RÉGIONALES : ÇA BOUGE... LENTEMENT !
Deux listes à droite, Aldo et Bernier, sans compter la liste que feront sûrement Yoyotte et Losio. A gauche, il y a la liste Lurel (à gauche ?), la liste Jalton, la liste Nomertin, la liste
Plaisir, et sans doute deux listes sipplémentaires. Une dizaine de listes... en attendant d'éventuels regroupements d'intérêts.
Blaise Aldo fait sa liste avec l'aval de Paris. Une liste officiellement UMP, mais en fait une liste Objectif Guadeloupe (coucou, LMC n'est pas loin !). L'ironie étant que Blaise Aldo n'est UMP que
depuis peu, quoiqu'il ait toujours été majorité présidentielle, fleurtant en Guadeloupe avec la gauche au conseil général pour fluidifier les rouages des retours de finances pour sa commune.
Relégué à Bruxelles, député européen, il a fait du bon travail. Il a porté plusieurs dossiers essentiels pour l'Outre-mer, dont celui de la banane. Pas toujours avec succès, mais avec une réelle
pugnacité. C'est ainsi que le présumé dauphin de LMC s'est retrouvé loin de ses bases, avant de se rendre compte qu'en Guadeloupe, LMC en poussait d'autres, avant de les faire exploser en vol
(Philippe Chaulet, Joël Beaugendre, Jean Laguerre, Jean Joachim, etc.) C'est qu'il s'agissait de voir plus loin et surtout de préparer la relève.
La relève, pour LMC, c'est MLP, Marie-Luce Penchard. Et il faut avouer que la fille de... a de la branche. Mignonne de sa personne, appliquée, bûcheuse. Et de l'a-propos. Elle est toujours là où il
se passe quelque chose. Un séisme à Haïti, elle était en Guadeloupe pur rpéparer les réghionales et a pu accueillir les premiers rescapés rapatriés. Quel ministre de l'Outre-mer peut se targuer de
s'affranchir de toute prudence élémentaire pour se retrouver, en visite officielle en Polynésie, là où passe le cyclone Oli ?.. Quel courage ! Bravo.
Et puis, n'est-ce pas le président Sarkozy qui dit à qui veut l'entendre, toute son admiration pour cette jeune grand-mère qui n'hésite pas à se présenter aux régionales ?.. Allez, bonne chance MLP
!..
Mais, si l'on a deviné à ces quelques lignes que MLP sera deuxième sur la liste de Blaise Aldo, on se demande qui va être sur la liste. Daniel Marsin, actuellement sénateur, ancien député, ancien
maire des Abymes. Sûrement, lui qui a tenté de s'accrocher à la liste d'Eric Jalton. La présence de Lkpistes et d'indépendantistes ne le dérangeait pas. Sauf que M. Jalton n'en a pas voulu. Y'a des
limites à tout !
Alors, M. Marsin a taquiné la majorité présidentielle, sans doute a-t-il dit que Josette Jerpan, qui s'était présentée contre lui, lors des dernières municipales, sous l'étiquette UMP, ne tenait
pas la route. Et l'ironie de la situation n'échappera pas aux observateurs. Socialiste, M. Marsin, élu sénateur avec des voix de droite, a vu monter l'étoile de M. Jalton, socialiste qui avait pour
soutien aux municipales, un certain Victorin Lurel, son ennemi intime. Depuis, de l'eau a coulé dans le canal du Raizet. M. Marsin s'est découvert... centriste de droite. Quoique toujours le cœur à
gauche, etc.
Quatrième sur la liste de M. Aldo, Claudy Movrel-Viloin, qui voulait être présidente de l'UMP. Envoyée au casse-pipe contre Philippe Chaulet, elle s'est ramassée... toute la science du vieux matou.
Cinquième, Patrick Gob, du Nouveau Centre, qui avait l'espoir d'être tête de liste de la majorité présidentielle avant que l'on comprenne à Paris qu'il ne représentait que lui-même. Et puis Joël
Beaugendre. Le maire de Capesterre-Belle-Eau, ancien député, peut amener du monde dans son secteur. C'est toujours bon à prendre pour compenser M. Gob qui n'amènera personne.
A droite, il y a aussi Laurent Bernier. S'il ne lâche pas prise, le garçon semblant fatigué avant même d'avoir commencé la campagne. Laurent Bernier dont ses amis pensent qu'il aurait mieux fait de
laisser Philippe Chaulet et Louis Molinié régler leurs comptes avec Lucette Michaux-Chevry et sa fille Marie-Luce. Sasn s'en occuper. Là, il est mis sur le devant de la scène et se grille peut-être
pour l'avenir. D'autant que le jeune loup (un jeune chiot ?) laisse sans rien dire courir le bruit qu'il ne serait plus tête de liste... mais deuxième derrière... devinez ? Mais oui, Jeanny Marc,
la maire de deshaies, député, crypto-socialiste qui a permis à Nicolas Sarkozy de faire passer sa révision constitutionnelle. Et qui en a été récompensée par une modification favorable de la
composition des cantons de sa circonscription. Embrassons-nous Folleville !
A gauche
A gauche, il y a Eric Jalton. Maire des Abymes, député, en rupture de ban avec la Fédération du Parti socialiste dont sa directrice de campagne utilise le papier à en-tête et la terminologie pour
faire croire que la fédé de Jules Otto est divisée. La belle et intelligente Marlène Mélisse a de la ressource. Ancienne vice-présidente de la Région, c'était une fidèle de Victorin Lurel. Et puis,
les municipales à Pointe-à-Pitre ont tout chamboulé. Forte de sa position à la Région, pensant qu'elle aurait derrière, bon petit soldat, Victorin Lurel et tous les socialistes influents, Marlène
Mélisse a souhaité... être maire de Pointe-à-pitre, succéder à l'emblématique Henri Bangou. Bigre, quelle perspective : Lucette à Basse-Terre, Marlène à Pointe-à-Pitre. Sauf que Victorin Lurel et
la Fédération avaient un accord avec le PPDG. Le soutien aux régionales, qui a permis de mettre Victorin Lurel à la tête de la Région, contre un soutien aux municipales. Donnant-donnant. Et là, pas
de sentiment. Marlène Mélisse est tombée de haut. Fustigée comme traitre au PS. Ensuite, lors de l'élection de Martine Aubry à la tête du PS national, Victorin était ségoléniste, Marlène aubryste.
Victorin Lurel a retiré à Marlène Mélisse sa vice-présidence de région, sa voiture de fonction, etc. Toute nue ! Et enragée. Aujourd'hui, elle venge son honneur de femme bafouée. Avec eux, il y a
quelques élus du PS, Marie-Line Pirbakas, des Verts, etc.
Toujours à gauche, mais plus à gauche, il y a Jean-Marie Nomertin, ouvrier bananier (très carré dans son domaine, disent ceux qui l'ont salarié) au chômage, secrétaire général de la CGTG, qui va
tenter, pour le PC, de capitaliser les sympathies LKP.
Et puis Alain Plaisir, du CIPPA, sa formation politique, membre du LKP (c'est le théoricien de la lutte pour le pouvoir d'achat, exposée dans un ouvrage bien documenté -— c'est un inspecteur des
douanes en retraite — Conquête du marché intérieur (Editions Nestor) ) qui va expliquer aux Guadeloupéens que la société va à sa perte si elle se contente de consommer... ce qui est
produit ailleurs, par d'autres.
Victorin Lurel peut-il se passer d'un second tour de scrutin, réunir une majorité dès le premier tour ? Ce peut être pour lui la seule façon de s'en sortir. Il réunit, en ce moment, les conditions
pour faire une sorte de grand chelem. Harry Durimel, qui a dit, hier, « Je n'ai pas vocation à être toute ma vie un looser, le comique de la campagne qui circule en 205 avec un haut-parleur sur le
toit... ». Il a le sens de l'humour, préférant tout de même l'action à l'invocation. Ary Chalus, maire de Baie-Mahault, qui s'engage poiur la première fois. C'est qu'il vise un futur soutien pour
les législatives... Gabrielle Louis-Carabin, maire du Moule, ancien député UMP, ancienne présidente de l'UMP Guadeloupe ! Belle prise. Jacques Bangou, maire de Pointe-à-Pitre, Jean-Pierre Dupont,
maire du Gosier, plus quelques maires de villes de moindre importance. Plus ses amis de la Pointe Jarry. Plus ses amis de la rue Frébault. Plus tous ceux qui se demandent où la Guadeloupe va...
Alors, que va-t-il se passer ? Attendons que les uns et les autres se soient un peu plus découverts...
A SUIVRE