Willy Angèle (Medef) craint un bond du chômage à "plus de 30%"
Le président du Medef en Guadeloupe Willy Angèle a estimé lundi que les dépôts de bilan d'entreprises guadeloupéennes, après la grève, devraient "se traduire par 10
000 à 14 000 suppressions d'emplois" et craint un taux de chômage à "plus de 30%" dans l'île.
Dénonçant les "méthodes musclées" du LKP, le collectif intersyndical mené par Elie Domota, M. Angèle affirme, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, qu'"il n'y a pas eu de grève
générale" en Guadeloupe mais "une fermeture par la force des entreprises". Selon lui, "80 à 90 % des salariés ne faisaient pas grève".
"Les dépôts de bilan de nombreuses entreprises devraient se traduire par 10 000 à 14 000 suppressions d'emplois", déclare-t-il, en redoutant que "le taux de chômage ne passe de 23% à plus de
30%".
Selon le président du Medef en Guadeloupe, qui n'a pas signé l'accord entre le LKP et une minorité du patronat local, il sera "très difficile pour les entreprises de prendre l'engagement de se
substituer au bout de deux ans aux primes de l'Etat et des collectivités locales" pour assurer les 200 euros d'augmentation des bas salaires prévus.
L'accord Bino (du nom du syndicaliste guadeloupéen tué sur un barrage) prévoit que la première année, l'Etat versera 100 euros par salarié jusqu'à 1,4 SMIC, les collectivités locales 50 et le
patronat 50.
Mais au bout de deux ou trois ans les entreprises prendraient entièrement à leur charge les 200 euros.