28 janvier 2009
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15:58
A deux doigts du clash : Gillot rattrape le coup
Mardi, deuxième soirée de négociations : la question de l'essence est venue sur le tapis vers 19 h 30, après une longue interruption. Elle a failli conduire au clash...
Elie Domota, particulièrement remonté, a fustigé « l'évaporation de l'essence, qu'on nous fait payer... » Escroquerie, trafic d'essence...
M. Domota engage son réquisitoire. Car, il s'agit d'un réquisitoire, auxquels tous les partenaires assistent, sans mot dire. Ou si peu. C'est que M. Domota a les mots qui sonnent clairs. Pour ce qui est de l'essence, donc, après une démonstration selon laquelle on paierait 40 litres d'essence pour n'en avoir que 35 dans le réservoir, il lance : « C'est le consommateur guadeloupéen qui paie, c'est le gérant de station aussi. C'est l'évaporation... »
« Il faut une intervention des services de l'Etat pour réguler les prix, clame-t-il. Aujourd'hui, nous subissons les hausses mécaniques, les baisses mécaniques, connaît pas. La cuve au plus haut prix, toujours pleine ! La baisse que l'on connaît en métropole, on ne l'a toujours pas ici. Que nous propose le préfet ? Nous voulons une baisse. La baisse de 50 centimes de la plate-forme, ce n'est pas cinquante centimes en plus, c'est 50 centimes en tout. »
Réponse du préfet : « Je note que les 50 centimes demandés ne sont pas en plus des 35 centimes. C'est nouveau pour moi. Nous allons, dans quelques jours, calculer la nouvelle formule. En attendant, l'Etat a expédié une mission que vous n'avez pas voulue rencontrer. Qui touche quoi à chaque stade ? Y a-t-il des abus ? Faut-il revoir le système d'approvisionnement ? Faut-il maintenir ou non les prix administrés ? L'objet de l'étude est de voir s'il y a des centimes économisables. La mission rendra ses conclusions le 15 mars. Nous veillerons à engager les réformes qui s'imposent. »
Elie Domota : « Vous souhaitez le pourrissement. Depuis lundi, la seule réponse que vous ayez c'est de nous dire Demain et maintenant, c'est le 15 mars. C'est ce que le peuple guadeloupéen a entendu ! »
Le ton est monté.
« Vous faites un effet de séance », réplique le préfet en souriant.
« Vous allez nous envoyer vos gendarmes ! Vous ne souhaitez pas répondre à nos revendications ! », s'écrit M. Domota.
« La mission ne pourra pas rendre sa réponse avant le 15 mars », confirme Nicolas Desforges.
« Vous invitez donc les Guadeloupéens à attendre jusqu'au 15 mars... ça va se régler dans la rue », menace Elie Domota.
« Hé bien, ça se réglera dans la rue ! », lance encore le préfet.
La délégation du Collectif se lève, rassemble ses dossiers, fait mine de partir.
Jacques Gillot veut les retenir, fait jouer la fibre sensible, tous frères de la Guadeloupe. Ça marche. Le Collectif se rasseoit, Jacques Gillot sourit largement. Il est coutumier de ces interventions, en créole, qui mettent de l'huile dan sles rouages. De l'utilisation du créole dans les négociations sociales. Il faudrait écrire une thème sur le sujet...
Victorin Lurel prend la main, brillamment : « Je fais une proposition à l'Etat et à l'UGTG (bronca)... au Collectif et à l'UTPP. Je soumets au conseil régional une baisse de 5%... mais l'Etat doit baisser la TVA. Les gérants doivent faire un effort sur leur marge. Nous avons un accord. Jusqu'au 16 mars, il ne peut y avoir hausse, mais il peut y avoir baisse. En fonction de l'évolution du prix du brent. depuis le 10 décembre, le brent a baissé. On a donc une marge à la baisse. Il y a aussi l'évaporation dont parlait M. Domota, révélée par le rapport du CESR. Là encore, il y a des centimes à redistribuer. Tout le monde doit faire un effort. »
Le préfet : « Le principe doit être discuté. Cet effort commun pour arriver à faire baisser ces taux me semble intéressant. »
Jean-Marie Nomertin, de la CGTG : « On ne doit pas parler à demi-mots... Les pétroliers ne paient pas de droits de port. Il y a un complot organisé par l'Etat français, la SARA, les compagnies pétrolières, c'est un vol organisé. Il faut le dire ! La Sara raffine très peu de pétrole pour nous. Zòt pé ké kouyoné nou ankò ! »
André-Jean VIDAL
Mardi, deuxième soirée de négociations : la question de l'essence est venue sur le tapis vers 19 h 30, après une longue interruption. Elle a failli conduire au clash...
Elie Domota, particulièrement remonté, a fustigé « l'évaporation de l'essence, qu'on nous fait payer... » Escroquerie, trafic d'essence...
M. Domota engage son réquisitoire. Car, il s'agit d'un réquisitoire, auxquels tous les partenaires assistent, sans mot dire. Ou si peu. C'est que M. Domota a les mots qui sonnent clairs. Pour ce qui est de l'essence, donc, après une démonstration selon laquelle on paierait 40 litres d'essence pour n'en avoir que 35 dans le réservoir, il lance : « C'est le consommateur guadeloupéen qui paie, c'est le gérant de station aussi. C'est l'évaporation... »
« Il faut une intervention des services de l'Etat pour réguler les prix, clame-t-il. Aujourd'hui, nous subissons les hausses mécaniques, les baisses mécaniques, connaît pas. La cuve au plus haut prix, toujours pleine ! La baisse que l'on connaît en métropole, on ne l'a toujours pas ici. Que nous propose le préfet ? Nous voulons une baisse. La baisse de 50 centimes de la plate-forme, ce n'est pas cinquante centimes en plus, c'est 50 centimes en tout. »
Réponse du préfet : « Je note que les 50 centimes demandés ne sont pas en plus des 35 centimes. C'est nouveau pour moi. Nous allons, dans quelques jours, calculer la nouvelle formule. En attendant, l'Etat a expédié une mission que vous n'avez pas voulue rencontrer. Qui touche quoi à chaque stade ? Y a-t-il des abus ? Faut-il revoir le système d'approvisionnement ? Faut-il maintenir ou non les prix administrés ? L'objet de l'étude est de voir s'il y a des centimes économisables. La mission rendra ses conclusions le 15 mars. Nous veillerons à engager les réformes qui s'imposent. »
Elie Domota : « Vous souhaitez le pourrissement. Depuis lundi, la seule réponse que vous ayez c'est de nous dire Demain et maintenant, c'est le 15 mars. C'est ce que le peuple guadeloupéen a entendu ! »
Le ton est monté.
« Vous faites un effet de séance », réplique le préfet en souriant.
« Vous allez nous envoyer vos gendarmes ! Vous ne souhaitez pas répondre à nos revendications ! », s'écrit M. Domota.
« La mission ne pourra pas rendre sa réponse avant le 15 mars », confirme Nicolas Desforges.
« Vous invitez donc les Guadeloupéens à attendre jusqu'au 15 mars... ça va se régler dans la rue », menace Elie Domota.
« Hé bien, ça se réglera dans la rue ! », lance encore le préfet.
La délégation du Collectif se lève, rassemble ses dossiers, fait mine de partir.
Jacques Gillot veut les retenir, fait jouer la fibre sensible, tous frères de la Guadeloupe. Ça marche. Le Collectif se rasseoit, Jacques Gillot sourit largement. Il est coutumier de ces interventions, en créole, qui mettent de l'huile dan sles rouages. De l'utilisation du créole dans les négociations sociales. Il faudrait écrire une thème sur le sujet...
Victorin Lurel prend la main, brillamment : « Je fais une proposition à l'Etat et à l'UGTG (bronca)... au Collectif et à l'UTPP. Je soumets au conseil régional une baisse de 5%... mais l'Etat doit baisser la TVA. Les gérants doivent faire un effort sur leur marge. Nous avons un accord. Jusqu'au 16 mars, il ne peut y avoir hausse, mais il peut y avoir baisse. En fonction de l'évolution du prix du brent. depuis le 10 décembre, le brent a baissé. On a donc une marge à la baisse. Il y a aussi l'évaporation dont parlait M. Domota, révélée par le rapport du CESR. Là encore, il y a des centimes à redistribuer. Tout le monde doit faire un effort. »
Le préfet : « Le principe doit être discuté. Cet effort commun pour arriver à faire baisser ces taux me semble intéressant. »
Jean-Marie Nomertin, de la CGTG : « On ne doit pas parler à demi-mots... Les pétroliers ne paient pas de droits de port. Il y a un complot organisé par l'Etat français, la SARA, les compagnies pétrolières, c'est un vol organisé. Il faut le dire ! La Sara raffine très peu de pétrole pour nous. Zòt pé ké kouyoné nou ankò ! »
André-Jean VIDAL