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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 21:01
Signature mercredi soir de l'accord sur l'issue de la grève

Le collectif LKP doit signer ce mercredi soir avec les représentants de l'Etat l'accord conditionnant l'issue de la grève générale entrée dans sa 44e journée, a-t-on appris de sources concordantes.
« Le protocole d'accord final sera signé ce soir à 19 h 30 au port d'autonome par les différentes parties », a-t-on indiqué de source préfectorale.
L'Etat sera représenté par le préfet, Nicolas Desforges, le collectif LKP par son leader Elie Domota, la région, par Victorin Lurel, et le département par Jacques Gillot, a-t-on précisé.
« On a invité les camarades à 18 heures devant le port autonome. On va leur lire le document. Et on va rentrer vers 19 heures, pour signer à 19 h 30 l'accord conditionnant la suspension de la grève », a confirmé à l'AFP, Max Evariste, membre du collectif.
Le LKP a fait de ce document, recensant les avancées obtenues lors de la négociation, le préalable à toute décision sur l'issue du conflit. Sa signature a été reportée à plusieurs reprises.

Contestation ?..
Déjà, des voix s'élèvent, notamment celle d'Alex Lollia, secrétaire général de la CTU, qui occupe, avec une centaine de personnes un immeuble à Jarry, depuis mardi matin : « Les dirigeants du LKP ne sont pas propriétaires du mouvement en cours. Ils sont sous le contrôle des gens qui sont mobilisés. Avant de signer, il faut que la base soit consultée, qu'elle dise si elle est d'accord sur le protocole d'accord de suspension de la mobilisation générale. C'est pourquoi j'appelle, pour que les patrons soient obligés d'appliquer l'accord Jacques-Bino accordant 200 euros d'augmentation aux bas salaires, à des Liyannaj de base. On doit occuper les entreprises, comme nous l'avons fait à Euro CRM depuis mardi. »
A.-J. V.
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 19:24
http://www.mediapart.fr/club/blog/maguy-day/250209/in-memoriam-jacques-bino-syndicaliste
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 16:06
Martinique : 3 enquêtes sur des appels à la violence contre les békés

Trois enquêtes distinctes ont été diligentées sur des appels à la violence contre les békés -descendants de colons blancs- qui circulent par SMS ou sur internet, a-t-on appris mardi auprès du parquet de Fort-de-France.
Ces phénomènes sont "inquiétants", a estimé Claude Bellenger, procureur de la République de Fort-de-France.
La Martinique est entrée mardi dans son 27e jour de grève générale dans le cadre d'un mouvement contre la vie chère, où les békés sont souvent pointés du doigt comme étant des "profiteurs".
Une première enquête porte sur "un appel au viol de filles de békés" qui circule par SMS et qui est relayé sur Facebook par un groupe. L'association qui l'a créé est AKIB ("association koké ich bétchè", koké voulant dire "viol" dans ce contexte et "bétchè" béké en créole), a indiqué M. Bellenger.
Roger de Jaham, président béké de l'association "Tous créoles" qui regroupe des Martiniquais blancs, noirs, métisses ou encore indiens, a dénoncé "une incitation à la haine raciale à travers un programme de violences sexuelles" et entend porter plainte contre AKIB mais aussi contre Facebook, "dont le gestionnaire aurait dû s'assurer du contenu illicite d'une telle information et refuser de l'héberger".
La seconde enquête porte sur un SMS qui circule sur "des centaines de portables" et qui appelle "la jeune délinquance martiniquaise" à la "séquestration et au braquage des békés" ainsi qu'à l'incendie des locaux de la police voire même à leur tirer dessus "en cas extrême", a ajouté M. Bellenger.
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 13:46
Lurel écrit à Fillon afin d’obtenir des mesures
exceptionnelles pour les élèves guadeloupéens


Le président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, a écrit au Premier ministre, François Fillon, afin de solliciter des mesures exceptionnelles pour les élèves guadeloupéens.

Dans son courrier, le président de Région demande au chef du gouvernement d’intervenir en priorité pour les élèves qui souhaitent intégrer les grandes écoles. « La procédure d’inscription étant nationale, il serait opportun de prolonger de 10 jours la période de saisine des notes d’admission aux classes préparatoires aux grandes écoles », dont la date limite est pour l’heure fixée au 25 mars, écrit Victorin Lurel. Celui-ci estime en outre qu’il serait souhaitable « à titre exceptionnel » que leur dossier ne comporte qu’un seul bulletin de note au lieu des deux prévus.
Pour les élèves qui passent le baccalauréat, Victorin Lurel demande qu’il soit envisagé « de reculer les épreuves de quelques jours ou de réduire la durée d’étalement des examens », afin de tenir compte du retard accumulé.
Pour les élèves dont la formation comporte une période à passer en entreprise (16 semaines pour certaines formations en BEP, Bac Pro et BTS), Victorin Lurel indique à François Fillon qu’il faudra très certainement « diminuer la durée de ce passage en entreprise à titre exceptionnel, notamment pour les examens à gestion nationale, c’est à dire les BTS et les sections hôtelières ».
Enfin, concernant les élèves inscrits à l’Université des Antilles et de la Guyane, le président de Région estime qu’il convient d’envisager « des aménagements dans l’organisation de leurs examens ».
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 13:44
Des négociations poussives et toujours la grève

Les négociations tant en Guadeloupe qu'en Martinique étaient toujours mercredi poussives tandis que la grève générale continuait à paralyser les deux îles faisant craindre au patronat d'importantes déconvenues économiques.

En Martinique, le président du Medef local, Patrick Lecurieux-Durival, a estimé ainsi "au bas mot à 10.000" le nombre de suppressions d'emplois en 2009 sous les effets combinés de la crise mondiale et de la grève qui entrera vendredi dans sa cinquième semaine. La Martinique compte 75.000 emplois.
Dans cette île, la plupart des magasins demeuraient fermés et les barrages paralysaient toujours l'activité économique.
Le réapprovisionnement des stations-services engendrait encore un afflux d'automobilistes qui devaient patienter souvent au moins une heure pour atteindre une pompe.
Après plusieurs soirées "ville morte" à la suite des émeutes de la semaine dernière et l'appel du préfet Ange Mancini à ne pas circuler après 19H00, l'atmosphère était néanmoins à une relative détente : des forces de l'ordre moins visibles et des gens qui recommençaient à prendre le frais une fois la nuit tombée.
Côté négociations, la commission sur les salaires a débuté ses travaux pour mettre en musique l'accord cadre signé dans la nuit de lundi à mardi par la majorité des syndicats composant le "Collectif du 5 février" et le patronat.

Le LKP maintient sa pression


Parmi les trois non signataires, FO s'est finalement rallié à cet accord qui prévoit une augmentation de 200 euros nets par mois pour les bas salaires jusqu'à 1,4 smic. En revanche, la CGTM et la CGTM-FSM ont refusé de le parapher après consultation de leur base.
Toutefois, la CGTM - composante dure du Collectif, qui avec ses 38% de représentativité pourrait mettre en péril l'accord en utilisant son pouvoir de minorité de blocage- a assuré oralement à ses partenaires qu'elle ne s'opposerait pas à l'accord.
En Guadeloupe, où le conflit est entré dans sa septième semaine, le LKP maintient la pression, malgré l'adoption samedi d'un accord contenant l'essentiel de ses revendications, notamment la plus emblématique, sur la hausse de 200 euros des bas salaires.
Le chef du collectif, Elie Domota, s'est rendu mardi après-midi à la préfecture de Guadeloupe, à Basse-Terre, pour "relire le texte" de l'accord conditionnant l'issue de la grève générale entrée dans sa 43e journée.
Il a estimé que le texte ne serait pas signé avant mercredi. "On va essayer de se mettre d'accord sur le texte parce que les mots ont leur importance", a-t-il déclaré mardi soir à l'AFP, peu avant d'entrer en réunion avec le préfet Nicolas Desforges.

La Réunion dans la danse


Pour l'instant, pas un mot sur l'éventualité d'une suspension du mot d'ordre de grève.
Le Medef guadeloupéen, qui dénonce les "intimidations" et "menaces" du LKP, rejette toujours plusieurs points de l'accord, mais son président Willy Angèle a "recommandé" à ses membres de "verser des primes de vie chère qui évolueront entre 50 et 100 euros, de manière que cette problématique de bas salaires soit traitée".
Dans les deux îles, des tractations se poursuivaient également sur l'élaboration d'une liste de produits de la grande distribution dont les prix seront soumis à une baisse de 20%.
A plusieurs milliers de kilomètres, un nouveau front s'est dessiné, un collectif rassemblant une quarantaine d'organisations appelant les Réunionnais à descendre dans la rue jeudi pour une importante journée de grève, avec, comme aux Antilles, pour revendication principale une hausse de 200 euros nets des bas salaires.
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 00:39
L'ACCORD POURRAIT ETRE SIGNÉ CE MERCREDI

Ce mardi, en Guadeloupe comme en Martinique, seuls quelques rares magasins étaient ouverts, et des membres du LKP, qui mène le mouvement, passaient dans les rues pour obliger les quelques commerces ouverts à baisser rideau. Des manifestants ont également bloqué, comme la veille, les accès de l'important centre commercial Destrelland, à Baie-Mahault, non loin de Pointe-à-Pitre.
En ce jour de rentrée scolaire, le lycée de Baimbridge à Pointe-à-Pitre a rouvert après cinq semaines d'interruption. Mais l'établissement a été un des seuls de l'île à accueillir des élèves. Ecoles, collèges et lycées étaient aussi fermés en Martinique.
Dans l'île, les stations services ont pu être réapprovisionnées selon André Armougon de la Sara, seul distributeur de carburant.
Le LKP maintient la pression, malgré l'adoption samedi d'un accord contenant l'essentiel de ses revendications, notamment la plus emblématique, sur la hausse de 200 euros des bas salaires.
Le prte-parole du collectif, Elie Domota, s'est rendu mardi après-midi à la préfecture de Guadeloupe, à Basse-Terre, pour relire le texte de l'accord conditionnant l'issue de la grève générale entrée dans sa 43e journée.
Elie Domota a estimé que le texte ne sera pas signé avant mercredi, a-t-on appris de sources concordantes. « On va essayer de se mettre d'accord sur le texte parce que les mots ont leur importance », a-t-il déclaré, peu avant d'entrer en réunion avec le préfet Nicolas Desforges, à 16 heures.
M. Domota n'a pas été plus précis à propos de l'éventualité de la suspension du mot d'ordre de grève.
Le Medef guadeloupéen dénonce les intimidations et menaces du LKP et rejette toujours plusieurs points de l'accord, mais son président Willy Angèle a recommandé à ses membres de « verser des primes de vie chère qui évolueront entre 50 et 100 euros, de manière à ce que cette problématique de bas salaires soit traitée ».
Enfin, alors que le conflit a fait resurgir des tensions liées notamment à l'histoire esclavagiste dans les Antilles, trois enquêtes distinctes ont été diligentées sur des appels à la violence contre les békés qui circulent par SMS ou sur internet, a indiqué le parquet de Fort-de-France.
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 00:34
La CTU occupe la société Euro CRM
Hier, aux alentours de 10 h 30, une centaine d'adhérents de la CTU, Alex Lollia, secrétaire général en tête, ont envahi les abords de l'entreprise Euro CRM (555 Orange), à Jarry. Il s'agit d'une entreprise située au dessus de l'annexe de Jarry de la mairie de Baie-Mahault, immeuble Café Center.
Alex Lollia a demandé à rencontrer le directeur général, un ressortissant canadien, actuellement en mission à Paris.
En son absence, une des directrice de la société l'a reçu.
Que veulent les salariés d'Euro CRM ?
C'est Alex Lollia, joint au téléphone, qui répond : « Dix salariés en congés maladie n'ont pas perçu leur salaire. Leur travail est difficile puisqu'ils sont toujours au téléphone, dans cette entreprise. Le patron, que nous avons eu au téléphone, a dit qu'il paierait. Mais, nous voulons un écrit. Sa parole ne nous suffit pas, d'autant que cela fait une bonne année que nous demandons une entrevue avec lui et qu'il renvoie d'un mois l'autre... »
Autre point de revendication qui, selon le syndicaliste, a nécessité l'intervention au sein de cette entreprise : « Nous voulons l'adhésion de l'entreprise à l'accord Jacques-Bino. Le patron de la boite nous a demandé les documents, que nous lui avons bien volontiers expédiés par fax. Il a dit qu'il va nous donner une réponse. Nous voulons une réponse rapide. En attendant, nous restons là », poursuit Alex Lollia.

L'intervention des gendarmes
A 18 heures, les gendarmes de Baie-Mahault sont venus aux nouvelles. « Ils ont voulu parlementer, servir de médiateurs, raille Alex Lollia. Nous leur avons dit d'aller régler la circulation. A chacun son boulot. Alors, ils sont partis avec une directrice... Elle va bien puisque nous venons de l'entendre dire n'importe quoi sur RCI. Qu'il y a des otages. Il n'y a pas d'otages avec nous. Il y a des salariés, qui vont et qui viennent. Il y a même des salariés pas syndiqués chez nous qui viennent de nous rejoindre. »
Quand allez-vous rentrer chez vous ? è Nous ne quitterons pas l'entreprise tant que nous n'aurons pas du directeur général les réponses que nous voulons. Et par écrit ! », réplique Alex Lollia.
André-Jean VIDAL
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 22:54
QUAND LE PRÉFET ÉCRIT À WILLY ANGÈLE. MORT DE RIRE !

Le 28 février, le rpéfet Nicolas Desforges a écrit à XWilly Angèle, président du Médef. Celui-ci venait de se plaindre d'avoir été menacé par Elie Domota, en présence du préfet qui n'avait pas bougé. M. Angèle refusait de se rasseoir à la table des négociations. Certaines organisation, dont l'Uceg et l'UMPRG, signaient, en son absence, un accord avec le LKP.

« L'accord conclu en votre absence le 26 février, dont j'ai souligné la faiblesse au regard du nombre d'entreprises adhérentes aux organisations patronales signataires, constitue dans l'immédiat un obstacle à une reprise des négociations, en séance plénière ou en bilatéral. En effet, les signataires de cet accord affichent leur détermination à préserver le contenu de leur convention et opposent, dans l'immédiat, une fin de non recevoir à toute nouvelle proposition, considérant que seule la procédure d'adhésion à l'accord existant ofre une voie aux organisations ayant décliné les possibilités de négocier le 26 février... »

Certes, certes...
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 22:53
Discrimination raciale : un héritage français
Par
Michel Wieviorka, sociologue et George Pau-Langevin, députée

La France, enthousiaste après l'élection du premier Président des Etats-Unis
afro-américain, s'interroge : pourquoi pas chez nous ?

Réponse: parce que les Etats-Unis ont agi, et pas la France. Ils partaient pourtant de très loin, avec des éléments d'apartheid maintenus jusque dans les années 60. Mouvements pour les droits civiques, volontarisme politique avec la discrimination positive dans les universités et l'administration, émergence progressive de la diversité dans les élites politiques, médiatiques, économiques : Obama ne sort pas de nulle part, il est l'aboutissement d'un mouvement de fond.
 
Rien de tel en France. Au nom d'un universalisme abstrait, la République a longtemps refusé de reconnaître sa nouvelle diversité. Dans les années 80 et 90, parler de multiculturalisme, même tempéré, c'était vite risquer d'être traité de communautariste ou de casseur de la République.
 
La situation, certes, évolue. Des mesures volontaristes apparaissent pour combattre les discriminations. On nous invite à sauver un des éléments du modèle français, l'élitisme républicain, en élargissant la base sociale au sein de laquelle se recrutent les étudiants des grandes écoles, ou assimilables, telle Sciences Po. Il est vrai que cette base est devenue singulièrement étroite, et qu'il vaudrait mieux que des jeunes des milieux populaires puissent eux aussi tenter de rejoindre les élites. La droite l'a compris, en témoigne la promotion récente au gouvernement de Richard Descoings, l'homme qui a transformé dans un même mouvement l'accès à Sciences Po, et l'institution elle-même. Mais faire face à la « diversité » ne peut se limiter à redonner vie à la méritocratie républicaine, héritage perdu de la Troisième République. C'est toute la société qui doit reconnaître sa diversité.
 
Les difficultés sociales sont considérables. Elles affectent les dernières générations de Français issus de l'immigration, qui subissent massivement le tarissement de la croissance et le chômage de masse. La panne de l'intégration est d'abord sociale : l'ascenseur social s'est bloqué et les derniers arrivés restent au sous-sol. Cette réalité est renforcée par la polarisation territoriale des inégalités et par la relégation des plus pauvres dans les ghettos : la France ne « fait plus société », ses territoires font sécession. Pour y répondre, l'égalitarisme formel de la République d'hier est inopérant. Les injonctions égalitaristes sommant les migrants de s'intégrer sans leur en donner les ressources sont des leurres. Il faut adopter des politiques sociales et territoriales radicales, visant à l'égalité réelle.
 
Mais les problèmes de la diversité ne sont pas que sociaux. Ils concernent avant tout certains groupes, de quelque nom qu'on les appelle - issus de l'immigration, minorités visibles, Arabes, Noirs, etc. L'étudiant au nom arabe qui ne trouve pas de stage, contrairement à ses camarades de même milieu social au patronyme bien « français », le diplômé noir qui n'est jamais convoqué pour un entretien d'embauche, ne sont pas seulement pénalisés pour des raisons sociales.
 
La discrimination raciale existe. Elle est inscrite dans les schémas mentaux français : l'altérité de la couleur de peau, un héritage colonial mal digéré, une vision culturaliste de la France en sont des facteurs puissants. Elle a été renforcée par l'agitation politique des années lepénistes - certes sans véritable conséquence dans le droit français mais avec un fort impact psychologique « désintégrateur » : le débat sur la nationalité, avec la volonté de remettre en cause le droit du sol au profit d'un droit du sang « gaulois » ; la crispation sur l'islam, avec le rejet du voile et des mosquées ; l'affirmation d'une politique d'immigration choisie, renvoyant en miroir aux Français issus de l'immigration le stigmate de « Français subis ».
 
C'est pourquoi des politiques spécifiques sont nécessaires pour faire reculer les discriminations. Pour les sanctionner bien sur mais avant tout pour modifier les représentations collectives et faire admettre, comme aux Etats-Unis, que la République est désormais diverse.
 
A cet égard, il faut aujourd’hui avancer sur le terrain de la connaissance des discriminations, mieux appréhender les effectifs et les difficultés spécifiques de certaines populations. Le débat, légitime, sur les « statistiques ethniques » ne doit pas faire oublier cette évidence : nous avons besoin de données précises pour agir. Connaître notre société dans ses dimensions culturelles, religieuses, d'origine nationale, devrait contribuer à faire reculer le racisme. Et nous permettre de tirer profit de notre diversité.
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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 21:54
"Nouvelle rentrée" au lycée de Baimbridge, malgré la grève

Pas de car scolaire mais une longue file de voitures qui déposent les élèves. A 07H30, mardi, les cours ont repris au lycée de Baimbridge à Pointe-à-Pitre après cinq semaines d'interruption et malgré la grève générale.

"Il s'agit effectivement d'une nouvelle rentrée". Chemise blanche impeccable, sourire bienveillant emprunt de solennité, Jean Alice, accueille les élèves qui rejoignent leur salle de classe.
"Ils ont répondu massivement à l'appel", se réjouit le proviseur de cet établissement, l'un des plus grands de France (2.002 élèves, 171 professeurs).
Vers 10 h 30, la direction estimait le nombre d'élèves présents à 85% de la normale.
"Il y en a. Je trouve que c'est déjà bien", ajoute Dominique Drelin, professeur d'Histoire et Géographie. "J'avais un petit doute. Les parents ont eu le courage de les envoyer".
"Toute la communauté scolaire est présente", souligne M. Alice, même si "bien sûr on a quelques grévistes".

Le premier lycée à rouvrir

Baimbridge est le premier lycée guadeloupéen à rouvrir depuis le début de la grève générale, entrée mardi dans sa 43ème journée. Le LKP, à l'origine du mouvement, conditionne la suspension du conflit à la signature d'un accord toujours en discussion.
"L'essentiel c'est que les élèves soient rentrés dans l'école et qu'ils aient cours parce que les échéances n'attendent pas", martèle M. Alice.
"Vu qu'il y a le bac de Français, on est un peu stressé"", confirme Mehdi Galas, 16 ans, élève de 1ère S.
"Mais ça va aller". Avec ses copines Lindsay et Marie-Noëlle Reynaud (17 et 16 ans), il a tenté de ne pas perdre le rythme.
"On essayait de travailler en groupe pour ceux qui n'habitaient pas trop loin. On allait sur le site internet du lycée où les profs envoyaient des exercices, des cours", dit Lindsay.
Résultat: "on sera moins pénalisé. Mais je pense que la reprise sera dure", nuance Marie-Noëlle.
La cloche sonne. Georges Laurent, professeur de Philosophie, va retrouver sa classe. "Il va falloir redynamiser les élèves", explique-t-il :"voir s'ils se remettent de cette léthargie. Nous, on peut aller vite, mais est-ce qu'ils pourront suivre".

12 000 heures perdues

Le rattrapage, M. Alice n'y croit pas trop. "Baimbridge a 12 000 heures de cours de perdus. Comment voulez-vous que nous les rattrapions en 8 jours ?"
Dans la salle des professeurs, Mme Drelin feuillète l'un des cours transmis pendant la grève. "Le système colonial: enjeux et contradictions".
Parlera-t-elle du conflit dans sa classe ? "Non. S'ils veulent en parler, j'écouterai, mais j'éviterai de prendre la parole. Mon rôle n'est pas de réagir à chaud.".
Syndiquée au SPEG, elle n'a fait grève qu'une seule journée. "Les revendications du LKP étaient plus qu'honorables". Mais pas "les slogans", dont "le communautarisme" l'a choqué.
Pour Georges Laurent, qui ne veut pas révéler son affiliation syndicale, la reprise du travail ne contredit pas le soutien au LKP. "On doit faire un minimum, ce qui ne veut pas dire que les revendications du LKP sont à discréditer".
M. Alice se moque d'avoir ou non l'accord du collectif pour rouvrir. "Il y a quelques fois où la désobéissance est une obligation. J'aurais souhaité ne pas être le seul. J'espère que le chemin que nous montrons, d'autres l'emprunteront".
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