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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 00:41
Evolution des statuts: les ultramarins de métropole veulent voter

Deux associations ultramarines, le CollectifDom et Tjenbe Red, ont présenté jeudi une pétition pour que les Martiniquais et les Guyanais de métropole puissent participer aux consultations sur l'évolution du statut de leurs départements.
Dans un communiqué, elles réclament "l'organisation, dans l'hexagone, de consultations relatives au statut de nos départements d'origine, notamment la Martinique ou la Guyane, pour les Ultramarin(e)Es concerné(e)Es, parallèlement aux consultations organisées dans ces départements".
Fin juin, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'il consulterait la population de Martinique "sur l'évolution institutionnelle de leur territoire", à la fois département et région.
Les associations ultramarines rappellent que lors de la campagne présidentielle, il avait déclaré: "on ne peut pas séparer les Ultramarins de métropole de ceux restés au pays, comme s'il s'agissait de deux catégories de populations totalement différentes".
Selon la synthèse des états généraux de l'outre-mer en Martinique, de nombreux contributeurs ont souhaité voir les deux collectivités fusionner en une seule et évoluer vers la mise en place d'une collectivité unique régie par l'article 73 de la Constitution.
Le délégué interministériel Patrick Karam a affirmé mercredi que lors des états généraux en métropole, "le sujet de la consultation en Martinique, peut-être en Guadeloupe, et en Guyane, éclipsait tous les autres".
"Tous m'ont dit: on ne veut pas que des décisions soient prises sans nous", a affirmé M. Karam.
Selon lui, "il y a dans la Constitution un blocage". "Ne peut voter que celui qui est résident, ou alors il faut interroger tous les Français. Est-ce que les Martiniquais apprécieraient qu'on interroge tous les Français sur leur statut?", a-t-il demandé.
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20 septembre 2009 7 20 /09 /septembre /2009 14:22
PS : QUI A BOURRÉ LES URNES ?

Hilarant, si ce n'était pas si grave dans un parti politique. Vous me direz que du temps de Pasqua à l'UDR, c'était pareil. Oui, sûrement. Nos politiques ne sont pas des saints.
Dans le cas qui nous préoccupe aujourd'hui, que nous avons détaillé ces derniers jours sur indiscretions.over-blog.fr,, un de nos politiques locaux est impliqué. Soutien de Ségolène Royal, on ne peut pas le taxer de fraude. Ce sont les aubristes qui sont accusés d'avoir triché. Néanmoins, le passage où Christian Paul, ancien ministre des Dom, appelle Victorin Lurel pour lui dire qu'il faut « bien voter » est marrant comme tout. Donc, Christian Paul, un des spécialistes de l'Outre-mer du PS, ne savait pas pour qui Victorin Lurel, son ami, faisait voter ? Et Daniel Vaillant qui accuse la fédération du PS de Guadeloupe d'avoir fait bourrer les urnes ? Le souvenir de ces jours-là permet de dire qu'effectivement, les fédérateurs ont fédéré... lourdement, sur Ségolène Royal. De l'autre côté, il y avait... notre amie Marlène Mélisse et quelques autres, les fidèles de la ligne traditionnelle. Que les uns et les autres aient racolé les militants pour les faire aller voter, quoi de plus naturel ? C'est le jeu. Que dans certaines fédérations on ait bourré les urnes, comme le recommandait Guillaume Blanc, conseiller politique de Martine Aubry à Lille, c'est toujours possible. D'ailleurs, martine Aubry feint (voir les hebdos de cette semaine) de ne pas connaître ce M. Blanc. Pourquoi, il a la figure sale ?..
AJV


EXTRAITS EXCLUSIFS DU LIVRE-CHOC
HOLD-UPS, arnaques et trahisons * , d'Antonin André et Karim Rissouli
(Éditions du Moment, 192 p., 16,50 euros)

EXTRAIT 1
"On ne prend plus de gants, vous
bourrez les urnes"
Antonin André et Karim Rissouli
Il est midi, ce vendredi 21 novembre (2008), quand le téléphone d’une
secrétaire de section lilloise se met à sonner. A l’autre bout du fil,
Guillaume Blanc, le conseiller politique de Martine Aubry à la mairie de
Lille. Dans le Nord, comme dans le reste du pays, les bureaux de vote
pour le second tour de l’élection du premier secrétaire ouvrent dans
quelques heures. La discussion est brève. Il n’y a qu’un seul message à
faire passer. Dans un premier temps, la jeune femme pense avoir mal
entendu. Mais la consigne est claire: "On ne prend plus de gants, vous
bourrez les urnes." La veille, Ségolène Royal a créé la surprise en
récoltant plus de 42% des voix lors du premier tour. (...)
Mathématiquement, le duel s’annonce extrêmement serré et la panique
s’empare de la maire de Lille et de ses proches. Plus question de
tergiverser. Quelle que soit la méthode, ce soir, il faut barrer la route de
-Ségolène Royal. (...)
Vendredi 21 novembre, soir du deuxième tour à Lille. C’est la fin de
l’après-midi. Guillaume Blanc, jeune ingénieur de 26 ans, homme de
confiance et conseiller politique de Martine Aubry, prend les choses en
main. Derrière son air juvénile, l’homme est considéré comme un
redoutable agent au service de la maire de Lille. On le surnomme "la
Stasi", "parce qu’il vient toujours écouter la moindre prise de parole d’un
responsable local du PS pour en faire rapport à Martine", témoigne un
militant socialiste lillois. Depuis l’hôtel de ville, Guillaume Blanc adresse
un SMS à tous les secrétaires de section. Il leur est ordonné de ne pas
communiquer leurs résultats à la fédération - comme le prévoit pourtant
le code électoral socialiste -, mais de les transmettre directement à ce
qu’on appelle le "comité de ville". Un bureau de liaison au service de
Martine Aubry, situé au premier étage du bâtiment qui abrite la
fédération socialiste, et dirigé par un certain Patrick Kanner. Depuis son
arrivée à la tête de la ville, le PS local est à la main de celle que l’on
surnomme "la tsarine", chargé d’assurer le service après-vente de sa
politique. Dans les faits, via "le comité", c’est donc le cabinet de Martine
Aubry qui a la haute main sur la fédération du Nord. (...) Pargneaux
(patron des socialistes du Nord, NDLR) à la fédération sera l’exécutant.
C’est sans aucun accroc que la chaîne cabinet du maire-comité de ville-
fédération du Nord va se mettre en branle pour assurer l’élection de
Martine Aubry, en étroite liaison avec le QG parisien de la future
première secrétaire, installé à l’Assemblée nationale. Le dispositif est en
place. De Lille à Paris, les montres sont coordonnées. Le casse du parti
peut commencer. A 23 heures, huit des dix secrétaires de section de la
ville sont au rendez-vous dans le bureau de Patrick Kanner, pour lui
remettre les procès-verbaux des résultats. Cet homme, en liaison avec
Paris, est chargé de la "tambouille lilloise". Claude Bartolone, Christophe
Borgel, François Lamy et Jean-Christophe Cambadélis, les quatre
mousquetaires de Martine Aubry, sont installés dans des bureaux de
l’Assemblée nationale. Leur consigne est claire: ne pas lâcher les
résultats du Nord tant que ceux de toute la France ne sont pas
remontés. A mesure que les chiffres tombent, ils sont rentrés dans un
logiciel qui calcule automatiquement l’écart entre Royal et Aubry et fait
varier les résultats "virtuels" du Nord afin qu’ils assurent la victoire à
Martine Aubry. Claude Bartolone, plusieurs semaines après, reconnaîtra
d’ailleurs avoir bloqué les résultats du Nord "dans le but de s’assurer
que, même si la Guadeloupe et la Martinique votaient à 100% pour
Royal, l’avance de Martine ne permettait pas qu’on la rattrape". En clair:
les résultats du Nord sont gelés pour pouvoir être "ajustés" jusqu’au
dernier moment afin d’assurer une avance suffisante à Martine Aubry.

EXTRAIT 2
"Erreurs d'écriture"
Antonin André et Karim Rissouli
23 heures : lorsque Gilles Pargneaux, le patron de la fédération du Nord,
valide les résultats des sections de Lille, plusieurs d'entre eux ont été
modifiés. Certains PV ont été carrément falsifiés dans le tableau
récapitulatif de la fédération. Un exercice de "gonflette" organisé depuis
Paris et évalué par un secrétaire de section qui préfère rester anonyme,
à environ "300 voix sur Lille, bourrage d'urnes compris". Le soir même
des résultats, une équipe de France 2 présente à la section de "Lille-
Centre" filme l'annonce des résultats par le secrétaire de section:
"Martine Aubry, 110 voix, Ségolène Royal, 27!" Sur le PV final rempli par
la fédération du Nord, les 110 voix de Martine Aubry sont devenues...
130! Et c'est le même Gilles Pargneaux qui répond très tranquillement
aux journalistes que le jeune secrétaire de section a probablement
commis "une erreur d'écriture". Il aurait mal retranscrit le décompte des
voix sur le papier qui lui servait d'aide-mémoire lors de la proclamation
des résultats devant les caméras. L'autre exemple connu concerne la
section du "Vieux-Lille", où un vote blanc est devenu un vote Aubry sur
le tableau de la fédération du Nord. Ces deux "erreurs d'écriture" seront
corrigées quelques jours plus tard en commission des récolements, sorte
de tribunal des conflits électoraux interne au PS. Ces erreurs, ces
fraudes accidentelles, servent en réalité de leurres. Elles sont données
en pâture au grand public pour mieux masquer la triche organisée, qui a
assuré la victoire à Martine Aubry. Des magouilles qui auraient dû rester
cachées, enfouies dans les tiroirs de la fédération du Nord.
Mais des documents permettent aujourd'hui d'affirmer que la victoire de
Martine Aubry a été fabriquée de toutes pièces. Ils sont sans appel.
Premier exemple : la section de "Lille-Fives". Dans ce bureau, le score de
Martine Aubry a été gonflé de 30 voix. Le mandataire de Ségolène Royal,
après le décompte des voix en section, a pointé 58 bulletins pour Martine
Aubry, 8 pour Ségolène Royal. Il se souvient parfaitement d'avoir apposé
sa signature sur le PV de résultats faisant apparaître ce rapport de
forces. Sur le tableau récapitulatif de la fédération, les 58 voix de
Martine Aubry ont fait des petits : la maire de Lille est créditée de 88
voix! Une triche grossière planifiée sans trop de précaution. Le comité de
ville et la mairie ont les pleins pouvoirs: alors pourquoi se cacher? En
témoignent les taux de participation soviétiques qui bondissent entre le
premier et le second tour, dans des proportions qui ne peuvent
s'expliquer par la seule mobilisation de militants aubryistes subitement
remobilisés entre le jeudi et le vendredi. A "Lille-Saint-Maurice", la
participation passe de 64% au premier tour à 93,75% au second. A
"Lille-Fives", de 62% à 93%. Et la palme revient à "Lille-Vauban", qui
voit son taux de participation bondir de 35 points entre les deux tours,
de 61% au premier à 96,5% au second! Des scores à faire saliver
n'importe quel autocrate, d'autant naturellement que ces regains de
mobilisation ne profitent qu'à une seule et unique candidate, Martine
Aubry. Seules deux sections lilloises échappent à cette razzia : "Lille-
Moulins", fief de Bernard Roman, un proche de François Hollande, et
"Vieux-Lille"=", tenue par une proche de Pierre Moscovici.
Lille ne serait pas un cas isolé dans le Nord. Certaines voix, sous couvert
d'anonymat, évaluent l'ampleur de la fraude à 1 000 votes en faveur
d'Aubry. Les résultats "adaptés" du Nord finissent par tomber vers
minuit. Ils sont les derniers à arriver Rue de Solferino. Minuit : les amis
de Martine Aubry débouchent le champagne, le hold-up a fonctionné
selon leurs plans. Jean-Christophe Cambadélis évalue alors "à 1500 voix"
l'avance de Martine Aubry. Tout a marché comme prévu. A ce détail près
que les pros de la tambouille ont fait une erreur sur le minutage.

EXTRAIT 3
Contre-offensive des Royalistes
Antonin André et Karim Rissouli
A minuit à Paris, il est 19 heures aux Antilles. Les bureaux de vote dans
ces îles, bastions royalistes, sont encore ouverts pour une heure.
Soixante minutes pendant lesquelles tout peut encore basculer. Victorin
Lurel, député et président de la région Guadeloupe, a passé une soirée
tranquille la veille lors du premier tour. Mais ce soir-là, à 19 heures,
heure locale, son téléphone est soudain pris d'incessantes convulsions.
Christian Paul, député de la Nièvre proche de Martine Aubry, est le
premier à l'appeler. "Salut Victorin, dis-moi, on veut être sûr que le vote
va bien se dérouler. Tu vois ce que je veux dire?" Victorin Lurel n'en
revient pas. "Qu'est-ce que tu veux dire? Qu'est-ce qui vous prend tout à
coup?" La conversation tourne court. L'instant d'après, c'est François
Rebsamen, pour Ségolène Royal, qui appelle. "Victorin, on peut encore
gagner, on peut les rattraper, il faut faire voter. Passe des coups de fil,
dis bien à tout le monde que c'est très serré." La Guadeloupe, c'est 2
330 militants socialistes. La Martinique, 374. Largement assez pour
remonter les "1 500 voix" d'avance de Martine Aubry. La veille, Ségolène
Royal avait recueilli 77,6% des voix, contre 19,8% pour Aubry et 1,9%
pour Hamon, avec une participation à 62%. Une mobilisation accrue au
second tour pourrait permettre à Ségolène Royal de refaire son retard.
Et en l'occurrence, cette dernière heure de vote voit un afflux de
militants dans les bureaux de vote de Guadeloupe. "Un votant toutes les
douze secondes!" tonne Daniel Vaillant, responsable des élections au PS,
qui soupçonne ouvertement la Guadeloupe d'avoir bourré les urnes. (...)
Le regain de mobilisation dans la dernière heure de vote joue en faveur
de Ségolène Royal. Les proches de Martine Aubry voient avec angoisse
l'écart entre les deux candidates se réduire à mesure que les sections
antillaises envoient leurs résultats en métropole. Verdict: Royal arrive en
tête avec 81,75% des voix en Guadeloupe et 87,33% en Martinique. Des
scores impressionnants, mais qui ne suffisent pas à combler son retard.
A 5 h 40 du matin, le résultat annoncé par la rue de Solferino donne la
victoire à Martine Aubry avec 42 voix d'avance. La belle ouvrage des
mécanos de la maire de Lille a tenu, malgré la contre-offensive des
royalistes. Et pour cause, non seulement rien ne prouve une triche
royaliste aux Antilles, mais la fraude a en réalité bénéficié... à Martine
Aubry. C'est ce qu'affirme Victorin Lurel, "constats d'huissier à l'appui".
Deux sections sont pointées du doigt. Deux sections dans lesquelles
Martine Aubry est arrivée très nettement en tête. A "Anse-Bertrand", sur
48 inscrits, le PV de section attribue 36 voix à Martine Aubry et 1 voix à
Ségolène Royal. Or le bureau d'Anse-Bertrand est resté fermé le jour du
vote! (...) L'autre section litigieuse est celle de Pointe-à-Pitre: 190
inscrits. Sur les 173 votants, Aubry obtient 160 voix contre 13 à Royal.
Cette fois, selon Victorin Lurel, "ils ont bourré les urnes. Plusieurs
militants qui ne se sont pas déplacés ont pourtant été recensés,
signature à l'appui, comme s'ils avaient voté". Des vérifications opérées
par des huissiers établissent clairement la fraude. (...)
Le mercredi 18 mars 2009, à quelques jours de la convention nationale
qui doit ratifier les listes socialistes aux européennes, Martine Aubry est
proche de la syncope. Folle de rage, elle s'égosille dans un salon du
restaurant Tante Marguerite, à deux pas de l'Assemblée nationale. Ce
huis clos dans un des hauts lieux de la "gastronomie politique" oppose
royalistes et aubryistes. Vincent Peillon, Jean-Noël Guérini, le puissant
patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, et François Rebsamen, le
sénateur maire de Dijon, d'un côté. François Lamy, le plus proche
conseiller, Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet, et Martine Aubry
en personne, de l'autre. Une heure durant, la première secrétaire et
François Rebsamen se hurlent dessus. Fébrile, à la fois insupportée
d'entendre les allégations de fraude et consciente de la vérité, Martine
Aubry finit par se trahir. "Je n'ai pas triché! Fabius, d'accord! Mais pas
moi..." La première secrétaire fait allusion à son score écrasant obtenu
dans la Seine-Maritime, fief de l'ancien Premier ministre.

EXTRAIT 4
Aubry refait Le Monde
Antonin André et Karim Rissouli
Au lendemain du défilé du 1er-Mai, Jean-Michel Normand, le journaliste
du quotidien du soir chargé de suivre l'actualité socialiste, évoque les
"sifflets" essuyés "tout au long du défilé" par les dirigeants socialistes
présents dans le cortège. Le compte rendu critique du journaliste
provoque la colère de Martine Aubry. Le lundi 4 mai, réunion de crise à
"Solfé". Seul et unique sujet au menu : les médias. Jean-Christophe
Cambadélis est furieux contre l'article du Monde . (...) A l'issue de la
réunion, et malgré les démentis des participants, Martine Aubry conseille
à sa garde rapprochée de se montrer moins disponible pour les
journalistes. Elle décide par ailleurs de se charger en personne du cas Le
Monde. Fidèle à sa méthode, la première secrétaire convoque Rue de
Solferino Françoise Fressoz, chef du service politique du quotidien.
Martine Aubry réclame des explications sur la couverture "déséquilibrée"
de l'actualité du PS. Plus surprenant encore, elle affirme avoir pris
"comme une insulte personnelle que Jean-Michel Normand ne se soit pas
déplacé à Toulouse pour rendre compte du meeting de lancement de la
campagne des européennes du PS". Il se trouve que le journaliste était
en vacances. La première secrétaire s'indigne enfin que " Le Monde n'ait
pas fait sa une sur le meeting dans son édition du lendemain". Françoise
Fressoz, une fois la stupéfaction passée, renvoie poliment Martine Aubry
dans les cordes et met fin à l'entretien. Un climat de défiance prévaut à
l'égard de la presse, d'autant plus mal compris par les journalistes que
les socialistes entonnent régulièrement le couplet d'un Nicolas Sarkozy
faisant pression sur les médias, jouant de l'intimidation et de la menace.

EXTRAIT 5
Julien Dray, le "bâtard" du PS
Antonin André et Karim Rissouli
(Au plus fort de ses ennuis, il peut compter ses amis sur les doigts d'une
main. Malek Boutih, David Assouline, Manuel Valls et surtout Vincent
Peillon.)
"Au final, je regarde ce parti en général et je me dis : C'est quoi, cette
maison? (...) Cette histoire a conforté ce que je pensais de mes rapports
avec le PS. Je l'avais déjà ressenti au moment du congrès. Finalement,
je suis un bâtard. Tant que le bâtard joue le rôle du fou du roi, ça va...
Mais quand le fou du roi veut devenir le roi, on lui dit: T'es pas de la
caste, t'es qu'un métèque." Il ne s'arrête plus. "C'est ce que j'ai -ressenti
avec François et Ségolène. Je me suis dit : qu'est-ce que je fous là-
dedans? Au fond, je suis juste bon à porter les valises." (...) Et puis, les
attaques, la frustration et l'amertume se font plus précises. Plus ciblées.
C'est Ségolène Royal qui va en faire les frais. Dray a été son plus fidèle
soutien au moment de la primaire, il a tout fait pour qu'elle devienne
candidate à la présidentielle, et aujourd'hui il se sent lâché, trahi,
abandonné en rase campagne. "Elle a montré ce qu'elle était, cette
bonne femme. La première chose qu'elle fait, c'est de téléphoner à mon
assistante pour savoir si cette affaire la concerne! Elle flippe que j'aille
raconter des choses. Mais si j'avais voulu, je l'aurais déjà fait et j'aurais
vendu trois best-sellers. Mitterrand, lui, n'aurait jamais agi comme ça.
Jamais. Je me souviens du jour où l'affaire Pelat a éclaté. C'était en
février 1989. Mitterrand me dit: "Il a peut-être fait des bêtises, mais
c'est mon ami... C'est mon ami... Quand il m'enlevait mes poux dans les
camps de concentration, j'étais bien content qu'il soit là"." Ségolène
Royal, qui s'imagine souvent en héritière de l'ancien président au
panthéon des socialistes, ne sera pas très mitterrandienne dans cette
affaire. Le lendemain de la perquisition, elle pousse même le vice jusqu'à
faire envoyer un communiqué à la presse en s'étonnant que son nom
soit mêlé à cette affaire. (...) Lâcheté indéfendable ou réaction logique
quand on brigue toujours la fonction suprême? Julien Dray a tranché.
"En 40, si j'avais porté l'étoile jaune, je ne sais pas où j'aurais été. Pas à
Raspail, en tout cas, parce que je me retrouvais dans le wagon." Royal
enverra tout de même un SMS à Julien Dray le 24 décembre : "J'espère
que tu passes quand même un bon Noël en famille."

EXTRAIT 6
Ségolène et ses ex-amis ? "Ils
reviendront, ils reviendront..."
Antonin André et Karim Rissouli
Ce lundi 9 mars, madame la présidente de la région Poitou-Charentes
est attablée à une terrasse du port de La Rochelle. Plein soleil, lunettes
sur le nez, elle prend son temps et profite des premières chaleurs du
printemps. Le congrès est déjà loin, mais Ségolène Royal n'a rien oublié.
Elle reste persuadée d'avoir été volée cette fameuse nuit du 21 au 22
novembre. "Il y a eu la fraude active et la fraude passive. On a empêché
plein d'anciens militants à 20 euros de voter [ceux qui avaient assuré la
victoire à Royal lors des primaires de 2006, NDA]. Ils ont pris le temps
de nettoyer les listes en organisant un congrès si éloigné de la
présidentielle." (...) En réalité, depuis l'empêchement de Reims, Royal
est abandonnée par une grande partie des siens. (...) "Valls, Peillon, je
leur ai tout donné. Je les ai même mis devant moi! Devant moi !
s'exclame Ségolène Royal, Et regardez Valls, il déraille! C'est la
compétition des ego qui est relancée!" Et quand on évoque la volonté de
Peillon d'être candidat en 2012, Royal balaie la question et fusille son
ancien lieutenant: "Il n'arrive même pas à garder une circonscription."
Puis elle ajoute, comme pour se rassurer: "Ils reviendront, ils
reviendront. Vous verrez, Peillon, quand il aura vu ce que c'est de
travailler avec Aubry et de demander la permission avant d'aller parler.
Avec moi, ils sont totalement libres."

EXTRAIT 7
Dominique Strauss-Kahn, panique à
Washington
Antonin André et Karim Rissouli
La réunion de crise se tient dans le salon d'un grand hôtel. Anne Sinclair
y assiste aux côtés de son mari. Elle est ulcérée. La ligne arrêtée par
Fouks (patron d'EuroRSCG, NDLR) se résume à la plus grande
transparence. (...) Le pitch tient en quelques lignes: une aventure entre
deux adultes consentants, sans affaire de harcèlement ou d'utilisation de
la fonction de directeur général à des fins privées, à quelque niveau que
ce soit. (...) Un communiqué est publié, se bornant à affirmer la toute
confiance du directeur général en l'institution du FMI pour mener
l'enquête interne à laquelle il se soumet sereinement. (...) La réunion de
crise est vite expédiée. Anne Sinclair n'a pas dit un mot. Lorsque Gilles
Finchelstein (consultant d'EuroRSCG, NDLR) s'adresse à elle. "Et toi
Anne? Que comptes-tu faire?" Interloquée, Anne Sinclair répond : "Je
suis solidaire de Dominique, évidemment." "Bien, et tu vas le dire?
interroge Finchelstein. Publiquement, j'entends?" La question fait l'effet
d'un uppercut à Anne Sinclair. Certes, l'histoire est soldée entre elle et
Dominique, mais de là à l'absoudre publiquement, en faisant passer au
second plan son honneur, sa douleur de femme trompée, il y a un pas
qu'elle ne peut se résoudre à franchir. Seul Gilles Finchelstein, l'ami de
vingt ans, pouvait se permettre de formuler une telle demande à Anne
Sinclair, lui dont elle sollicite parfois l'aide pour la conseiller lorsqu'elle
écrit un livre. Finchelstein lui suggère de rédiger un billet sur son blog
pour soutenir son mari. La réunion s'achève sur ce dernier échange, sans
que l'épouse du directeur général du FMI ait donné sa réponse. Elle sort
de la pièce rouge de colère et de tristesse, les larmes aux yeux. Il fait
nuit noire à Washington, l'aube se lève à peine à Paris. Anne Sinclair
appelle l'une de ses amies proches, ancienne collaboratrice de confiance.
"Tu ne sais pas ce qu'ils veulent que je fasse? Que je le soutienne
publiquement ! C'est impossible, je ne peux pas!" Son interlocutrice
tente de la calmer et finit par la convaincre de se ranger à l'avis des
experts. L'épouse de DSK se soumet in fine. Anne Sinclair et son amie
conviennent d'un message court et sans fioritures destiné à être publié
dans la semaine sur son blog, histoire d'afficher le soutien d'une épouse
loyale et courageuse. Après plusieurs navettes entre Paris et
Washington, la lettre de pardon est bouclée et validée en une matinée.
Elle se termine ainsi : "Nous nous aimons comme au premier jour." Une
absolution éphémère puisque, une semaine plus tard, l'épouse bafouée
retire le post de son blog, expliquant qu'elle ne souhaite plus revenir sur
cette "aventure d'un soir". Le 26 octobre, moins de dix jours après la
une du Wall Street Journal, DSK est blanchi par les conclusions de -
l'enquête interne du FMI.
Les ennuis recommencent. Malgré sa rivalité toujours vive avec Ségolène
Royal, Martine Aubry pensait avoir repris la main lors de l'université d'été
de La Rochelle. Hold-ups, arnaques et trahisons * , dont nous publions
ici les bonnes feuilles, risque d'assombrir la rentrée du Parti socialiste.
Dans une première partie digne d'un roman d'espionnage, les auteurs
détaillent un système de triche à grande échelle lors de l'élection du
premier secrétaire du PS. Certes, dans l'entourage de Martine Aubry, on
rétorque que Ségolène Royal, sa rivale malheureuse, n'est pas non plus
une sainte. N'a-t-elle pas été soutenue par des fédérations aux pratiques
douteuses, comme celles de l'Hérault et des Bouches-du-Rhône ? Et de
citer cette section "hors sol" de l'Hérault, dont les quelque 300 cartes
échappent à tout contrôle, ou cette équipe de jeunes footballeurs qui ont
voté à Marseille sans trop savoir ce qu'ils faisaient là ! N'empêche :
l'enquête d'Antonin André et Karim Rissouli, qui plonge aussi dans les
coulisses du PS depuis deux ans, est une charge sévère contre Martine
Aubry, élue patronne du premier parti d'opposition avec seulement 102
voix d'avance...
HOLD-UPS, arnaques et trahisons * , d'Antonin André et Karim Rissouli
(Éditions du Moment, 192 p., 16,50 euros)

Publié le 08/09/2009 à 16:56 - Modifié le 09/09/2009 à 17:58 Le Point.fr


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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 01:57
INDISCRÉTIONS
Eric
Eric Raoult, secrétaire national de l'UMP en charge de l'Outre-mer, a de ces mots, quand il veut fustiger l'attitude de son collègue (ils sont tous deux députés) ! Dans un communiqué intitulé « Victorin Lurel, président socialiste de la Guadeloupe (sic) », il indique : « M. Lurel, cédant aux menaces du LKP, comme à son habitude et à l'approche des régionales, pratique l'art de la politique politicienne dans un discours populiste qui ne trompe personne, mais qui dans le contexte actuel est particulièrement dangereux pour la stabilité économique et sociale de la Guadeloupe. »

Louis
Louis galantine, conseiller général et conseiller municipal (des Abymes), est venu, hier, au secours de son camarade Victorin Lurel (voir ci-dessus), expliquant : « Les sondages parus après le mouvement social l'attestent, Victorin Lurel est celui qui aux yeux des Guadeloupéens s'est le plus démarqué et qui tout en étant force de propositions quant aux moyens de régler la crise a toujours défendu les valeurs de la République. » C'est peut-être ce qui gêne...

Franck
Le dernière assemblée Générale ordinaire du conseil d’administration de l’IGUAVIE (Interprofessionnelle guadeloupéenne de la viande et de l'élevage) a élu son nouveau bureau. Franck Desalme, représentant la famille de la Transformation, a été élu président. Il est bien secondé puisque Firmin Lodin, Marie-Dominique Takour, Bruno Cadier et Guy Lurel l'assistent.

Lucette
On le reconnaît bien là ! Un beau sportif et LMC ne se sent plus. C'est toute sa fibre de femme d'action qui vibre. Elle aussi a compris que quand on est capitaine, il faut donner de soi. Capitaine de l'équipe de France, Thierry Henry, a marqué deux fois, propulsant deux fois la sélection française sur la route de la qualification pour la coupe du monde 2010. Elle s'est fendue d'un télégramme de félicitations, exprimant dans la foulée (quelle sportive !) le vœu que le ballon d'or lui soit attribué cette année.

Rozan
Rozan Rauzduel, du PPDG, s'est rendu en Martinique, apporter son soutien aux partis qui concoctent l'assemblée unique, panacée d'un bien-être des populations. Interrogé sur une radio, il se dit solidaire des combats à venir... Sauf qu'il risque bien, à la grande déception de ceux qui, actuellement, nombrilisent à tous crins, de ne pas y avoir de combat. Les Antilles françaises rapportent très peu (sauf à quelques particuliers), coûtent beaucoup (à la collectivité nationale). Et en ce moment, les sentiments...

Christian
Christian Paul, proche de Martine Aubry, et mis en cause dans le livre Hold ups, arnaques et trahisons (voir l'édition de vendredi), a jugé « sidérant » que Ségolène Royal veuille « utiliser l'ouvrage pour se refaire une santé au PS ». Le député de la Nièvre a demandé au président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, de « rétablir la vérité » sur des propos qui lui sont attribués dans le livre. A suivre...

Jacques
Lent à la détente, le président du conseil général dit « regretter vivement la décision de l’Etat de procéder à une hausse immédiate des prix des carburants alors même que les populations et leurs élus n’ont de cesse de réclamer une réforme globale de leur mode de fixation. » Selon Jacques Gillot, « si les consommateurs guadeloupéens sont prêts à payer le juste prix des produits pétroliers, ils souhaitent en revanche que ce prix soit établi sur des bases garantissant une véritable transparence... » Rien de nouveau.
André-Jean VIDAL
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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 01:55
Annou pran lari-la ?

« Annou pran lari-la ! » C'est le slogan du LKP.
C'est aussi son programme pour le défilé du samedi 3 octobre, annoncé à grand renfort de tracts, d'interviews radio ou télévisées.
En attendant le grand jour, le LKp peaufine sa stratégie, faisant monter la pression.
Tous les mardis, jeudi ou vendredi, en changeant chaque fois de lieu — Pointe-à-Pitre, Basse-Terre, Le Moule, etc. — il y a un meeting pour chauffer l'ambiance.
Hier, une lettre a été expédiée à tous les maires, leur demandant de réunir leur conseil municipal rapidement et d'accueillir le LKP en audience. Pour une séance de sensibilisation aux problèmes de la Guadeloupe. Le LKP avait promis, tantôt, cent jours de mobilisation.
Déjà, la rumeur veut que des consignes d'amasser des vieilles carcasses, de voitures, de cuisinières, de réfrigérateurs, soit lancées sur certaines radios. Rumeur, sans doute.
En attendant... le 5 octobre début de la mobilisation, on se prépare.
La hausse du prix de l'essence, hier, venant s'ajouter à des différends concernant le versement des 200 euros, le retard (l'abandon ?) du plan d'urgence pour l'emploi, l'insertion, la formation professionnelle, promis par l'Etat et en panne à ce jour, les baisses des prix, dont on se demande si elles sont effectives, etc. font une nouvelle plate-forme de revendications.
Dans son courrier aux maires, le LKP affirme : « Nous assistons à une véritable reprise en main et à une réinstallation de la pwòfitasyon, malgré les rapports des commissions parlementaires et de la Haute autorité de la concurrence qui donnent raison au LKP sur les constats qu'ils avaient réalisés. »
« La reprise des négociations sur les revendications du LKP », est aussi à l'ordre du jour de ce mouvement politique.
A suivre...
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17 septembre 2009 4 17 /09 /septembre /2009 00:32
Les Ultramarins de l’Hexagone veulent se prononcer
sur l’évolution statutaire de leurs départements !

 
Communiqué commun du COLLECTIFDOM et de TJENBE RED

 
Mercredi 16 septembre 2009, Patrick Karam, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, réunissait le Conseil consultatif des associations ultramarines dans l’Hexagone.
 
À cette occasion, le COLLECTIFDOM (Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais & Mahorais) et TJENBE RED (Association de lutte contre les racismes, les homophobies & le sida) ont présenté une pétition destinée à relayer cette revendication issue des États généraux de l’outre-mer :
 
L’organisation, dans l’Hexagone, de consultations relatives au statut de nos départements d’origine, notamment la Martinique ou la Guyane, pour les Ultramarins concernés, parallèlement aux consultations organisées dans ces départements.
 
Les associations ultramarines dans l’Hexagone ont massivement approuvé cette pétition qui demande au délégué interministériel de porter cette revendication auprès du président de la République, lequel déclarait, le 31 mars 2007, alors en campagne pour l’élection présidentielle : «On ne peut pas séparer les Ultramarins de métropole de ceux restés au pays, comme s’il s’agissait de deux catégories de populations totalement différentes».
 
Le délégué interministériel s’est engagé à reprendre cette revendication qu’il est possible de soutenir en signant la pétition sur Internet : http://www.PetitionOnline.com/vote97/
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 22:07
ERIC JALTON... ATTEND QUE ÇA SE DÉCANTE

Il nous avait promis du nouveau pour le 16 septembre. Eric Jalton a de l'humour. C'est le jour de son anniversaire et qui l'appelait ce matin pour le féliciter entendait le bruit détonnant des bouchons qui sautaient et d'une foule passablement allumée. La joie.
Tandis que tout le monde s'attendait à ce qu'il annonce sa candidature aux régionales, notre député et maire des Abymes s'amusait une fois de plus.
« Tout le monde me court après, nous disait-il. Ils attendront. »
Il est vrai qu'avec son stock de voix aux Abymes, il peut attendre un peu et laisser mariner. D'autant qu'il se dessine trois sinon quatre listes à gauche pour aller aux régionales. Victorin Lurel y va. Avec qui, on verra plus tard. Il serait étonnant qu'il n'y ait pas une seconde liste de sensibilité analogue, voire similaire... Il y a aussi Jean-Claude Malo, maire de Bouillante, tendance indépendantiste. Sinon pourquoi se serait-il ainsi démarqué de ses amis Lurel et Gillot en démissionnant de sa stratégique présidence de l'Association des maires ? On avance toujours (pour rire ?) le nom de Jeanny Marc, soutenue par Dominique Larifla. Ses difficultés financières à la mairie de Deshaies ne luis faciliteraient pas les choses... Et puis il y a la liste que vont monter les artisans du LKP. Ils n'iront peut être pas tous, mais il y en a bien qui vont tenter, avec cette étiquette ou une étiquette apparentée, de faire un retour sur la scène régionale, faut d'avoir pu être élus sur un programme plus traditionnel.

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 18:36


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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 18:29
LA RÉPONSE DE VICTORIN LUREL À ERIC RAOULT

Attaqué par le secrétaire national à l'Outre-mer de l'UMP, Victorin Lurel réplique.


Bonjour à toutes et à tous,

Je reste encore surpris par la violence du communiqué du secrétaire national à l’Outre-mer de l’UMP, mon collègue député de Seine-Saint-Denis Eric Raoult, qui attaque ma position sur le carburant avec une virulence à peine compréhensible, si ce n’est par le fait que pour certains, la campagne pour les élections régionales en Guadeloupe a bel et bien commencé, et désormais tous les coups sont permis. Même les plus irresponsables…

Par un impressionnant tour de passe-passe rhétorique, me voilà accusé d’être responsable d’une éventuelle nouvelle explosion sociale qui, pourtant, serait la conséquence de la décision du gouvernement de sortir unilatéralement dès ce mois de septembre du gel du prix des carburants, au mépris des accords signés en décembre 2008, puis en mars 2009 par l’Etat et les collectivités locales. Me voilà accusé d’être à la remorque du LKP, de cautionner sa démagogie et – pire ! – d’être un « populiste » irresponsable.

Je me vois donc contraint de rappeler quelques éléments de ce dossier lourd et épineux.

La question du prix des carburants – je n’ai pas à en rougir – c’est moi qui l’ai porté sur la place publique, dès le mois de septembre dernier lors d’une conférence de presse. Le quotidien France-Antilles avait d’ailleurs titré à cette occasion sur « Un Toto flingueur », tant je m’en prenais, entre autres, aux pratiques douteuses de la SARA et des pétroliers sur le prix de l’essence et à l’inaction coupable des services de l’Etat. Puis, avec les socioprofessionnels, nous avons engagé un mouvement à la fin du mois de novembre qui, en trois jours, a obtenu une baisse très forte du prix des carburants en Guadeloupe (- 31 centimes pour le super et 22 centimes pour le gazole), consignée dans un accord signé le 3 décembre 2008. C’est d’ailleurs sur la base de cet accord qu’une nouvelle baisse était intervenue en février 2009, durant le mouvement social, consistant en fait en la simple répercussion sur le prix à la pompe de la chute, à l’époque, du prix du baril de pétrole sur le marché mondial. Cet accord prévoyait en outre un gel des prix à la pompe.

Je peux donc, je le crois, me prévaloir d’une certaine antériorité dans cette affaire. Or, depuis un an que la question du prix de l’essence est dans le débat public, et malgré deux accords signés, un mouvement social de grande ampleur et pas moins de six rapports qui établissent l’existence de surcoûts et un manque de transparence total du mode de fixation des prix, force est de constater que le gouvernement n’est toujours pas prêt à proposer une nouvelle formule plus transparente et plus juste pour le consommateur guadeloupéen.

C’est la raison pour laquelle, j’ai dit avec calme, mais avec fermeté, que les conditions de sortie du gel du prix des carburants n’étaient pas réunies, quand bien même ce gel n’a effectivement pas vocation à perdurer. J’ai critiqué la méthode de la secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, qui dit réformer, mais à moitié, à la marge et dans la plus grande opacité, les modalités de fixation du prix des carburants, en nous demandant de la croire sur parole. Avec mon collègue Jacques GILLOT, nous en avons proposé une autre qui consiste à répondre point par point à l’ensemble des surcoûts injustifiés mis en lumière notamment par le remarquable rapport parlementaire OLLIER, afin de mettre au point une formule totalement révisée.

Non, le gouvernement se cabre et prend, lui, le risque de rallumer les tensions sociales dans notre archipel en jouant les pompiers pyromanes. Car s’il est bien une chose qu’il nous faut préserver en dépit de cette véritable provocation, c’est bien le calme et l’apaisement relatifs qui prévalent depuis mars dernier. Nous ne pouvons en effet nous offrir le luxe d’une nouvelle crise, de nouveaux blocages et d’une nouvelle paralysie de notre économie alors que nous ne nous sommes même pas encore relevés des 44 jours de grève du début de l’année.

Contrairement à ce qu’affirme M. RAOULT, je suis sans doute plus préoccupé que quiconque d’épargner à la Guadeloupe les affres d’une nouvelle crise. Toute l’action de la Région depuis mars dernier à travers de nombreuses mesures sociales (participation à l’augmentation des bas salaires, prime exceptionnelle de 100 euros aux familles défavorisées, augmentation des bourses pour les étudiants, etc.) et un budget supplémentaire tout entier tourné vers la relance de l’activité vise précisément à retrouver une confiance sans laquelle rien n’est possible. Le gouvernement, en voulant passer en force, démontre en tout cas qu’il ne partage pas du tout ce souci.

Pour ma part, j’entends obtenir dans une confrontation argumentée avec le gouvernement des explications et des solutions à la situation de non-droit dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. En effet, le décret de 2003 qui servait à la fixation du prix des carburants jusqu’à décembre dernier n’a toujours pas été ni suspendu, ni modifié, ni abrogé. Or, c’est en arguant du non-respect de ce texte que la SARA a demandé et obtenu du gouvernement une compensation de 44 millions d’euros tirés sur le budget de l’Outre-mer. Aujourd’hui, la SARA chiffrerait le total des compensations dues à plus de 110 millions d’euros, sans pour autant dire sur quelle base est effectué ce calcul.

La hausse de 6 centimes du prix du sans plomb et du gazole, entrée en vigueur la nuit dernière, ne suffira pas, à l’évidence, à éteindre cette revendication de la SARA. Il est donc à prévoir que de nouveaux versements devront intervenir en faveur du pétrolier.

On le voit bien, cette hausse du prix de l’essence est donc fort mal motivée et elle ne saurait, en conséquence, obtenir notre adhésion. Dire cela, ce n’est aucunement se positionner à la remorque du LKP qui, d’ailleurs, instrumentalise ce dossier pour relancer sa machine de mobilisation au mépris du bilan très contrasté et somme tout amer que l’on peut dresser des 44 jours de blocage. Je ne soutiens, ni ne cautionne aucune démagogie. En revanche, si le LKP affirme qu’il pleut quand il pleut, que l’on n’attende pas de moi que je soutienne qu’il fait beau.

Le combat contre l’opacité et pour la transparence doit se poursuivre. Il y va du pouvoir d’achat des Guadeloupéens dans une situation économique très difficile. Sans oublier qu’au-delà des hausses que le gouvernement entend appliquer jusqu’à la fin de l’année et qui dépasseront un total de 20 centimes, la taxe carbone viendra renchérir notre essence de 4 centimes dès 2010.

http-//lurel.parti-socialiste.fr

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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 15:55
TOUS CRÉOLES ?


Que signifie être créole ?  Et qui est créole ? Si on en croit la définition du dictionnaire, un créole est : « (une)Personne de race blanche née dans une des anciennes colonies (lesAntilles, la Réunion, la Guyane...) »

2009 a vu l’émergence de cette question inédite, aussi bien dans la Caraïbe française que dans l’Océan Indien..  Si la créolité fait en effet partie intrinsèque de la culture et de l’identité réunionnaise à l’Île Maurice par exemple,  le débat fait rage depuis la motion lancée par le Père Jocelyn Grégoire pour : «Que le terme population générale soit enlevé de la Constitution et remplacé par celui de créole!»

Dans la Caraïbe française, les événements de ce début d’année ont été l’occasion pour une grande partie des populations de se poser la question du rapport à l’autre dans ce grand brassage culturel et racial américain.

Consciente que cette question marque un tournant dans le rapport qu’ont les antillais français à eux-mêmes, l’association Tous Créoles ! Paris, sa Présidente Nathalie Fanfant, organise (avec le soutien de Tous Créoles ! Martinique) une conférence débat sur le thème : Qu’est-ce qu’être créole aujourd’hui, le vendredi 25 septembre à 14h30, dans la salle Colbert de l’Assemblée Nationale.

Plusieurs intervenants, parmi lesquels Marlène Parize (Philosophe -Martinique), Nicolas Oudin (Association Pour Maurice-Ile Maurice), Lydie Condapanaïken-Duriez (Docteur en sciences humaines-la Réunion), Frédéric Régent (Historien-Guadeloupe)…. s’exprimeront sur leur vision et leur expérience de ce qui fait « l’identité créole ».

Merci de signaler votre présence aux coordonnées suivantes :


Tous Créoles
Communication :
Béatris Compère - 0603242609
Touali Montredon - 0674532197
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16 septembre 2009 3 16 /09 /septembre /2009 15:00
Le LKP fustige l'augmentation du prix des carburants
   
Environ un millier de personnes ont assisté mardi soir à Pointe-à-Pitre à un meeting organisé par le LKP quelques heures après l'annonce d'une augmentation de 6 centimes du prix des carburants.
Les dirigeants des principaux syndicats du LKP, le collectif à l'origine d'une grève générale de 44 jours en début d'année, ont tour à tour fustigé l'augmentation du prix des carburants, annoncée deux heures plus tôt par la préfecture.
Cette augmentation de 6 centimes par litre d'essence ou de gazole avait été annoncée comme imminente, la veille, par la préfecture à la suite d'une réunion de l'observatoire départemental des prix.
Le prix maximum à la pompe des carburants est, dans les départements d'outre-mer, fixé par arrêté préfectoral.
Le porte-parole emblématique du LKP, Elie Domota, a affirmé que "le gouvernement français est le bras armé des profitants et Mme Penchard (la secrétaire d'Etat à l'outre-mer) leur porte-parole". "Nous n'avons pas le choix: c'est soit eux, soit nous", a-t-il déclaré.
Le LKP a appelé à une manifestation à Pointe-à-Pitre le 3 octobre: "Il faut que nous soyons au moins 50.000", a souhaité lors du meeting Gaby Clavier, un des dirigeants du LKP et de l'UGTG, le principal syndicat (indépendantiste) de la Guadeloupe.
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