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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 22:47
LES ENFANTS HAÏTIENS N’ONT QUE FAIRE DE LA PITIE, ILS ONT BESOIN DE SOLIDARITE, DE FRATERNITE

Dans le désastre du séisme, des milliers d’enfants  se retrouvent isolés en Haïti. Parce qu’ils ont perdu leurs parents, leurs familles,leurs voisins. Parce que les orphelinats dans lesquels la misère de leurs parents avait fait leur demeure se sont effondrés. Nous sommes convoqués à la pitié devant ces images d’enfants sortis des décombres, sollicités à donner argent, nourriture… Mais l’avenir de ces enfants qui ont subi un tel traumatisme, qui mettront des années ( comme leur pays) à s’en remettre n’est absolument pas pris en compte dans tous les dispositifs actuels que propose ou ne propose pas le gouvernement français. D’un côté, les procédures d’adoption en cours sont accélérées, de l’autre il n’y a aucun assouplissement réel des regroupements familiaux. Dans les deux cas, il n’est pas tenu compte des besoins  des enfants pour se reconstruire après un tel traumatisme.

Pour les enfants en cours d’adoption, environ 5OO dossiers ont déjà eu un jugement d’adoption, mais pour beaucoup, toutes les rencontres avec les parents adoptant prévus par la procédure normale n’ont pas eu lieu. Madame Morano, en visite en Guadeloupe avait déclaré vouloir réaliser un espace de transition aux Antilles françaises pour permettre aux enfants de se ressaisir et aux parents adoptants de faire connaissance avec ces enfants avant de les ramener en France. En effet, ce n’est pas parce que les papiers sont en règle que ces familles, ces femmes en attente d’enfants à adopter sont en mesure de s’adapter à ces petits qui ne parlent pas leur langue et qui sont complètement « explosés » par le traumatisme du tremblement de terre qui vient faire écho avec l’abandon, la perte.. Par la suite, il n’a plus été question de cette affaire. Près de 300 d’entre eux, convoyés par avion militaire, sans accompagnement, en Guadeloupe et en Martinique ont été  ensuite envoyés en France par long courrier normal avec des accompagnateurs (un adulte pour deux ou trois enfants de quelques mois à 7-8 ans)  juste après une brève escale.Et il y a des centaines d’enfants pour lesquels les dossiers  ne sont pas complets et qui pourraient suivre le même chemin.  Comme s’il fallait se débarrasser très vite de ces enfants pour des raisons financières, par peur de les avoir sur les bras en Guadeloupe et en Martinique si les adoptants changent d’avis au vue des difficultés psychologiques de ces petits.

Il n’y a aucune procédure d’accélération, d’assouplissement pour les demandes de regroupement familial d’Haïtiens habitant aux Antilles, en Guyane, en France qui, pour essayer de gagner de quoi les faire vivre, avaient dû laisser leurs enfants à leur famille…Certains de ces enfants se retrouvent dans la rue parce que les maisons sont effondrées, seuls parce que les adultes qui s’en occupaient sont décédés dans le séisme. De nombreux parents souhaitent faire venir leurs enfants auprès d’eux. Les différentes pièces constituant les dossiers de demande de regroupement familial sont très difficiles et pour certains impossibles à rassembler. La première condition requise est la possession d’un titre de séjour. Nombreux sont les Haïtiens qui sont sur le territoire français depuis de nombreuses années sans avoir pu avoir ce précieux sésame. Sans parler des conditions de ressources et de logement difficile à satisfaire même pour ceux qui sont en situation régulière. Sans parler des difficultés à rassembler les pièces administratives officielles…ensevelies sous les décombres !

Quand Monsieur Besson déclare le 14 janvier : « Dans des conditions aussi effroyables que douloureuses, tous nos efforts doivent se concentrer sur l’aide aux Haïtiens » on aimerait lui rappeler que les enfants d’Haïti sont l’avenir de ce pays et qu’il importe de développer toutes les formes de solidarité, de faire preuve fraternité pour qu’ils puissent se reconstruire et peut-être contribuer à reconstruire leur pays. La pitié ne suffit pas.

Dany JOSEPH DUCOSSON, Pédopsychiatre.
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