Un triumvirat pour l'UMP Guadeloupe
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, était de visite en Guadeloupe avec le président de la République.
Sa mission : remettre l'UMP Guadeloupe en ordre de marche.
Jusqu'à ces derniers jours, l'UMP Guadeloupe c'était Louis Molinié, maire de Terre-de-Haut, un temps chargé d'une mission de conciliation des humeurs, Philippe Chaulet, président élu, mais rejeté
par Paris pour anti-marilucisme, Gabrielle Louis-Carabin, présidente fondatrice démissionnaire et maquée avec Victorin Lurel pour remporter les régionales, Blaise Aldo, autre chargé de mission de
conciliation (décidément) et tête de liste pour les régionales... Et puis Laurent Bernier, jeune élu, maire de Saint-François, celui qui a fait la campagne de Nicolas Sarkozy quand celui-ci
briguait la présidence de la République.
Un imbroglio qui obérait toute possibilité pour l'UMP (et partant la droite locale) de se rassembler et d'être forte en prévision des échéances à venir : cantonales, sénatoriales,
présidentielle... et puis juste après législatives.
La mission dévolue à Jean-François Copé, c'est de rencontrer les uns et les autres, de les rassembler, de trouver un consensus. L'élu de Meaux est habile, dynamique, et veut que les choses
avancent. Cinq heures de discussions serrées... et quelques solutions pour rabibocher les uns et les autres.
Tout d'abord, Philippe Chaulet, on le zappe. C'est pas dit comme ça, mais c'est tout comme.
Ensuite, Gabrielle Louis-Carabin. « Elle n'a pas pu venir, je la verrais à Paris dans quelques jours », affirme M. Copé qui n'oublie pas que Gaby siège toujours avec le groupe UMP à
l'Assemblée.
« Marie-Luce a un réel potentiel... »
« Nous avons fait la paix des braves au cours d'un travail de groupe de parole. Nous avons donc décidé tous ensemble de nommer un trio : Laurent Bernier, Blaise Aldo, Joël Beaugendre. Ce trio,
c'est un bureau politique provisoire, dont Laurent Bernier va assurer le secrétariat général. Ce bureau a deux mois pour travailler. Il va élaborer un plan stratégique pour la Guadeloupe, qui
comprenne les adhésions, les jeunes, les projets politiques, tout ce qui fait la vie d'un parti constitué, en ordre de marche. »
Dans deux mois, l'UMP organisera, sous la houlette éclairée de ce trio, des élections pour désigner un président et un secrétaire général.
« Il est hors de question que ce soit sous la tutelle de Paris », martelle Jean-François Copé.
Quid des groupuscules style Objectif Guadeloupe ? « Je l'ai dit et Marie-Luce l'a répété : l'UMP doit apparaître clairement. Il peut y avoir des clubs associés à l'UMP mais les clubs ne
présentent pas de candidat ! »
Et Marie-Luce Penchard, justement, qui souhaite s'implanter politiquement en Guadeloupe malgré deux échecs retentissants, l'un aux Européennes, l'autre aux Régionales ?
« Marie-Luce n'a pas souhaité prendre de responsabilités dans l'UMP Guadeloupe, parce qu'elle est ministre. Mais, Marie-Luce est l'une des personnalités politiques les plus prometteuses de la
Guadeloupe. Elle a un réel potentiel. Ses échecs ? Moi aussi j'ai eu quelques échecs avant d'être maire de Meaux ! Ce qui fait sa force c'est qu'elle continue malgré des échecs. C'est à cela
qu'on voit les vrais politiques ! »
André-Jean VIDAL