Allez, ne soyons pas mauvaise langue. La manif proclamée à grands renforts de screugneugneu, vous allez vois ce que vous allez voir ! n'a pas eu le succès escompté. 4 300 manifestants selon la préfecture, 20 000 selon les manifestants. 3 500 selon les observateurs... loin de ce qu'on a pu voir le 26 octobre : 8 à 10 000 manifestants.
Depuis le 1er janvier, d'ailleurs, on nous promet chaque trois mois que ça va barder... et rien ne vient. Là, on s'apprète à remettre cela ce mardi. Fort du « succès » de la manif d'aujourd'hui.
Sans doute espère-t-on qu'à force, on parviendra à remuer la foule. C'est donc un Diesel que cette foule guadeloupéenne !
Pourtant, cette même foule, quand faut y aller, elle y va, de bon cœur ! Là, elle n'adhère pas. Et pourtant, tout est fait pour qu'elle soit exaspérée : l'essence a pris plus de 20% en un an, l'alimentaire poursuit sa course folle (on a vu des tomates à... 6 euros le kilo !), tout augmente et grossistes et commerçants de la place se gavent... comme s'il n'y avait pas eu 2009 et un coup de semonce violent.
En fait, les Guadeloupéens semblent préférer certaines contingences, certains inconvnients, certaines injustices plutôt que de tenter autre chose.
C'est sans doute qu'ils ne se reconnaissent pas réellement dans des gens qui savent bien qu'ils sont marginaux et ne représentent une force que dans la rue. Cette force qu'ils devraient plutôt, s'ils étaient sûrs de leur combat, transformer en une force des urnes... Certains ont tenté courageusement le coup, il y a quelques années, Thésauros et consorts, avant d'être laminés par le système. Ils n'ont pas su capitaliser leur succès... et vingt ans après, leurs héritiers hésitent encore à se lancer... Eternel recommencement.
Alors, cette année sociale, un flop ? Le très proche avenir dira si la Guadeloupe se réveillera de mauvais poil, prête à partir au combat ou décide qu'elle peut s'accomoder d'un lit mal fait... mais d'un lit bien chaud.