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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 13:17
Henri Vangout, patron guadeloupéen: « Je ne signerai pas sous la pression »

Henri Vangout, patron d'une blanchisserie à Baie-Mahault a été l'un des premiers à recevoir lundi la visite du LKP qui a promis de passer "d'entreprise en entreprise" pour faire signer l'accord salarial: "Je ne signerai pas sous la pression", dit-il.
"Ils sont venus à une vingtaine, avec un ou deux délégués du personnel", raconte le gérant de la Blanchisserie du Soleil (BDS), 62 ans.
Sans affiliation patronale, BDS - 41 employés dont 3 grévistes - n'est pas soumis à l'accord conclu entre le LKP et les organisations minoritaires pour augmenter de 200 euros les bas salaires.
"Ils étaient assez fâchés. Ils ont demandé à me voir et ont menacé de boucher l'entreprise", poursuit ce natif de Pointe-à-Pitre, implanté dans la zone industrielle de Jarry, poumon économique de l'île.

Il subissait

Lui n'était pas là. Il subissait le contrecoup d'un déplacement de vertèbres: après une précédente incursion du LKP au début de la grève générale entrée lundi dans sa 42ème journée, il s'était blessé en essayant de dégager des pneus placés par le collectif pour bloquer l'usine.
Lundi, faute d'interlocuteur, les syndicalistes sont repartis, raconte son fils Olivier, qui a assisté à la scène. Ils ont promis de revenir mercredi.
Pour lui, c'est "de l'intimidation". La première fois, les sympathisants de LKP avaient dégonflé les pneus d'une voiture de la société, refoulé les clients et fermé la grille de l'usine avec un cadenas, obligeant les employés à travailler une journée à l'intérieur. "Il n'y a pas eu de violence physique".
Après négociations, et alors que l'entreprise était réquisitionnée pour raison sanitaire, M. Vangout a obtenu le droit de livrer ses clients hospitaliers. Mais les camions de BDS étaient vérifiés chaque jour par les syndicalistes.

13 licenciements

A la différence de la plupart de ses voisines, dont les rideaux restaient baissés lundi, l'usine n'a jamais fermé, sauf quand il n'y avait pas de travail.
"D'habitude, nous lavons 12 tonnes de linge par jour", provenant du Centre hospitalier universitaire, de cliniques privées et d'hôtels, explique-t-il. Mais avec la grève, "nous sommes passés à 2 tonnes".
Conséquence: M. Vangout s'apprête à licencier 13 personnes. "Les démarches ont déjà été entreprises", regrette-t-il. Il lui en coûtera 110.000 euros, ajoutés à la perte du chiffre d'affaires. Il s'élève théoriquement à 3,4 millions d'euros par an. S'il avait dû appliquer une logique purement comptable, c'est une vingtaine d'emplois qui auraient dû être supprimés, ajoute-t-il.
M. Vangout n'a rien contre le LKP. "Beaucoup de leurs revendications sont justes", dit-il, en citant l'eau, le carburant, les transports. Il ne rejette pas non plus les augmentations de salaire: "je vais payer".
Ce qu'il déplore, c'est la méthode et le contexte: "je ne peux pas signer un document tant que la vie normale en Guadeloupe ne reprend pas".
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