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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 02:09
L'INSUPPORTABLE ATTENTE...
Elie Domota, de l'UGTG, Jean-Marie Nomertin, de la CGTG, Alain Plaisir, de la CTU, d'autres, moins exposés, moins connus, une délégation du LKP donc, va rencontrer le préfet ce mercredi.

Le rendez-vous est pour 14 h 30, en préfecture. Dans la grande salle, compte tenu du monde qu'il devrait y avoir. Sous le regard de bronze de Félix Eboué. Sous les lustres de la République. D'un côté une série de costumes, Victorin Lurel en cravate... mais pas à Basse-Terre, bien plutôt aux Canaries, où il est à l'assemblée des Régions ultrapériphériques, Jacques Gillot sans cravate, le préfet Desforges, les lunettes et la mèche en bataille. De l'autre, exclusivement des tee-shirts, certains siglés LKP « La Gwadloup sé tannou » (Domota).
De quoi s'agit-il ? D'une réunion du comité de suivi des accords du 4 mars. L'Etat, les assemblées locales, Région et département, le patronat, s'étaient engagés sur la plupart des 160 points de revendication du LKP, après 44 jours de mobilisation générale.
Depuis, il y a eu deux réunions : une à laquelle le LKP n'a pas accepté de venir, pour dire qu'il n'était pas d'accord avec la comptabilité du préfet sur le nombre de points solutionnés, l'autre pour dire qu'il en avait assez d'une situation qui n'avait pas tellement changé, avec une pwòfitasyon toujours prégnante.
Lors de cette dernière réunion, poussés à bout, les présidents d'assemblées et le préfet ont décidé de rompre là.
La hausse du prix de l'essence, bien que la transparence des prix n'ait pas été obtenue, les arguties des dossiers du RSTA où, pour bénéficier de cette aumône, il fallait rédiger son dossier... à l'encre noire, les dossiers écrits en bleu étant refoulés, et puis les déclarations  de Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, lors de son premier passage en Guadeloupe, ont remonté les troupes du LKP.
Entre-temps les prix n'ont pas diminué comme on s'y attendait.

Un mot, un seul...
Après une série de meetings en communes (entre 300 et 800 participants), puis une grande marche à Pointe-à-Pitre (entre 4 500 et 25 000 participants, selon les uns ou les autres...), l'inquiétude des Guadeloupéens est redevenue tangible. On attend avec une certaine angoisse cette réunion. Les questions fusent : « Vous croyez qu'ils vont faire quelque chose ? », « Vous pensez qu'ils vont remettre ça ? »
Alors les magasins se remplissent de gens inquiets, les rayons se vident : l'eau, les pâtes, le riz, y'a plus. Par chariots entiers. On fait le plein d'essence, à tout hasard, on met deux bouteilles de gaz dans son coffre. Puisqu'on était à la station.
Le jeu va-t-il reprendre ?
A plusieurs reprises, Elie Domota a demandé une rencontre avec Marie-Luce Penchard. Qu'elle conduise en quelque sorte à la place du préfet Desforges le comité de suivi. Qu'elle accepte un débat en direct à la télé. Toutes choses vues dans lesquelles Mme Penchard ne se risque pas. Tout juste a-t-elle reçu M. Domota à l'aéroport, à l'issue d'un deuxième voyage, la semaine dernière.
On se souvient du préfet Desforges piégé lors des discussions publiques au WTC au tout début du conflit de janvier. Contraint de lever le camp, geste ordonné par son ministre de tutelle. On se souvient d'Yves Jégo, alors secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, discutant des journées entières avec le LKP puis sommé, lui aussi, de rompre les négociations, de rentrer à Paris, de rendre compte à François Fillon Premier ministre.
Que va faire Elie Domota ? Abandonner cette posture de jusqu'au-boutiste, de Saint-Just des Tropiques pour se couler dans le moule de la discussion constructive (ou pas, selon le plan où l'on se place) ? Difficile de croire qu'Elie Domota abdique ainsi ce qui a fait sa popularité, cette aura (réelle ou supposée) de révolutionnaire qui n'est pas sans rappeler de doux souvenirs aux journalistes de la presse nationale, le temps (que la plupart n'ont pas connue, sauf sans doute Guy Sitbon, de Marianne) de Castro, du Che, etc.
La sauce va-t-elle prendre à nouveau ? Une actualité chasse l'autre... En attendant, pour certains, c'est... l'insupportable attente !
Personne n'a droit à l'erreur. Un seul mot pris de travers et c'est l'éclat. Vider cette envie d'en découdre qu'ont certains.
André-Jean VIDAL
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commentaires

A
<br /> Un chiffre de trop : 14 000 chômeurs en plus<br /> <br /> Je relève dans Atlaséco 2010 (page 94) édité par le Nouvel Observateur quelques faits et chiffres concernant la Guadeloupe.<br /> "Le bilan du conflit social de l'hiver 2009 est catastrophique. Ces semaines de paralysie, qui ont coûté plus de 800 millions d'euros, ont également entraîné une forte hausse du chômage, 14 000<br /> Guadeloupéens ayant perdu leur emploi".<br /> <br /> 14 000 emplois ? Je n'ai encore jamais lu ce chiffre. Pourtant, le Nouvel Observateur, au vu de ses reportages très favorables à l'UGTG et à son secrétaire Elie Domota, ne peut être suspecté de<br /> partialité et de truquer (à la baisse) les chiffres.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Oui, u ami m'avait déjà communiqué l'info. C'est top, n'est-ce pas ?<br /> <br /> <br />

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