Nous vous invitons à notre prochain café/débat qui se tiendra le jeudi 4 novembre à partir de 19 heures à la Casa del tango.
Le thème de la conférence : « L’agriculture en Guadeloupe : de la production coloniale à une production guadeloupéenne »Par Louis Théodore en collaboration avec Alex Bandou,
secrétaire général de l’UPG.
Il nous a semblé important d’inviter ces deux intervenants. Louis Théodore (dit Jean) est connu comme fondateur historique du mouvement national guadeloupéen mais aussi de l’UTA, de l’UPG et de
l’UGTG. Sa longue expérience du mouvement paysan guadeloupéen devrait susciter un débat fructueux, pour nous essentiel.
En effet, le système capitaliste actuel, dans son stade néolibéral mondialisé, impose son ordre au monde dans tous les domaines y compris dans l’agriculture. Les injustices qu’il produit sont de
plus en plus criantes surtout depuis la dernière crise financière. Or, paradoxalement, en Europe, aux USA comme dans le reste du monde, l’action politique et sociale qui devrait s’y opposer
apparaît en panne, malgré le mécontentement social qui explose çà et là. C’est comme si, ainsi que l’analyse le sociologue Alain Touraine dans son dernier livre Après la crise (Seuil), la
domination actuelle produisait des formes d’individuation empêchant les acteurs sociopolitiques de s’ériger comme sujets de leur propre histoire. Pour le sociologue français, les impasses
théoriques de toute la gauche sont en grande partie responsables de l’inertie actuelle.
Nous pensons que le mouvement social initié par le LKP comportait, outre une revendication identitaire mal définie, une critique inédite –mais faiblement théorisée- de la domination capitaliste
telle qu’elle s’effectue dans les conditions spécifiques de la Guadeloupe. S’était alors mis en branle ce que nous avons appelé un réveil de la société civile guadeloupéenne, malgré les erreurs
et les fautes commises par les dirigeants du LKP.
La société civile guadeloupéenne ne peut être forte sans un mouvement volontaire de développement de la production locale contre les lois du système qu’on voudrait nous présenter comme une
logique de la nature. Or, ce sont les hommes qui font l’histoire. En ce sens, notre société doit faire sienne les tentatives d’affirmation d’autres stratégies de développement dans
l’agriculture.
Mais nous ne savons pas encore ce que pourrait donner ce passage de l’individu isolé et écrasé sous la logique de la consommation au sujet se réappropriant la dialectique consciente de son
devenir. A l’évidence, cela nous intéresse tous. Par conséquent, parallèlement aux actions concrètes engagée par les acteurs réels du secteur agricole, plus largement, la mise en commun, au plan
théorique, de nos idées respectives et contradictoires, dans des conditions rationnelles et sympathiques du débat argumenté, nous paraît incontournable. Ce pourquoi nous vous invitons à
notre prochain café/débat.
Jacky Dahomay