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9 janvier 2010 6 09 /01 /janvier /2010 13:42
Appel à la grève générale de Domota, doutes sur son effet

Le porte-parole du LKP Elie Domota a lancé un appel à la grève pour le 20 janvier en Guadeloupe, un an après le début d'une crise sociale sans précédent aux Antilles, mais le mouvement ne devrait pas atteindre, selon des responsables gouvernementaux, une ampleur comparable à celle de l'an dernier.
Dénonçant la hausse de quatre centimes du prix des carburants au 1er janvier décidée par le gouvernement, survenant après une hausse de six centimes en septembre, le leader emblématique du LKP, collectif de syndicats et d'associations, a appelé à la grève générale pour une durée indéterminée.
M. Domota a retenu la date du 20 janvier, anniversaire du début de la grève générale de 44 jours qui avait abouti le 4 mars à un accord portant sur de nombreux points, dont une baisse des prix des produits de première nécessité et une hausse salariale de 200 euros pour de nombreux salariés.
Le LKP a appelé à manifester samedi à Pointe-à-Pitre où il attend 20.000 personnes, en pleine période de Carnaval.
Alors que peu nombreux ont été ceux qui ont protesté en Guadeloupe contre le nouveau relèvement de l'essence, le prix du pétrole brut augmentant, M. Domota a déclaré vendredi dans une interview au Parisien que "l'arrêté du préfet (était) en contradiction avec le décret de 2003" fixant la procédure de hausse.
"Le préfet augmente l'essence pour permettre à des sociétés comme Total de s'en mettre plein les poches, nous n'avons toujours pas de date d'audience pour le recours que nous déposé en septembre, ça se passe comme ça sous les cocotiers", affirme le secrétaire général de l'UGTG, principal syndicat de Guadeloupe.
De nombreux observateurs estiment que le LKP cherche à rebondir depuis plusieurs mois, après avoir été à l'origine de la grève générale de 2009.
Son appel à la grève survient à deux mois des élections régionales dans un contexte économique et social toujours difficile.
Les deux-tiers des chefs d'entreprise antillais signalaient au 4e trimestre 2009 que six mois après, la crise avait encore un effet défavorable fort sur leur activité, selon l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (IEDOM). Dans le tourisme, 90% environ des entreprises déclaraient subir des retombées encore négatives.
Le nombre d'inscrits à Pôle emploi a augmenté de 12% en novembre sur un an alors que le taux de chômage atteignait déjà 22% en 2008, et de nombreux dépôts de bilan ont été prononcés.
Les reports de charges sociales ont permis de limiter les licenciements mais "ceux-ci pourraient intervenir au cours des trimestres à venir si l'activité tardait à reprendre", a prévenu l'IEDOM.
Plusieurs responsables politiques ont estimé vendredi qu'il pourrait y avoir de nouvelles manifestations, mais qu'elles n'atteindront pas l'ampleur de celles de 2009, suggérant que le LKP était en perte de vitesse.
Marie-Luce Penchard (Outre-mer) a estimé que les Guadeloupéens "n'ont pas envie aujourd'hui de repartir sur un mouvement qui va détruire ce territoire" et que "seul l'Etat apporte des réponses".
Victorin Lurel, président PS du conseil régional, "a l'impression que l'appel à la grève ne prendra pas". "Les gens sont conscients que le pays est à genoux, ils sont fatigués de tout ça".
A propos du prix de l'essence, que l'Etat avait réduit de 43 centimes pendant la crise, l'obligeant à verser des compensations aux compagnies pétrolières, Mme Penchard a souhaité qu'il "corresponde à la réalité économique".
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