…
La Région AUTREMENT s’attachera donc, en faisant une priorité, à reconstruire, en partenariat avec
l’ensemble des acteurs, un appareil de formation à la dimension des enjeux et à la hauteur des
espoirs qui ont été criés dans la rue, des espoirs de tous ceux qui partagent notre conviction que
la formation est le premier pas vers l’inclusion, l’utilité sociale, l’accroissement des revenus, la fierté
de soi et l’épanouissement de l’homme Guadeloupéen.
Nous en ferons donc la troisième priorité de la mandature.
Voilà rapidement évoquées, les trois grandes causes de la mandature d’une Région AUTREMENT.
J’ai dit ma détermination à vouloir apporter une réponse politique, sur les questions sociales
exprimées à l’occasion du mouvement social que le pays a connu au premier trimestre 2009.
Je veux ici, à nouveau, devant vous, dire mon engagement.
La Région AUTREMENT veillera à ce que les accords pris par la Région dans le cadre des négociations
du 4 mars 2009, soient respectés.
Nous agirons également pour encourager et accompagner l’ensemble des acteurs, chaque fois
que cela sera possible, dans le respect de leurs engagements.
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La parole respectée, nous le croyons, est l’une des conditions du rétablissement du dialogue entre
les acteurs, de réconciliation et de remise en mouvement du pays.
Parlons maintenant de L ’EMPLOI !
L’emploi sera le grand chantier de la mandature. Un pays qui exclut par le travail près de 30% de
sa population active et 52% de sa jeunesse active ne peut, avec crédibilité, prétendre à la paix
sociale, a fortiori à la compétitivité, à la performance, à l’excellence, à la modernité, à la fraternité
et à la tolérance.
Sur ce plan, il s’agira d’agir d’abord, résolument et de manière pragmatique.
Nous ne proposerons pas de créer 26.000 emplois, nous connaissons le sort de cette promesse de
la mandature sortante. Le chômage se sera aggravé à l’issue de cette mandature.
Nous mettrons tout en œuvre, pour que tous les espaces de l’action publique régionale, créent
de l’emploi local. Et nous exploiterons toutes les pistes possibles, en lien avec tous les acteurs, les
entreprises et bien sûr le monde associatif.
Nous assortirons tous les marchés de La Région AUTREMENT d’une clause d’insertion et nous ferons
en sorte d’encourager et d’accompagner les acteurs publics et notamment les communes à en
faire de même.
Nous veillerons à ce que les mesures d’accompagnement des entreprises, ainsi que les subventions
régionales d’une manière générale, soient assorties d’une contrepartie en emploi.
Nous développerons l’économie sociale et solidaire, et nous agirons résolument, pour que tous
ces chantiers de l’emploi que sont la garde des enfants, l’accompagnement scolaire, les services
à la personne, le nettoyage des plages, la sécurité la nuit dans les immeubles, puissent être «
solvabilisés ».
Nous ferons en sorte que cette question cruciale pour la réconciliation du pays et le développement
de notre économie, fasse l’objet d’un suivi, d’une évaluation et de recherches en lien avec
l’université et les entreprises, au sein d’une structure spécialement dédiée.
Ces priorités traduisent clairement, notre engagement sur la transformation sociale.
C’est un engagement LUCIDE !
Nous savons que cet engagement à un coût qui devra se traduire au plan budgétaire, et nous
savons aussi qu’il faudra arbitrer, faire des choix.
Nous y sommes prêts !
Nous savons que c’est là, la condition de l’attractivité de notre pays, la clé de son avenir. Mais il
est clair que cela marche avec une volonté partagée pour notre économie.
L’économie de comptoir, avec les inégalités et les abus de toutes sortes qu’elle a engendrés, n’est
plus compatible, avec les exigences du temps que nous vivons, pire elle est contre-productive.
Il est grand temps d’agir, et d’agir ENSEMBLE, ICI ET MAINTENANT !
Il est grand temps de construire une économie moderne, durable, plus endogène, plus partageuse,
plus clairement au service de l’homme Guadeloupéen, plus efficace sur l’emploi et sur tout ce qui
touche au mieux-vivre et au mieux-être.
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C’est la seule voie possible aujourd’hui.
Oui ! Il faut refonder notre économie.
Cela a largement été écrit, décrit, mis en perspective et même validé par tous. Ce qu’il faut
maintenant, c’est d’abord faire et faire AUTREMENT.
C’est, d’ailleurs, l’absence d’actes tangibles sur les questions stratégiques, c’est l’absence d’effets
mesurables des politiques économiques mises en œuvre, sur la vie quotidienne du plus grand
nombre, sur l’enrichissement et le développement durable du pays, qui nourrissent la désespérance
et la révolte.
Il faut maintenant, réconcilier l’économique et le social, réconcilier la Guadeloupe avec ses
entreprises, avec son avenir.
Dans ce domaine, beaucoup, pour ne pas dire tout, dépend des acteurs économiques et
sociaux.
La Région, pour sa part, à travers les instruments financiers dont elle dispose, encouragera un
modèle plus endogène, à visage plus humain, plus dynamique, intégrant les valeurs d’équité, de
justice et de respect du droit.
Spécialement, nous encouragerons les entreprises qui s’engageront dans la modernisation des
rapports sociaux au sein de l’entreprise. Nous créerons, à cet effet, un label « haute qualité sociale
» (HQS), et nous soutiendrons financièrement les entreprises qui joueront le jeu.
Nous créerons un fond d’investissement et d’innovation des entreprises, nous mettrons en place
une charte pour les T.P.E, leur permettant d’accéder à la commande publique.
Nous encouragerons clairement le recours aux compétences guadeloupéennes, qu’il s’agisse de
l’entreprise ou de l’emploi, spécialement des emplois d’encadrement.
Nous favoriserons les rapprochements entre l’université et les entreprises, et nous aiderons les
entreprises, à accéder aux marchés caribéens, et plus largement internationaux, en accompagnant
notamment leurs frais d’approches et de prospectives.
Voilà quelques priorités de la mandature.
L’homme Guadeloupéen, à travers l’éducation, la formation et la culture, le sport, l’entreprise
AUTREMENT, plus endogène, doit pouvoir mettre en marche un avenir commun et maîtrisé, dans
l’espace Caraïbe  ; espace qui est le nôtre et dans lequel il faut désormais penser le développement
et l’avenir.
Voilà, me semble-t-il, les toutes premières conditions pour une Guadeloupe qui veut aller de l’avant,
qui veut porter son identité comme un atout, pour être demain acteur dans la Caraïbe, et à l’heure
des nouvelles technologies, acteur dans le monde.
La Région AUTREMENT mesure bien, par ailleurs, tout l’enjeu que représentent le logement, le sport,
la santé, l’aménagement concerté et équitable du territoire, la gestion des déchets, la prise en
compte de la dimension environnementale dans l’ensemble des politiques publiques, celle aussi
du carburant. La question de l’eau, la question de l’énergie, la question du port en eau profonde,
la question du transport, sont autant de questions fondamentales sur lesquelles nous reviendrons, à
l’occasion de la présentation du projet, que je veux porter avec vous.
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Toutes ces questions posent celles de l’usage que nous voulons en faire, et de la gouvernance que
nous voulons mettre en œuvre.
S’agit-il par exemple, pour l’eau, le transport, l’énergie, d’aller vers la création de service public en
raison de l’enjeu qu’ils représentent pour notre territoire ? Nous le croyons !
Mais c’est aussi à vous, dans le cadre des rencontres que nous poursuivrons dans les jours qui
viennent, d’éclairer et de nourrir nos propositions pour demain, dans une Région AUTREMENT.
Permettez-moi, avant de terminer d’évoquer la question de LA GOUVERNANCE.
Le chantier, vous le comprendrez est immense, il s’agira de le mener en responsabilité dans le
cadre des institutions de la République.
La question, aujourd’hui, n’est pas de savoir si nous disposons des meilleurs moyens juridiques,
pour aller au bout de l’ambition que nous portons.
La question est d’inscrire notre action dans les marges dont nous disposons d’ores et déjà et que
nous devrons, chaque fois que de besoins et sans religions, élargir pour avancer. C’est la question
de la volonté politique et de la gouvernance qui est ici posée.
La volonté politique ? Nous l’avons ! Nous la ferons gagner ENSEMBLE !
La gouvernance nous la voulons AUTREMENT, moins arrogante, plus à l’écoute, plus collégiale, plus
proche des préoccupations des Guadeloupéens, plus respectueuse du droit, plus efficace, plus
ambitieuse pour les enfants de ce pays.
Nous la voulons fondée sur les valeurs de solidarité, de responsabilité dont le pays a besoin pour
croire à nouveau en lui et dans l’avenir.
Avec Vous, avec les vrais socialistes, avec Guadeloupe Unie, le Parti Socialiste Guadeloupéen,
l’UPLG, les vrais Verts, le PCG avec la Gauche Alternative, avec toutes ces personnalités de la
société civile qui nous ont rejoints, avec tous ceux qui croient à la transformation sociale et aux
valeurs du progrès, je veux faire gagner une alternative à la gouvernance régionale sortante, qui
a déjà trop fait souffrir notre pays de Guadeloupe.
Je vous invite, comme eux, sur la base d’un contrat de gouvernance, fondé sur les priorités que je
viens d’évoquer, à nous rejoindre, pour faire gagner une autre gouvernance, pour, face aux défis
de notre Pays et du monde, faire gagner la Guadeloupe et les Guadeloupéens.
Chers compatriotes,
Cessons donc de nous sentir impuissants devant les souffrances et l’injustice sociale. C’est lorsque
chacun d’entre nous attend que l’autre commence qu’il ne se passe rien ! Chacun un petit geste,
une petite action et c’est un grand mouvement qui se produit.
Soyons exigeants avec nous-mêmes pour être plus exigeants avec les autres.
Renonçons peut-être à une parcelle de notre confort pour faire une place à ceux qui n’en n’ont
pas.
En deux mots : soyons actifs et solidaires. Car qu’est-ce qu’une vie à ne s’occuper que de nous-
même : une vie perdue...
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers compatriotes, l’avenir est à nous, bâtissons-le
ensemble.
Ensemble, tous ensemble, faisons gagner une Région AUTREMENT !
Allons ensemble, tous ensemble, vers la victoire.

 
Planning du 18 Février au 28 Février 2010
 
MANIFESTATIONS JOUR ET DATE HEURE LIEU
Réunion de quartier
Eric JALTON- Dominique THEOPHILE-
Jacqueline THENARD- Michel RINÇON-
Franck PETIT- Nadiah SURVILLE
Jeudi 18 Février 19h00 Petit Pérou ABYMES
Maison THENARD Alex
Tél : 0690 75 93 82/ 0690 34 71 90
Réunion publique d’information
Eric JALTON- Chantal LERUS-
 Patrick SELLIN- Pierre THICOT
Franceska VELAYOUDON- Max CELIGNY-
Serge JALCE- Marie Claire DURIMEL-
Nathalie CESARION-  
Jeudi 18 Février  19h00
Boisripeaux ABYMES
Maison Jean RINÇON
Rue Marius Cultier 
Tél : 0690 41 70 30/ 0690 58 01 61
Réunion publique d’information
Eric JALTON- Chantal LERUS-
Patrick SELLIN- Pierre THICOT
Franceska VELAYOUDON- Max CELIGNY-
Serge JALCE- Marie Claire DURIMEL-
Nathalie CESARION-
Vendredi 19 Février  19h00
Nérée ABYMES
Maison PAVADE Justin 
Rue Joseph Edom
Tél : Tél : 0690 41 70 30/ 0690 58 01 61
Réunion publique d’information
Eric JALTON- Fabert MICHELY- 
Dominique THEOPHILE  Samedi 20 Février 19h00
3 Chemins Coma ABYMES
Epicerie SENNOAJ Joubert (Man Lolo)
Tél : 0690 44 44 78
Réunion publique d’information
Eric JALTON- Paul TARET-
Fabert MICHELY- Eliane GUIOUGOU Mardi 23 Février  18h30
Ecole de Boricaud ABYMES
Tél : 0690 44 44 78/ 0690 45 59 85
0690 59 12 39
Réunion de quartier
Eric JALTON- Dominique THEOPHILE-
Michel RINÇON  Mardi 23 Février 19h00
Bozon ABYMES
Maison ZAMI
Tél : 0690 75 93 82/ 0690 35 36 18
Réunion publique d’information
Eric JALTON- Fabert MICHELY- 
Chantal LERUS- Eliane GUIOUGOU
 Patrick SELLIN- Maurice LORQUIN- 
Paul TARET- Max CELIGNY-
Guy BARBEU- Gilbert FAROUIL-
Mercredi 24 février  19h00
Bazin ABYMES
Maison ROCH Germain 
Tél : 0690 44 44 78/ 0690 72 23 35
0690 41 70 30/ 0690 58 01 61
Grande réunion publique
d’information
Eric JALTON- Fabert MICHELY- 
- Paul TARET- 
Eliane GIOUGOU- Maurice LORQUIN 
Vendredi 26 Février 19h00 Doubs ABYMES
Salle René Elie
Tél : 0690 44 44 78/ 0690 59 12 39
Réunion de quartier 
Eric JALTON- Dominique
THEOPHILEMichel RINÇON Jeudi 25 Février  19h00
Pagès ABYMES
Jungle (près du chenil)
Tél : 0690 75 93 82/ 0690 35 36 18- 
0690 55 66 69/ 0690 45 00 58
Grande Réunion publique
d’information
Eric JALTON- Evita CHEVRY- 
Roland EZELIN- Serge SINIUS
Dimanche 28 Février  19h00 Basse Terre
 
 
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