L'ex-ministre Léon Bertrand n'a pas versé la caution exigée par son contrôle judiciaire
L'ancien ministre délégué au Tourisme et actuel maire (UMP) de Saint-Laurent du Maroni, Léon Bertrand, n'a pas versé la caution de 100.000 euros imposée par son ordonnance de remise en liberté
sous contrôle judiciaire, a révélé jeudi l'hebdomadaire La Semaine Guyanaise.
L'élu a été mis en examen à la fin 2009 pour "favoritisme et corruption passive" dans une affaire de suspicion de pots de vins autour de marchés publics.
L'information a été confirmée par une source judiciaire à Fort de France, où une information judiciaire contre X a été ouverte le 5 juin 2009 pour "prise illégale d'intérêt, favoritisme,
corruption active et passive, faux et usage de faux". L'enquête concerne des structures dirigées en Guyane par Léon Bertrand ou certains de ses collaborateurs.
Selon l'ordonnance de remise en liberté signée le 12 mars par le juge d'instruction Thierry Rolland, Léon Bertrand devait verser la caution "avant le 15 avril".
"M. Bertrand a proposé une garantie hypothécaire que le juge a refusée", a dit dans l'hebdomadaire, Me Patrick Lingibé, l'un de ses avocats.
L'ex-ministre a fait appel du refus du juge de modifier l'ordonnance de remise en liberté. "L'audience est prévue mardi 4 mai" devant la Chambre de l'instruction à Fort de France, a annoncé jeudi
l'avocat à l'AFP.
"L'appel n'est pas suspensif, le juge peut à tout moment révoquer le contrôle judiciaire", a ajouté Me Lingibé.
Trois proches de Léon Bertrand sont dans la même situation, Guy Le Navennec ex-directeur général de la Senog, une SEM de Saint-Laurent du Maroni qui construit des logements sociaux, Augustin
To-Sah-Be-Nza ex-directeur général de la Communauté de communes de l'ouest guyanais (CCOG) et Richard Cheung-A-Long, ancien chef de cabinet de M. Bertrand au ministère du Tourisme.
Une dizaine de personnes ont été mises en examen dans ce dossier dont plusieurs chefs d'entreprise de Guyane. Deux d'entre eux ont fait état d'un système de remise d'enveloppes qui facilitait,
selon eux, l'obtention de marchés publics. M. Bertrand et ses trois collaborateurs nient les faits qui leur sont reprochés.