Emploi des jeunes : les mesures annoncées applicables dans les DOM
Les mesures pour l'emploi des jeunes seront "naturellement applicables" dans les départements d'outre-mer, a affirmé le président Nicolas Sarkozy vendredi à
Jouy-le-Moutier (Val d'Oise).
"S'agissant de l'avenir des jeunes d'outre-mer, naturellement les dispositions que je viens d'annoncer leur seront applicables dans les départements d'outre-mer", a-t-il dit.
Le taux de chômage chez les jeunes dans les DOM est de l'ordre de 50%, soit deux fois plus que la moyenne dans ces départements.
Selon les statistiques d'Eurostat (février 2009), le taux de chômage chez les 15 à 24 ans est de 55,7% à la Guadeloupe, 50% à La Réunion et 47,8% à la Martinique.
Selon M. Sarkozy, "il existe outre-mer des dispositifs de grande qualité comme le service militaire adapté (SMA)", destiné principalement à facilier l'insertion dans la vie active des jeunes
adultes en situation d'échec dans les départements et collectivités d'outre-mer.
Le taux d'insertion est de 80%.
Le secrétaire d'Etat Yves Jégo a annoncé que le nombre de places au SMA serait doublé, passant de 3 000 en 2009 à 6 000 en 2012.
"Mais cela ne suffit pas, il faudra aller plus loin", a souligné M. Sarkozy, indiquant qu'il présiderait "dès le mois de septembre un comité interministériel de l'outre-mer, à l'occasion duquel des
décisions seront prises sur la base des remontées des états généraux de l'outre-mer, qui se déroulent en ce moment".
25 000 aides à la mobilité des jeunes chaque année
Le projet de loi de développement économique (LODEOM) prévoit une réforme de la politique de formation en mobilité, permettant de confier à un opérateur unique (l'ANT, Agence nationale pour
l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer) la gestion de l'ensemble des aides dont bénéficient notamment les jeunes aujourd'hui pour aller étudier, faire un stage, passer un
concours, hors de leurs collectivités d'origine.
L'ANT pourra gérer seule l'attribution d'environ 25 000 aides à la mobilité des jeunes chaque année (prise en charge du billet d'avion, financement de la formation, attribution d'une allocation
mensuelle quand les ressources du jeune sont insuffisantes).
D'autre part, le fonds d'expérimentation pour la jeunesse créé par la loi généralisant le RSA en décembre 2008, sera doté de 2 à 3 millions supplémentaires chaque année.
Les entreprises bénéficiant d'avantages fiscaux devront verser des contributions à ce fonds qui finance des programmes innovants pour l'insertion des jeunes.
Un appel à projets spécifique à l'outre-mer sera lancé en 2009, des porteurs de projets se porteront candidats et les projets retenus seront financés grâce à ces 2 ou 3 millions, testés, puis
éventuellement généralisés.
Le gouvernement met aussi en place un programme "Jeunes diplômés" dans le cadre de l'ANT (1 500 bénéficiaires d'ici 2011) et va augmenter le nombre de contrats aidés, qui bénéficient notamment à la
jeunesse : 34 000 contrats en 2009, soit 12% de plus qu'en 2008.