Etats généraux de l'outre-mer : synthèse jeudi à Paris
Les états généraux de l'outre-mer décrétés en février par Nicolas Sarkozy lors d'une crise sociale sans précédent aux Antilles s'achèvent jeudi par une synthèse des
travaux des ateliers locaux, où le thème de la gouvernance a été l'un des sujets les plus évoqués.
Aucune annonce spectaculaire n'est attendue lors de cette journée organisée à Paris en présence du ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer Brice Hortefeux et de la secrétaire d'Etat à l'Outre-mer
Marie-Luce Penchard.
Il s'agit d'un "temps d'échange" intervenant "avant le temps de la décision", fin octobre, début novembre, lors du premier conseil interministériel de l'outre-mer présidé en personne par M.
Sarkozy, a-t-on précisé de source gouvernementale.
Néanmoins, des décisions pourraient intervenir plus vite, le chef de l'Etat devant annoncer début octobre aux élus de Martinique et Guyane la date des référendums sur un éventuel changement de
statut de leurs départements, qui devraient être organisés avant la fin de l'année.
Les électeurs martiniquais et guyanais devraient être interrogés sur leur souhait de passer à l'article 74 de la Constitution, dont relèvent les collectivités d'outre-mer (Polynésie par exemple),
et qui leur accorde une autonomie encadrée.
Il devrait leur être demandé s'ils souhaitent une collectivité unique pour gérer leurs départements, à la place d'un conseil général et d'un conseil régional.
Jeudi, d'autres pistes pourraient être tracées par M. Hortefeux et Mme Penchard, comme la nécessité de donner "une meilleure visibilité" aux expressions culturelles issues des différentes régions
de l'outre-mer français.
Au secrétariat d'Etat à l'outre-mer, on se félicite de la participation aux états généraux, malgré le boycott des collectifs ayant mené les conflits aux Antilles et à La Réunion, dont le LKP d'Elie
Domota.
En Guadeloupe, environ 4.500 personnes ont participé à une soixantaine de réunions, sur une population d'environ 400.000 personnes.
Le site internet mis en place spécialement par le secrétariat d'Etat a reçu environ 140 000 visites.
Les états généraux, présentés comme "la plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer" se sont déroulés dans les quatre DOM (Guadeloupe, Martinique, Guyane et La Réunion), à Mayotte,
Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et en métropole.
Ils viennent de s'achever en Polynésie française où le président Oscar Temaru a dénoncé un "processus de néo-colonisation" tandis que le haut-commissaire, Adolphe Colrat, a évoqué la "confiance
retrouvée".
En Guadeloupe, c'est "le renforcement de l'autonomie" de l'archipel qui a été réclamé, l'indépendance immédiate étant écartée unanimement "les conditions étant très loin d'être réunies".
Les élus, comme Victorin Lurel, président PS du conseil régional, ont demandé un moratoire de 18 mois sur ces questions. "Ce n'est pas la peine d'organiser des référendums pour échouer puisque la
confiance envers les élus n'est pas là", a dit M. Lurel.
En Martinique, a été réclamée la création d'une collectivité unique aux compétences plus grandes, "pour mieux prendre en compte et régler les difficultés de la vie quotidienne: emploi, transport,
logement, services publics".
Des centaines de propositions ont été faites par les états généraux.
En Guyane, l'éducation et la formation ont été placées au rang de "priorités absolues", dans un département où 44% de la population a moins de 20 ans.