Cinq ans déjà que s'éteignait André Schwarz-Bart. Pour lui rendre hommage le Comité pour la Mémoire d'André Schwarz-Bart invite à une soirée littéraire ce vendredi 30 septembre, à 18 h 30, Chemin
de Bonfils, à Goyave (maison familiale).
Le 30 septembre 2006, André Schwarz-Bart, prix Goncourt pour Le Dernier des Justes, disparaissait. De lui, comme de ses parents, il ne reste rien. Des cendres. C'était sa volonté. Son épouse
Simone, ses fils, Bernard et Jacques, l'ont exaucée.
Qui est André Schwarz-Bart ? Un enfant de la guerre. Ses parents, ses deux frères, ont été déportés. Plutôt que connaître les jeux de son âge, il se retrouve chef de famille à quatorze ans… Il
échappe par bonheur aux camps de concentration. Balloté pendant quatre ans, membre d'un réseau de résistance malgré son jeune âge, il se consacre, après la Seconde guerre mondiale, à rendre
hommage à son peuple martyrisé. Le Dernier des Justes a marqué l'opinion publique et bouleversé les amateurs de littérature au moment de sa sortie. André Schwarz-Bart reçoit le prix Goncourt en
1959.
Un best-seller mondial
Traduit dans toutes les langues, le roman impose un genre, celui de la saga mythico-historique au travers du vécu d'une lignée de juifs, la famille Lévy qui a reçu héréditairement le privilège de
susciter à chaque génération un tsadik, c'est-à-dire un Juste. La saga tragique de cette famille victime de l'antisémitisme européen commence au Moyen-âge, au temps des croisades, et s'achève au
XXe siècle qui constitue la part la plus importante du livre avec les pogroms russes et surtout la Shoah, le « dernier des Justes » disparaissant dans les camps d'extermination
nazis.
André Schwarz-Bart a ainsi fait découvrir au monde entier le destin tragique du peuple juif, poursuivi par un antisémitisme de plus en plus sanguinaire, depuis les croisades jusqu'à l'époque
nazie.
André Schwarz-Bart est l'auteur du premier best-seller juif mondial en langue non juive. Et pourtant, il est quasi méconnu de la jeune génération des lecteurs. On lui doit aussi, écrit
avec Simone son épouse, La Mûlatresse Solitude, hommage au peuple noir en lutte pour son émancipation.
Et, comme nous le confiait récemment Simone Schwarz-Bart, « de nombreux inédits... » Car, cet auteur merveilleux s'était retiré rapidement du monde, choqué par la cabale montée contre lui au
moment de la parution du Dernier des Justes. On a voulu lui ravir son prix Goncourt, on a tout fait pour dénigrer ses écrits, parce qu'il dérangeait une vision des choses. Et André Schwarz-Bart,
depuis Fonds-Zombi, à Goyave, où il a vécu avec son épouse et ses enfants, a écrit, écrit encore. Sans publier. Un jour, peut-être...
Aujourd'hui, il faut continuer d'honorer, de chérir, sa mémoire.
Au programme
- Charles Scheel, professeur à l'université Paul-Verlaine de Metz : signification d'un inédit, L'Etoile du matin
- Kathleen Gyssels : Un plat de porc aux bananes vertes
- Patrick Chamoiseau : Mulâtresse Solitude, histoire d'une femme symbole de la souffrance
- Roger Toumson : Ecrire la mémoire
- Concert du Trio Jacques Schwarz-Bart