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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 18:35
Un an après la grève générale, le LKP cherche un second souffle

Un an après le début d'une grève générale qui paralysa la Guadeloupe durant 44 jours, le LKP, collectif de syndicats, associations et partis à l'origine du mouvement, semble toujours à la recherche d'un second souffle.
En mobilisant "contre la vie chère" sur la base d'une plate-forme revendicative en 146 points, le LKP et son charismatique leader Elie Domota étaient parvenus à mettre la Guadeloupe dans la rue le 20 janvier 2009.
La demande la plus fédératrice était une augmentation salariale de 200 euros, finalement prise en charge par les entreprises (50 euros), les collectivités locales (50 euros), et l'Etat (100 euros) via le Revenu supplémentaire temporaire d'activité (RSTA).
Signé début mars, le protocole mettant fin à la crise listait 165 points d'accord.
Un an plus tard, ils constituent autant de motifs d'appels à la "mobilisation générale" de la part d'un LKP prompt à se plaindre de sa non application ou de sa violation par l'Etat.
Le 9 janvier, la dernière manifestation organisée par le LKP a encore réuni à Pointe-à-Pitre 7.500 personnes selon la préfecture, 20 à 25.000 selon le collectif.
Le collectif n'avait d'ailleurs pas rendu public, localement, un préavis de grève illimitée démarrant ce jour-là, tout en brandissant dans les colonnes de journaux parisiens la menace d'une "reprise de la grève générale".
Fin novembre, le LKP avait appelé à une "grève générale de 48 heures", passée inaperçue. Cependant, sa manifestation de clôture avait rassemblé 10.000 personnes, selon la préfecture.
Au fil du temps et de la radicalisation de son discours contre des élus locaux et contre toute augmentation du prix des carburants ou "le non respect du protocole d'accord du 4 mars", la capacité de mobilisation du LKP semble s'être estompée.
Le collectif peut toujours compter sur sa base de sympathisants idéologiques (enseignants, militants identitaires ou souverainistes, membres des professions intellectuelles et libérales), fortement représentée lors de ses meetings et manifestations.
Mais dans les entreprises, les salariés semblent plus réticents à se mobiliser ou à adhérer au discours politique sous-jacent, tantôt identitaire tantôt souverainiste.
De l'avis général, le refus par les Martiniquais (79,60 %) et Guyanais (69,80 %), le 10 janvier, d'un statut d'autonomie prôné par leurs élus a sérieusement relativisé le volet identitaire, part du succès du LKP. Le séisme du 12 janvier en Haïti et l'importance de la mobilisation humanitaire internationale risquent d'amoindrir encore ses capacités de mobilisation.
"Haïti a tué le LKP", affirmait récemment un chef d'entreprise.
Haïti et la Guadeloupe ont en commun des pages d'histoire: colonisation française, langue créole, première abolition de l'esclavage en 1793, son rétablissement en 1802 suivi d'une révolte écrasée dans le sang la même année en Guadeloupe, se concluant par l'indépendance d'Haïti en 1804. La situation dans la "première République noire" a toujours été suivie avec attention dans le département.
Alors qu'il ne s'était pas exprimé publiquement depuis la manifestation du 9 janvier, M. Domota a dénoncé lundi une "grande part de responsabilité des grands pays dans la situation" en Haïti. Sur Radio Guadeloupe, il leur a reproché d'avoir "de nouveau envie de découper Haïti et de s'en prendre une part pour le reconstruire. Comme si c'était leur pays".
En attendant, le LKP n'a toujours pas rendu public son appel, annoncé, à une nouvelle grève générale illimitée.
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