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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 20:37

INDISCRETIONS
Cosette
Cosette Oualli, le boss de Fashion Forest, à Jarry, magasin de prêt à porter de marque — italienne essentiellement — pour hommes et femmes, a eu l'idée géniale de faire éditer à trois cents exemplaires un collector. Il s'agit d'un calendrier pour lesquels ont posé, devant l'objectif du photographe Eric Corbel, des personnalités du monde de la culture et des médias.
Après le fameux calendrier Pirelli, le calendrier Fashion Forest. Le must !..

Amédée
Amédée Adelaïde, président du Mouvement des libertés républicaines, commente le récent Congrès des élus : « A entendre ces élus, il faut 65 élus au lieu de 43, parce que c’est difficile de passer de 81 à 43, la Martinique en a 62 et la Guadeloupe est plus grande avec ses dépendances. Quarante trois élus, selon eux, ça ne suffit pas pour faire tout le travail de représentation des collectivités... L’un de ces grands élus locaux de la Guadeloupe, interrogé sur une radio locale au sujet du non-cumul des mandats et sur la proposition "un homme, un mandat" a déclaré qu’il était contre parce que depuis qu’il était devenu maire, il s’était mis en congé de son employeur et que n’arrivant pas à survivre avec son seul mandat de maire, c’est un second mandat de conseiller général qui lui permettait de boucler ses fins de mois. » Et oui, mon cher Amédée, à la gamelle !

Victorin
Victorin Lurel s'insurge après la nouvelle hausse du prix des hydrocarbures à la pompe et en bouteilles : « Le nouveau système de fixation des prix mis en œuvre n’a toujours pas fait les preuves de son efficacité et demeure toujours aussi opaque. Depuis sa mise en vigueur en novembre 2010 jusqu’à ce mois de janvier 2011, nous avons assisté principalement à des ajustements à la hausse des prix du carburant. De plus, cette annonce s’est faite sans réunion de l’observatoire des prix qui se présente comme une caisse d’enregistrement des décisions de la SARA ».

Patrick
Patrick Karam, délégué interministériel à l'Egalité des chances des Français d'Outre-mer, est à la peine depuis la nomination, la promotion puis la reconduction de Marie-Luce Penchard. Il n'a plus accès aux salles de réunion de la rue Oudinot où il squatte quelques pièces du ministère de l'Outre-mer. « On m'a quand même laissé une connection internet après m'avoir enlevé mon attaché de presse... », se plaint-il. Et pourtant, il s'accroche !

Marie-Luce
Rigueur oblige, la carte d'invitation aux vœux de Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'Outre-mer, est des plus spartiate. Une inscription toute simple en écriture cursive. Elle aussi, comme M. Karam, subit les rigueur de la réduction budgétaires à laquelle sont astreints les ministères en ce début d'année ! A noter que Mme Penchard est un ministre vertueux qui a accepté sans broncher qu'on rogne (un peu) dans son budget sans pousser de hauts cris. Comme le rappelait le président de la République dans son discours de dimanche dernier, à Petit-Bourg, « quand l’État — comme c’est le cas aujourd’hui — doit faire des efforts pour réduire ses déficits, vous y participez au même titre que n'importe quel autre territoire de la République dans cette période compliquée. Là encore, c’est une question de responsabilité. » Compris !
André-Jean VIDAL

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 20:36

INDISCRETIONS
Jacques
Jacques Gillot, président du conseil général, présentait ses vœux à la presse, mercredi, à la résidence départementale du Gosier. Dans ce qui était avant la décentralisation la résidence de week-end du gouver... pardon, du préfet, M. Gillot a accueilli les journalistes dans les fastes du grand salon. Dommage qu'au fil des ans le système de ventilation original — d'énormes éventails oscillant suspendus au plafond — ne fonctionne plus guère !

Jacques 2
La case du gouverneur a changé de look. Les boiseries ont été conservées, les pièces sont disposées à peu près comme auparavant, mais les vitrines des petits salons ont été vidées des livres mièvres genre Contesse de Ségur et Au plaisir des âmes galantes... On se demande qui pouvait lire cela ? Jacques ? Bof ! Dominique ? Bof ! Marcellin ?.. Vaut peut-être mieux ne pas savoir...

Jacques 3
La résidence départementale, c'est la case à Jako. Il fait ce qu'il veut. Mais, dans la grande salle de réception, on frémit devant l'affligeant des vitrines. Leur contenu : un ballon de rugby à moitié dégonflé, de vieilles plaques en simili cuivre rappelant des exploits sportifs en section, etc. Pas de très bon goût, Monsieur le président !

Victorin
Peut pas s'en empêcher ! Victorin Lurel, auquel le jeune Cédric Cornet, conseiller régional en déshérence, a posé une question lors du débat sur la jeunesse au conseil régional, l'a taclé. Proprement. Allons président, du haut de votre expérience, ayez un peu de compassion pour ce jeune élu ! Ayez le pardon des offenses. Dieu vous le rendra...

Jean
Discret comme à son habitude, Jean Bardail, conseiller général de Morne-à-l'Eau, faisait partie du groupe d'élus qui entouraient Jacques Gillot à table, face aux journalistes. Discret mais l'élégance même. Il mériterait d'intégrer les pages mode du magazine masculin Tendance.
André-Jean VIDAL

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 22:31

INDISCRETIONS
Laurent
Jacques Gillot, faisant ses vœux à la presse était flanqué de Jean-Marie Hubert, du groupe Gauche alternative, Jacques Bangou, PPDG, Félix Desplan et Max Mathiasion, PS.
« La droite aussi était invitée, mais Laurent Bernier m'a fait savoir qu'il était bloqué à Ffrench (Sainte-Anne). Belle excuse, ami Laurent ! Invitée comme toi, Yvelise Boisset, journaliste vedette de Canal 10, est arrivé à 14 heures sonnées !..

Eddy
Incisif, Eddy Nedel, de Guadeloupe Première, a lancé au président Gillot : « Est-ce parce que c'est le début d'une année électorale que l'entrée est une soupe à Congo ? »

Jacques
L'évocation du passage de Nicolas Sarkozy a suscité ce commentaire de Jacques Gillot : « Son discours est un très bon discours de président. Quelle révolution ? La seule chose importante dite est que si les élus sont en carence, le préfet prendre la place. Il n'a rien dit sur la jeunesse, sur la violence... », a-t-il déploré.

Jacques 2
Titillé sur le projet guadeloupéen pour lequel les élus avaient demandé que des contributions leur soient adressées, Jacques Gillot a regretté : « Les agriculteurs, les handicapés, les intellectuels non plus n'ont rien donné... » En fait, ce débat élitiste reflète-t-il réellement les préoccupations des Guadeloupéens ? Sûrement pas plus que les Etats généraux dont les ateliers avaient été confiés à la bourgeoisie locale...

Jean-Marie
Jean-Marie Hubert, du groupe Gauche alternative (UPLG, PCG et autres indépendantistes), a dit qu'il aimerait une enquête d'opinion pour savoir ce que les Guadeloupéens pensent du Congrès des élus... Bah, Monsieur le conseiller général, il suffit de vous connecter sur franceantilles.fr !

X
« Autour de cette table, nous sommes 60% pour l'article 74 ! » Quel élu a dit cela lors du déjeuner offert à la presse par Jacques Gillot ? Ah zut, la réponse est dans la phrase précédente et j'ai oublié ma gomme !

Jacques 3
« Je ne cultive pas la fan'tchoumania ! », a dit Jacques Gillot pour caractériser son attitude depuis qu'il fait de la politique. Il a dit comment il s'entend bien avec Victorin Lurel (M. Gillot n'oublie jamais que la majorité de ceux qui l'ont élu président sont encartés au PS tout comme M. Lurel), précisé qu'il serait candidat président. Les journalistes ont suscité de Félix Desplan (PS) la garantie qu'il ne se présenterait pas contre lui. Tout semblait bien téléphoné !

Eric
Taquin, Eric Rayapin, journaliste de Guadeloupe Première, a voulu savoir si Jean-Marie Hubert tait toujours indépendantiste. Celui-ci aurait bien voulu répondre... que oui, M. Hubert ayant la conviction bien ancrée, mais le président Gillot qui cultive l'image d'un homme de consensus a préféré que son commensal ne réponde pas... Eric s'en amuse encore !

Jacques 4
« Les méthodes de Toto ne sont pas celles de Jako », a dit le Dr Gillot. « Oui, Gillot se contorsionne moins... », a souligné en sourdine un des journalistes, cependant entendu par un confrère qui l'a écrit... dans cette colonne.

Jacques
Qui a dit que le Dr Bangou n'était pas un tueur en politique ? « Mon souhait, c'est de remporter les trois sièges à Pointe-à-Pitre pour mon parti. » « Même celui de Brédent ? », a demandé M. Hubert, faisant référence au beau-frère du précédent. « Celui de Brédent aussi ! », a confirmé Jacques Bangou.
André-Jean VIDAL

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 01:39

INDISCRETIONS
Nicolas
C'est une véritable gifle qu'a infligée Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux à l'Outre-mer, aux élus de Guadeloupe. Quand il a dit que le préfet se substituerait aux élus dans deux domaines, celui des déchets et celui des transports, c'est parce que dans ces deux domaines, à moins que les élus se secouent rapidement, le préfet prendra la main, le Gouvernement français n'ayant aucune envie de payer à la Communauté européenne 40 millions d'amende pour ne pas avoir commencé des travaux dans les décharges pour lesquels la Guadeloupe s'est vue créditer de fonds européens (60 millions pour la seule Gabarre).

René
Coup de chapeau à René Noël. René Noël est président de l'Association des maires de Guadeloupe parce qu'il est maire de La désirade. Le successeur d'Emmanuel Robin — qui aime les ânes, mais ne pas y voir malice ! — s'est montré particulièrement soucieux, depuis sa prise de fonction, de protection de l'environnement. Le tri sélectif, chez lui, ça marche bien. l'enlèvement des ordures ménagères aussi. Tous ces déchets sont régulièrement embarqués par barge vers le continent. Un spécialiste dit que la commune de La désirade est « vertueuse en matière d'environnement ». Un beau compliment !

René 2
René Noël, président de l'Association des maires de Guadeloupe, reste impuissant dès lors qu'il s'agit de mobiliser les maires de l'archipel en matière de gestion de déchets. Le tri sélectif fonctionne dans de rares communes — souvent on met des conteneurs distincts (plastiques, verres, etc.) dans les sections mais ils ne sont pas vidés... — et les décharges ne sont pas équipées pour passer le contrôle des autorités. C'est que M. Noël a à faire à forte partie quand il a devant lui Eric Jalton, puissant maire des Abymes, qui a la mainmise sur la décharge de la Gabarre et se montre rétif à un grand syndicat regroupant toutes les communes de l'île.

Philippe
Philippe Bavarday, président du collectif des îles du Sud de la Guadeloupe, vient de remporter une belle victoire. Jusqu'à présent, pour voyager à prix réduit (29 euros au lieu de 35), les résidents des dépendances (Marie-Galante, Les Saintes, La Désirade) devaient impérativement acheter leurs billets aller-retour auprès des armateurs, mais uniquement dans ces îles. Désormais, la Région autorise ces résidents à acheter, sur présentation de justificatifs, leurs billets à prix réduit n'importe où sur le territoire de la Guadeloupe. Bravo Philippe !

Daniel
En décembre, M. Bockel avait constaté la vétusté de la maison d'arrêt de Basse-Terre, concentrant tous les maux de notre système carcéral. Où en est le projet de réhabilitation, évoqué à cette occasion ?, a demandé Daniel Marsin, sénateur. « La prison de Basse-Terre est située dans un ancien couvent. Sa vétusté justifie une priorité pour la Guadeloupe. Au vu de l'étude transmise à ce sujet au ministre, la maison d'arrêt sera démolie et reconstruite sur place avec une capacité passant de 130 places à 180. Les premiers bâtiments doivent être ouverts en 2015 », a assuré hier Jeannette Bougrab, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, chargée de la jeunesse et de la vie associative, qui remplaçait M. Mercier, garde des Sceaux.
André-Jean VIDAL

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 01:38

RENCONTRE
Pierre Bonnot, ingénieur
« Une génération pour reconstruire Haïti »

Pierre Bonnot, qui a dirigé Route de Guadeloupe pendant deux ans, vient d'intégrer la Banque mondiale.
Il devra gérer pour le compte de celle-ci la reconstruction d'un pays : Haïti.

Vous vous êtes très vite intéressé à Haïti...
Oui, ma première mission en Haïti date de 1997. De cette date à 2001, j'ai donné des cours d'ingénierie routière à l'institut de coopération franco-caraïbes pour des ingénieurs et techniciens haïtiens. En 2005, j'ai été missionné pour une expertise technique pour le compte de la Banque mondiale. Après le séisme de 2010, j'ai fait partie de la première mission sur le terrain pour évaluer les dégâts et les besoins immédiats.

Qu'avez-vous trouvé là-bas après le séisme ?
Le chaos. Port-au-Prince ravagée. Des gens en détresse. Des difficultés de circulation, plus du tout d'eau et d'électricité, des centaines de milliers d'habitations endommagées, un Etat à reconstruire.

Vous avez mis en place un audit de la situation à Port-au-Prince pour évaluer les dégâts matériels.
Oui, nous avons formé deux cents ingénieurs haïtiens pour qu'ils expertisent chaque bâtiment de la capitale. Ils en ont recensé environ 400 000 qu'ils ont visités, expertisés minutieusement. Ils faisaient, chaque jour, de 3 à 4 000 expertises !

« 130 000 bâtiments endommagés »

Une évaluation de ces dégâts ?
Il y a 130 000 bâtiments qui sont affectés, ce fait la moitié des bâtiments de Guadeloupe, dont 25% qui sont à détruire ou détruits. 75 à 80 000 bâtiments sont à réparer ou à reconstruire.

Va-t-on déplacer la capitale comme certains l'ont souhaité ?
Non, la capitale va rester où elle est mais il faudra reconstruire certains quartiers très touchés ailleurs. C'est le moment de rééquilibrer le territoire vers la province.

Qu'est-ce qui a été fait en un an ?
Beaucoup plus de choses que ce que l'on dit ! Il y a eu un travail d'urgence qui était celui de stabiliser la population. Il y a 1,5 million de personnes affectées ou déplacées. Il faut s'occuper d'eux, ce qui n'est pas simple. Reste la reconstruction...

Comment celle-ci va-t-elle se faire ? Des barres style Mortenol ?
Les Haïtiens seraient heureux d'avoir de telles structures, aux normes. Non, il va falloir faire en fonction des besoins, des zones. Pour reconstruire des logements, il est prévu une somme d'environ 10 milliards de dollars. C'est ce qui a été promis par les pays riches. Or, pour construire 80 000 logements, ce qu'il faudrait rapidement, c'est 20 milliards de dollars !

Dans un pays ravagé, sans institutions établies ?
Il y a une réelle volonté de bien faire. Là, rapidement, pour pouvoir commencer à reconstruire, il va falloir refaire un tissu économique : des usines, etc. Et puis mettre en place des outils financiers pour que les gens puissent emprunter et rembourser leurs prêts sur le long terme. La plupart des Haïtiens ont la capacité de rembourser. Mais, pour reconstruire, il faut aussi pouvoir fournir les services de base que sont l'eau, l'électricité, l'assainissement. Il faut les services de base, sinon tout ce qui est entrepris n'aura pas servi à grand-chose.

Combien de temps faudra-t-il pour tout mettre en place et avoir tout cela ?
Le ministre des Travaux publics de la République d'Haïti s'est exprimé dans Le Nouvelliste cette semaine. Il dit que la reconstruction sera finie... dans un temps indéfini ! Moi, je pense une génération... au moins !
Propos recueillis par André-Jean VIDAL




Profil
Pierre Bonnot a 40 ans, c'est un ancien élève de l'Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (ENTPE).
Il vient d'être recruté par la banque mondiale au service qui s'occupe plus particulièrement de la zone Amérique latine/Caraïbes (45 pays) pour gérer le portefeuille d'affaires infrastructures en Haïti. En fait, il va gérer les dons des pays riches en faveur d'Haïti, soit environ 150 milliards de dollars immédiatement, 500 milliards de dollars dans l'avenir.
Pierre Bonnot quitte la Guadeloupe après quinze ans de présence.
En 1996, il est nommé en Guadeloupe, chargé de mission reconstruction après les passages dévastateurs des ouragans Luis et Marilyn. Responsable de la gestion du patrimoine, des ouvrages d'art, il supervise les 600 ponts de Guadeloupe. Responsable du parc de matériel et production de travaux de la DDE, il quitte ce service au bout de quatre ans pour celui de l'entretien des routes et grands travaux. C'est l'époque ou la DDE finissait la déviation de Petit-Bourg et celle de Beausoleil.
Il est directeur de Routes de Guadeloupe après la création, en 2008, d'un service commun qui fait suite à la loi de transfert de compétences à la région et au département des routes nationales et départementales (2004).

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 17:51

INDISCRETIONS
Nicolas
Quand Nicolas Sarkozy se déplace, la presse nationale est invitée à le suivre. A ses frais, fini le temps béni où le journaliste était transporté, logé à l'œil, à charge pour lui d'écrire un bon papier... Restrictions budgétaires oblige, désormais, la boite qui souhaite expédier son journaliste préféré, taillable et corvéable à merci doit payer son transport et souvent son hébergement. Cette fois-ci, il semble que les amateurs de vœuxs sous les cocotiers aient dûment versé 1 743 euros pour un vol aller-retour Paris-Pointe-à-Pitre via Fort-de-France. Quasiment le même prix que sur Air France ou Air Caraïbe... puisqu'il y a escale à Fort-de-France et non vol direct.

Nicolas 2
Nicolas Sarkozy, dans son discours de vœux, a taclé le traitement des déchets et le transport de personnes. Victorin Lurel et surtout Jacques Gillot ont eu les oreilles qui ont sifflé fort, fort. Les maires aussi. Le préfet, par contre, devra réunir toutes affaires cessantes son staff et décider Eric Jalton, maire des Abymes, de ne plus torpiller comme il l'a fait jusqu'à présent le syndicat qui devra rendre synergique le ramassage et le traitement des déchets. Quant au transport public de personnes, malgré tout ce qui a été fait par le conseil général ces dernières années... on a pas vraiment l'impression que quelque chose ait changé. Peut-être qu'avec les élections cantonales...

Victorin et Jacques
Pas très heureux après la visite du président Sarkozy, Victorin Lurel et Jacques Gillot. C'est qu'ils vont sans doute devoir se débrouiller avec... un référendum sur la réforme des institutions, à moins de se voir appliquer sèchement la réforme nationale. Que veulent-ils ? 65 conseillers territoriaux quand la réforme n'en prévoit que 43, un peu de proportionnelle alors que la réforme n'en prévoir pas. Et pour cause, il s'agit de faire bouger les lignes, pas de satisfaire les petits partis ni même les femmes. Les Guadeloupéens voteront-ils pour avoir 65 élus là où ils en ont 81 alors qu'il pourrait n'y en avoir que 43, d'où des économies importantes ?.. La question se posera.

Alex
Alex Lollia, vous connaissez ? Secrétaire général de la CTU, Alex Lollia est une figure emblématique du LKP de 2009. C'est lui qui, pendant que d'autres faisaient les beaux devant les journalistes de la presse nationale et donnaient de la voix comme des mariakis en mal de public, faisait le travail sur le terrain, en arpentant à pieds, suivi de son groupe de réflexion, les artères de   la zone industrielle de Jarry. Depuis, Alex qui a des problèmes cardiaques que toutes ces émotions n'ont sans doute pas arrangés s'est mis en retrait. Il donne cependant, jeudi, à 19 heures, une conférence sur un thème original : « La Guadeloupe piégée ? » C'est à la Casa del Tango, rue Alfred-Lumière prolongée, à Jarry.

Pierre
Pierre Bonnot, ingénieur de l'ex-DDE, directeur de Routes de Guadeloupe, l'organisme qui fédère les travaux sur le réseau routier de la Guadeloupe et des dépendances, quitte la Guadeloupe pour Washington où il travaillera pour la Banque mondiale. Il y sera chargé de l'aide à la reconstruction d'Haïti, dossier qu'il connaît particulièrement bien pour y avoir effectué plusieurs missions ces dernières années.

France
Les plus beaux yeux de la terre ! C'était il y a vingt ans. France Zobda, comédienne, chanteuse martiniquaise — Fais danser la poussière, Les Amants de l'ombre, La Promeneuse d'oiseaux, Léa Parker, Drôle de genre — était la coqueluche des photographes. Elle s'est maintenue dans le box office et poursuit une carrière qui doit beaucoup à son physique irréprochable. Elle sera la marraine de la 17e édition du FEMI. Le thème, cette année : « Le cinéma, … d’une Amérique à l’autre ».
André-Jean VIDAL

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 21:32

 
CAFE DEBAT SOCIAL CLUB      
organisé par Jacky Dahomay                                                                  
    
             Eléments pour le débat.
 
 
 
Si je fais un premier bilan des différentes discussions ayant surgi depuis l’ouverture de notre café/débat et surtout après les réflexions de Patrice Ganot, j’ose ici proposer ce qui  paraît –de mon strict point de vue, bien sûr- les éléments fondamentaux qui insistent dans nos interrogations. Cela peut constituer un cadre,  non définitif, pour tous ceux qui voudraient intervenir chez nous.
 
1- le premier point est d’ordre anthropologique et historique. Il s’agit de s’interroger sur la fondation du type de société qui se met en place avec les colonies esclavagistes à l’aube de la modernité européenne, c’est-à-dire aux XVII° et XVIII° siècles. En ce sens on ne peut faire l’économie de penser la nature de l’Etat absolutiste de l’époque. Ici, les spécialistes du XVII° siècle sont mobilisés. Si traditionnellement, le fondement du lien collectif est transcendant, de nature religieuse, à partir du pouvoir absolutiste, on assiste à une tentative de désinscription du théologico-politique habituel et à une recherche d’un fondement immanent quoique non encore désinscrit de la religiosité ancestrale. Cela n’est-il pas important pour saisir les problématiques nouvelles de cet Etat qui se fait esclavagiste et colonial, pour comprendre la politique poursuivie dans les colonies ? La question demeure posée. Au-delà des impératifs économiques de domination, quelle signification profonde donner à l’élaboration du Code Noir sous le régime de Colbert ? Quel rapport ce texte entretient-il avec les problématiques juridiques de l’époque ? Les historiens du droit pourraient nous éclairer là-dessus.
 
 
A partir de là, il faut analyser le type de société qui s’instaure dans les Amériques. Le terme de créole ou de créolisation est effectivement le plus approprié. Edouard Glissant en ce domaine est incontournable. Mais ne faut-il pas aller plus loin ? Cela ne nécessite-t-il pas une plus grande mobilisation de la philosophie et de l’anthropologie politiques ? Car cette fondation anthropologique originaire détermine notre culture créole donc a des incidences certaines sur notre présent quoique nous ne puissions nous enfermer dans un quelconque déterminisme historique. Ainsi, qu’est-ce qui fonde le lien de la nouvelle société mettant en rapport maîtres et esclaves ? N’y a-t-il pas là un mode de fondation original, inconnu jusqu’ici, de nature presque postmoderne ? La créolisation vaut pour le colon car il connaît une certaine  désinscription de l’ordre idéologique, social, religieux et politique, déterminant son être-au-monde. Dans la colonie, la politique perd tout fondement transcendant et est bornée à la pure raison calculatrice. Quant à l’esclave, la rupture est encore plus forte. Certes, il investit la religion chrétienne mais ce mode d’investissement est forcément différent de ses propres traditions mythologiques ou religieuses qui déterminaient pour lui l’être-ensemble. D’abord, il subit ce que Glissant nomme le transbord, l’arrachement horrible à sa société d’origine et dans l’espace violent de l’habitation esclavagiste, il fait  l’expérience douloureuse, au plan symbolique, de la perte des repères culturels qui instituaient son monde. Marc Richir dans Du sublime en politique, en s’inspirant de Kant nomme, (mais dans d’autres circonstances) ce genre d’expérience le « sublime ». Quand sous le ciel étoilé nous éprouvons la perte de toute institution symbolique de la société, quand nous sommes renvoyés brutalement à notre être-pour-la-mort et éprouvons du même coup la condition humaine dans son universalité. On ne peut penser la créolisation du monde dans la Caraïbe sans cette dimension essentielle de violence originaire. Le livre de Laennec Hurbon sur la religion et le lien social apporte quelques éclaircissements mais dans une  optique quelque peu différente. Dans tous les cas, l’esclave, exclu de l’espace public et de l’espace politique, dans la structure de l’habitation, doit recréer du lien. Telle est l’origine fondamentale de ce que l’on pourrait appeler la culture créole. Mais ce lien ne peut viser le tout de la société, il demeure partiel, c’est-à-dire essentiellement familial et communautaire. Originairement donc, la culture créole, culture du déracinement et de la création ou de la survie dans le déracinement, entretient un lien particulier et difficile avec la chose politique. Nous pouvons espérer alors qu’historiens et anthropologues nous aident à éclaircir tous ces premiers éléments d’interrogation.
 
2- La période révolutionnaire et postrévolutionnaire en France produit une modification importante dans les colonies d’Amérique ce qui n’est pas tout à fait le cas pour les colonies anglaises de la caraïbe. Les deux abolitions de l’esclave, entrecoupées de l’épisode napoléonien, engendrent ici un repositionnement des masses quant à la question sociale et à la question politique. Il est vrai que dans la métropole aussi, la chute de la royauté et l’établissement de la république, le radicalisme politique français qui tranche avec les monarchies constitutionnelles et les empires en Europe, entraînent une spécificité de la question sociale qui n’a cessé d’interpeler Marx. (cf ; Les luttes de classes en France et Le 18 brumaire de Louis Bonaparte.) Si le XIX° siècle français est fortement travaillé par les luttes de classes, cela ne peut laisser indifférent les masses issues de l’esclavage dans les colonies d’Amérique. Mais la question sociale ici prend une tournure spécifique. En France, elle est le fait de nouveaux prolétaires issus de la paysannerie traditionnelle et concentrés dans les villes. Aux Antilles elle est un phénomène essentiellement rural qui se déroule surtout dans l’univers quasi concentrationnaire de la plantation. Dans la métropole, le libéralisme (que je prends ici dans un sens fort, libéralisme politique qui n’est pas forcément négatif) oblige l’Etat à traiter d’une nouvelle manière la population, ici, l’Etat, en raison même de sa nature coloniale, ne peut avoir les mêmes pratiques. Quant à la grande masse des travailleurs issus de l’esclavage, leur investissement dans la révolte sociale est différent, il est inséparable de la question de la reconnaissance des droits humains fondamentaux. Dans le même temps et dès 1848, les Noirs accèdent à la vie politique, ce qu’a analysé Jean-Pierre Sainton dans sa thèse : Les Nègres en politique. Mais comment appréhender plus profondément le rapport que les Guadeloupéens et les Martiniquais, dans leur immense majorité, entretiennent avec la chose politique eu égard au passé de la culture créole et de la situation inédite dans laquelle se trouve l’Etat colonial taraudé lui-même entre une aspiration républicaine et une tentation impériale ? Il me semble qu’il faut approfondir ce que certains historiens ont appelé le « républicanisme » des populations d’Outre-mer. Dans tous les cas, les luttes sociales qui sont aussi une lutte pour la reconnaissance ne pouvaient aboutir qu’à une logique intégrationniste comme s’il y avait une bonne France séparable de la France impérialiste. Mais s’inaugure aussi une tradition politique, elle aussi intégrationniste. La politique n’est jamais pensée comme pouvant être le lieu d’une fondation de la société, l’espace d’une réflexion sur le destin de nos pays. Sa seule dimension transcendantale est celle de l’intégration républicaine. Pour le reste, la politique politicienne s’enferme dans une problématique gestionnaire, utilitariste et opportuniste. Ces deux traditions, celle des luttes sociales et celle des pratiques politiques ne pouvaient aboutir qu’à une demande d’assimilation et à la loi de départementalisation de 1946 symbolisée, ce qui n’est pas rien, par Aimé Césaire. Jusqu’à cette date, il n’y a eu aucune revendication d’indépendance nationale de la part des leaders politiques et il faut vraiment relativiser le rôle d’un Valentino, ce qui me sépare peut-être de mon ami Jean-Pierre Sainton, lequel Valentino –et je rejoins Patrice Ganot sur ce point- me semble un opportuniste en politique quelles que soient les qualités qu’on ne peut lui dénier, notamment son engagement contre le pétainisme.
 
3- L’ère de la décolonisation n’a pas touché nos îles. Pourquoi ? Les mouvements indépendantistes ou autonomistes qui s’affermissent à partir des années 1960 intègrent la revendication d’identité culturelle exprimée de façon variée dans la littérature, notamment avec Césaire et Glissant. Or, la poétique césairienne n’avait jamais conduit le célèbre poète à une politique indépendantiste. C’est à peu près le cas chez Glissant. Paradoxalement, les mouvements indépendantistes semblent venir de l’extérieur, sous l’influence d’ intellectuels animés par  la problématique des luttes de libération nationale s’étant déroulées en Afrique et en Asie. Il y aura donc toujours une fracture entre les nationalismes antillais et les préoccupations réelles des masses antillaises. A un point tel que les mouvements indépendantistes ont à ce jour échoué et les peuples des Antilles-Guyane sont très frileux aujourd’hui quant au moindre changement statutaire. Il se pourrait que jamais n’ont été prises en compte, selon une analyse sérieuse ou approfondie, les différences fondamentales opposant les colonies d’Afrique et d’Asie avec les vieilles colonies d’Amérique. Ainsi, on peut noter que les colonies de la Caraïbe ayant accédé à l’indépendance ne l’ont pas obtenue suite à des luttes  de libération nationale, le nationalisme dans la Caraïbe ayant toujours été très faible. Haïti en est le premier exemple : on a eu affaire à une lutte antiesclavagiste débouchant de facto sur une indépendance. Ici, l’Etat a précédé la nation et jusqu’à ce jour cette dernière a du mal à naître. D’où la difficulté, aujourd’hui encore, qu’ont les élites politiques et intellectuelles haïtiennes de former un front uni de salut  national pour sortir leurs pays de son immense souffrance. Quant aux indépendances des îles anglaises elles sont le résultat de décisions administratives venant de l’Angleterre elle-même. Si l’idée de nation a toujours été faible dans nos régions, c’est sans doute  pour des raisons anthropologiques et historiques profondes qu’il faudrait mettre au jour si on veut penser des perspectives d’avenir dans le moment actuel. Pourquoi dans des sociétés issues de l’esclavage, l’idée forte de nation a-t-elle du mal à prendre ? Cela aussi mérite d’être pensé.
 
Néanmoins, les mouvements indépendantistes comme les problématiques littéraires de quête d’identité ont eu le mérite de lutter contre l’idéologie assimilationiste propre au républicanisme français. Tout se passe de nos jours comme si les Guadeloupéens en particulier veulent que l’on reconnaisse leur identité guadeloupéenne tout en désirant rester dans le cadre républicain français. Cette situation est-elle vraiment contradictoire, tragique ? Peut-on être authentiquement guadeloupéen tout en étant un citoyen français accompli ? La nation est-elle la seule solution politique à l’exigence d’identité ? En ces temps postmodernes et avec la mondialisation ne serions nous pas entrés dans une ère post-nationale et si, tel était le cas, nos pays n’auraient-ils pas été postmodernes avant la lettre ? Le concept de tout-monde peut-il nous éclairer ? Bref ,la Guadeloupe est-elle piégée ? J’attends avec impatience la conférence d’Alex Lollia du jeudi 13 janvier prochain. Remarquons toutefois que des écrivains comme Glissant et Chamoiseau tentent aujourd’hui de penser pour nos îles une autre forme de lien social que celui de la nation. Mais l’ontologie de Deleuze qui guide Glissant peut-elle nous aider à avancer en ce domaine ? J’en doute mais c’est là aussi matière à débats.
 
4- Le moment actuel est à la dépression en Guadeloupe (mais un peu partout dans le monde y compris dans l’hexagone). Les dernières élections ont fragilisé le LKP et une crise politique le traverse. Le lyannaj politique n’a pas été possible chez ses dirigeants. J’avais écrit au cours de l’année 2009 que les attaques répétées contre Lurel faisaient de celui-ci l’homme  politique fort de la Guadeloupe et préparaient sa victoire électorale. Ce qui fut fait. Le nationalisme de certains dirigeants du LKP les a conduits à des erreurs graves. Je me demande parfois si le nationalisme ne tétanise pas la pensée de certains intellectuels, s’il ne les rend pas bêtes. Je parle d’une forme de bêtise qui peut affecter des gens intelligents et qui les conduit à des actions produisant tout le contraire de la finalité souhaitée au départ. Ainsi, dans son journal Le Mophrasé, Frantz Succab avait publié un article très fort contre Lurel. Beaucoup de gens m’ont avoué que c’est après la lecture de cet article qu’ils sont allés voter le président de Région ! Mais au-delà des polémiques m’ayant opposé au LKP, je pense qu’il est nécessaire de saisir sa part de vérité historique. Mais cela ne peut se faire seul. Il faut un travail collectif lent et profond car c’est un moment important de notre histoire récente. J’émets une hypothèse provisoire : il se pourrait que le LKP ait conjugué une revendication sociale (au fond intégrationniste) avec une revendication identitaire (anti-assimilationiste certes mais intégrationniste tout de même). Le LKP a porté une longue tradition de luttes sociales issue de 1848 à son niveau d’achèvement. Achèvement au sens d’aboutissement ultime mais aussi comme limite ultime. Cela ne signifie pas que les luttes syndicales soient terminées (heureusement !) mais que la question sociale doit prendre un nouveau cours. Lurel est celui qui a conduit une longue tradition politique à un certain degré d’aboutissement. C’est-à-dire que là aussi, il y a achèvement, et que paradoxalement une problématique commune quoique obscure ou inconsciente, unit Lurel et le LKP et que c’est la vérité actuelle de la Guadeloupe Peut-être qu’en politique il faut faire aussi autre chose. Mais quoi ?
 
C’est ici qu’il est nécessaire de rentrer en nous-mêmes et de confronter nos points de vue afin de produire une intelligence collective de la situation et penser notre devenir. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai eu l’idée de créer ce café/débat avec l’aide précieuse de certains de mes amis (Harry Boucard, Jean-Pierre Sainton, Dany Ducosson, franck Bardinet, Tony Albina, Patrice Ganot,  Guy Lubeth et bien d’autres). Sans leur soutien actif un tel projet eût échoué.
 
6- Enfin un dernier point un plus personnel, la pensée étant inséparable d’une expérience subjective. J’ai été militant marxiste-léniniste et indépendantiste (internationaliste et non nationaliste)  et j’ai participé à la création de l’UTA, de l’UPG et de l’UGTG. Aujourd’hui je ne suis ni marxiste-léniniste ni nationaliste et l’indépendance ne me semble pas un mot d’ordre pertinent dans le moment actuel. Dans un ancien numéro de la revue Etudes guadeloupéennes dirigée à l’époque par feu Raoul Serva, j’ai donné dans un article les raisons de mon évolution philosophico-politique liée à une expérience concrète et parfois douloureuse. Aujourd’hui, je n’aurai pas écrit le même article même si ma position est sensiblement identique. Beaucoup ne comprennent pas mon aversion pour le nationalisme et que j’aie pu écrire que l’idéologie nationaliste est toujours, en dernière instance, une dialectique de l’extermination. Pourtant le XX° siècle l’a prouvé. (Voir à ce sujet le tome 3 du livre de Marcel Gauchet L’avènement de la démocratie.) On  peut ne pas partager toutes les idées de Marcel Gauchet mais j’adhère tout à fait à son point de vue lorsqu’il considère le nationalisme comme une tentative de réintroduction dans la modernité d’une quête pré-moderne du lien social, quête au fond religieuse de l’obsession de l’Un animant même des gens se disant athées. Le stalinisme participerait aussi de cette idéocratie. Stalinisme et marxisme-léninisme maoïste comme le nationalisme ont été l’horizon de pensée de l’AGEG et des dirigeants du mouvement national guadeloupéen. Je pense que ce fut comme une catastrophe intellectuelle ayant marqué les militants de ma génération malgré l’apport incontestable de ceux-ci dans la vie syndicale. Si le stalinisme, et le nationalisme ont triomphé respectivement en Russie, en Italie et en Allemagne, c’est sans doute aussi parce que dans ces pays l’Etat était face à la société sans la médiation d’une société civile conséquente, ce qui n’était pas le cas en Angleterre et en France malgré l’épisode de Vichy. En réalité, les Lumières anglaises et françaises ont joué un rôle important dès la fin du XVIII° siècle dans l’émergence d’une société civile dans ces pays. L’obsession religieuse de l’Un en politique est ce qui a produit des catastrophes, le mal  politique, en Europe. Mais la reprise de cette idéocratie dans le Tiers-monde, si elle a animé des luttes de libération nationale qui ont triomphé, est ce qui pourrait expliquer les impasses actuelles de beaucoup de ces pays anciennement colonisés. On pourrait se demander si le sionisme ne participe pas de la même idéologie.
 
Le LKP a connu des échecs parce que ses dirigeants (essentiellement des nationalistes et des marxiste-léninistes) n’ont pas été à la hauteur du mouvement qu’ils avaient pourtant eux-mêmes déclenché. Ce que Hegel nomme « la ruse de la raison ». En se prenant pour tout le peuple dans leur obsession du peuple-un, ils n’ont pas compris le peuple et sont passés à côté de leur propre cri. Le peuple ou une de ses parties a répondu en votant massivement Lurel. Entre l’Etat et le peuple en Guadeloupe et en Martinique, il n’y a pas rien. Le développement de l’instruction publique, celui des médias et des autres moyens de communication comme internet ont contribué à un certain développement d’une opinion et d’un espace publics, touts timides soient-ils. Il y a ici une tradition électorale qu’on le veuille ou non mais l’idéocratie marxiste-léniniste et nationaliste déteste le processus électoral. En intervenant dans l’enceinte du Conseil général pour interdire une réunion des élus guadeloupéens, le LKP commettait une erreur grave que nous avons eu raison de dénoncer fermement. C’était méconnaître toute l’histoire du Conseil général depuis 1848 et la tradition des élections dans notre pays. Il est facile de se moquer des élus. Mais ils sont les représentants de la société actuelle. Seule une évolution de la société civile pourra produire une autre pratique politique et surtout l’élaboration d’un projet de société susceptible d’entraîner l’adhésion du peuple.
 
Sortir de la vision unitariste du peuple, c’est accepter la division du social, sa diversité, c’est accroître la puissance de la société civile. Jamais le peuple ne sera un et heureusement d’ailleurs. Ce qu’il y avait de plus grand dans le mouvement déclenché par le LKP c’était précisément la forte mobilisation, comme une tentative inédite de repositionnement de la société civile. Ce repositionnement de la société civile est ce qui méritait d’être approfondi car il a aussi une portée internationale. Si je ne suis plus marxiste-léniniste je demeure opposé au capitalisme néolibéral dominant la planète à l’ère de la mondialisation. Or, ce qui est frappant, c’est la tétanie qui frappe les peuples, notamment en Europe, face à cette domination inacceptable. En France, les luttes sociales affichent leur impuissance. En ce sens le LKP a été aussi un espoir pour d’autres peuples du monde en ces temps de crise grave du capitalisme mondialisé.
 
Mais si on considère comme Marx que la superstructure est dominante, même en dernière instance pour parler comme Althusser, on rate l’importance de la société civile. Si on estime que le peuple est un et n’a pas besoin de médiations, on produit la même erreur. Gramsci, pourtant marxiste, s’est opposé à cette théorie marxiste car pour lui la superstructure est déterminante car étant le lieu où la société se réfléchit et peut se projeter dans le futur d’où le rôle qu’il attribue aux intellectuels. Ce qu’il y a de nouveau en ces temps postmodernes, c’est que le système de domination mondiale produit une modification de la subjectivité des citoyens donc une paralysie qui leur fait accepter l’inacceptable. Cela entraîne aussi un épuisement de la vie politique et syndicale. S’il y a une vérité du LKP c’est d’avoir montré indirectement la voie vers d’autres formes de mobilisation de la société civile, vérité à côté de laquelle il est passé.
 
En ce sens on pourrait dire que le moment actuel n’est plus celui de l’obsession statutaire qui fatigue la population mais bien celui du renforcement de la société civile, dans tous les domaines, surtout si la thèse avancée : moment d’achèvement de toute une tradition des luttes sociales comme aussi celui le la tradition de la vie politicienne, est pertinente. Mes propos ne sont que des hypothèses ou des interrogations qui me traversent, loin de  tout dogmatisme. Je dessine ici les cadres du débat et je suis ouvert à toute autre proposition. Que ceux qui veulent intervenir dans nos cycles de conférences le fassent savoir. On peut penser que l’heure est venue de rentrer en soi-même, de produire une distance avec soi-même, pour mieux nous repositionner comme acteurs de notre propre histoire. Les cafés-débats que nous organisons ne sont qu’une timide contribution à cet effort étant entendu que si la société guadeloupéenne doit bouger cela ne peut être le fait des seuls intellectuels. Si nous nous débarrassons des idéologies erronées du passé, il se pourrait que la Guadeloupe puisse connaître un développement de la production dans tous les domaines, intellectuel bien sûr, mais aussi concernant la production dans le domaine économique (Les interventions de Louis Thédore et d’Alex Bandou de l’UPG, lors d’un précédent café/débat ont été éclairantes), dans le domaine artistique et culturel au sens le plus large du terme car là aussi les productions sont paralysées aussi bien par l’ethnocentrisme occidental dominant les médias de la planète que par  l’idéologie identitariste délétère régnant chez nous .Je sens la Guadeloupe plus interrogative que les années précédentes. Pouvons-nous espérer dans un futur proche une Renaissance culturelle, une sorte de période des Lumières pour les Antilles ? Paroles optimistes pour saluer la nouvelle année. Cette année 2011 que je souhaite bonne à tous est pour moi la quarantième et dernière année d’enseignement. Si la santé le permet, je pourrai dans quelques mois être plus disponible pour être votre serviteur.
 
Rejoignez-nous donc au café/débat de la Casa del tango pour enrichir une réflexion collective et surtout, dans l’immédiat, venez écouter jeudi Alex Lollia.
 
                                                                                                                                                      Jacky Dahomay.
 
Remarque : certains parmi vous me demandent pourquoi j’organise des rencontres théoriques aussi sérieuses dans une Casa del tango, lieu réservé à la danse. L’explication est simple : passionné de tango sous le ciel étoilé quoique muet (expérience du sublime ?), j’ai soutenu Anne Amélie Céceille dans la création de ce lieu. Du même coup, je l’utilise aussi pour des activités culturelles diverses. Vous me dîtes que cette explication est trop simple, qu’il doit y avoir un lien inconscient entre le tango et mes activités intellectuelles, que je crois comme disait Nietzsche que le philosophe de l’avenir sera danseur, que je tangue ou tangotte aussi bien dans la rencontre des corps que dans ceux de l’esprit, que j’invente une manière postmoderne de pratique théorique en utilisant une danse née de la créolisation des Noirs et de Blancs du Rio de la Plata, danse ayant un succès certain dans la mondialisation actuelle ou dans le cadre du Tout monde de Glissant. Là je me tais et  ne peux que vous laisser dans le délire de vos imaginations.
 
 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 16:12

PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE
______
EMBARGO AU PRONONCÉ



DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Vœux à la France d’Outre-mer
Petit-Bourg (Guadeloupe) – Dimanche 9 janvier 2011



Mes chers compatriotes de la France d’Outre-mer,

Je suis particulièrement heureux de revenir sur cette terre de Guadeloupe que je connais bien. Avant toute chose, permettez-moi d’évoquer le drame qui vient d’endeuiller la France. J’ai appris hier, dans l’avion qui m’emmenait de Fort-de-France à Pointe-À-Pitre, l’assassinat de nos deux compatriotes au Niger. C’est la nation toute entière qui s’associe à la douleur des familles et des proches des victimes. C’est la nation toute entière qui condamne cet acte barbare et lâche. Ce crime odieux ne fait que renforcer notre détermination à lutter sans relâche contre le terrorisme.

Je veux également dire aux Guadeloupéens -- qui sont venus aujourd’hui si nombreux -- ma solidarité avec les familles des cinq victimes des inondations qui ont frappé votre île cette semaine. Je veux leur exprimer ma profonde sympathie en ce moment douloureux.

La dernière fois que je suis venu m'exprimer devant vous, c'était pendant les « états généraux de l'Outre mer », alors que nous étions en train de trouver les moyens de sortir, ensemble, d'une situation de blocage qui paralysait votre territoire. Je sais que vous avez été profondément meurtris par ces événements. La Guadeloupe, pendant ces semaines de tourmente, a eu peur de voir son destin basculer dans une direction que ses habitants ne souhaitaient pas.

La Guadeloupe est un territoire de tumultes, de fierté, de combats. C’est aussi un territoire où l’écrasante majorité de ceux qui y vivent est profondément respectueuse des institutions, attachée à son lien fort avec la République et désireuse de vivre en paix, comme partout ailleurs en France. Pendant toute cette période troublée, j’ai reçu un abondant courrier de Guadeloupe. J’ai été très attentif aux messages que vous m’avez adressés. J’ai compris votre inquiétude et votre souhait que soit restaurée l’autorité de l’État. J’ai entendu votre demande d’un Etat qui vous protège, un Etat qui vous accompagne dans le développement de votre territoire. Désormais, il faut de la stabilité, de l’apaisement en Guadeloupe.

Votre économie, déjà fragile, a subi les effets de la crise internationale. La crise sociale de 2009 a heurté de plein fouet votre territoire, démultipliant les effets négatifs de la crise économique. La société guadeloupéenne cherche à reconstruire ses repères, à retrouver le chemin de la confiance, du progrès, de la réconciliation. Les Guadeloupéens veulent se retrouver et restaurer l’image de la Guadeloupe que certains ont malheureusement abîmée. Je veux vous dire que l'État mettra la même force à trouver avec vous ce chemin, qu'il en met à lutter contre ceux qui souhaitent déstabiliser ce territoire, contester la légitimité de ses institutions démocratiques, et forcer le peuple à choisir un destin qu'il ne veut pas. 

Je souhaite le dire avec force aux Guadeloupéens : je ne laisserai personne proposer et décider de votre avenir sans votre consentement. Je n'ai, en la matière, qu'une seule certitude : la Guadeloupe c’est la France, et les Guadeloupéens veulent rester Français. Aussi longtemps que je serai Président de la République, rien ne sera fait qui puisse remettre en cause votre attachement à la République.

C'est d’ailleurs pour que les choses soient claires que j'ai souhaité venir présenter ici, en Guadeloupe, mes vœux à l'ensemble des Français d’Outre-mer.

*

Mes chers amis, l’année 2010 n’a pas été facile mais elle a été particulièrement riche pour nos Outre-mer :
-    accompagnement de la Martinique, de la Guyane et de Mayotte dans la modernisation de leurs institutions ;
-    engagement de la réforme électorale en Polynésie ;
-    tenue d’un Comité des signataires de l’Accord de Nouméa historique
-    renégociation des Accords de Matignon, à La Réunion, pour favoriser les grands projets d’infrastructure ;
-    mise en œuvre des décisions arrêtées dans le cadre du premier  Conseil interministériel de l’Outre-mer de l’histoire;
-    sortie des derniers textes d’application de la Loi pour le développement économique des Outre-mer ;
-    et tant d’autres réformes que je ne peux pas toutes énumérer, comme le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) sur l’ensemble de l’Outre-mer, par exemple.

Peu à peu, et grâce à notre action en commun, le visage de nos territoires est en train de changer. Marie-Luce PENCHARD, Ministre chargée de l’outre-mer, y a beaucoup contribué. Nous sortons progressivement d’une relation avec Paris qui était trop souvent fondée à la fois sur une certaine forme de paternalisme et un sentiment de culpabilité issu d’une histoire, de part et d’autre mal assumée.

Pour ma part, vous le savez, j'ai confiance en la France d’Outre-mer. Je connais les ressources de nos territoires, et les grandes capacités des Ultramarins. C'est pourquoi j'ai souhaité accompagner les Outre-mer dans la compétition mondiale, non pas en vous isolant d'un monde qui, tôt ou tard, aurait fini par vous rattraper, mais au contraire en vous permettant de valoriser vos atouts, de mettre en avant vos forces, d'utiliser tous vos talents. C’est la meilleure façon de vous protéger. La vieille idée d'un État qui pourrait ériger une cloison infranchissable entre les territoires Français d'Outre-mer et le reste du monde est une chimère. C'est une idée dangereuse qui maintient nos territoires dans un lien de dépendance à la métropole et qui, au bout du compte, ne rend service à personne. A force de trop vouloir vous préserver, de trop vous isoler, on avait fini par vous étouffer. J'ai souhaité rompre avec tout cela, même si la facilité aurait été de continuer à vous tenir le discours habituel, celui consistant à dire qu’on aime l’Outre-mer sans pour autant aller au fond des choses…

J'ai voulu créer un lien nouveau entre la métropole et ses Outre-mer, plus fort qu'auparavant parce que désormais fondé sur la confiance réciproque, et les responsabilités partagées. Il nous fallait sortir, je crois, de ce rapport de non-dit. Nous sommes désormais devenus des partenaires responsables, entretenant des relations fondées sur le respect. C'est un bouleversement historique, et c'est une grande fierté pour nous que d'avoir enclenché une telle dynamique.

Bien entendu, ce partenariat nouveau rend nos relations plus exigeantes qu’auparavant, du côté de l'État comme du côté des territoires d’Outre-mer. Vous pouvez compter, vous le savez, sur la solidarité de l’État quand vos territoires sont dans la difficulté. Et quand l’État - comme c’est le cas aujourd’hui - doit faire des efforts pour réduire ses déficits, vous y participez au même titre que n'importe quel autre territoire de la République dans cette période compliquée. Là encore, c’est une question de responsabilité. Il serait beaucoup plus confortable, pour moi, de dire «on ne touche pas à l’Outre-mer, on ne vous demande pas d’efforts ». Certains n’auraient alors pas manqué de stigmatiser l’outre-mer comme un fardeau… Mais faire cela, ce serait considérer que l’Outre-mer est à part dans la République, qu’au fond, il n’est pas tout à fait dans la France… Je ne veux pas de cela.

Il est donc vrai que des efforts vous ont été demandés. Dans la dernière loi de finances, nous avons dû aménager les dispositions relatives à l’énergie photovoltaïque Outre-mer, ou encore limiter l’avantage fiscal sur une partie de la défiscalisation. Je veux rappeler à cet égard que, dans ces deux cas, c'est le plus souvent sur le contribuable métropolitain, en quête d'optimisation fiscale, que va peser la quasi-totalité de l'effort. Dans le même temps, nous avons protégé le financement du logement social, qui est une priorité à mes yeux, et nous avons rendu plus opérationnelle l’aide à la rénovation des chambres d’hôtel.

Pour moi les choses sont claires, la défiscalisation demeure l’outil le plus efficace pour le financement du développement économique outre-mer, en l’état actuel du réseau bancaire. Il faut simplement accepter d’en aménager les paramètres pour nous adapter au nouveau contexte budgétaire de la France. L’essentiel, c’est de trouver les moyens de soutenir vos projets, c’est d’entreprendre afin de créer de la richesse, seule manière de générer de l’emploi durable notamment pour nos jeunes d’outre-mer.

C’est pourquoi, nous avons essayé d’avancer avec pragmatisme : l’Outre-mer doit participer à l’effort national, mais il faut que l’effort soit réparti de manière aussi juste que possible. Sur les dix milliards d’économies qu’il a fallu trouver pour le budget de cette année, nous avons demandé à l’ensemble des Outre-mer un effort spécifique d’environ 300 millions d’euros. C’est un effort qui tient compte du poids démographique des outre-mer dans l’ensemble national. C’est un effort qui ne remet nullement en cause la politique économique de l’État à l’égard des territoires.

*

Ce partenariat nouveau trouve, de la même manière, sa traduction en matière institutionnelle.

A Mayotte, les électeurs ont massivement souhaité devenir un département de la République à part entière. Les lois qui l’organisent ont été votées à la fin de l’année dernière et Mayotte sera, officiellement, le 101e département français au mois de mars prochain.

En Martinique et en Guyane, les électeurs m’ont demandé de fusionner le département et la Région en une collectivité unique. C’était il y a un an, presque jour pour jour. Le texte est prêt, nous attendons l’avis du Conseil d’État la semaine prochaine. Le projet de loi sera présenté au dernier Conseil des ministres de ce mois.

En Guadeloupe, vos élus réunis en Congrès le 28 décembre dernier, viennent de demander à l’État des adaptations à la loi portant réforme des collectivités territoriales. Celle-ci, vous le savez, régit désormais le droit commun des collectivités locales pour la France entière. Vos élus souhaitent que soient appliquées en Guadeloupe des règles spécifiques, distinctes de celles du reste de la France. Ils demandent davantage de sièges de conseillers territoriaux et un mode de scrutin qui fasse une large place à la représentation proportionnelle. Les élus guadeloupéens n’ont donc pas fait le même choix que les élus martiniquais et guyanais, qui ont souhaité une collectivité unique, approuvée d’ailleurs par une large majorité d’électeurs. C’est leur droit, j’ai toujours dit qu’en matière institutionnelle les différences d’organisation entre chaque territoire ne me posaient aucun problème. Je note toutefois que c’est bien le passage à la collectivité unique, en Martinique et en Guyane, qui a permis l’adoption de règles particulières. La question posée est donc, en réalité, de savoir jusqu’où l’on peut adapter le droit de la République outre-mer sans passer par l’une des évolutions institutionnelles explicitement prévues par notre Constitution et qui nécessitent toutes le consentement des électeurs. C’est bien sûr une question de droit mais c’est aussi une question de principe. C’est pourquoi je considère qu’il faut analyser toutes les conséquences de cette proposition et ne pas répondre à chaud. J’ai donc proposé à vos élus que nous nous retrouvions à l’Élysée pour évoquer cette question le 14 février prochain.

En Polynésie française, j’ai décidé d'engager une réforme électorale importante afin de permettre à ce territoire d’être correctement gouverné par ses responsables politiques. Toutes les alliances y ont été essayées sous les yeux de Polynésiens qui regardent, impuissants, le spectacle de leurs dirigeants qui s’entre-déchirent sur fond de crise sérieuse de l’économie. C’était le rôle de l’État que de mettre de l’ordre dans cette situation. Nous l’avons fait, et la Polynésie sera dotée d’un nouveau système électoral avant la fin de cette année.

Vous le voyez, je ne crois pas en la vision d’un Outre-mer figé et uniforme. Je crois à la souplesse, à l’adaptation des politiques locales aux réalités locales. L’unité de la République ne signifie pas l’uniformité : on peut être égaux sans être semblables. Je crois en la maturité des citoyens d’Outre-mer et de leurs responsables politiques pour définir leur stratégie de développement. Ce que je souhaite, c’est que chaque collectivité d’outre-mer, chaque territoire, trouve sa juste place au sein de notre République.

Pour moi, l’État doit garder et gardera toujours son rôle de contrôle, d’arbitre et de garant de l’unité de notre Nation. Et à ceux qui veulent faire croire que nous organisons le « largage », je veux répondre clairement qu’il n’en sera jamais question tant que je serai Président de la République. C’est un engagement fondamental et personnel que je prends devant vous. Je connais la crainte historique des Ultramarins de voir la métropole s’éloigner d’eux et je voulais donc être très clair sur ce sujet.

A cet égard, certains de nos concitoyens, dans les départements français d’Amérique, ont exprimé leur inquiétude sur la fusion du Département et de la Région, ainsi que sur la modernisation du système des habilitations législatives qui permet à vos collectivités d’intervenir dans le domaine de la loi pour la faire mieux correspondre à vos réalités. Face à la nouvelle collectivité unique, beaucoup souhaitaient que l’État adapte ses capacités d’intervention. C’est pourquoi, comme je l’avais indiqué lors de mon discours à l’aéroport Aimé CESAIRE de Fort-de-France en juin 2008, j’ai tenu à ce que le pouvoir de substitution des Préfets soit renforcé dans les collectivités qui peuvent mettre en œuvre les habilitations législatives.

Cela veut dire, très concrètement, que les Préfets pourront agir à la place des collectivités locales - si celles-ci sont défaillantes - dans un certain nombre de domaines fondamentaux. Cela pourra être le cas, par exemple, de la gestion des déchets ou de la mise en place des transports collectifs si les rivalités politiques continuent de paralyser, sur certains territoires, l’action publique dans des domaines si essentiels pour la vie de nos concitoyens. A plus de responsabilité pour les collectivités locales, doit répondre plus de pouvoir d’intervention de l’État, si ces collectivités locales n’exercent pas leurs compétences.

Ajoutons que, comme je m’y étais engagé, j’ai essayé, cette année, de faire en sorte que l’État sur vos territoires ressemble un peu plus à la diversité des populations dont il a à s’occuper.

C’est ainsi qu’en Nouvelle-Calédonie, j’ai tenu à nommer auprès du représentant de l’Etat un sous-préfet issu de la communauté kanak. Il m’a aussi semblé souhaitable de désigner des « sous-préfets en charge de la cohésion sociale » qui sont, pour la plupart, des originaires d’Outre-mer. C’est ainsi également que, désormais, chaque nomination de haut niveau Outre-mer se fait avec l’accord écrit de la Ministre de l’Outre-mer. Et l’Administration doit dorénavant faire la démonstration, pour chaque nomination d'importance sur vos territoires, qu’il n’existait pas d'Ultramarin ayant les compétences requises pour assumer le poste. C'est toujours la compétence qui prime, mais à même niveau de compétence, nous donnons la priorité à celui qui est originaire d'Outre-mer. Nous allons maintenir ce système pendant quelque temps, jusqu'à ce que les choses se rééquilibrent significativement.

Écoutez, quand je faisais une réunion en Préfecture il y a encore un an, il était frappant de voir combien les services de l’État étaient, disons pour ne choquer personne, "uniformes". Les choses sont en train d’évoluer. Tout cela ne se fait pas sans mal, mais enfin nous sommes en train d’y arriver… D’autres actions sont menées, comme la réforme du passage des concours de grandes écoles qui permet une meilleure équité face aux épreuves. Je ne peux pas tout citer mais enfin, progressivement, l’État s’ouvre un peu sur la diversité des profils, et c’est une bonne chose.

*

Ce nouveau partenariat entre la métropole et l'Outre-mer, il trouve également tout son sens dans le domaine économique.

Vous le savez, je crois beaucoup aux capacités de développement endogène de vos territoires. Le développement endogène ce n’est pas, comme j’ai pu le lire, ici ou là : « débrouillez-vous tout seul ». Quand on fait de la politique, il faut être responsable et ne pas dire n’importe quoi. Favoriser le développement endogène, c’est simplement réduire la part de produits qui viennent d’Europe ou d’ailleurs pour être consommés sur place, c’est vous donner les moyens de créer des entreprises capables d’alimenter votre territoire et, pourquoi pas, votre environnement régional. C’est, finalement, créer davantage de valeur ajoutée locale. Au fond, le développement endogène c’est aussi un élément d’identité, un élément de fierté pour chacun de nos Outre-mer.

Simplement, si c’était facile, cela aurait déjà été fait depuis longtemps. Ma conviction, c’est qu’on n’a jamais réellement concentré les moyens de l’État et des collectivités locales sur cet objectif. Je présidais hier, en Martinique, une table ronde sur l’avenir du tourisme. Écoutez, c’est fantastique de voir combien, quand tous les acteurs se mettent d’accord, l’État, la Région, le Département et les professionnels, on arrive à faire bouger les choses. Hier, chacun a fait l’effort de dépasser ses blocages historiques pour enfin se dire que, après tout, sur une île de la Caraïbe, on pouvait peut-être envisager de faire du tourisme une priorité. Chacun a reconnu, sans arrière pensées historiques et politiques, que le tourisme doit être un axe fort du développement économique des Antilles, de la baisse du chômage et, au final d’un renforcement de l'identité du territoire.

Ce que nous avons fait hier s’agissant du tourisme, il faut le faire dans tous les secteurs. C’est pourquoi j’ai tenu, conformément aux engagements du Conseil interministériel sur l’outre-mer de novembre 2009, à nommer trois Commissaires au développement endogène : un pour nos deux départements de l’Océan indien, un autre pour la Guyane et enfin un troisième pour les Antilles, Jean-Rémy CAUQUIL. Je l’ai emmené avec moi dans l’avion et il commence à travailler dès aujourd’hui à vos côtés.

Ces Commissaires au développement endogène, ils viennent tous du privé. Ce sont tous des spécialistes du développement économique, reconnus et réputés. Ils sont là à la disposition des acteurs locaux. Rattachés directement à la Ministre de l’Outre-mer - donc à haut niveau dans la hiérarchie de l’État -, ils ont pour mission de fédérer les initiatives, de faire se rencontrer les projets, de mobiliser des financements auxquels nous n'avons pas l'habitude de recourir, d’apporter leur savoir-faire en matière d’ingénierie. Ils vont rencontrer tous les acteurs locaux, qu’il s’agisse de ceux de l’État, des collectivités locales, des corps consulaires, des syndicats patronaux et salariaux, des chefs d’entreprises. Alors on me dit «ça ne marchera pas», ils vont être en concurrence avec les Régions, les Préfets vont leur faire la guerre, les acteurs locaux ne vont pas faire appel à eux… Soit. On peut toujours partir du principe que rien ne marchera jamais. Mais il n’est pas impossible d’imaginer un autre scénario, dans lequel tout le monde essaierait, sur ce sujet du développement économique, de tirer dans le même sens. Moi, je vous mets à disposition un « catalyseur » de vos énergies, un professionnel dont la spécialité est d’entreprendre. A vous de vous saisir de cette opportunité.

Le partenariat en matière économique, c’est aussi ce qui a présidé à la création des Zones franches globales d’activité, qui sont pleinement opérationnelles depuis le milieu de l’année dernière. Cela n’a pas été facile, mais je vous l’avais promis en 2007. Vous avez vous-même choisi les secteurs sur lesquels vous souhaitiez faire porter l’effort de l’État. C’est la première fois que ça se passe ainsi. Avant, c’était l’État qui décidait que dans telle zone on pouvait bénéficier d’allègements fiscaux, à la rue près… Ici, l’État vous a dit : je mets en place les outils, à vous de décider comment et sur quels secteurs vous souhaitez les utiliser. C’est, à son échelle, une petite révolution. Je suis convaincu que ça va marcher et que personne ne reviendra dessus. J’en suis convaincu parce que j’ai profondément confiance en vos propres capacités.

Et je pourrais continuer encore longtemps à illustrer la nouvelle politique que nous menons avec vous, depuis 2007, au service des Outre-mer : partenariat en matière agricole avec des crédits particuliers pour favoriser la diversification des productions, partenariat en matière de relations internationales avec le développement des compétences des collectivités locales d’Outre-mer…

Quand même, quand on regarde nos territoires, comment ne pas y voir des opportunités extraordinaires?
La Guyane et ses 700 kilomètres de frontière avec le géant Brésilien… Nous inaugurerons cette année le pont qui relie, au dessus de l’Oyapoc, nos deux pays!
La Réunion, si dynamique, qui est notre porte d’entrée sur l’Océan indien…
La Guadeloupe et la Martinique qui rayonnent sur tout l’Arc caribéen, aux côtés de Saint-Barth et Saint-Martin…
La Polynésie, vaste comme l’Europe, avec ses paysages parmi les plus beaux du monde…
La Nouvelle-Calédonie et ses fantastiques ressources minières…
Mayotte au cœur de la zone stratégique du canal du Mozambique…
Saint-Pierre-et-Miquelon qui assure une présence française à quelques kilomètres du Canada…
Wallis-et-Futuna qui étend notre influence dans le Pacifique…
Et même nos Terres Australes et Antarctiques Françaises avec leur biodiversité unique au monde…

Comment peut-on encore se demander, comme je l'entends encore, ici ou là :"à quoi sert l'Outre-mer" ? Comment ne pas voir la somme des chances à saisir ? Comment ne pas considérer le message universel de la France qui fait qu'il existe quelque chose de commun entre un petit garçon de Rodez et une petite fille de Mamoudzou ?

Cette nouvelle vision pour l’outre-mer, c’est avec vous que nous allons la construire. A partir de vos choix, de vos priorités et de votre environnement régional. En effet, il ne s’agit pas pour moi, pour l’État, de vous imposer un schéma qui ne serait pas le vôtre mais au contraire de mieux vous accompagner dans vos choix de développement.

Mes chers amis, je crois que rarement dans l'histoire de notre République on aura autant fait pour l'Outre-mer. Quand je me suis repenché, pour préparer cette rencontre, sur la somme des choses que nous avons réalisées ensemble, je dois dire que j'ai été particulièrement impressionné par la densité de ce travail et par notre aptitude – collective - au changement. J'ai besoin - nous avons encore besoin - de temps pour aller au bout de cette révolution douce que nous menons depuis un peu plus de trois ans maintenant.

*

Mes chers amis, 2011 sera une année toute particulière : ce sera « l’Année des Outre-mer ».

Comme vous le savez, j'ai décidé de consacrer l'année qui vient à la découverte et l'appropriation de l'Outre-mer par l'ensemble des Français. Dans toute la France, on va montrer la diversité des Outre-mer, lutter contre les idées préconçues et mettre en avant la richesse de nos territoires.

Il faut que chaque Français, à la fin de l’année 2011, ait une vision plus réaliste de vos territoires. C’est la tâche qui a été confiée à Daniel MAXIMIN qui a beaucoup travaillé, en lien avec la Ministre de l’Outre-mer et le Ministre de la culture, au programme de cette « Année des Outre-mer ». Ce programme, très riche, vous sera dévoilé dans sa totalité, ce mercredi, lors d’une conférence de presse à Paris, retransmise en direct sur toutes les antennes d’« Outre-mer Première » (ex RFO).

Cette « Année des Outre-mer », je l’ai voulue avant tout populaire. J’ai souhaité qu’elle s’installe dans les écoles, dans les jardins publics, dans les grands festivals, dans les stades, dans les lieux publics. Elle couvrira tous les champs de compétences des Outre-mer, des plus inattendus aux plus classiques.

2011 sera une année de respiration des Outre-mer en France. Il vous appartient d’en faire votre année. Chacun peut organiser un événement dans sa ville, dans son quartier pour mieux faire connaître le département ou la collectivité dont il est originaire ou pour lequel il a une passion.

Je serai, moi-même, présent à plusieurs manifestations de cette « Année ». Je me rendrai notamment, à la fin de l'été, en Nouvelle-Calédonie pour y ouvrir les Jeux du Pacifique, qui reviennent pour la première fois sur ce territoire depuis le drame d'Ouvéa. Quelques mois après la disparition de Jacques LAFLEUR, pour lequel j'ai dit toute l'affection et la grande estime que je lui portais, toutes les communautés défileront ensemble derrière un emblème commun, le double drapeau, prévu lors du dernier Comité des signataires.

Je serai aussi très fier de mettre à l’honneur, lors du prochain défilé du 14 juillet, nos jeunes des Régiments du Service militaire adapté (SMA) - dont nous fêterons le cinquantenaire -, ainsi que toutes nos forces militaires opérant en Outre-mer.

Je veux, enfin, vous confirmer que j’ai reçu, ce vendredi, l’accord formel des descendants d’Aimé CESAIRE pour qu’un hommage national lui soit rendu au Panthéon. Ses cendres resteront bien sûr en Martinique, la terre où il a souhaité reposer. La Nation toute entière honorera la mémoire de l’une des grandes lumières de notre temps, au mois d’avril, dans ce lieu emblématique de notre République. J'ai eu la chance de le rencontrer avant sa disparition. Notre entretien a été très intense et j'en garde un souvenir ému. André BRETON, parlant de CESAIRE, disait de sa parole qu'elle était "belle comme l'oxygène naissant". Quiconque a parlé avec CESAIRE comprend ce que ces mots peuvent signifier. Nous tâcherons, comme me l'a demandé sa famille et en accord avec la manière de vivre d'Aimé CESAIRE, d'allier, pour cette cérémonie, la sobriété de la forme et la puissance de l'expression.
*
Mes chers compatriotes de la France d'Outre-mer, il me reste à vous souhaiter une année 2011 aussi heureuse que possible pour chacun d'entre vous. Je forme également le vœu que cette « Année des Outre-mer » soit couronnée de succès et permette à tous les Français de se plonger dans la richesse de nos territoires et de mesurer la chance qui est la nôtre de vous compter dans notre grande Nation. Je veux que le regard de chacun puisse évoluer sur l’Outre-mer.

Pour ma part, je serai très présent à vos côtés, même si la présidence, par la France, du G8 et du G20, m’obligera à avoir un agenda international très dense. En même temps, je souhaite que vous compreniez que, lorsque je me bats pour sauvegarder les intérêts français ou réformer le capitalisme international au G20 ou à Bruxelles, je le fais pour tous les Français, y compris ceux qui résident Outre-mer. Quand j’essaie d’adapter notre pays à la réalité du monde d’aujourd’hui en réformant les retraites ou en lançant le grand chantier de la dépendance pour nos aînés, je le fais aussi pour les Outre-mer. Dire que « l’Outre-mer, c’est la France », c’est aussi cela.

Je vous remercie.

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 16:11

Un triumvirat pour l'UMP Guadeloupe

Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, était de visite en Guadeloupe avec le président de la République.
Sa mission : remettre l'UMP Guadeloupe en ordre de marche.

Jusqu'à ces derniers jours, l'UMP Guadeloupe c'était Louis Molinié, maire de Terre-de-Haut, un temps chargé d'une mission de conciliation des humeurs, Philippe Chaulet, président élu, mais rejeté par Paris pour anti-marilucisme, Gabrielle Louis-Carabin, présidente fondatrice démissionnaire et maquée avec Victorin Lurel pour remporter les régionales, Blaise Aldo, autre chargé de mission de conciliation (décidément) et tête de liste pour les régionales... Et puis Laurent Bernier, jeune élu, maire de Saint-François, celui qui a fait la campagne de Nicolas Sarkozy quand celui-ci briguait la présidence de la République.
Un imbroglio qui obérait toute possibilité pour l'UMP (et partant la droite locale) de se rassembler et d'être forte en prévision des échéances à venir : cantonales, sénatoriales, présidentielle... et puis juste après législatives.
La mission dévolue à Jean-François Copé, c'est de rencontrer les uns et les autres, de les rassembler, de trouver un consensus. L'élu de Meaux est habile, dynamique, et veut que les choses avancent. Cinq heures de discussions serrées... et quelques solutions pour rabibocher les uns et les autres.
Tout d'abord, Philippe Chaulet, on le zappe. C'est pas dit comme ça, mais c'est tout comme.
Ensuite, Gabrielle Louis-Carabin. « Elle n'a pas pu venir, je la verrais à Paris dans quelques jours », affirme M. Copé qui n'oublie pas que Gaby siège toujours avec le groupe UMP à l'Assemblée.

« Marie-Luce a un réel potentiel... »
« Nous avons fait la paix des braves au cours d'un travail de groupe de parole. Nous avons donc décidé tous ensemble de nommer un trio : Laurent Bernier, Blaise Aldo, Joël Beaugendre. Ce trio, c'est un bureau politique provisoire, dont Laurent Bernier va assurer le secrétariat général. Ce bureau a deux mois pour travailler. Il va élaborer un plan stratégique pour la Guadeloupe, qui comprenne les adhésions, les jeunes, les projets politiques, tout ce qui fait la vie d'un parti constitué, en ordre de marche. »
Dans deux mois, l'UMP organisera, sous la houlette éclairée de ce trio, des élections pour désigner un président et un secrétaire général.
« Il est hors de question que ce soit sous la tutelle de Paris », martelle Jean-François Copé.
Quid des groupuscules style Objectif Guadeloupe ? « Je l'ai dit et Marie-Luce l'a répété : l'UMP doit apparaître clairement. Il peut y avoir des clubs associés à l'UMP mais les clubs ne présentent pas de candidat ! »
Et Marie-Luce Penchard, justement, qui souhaite s'implanter politiquement en Guadeloupe malgré deux échecs retentissants, l'un aux Européennes, l'autre aux Régionales ?
« Marie-Luce n'a pas souhaité prendre de responsabilités dans l'UMP Guadeloupe, parce qu'elle est ministre. Mais, Marie-Luce est l'une des personnalités politiques les plus prometteuses de la Guadeloupe. Elle a un réel potentiel. Ses échecs ? Moi aussi j'ai eu quelques échecs avant d'être maire de Meaux ! Ce qui fait sa force c'est qu'elle continue malgré des échecs. C'est à cela qu'on voit les vrais politiques ! »
André-Jean VIDAL

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 16:10

INDISCRETIONS
Carla
Carla Bruni-Sarkozy en visite sur le terrain à Saint-François, accompagnant son président de mari. Elle aperçoit quelque bovins, s’approche — « Attention à tes chaussures, chérie, il y a de la boue », prévient Nicolas Sarkozy. L’attrait de la bête cutieuse, Carla fait signe que ça ne fait rien… Et s’avance vers les bestiaux. « C’est un veau qui vient de naître ? », dit-elle en désignant… un veau de petite taille. « Non, il a six mois », répond le fermier. Etc. On s’amuse comme on peut en visite officielle.
Gugusses
Il y avait un long tapis rouge à l’aéroport, samedi en début d’après-midi, pour permettre que le président de la République et son épouse puissent marcher sur le carrelage et venir au-devant de la foule en délire venue acclamer le couple. Sauf que la foule était moins nombreuse qu’on aurait pu l’espérer. Les services officiels ont raccourci le tapis pour donner un effet de masse de bon aloi à la très petite foule présente.
Gugusses 2
Samedi, peu après 14 heures. Deux motards de la gendarmerie, une voiture officielle avec girophare, deux camionnettes siglées Hertz, un motard… Le cortège officiel vient de quitter l’aéroport Pôle Caraïbes, transportant vers La Toubana où le couple va passer la nuit les effets personnels de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy, son épouse.
Lucette
Lucette Michaux-Chevry, sénatrice de Basse-Terre et connaisseuse des coutumes, avait organisé à la salle Laura Flessel la réception du président de la République : comité d’accueil composé de jeunesses en tenue créole au garde à vous dans l’allée. Devant lesquelles le président est passé sans fléchir, accompagné de la plus belle femme du monde : la sienne !
Laurent
Laurent Farrugia, professeur de philosophie à la retraite, est aussi peintre à ses heures. Il a exhibé devant les élus, en attendant l’arrivée de Nicolas Sarkozy… un tableau de sa composition, avec deux yeux, un paysage. Bref, Nicolas et Carla an majesté, même si on ne voyait qu’un œil de chacun. Les élus en ont été médusés. Finalement, on ne sait pas si Nicolas et Carla ont emporté le tableau dans leurs bagages. Pour un futur musée du quinquennat de Nicolas Sarkozy !
Louis
Le hasard du placement des invités a fait que Louis Molinié, maire (de droite) de Terre-de-haut a été placé au milieu d’un groupe d’élus de gauche (Elie Califer, Jacques Bangou, etc.) « Vous avez vu où on m’a placé ? », disait-il en montrant ses collègues maires hilares.
Gugusses 3
On ne sait pas qui a fait les invitations pour la salle Laura Flessel, mais il semble qu’il y ait eu deux oublis de taille. D’abord Jean-Jacques Jérémie, président du Comité culturel, éducation et environnement, Jérémie Jalton, président du Comité économique et social régional. Un impair !
Mathilde
« On n’a pas chanté La Marseillaise. C’est bien la première fois qu’on ne chante pas La Marseillaise ! Et pas de musique non plus ! » s’est plainte Mathilde étonnée de voir que le discours de Nicolas Sarkozy ne s’est pas accompagné, comme à la télé, d’un extrait de l’hymne national. Mais, Mathilde, ça c’est à la télé ! Ils rajoutent en studio…
Hélène
Hélène s’étonne elle aussi : « On aurait pu en profiter pour faire venir un groupe de carnaval pour montrer ce que nous avons en Guadeloupe en matière de culture… » Oui, bonne idée, on aurait pu faire venir… Akiyo !
Jacques, Victorin, etc.
Les présidents des assemblées locales et les grands élus de la Nation devaient être reçus par Nicolas Sarkozy dimanche matin, à la résidence départementale, avant le discours de Petit-Bourg. L'audience a été annulée... sans explication ! « Je n'ai pas très bien compris... », déplore M. Lurel.
André-Jean VIDAL

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