Revue de l'actualité politique locale
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Les deux dernières propositions sur lesquelles les négociateurs se sont arrêtés hier, en Guadeloupe, méritent attention. Elles sont toutes deux
portées par des organisations patronales, en l’occurrence, l’Union des chefs d'entreprise de Guadeloupe (UCEG) et le Médef, et elles ont l’avantage d’avoir, toutes deux, l’assentiment de
toutes les parties patronales assises autour de la table. Rappelons que les discussions concernent les salariés touchant une rémunération au-delà de 1 Smic. Nous ne sommes plus dans les bas
salaires. La première, portée par l’Uceg, mais expliquée par Gaby Clavier de l’UGTG, propose depuis le 23 février de découper les 200€ de la manière suivante : 100€ sous forme d’exonération CGS/CRDS, auxquels s’ajoutent 100 € découpés eux aussi de la manière suivante : 50€ apportés par le patronat et 50€ découpés à part égale entre la Région et le Département. Cette proposition présente la caractéristique de nécessiter, d’une part, une subvention de l’Etat, sous forme d’arrêt de prélèvement de la CGS/CRDS ; et de l’autre de nécessiter que les collectivités locales réaffectent des sommes initialement destinées aux bas salaires vers la classe moyenne. C’est donc un mécanisme peu banal. La seconde proposition, portée par le Médef, présente la caractéristique de ne faire appel à aucune subvention. Elle se détaille de la manière suivante, sur une période de 2 ans, en prenant pour base la rémunération annuelle pour les salaires se situant entre 1 et 1,4 Smic et au-delà : - pour les entreprises de – 20 salariés, une augmentation de 50€ ; - pour celles jusqu’à 100 salariés, une augmentation de 70€ ; - pour les entreprises au-dessus de 100 salariés, une augmentation de 90€ ; - enfin, au-dessus de 1,4 Smic, une augmentation de 2% bloquée sur une période de 2 ans. Cette dernière proposition, ayant l’accord de toutes les parties patronales sans exception, même de celles faisant partie du Lyannaj, est sur la table des négociations depuis le 20 février. Cette proposition a en outre l’avantage d’envoyer un message au niveau local, mais aussi au plus loin : celui que les chefs d’entreprises, malgré la crise et tout ce gâchis, se sentent capables, avec leurs salariés, de se remettre à créer, ensemble, de la valeur ajoutée, et ce, en deux ans, le temps de revenir à un niveau d’activité normal. Car l’un des dommages collatéraux de tout cela est bien la mise à mal de l’esprit d’entreprise. Les conditions semblent donc réunies pour sortir de ce conflit, à la condition que la partie salariale choisisse en fonction des intérêts de ceux qu’elle représente. Pendant ce temps, les barrages sauvages continuent de blesser gravement… Et en Martinique, les excès portent leurs fruits… http://www.interentreprises.com |