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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 16:17
La Guadeloupe perturbée
La Guadeloupe est tellement perturbée ces temps-ci qu’il me semble salutaire d’en revenir aux grands classiques, aux fondamentaux et aux évidences. C’est la seule façon, pour les hommes et les femmes de bonne volonté qui sont troublés par les évènements récents ou redoutés, de s’affermir et de se reprendre en mains.
Les fortes secousses du LKP ont provoqué des séquences de perturbations qui n’ont pas fini de produire leurs effets : c’est d’abord l’intervention du chef de l’Etat  qui lance les Etats généraux de l’Outre-mer et qui, avant même de connaître nos états d’âme, nous prévient que les choses ne peuvent pas durer en l’état ; c’est ensuite le Congrès des élus qui, sous l’impulsion du consensuel président du conseil général  dont la constance quant à la volonté de changement de statut est admirable, nous propose de présenter un « projet de société » à soumettre au président de la République propre à le conditionner d’une certaine façon. C’est enfin nos politiciens qui ajoutent à la confusion en nouant des alliances opportunistes dans la plus pure tradition politicienne en vue des prochaines régionales.
Entre LKP indépendantiste, gouvernement et congrès autonomistes, politiciens opportunistes à la langue subtile, le citoyen de base ne sait plus à quel saint se vouer, lui dont la priorité est de vivre dignement dans une société démocratique qui lui permet d’élever ses enfants en essayant de leur assurer un avenir vivable.
C’est à ce citoyen de base que je m’adresse en lui disant de ne jamais perdre de vue que les hommes en général agissent selon leurs intérêts (qu’ils agissent pour leur propre compte ou pour le compte de ce dont ils dépendent). Parmi tous ceux qui ont réfléchi à cette question et qui sont parvenus à cette conclusion, je ne retiendrai que deux exemples qui font autorité: Nietzsche et Adam Smith. Philosophes tous les deux, généalogiste de la morale de surcroît pour l’un et économiste pour l’autre. Pour le philosophe allemand, comme pour l’économiste écossais, la vie des hommes est régie par la défense de leurs intérêts et tout ce qu’ils font convie à  assurer la satisfaction de leur désir ou l’accroissement de leur avantage.
Si nous sommes d’accord avec ces grands esprits, la seule question à se poser aujourd’hui et demain en Guadeloupe est la suivante : notre intérêt correspond-il à celui de ceux qui nous perturbent ?
L’intérêt  des dirigeants les plus en vue du LKP c’est de prendre- sans le dire expressément-, la direction politique effective de la Guadeloupe en dehors de tout contrôle de l’Etat français : aux yeux des dirigeants indépendantistes, le pouvoir ne se divise pas.
L’intérêt du gouvernement français, dans un contexte de crise économique et financière où ses déficits s’accumulent aggravant douloureusement la charge de la dette publique,  c’est la réduction de  ses dépenses en outre-mer, surtout si on n’arrive pas à contenir le flux des immigrés en Guadeloupe notamment.
L’intérêt des politiciens autonomistes, c’est d’avoir plus de pouvoir (ont-ils mis en oeuvre les pouvoirs qu’ils ont aujourd’hui ?), pour être moins exposés aux regards des Parisiens, et ce, sans considération des difficultés que feraient naître ces changements pour la population locale.
Vous conviendrez sans difficultés qu’aucun de ces changements ne permettra aux finances de la Guadeloupe d’être plus florissantes, à l’entrepreneur guadeloupéen d’être plus serein, au travailleur guadeloupéen de travailler davantage et d’être mieux payé, à l’enfant d’être mieux traité, au malade d’être mieux soigné, au vieillard et au faible d’être mieux protégés. A moins que leur « projet de société » ou leurs changements ne nous disent, par le menu, comment et avec quels moyens nouveaux, garantis et pérennes,ils vont financer tout cela.
Pour ma part, je ne cesse de m'interroger: pourquoi les questions  essentielles,  comme l’amélioration du fonctionnement de la démocratie (par le respect des valeurs y associées) et l’amélioration de  nos moyens matériels d’existence, ne constituent-elles pas la substance de la réflexion de nos dirigeants, pourquoi faut-il qu’ils nous entraînent toujours sur le terrain fumeux de la recherche de l’ « identité », et du changement de statut, pourquoi cette volonté permanente de nous circonvenir ?
Face à toutes ces manœuvres, nous devons être au clair avec nous-mêmes : toute  proposition qui envisagerait de nous faire quitter l’article 73 de la Constitution dans sa rédaction actuelle, doit recevoir  la même réponse que le 7 décembre 2003 : NON
Henri  GEOFFROY

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commentaires

T
Citoyen référent,Henry GEOFFROY permettez moi de vous remercier pour votre laius( désolé pour l'i tréma,je sais pas faire).Puisque nous ne devons compter que sur nous-memes,je propose donc que les citoyens-référents comme vous ,partout ou ils se trouvent, portent leurs réflexions à la connaissance de tous les guadeloupéens éprisent de liberté et de dignité .<br /> - Cornaquons(krochi bek a yo) tous les éléphants et éléphanteaux qui cherchent a nous éconduire!
Répondre
A
<br /> Pour l'i¨, il faut faire le tréma d'abord en appuyant sur la majuscule, puis le i tout de suite.<br /> Sur tous les claviers sé menm biten.<br /> <br /> <br />

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