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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 00:57
L'HOMMAGE DE LA GUADELOUPE A JACQUES BINO
Jacques Bino a été inhumé hier après-midi, au cimetière de Petit-Canal. Militant syndical, membre de la CGTG, membre du Collectif Liyannaj kont pwòfitasyon (LKP), il a trouvé la mort dans des circonstances tragiques, assassiné le 18 février alors qu'il quittait une réunion du LKP et rentrait chez lui avec un ami. Ses parents, ses amis la Guadeloupe lui ont rendu un hommage solennel.

Toute la cérémonie d'hier après-midi, dans le hall des sports de Petit-Canal, qui contient avec peine près de 3 000 personnes assises dans les gradins mais aussi debout, nus pieds, sur le terrain de handball, va être empreinte d'une intense émotion, mais aussi d'une grande retenue. Face à la mort d'un homme assassiné en plein conflit social. Dignité.
Dans ces gradins, quasi anonymes tellement ils seront discret tout au long de la cérémonie qui va durer près de trois heures — et ils ont des raisons de l'être, muets, tellement ils se sont marginalisés par des maladresses — , il y a des élus, Victorin Lurel, président du conseil régional en tête. Il y a Ségolène Royal, présidente de la Région Poitou-Charentes, ancienne candidate à la présidentielle, qui va arriver en retard, s'installer tout devant avant de s'asseoir en retrait tandis que la cérémonie se poursuit. Pas de récupération politique, ont clamé les intervenants. Cela s'adresse à tout le monde. D'ici... et de là-bas. José Bové, vedette de la veille, est absent. Olivier Besancenot est en Martinique avant de revenir pour quelques jours en Guadeloupe, aujourd'hui ou demain.
Au premier rang, il y a Elie Domota, secrétaire général de l'UGTG, porte-parole de LKP, Jean-Marie Nomertin, Lita Dahomay, de Combat ouvrier, Félix Flémin, secrétaire général du PCG, Alain Plaisir secrétaire général de la CTU, des syndicalistes. Au deuxième rang, il y a les représentants d'associations, il y a la cinquantaine d'associations qui constituent le LKP.
Tout devant, il y a un cercueil très simple. Et dans ce cercueil un homme immobile. Jacques Bino, le syndicaliste assassiné. L'enquête est en cours. Assis, tout près, il y a la famille. En noir. Il y a surtout Marie-Antoinette, sa compagne, corsage blanc, qui retient ses larmes, et Cédric, 8 ans, leur fils, qui, lui, ne retient pas du tout son chagrin immense. Il a perdu son papa.
Plus loin encore, il y a les prêtres : le vicaire général Jean Hamot, le Père Plaucoste, le Père Blanchard. Il y a la chorale de Petit-Canal, femmes superbes, aux voix profondes. Il y a aussi des récitants, les frères Jernidier, un chanteur à textes, Rony Théophile. Et une chaleur intense. Il y a aussi des groupes carnavalesques, dont Akiyo, dont était membre Jacques Bino.

« Nou ni dèwa kontinyé lalit ! »

Les prises de paroles sont courtes, martelées.
Lita Dahomay, de Combat ouvrier, va avoir des mots durs, véritable réquisitoire : « C'est un crime douteux. Nou vlé sav tou sa ki pasé ekzaktéman ». Elle en perd son créole.
Rony Théophile va entonner, a capella : « Sa ki sav sav, sa ki pa sav pa sav. »
« Nou ké fin sav... », commente quelqu'un.
La nature de la mort de Jacques Bino pèse sur la salle.
Elie Domota se lève, se dirige vers le micro. Le porte-parole (leader, lider ?) de LKP : « Jodila, pèp gwadloup, sé on moment de tristesse. Kamarad Bino ! Nou ni dèwa kontinyé lalit ! Nou ka pozé pwoblèm. Nou ka poté manèv pou difikilté a pèp... Nou pozé pwoblèm, ki répons nou ka réséwa ? Pas grand-chose. L'heure est toujours à la mobilisation », continue-t-il en français.  Et de conclure : « Nou trist mé nou ka goumé ! »
Autre intervenant, Patrice Tacita, du Mouvman Akiyo, pour dire un poème de Sonny Rupaire, avant de faire un portrait de Jacques Bino : fulgurant de générosité, avec une voix puissante, une solidarité avec les autres jamais démentie.
Des témoignages d'amis, de la famille, suivent : « Qui était Jacques ?, dira un proche. Une colombe.  Un homme soigné, sobre, correct, un amoureux des plantes, un conseiller fidèle, loyal. Avec de l'humour, de la discrétion, le sens de la famille.
Le Père Hamot : « Il y a une aube après la nuit. La foi ne rend pas la séparation moins douloureuse. »
Jacques Binot a été conduit au petit cimetière de Petit-Canal, en fin de journée, son cercueil suivi par plus de cinq mille personnes dans les rues du bourg. Au son du gwo ka et de la complainte : «  La Gwadloupe sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo ! »
André-Jean VIDAL


Jean-Marie Nomertin « enragé »

« Je suis enragé. Je le dis fermement : je suis un homme atteint. On n'a pas compris que ce n'était pas une simple grève, que c'est un mouvement social fort. On n'arrêtera pas ce combat là !, martelle Jean-marie Nomertin en levant le poing. Ce serait trahir notre camarade. Je lui donne, ici, l'assurance que le combat continue. Lui est mort au combat sans être au combat. il n'avait rien dans sa voiture, ni arme, ni bombe. Moi, je vous le dis : si on n'a pas encore tué, ici, c'est parce qu'i y a la presse internationale. »

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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 00:53
LE "TERRIBLE" M. VION S'EXPRIME...

Voici un intéressant préambule de Nicolas Vion, le président du Groupement hôtelier de la Guadeloupe, qui fera, aujourd'hui, des propositions au LKP dans le cadre de la réunion de négociations. S'il peut s'exprimer.
Lisons « le terrible » M. Vion.

«Loin d'être polémique, de préambule tient cependant à éclairer un certain nombre de faits qu'il importe de rétablir avec vérité dans la réalité.
PRÉAMBULE :
1. Respect de la parole et d'autrui.
Chaque participant à la réunion du 20 février 2009, (qui s'est tenue au port autonome, dans la salle du Conseil d'Administration), a pu librement constater que le représentant patronal
de l'Hôtellerie Guadeloupéenne - que je suis - n'était pas autorisé par les membres de la représentationLKP, à s'exprimer.
Il est constant que les rares fois où je souhaite m'exprimer, après avoir toujours écouté attentivement et respectueusement mes interlocuteurs - et sans les interrompre - que de vives
réactions s'ensuivent.
Les membres du LKP m'interrompent bruyamment aussitôt que la parole m'est donné par le président de séance, provoquant dès le début de mon intervention, un tumulte général.
Si j'apporte dans mon intervention, des arguments étayés par des chiffres, c'est aussitôt un tolé général avec des commentaires exprimant que je jette de l'huile sur le feu et que c'est
insultant selon eux.
Ma conception du dialogue, et tout particulièrement du dialogue social, a toujours été sous-tendue par une volonté de respect profond envers mes interlocuteurs.
J'en attends autant d'eux, et c'est ce qu'on entend en général par respect mutuel. Chacun a pu constater que les membres du LKP n'ont pas la pratique de cette valeur qui prévaut
dans toute société humaniste dont se réclament les tenants des régimes démocratiques.
2. Contribution écrite du GHTG.
N'ayant pas été autorisé par les membres du LKP, à m'exprimer comme il est de droit que je puisse le faire,  les hôteliers que je représente m'ont chargé de déposer cette contribution écrite
qu'ils approuvent sans réserve. Ils demandent à Monsieur le Préfet, et à Messieurs les Médiateurs désignés par le 1er Ministre du Gouvernement de la France, de bien vouloir en donner
communication à l'ensemble des participants à la table des "négociations".
3. Rappel négociations salariales.
Les négociations salariales collectives des hôteliers du GHTG ont abouti au 1er juin 2007, à la mise en place d'une grille de classifications et de salaires.
Cette dernière grille salariale est mieux disante pour la Guadeloupe que celle de la Grille salariale attachée à la Convention Collective Nationale étendue pour les Cafés-Hôtels-Restaurants-
Discothèques dits CHRD. En effet, au 1er Juin 2007, le taux horaire minimal de rémunération était de 8,73 € en Guadeloupe contre une valeur de 8,27 € dans l'Hexagone, soit 5,78 €.
Cela représente en Guadeloupe une grille dont le 1er niveau de rémunération est supérieur pour 13 mois de 6,03%à celui de l'hexagone au 1er niveau.
Rappelons pour mémoire qu'en métropole, le temps de travail hebdomadaire en pratique dans les CHR est de 39 h contre 35 heures effectives en Guadeloupe.
Rappelons encore l'existence de spécificités locales : 16 jours Fériés Chômés en Guadeloupe contre 4 officiels dans l'hexagone,
et l'existence d'un 13 ème mois en Guadeloupe et qui n'existe pas dans la Convention Collective Nationale, ainsi qu'une prime d'ancienneté de 17 % !
Tous ces éléments font qu'en Guadeloupe on travaille 20 % de temps en moins qu'en métropole pour des rémunérations supérieures de 25 %.
Nos salariés, dès le 1er niveau, avec 13 ème mois et prime d'ancienneté, ont une rémunération annuelle supérieur de 35 % au SMIC.
4. Contexte économique.
L'hôtellerie a vécue une grave crise économique de 2001 à 2006. Depuis 2001, la moité des hôtels de la Grande hôtellerie a disparue, soit 15 hôtels représentant 1600 chambres,
ce qui a conduit 700 salariés directs au chômage, auxquels s'ajoutent les compressions d'effectifs, conséquences de la crise économique. Malgré les différentes réductions de charges
patronales (15,95 % sur 44,05 %) mises en place pour sauvegarder l'emploi, la masse salariales dans l'hôtellerie Guadeloupéenne est encore supérieure à 52 % du Chiffre d'Affaires en
moyenne, contre 32 % dans l'hexagone, sans faire d'autres commentaires sur les 10 % de la Caraîbe qui est notre proche concurrent.
C'est dans ce contete spécifique de l'hôtellerie Guadeloupéenne, avec des comptes d'exploitation dégradés, qu'après la Loi GIRARDIN est aujourd'hui à l'étude la LODÉOM qui concrétise
la reconnaissance par la nation que le Tourisme est un secteur fragile et en difficulté classé comme éligible à la défiscalisation.
Il est évident que le secteur touristique qui représente près de 7 % du PIB de la Guadeloupe, avec un CA 2005 de 370 Millions d'€ (source INSEE) et près de 12.000 emplois, soit un
poids économique supérieur à celui de la canne et de la banane doit être soutenu en terme de stratégie économique porteuse d'emplois et de valeur ajoutée pour la Guadeloupe.
Le mouvement de revendications porté par le LKP depuis le 20 janvier 2009, a dès à présent des conséquences économiques très dommageables pour l'économie touristique :
 - Du 20 au 30 janvier, le Club Med (330 chambres) reconnaît avoir perdu 1 million d'€. Aujourd'hui cet hôtel n'a plus aucun client, et le personnel "Club Med" a quitté le site. En tant que
confrère, je souhaite que cet établissement qui a investi récemment beaucoup d'argent, reprenne vite ses activités.
 - Pierre et Vacances, Résidence de vacances de 500 chambres, n'a plus aucun client.
 - Il en est de même pour le Manganao (Nouvelles Frontières) à Saint François (240 chambres).
Ce sont donc près de  1.100 chambres, en pleine haute saison, qui sont aujourd'hui vides de clients.
G.H.T.G  - N. VION Président, La Maison Créole, Montauban, 97 190 GOSIER
Assocition Loi de 1901 déclarée sous le n° 2/02613
PROPOSITION DU GHTG POUR L'HÔTELLERIE
Le 22/02/09 18:25 -
1/4
Proposition GHTG
Les autres hôtels ne sont guère mieux lotis : sur les 2.100 autres chambres de la Grande Hôtellerie, 1.500 chambres ont chuté de 90 % de taux de remplissage à 20 %.
Globalement, on peut estimer pour le seul secteur touristique  la perte de CA à environ 1 Million d'€ par jour depuis 30 jours, pour la seule hôtellerie, sans compter les pertes de CA
en restauration, dans l'animation touristique, dans les transports aériens et maritimes, et toutes les activités annexes (taxis, lolos, fleurs, souvenirs, sports nautiques, etc...)
Comme l'hôtellerie réalise 70 % à 80 % de son CA annuel en haute saison (de décembre à fin mars) on doit considérer que ces 30 jours d'arrêt économique imposé par des personnes
extérieures à nos entreprises - alors que nos salariés veulent travailler et ne sont pas grévistes - auront des conséquences extrêmement domageables pour l'économie de toute la
Guadeloupe, et en particulier pour son économie touristique.
Certaines entreprises sont dès à présent en difficultés pour payer leurs salariés en février. Il faut envisager, dès la reprise après crise, un véritable plan d'urgence - plan Marschal) pour
l'hôtellerie et le tourisme, sinon la "casse" sera importante. Nous restons à disposition des autorités pour parler techniquement des mesures qu'il est indispensable de mettre en place.
Alors que la haute saison 2008 / 2009 avait commencé avec des CA supérieurs de l'ordre de 20 % par rapport à la même période de l'année précédente,
Alors que l'on pouvait enfin dire la crise derrière nous, et la Guadeloupe repartie vers un futur prometteur,
La triste réalité d'aujourd'hui est que nous allons incontestablement vers du chômage technique, total ou partiel, vers des dépôts de bilan, et en tous cas vers des réductions d'emplois
importantes sources de baisses importantes des revenus des salariés concernés, avec à la clé des pertes définitives  d'emplois probablement importantes .
Si ce désastre économique a duré si longtemps, c'est parce que les revendications étaient totalement démesurées par rapport à ce qu'il est possible pour les entreprises d'accorder.
Ceux qui sont responsables du terrible désastre économique actuel devront répondre assez vite devant leus compatriotres de ces faits têtus qui se vengent quand on les ignore (Lénine).
Le rêve d'un avenir meilleur ne peut s'affranchir dans une économie mondialisée des réalités économiques, en particulier concurrentielles.
Cela étant rappelé, même si cela ne fera pas plaisir à ceux qui voudraient nous faire taire, ou qui voudraient que le dialogue social ne se réduise qu'au seul monologue de leur diktat, La
représentation patronale touristique, en liaison avec ses adhérents, préoccupée de sortir de cette crise, tout en sauvegardant la pérennité des entreprises, dans l'intérêt bien compris de
ses salariés, a cherché des solutions conciliant les attentes exprimées entre le souhaitable et le possible avec réalisme.
Nous ne mésestimont pas certaines questions sociétales. Nous comprenons, voire partageons des préoccupations relatives au pouvoir d'achat. Nous sommes soucieux, comme c'est
aussi notre rôle de chef d'entreprise d'apporter notre contribution à toutes ces questions. Les responsabilités de Chefs d'entreprise sont certes économiques, comptables, manageuriales,
mais aussi sociales et humaines. Le LKP n'en n'a pas le monopole.
C'est dans cet esprit que nous avions envisagé pour 2009, dans le cadre de nos négociations salariales collectives, une hausse de 3 % soit 45 €.
Cela était tout à fait raisonnable le 20 janvier 2009. Est-ce que cela l'est encore envisageable aujourd'hui 20 février 2009 ?
Plus les jours passent, sans chiffre d'affaires, sans les clients qui nous ont désertés, avec des TO courroussés, avec une haute saison qui a coulé, au-delà des rêves d'un jour, que reste t'il de possible ?
Malgré cette situation extrême, nous avons proposé pour le tourisme une prime de 50 € mensuels pour chaque salarié jusqu'à 1,4 SMIC et 3% au delà de 1,4 SMIC, à compter du 1er juin
2009, et sous la condition qu'il s'agisse d'une prime de bas de feuille de paye, pour que ce montant ne soit pas :
 - amputé de charges salariales et pour que le salarié touche l'intégralité de ces 50 €,
 - amputé de charges patronales afin de ne pas enrichir l'état par notre effort exceptionnel.
Cet effort de 50 € est l'effort maximum qui peut être consenti  pour le tourisme au 20 février 2009.
Le 25 février, nous devrons, en fonction des circonstances, examiner si cette proposition peut toujours être maintenue.
Quoiqu'il en soit, notre proposition ne vaudra que pour autant qu'elle soit signée par les partenaires sociaux, que les exonérations soient maintenues INTÉGRALEMENT pendant une durée de 3 ans,et que l'activité
économique reprenne rapidemment. Cette prime, à caractère exceptionnel, ne saurait constituer un avantage acquit.
Cette proposition aura valeur de NAO pour toutes les entreprises et pour l'année 2009, que ce soit pour des négociations d'entreprise ou collective.
Le 22/02/09 18:25 -
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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 00:51
Un tract de Liyannaj, à lire pour comprendre...

LIYANNAJ KONT PWOFITASYON
Un peuple en lutte contre toutes les exploitations

Des travailleurs, des jeunes, des retraités, des créateurs
en mouvement pour une Guadeloupe plus juste.

Population de Guadeloupe, voilà déjà 5 semaines que des dizaines de milliers de guadeloupéens  sont dans les rues  pour dénoncer les pwofitasyon dont ils sont victimes du fait tant du système colonial qui a encore cours en Guadeloupe, que des pouvoirs octroyés à la puissance patronale, que de la lâcheté et de la soumission de la représentation politique.

Il fallait en effet tôt ou tard dire « Awa », dire non !
- Non au chômage qui frappe plus de 30 % de la population active, soit 50 000 hommes et femmes.
- Non à la précarité, à la misère qui assaille plus de 60 000 foyers
- Non à l’exclusion, à la discrimination à l’embauche qui interdit aux jeunes, principale composante de la population (plus de 40 % de la population est âgée de moins de 25 ans) tout projet de vie
- Non à l’échec scolaire qui jette près de 1000 jeunes chaque année dans les rues sans qualification
- Non au hold up économique organisé par des importateurs distributeurs, par des affairistes avec le soutien politique et l’aide  financière de l’Etat, qui pratiquent des prix de services (électricité, carburant, transport, gaz, loyer) et de produits de première nécessité inaccessibles aux ménages petits et moyens.
- Non à l’empoisonnement des terres agricoles, aux spéculations foncières et immobilières, à la disparition de la production locale qui autorise l’importation de plus 80 % de ce qui est consommé sur place.
- Non à la taxation, aux impôts excessifs des collectivités et de l’Etat, et aux marges exorbitantes des commerçants agoulou et des établissements financiers.
- Non à l’accaparement de toutes les richesses produites par on ti pilo fanmi.
- Non au chantage au licenciement et à la répression anti-syndicale qui voudraient imposer à plus de 60000 salariés de ne se contenter que de 1000 euro net mensuel de salaire sous prétexte de la crise, du réalisme, et de l’amour pour la Guadeloupe.
- Non à la destruction du patrimoine écologique, non à la délinquance environnementale.

Depuis le 16 décembre, LIYANNNAJ KONT PWOFITASYON, véritable fédération de 48 organisations d’origines diverses, syndicats, associations, organisations politiques, culturelles, de consommateurs a décidé de fédérer les mécontentements et les revendications de tout un peuple et de les porter au plus haut.

LIYANNNAJ KONT PWOFITASYON (L.K.P.) a su ainsi donner de la voix aux sans voix et donner de la dimension à toutes les voix.

Aujourd’hui, malgré des dizaines de milliers de manifestants fiers, dignes et solidaires dans les rues, malgré des heures et des heures de négociation, après l’assassinat du militant syndicaliste de la CGTG et militant culturel de AKIYO, Jacques BINO, le gouvernement français, les patrons de Guadeloupe refusent toujours de satisfaire les justes revendications et aspirations du Peuple. Le Président N. SARKOZY préférant noyer nos revendications dans une formule magique « Assemblée Unique, Evolution statutaire ». Ce n’est pas là la revendication du LKP.
Pour mettre un terme au conflit, ils ne proposent que des mesures de portée générale (RSA, prime exceptionnelle de 1500 euro maximum par an exonérée de charges, …), mais n’entendent pas réformer leur système inique.
En clair, le revenu de solidarité active (RSA) est une allocation familiale payée par la CAF, destinée aux familles à bas revenus ; le RSA est le petit frère du RMI et de l’Allocation parent isolé (API), alokasyon fanm sel.
Le RSA n’est donc pas un salaire mais une prestation sociale basée sur la situation familiale et non sur la rétribution du travail. Ainsi par exemple pour une même qualification et un même travail, deux salariés avec une situation familiale différente percevront un salaire différent.

La fameuse prime exceptionnelle de 1500 euro est une prime prévue par la loi du 3 décembre 2008, destinée à donner aux salariés l’illusion d’une participation au bénéfice des entreprises. Ce n’est donc pas non plus une augmentation de salaire. Yo péké kouyonné nou

Les grands patrons et les békés, eux, n’ont proposé lors de la dernière séance de négociations du 20 février 2009 qu’une prime comprise entre 50 et 70 euro. Ils attendent que l’Etat finance entièrement comme il l’a toujours fait l’augmentation de 200 euro réclamée ; en leur octroyant subventions, exonérations et défiscalisations de tous ordres.
C’est inacceptable, inadmissible !

Pourtant ils déclarent tous avoir perdu depuis le début de la grève des centaines de millions d’euros. Ils n’ont pas évolué depuis 1967, et persistent à dire que lè nèg ké fen yo ké woupran travay.

LKP et les travailleurs de Guadeloupe continuent de réclamer 200 euro d’augmentation nette en faveur des salariés du secteur privé, l’application de la garantie individuelle du pouvoir d’achat  et du régime indemnitaire pour les salariés des trois fonctions publiques.

Contrairement aux allégations laissant entendre qu’un certain nombre de points auraient été actés,  LKP et le Peuple de Guadeloupe exigent plus que jamais, la poursuite des négociations et la satisfaction de tous les autres points de revendications immédiates (Baisse des prix – Mise en place d’un moratoire de 4 ans pour la réforme du recrutement des enseignants – Plan d’urgence pour la formation et l’emploi des jeunes – Règlement de la situation des Transporteurs, des Marins-pêcheurs et des Agriculteurs, des petites Mutuelles – Prise en compte dans la programmation des media de la langue et de la culture Guadeloupéenne -  Résolution définitive des conflits en cours – Abandon des poursuites liées au conflit en cours…).

LKP et le Peuple de Guadeloupe continuent de réclamer la transformation des rapports sociaux, le respect de toutes les libertés fondamentales, le droit de vivre et de travailler dignement au pays, en somme l’arrêt de toute pwofitasyon.

LKP appelle à la Solidarité Internationale et invite les Organisations de travailleurs, les Organisations progressistes anticapitalistes et anticolonialistes de France et des dernières colonies de la France à poursuivre et à renforcer leur soutien et leur mobilisation.

La GREVE GENERALE EST MAINTENUE !
Travailleurs et peuple de Guadeloupe, en mémoire et en respect de Jacques BINO, renforçons et amplifions la mobilisation et la solidarité dans toutes les entreprises, dans tous les secteurs, dans les rues, les ronds-points, dans les quartiers, dans nos familles !

Travailleurs et peuple de Guadeloupe, continuons la lutte pour dénoncer et nous opposer à toutes les répressions : tant celles conduites par la police et la justice à l’encontre de notre jeunesse ; que celles conduites par le patronat en refusant de payer les salaires,  en mettant en chômage partiel les travailleurs grévistes et solidaires !
NOU PÉKÉ LAGÉ !
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23 février 2009 1 23 /02 /février /2009 00:49
A LIRE



     
  Lettre d'une guadeloupéenne    
 




Voici quelques pensées, en vrac qui me trottent dans la tête depuis que ce mouvement s’est amorcé. Si le message te parle, Tu peux le diffuser dans ton cercle et au-delà.


A tous les dirigeants & militants syndicaux du Lyannaj kont pwofitasyon,
Vous êtes contradictoires dans vos propos, dans votre essence.
1)      Vous militez pour la liberté de votre peuple, mais vous en reniez une, fondamentale. Le LIBRE ARBITRE. Dieu lui-même (pour ceux qui y croient) a laissé le libre arbitre à l’homme dans le jardin d’Eden.   Pour qui vous prenez-vous donc ?
Vous dites que les patrons prennent les employés pour les enfants, mais vous, que faites-vous, quand vous me faites quitter mon lieu de travail ? n’est-ce pas me traiter comme un enfant ?
Respectez le droi t de la libre circulation, libre entreprise, et simplement le droit à la liberté.
Je ne VEUX PAS faire grève. Je VEUX aller travailler. Vous n’avez pas le DROIT de m’en EMPECHER.
La liberté des uns, commence, où s’arrête celle des autres.
Pourquoi me faire sortir de mon entreprise, quand J’AI DECIDE de ne pas soutenir un mouvement de grève qui ne me parle pas.
Je n’ai jamais été consultée pour savoir si j’approuvais une seule des 123 revendications.
2) Vous reniez le gouvernement que vous avez mis en place, vous reniez votre appartenance à une société colonialiste, capitaliste.     Mais vous leur demandez plus d’aides, 100 millions d’euros ???????
Vous n’aimez pas l’américain, mais vous aimez ses biscuits’ – proverbe de chez nous
3) Une société en crise, réduit sa consommation. Ce qui n’est pas le cas chez nous.
Vous voulez de belles routes, de belles voitures, de belles maisons, de belles chaussures, de beaux vêteme nts, toute sorte de belles choses. Vous buvez du champagne, du whisky, vous vous endettez pour fêter noël. Et un mois plus tard, vous vous plaignez à l’État de votre faible POUVOIR D’ACHAT    
Soyez crédibles dans vos propos.
Décembre 2008, est je crois, la période de fin d’année où j’ai vu le plus de voitures à Jarry, dans les centres commerciaux.
Des caddies pleins à ras bord, une consommation à outrance, poussée à l’excès. Tellement mes compatriotes ont dépensé à Noël, ils n’avaient plus d’argent pour faire les soldes qui ont commencé le 3 janvier.
Mangez des ignames, des pois d’angole, du cochon local, buvez du jus de groseille, du rhum de chez nous, chantez les cantiques, allez chez les voisins….
Pas besoin de robes hors de prix ni d’aller chez le coiffeur pour visiter la famille.
Apprenons à vivre simplement, et là, nous pourrons parler de pouvoir d’achat. Vous dépensez des sommes folles dans le Carnaval.
Quand il n’y a pas d’argent, la première chose qui saute, c’est le superflu   Sauf en Guadeloupe.
4) Je me suis cassé le derrière à l’école. J’ai appris, aujourd’hui, j’occupe le poste que je MERITE.
Je ne le dois à aucun syndicat, ni à aucune revendication.
J’ai appris des langues étrangères, au collège, au lycée, comme tout le monde qui va à l’école en Guadeloupe. Mais je n’ai pas considéré ça comme une perte de temps.
C’est ma ténacité, mon envie de progresser qui m’ont mise là où je suis aujourd’hui. Tout le monde part avec les mêmes cartes dans la vie.
Un enfant, c’est une page blanche. (je ne sais plus qui a dit ça).
Après, il faut avoir envie de faire quelque chose, et s’en donner les moyens. Yes we can, right ?Régulariser les transporteurs clandestins ???
J’ai sué, j’ai utilisé mon intelligence, mes compétences pour obtenir la capacité de transport. Pourquoi régulariser les personnes qui ne l’ont pas ?
Dans ce cas, que tout le monde gagne 5000 euros par mois qu’ils aient fait des études ou non, qu’ils aient des compétences ou non, qu’ils soient cadres ou caissières.       Simplement, La vie, c’est pas ça.
5) Vous vous ridiculisez aux yeux des ‘blancs’ que vous méprisez tant. Quand ils s’adressent à vous, ils maîtrisent leur sujet, sans avoir les yeux rivés sur une feuille.   
Vous n’êtes pas capable de faire un discours sans LIRE.
Quand des mots viennent du coeur, on n’a pas besoin de LIRE.   Vous n’êtes pas crédibles.

6) Vous militez contre le racisme, mais vous le pratiquez et le revendiquez ouvertement. Embauche prioritaire aux Guadeloupéens ?
Entre un Blanc ou un Asiatique qui a exactement le profil que je recherche et un Guadeloupéen qui n’est pas compétent ?
Je choisis sans hésiter l’étranger qui travaille bien.
Je ne suis pas nèg a tou pri.
Je suis noire et fière de l’être mais je reconnais la valeur des gens, comme l’a voulu Martin Luther King, que vous mentionnez si souvent, dans son fameux discours, I have a Dream,
« J’ai l’espoir qu’un jour, mes enfants seront jugés, non sur la couleur de leur peau, mais sur leur personnalité »
Je ne me sens pas esclave pour un sou. Je ne renie pas mon passé. Je sais d’où je viens mais ce n’est pas mon moteur. Je ne ramène pas le problème de la race dans tous les aspects de ma vie.
Y’a des cons partout et c’est là le seul racisme que je m’autorise : j’aime pas les cons.
7) Vous demandez 200 euros net de plus sur les salaires.
Comment un petit garagiste qui a eu le mérite de vouloir ENTREPRENDRE, pourra-t-il payer ses mécanos 200 euros de plus par mois (sans parler des charges sociales qui paient ceux qui ne foutent rien), si il n’a pas d’activité justement A CAUSE DE VOTRE GREVE.
Vous ne dîtes pas à ceux qui vous suivent, que les jours de grèves ne sont pas rémunérés, sauf pour les représentants syndicaux.
Ils vous suivent en bons moutons de panurge, mais ce n’est pas vous qui paierez leurs factures,
les traites de la Soguafi.
Les prélèvements sur leurs comptes bancaires ne font pas grève.
Presque tous les dirigeants des organisations syndicales de chez nous, travaillent dans le public.
Ce n’est pas l’Education Nationale, ni la Sécurité Sociale qui mettront la clé sous la porte demain. Leur emploi est assuré, leurs revenus sont assurés.
Qu’ils vous parlent des heures de délégation syndicale.
Mais les petits, qui sont simplement syndiqués, comment feront-ils ?
Je travaille dans le privé, et après 1 semaine de grève, on voit déjà les dégâts.
Avec un mouvement qui dure et perdure, nombre de petites entreprises, qui n’ont pas les reins solides, seront forcées de mettre la clé sous la porte.
Et voilà le devenir des petits travailleurs que soi disant vous défendez.
Réfléchissez un peu. Quand vous faîtes grève, faîtes-le de façon intelligente.
Arrêtez de tuer le pays.
En fait, vous ne recherchez qu’une chose, l’indépendance.
Le jour où la France en aura marre de ce tonneau des Danaïdes, un trou sans fond où se déversent aides et subventions, contributions, allocations, pour une population toujours en train de pleurnicher parce qu’elle en veut toujours plus, elle s’en ira.

Et là vous verrez ceux qui aiment vraiment la Guadeloupe, et ceux qui recherchent le pouvoir.
Nous avons l’exemple d’Haïti.
Ce sont des noirs qui s’entretuent, des noirs qui créent le malheur chez leurs frères
Parce que tous ceux qui décident de bloquer le pays aujourd’hui, qui veulent faire la pluie et le beau temps, ce sont ceux là même qui seront nos Papa Doc, nos Aristide de demain.

Ce jour là, je vous le dis franchement, AN KA FOUKAN. (Pas besoin de traduction)J’aime mon pays, mais en ce moment, j’ai honte d’être Guadeloupéenne, à cause de certains, qui « parlent en mon nom ». A tous ceux qui pensent comme moi, faites le savoir pour revendiquer un droit élémentaire :     
LE LIBRE ARBITRE.
 
 


Bonjour à tous et à chacun !

Pour un complément d’infos, je vous fais part de la part de son auteur, Gérard DORWLING-CARTER de l’existence d’un site regroupant pas mal d’articles, infos et autres opinions sur le sujet du moment :
 
http://www.meetaw.com/SIB_V5_MEETAW/BaseDocumentaire_V5.nsf/WebAccueil2!OpenForm <http://www.meetaw.com/SIB_V5_MEETAW/BaseDocumentaire_V5.nsf/WebAccueil2!OpenForm>

Cela pourra servir à varier et enrichir les points de vue qui vous informent et rester mieux à jour !
 
A la grâce du collectif !
plb
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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 15:14
Un petit peu de recul et d'humour, ça fait du bien en ce moment

 
L'HISTOIRE HUMOURISTIQUE DE LA GUADELOUPE 

Possession française depuis nan ni nan nan, la Guadeloupe est souvent considérée comme le Paradis sur Terre. Placée par hasard sur la route des Indes, Christophe Colomb trop bourré le jour où il l'a découverte, la nommée Guadalupe, en l'honneur de la «Virgen de guadalupe» vierge qu'il vénérait pour lui avoir permis de trouver le nouveau monde

Langues

Créole.
Français ban-nan-ne.
Français brodé des négropolitains.
Français de Trace FM et NRJ.
Expressions favorites:
Neg kont neg.
ou ka fè mwen (...).
ou sé on chyen
an ké massé'w
Juron régional: COUNIA' MANMAN-W!! ou sa variante (...) (...).
 
Histoire

Apparue sur l'eau tel un diamant à l'état brut, la Guadeloupe est la perle des Caraïbes. Peuplée jadis de méchants petits amérindiens appelés Caraïbes, elle fut nettoyée ethniquement de la présence de ces derniers(qui eux mêmes avaient massacrés les arawacks), par les méchants blancs colons de Métropole qui exportèrent en même temps que leur fusils,et des maladies contagieuses, des africains venus d'Afrique Noire pour travailler généreusement la terre gratuitement au prix du fouet pendant 400 ans. Ensuite dans leur immense bonté et non pas grâce à la révolte du 28 mai à Matouba, le gentil papa colon du nom de Schoelcher a permis aux esclaves Noirs d'être libre et d'être les égaux des colons en travaillant pour un salaire de misère dans les champs de cannes. Mais le guadeloupéen de base étant trop fainéant, on fit venir de vrais indiens de l'Inde et de vrais africains d'Afrique pour travailler à leur place. Ensuite arrivèrent les syriens car nous n'avions pas de magasins de tissus pour nous habiller, puis les chinois car nous n'avions pas de restaurants pour manger. Puis vinrent les autres, les dominicains qui ont compris qu'ils pourraient être nourris logis et blanchis sans rien devoir à personne dans nos prisons , les fonctionnaires appelés 'zoreil' ou plus affectueusement 'vyé blan', attirés par les 40% en plus, la retraite avantageuse, les régimes spéciaux, et le littoral où ils peuvent construire leur plages privées aux dépends des locaux et les haïtiens qui sont les nouveaux «vrais indiens d'Indes et les vrais africains d'Afrique»qui travaillent la terre pendant que les guadeloupéennes se font les ongles et font 50 aller et retour dans la voiture que leur dernier dit «maco» leur a acheté.
 
Géographie
 
Située dans la Caraïbe, La Guadeloupe est la plus développée des îles de l'archipel des Antilles en matière de consommation (champagne, vins, gigots etc..). En effet, elle tient cet avantage pas seulement du fait que ses habitants aiment bien s'amuser loin de là, mais si Man untel fè on fèt, ben même si je mange laitue et pain pendant 2 mois je fais la mienne aussi; cependant elle a moins de 4X4 qui polluent son air au mètre cube que sa voisine la Martinique. Bénie des Dieux jusqu'au jour où Dean et un séïsme, ont contrecarré ce droit divin,la Guadeloupe possède un climat doux, ensoleillé et pluvieux. Cependant,la pluie ne tombe jamais en Guadeloupe, mais c'est la Guadeloupe qui permet à la pluie de l'arroser. De plus ce n'est pas le soleil qui brille en Guadeloupe , mais c'est la Guadeloupe qui lui a donné l'autorisation de réchauffer ses habitants. Pareil pour le souffle des Alizés.
Surnommée jadis Karukera l'île aux belles eaux, il ne reste que des eaux chlordéconné, et quelques ravines pas bouchée encore par une maison immense ou un immeuble parasismique. Il a donc été décidé par arrêté municipal que la Guadeloupe sera bientôt surnommée, l'île au béton armé, l'île aux ronds-points, l'île aux 'Mac Do' et l'île aux centres commerciaux.
 
Les habitants
 
Descendants d'esclaves africains et de colons des colonies,les habitants locaux : les 'guadeloupéens' ne sont pas méchants, ils sont justes un peu laid (d'où le laid i laid mè i pa méchan)et un peu comparaison. (certaines catégories de personnes sont même souvent les souffres douleurs à l'instar des Saintois, des moun massiou, des moun coubari). Révolutionnaires mais très dépendants( CAF, allocation parent isolé, subvention pour la banane), les guadeloupéens occupent principalement 3 corps de métiers : grévistes, chômeurs ou fonctionnaires. Les grévistes eux mêmes se composent en trois catégories socio-professionnelles : Les dockers, les employés de cantines et les employés d'hôtel.
Il existe également une tribu reconnaissable à des signes plus qu'originaux, il s'agit des 'jeunes'.
Ils sont très intelligents car même si ils ne fréquentent pas l'école souvent se sont des experts en mélange chimique de toutes sortes pour fabriquer le fameux crack.
Les hommes de la tribu jeune ont tous une coupe avec les derniers styles de tresses, d'afro, de locks, mais très timide ils préfèrent cacher leurs magnifiques coiffure sous des bonnets et des capuches en laines et ce malgré les 32° à l'ombre qu'il peut faire. Souvent on peut se demander s'il ne fait pas -2° car les mâles de la tribu ont toujours leurs manteaux et sweat de 10kg qui les protège en cas de grands froids. Enfin les membres masculins et féminins de la tribu 'jeune' abordent souvent des lunettes 'DUGO' anti-réverbération, reflet orange ou bleu, dernier signe distinctif afin d'être bien reconnus.

En Guadeloupe il ne fait très bon être trop foncé de peau au grands risque de voir votre arbre généalogique réduit à néant, et de vous découvrir de nouveaux parents dont vous ignoriez l'existence. Les guadeloupéens sont très superstitieux, ainsi si le soleil pénètre dans votre voiture, votre aventure avec la femme de votre voisin et camarade risque de tourner court! C'est pourquoi plus de 2 voitures sur 3 ont des vitres anti-soleil( couramment appelé vitre teintée).
 
  Ils sont également très généreux, ainsi si par malheur votre auto-radio vous lâchent dans un embouteillage long de plusieurs kilomètres, 1 guadeloupéen située 8 voitures derrière vous ou devant vous vous fera bénéficier d'une musique de qualité sonore digne du VIP ou du SCHIVA et vous aurez le choix, ZOUK, COMPAS, DANCEHALL.
 
Démographie
 
En Moyenne 10 enfants par homme, nés de femmes différentes.
Pique de naissance vers Novembre-Décembre, soit neuf mois après le carnaval.
A noter qu'on observe depuis la création de l'allocation parent isolé (API) dans les années 1970, une augmentation d'enfants nés sans père mais du même père et de la même mère
 
Religions
 
Quimbois.
Guide spirituel
Tout' Gadèd zafè ki ni: Voyant-exorcisant.
Marabout
Disciple spirituel:
Mofwasé
Soukougnan
 
Mentalités et mœurs
 
Pour le guadeloupéen de base, l'évolution se résume à avoir une plus grosse villa que son voisin ou une plus grosse voiture que son beau-frère, qu'il soit Rmiste ou fonctionnaire, ce qui compte c'est le paraître et le m'as tu vu?
Le makrélage, est véritablement encré dans la culture relationnelle du pays, que ce soit en famille, entre amis ou voisins, le makrélage a encore de beaux jours sous le ciel bleu nuageux de la Guadeloupe.
 
Economie
 
Soucieux de préserver l'économie de l'île, le guadeloupéen de base contribue à son essor en changeant de voiture tous les deux ans. De plus il adhère sans difficultés à de nombreux crédits , faisant l'impasse sur les denrées nécessaires à sa survie. Ensuite, en cas de perte d'emploi, le guadeloupéen de base est sponsorisé par une entreprise paritaire d'État, la CAF où il peut toucher son autre principal source de revenue le RMI, parallèlement à son autre activité la revente de pistache, de sorbet, de coco ou de cannabis.
 
Ressources : Apparemment les historiens et les géographes cherchent toujours
 
Flore
 
Pied coco
Pied corossol
Pied citron etc 'Enfin tout ce qui commence par pied'

 
 Faune

 
Zandoli
Lambi
Crabe
 Langouste
Mabouya
mangouste
 
Traditions
 
Punch
Champagne
 Les avis d'obsèques
 
Célébrités et personnalités guadeloupéenne
 
Ibo
 Toto
 Michaud
Clavier
 Madassamy
 sans oublier Boulogne et Damoiseau
 
  Villes
 
Capitale : Basse-Terre
Sous-capitales :
Pointe-à-Pitre,
 Bimaland, même ton slip n'est pas en sécurité (Baie-Mahault),
Zabymes city (la zone) tu peux pas toucher plus le fond
 
Il ne faut pas oublier Gonaïve City (baillif, vieux-habitants, bouillante etc...)
 (enfin toutes les villes où les haïtiens sont pratiquement en majorité et difficilement reconnaissable)
 
Gastronomie
 
Accras de morue
Boudin rouge, blanc
Rhum agricole
Madère
 Igname
Fruit à pain
KFC
Mac Donald
 Bokit
Chez le chinois
Banane jaune
Poyo é mori
 
Sports Nationaux
 
Loto, millionnaire, morpion.
Le PMU.
Le lancé de coutelas.
 Tir à l'arme de poing
Déclarer ses enfants à la CAF.
Faire la queue dans les administrations.
Grimper les mornes.
Aller à la poste tout les 15 du mois.
Le makrélage.
La makologie
la makrologie.
Fè timoun chak fwa ou pé
 
Universités
 
Campus universitaire : bod' lanmè(club med).
Formations proposées:
Licence pro CAF-Assedic-ANPE(spécialité : fè timoun pou l'état).
Licence pro maniement de couteau,machette,coutelas option: gachette facile.
Master en makrologie spécialité makologie.
Doctorat en makrélage, malparlance et médisance, option veillé zafè à moun.
Étudier l'historique du cinéma et de la vidéo avec mise en pratique immédiate «an nou touné on powno»
 
Lieux à visiter
 
La prison de Fonds Sarail
 La mangrove du Baillif
 Le zoo de Lauriscique
Le grand laboratoire chimique de lacours Zamia à Pointe-à-Pitre
 
 
Artistes
Franky Vincent « Alice ça glisse»
 Les Aiglons «Cuisse à poule»
 
hymnes national
«kèlèke soi boisson tu ma donné, donne moi du rhum pour l'arroser» ou encore mieux «papa nowèl di nou bwè rhum, bwè rhum, yinki la nowèl» en précisant qu'en Guadeloupe, c'est nwèl tou lé jou!
 
Monuments à voir
 
La Caf
La statue d'Ignace sur laquelle un blanc à été ligoté des heures
 Les amérindiens en pleine perte capillaire à petit-paris
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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 15:10
Guadeloupe : ces vérités
qui dérangent
Véronique Grousset LE FIGARO
21/02/2009 | Mise à jour : 20:25
| Commentaires 22 | 
Cocotiers et pneus enflammés, véhicules renversés, parpaings : depuis lundi dernier, les barrages érigés par les militants du LKP se sont multipliés pour couper les routes de Guadeloupe.
Cocotiers et pneus enflammés, véhicules renversés, parpaings : depuis lundi dernier, les barrages érigés par les militants du LKP se sont multipliés pour couper les routes de Guadeloupe. Crédits photo : (Sipa Press)

Après un mois de conflit, marqué par la violence et les surenchères des manifestants, la tonalité désormais raciale et politique du discours de leur leader, Elie Domota, commence à inquiéter les Guadeloupéens.

Un premier mort. Par balle. Dans la nuit de mardi à mercredi, un syndicaliste d'une cinquantaine d'années, Jacques Bino, a été mortellement touché au volant de sa voiture alors qu'il s'approchait d'un barrage tenu par des jeunes dans la cité Henri-IV, une zone sensible de Pointe-à-Pitre. Et trois policiers escortant les pompiers venus le secourir ont également été blessés, par des plombs provenant «vraisemblablement d'une arme de chasse». Après quatre semaines de conflit, la Guadeloupe basculait dans le drame.

Lundi matin, tout était encore à peu près calme. A part le fait, naturellement, qu'on ne pouvait plus du tout circuler dans l'île. Peu avant l'aube, les troupes du LKP (Liyannaj kont pwofitasyon - Collectif contre l'exploitation) avaient barré la plupart des routes. Pas seulement neuf d'entre elles, comme il a été indiqué, mais absolument tous les accès (rocades ou venelles) qu'il leur plaisait d'interdire : rien que dans une petite ville comme Le Gosier, nous avons compté six barrages, dont deux en feu.

Presque tous étaient environnés de débris de pare-brise et d'effets personnels (sacoches, photos, livres, chaussures...) éparpillés sur le bitume, qui témoignaient de la violence avec laquelle certains conducteurs avaient dû être « convaincus » du bien-fondé des thèses du LKP.

Cette organisation très bien réglée, de la part d'un collectif regroupant quelque 43 organisations syndicales ou culturelles dont la création ne date pourtant que d'un mois, apparaît sans faille, car copiée sur celle des comités de surveillance révolutionnaires cubains : au moins un groupe par commune, sinon par quartier, composé de militants connaissant parfaitement leur voisinage, ce qui leur permet de bloquer n'importe quelle route ou hôtel (avec des pneus, des parpaings arrachés aux trottoirs, un cocotier ou un véhicule renversé) sur un simple coup de téléphone, même en ne disposant que d'une vingtaine de volontaires, gamins de 12 ans compris.

Echauffés pendant des heures à écouter leurs meneurs

Les gendarmes ne pouvaient évidemment pas laisser faire, et les manifestants n'attendaient que cela. Certains l'ont joué « pacifiste », en levant bien haut les mains devant les caméras, pendant que, à l'arrière-plan, les autres continuaient à balancer sur les forces de l'ordre tout ce qui leur tombait sous la main : des pierres, le plus souvent, et jamais choisies parmi les plus légères. Une cinquantaine d'entre eux ont été interpellés, puis relâchés avant la nuit. Ce qui leur a permis de regagner très vite le palais de la Mutualité de Pointe-à-Pitre, où les militants et les sympathisants du LKP se retrouvent tous les soirs, depuis un mois, pour écouter leur leader Elie Domota (voir encadré) les haranguer, ou pour danser, chanter, dîner d'un colombo de poisson cuisiné sur place, et recevoir leurs consignes pour le lendemain.

Après avoir gagné Pointe-à-Pitre en Zodiac depuis Le Gosier, avec une poignée de touristes qui n'avaient pas d'autre solution pour tenter d'attraper leur avion, nous en avons vu arriver quelques-uns, tous accueillis en héros, et très pressés d'y retourner. Trois heures après la tombée de la nuit, vers 20 h 30, les choses sérieuses commençaient : brutalement plongés dans l'obscurité totale par une panne de courant généralisée, les coteaux du Gosier résonnaient de galopades et de cris, rompus de temps à autre par une détonation sourde, tandis qu'un hélicoptère ne cessait de tourner en tentant d'éclairer les recoins du faisceau de son projecteur. Au cœur de Pointe-à-Pitre, c'était pire : échauffés par des heures passées à écouter leurs meneurs répéter leur indignation face à la «violence arbitraire» dont ils se prétendaient victimes, les casseurs se déchaînaient. Pillages, incendies, affrontements directs avec les forces de l'ordre, gaz lacrymogènes, grenades assourdissantes. Et nouveaux barrages dans de nombreuses communes de l'île - sachant que la plupart de ceux érigés la veille n'avaient jamais été démantelés.

Le matin du mardi, on pouvait parler sans exagérer de climat insurrectionnel. L'aéroport, qui avait résisté jusque-là aux nombreuses tentatives de blocage des grévistes, était fermé.

Les touristes, regroupés dans les hôtels encore ouverts (la plupart du temps sans télévision, sans service de chambre, sans eau chaude et sans aucune possibilité d'en sortir), étaient exaspérés, parfois même paniqués. Elie Domota avait enfin obtenu ce qu'il désirait.

Dès la nuit du vendredi 13 février, lorsqu'il nous reçoit, il ne cache déjà plus, en effet, que les 200 euros d'augmentation pour tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le smic - ce fameux « point » qui fait officiellement blocage et dont «les médias nationaux font tant de cas» - ne sont pas sa priorité. Tout en estimant qu'aucune de ses 131 revendications n'a été satisfaite, il ne nous parle alors que de sa colère contre ce qui se passe en Guadeloupe, du point de vue racial, économique et culturel. «Ce que nous voulons, c'est que la France cesse de nous mépriser et nous fasse enfin confiance en rétablissant les droits légitimes des Noirs en tant que peuple majoritaire sur cette île», nous dit-il en insistant sur l'urgence d'un «rétablissement aussi rapide que possible d'un meilleur équilibre sociologique, professionnel et économique entre les différentes composantes, dont les Blancs, bien entendu- personne ne dit qu'ils ne sont pas Guadeloupéens - de la société guadeloupéenne». Les mots « indépendance » (honni par l'immense majorité des électeurs d'outre-mer) ou « révolution » (Haïti est très proche, et ne fait pas vraiment rêver) ne sont évidemment pas prononcés. Mais l'expression «libre droit des peuples à disposer d'eux-mêmes», si.

Un discours foncièrement politique, qui présente l'incontestable avantage de permettre à Elie Domota de sortir la tête haute de ce conflit, en s'assurant le soutien d'une partie non négligeable des Antillais, effectivement convaincus d'être «exploités et méprisés», non seulement par les Blancs en général, mais aussi par l'Etat français. Il est en effet sidérant de constater que beaucoup d'entre eux croient sincèrement qu'ils rapportent davantage à la métropole («en impôts, en taxes, et en consommation des surplus de l'Union européenne», ainsi que le proclame Elie Domota) qu'ils ne lui coûtent. Et qu'ils sont en revanche très peu nombreux à réaliser que les prix baisseraient d'eux-mêmes si les fonctionnaires (presque tous les militants du LKP le sont ; Elie Domota étant lui-même directeur-adjoint de l'ANPE) n'étaient pas payés 40 % de plus en Guadeloupe qu'en métropole. Ou si les élus des Antilles cessaient de défendre la défiscalisation, conçue au départ pour augmenter le nombre de logements, mais qui n'a fait que renchérir la valeur des terrains et le coût des travaux.

Le paiement des jours de grève est bien sûr exigé

Mais, en favorisant les émeutes, son unique carte vu la fin de non-recevoir qu'il n'a cessé d'opposer au secrétaire d'Etat Yves Jégo comme aux élus de l'île, Elie Domota fait un pari des plus risqués. Car les Guadeloupéens ont commencé de le lâcher et de s'en méfier depuis au moins trois semaines, dès qu'il est devenu évident que le combat du LKP n'était pas dirigé uniquement «contre la vie chère». La fermeture des stations-service et des commerces, l'impossibilité d'envoyer leurs enfants à l'école, les barrages et les menaces auxquels ils se heurtent sans arrêt lorsqu'ils tentent de se rendre à pied à leur travail, la peur qu'ils ont de perdre leur emploi (une angoisse qui n'épargne que les militants fonctionnaires du LKP, et d'autant plus que leurs dirigeants syndicaux ont d'ores et déjà prévenu que, «bien entendu», ils exigeraient le paiement des jours de grève), les exactions contre les rares commerçants qui refusent de s'incliner face aux intimidations dont ils sont quotidiennement victimes, l'exode des touristes (30 % d'occupation dans les hôtels, contre 70 % en cette période de l'année en temps normal), et les dépôts de bilan en chaîne (185 pour les quatre premières semaines du conflit), les avaient déjà considérablement détourné d'un mouvement qui n'a, de toute façon, jamais été majoritaire. La tonalité désormais raciale et politique du discours de Domota n'a fait que renforcer leurs craintes. Mais maintenant, avec les pillages et les affrontements, la coupe est pleine. Dès lundi, tous les Guadeloupéens que nous avons croisés ne disaient déjà plus «les grévistes» en parlant des militants du LKP, mais «les voyous». Un glissement sémantique qui équivaut à une condamnation dans une société qui déteste la violence, et qui n'a déjà que trop subi - toujours à son détriment - celle des gros bras de l'UGTG (Union générale des travailleurs de Guadeloupe).

Des cases en tôle avec «un veau au piquet»

Jusqu'à présent, toutes les grèves menées par ce syndicat, le plus important de l'île, dirigé depuis avril dernier par Elie Domota, n'ont en effet profité qu'à ceux qui ont déjà le plus : les dockers, payés 6 000 euros net par mois, les fonctionnaires, les employés des banques, les transporteurs. Et ce, tout en renforçant à chaque fois les monopoles, privilèges, rentes de situation et autres abus du droit et de la morale qui foisonnent de toute façon sur l'île. Car, quoi qu'en dise Elie Domota, les plus pauvres n'y ont jamais rien gagné. Les plus pauvres, c'est-à-dire 40 % de la population : tous ceux qui n'ont rien à faire de 200 euros de plus, puisqu'ils ne touchent pas de salaire, ni du gel des loyers puisqu'ils vivent dans des cases en tôle avec «un veau au piquet» (revendu cinq fois son prix d'achat après un an passé à brouter l'herbe saturée d'essence du bord des routes), en donnant ce qu'on appelle ici des «kou de main» (travail au noir). Et tous ceux qui souffrent aussi le plus de cette grève, avec l'explosion des prix que pratiquent les «lolos», ces petites épiceries locales que le LKP autorise à ouvrir et à s'approvisionner, mais qui abusent souvent de la situation. Comme quoi la «pwofitasyon» n'est pas toujours du côté des mêmes... Et cela aussi, les Guadeloupéens sont bien placés pour le savoir.

   
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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 14:27
La vie de nabab des dockers de Fort-de-France
 
Lu sur LExpansion.com
 
Ils contrôlent l'unique port de la Martinique et ont un salaire moyen de
6000 euros par mois.
 
Quel est le seul parking de la Martinique où l'on ne fait pas la différence
entre les voitures de la direction et celles des salariés ? Réponse : celui
du port de Fort-de-France. Si cette boutade fait sourire les Martiniquais,
c'est qu'elle a du vrai. Un simple coup d'œil au parking en question le
confirme d'ailleurs aisément : on dirait un showroom de 4X4 rutilants !
 
Rien d'étonnant à cela : les 130 dockers du port de Fort-de-France sont la
corporation la mieux payée de l'île. Leurs salaires, à la fois décriés et
enviés, sont en effet hors normes. Ils oscillent entre 4 000 et 9 000 euros
par mois pour 35 heures de travail par semaine. Soit nettement plus que le
salaire moyen d'un docker de la métropole (3 000 à 3 500 euros).
 
L'explication est très simple : les dockers contrôlent le poumon économique
de la Martinique. « En dehors de quelques produits agroalimentaires,
l'essentiel de ce qui est consommé sur l'île transite par le port de
Fort-de-France, le seul du département », souligne Charles Apanon, le
directeur de l'IEDOM en Martinique, la « banque centrale déléguée » à
l'outre-mer. Les dockers le savent et ils en usent et en abusent. Les
blocages quasi quotidiens de l'année 2003 ont certes disparu. Mais le
trafic n'est jamais à l'abri de mouvements intempestifs. En mars, les
portiqueurs ont débrayé pendant quinze jours pour demander une augmentation
de… 1 200 euros par mois ! Pourtant, leur salaire mensuel moyen avoisine
déjà 5 500 euros.
 
La tactique est payante. La rémunération des dockers a doublé depuis la fin
des années 90. « Comme la banane, le principal produit d'exportation du
port, est une denrée très périssable, les dockers ont un énorme pouvoir de
nuisance », insiste Jean-Charles Cren, président du syndicat des
manutentionnaires du port de Fort-de-France. Il leur suffit de croiser les
bras pendant quelques jours pour mettre en péril toute la filière bananière
qui fait vivre près d'un salarié martiniquais sur cinq. Résultat : les
revendications salariales des dockers sont sans limite et si on les refuse,
c'est le blocage assuré. Dans ce cas, c'est toute l'économie de l'île qui
est grippée au bout de quelques jours. Les organisations patronales sont
particulièrement inquiètes. « A cause de la surrémunération des dockers,
nous avons le port le plus cher du monde ! », insiste Patrick
Lecurieux-Durival, président du Medef martiniquais. Or, dit-il, « on ne
peut pas être en position de monopole et ne pas avoir de service minimum ».
 
 
Un discours auquel reste insensible José-Jean Baptiste, le patron des
dockers, surnommé « le dictateur ». Il a d'ailleurs été publiquement
dénoncé au printemps 2005 par un autre syndicaliste. Marc Pulvar (décédé),
le patron de la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais (CSTM,
gauche indépendantiste) n'a pas hésité à parler de la « mafia des dockers
», soulignant notamment qu'un tiers d'entre eux font partie de la même
famille élargie ; ils sont en effet recrutés parmi les enfants, les frères
ou les cousins.
 
Dès qu'un conflit se profile sur le port, les politiques restent muets. Au
nom de la préservation de la paix sociale, des augmentations de salaires
sont régulièrement accordées. « Mais quand on fait ça depuis 20 ans, on
arrive à des coûts de manutention surréalistes », s'inquiète Jean-Charles
Cren. Du coup, regrette-t-il, « 130 personnes vivent sur un petit nuage et
prennent l'île en otage ».
 
Yves-Michel Riols, envoyé spécial à Fort-de-France
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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 14:23
Guadeloupe: les chefs d'entreprises inquiets pour leur avenir

 Les chefs d'entreprise guadeloupéens, dont certains se disent exsangues à cause de la grève générale, s'inquiètent aussi de leur devenir s'ils devaient augmenter les salaires, même avec une compensation partielle de l'Etat.

Un commerçant du port de la Marina, qui se plaint comme d'autres d'avoir été contraint de fermer par le collectif LKP qui mène la mobilisation, va "devoir" licencier son seul employé.


Aucun secteur n'est épargné. Ainsi à la radio RCI, qui se revendique première radio de Guadeloupe loin devant sa concurrente RFO, les recettes de la régie publicitaire sont égales à zéro depuis un mois.

"Si le mouvement se poursuit au-delà de février, les huit employés se retrouveront au chômage technique", explique le rédacteur en chef adjoint Richard Garnier. Quant à un coup de pouce salarial, il risque selon lui, de "menacer l'équilibre financier" de l'entreprise, prospère jusque là.

Colette Koury, présidente de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de l'île pousse un cri d'alarme pour l'ensemble des très petites entreprises (TPE) de moins de 20 salariés, soit 45.000 emplois au total. "12.000 emplois vont disparaître dans les TPE à cause du blocage", assure-t-elle.

Et pour celles qui vont résister, déjà touchées par la crise économique mondiale, la part de l'augmentation des salaires qui leur incombera pourrait être fatale, pronostique Mme Koury. Concentrant une très grande part des salaires, elles sont en effet en première ligne pour le bonus de presque 200 euros que l'Etat veut mettre en place.

"La problématique de bas salaires reste donc entière", analyse Willy Angèle qui est à la tête du Medef pour qui 97% des entreprises guadeloupéennes ont aujourd'hui moins de 20 salariés.

Selon la CCI, il faut faire du sur-mesure, entreprise par entreprise, sinon des pans entiers de l'économie risquent d'en pâtir. Le collectif contre l'exploitation outrancière que conduit Elie Domota réclame une plus juste répartition des richesses. Mais même pour les entreprises aux reins solides, l'effort semble, à les entendre, des plus risqués.

Alix Huygues-Beaufond, guadeloupéenne d'origine, dirige 35 personnes dans deux sociétés, une de formation, l'autre spécialisée dans la sécurité.

Depuis deux semaines, son activité de formation est à l'arrêt faute d'élèves. Elle espère cependant pouvoir rattraper son manque à gagner en reportant certaines sessions. Ce sera plus compliqué dans son autre activité.

Mais dans les deux cas de figure, elle ne voit pas comment elle pourrait consentir une augmentation. "Dans la formation, explique-t-elle, mon principal client c'est l'Etat. J'ai négocié avec lui trois ans de contrat à un certain tarif. Acceptera-t-il de le revoir?", s'interroge-t-elle.

Quant au long terme, elle craint pour sa compétitivité si elle doit répercuter la hausse sur ses prix. Par anticipation, elle a déjà décidé de ne pas reconduire deux jeunes en CDD.

De toute façon, la question ne se posera plus si jamais la grève continue la semaine prochaine. "Je serai alors obligée de mettre tout le monde au chômage technique", explique Mme Huygues-Beaufond qui a mis près deux heures pour rejoindre son travail vendredi matin en raison des barrages.

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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 14:00
Un motard tué dans un accident lié à un barage
   
Un motard de 23 ans a trouvé la mort en heurtant dans la nuit de vendredi à samedi un barrage érigé au lieu-dit Blonval à Saint-François, sur la route reliant cette commune à Pointe-à-Pitre, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon les pompiers, "le motard, qui ne portait pas de casque, semble n'avoir pas vu le barrage et l'a heurté", a indiqué à l'AFP le colonel des pompiers Gilles Bazir. Il a précisé que le motard était décédé sur place. "Sa moto a glissé, heurté une autre partie du barrage et a pris feu", a ajouté M. Bazir.
Il s'agit, selon lui, d'un "accident de la circulation avec un motocycliste qui ne voit pas un obstacle et le heurte".
Le préfet de la Guadeloupe, Nicolas Desforges, a déclaré qu'il s'agissait "d'un accident de la circulation, à l'évidence".
"Le rapport de la gendarmerie me dit que +le barrage était tenu par des syndicalistes du mouvement LKP qui avaient quitté les lieux à l'arrivée des enquêteurs et que le conducteur n'était pas porteur de son casque de protection+", a ajouté le préfet.
M. Desforges a précisé que "des entreprises avaient été réquisitionnées par la préfecture pour enlever les barrages vendredi et qu'elles le seraient également samedi. Selon lui, "le maire de Saint-François avait fait installer une déviation", qui aurait dû permettre au motard d'éviter le portion de route où il a trouvé la mort.
Interrogé par l'AFP, le maire UMP de Saint-François, Laurent Bernier, a affirmé que "il n'y a pas de mort à deux vitesses", en se référant à celle du syndicaliste tué par balle dans la nuit de mardi à mercredi à Pointe-à-Pitre.
"C'est un accident lié à un barrage érigé lundi par des gens que je connais bien et à qui j'ai parlé", a affirmé M. Bernier. "J'ai même fait venir un tracto-pelle, mais comme il fallait éviter l'affrontement, les gendarmes m'ont demandé de renoncer à l'utiliser: j'ai mis en place une déviation", a-t-il poursuivi.
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22 février 2009 7 22 /02 /février /2009 13:59
La FFA veut profiter de la crise pour installer son pôle en Guadeloupe   
Le président de la Fédération française d'athlétisme, Bernard Amsalem, a estimé samedi à Liévin que la crise actuelle aux Antilles "peut aider" l'installation d'un pôle d'athlétisme en Guadeloupe.
"Subitement, il y a un intérêt pour les Antilles. J'espère que l'intérêt portera aussi sur les aspects culturels et sportifs et pas uniquement sur l'aspect économique, même s'il est primordial", a déclaré M. Amsalem.
Le président de la FFA estime qu'il faut "3 ou 4 millions d'euros pour effectuer les travaux de rénovation" sur le site des Abymes, choisi par la FFA il y a quelques années et ensuite "quelques centaines de milliers d'euros pour le fonctionnement".
"Il faut permettre aux athlètes guadeloupéens et antillais en général de rester chez eux pour leur éviter des problèmes d'adaptation en métropole et un taux de perte important", a-t-il ajouté.
Bernard Amsalem a rencontré il y a un mois le président de la Ligue, Camille Elisabeth, pour présenter un projet aux autorités locales et au ministère.
"J'espère que les événements vont faire avancer (ce dossier). Les activités sportives sont mis
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