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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:50


Le congrès des élus départementaux et régionaux se réunira le 23 juin



Suite aux événements qui se sont déroulés au Palais du Conseil Général le 07 mai dernier, le Président du Conseil Général Jacques Gillot, en accord avec le Président du Conseil Régional Victorin Lurel, a reprogrammé la réunion du congrès des élus départementaux et régionaux au mardi 23 juin prochain.
Rappelons que les travaux du congrès sur le thème « Quel Projet de Société pour la Guadeloupe : stratégie et méthode » ont pour objectif de déterminer grâce aux contributions de représentants de la société civile, la méthode qui permettra d’impliquer tous les citoyens dans l’élaboration d’un projet de société fédérateur pour la Guadeloupe.
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:49
INDISCRÉTIONS
Jacques
Jacques Bangou peut être fier. La ville de Pointe-à-Pitre vient d'être nominée dans la catégorie culture pour les villes de 15 000 à 45 000 habitants, avec la présentation du dossier Jazz à Pointe-à-Pitre, carrefour des musiques créoles, au prix de l'Evillementiel 2009. La cérémonie de remise des prix, c'est demain, à la Mairie du 7e arrondissement de Paris, sous la présidence de Rachida Dati. Un bon point pour cet élu qui veut redynamiser sa ville.

Serge
Le Père Serge Cyrille, curé de Saint-Pierre et Saint-Paul, toujours très attentif à l'actualité commentée dans nos colonnes, s'est ému, lors de la messe de dimanche, de savoir que le Notre Père avait été détourné par des fidèles d'Elie Domota — à l'issue de son plein gré ? (voir notre édition de samedi). Bon père, ça court sur le web depuis une semaine !

Christine
Christine Kelly, du Conseil supérieur de l'audiovisuel, de passage en Guadeloupe, a rencontré Victorin Lurel, président du conseil régional, à Baie-Mahault. Tout à fait par hasard, dit-on dans l'entourage de M. Lurel, au cours d'une réunion. Il y avait du beau monde à cette réunion...

Victorin
Samedi, Victorin Lurel était cour Aucagos, au Carénage de Pointe-à-Pitre, pour discuter avec les habitants des améliorations à faire. Il est partout !

Victorin 2
Victorin Lurel a 2 400 amis sur Facebook. Elie Domota en a 7 647 (il vient de reconfigurer certaines données personnelles). Jacques Gillot n'est pas sur Facebook. Chacun son truc !

Marie-Luce
Marie-Luce Penchard a reçu, samedi, le soutien du secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand. En effet, la conseillère technique à l'Elysée et secrétaire nationale en charge de l'outre-mer à l'UMP, fille de Lucette Michaux-Chevry, a vu sa désignation comme tête de liste outre-mer de l'UMP critiquée au sein du parti, notamment par Margie Sudre, députée européenne sortante, qui a refusé d'être sur la liste UMP, et Gabrielle Louis-Carabin, députée UMP et maire du Moule...

Yves
Yves Jégo a annoncé à La Réunion que les financements en faveur des Dom seront complétés, à partir de juillet, par les mesures du plan Corail qui proposera des prêts à taux zéro (jusqu'à 25 000 euros) pour renforcer la trésorerie des très petites entreprises. Il a souligné qu'il entamera, en juin, après les européennes, une grande tournée des Dom pour vendre ces dispositifs et pour rappeler ceux de la loi de développement économique de l'outre-mer (LODEOM), adoptée mercredi par le parlement.
André-Jean VIDAL
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:48
Jacky Dahomay ne participe pas à une commission sur mai 67
« Encore une fois‭, ‬je dénonce certaines pratiques ayant cours dans notre pays‭. ‬J’ai appris‭, ‬d’abord par les déclarations de Domota sur le site de l’UGTG‭, ‬ensuite dans le‭ ‬Nouvel Observateur‭, ‬que j’étais président d’une commission concernant les‭ ‬événements de Mai 67‭. ‬Je tiens‭ ‬à‭ ‬préciser que cela est tout‭ ‬à‭ ‬fait faux‭, ‬jamais je n’ai accepté‭ ‬de présider aucune commission que ce soit qu’organiserait le Gouvernement actuel de la France‭.‬ Je m’étonne donc que cette rumeur‭, ‬celle de ma possible participation‭ ‬à‭ ‬une commission sur Mai 1967‭, ‬soit fermement répandue‭. ‬Je veux croire‭, une fois de plus‭, ‬qu’il ne s’agit que d’un malentendu‭‬ », affirme Jacky Dahomay.
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:45
Jeanny Marc : « Il y a urgence à la maison d'arrêt de Basse-Terre ! »
Jeanny Marc, député de la troisième circonscription, peut, es qualité visiter les établissements pénitentiaires quand bon lui plaît.
Elle garde de sa visite à la maison d'arrêt de Basse-Terre un très mauvais souvenir.

« On ne peut pas permettre qu'on maintienne des choses pareilles. J'ai vu une cellule où il y avait douze détenus dans quinze mètres carrés ! C'est inadmissible ! »
Ce cri du cœur, le député et maire de Deshaies l'a poussé en ressortant l'établissement du boulevard Félix-Eboué, à Basse-Terre. C'était le 25 mars, et depuis elle n'a de cesse de dénoncer ce qu'elle a vu. Sans esprit partisan, simplement en femme et élue responsable.
« J'ai organisé une prise de contact dans le cadre de ma mission parlementaire avec les professionnels du milieu carcéral. Ceci en c-vur du prochain projet de loi pénitentiaire qui sera étudié bientôt à l'Assemblée nationale. je souhaite proposer des amendements au gouvernement afin de faire correspondre au plus près ce projet de loi à la vie carcérale guadeloupéenne », explique-t-elle.
Après avoir visité le centre pénitentiaire de Baie-Mahault, Mme Marc s'est rendue à Basse-Terre. « Là, j'ai pris conscience de la gravité de la situation dans laquelle travaillent des enfants de la République ! », affirme-t-elle. Elle s'insurge : « En dépit du rapport Mermaz de 2000 qui qualifiait d'indignes et de déplorables les conditions de détention et de travail à la maison d'arrêt de Basse-Terre, malgré les rapports consternants du conseil de l'Europe et du contrôleur des lieux de privation de liberté, toutes les circonstances d'inhumanité sont réunies dans cette maison d'arrêt pour que l'irréparable survienne. Les personnels pénitentiaires, les détenus, courent, dans cet ancien couvent du XVIIe siècle reconverti en prison, un risque majeur. »
Jeanny Marc affirme que la garde des Sceaux a proposé, récemment, que soient allouées des sommes substantielles en faveur des prison de Guadeloupe. Elle demande, compte tenu de l'urgence de la situation, que la nouvelle maison d'arrêt du chef-lieu, dont les plans ont été établis, pour laquelle un terrain existe à Gourbeyre, voit son chantier ouvert rapidement.
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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 23:54
TRIBUNE
LA VIE DÉMOCRATIQUE N’EST PAS UNE RETENUE D’EAU
par Caroline OUDIN-BASTIDE



Quand j’ai reçu, pour éventuelle signature, le texte plus tard publié sous le titre « Soutenons les luttes sociales mais défendons les principes démocratiques », j’ai éprouvé quelques réticences. Malgré mon adhésion sur le fond du problème posé – il est évidemment inacceptable d’empêcher la tenue d’un débat réunissant élus et membres de la société civile –, il m’a semblé qu’il y manquait une certaine prise de distance à l’égard de la démocratie représentative telle qu’elle s’exerce dans la cadre français et plus particulièrement à la Guadeloupe (modes de scrutin excluant souvent les partis minoritaires, taux d’abstention élevés révélateurs du désintérêt de nombreux Guadeloupéens pour la Chose publique mais aussi du manque de confiance de nombreux électeurs à l’égard du système). Ayant rompu au début des années 1980 avec « l’abstention révolutionnaire » qui me semblait être le masque de l’impuissance politique, j’ai trop souvent, comme de nombreux électeurs, voté « contre » pour considérer les élus comme les représentants authentiques du peuple. On ne peut, me semble-t-il, admettre, comme le fait le texte, que la démocratie représentative puisse être considérée comme « en panne » et ne pas établir un lien entre cette « panne » et le comportement du LKP. Je jugeai par ailleurs inadéquat de qualifier d’ « insurrection » une telle action : excessif au regard des faits, le terme revêt dans la pétition un sens péjoratif que l’histoire ne lui prête pas, l’ « insurrection » ayant souvent été facteur de liberté. Pour ces raisons, je décidai de ne pas signer la pétition. Engluée dans les tâches quotidiennes, j’omis cependant de faire part à mes amis de mes réflexions et je le regrette.

Le constat des carences de la démocratie représentative ne peut évidemment fonder la justification de comportements visant à interdire le développement du débat politique. Il n’autorise pas à tout mélanger, comme le fait hardiment Frantz Succab dans son texte intitulé La vie démocratique n’est pas un long fleuve tranquille. En venir – en jouant habilement sur les mots par glissements successifs – à inscrire l’action du LKP au conseil général dans « le droit de se révolter devant toutes les injustices, y compris celles qui relèvent parfois de la loi » relève d’une falsification : en quoi le LKP a-t-il usé de ce droit, de ce devoir, en empêchant un débat politique de se tenir ? N’a-t-il pas au contraire, en empêchant la libre expression, porté atteinte aux droits de citoyens de la Guadeloupe ? La faute commise n’est pas, comme le pense Frantz Succab une simple erreur tactique (une telle action, reconnaît-il, peut éloigner des alliés du mouvement), elle met en cause le projet politique lui-même, les moyens modelant nécessairement la fin1. De telles pratiques vont, me semble-t-il – mais ayant suivi le mouvement au jour le jour depuis Paris, je me suis peut-être illusionnée – à l’encontre de ce qui a amené de nombreux Guadeloupéens dans la rue : le liyannaj, mot magnifique, entre des organisations fortes de leur différence.

Plein d’ironie, Frantz Succab croit entendre, dans la pétition « Soutenons les luttes sociales mais défendons les principes démocratiques », la « symphonie des cris des vierges effarouchées ». A-t-il brutalement perdu la mémoire ? Parmi ceux qu’ils qualifient de « vierges effarouchés », nombreux sont les vieux routiers de la politique, déflorés depuis longtemps, qui ont milité dans le passé et militent d’ailleurs souvent encore dans diverses associations. S’ils se montrent si chatouilleux sur le respect du droit de parole, c’est qu’ils se sont souvent vus, dans le passé, insultés et diffamés, parfois menacés dans leur personne parce qu’ils avaient osé tenir ou écrire des propos contraires à la ligne politique qui se voulait hégémonique – « an sel chimen, an sel pèp, an sel konba, an sel owganizasyon » n’hésitait pas à proclamer dans les années 1980 l’UPLG (nous ajoutions, en riant jaune, « an sel chef »). Si Frantz Succab a pu oublier – il est vrai que la souffrance des autres n’est pas un lourd fardeau – le temps où l’exercice de la liberté d’expression en Guadeloupe était périlleux, nombreux sont ceux qui s’en souviennent et qui craignent, non sans raison, son retour.

Un évident symptôme du risque encouru est « l’analyse » que René Beauchamp propose de ce qu’il appelle « la pétition anti-LKP de Jacky Dahomay ». Une analyse, selon le dictionnaire Robert, est la « décomposition d’un tout en ses parties, [la] constitution, résolution d’un phénomène complexe en éléments nettement définis ». Loin de décomposer le texte « Soutenons les luttes sociales mais défendons les principes démocratiques », René Beauchamp l’ignore, plaçant son propos dans de tout autres champs.

Sa réplique s’organise en trois temps :

– Premier temps : Dénonciation de « l’escroquerie intellectuelle » commise par les vingt et un premiers signataires de la pétition qui se présentent abusivement, selon ses dires, comme les représentants des intellectuels guadeloupéens. Peu importe le fait que le mot « intellectuels » ne figure pas dans le texte ; peu importe que, dès la première phrase, les auteurs déclarent intervenir en tant que « citoyens guadeloupéens » ! René Beauchamp a-t-il, comme le lui demande David Dahomay dans une émouvante lettre ouverte, « rêvé » cette prétention ? N’a-t-il pas plutôt appliqué le vieil adage : Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ?

– Deuxième temps : attaque ad hominem contre Jacky Dahomay. L’auteur adopte alors un vocabulaire carrément policier : Jacky Dahomay est le « principal instigateur » – le mot suggère le complot – d’un texte signé par vingt et un « individus » – évidemment suspects. L’assaut porte sur deux fronts : après avoir mis en doute la santé mentale de Jacky Dahomay, René Beauchamp sème le doute sur son intégrité morale. L’esprit troublé par son expérience en Haïti, Jacky projetterait sur la société guadeloupéenne son « obsession » du macoutisme ; mandaté (pourquoi pas stipendié, tant qu’on y est !) pour effectuer un travail (empêcher que les yeux s’ouvrent sur la pwofitasyon), il défend les intérêts des capitalistes, békés et des colonialistes français (théorie du complot). Que dire d’un tel discours sinon qu’il s’inspire directement des pratiques des régimes totalitaires : l’opposant politique est un fou et/ou un traître au service de l’ennemi ! Comment ne pas percevoir – sans que la paranoïa s’en mêle – une dangereuse menace dans tels propos ?

– Troisième temps : les signataires de la pétition qui sont enseignants n’ont jamais développé la moindre analyse du système scolaire et du système d’enseignement existant, ils n’ont rien fait pour les enfants issus de milieux défavorisés en échec scolaire. On ne les a jamais vus mener le combat pour kalbandé ce système et mettre une autre école au service du peuple.

Dresser un bilan de l'action du SGEG et du SPEG est ici hors de propos. S'il a élaboré le projet d'une école réellement "autre" au service du peuple, nul n'en connaît, me semble-t-il, la teneur. Un tel projet devrait au reste nécessairement se fonder sur une conception globale de ce que pourrait être, sur les plans économique, politique, social une société guadeloupéenne réellement décolonisée. Conception globale que les nationalistes n'ont pas ou n'osent dévoiler clairement. Si 85 % des Guadeloupéens sont contre l'indépendance (selon les dires d'Elie Domota sur France-Inter), c'est peut-être tout simplement  parce que, conscients de ce qu'elle peut détruire, ils ignorent ce qu'elle prétend construire.

Le peuple de Guadeloupe a participé avec enthousiasme au mouvement contre la pwofitasyon qui, par son ampleur, a certainement dépassé les attentes du LKP. Le moment est venu non de tenter de récupérer cette mobilisation en lui prêtant des buts qu’elle ne s’est pas fixés mais d’essayer de l’analyser, dans ses dimensions économique mais aussi sociale et culturelle pour en comprendre les suites possibles. Pour ce faire, la parole doit nécessairement être libre, tout doit pouvoir être interrogé2. La vie démocratique n’est certainement pas un fleuve tranquille mais elle est encore moins une retenue d’eau. Elle doit pouvoir couler librement.

LKP rouvè zyé an nou, criaient les manifestants ; il serait dommage que demain ils pensent avoir été aveuglés.

Caroline OUDIN-BASTIDE
historienne de l’esclavage aux Antilles françaises

linkhttp://www.madinin-art.net/socio_cul/la_vie_democratique_pas_une_retenue_eau.htm

1 Si, comme l’affirment plusieurs textes, le but du LKP n’était pas d’empêcher la tenue de la réunion, sa responsabilité ne m’en semble guère amoindrie. Les organisateurs d’un action politique ne peuvent se targuer de ses objectifs avoués pour se dédouaner de ses effets. Leur rôle est précisément d’anticiper ces conséquences, d’en peser le poids politique à court et à long terme.

2 Je reçois à l’instant le texte intitulé « Le sacrilège », signé de Frantz Duhamel et Marie-Claude Fouche. Virulent, il me semble participer utilement du débat politique sans jamais céder à l’insulte et à l’attaque ad hominem. Il vise en effet à stimuler la réflexion, non à l’interdire.


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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 23:52
DAVID DAHOMAY : « SI LES GUADELOUPÉENS VEULENT L'INDÉPENDANCE, ILS L'OBTIENDRONT »
Réponse à Frantz Succhab

Cher Frantz,
 
J’ai lu avec beaucoup d’attention et d’intérêt votre texte. Je salue votre franc-parler et votre lucidité,
ainsi que votre souci de consensus et la volonté de dépassement de nos oppositions, pour une
transcendance vers une Guadeloupe apaisée et fière d’elle-même, dans sa singularité politique
encore à construire.
 
Cependant, ce qui me pose problème, c’est un certain discours que je qualifie pour ma part – sans
vouloir vous vexer – de caricatural, dès lors que l’on pense encore aujourd’hui ce pays comme on le
pensait il y a 60 ans : Je veux dire un pays colonisé. Non que je méconnaisse ou que je veuille taire
notre histoire esclavagiste et coloniale – d’autant que le passé éclaire le présent, mais il ne s’agit pas
non plus d’être par trop passéiste, nous évitant ainsi de penser avec lucidité et audace notre époque
–, mais lorsque je regarde ce pays en face, droit dans les yeux, j’y vois d’abord une affolante
complexité du réel. C’est peut-être aussi tout le mérite des Glissant et Chamoiseau d’avoir su
décrire admirablement cette complexité au travers du concept de créolité. Leur défaut cependant est
de rester dans une posture par trop poétique, ne nous donnant pas d’armes conceptuelles
suffisamment sérieuses pour penser et agir sur le politique.
 
Alors sur l’anticolonialisme, que vous dire ? Que tout colonialisme, quelle que soit sa forme, est
condamnable, y compris d’ailleurs l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan. Condamnable au nom de
quels principes ? Bien entendu, d’abord et avant tout au nom de la liberté des peuples à disposer
d’eux-mêmes. Mais aussi parce que l’essence in fine de toute occupation coloniale n’est-elle pas
l’assujettissement, et quelques fois même l’extermination des peuples colonisés ? Cependant, quelle
différence – nous dirons ethno historique – fondamentale entre la colonisation par la France du
Maghreb, de l’Afrique subsaharienne, de l’Indochine, et celle des Antilles ?  C’est qu’il préexistait
avant ces invasions et occupations des ethnies et des peuples – avec leur culture propre – sur ces
trois continents, tandis que chez nous, ces ethnies furent décimées. Et que donc, les identités
culturelles sur ces continents subsistèrent tout au long de la colonisation, se façonnant même et
évoluant comme une culture en opposition – et gardant sa croyance en une fondation originelle
mythique – avec la culture du colonisé. Il est donc naturel qu’ensuite, après la seconde guerre
mondiale – traumatisme mondial qui au moins par la suite, mais pour peu de temps, permit la
réaffirmation de grands principes humanistes et de tolérance –, ces pays colonisés affirmèrent leur
volonté de recouvrer leur pleine souveraineté, mais cette fois-ci selon le schéma moderne – et
reconnaissons-le, occidental – de l’Etat-nation. Ce qui d’ailleurs causa dans certains cas beaucoup
de tort à ces pays, et plus particulièrement en Afrique subsaharienne. Mais c’est peut-être d’abord le
découpage territorial qui posa problème. Car, malgré ces possibles écueils de l’Etat-nation, je reste
pour ma part attaché non pas de façon dogmatique à ce concept politique en soi – car le
souverainisme étriqué, ici ou en Europe, conduit trop souvent à des excès dans le sentiment
patriotique, voire nationaliste –, mais tout simplement à celui de l’Etat de droit démocratique garant
des libertés et droits fondamentaux de la personne humaine, quitte à envisager un néo-fédéralisme. 
 
Alors, reconnaissons au moins qu’aux Antilles, du fait de cette culture incroyablement métissée –
car les premiers esclaves déportés, arrachés à leur territoire et leur culture, et plongés soudain dans
un chaos effrayant tant par l’abomination psychologique et physique qu’ils subirent, que par la
nécessaire adaptation à une terre qui leur était étrangère, s’inventèrent une nouvelle culture, elle-
même au fil des siècles influencée par la force des choses par celle des « maîtres » –, nous avons le
plus grand mal à nous référer à une fondation originelle mythique. Si fondation originelle il doit y
avoir, force est d’admettre que c’est celle d’un impensable chaos et déracinement. Admettons alors
au moins l’incroyable singularité de notre histoire et de notre culture, ne ressemblant à aucune
autre, mais aussi plus ouverte que d’autres à l’influence d’autres cultures. Il y a chez nous, malgré
l’apparent conservatisme culturel – qui semble plus idéologique que sensible, notamment cette
volonté étrange chez certains de ne promouvoir qu’une culture « officielle » basée sur ce que nous
pouvons qualifier, sans aspect péjoratif, de « folklore » guadeloupéen, au détriment assez souvent
des autres arts créoles métissés –, indubitablement du cosmopolitisme.
 
Mais avançons. En tâchant d’être honnête avec moi-même et avec mon pays, quand je regarde
l’évolution de celui-ci depuis la départementalisation – et de rappeler que celle-ci fut en conscience
un choix de nos représentants politiques de l’époque, dont le plus éminent d’entre eux fut Césaire,
qui prônait l’égalité sociale avec la métropole, même si par la suite au travers du PPM il formula à
partir de ses déceptions des propositions politiques d’autonomie – j’y vois une lente mais
incontestable intégration au sein de la République française. Non sans brusques sauts en arrière –
dont les événements de mai 1967 constituèrent pour les jeunes guadeloupéens de l’époque, dont
vous, un traumatisme vécu à juste titre comme révélateur d’une conception coloniale française
héritée de son passé, dans la façon d’administrer nos territoires d’outre-mer – et discriminations
envers nos territoires et nos populations : je pense ici plus particulièrement à l’exemple du SMIC
inférieur jusqu’en 1996 à celui de la métropole – et alors même que le coût de la vie est plus cher ici
–, ou encore celui du RMI, qui fut aligné sur l’hexagone au début des années 2000. Et que dire
encore aujourd’hui du RSA qui sera appliqué sur tout le territoire national, sauf dans les DOM, et
alors même que celui-ci était tellement plus avantageux pour les familles ayant des bas salaires ou
au chômage total ou partiel, que le RSTA ?  Mais il n’empêche, aujourd’hui en 2009, pouvons-nous
décemment encore parler d’Etat colonial avec la même pertinence qu’il y a un siècle, ou il y a
même quarante ans ? Alors, vous semblez dire que cette colonisation serait subtile, car n’ayant plus
besoin pour s’exercer des forces classiques de répression, elle s’exercerait désormais dans nos têtes.
Nous serions en quelque sorte aliénés malgré nous. Votre souhait serait donc que nous
commencions sans attendre cette désaliénation mentale, et que nous rompions définitivement avec
tout ce qui de prêt ou de loin se rapporterait à la France. Alors, je dis attention : Car en allant dans
votre sens, il est fort à parier que la schizophrénie nous gagne tous. En effet, je ne connais aucun
pays anciennement colonisé et aujourd’hui indépendant, qui n’ait pas hérité d’une façon ou d’une
autre des systèmes politiques du colonisateur, tant ces systèmes et ces institutions, et même la
culture politique du pays colonisateur, ont façonné en quelques décennies les modes de pensée du
pays colonisé. Avec ses tares et ses contradictions, bien entendu. Mais, que nous le voulions ou non,
c’est un fait historique. Aussi, vouloir aujourd’hui à tout prix en Guadeloupe, appliquer la théorie
de la tabula rasa, pourrait nous mener au chaos. Et non sans une certaine ironie, nous pourrions
nous demander pourquoi les luttes syndicales en Guadeloupe prennent cette forme particulière de
rapport de force permanent et de confrontation, et beaucoup moins dans d’autres îles anglophones
de la Caraïbe ? N’y-a-t-il pas là une similitude étrange entre la forme des luttes syndicales en
France, et celle se manifestant en Angleterre ? Reconnaissons-le une fois pour toutes : Nous avons
quoi que nous fassions hérité d’une certaine culture latine – non pas d’abord sur le plan culturel, car
je l’ai dit dans d’autres textes, et j’y tiens, je différencie identité culturelle et identité politique –,
mais surtout sur le plan politique : nos formes de luttes et de représentations politiques, nos
aspirations, nos modes de pensée. Et sur ce point, il est significatif que le concept de souveraineté
soit si prégnant chez nous, alors qu’il l’est beaucoup moins dans les pays de culture anglo-saxonne.
Vouloir coûte que coûte se défaire de cet héritage, malgré ses heures sombres et ses contradictions,
nous conduirait à nous renier nous-mêmes, et pourrait conduire à une forme de folie tout aussi
aliénante. Assumons avec la plus grande honnêteté intellectuelle cet héritage politique français et
européen. Et à partir de là, faisons des choix en conscience : cet héritage ne pourrait nous faire
renoncer à notre aspiration à plus d’autonomie – ce que moi je défends, c’est-à-dire des
responsabilités locales de premier plan, tout en étant partie intégrante de la République française et
de l’Union européenne –, voire à l’indépendance. Mais là encore, ce serait une erreur, voire même
dangereux, de s’obstiner à penser une Guadeloupe indépendante qui ferait fi du système politique et
des institutions dont elle aurait hérités. N’avons-nous pas au préalable un état des lieus à réaliser :
Qu’est-ce qui dans ce mode de pensée politique et dans ces institutions devrait être abandonné, et
quelles seraient celles sur lesquelles nous pourrions nous appuyer, tout en ne négligeant pas
l’attachement de nos concitoyens pour celles-ci (notamment la commune, ainsi que les deux
collectivités majeures, qui devraient à terme se fondre en une seule) ? Alors, ceux qui aujourd’hui
sont pour la politique de la table rase, et qui rejettent en bloc tout le système politique actuel ainsi
que les institutions inhérentes, sont bel et bien dans une forme d’aliénation, car ils voudraient en
quelque sorte que nous subissions un vrai lavage de cerveau, comme s’il s’agissait de construire du
neuf à partir du néant. Or, les quelques expériences menées tout au long de l’Histoire sur ce sujet,
ont toutes conduit au chaos. Cher Frantz, c’est de l’existant dont nous devons partir, à partir des
défauts, des contradictions et des injustices du présent. Alors, je ne sais finalement qui de nous deux
mériterait une certaine forme de psychanalyse, certainement nous tous. 
 
Enfin, ayons l’honnêteté de reconnaître que le gouvernement actuel ne souhaite qu’une seule chose
pour nos départements : qu’ils sortent du giron de la République. Reconnaissons aussi que le vote
de 2003 sur l’évolution institutionnelle doit être pris pour ce qu’il est : la réaffirmation de la
majorité de nos concitoyens pour un ancrage solide de la Guadeloupe dans la République. Mais
toujours avec ses contradictions : Dans le même temps, nous ne cessons de revendiquer avec raison
la reconnaissance de nos spécificités culturelles – et le mouvement social initié par LKP a été aussi
l’occasion de manifester avec éclat la fierté d’être guadeloupéen, au sens de l’identité culturelle –,
mais nous sommes frileux dès lors qu’il s’agit de se construire une identité politique propre. Nous
ne cessons d’affirmer notre guadeloupéanité – avec ce qu’elle a aussi de négatif, notamment
l’exacerbation du sentiment nationaliste, toujours fermé à l’autre et si peu universaliste –, et
paradoxalement, nous ne souhaitons pas envisager ne serait-ce qu’une autonomie même atténuée.
 
Alors, soyons honnêtes une fois pour toutes : Si les guadeloupéens demandent l’indépendance, ils
l’obtiendront. Le problème est donc d’abord guadeloupéo-guadeloupéen.  D’où la nécessité de
débats de fond, et d’espace public traversé par ces débats. C’est ce que nous tâchons aussi de faire à
travers nos échanges écrits. Et je vous suis très reconnaissant de condamner de façon explicite toute
attaque ad hominem. Car celles-ci ne permettent pas les débats. Je suis pour ma part disposé à ce
que prochainement nous puissions en toute sérénité et apaisement débattre de vive voix avec tous
ceux qui le souhaitent.
Dans l’attente de vous lire.
 
Bien cordialement.

David DAHOMAY
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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 23:51
JACKY DAHOMAY : « LA FOULE, LE PEUPLE ET L’AMITIÉ »
Lettre à Frantz Duhamel.


Mon cher Frantz,

J’ai bien eu connaissance du beau texte, circulant sur internet, écrit par ton amie Marie-Claude et toi, dans lequel vous critiquez la déclaration que nous avons rédigée, nous que vous appelez vos amis. Beau parce que bien écrit. Cela me fait d’autant plus plaisir que, à ma connaissance, c’est la première fois que tu sors de l’ombre, depuis des décennies,  et que tu interviens directement dans le débat public de façon aussi individualisée. Cela prouve l’importance du débat en cours et je suis flatté de constater que c’est un texte dont je suis cosignataire qui a pu provoquer un si heureux événement.  Il y a un mois, lors d’un déjeuner à la Marina avec une amie philosophe de passage, nous avons  eu l’occasion de discuter à propos de cette critique constante que le LKP adresse aux élus guadeloupéens, que j’interrogeais déjà, ayant du mal à accepter le « tous pourris » quand on parle des élus. Nous avons donc confronté nos désaccords dans l’amitié, autour d’une bonne bouteille de vin sud-américain.

Mais si le mérite de ton texte est de se placer au-dessus de la basse polémique, il a le défaut, du moins me  semble-t-il, compte-tenu de sa belle ironie, de nous ridiculiser, nous signataires de la déclaration « Soutenons les luttes sociales mais défendons les principes démocratiques ». On pourrait se demander s’il aborde le vrai problème de fond que nous posons. Votre écrit commence par une mise en doute de notre attachement à la vérité donc d’une remise en cause de notre sincérité. Enfin, vous citez constamment notre texte mais en dénaturant notre propos. Nous n’avons jamais parlé de coup d’Etat ni de putsch.

Ce procédé sophistique mais non philosophique est toutefois acceptable dans le débat public. Je l’accepte donc et je dois avouer qu’il m’a fait rire. Je reconnais là ton humour et crois bien, mon cher Frantz, qu’il renforce notre amitié. J’admets aussi ce procédé pour d’autres raisons, plus philosophiques. Je ne pense pas du tout que seules des théories philosophiques puissent nourrir le débat public ni que la raison ou logos puisse rendre compte de l’intégralité de l’expérience humaine. Dès le début du grand mouvement social, notamment dans le texte que j’ai publié sous le titre Que voulons-nous Guadeloupéens ? lequel invitait les hésitants à soutenir les luttes sociales dirigées par LKP, je précisais que la politique n’étant pas une science contrairement à ce que pensaient Platon et plus tard Marx, la confrontation des points de vue était nécessaire dans l’espace public. En conséquence, le procédé sophistique que tu utilises est tout à fait acceptable à mes yeux dans le débat public. Hegel lui-même disait que les Sophistes ont été les véritables instituteurs de la démocratie athénienne. Par ta manière de prendre position donc, tu te fais aussi instituteur dans le processus d’élaboration d’une société guadeloupéenne plus démocratique.

C’est en cela aussi que j’apprécie ta référence à Aristote. On sait que pour ce dernier, contrairement à Platon, la  polis, l’espace du politique, lieu de la contingence des affaires humaines (idée que reprendra Hannah Arendt) était la seule instance où l’homme, comme citoyen, pouvait tempérer la fragilité de l’existence face à l’absolu et transcender en quelque sorte sa finitude. La vérité, au sens fort du terme, ne pouvant se chercher que hors du politique, dans l’activité théorétique visant les choses éternelles. En politique donc, il ne peut y avoir de vérité de nature scientifique, nous serons toujours dans la doxa, dans l’opinion mais celle-ci peut être éclairée comme tu le fais si bien même en jouant de la sophistique. Mais plus important et c’est ce qui me donne à réfléchir concernant notre pays, Aristote pense que ce lien qui doit unir les citoyens dans l’espace public (on ne parle pas encore de société civile) est la philia ou amitié et je ne sais si on peut le traduire en créole par lyannaj. Pourquoi ? Le lyannaj qu’on peut traduire en français par « maillage » a l’inconvénient de penser le lien selon un processus d’imbrication qui exclut la distanciation critique, le contrat, l’institution car instituer, c’est donner la possibilité de juger (dans le silence des urnes, par exemple), ce qui fait qu’un peuple est un peuple libre  parce qu’il n’est pas seulement appréhension spontanée de soi mais aussi représentation de soi élaborée dans un espace critique. Ainsi, si ce mot « amitié » comporte un élément évident d’affectivité, il est aussi articulation des sentiments à une dimension de rationalité : la sagesse dans l’existence et la pratique collectives. Enfin, l’expression créole ne me semble pas faire une distinction rigoureuse entre un lien de nature familiale et un lien strictement politique tel qu’il doit être tissé dans l’espace public. Mais je peux me tromper, je n’énonce là que de vagues hypothèses. Toujours est-il que si le lyannaj (qui est un beau mot, avouons-le) peut correspondre à un collectif de syndicats quand on passe du social à l’espace politique qui est celui du désaccord et du débat, il faut s’en méfier.

La première question donc, philosophique sans doute, que l’on pourrait se poser est celle de savoir quelle pourrait être la nature de ce lien pouvant nous aider à nous développer en tant que peuple hors de toute tyrannie c’est-à-dire dans la visée du bien commun. Or, on peut le penser de plusieurs manières mais je n’en retiens que deux d’essentiel :

 1) On peut le penser dans la tradition romantique reprise à certains égards par Nietzsche et Heidegger : ce qui fait qu’un peuple est un peuple est surtout un esprit (volkgeist), une langue, une tradition culturelle voire une religion, déterminés en une large mesure par l’irrationnel. Dans cette conception qui a largement influencé les théories nationalistes, il est difficile de distinguer entre foule, masse et peuple et l’amitié au sens aristotélicien du terme ne me paraît pas possible. Cela engendre les idéologies du peuple-un –on sèl pèp affirmait dangereusement l’UPLG, une seule organisation, un seul chemin. Telle est la version guadeloupéenne du nationalisme romantique. Dans ce cas, la représentation  démocratique diversifiée du peuple n’est pas possible, un leader charismatique ou un parti unique suffisent. Tu comprends pourquoi les nationalistes se sont toujours opposés à ma conception de la société civile et de l’espace public et pourquoi leur mode d’argumentation en politique est toujours l’intimidation ou les insultes. Mais ils ne peuvent faire autrement. Car définir ainsi le nous requiert un ennemi permanent voire imaginaire, un yo d’autant plus indéfinissable qu’on peut mettre qui on veut là-dedans selon les circonstances. Cela peut être les capitalistes, les Békés, les métropolitains, les élus (les manifestants qui avaient envahi le palais du Conseil Général scandaient : la Gwadloup sé tan nou sé pa ta yo), et maintenant des intellectuels ou des citoyens qui ne pensent pas comme eux. Chacun a peur désormais de tomber dans le yo ! Nous, signataires de la déclaration, nous sommes rangés par Domota dans le yo car il nous a traités de « toutous » des ennemis du peuple, un yo très dégradé en quelque sorte. On se demande  ce qui va rester en définitive du nous dans ce rétrécissement inquiétant de la société civile. Tu connais déjà la réponse mais je ne sais pas si tu frémis d’inquiétude avec moi, même dans l’élan de notre amitié. Je suis tout de même heureux pour toi de savoir que tu es toujours dans le nous, jusqu’à nouvel ordre.

2) L’autre tradition, que Kant a essayé, maladroitement peut-être, de penser en résumant les Lumières définit le peuple comme volonté de vivre sous des lois communes instituées. Ici, volonté et institution s’opposent à la domination de l’héritage. Le passé n’est plus notre code. La rationalité qui s’inscrit ainsi dans l’espace public avec cette notion d’autonomie libère de la spontanéité des pulsions qui peuvent gouverner la foule. La société civile, dans sa séparation d’avec l’Etat, n’est sans doute pas le lieu des décisions ou de la gouvernance politiques, mais elle est déjà dépassement de la famille et de ce que les Grecs considéraient comme l’espace privé qu’ils opposaient à l’espace public. Je ne dis pas que Kant a bien théorisé tout cela ni que je suis kantien, mais il appartient à une tradition différente de celle des romantiques. La foule a sans doute parfois son intérêt et la rue joue un rôle fondamental dans la vie démocratique. Nous n’avons jamais dit, dans la déclaration que nous avons signée que toute la démocratie se résumait au vote. Il y a plusieurs manières de concevoir la démocratie même à partir de principes communs. Il y a une conception ultralibérale de la démocratie (celle de l’UMP par exemple) et à gauche les conceptions de la démocratie sont plurielles. Aussi ce serait malhonnête de réduire ma défense de la démocratie à un pur soutien de la démocratie bourgeoise. Cela dit, des démocrates de tous bords peuvent faire alliance en un moment historique donné contre des forces antidémocratiques comme ce fut le cas des gaullistes et des communistes sous la Résistance. Mais je ne crois pas qu’on puisse comparer la Guadeloupe actuelle à la situation de la France sous Vichy.

Mais plus fondamentalement, je réduis si peu la démocratie à la représentation électorale issue des urnes que j’ai écrit un texte, publié dans le journal L’humanité en décembre dernier et que tu peux trouver sur internet, dans lequel je critiquais sévèrement le sarkozysme comme idéologie de la droite ultralibérale voulant nous faire croire que la légitimité démocratique fondée sur le vote était toute la république. Ce texte s’intitule Légitimité démocratique et légitimité républicaine. C’est fort de me faire passer pour un « toutou » du gouvernement actuel de la France quand je suis connu, à cause de cet article associé aussi à un autre Le cynisme des chiens, pour ma critique radicale de la politique de Sarkozy. J’ai même joint la parole aux actes en démissionnant, suivi en cela par l’écrivain Edouard Glissant, du Haut Conseil à l’intégration en dénonçant encore une fois la politique du président actuel de la France. Je crois même avoir fait l’éloge de la désobéissance civile dans certains cas. Quand Domota affirme –je l’ai lu sur le site de l’UGTG- que j’ai signé cette déclaration car Jego m’a promis  de présider une commission sur Mai 67 et que je recherche je ne sais quel poste, il oublie sans doute que j’ai refusé la légion d’honneur à deux reprises, les palmes académiques et la participation à toute commission que ce soit sous le régime de Sarkozy. Et quand Rama Yade m’a demandé de l’accompagner lors d’une mission en Haïti, j’ai catégoriquement décliné son invitation. Et moi qui voyais en Domota une nouvelle génération de militants, rompant avec les tares des dirigeants plus anciens et qui déclarais devant mes amis médusés que s’il se présentait aux prochaines élections je le soutiendrais ! Quelle imbécile ai-je été ! Mais on ne finit pas d’apprendre. Et mon cœur se soulève, cher ami, à la vue d’un tel étalage de calomnies.

L’erreur des socialistes français, qui pourrait être aussi celle de Lurel, est d’être fascinés par la victoire électorale de Sarkozy et de ne pas faire l’effort de trouver dans la contestation sociale en cours dans l’hexagone des ressorts nouveaux pour aider à contrer la politique de Sarkozy. L’erreur de l’extrême gauche, que reproduisent malencontreusement les dirigeants de LKP, est de s’enfermer dans des schémas habituels ou surannés, dans la tradition de la gauche antidémocratique issue du XIX° siècle (Jules Guesde, Marx, Blanqui), de réduire le politique au social et de se montrer ainsi incapable d’articuler le mouvement social avec d’autres formes de contestation républicaine de l’ordre Sarkozyste. Enfin, je crois (mais là encore je peux me tromper) que face à la crise de l’Etat providence d’un côté, et de l’impasse des politiques de l’autre, en France, la solution est à chercher dans le réveil de la société civile. C’est pour cela que j’ai vu dans le mouvement initié par le LKP une possibilité nouvelle de contestation de l’ordre social, qui s’appuyait sur une autonomisation de la société civile guadeloupéenne face à l’Etat et face aux représentants politiques. Dans le même temps, j’ai toujours souligné que la société civile ne peut se substituer ni à l’Etat ni à la représentation politique même si elle peut faire bouger les lignes. Pour moi, seule une intensification de la société civile pouvait produire un changement dans le peuple guadeloupéen, lui faisant abandonner ses peurs habituelles, ses impasses, et se constituer dans le débat public, dans le développement d’un véritable espace public guadeloupéen, en volonté rationnelle sujet de sa propre histoire. Mais la conception du peuple défendue d’une part par les marxistes-léninistes, d’autre part par les nationalistes et qui est celle qui domine les dirigeants du LKP ne permet pas d’aller en ce sens. Ils ratent donc le passage du social au politique, ce qui est une constante chez eux, et c’est leur antidémocratisme latent qui les a conduits à l’erreur de Basse-Terre. Lors de mes interventions à la radio, j’ai tout de même été modéré, et j’ai invité LKP à s’ouvrir aux critiques que lui adressaient certains intellectuels de la société civile guadeloupéenne. Quand je croyais que le LKP nous aurait invité à discuter, son leader Domota n’a trouvé pour toute réponse que de nous traiter à la télé de « toutous » et de proférer des menaces directes à notre encontre : « Nou ni sa ki fo ba yo » ! (ce qui signifie en créole comme chacun sait : nous avons des armes ou des batons pour les frapper.). Les dirigeants de LKP savent bien que depuis trente ans ce genre de menaces n’a aucun effet sur nous, ce n’est donc pas à nous qu’ils s’adressent mais à tous ceux qui oseraient comme nous critiquer la politique de LKP à commencer par les propres militants du collectif qui n’ont pas apprécié la prise du palais du Conseil Général. Il est significatif d’ailleurs que le Week-end dernier, LKP a organisé des assises avec les étudiants à l’université en présence d’un service d’ordre important. Comme si, là aussi, même dans une université, la pensée avait besoin de gardes. Face à ses propres impasses, le LKP a trouvé en nous un nouveau bouc émissaire au lieu de s’ouvrir à un vrai débat permettant de nous unir sans lyannaj et de prendre ensemble le virage difficile du social au politique. C’est bien dommage. Je voudrais savoir ce que tu penses de tout cela, mon  cher  Frantz. Car tu as une plus solide formation philosophique que moi, toi sans doute le meilleur d’entre nous, les professeurs de philosophie. Tu n’as cessé de continuer à travailler la philosophie constamment à la suite de tes études quand moi j’ai abandonné. Des camarades de l’AGEG à Bordeaux me disaient : ‘tu passes ton temps à lire Spinoza quand les paysans pauvres guadeloupéens meurent de faim ! ». La chose  à l’époque m’avait si profondément touché que j’ai abandonné mes études pour venir couper la canne avec les paysans et militer avec eux. Ce n’est que bien plus tard, à l’approche de la quarantaine, que j’ai repris mes études de philosophie et ai passé  les concours. Qu’est-ce qui m’y a conduit ? Les errements du mouvement nationaliste guadeloupéen qui ne cessaient de me donner à penser .Mais ne crois pas que je regrette ce passé. Il a le mérite d’inscrire ma réflexion philosophique dans l’expérience guadeloupéenne.

Je ne suis pas non plus d’accord avec l’interprétation de la citation célèbre de Césaire concernant le cri de la foule et qui constitue l’argument essentiel, si je peux m’exprimer ainsi, de votre texte. Surtout lorsque l’on connaît l’histoire politique de l’auteur du Cahier d’un retour au pays natal. Dans ses écrits politiques Césaire ne cesse de se référer aux valeurs de l’humanisme, des droits de l’homme, contre le stalinisme et il s’est toujours opposé aux excès des mouvements indépendantistes. Césaire eût été horrifié par ce qui s’est passé à Basse-Terre. Sans doute y-a-t’il un décalage entre le poète et l’homme politique et lorsqu’il parle de « peuple obscur » c’est bien parce que Césaire pense qu’il faut passer de la foule au peuple. Certes, il faut entendre le cri de la foule. Mais je ne sache pas que le cri puisse tenir lieu de politique. Cela dit, toute manifestation organisée, notamment par des syndicats, ne peut se réduire à la foule. Mais une manifestation mal contrôlée peut dégénérer dans des logiques de pulsions de foule. Je suis étonné  que Marie-Claude et toi fassiez je ne sais quel éloge de la foule. Ignorez-vous les travaux d’anthropologues ou de Freud sur la foule ? Il y a une psychologie des foules qui peut menacer des démocraties déclinantes. La foule étant régie par les pulsions (dont eros et thanatos) peut exprimer positivement ce que Régis Debray nomme le « moment fraternité » comme lors de fêtes révolutionnaires en France, mais elle peut aussi s’égarer dangereusement dans des logiques mortifères sous la pulsion de thanatos (instinct de mort) et le peuple, déçu de ses représentants politiques, peut se laisser entraîner par des leaders charismatiques dans des voies dangereuses. Je ne dis pas que nous en sommes là aujourd’hui en Guadeloupe. Dans un autre registre plus psychanalytique, je suis  étonné par la dégradation du langage, tant créole que français, dans certaines manifestations comme  sur les ondes. On est loin du créole élaboré de nos aînés. Le « fann tyou  de Madame  Koury » s’inscrit dans cette dérive. Ici, thanatos se marie avec eros dans une sorte de machisme désespéré dans nos sociétés matrifocales. Il est significatif qu’un groupe politique, celui de Raymond Gama, s’intitule  Nonm  ce qui interroge mes amis psychanalystes. Comme si avec une sorte d’affaissement du symbolique, le désir qui peut être noble se dégradait en pulsion. On est très loin là d’une authentique volonté politique pouvant faire peuple. C’est parce que la foule est porteuse de ces deux possibilités apparemment contradictoires, qu’elle ne peut que toujours passer à côté de son cri. Il fallait voire la foule populaire, lors du procès intenté contre Ibo Simon par des  amis comme Jean-Marie Pean, Georges Trésor et les avocats Jabot et Hermantin .(Quand Domota déclare que Hermantin n’a jamais soutenu les Haïtiens je me demande ce qu’il espère comme reste de ce mensonge) Je me souviendrai toujours de cette foule populaire mais hirsute animé par  l’instinct de mort ! Nous avons failli être gravement lynchés. Ainsi donc,  j’interprète autrement, à l’inverse de vous deux, cette belle citation de Césaire. Dans mon article Que voulons-nous Guadeloupéens ? j’avais vu dans les belles manifestations organisées par LKP (et j’y avais même participé à la veille de mon hospitalisation) des choses positives et je disais que c’était comme si tout un peuple là rassemblé exprimait toute sa douleur existentielle. N’était-ce pas pour moi une façon d’être attentif à la souffrance dite à travers ces revendications sociales ? Par la suite, à partir des barrages, ces manifestations ont commencé à se dégrader.

A aucun moment dans notre texte nous ne parlons de « coup d’Etat » dans la prise du palais du Conseil Général par LKP. Il n’est donc pas très correct de votre part de le laisser entendre. De surcroît, dans une émission radio diffusée au lendemain de la parution de notre déclaration, je précisais que le président Lurel devait mesurer ses propos car on n’avait pas affaire à l’Etat mais à des institutions locales. Il faut distinguer entre le soutien à la politique des élus et la défense de certains principes. Quand Lurel avait réuni le premier congrès concernant l’immigration, j’avais signé avec d’autres une condamnation ferme de sa politique. T’en souviens-tu ?  Nous maintenons toutefois que c’est un acte de nature insurrectionnelle et tu comprendras sans doute que l’essence d’une chose peut se déployer dans la diversité de ses manifestations phénoménales. Un mouvement insurrectionnel ne concerne pas que l’Etat. En s’emparant d’un lieu de pouvoir symboliquement réservé aux élus et en empêchant de ce fait ces derniers d’exercer leur pouvoir, le LKP a commis un acte insurrectionnel. Le palais du Conseil Général est bien la maison du peuple, mais pas comme la place du marché ou la place à Man Reyo. C’est la maison des élus du peuple ou du peuple dans sa représentation, pas dans sa spontanéité. On parle aussi de coup d’Etat de façon imagée quand dans une association quelqu’un prend le pouvoir de façon non démocratique. Par ailleurs, il ne s’agissait pas d’Etas généraux mais du congrès des élus et  Domota et LKP étaient invités à y participer. Si les représentants du LKP y avaient participé comme lors des négociations entre l’Etat, les élus, et les syndicats, avec des manifestants dehors faisant entendre le mécontentement des militants du LKP, nous n’aurions rien trouvé à redire. Mais en envahissant le palais près de deux heures avant, en « intimidant » le personnel (intimider ne signifie pas seulement rouer de coups. Si deux ou trois cents personnes vous demandent de quitter les lieux, vous n’allez pas vous battre avec elles, vous allez obtempérer) et en déployant son service d’ordre à l’entrée, c’est comme si le LKP  se transformait de représentants sociaux invités en force invitante. Certes LKP a rangé par la suite ce qu’il avait dérangé mais comme l’a dit un de mes amis à Domota, c’est comme si un violeur rhabille sa victime en déclarant « gentiment » : « vous voyez bien qu’elle est habillée ». De quel droit agir ainsi ? demandions-nous. Si une immense majorité a soutenu les revendications sociales du LKP, notamment concernant la baisse de l’essence,  la vie chère ou les 200 euros, la même majorité qui a voté pour ses élus n’admet pas forcément la vision politique des dirigeants du collectif concernant la démocratie directe et la démocratie représentative. C’est mon cas. On peut critiquer les institutions existantes (ce qui est le fait de nombreux d’entre nous, les signataires) mais pas les principes démocratiques qui les soutiennent. Et si il doit avoir évolution statutaire, il appartient aux Guadeloupéens de trancher par le vote et il serait inadmissible qu’une force sociale quelconque puisse empêcher le processus électoral de se dérouler en toute sérénité.

Tu confonds donc la critique des élus, qui est une chose et la défense des principes de la démocratie représentative. Une conception révolutionnaire héritée en gros du marxisme-léninisme ou dans la logique de la « dictature du prolétariat » a le droit de s’exprimer. Ce n’est pas mon point de vue et j’ai aussi le droit de l’exprimer publiquement. Mais une conception politique minoritaire ne pourrait s’imposer aux Guadeloupéens. Je défends la voie révolutionnaire quand n’est pas possible l’expression démocratique. Ce fut le cas sous l’Ancien régime et les représentants du Tiers Etat ont eu raison de désobéir aux menaces du roi et d’engager le processus révolutionnaire. Ce fut le cas aussi  sous le tsarisme en Russie, à Cuba sous le dictateur Batista et dans la plupart des colonies. Mais la Guadeloupe connaît une vie démocratique depuis longtemps et on a même le droit de manifester dans les rues comme on veut et de se réunir. Enfin, Sarkozy est prêt à accorder  l’indépendance si les Guadeloupéens le veulent. Cela dit, la voie révolutionnaire a aussi ses aléas et ses dérives. Le pouvoir de la rue contre la représentation nationale avec Robespierre et Marat on conduit à la Terreur, à la dictature de Napoléon, au retour de la monarchie constitutionnelle, à la chute rapide de la seconde république quand Napoléon-le-petit, s’appuyant sur le « prolétariat encanaillé » comme l’affirme Marx dans Les luttes de classes en France, a accédé au pouvoir pour dix-neuf ans. On connaît aussi d’autres aléas de la révolution avec Castro, Staline, Mao, Pol-Pot et bien d’autres.

En conclusion, mon cher Frantz, je suis très heureux de dialoguer ainsi avec Marie-Claude et toi. Je souhaite  toutefois que nos discussions gagnent en hauteur philosophique. Je pense sincèrement que la Guadeloupe ne pourra avancer que si toutes ces choses sont débattues entre nous et surtout de façon publique. On nous reproche de n’avoir pas fait ces critiques « en interne ». Comme si nous trahissions une famille. Mais où réside cet « interne », car nous ne sommes pas membres de LKP ? Difficile dialectique de l’intériorité et de l’extériorité. C’est comme les communistes qui n’avaient pas le droit de critiquer le parti en dehors du parti. Césaire a eu le mérite de rendre publique sa critique du stalinisme. Mais comme je l’ai dit, l’espace public ne peut être celui de la famille et la critique doit accéder à la clarté du jour car elle intéresse tous les Guadeloupéens. Notre déclaration a au moins le mérite de déclencher un vrai débat si j’en crois le nombre d’interventions sur internet et personne ne peut désormais l’empêcher et le LKP épuiserait ses forces à tenter de le faire. Je pense qu’il faut continuer à développer cet espace public et que le LKP doit comprendre qu’il n’est pas toute la société civile même s’il en est une composante essentielle. Je sais, cher ami, que si on touche à un cheveu de quiconque a signé la pétition avec nous, je pourrais compter sur ton amitié. Telle est ta vertu qui manque à un René Beauchamp qui par ses actes m’oblige à ne plus le considérer comme ami. C’est cela qu’Aristote appelle l’amitié fondée sur la vertu qu’il distingue de l’amitié fondée sur l’intérêt (des associés regroupés dans un entreprise par exemple) et de l’amitié fondée sur un plaisir commun (comme celle de mon association de tango argentin).Pour le philosophe grec c’est l’amitié fondée sur la vertu qui seule caractérise la vraie philia qui peut tisser le lien social et cette vertu qui nous lie, Frantz, malgré nos divergences doit être préservée surtout dans un petit pays comme le nôtre où tout le monde connaît tout le monde ce qui ne facilite pas la prise de distance critique nécessaire au débat et à la réflexion. Nous traversons une période bien difficile pour notre pays, rien ne sera comme avant et il faut reconnaître à LKP le grand mérite d’avoir fait bouger les lignes. Je continue à trouver légitimes les revendications sociales qu’il défend, mais il nous faut faire maintenant de la politique, au sens le plus noble du terme, car je n’ai absolument aucune ambition politicienne. La Guadeloupe a besoin aujourd’hui de tous les citoyens de bonne volonté, qui veulent œuvrer, chacun dans le domaine qui est le sien, pour un pays plus beau et plus juste.

On peut poursuivre le débat par internet ou en organisant des groupes de discussion si tu veux. Je vous embrasse donc tous les deux. Une dernière chose, il y a longtemps que tu exprimes le désir de suivre mes cours de tango. Je t’invite donc avec Marie-Claude à venir nous rejoindre. Toi qui aime Nietzsche et encore plus Heidegger, n’oublie pas que c’est le premier qui avait dit que le philosophe de l’avenir sera danseur. Je t’assure que le tango enrichit l’expérience humaine mon cher Frantz. Nous complèterons donc notre amitié fondée sur la vertu par une amitié reposant dans le calme de l’amitié entée sur le plaisir. Nous pourrions toujours par la suite aller discuter autour d’un verre de rhum ou d’autre chose car je sais, qu’en ce domaine de menu plaisir, toi et moi ne nous laissons enfermer dans aucun dogmatisme.

Jacky DAHOMAY
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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 23:19
Déploiement de forces pour Mme Penchard
Marc Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint chargé de la mission Outre-Mer, et Marie-Dominique Aeschlimann, Michel Diefenbacher, Eric Raoult, membres de la mission Outre-Mer de l'UMP seront en meeting mardi à 19 heures au cinéma de Capesterre Belle-Eau (rue Schœlcher vers l'église). Cette conférence est organisée dans le cadre des élections européennes par la fédération de Guadeloupe de l'UMP afin de soutenir la candidate Outre-Mer Marie-Luce Penchard. Hier, le conseil départemental de l’UMP Guadeloupe,
conformément aux dispositions statutaires, a ratifié la nomination par le bureau politique du mouvement, sur proposition de Gabrielle Louis-Carabin, députée et présidente de la fédération Guadeloupe, de Louis Molinié en qualité de secrétaire départemental. Dans la foulée, le conseil départemental a exprimé « son soutien unanime, engagé et indéfectible à Marie-Luce Penchard », candidate tête de liste UMP pour la circonscription Outre-mer aux élections européennes du 7 juin (6 juin en Guadeloupe).
A.-J. V.
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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 17:20
ETATS GÉNÉRAUX DE L'OUTRE-MER: "SUR LES RAILS", MAIS DES SUCCÈS TRÈS DIVERS

Un mois après leur lancement officiel par le gouvernement, les états généraux de l'outre-mer, décrétés en février par Nicolas Sarkozy en pleine crise antillaise, connaissent selon les endroits des succès divers.

Si "le train est sur ses rails", selon le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, la "plus grande consultation jamais réalisée en outre-mer" ne va pas à la même vitesse partout.
Deux wagons sont à la traîne, la Guyane, où les états généraux (EGOM) restent confidentiels, et La Réunion, où les travaux ont commencé en retard.
La consultation souffre de l'absence des collectifs ayant mené les grèves générales.
En Guadeloupe, le leader emblématique du LKP Elie Domota a expliqué que "tout a déjà été décidé par l'Etat".
Cependant, les EGOM connaissent un début de participation populaire, grâce à l'organisation de "villages" décentralisés dans les principales communes, où ils créent "l'événement".

Pas grand-monde
Le premier a été visité par un millier de personnes le 29 avril à Basse-Terre. Depuis, ils se sont multipliés: Port-Louis, les Abymes, Le Moule, Sainte-Rose. Pointe-Noire et Capesterre Belle-Eau figurent au programme.
Le "village" des Abymes, installé le 13 mai sur le parvis d'un centre culturel d'un quartier populaire où les agglomérations de Pointe-à-Pitre et Abymes se confondent, n'a décompté que 350 visiteurs.
Comme les Guadeloupéens hésitent toujours à participer, les états généraux vont à eux.
Dans des tentes blanches disposées sur une place publique un après-midi durant, les représentants des ateliers siègent à la fois pour répondre aux questions et ouvrir la discussion. Une conférence-débat rassemble ensuite 2 à 300 personnes.
"Les villages permettent à chacun de porter sa contribution, écrite sur des registres, ou orale dans des débats", souligne le coordonnateur local.
En Martinique, les EGOM ont également été "décentralisés" dans le nord et le sud de l'île.
Selon des rapporteurs, les intervenants, de toutes conditions sociales, montrent une grande implication.
L'atelier sur les réformes institutionnelles est le plus couru. Des discussions animées portent sur les conséquences d'un passage du statut de département à l'article 74 de la Constitution, qui régit les collectivités d'outre-mer.
Selon le rapporteur général, l'intérêt de la population se manifeste aussi à travers le site internet www.etatsgenerauxdeloutremer.fr, mis en place par le gouvernement, et le courrier adressé à la préfecture.

Visiteurs...
En Guyane, on parle peu des états généraux, bien que les ateliers tournent bien. Les principaux collectifs (Mayouris) les boycottent, jugeant qu'il sont "abstraits, élitistes" ou qu'"ils ont déjà eu lieu en 1997".
A La Réunion, la première réunion publique sur le thème culture, mémoire et identité n'a attiré à Saint-Denis que 25 personnes.
M. Jégo a invité lundi les détracteurs des EGOM à "organiser leurs propres réunions" et le préfet a rencontré mercredi les responsables des journaux pour les inciter à couvrir les rencontres.
"Partout, on me parle des états généraux, il n y a pas de scepticisme globalement", affirme le délégué interministériel Patrick Karam, chargé de la métropole. Les groupes de travail sont à l'œuvre et la radio Tropiques FM participe activement.
Depuis le 22 avril, le site internet officiel a dépassé les 40 000 visites et quelque 3 000 contributions et commentaires ont été postés. Guadeloupéens (7 696) et Franciliens (7 043) sont les visiteurs les plus nombreux.




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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 17:19
L'UMP PUBLIE UN COMMUNIQUÉ DE SOUTIEN À SA TÊTE DE LISTE OUTRE-MER

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a rédigé samedi un communiqué de soutien à sa tête de liste pour les élections européennes dans l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, dont la désignation n'a pas réuni tous les suffrages dans sa formation.
"Le Mouvement Populaire et l'ensemble des élus UMP dans les DOM-COM sont totalement engagés dans le soutien aux listes menées par Marie-Luce Penchard à l'occasion des élections européennes et appellent les électeurs des départements et collectivités d'Outre-mer à ne pas se laisser troubler par les ambitions personnelles qui peuvent s'exprimer ici ou là", écrit M. Bertrand dans un communiqué.
Marie-Luce Penchard, Maurice Ponga et Yolaine Costes, qui sont respectivement candidats dans la section Atlantique, la section Pacifique et la section Océan Indien, "animent les listes de la majorité présidentielle et sont les seuls à soutenir totalement l'action du président de la République, Nicolas Sarkozy", poursuit le secrétaire général de l'UMP.
Selon lui, "tout autre choix ne pourrait s'interpréter que comme un ralliement à l'opposition".
Mme Penchard est conseillère technique à l'Elysée et secrétaire nationale en charge de l'outre-mer à l'UMP. Elle est la fille de Lucette Michaux-Chevry, sénatrice de la Guadeloupe, ancienne présidente du conseil régional et ancienne ministre.
Sa désignation comme tête de liste outre-mer de l'UMP a été critiquée au sein du parti, notamment par Margie Sudre, députée européenne sortante, qui a refusé d'être sur la liste UMP, et Gabrielle Louis-Carabin, députée UMP de la Guadeloupe et maire du Moule.
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