La mobilisation suspendue dimanche soir ?
Dimanche, tout est resté calme en Guadeloupe. Il n'y a pas eu de négociations ni de rencontres avec les parties partenaires (Etat, Région, département, syndicats, structures diverses). L'archipel a
attendu avec anxiété la décision que devaient prendre, à l'issue d'un meeting au palais de la Mutualité, dimanche soir, les représentants du collectif de syndicats, d'associations, et de groupes de
pressions divers réunis au sein du Liyannnaj kont pwòfitasyon (LKP). La décision était entre suspendre ou non la mobilisation, la grève générale, au terme de 40 jours de blocage de la
Guadeloupe.
Les avancées constatées ces derniers jours ainsi que les déclarations de certains membres du LKP permettaient d'être optimiste. Lundi, les activités devraient reprendre, après une fin de semaine où
l'on a vu beaucoup de magasins ouverts, les hypermarchés étant largement accessibles, même si la présence d'importantes forces de l'ordre donnait un petit air d'occupation aux sites. Les activités
dans les entreprises, ce lundi, devraient être ponctuées par des assemblées générale de salariés dans les établissements les plus importants ainsi que les établissements scolaires, de discussions
plus conviviales dans les petites structures économiques. Le tout étant d'obtenir un consensus sur une suspension de la grève. Les discussions et négociations se poursuivront plusieurs semaines
encore. Pour peaufiner ce qui a été obtenu ces deux derniers jours.
Qu'ont obtenu au terme de 40 jours de blocages dont une dizaine de négociations, les partisans du LKP ?
- Une baisse de 20 % du prix du transport de passager interurbain
- Que les terres de Campêche (Anse-Bertrand) — environ 32 hectares — soient remises aux anciens salariés de cette ferme avicole
- Que le projet Vigigate de circuit automobile international ne soit plus dans le schéma régional d'aménagement du Nord de la Grande-Terre
- Que le prix de l'eau de consommation humaine baisse de 3 à 10%
- 30 millions d'euros devraient être consacrés à la jeunesse par le biais d'un plan d'urgence
- Une vingtaine de postes d'enseignants supplémentaires devraient être débloqués pour l'Académie
etc.
D'autres points devraient être actés assez rapidement. Restera, ensuite, à mettre noir sur blanc ce qui a été obtenu... verbalement. Car, jusqu'à présent seule l'augmentation des bas salaires de
200 euros signée par quelques organsiations patronales minoritaires (environ 20% des salariés) a été signée. Le reste, ce sont des intentions. Il faudra bien, un jour ou l'autre, tout coucher sur
papier et signer.
A 20 heures, on attendait encore que les têtes pensantes du LKP informent la presse et leurs mandants de la décision prise. « Attendez là, au pied de l'escalier, a-t-on dit aux journalistes qui se
sont précipités en nombre au palais de la Mutualité. Quand on aura pris une décision, on vous fera signe... »
Alors, on suspend ou non ?
André-Jean VIDAL