Mes chers collègues,
Mesdames et messieurs les directeurs, cadres et agents de la
collectivité,
Mesdames et messieurs les représentants des medias,
Mesdames et messieurs,
Nos travaux se déroulent cet après midi dans un contexte
empreint d’émotion avec ce drame qui a bouleversé la
Guadeloupe tout entière : je veux parler de la disparition
tragique de Monsieur Loïc PETIT.
Pendant près de 30 ans, ce guadeloupéen de coeur aura été un
partenaire, attentif, efficace et passionné du combat pour faire
progresser le droit au logement.
Je veux donc, ici, au nom de chacun d’entre nous, et au nom
de notre collectivité, lui rendre hommage et dire que nous
ressentons sa mort comme une perte lourde pour le pays.
A sa famille, nous voulons dire notre solidarité émue dans
cette épreuve, et lui souhaiter beaucoup de force et de courage.
Aussi, je vous demande de bien vouloir observer une minute
de silence en hommage à Loïc PETIT qui est porté en terre au
moment même où se déroulent nos travaux.
Mes chers collègues,
Avant d’entrer dans le vif du sujet, vous me permettrez
également d’accueillir très officiellement et très
chaleureusement au sein de notre assemblée notre nouvelle
collègue, Madame Gerty DAN, conseillère générale de Baie
Mahault, élue en remplacement de Monsieur Ary CHALUS
devenu député de la Guadeloupe.
Ma chère Gerty, nous sommes très heureux de t’accueillir ici.
Je sais que nous pourrons compter sur ton dynamisme, ta
loyauté et ton engagement pour défendre les intérêts de Baie-
Mahault et prendre, à bras le corps, les grands dossiers du
pays.
Nous sommes donc fiers que notre assemblée, grâce a toi,
après Henriette SOLIGNAC, Chantal LERUS, Justine
BENIN, Marlène MIRACULEUX, Huguette NEBOT,
Marylène LEFORT et Brigitte JEAN, puisse faire un signe
aux femmes de Guadeloupe et à leur compétence, même si
nous mesurons bien tous les progrès qui restent à faire pour
nous rapprocher de la parité.
Sois donc la bienvenue chère collègue, les services de la
collectivité et en particulier mon cabinet sont à ton entière
disposition pour t’aider à faire tes premiers pas, des pas
gagnants, au sein du conseil général.
Je l’ai dit, mes chers collègues, Madame DAN est élue en
remplacement de notre collègue et ami Ary CHALUS qui
exerçait jusque là les fonctions de premier vice président de
notre assemblée avec le dynamisme et la pugnacité qui le
caractérisent et auquel je tiens à rendre hommage pour son
action à mes côtés au sein de notre assemblée depuis 2001.
Afin de pourvoir à son remplacement au poste de premier vice
président, j’ai l’honneur de vous proposer la candidature d’un
collègue qui a plus que fait ses preuves en tant que président
de la commission des affaires sociales et médico-sociales, puis
de la commission oeuvres et constructions scolaires, j’ai
nommé Jacques ANSELME.
Nous reconnaissons unanimement en lui un homme de grande
compétence, d’un dynamisme immuable, toujours disponible
pour défendre sur tous les fronts l’action du Conseil Général.
Et je sais qu’avec Jacques nous avons la garantie d’une
efficacité renforcée au service de nos concitoyens et de tous
ces enjeux qui convoquent notre engagement quotidien.
Si vous en êtes d’accord, nous procéderons également à la
désignation d’un autre élu pour occuper le poste de vice
président qui serait alors vacant.
Mes chers collègues,
Nos travaux se déroulent également dans le contexte d’une
actualité qui confronte notre collectivité à des questions
éminemment essentielles pour la santé des guadeloupéens,
pour l’avenir des productions locales, et pour l’avenir même
du pays.
Premier sujet d’une actualité brûlante : la question de
l’épandage aérien qui préoccupe nombre de nos compatriotes.
L’impact de ce dossier sur la santé, sur l’environnement, et sur
notre économie appelle de notre collectivité une voix à la fois
claire, forte et responsable.
Sur ce point je voudrais vous dire qu’il n’est pas à mes yeux
question d’opposer une Guadeloupe à une autre.
Il y a d’une part la santé de nos populations qu’il nous faut
absolument préserver car la vie n’a pas de prix !
Et il y a de l’autre, une production bananière, vitale pour notre
économie et porteuse de milliers d’emplois.
Je considère que la sagesse commande de rechercher les voies
et moyens de concilier ces deux impératifs.
Il s’agit d’oeuvrer à mobiliser des solutions alternatives qui ne
laissent subsister aucun doute sur la préservation de
l’environnement et de la santé des guadeloupéens, et dans
l’attente, d’appliquer le principe de précaution.
C’est pourquoi je souhaite saluer la position de sagesse des
groupements de producteurs de banane qui ont décidé de
suspendre tout épandage aérien en attendant la décision des
juridictions compétentes.
Mais je pense qu’il faut aller encore plus loin et trouver les
voies et moyens de véritablement rassurer les Guadeloupéens
sur le fait que les conditions de production sont pleinement
compatibles avec les impératifs de santé publique.
Nous aurons tout à l’heure l’occasion d’échanger sur cette
question fondamentale à la faveur de la présentation des
conclusions de notre intercommission environnementénergies-
développement agricole co-présidée par nos
collègues Ferdy LOUISY et Jean-Marie HUBERT.
Quoiqu’il en soit, ce dossier pose dans toute sa vérité la
question de la capacité des acteurs locaux à influencer les
décisions qui impactent directement leurs territoires et la vie
de leurs seuls habitants.
Et dans le même ordre d’idées, la question de l’eau constitue
un autre sujet de tension sur lequel l’ensemble des
collectivités de Guadeloupe doit maintenant progresser en
mettant en oeuvre avec humilité, responsabilité, et sens de la
solidarité les décisions qui font d’ores et déjà consensus.
C’est le sens de la table ronde que nous avons initiée le mois
dernier avec l’ensemble des acteurs concernés et qui a
confirmé des engagements forts auxquels il appartient
désormais à chaque collectivité de donner vie afin d’aboutir à
moyen terme à la création d’une structure unique de gestion de
l’eau potable en Guadeloupe.
Le conseil général pour sa part, tiendra ses engagements, qu’il
s’agisse de l’appui financier et logistique apporté au Syndicat
Mixte du Nord Grande Terre afin de gérer l’urgence de la
pénurie d’eau dans la zone, ou encore de la décision de lancer
une étude sur le prix unique de l’eau en Guadeloupe.
Le Président délégué de l’office de l’eau de la Guadeloupe,
notre collègue Marcel SIGISCAR nous présentera à cet égard
un rapport d’information qui confirmera notre volonté de
contribuer à améliorer les réponses en terme de coût, de
qualité, et de régularité dans la distribution de l’eau sur
l’ensemble de notre territoire.
Autre question fondamentale qui sollicite notre mobilisation
mes chers collègues, celle du traitement des déchets.
Nous procéderons tout à l’heure à l’audition du Président du
SICTOM, Michel RINCON, qui nous présentera le projet
alternatif de plateforme de traitement des déchets ménagers.
Cette audition sera l’occasion pour notre collectivité de
réaffirmer sa volonté qu’une solution pérenne soit dégagée
afin de tenir compte des urgences opérationnelles, de santé et
de performance locale en matière environnementale.
Cette solution pérenne, c’est celle d’un compromis négocié
dans l’intérêt du pays, qui garantisse le service auquel les
guadeloupéens ont droit, et en même temps préserve la
capacité du SICTOM, tout autant que celle des autres
opérateurs, à poursuivre de manière durable leur activité au
service des collectivités communales de Guadeloupe.
Et c’est dans cet état d’esprit que je vous soumettrai la
décision de procéder à la révision du PDEDMA
conformément aux conclusions de la commission de suivi du
Plan qui s’est tenue au début de ce mois.
Vous mesurez mes chers collègues toute la complexité et la
sensibilité politique des sujets que je viens d’évoquer
La santé publique, la préservation de l’environnement, la
gestion des déchets et la maitrise de la ressource en eau
constituent des problématiques sur lesquelles nous devons
plus que jamais nous mobiliser en raison de leur impact sur le
quotidien des guadeloupéens.
En cela, elles questionnent également la capacité de nos
institutions, dans leur organisation actuelle, à être pleinement
efficaces au service de nos concitoyens et de notre ambition
pour le pays.
A ce propos, le discours prononcé par le Président de la
République en clôture des Etats Généraux de la Démocratie
Territoriale est venu consacrer le principe d’une plus grande
autonomie des territoires.
Cette nouvelle donne ouvre désormais le bénéfice à toutes les
régions de France du pouvoir d’adaptation des lois et du
transfert aux collectivités de nouvelles compétences,
notamment certaines compétences opérationnelles jusqu’ici
exercées ou partagées avec l’Etat.
Dans le droit fil des travaux conduits par le comité de pilotage
du projet guadeloupéen dans l’ensemble des communes de
l’archipel, je considère que c’est à la Guadeloupe qu’il
appartient désormais de définir clairement la façon dont elle
voudrait articuler ces nouveaux pouvoirs à la faveur d’un
mode de gouvernance renouvelé!
C’est pourquoi, en ma qualité de Président du Conseil
Général, j’ai adressé la semaine dernière un courrier à la
Présidente du Conseil Régional afin de solliciter la réunion du
Comité Guadeloupéen de Projet puis du Congrès des élus
départementaux et régionaux avant la fin de l’année.
Mes chers collègues, j’en viens à présent à l’examen du point
principal de notre 4ème séance plénière de l’année, notre
Décision modificative.
Il s’agit en l’occurrence, sur la base de l’état et des prévisions
de consommation d’ici à fin 2012, de procéder aux
ajustements de crédits qui nous permettront de renforcer la
capacité d’action de notre collectivité dans plusieurs
domaines prioritaires.
Première priorité mes chers collègues, dégager des moyens
pour accompagner les guadeloupéens les plus démunis,
avec 11,2 M€ de crédits nouveaux proposés pour le Revenu
de Solidarité Active.
Par ailleurs, une enveloppe de 400 000 euros est prévue
pour les chantiers d’insertion.
Il s’agit pour la Collectivité d’accompagner les communes et
structures associatives à l’origine de ce type de projet autant
que possible afin d’accroitre l’offre d’activité pour les
bénéficiaires du RSA.
En outre, 255 000 euros sont budgétés dans le cadre de la
convention avec la Mission locale pour l’accompagnement
des jeunes bénéficiaires du RSA
Deuxième priorité, mes chers collègues, notre politique en
matière d’accompagnement des personnes âgées, pour laquelle
je vous propose d’inscrire 3 M€ afin d’accompagner le
Centre gérontologique du Raizet dans son projet de
reconstruction, et porter ainsi le montant total qui sera versé
à l’établissement en 2012 à 5,8 M€, sur une participation
globale de 21,6 M€.
Enfin troisième priorité qui figure au rang des inscriptions
budgétaires les plus importantes de cette Décision
Modificative : 1M€ au titre des grosses réparations dans les
collèges afin d’achever notre programme 2012.
Vous l’aurez compris mes chers collègues, les choix de
renforcement de la capacité financière de notre collectivité,
soumis à votre examen, sont évidemment à mettre en lien
avec les éléments de conjoncture ou d’actualité auxquels nous
sommes confrontés.
Il nous faut désormais faire plus avec moins de moyens dans
une conjoncture économique qui montre statistiquement des
signes de reprise, mais qui pour l’instant n’impacte pas
suffisamment l’emploi et la situation sociale qui eux
continuent de se dégrader.
Nous sommes de ce fait confrontés dans le champ de l’action
sociale et de l’insertion, à des charges de plus en plus lourdes,
toujours très partiellement compensées.
Il en est ainsi du RSA dont le coût de l’allocation explose et
induit l’aggravation du coût de l’effort d’insertion, s’agissant
d’une mesure qui concerne près de deux guadeloupéens sur
10.
Et c’est d’ailleurs pour tenir compte du rythme de croissance
de ce poste qui pourrait très rapidement mettre à mal
l’équilibre même du budget de la Collectivité, que j’ai adressé
au Premier Ministre une demande de révision des niveaux de
compensation de cette dépense dont le reste à charge cumulé
pour le Département depuis 2004 est de 130 M€ dont environ
30 M€ pour la seule année 2012.
Vous le voyez mes chers collègues, les questions qui sont
inscrites à l’ordre du jour de nos travaux sont toutes
particulièrement importantes.
Importantes, parce que nous sommes comptables du
développement de la Guadeloupe.
Importantes, parce que nous sommes responsables de la bonne
gestion du Conseil Général.
Importantes, tout simplement parce que nous sommes
redevables de la confiance que nous a accordée le peuple.
Sur toutes ces délicates questions, je vous propose de
continuer à faire front au service des guadeloupéens, avec
détermination, dans l’écoute et la solidarité, et par dessus tout
en faisant preuve de courage politique.
C’est à mes yeux la seule manière de construire un chemin
d’espoir et d’avancées concrètes pour la Guadeloupe
Je vous remercie de votre attention et vous invite sans plus
tarder à commencer nos travaux.