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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 22:18
Chauffe-eau solaires obligatoires dans les constructions neuves outre-mer

L'installation de chauffe-eau solaires thermiques dans les logements neufs à usage d'habitation devient obligatoire dans les départements d'outre-mer, selon un arrêté paru au Journal officiel, a souligné mardi le Syndicat des énergies renouvelables (SER).
Le décret de mise en place d'une réglementation thermique spécifique à la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion, paru au JO du 19 avril, rend obligatoire ce type d'installation dans le neuf pour la production d'eau chaude sanitaire, indique le SER dans un communiqué.
L'eau chaude produite par énergie solaire devra représenter au moins 50% des besoins du logement, précise le décret.
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 22:17
Banane : priorité au maintien des productions communautaires
Rififi dans la zone euro après la trahison de la Commission européenne.
L’ensemble des producteurs européens de bananes des Canaries, de Guadeloupe, de Madère et de Martinique s'est réuni au sein de l'Association des producteurs européens de Bananes (APEB) à Madrid, lundi, en assemblée plénière.
Lors de leurs conclusions, ils ont exprimé une position commune des 15 000 producteurs de bananes, assurant ensemble 24 000 emplois, face « à l’accélération et à l’évolution extrêmement préoccupante des négociations multilatérales et bilatérales sur le dossier de la banane. »
L’APEB a rappelé les actions conduites en juillet 2008 avec les pays producteurs ACP pour éviter qu’un accord spécifique à la banane soit signé en dehors du cadre de l’OMC. 
Ces positions avaient été entendues, la Commission ayant subordonné la signature d’un tel accord à son approbation par le Conseil général de l’OMC afin d’éviter l’insécurité juridique qui aurait résulté d’un accord séparé.
Une position confirmée à l’APEB et aux représentants des producteurs ACP par la Commission.
Or, malgré ces assurances répétées, les informations récentes sur l’évolution des négociations feraient état, selon l'APEB, de l’imminence de la signature d’un accord séparé sur la banane non couvert par une approbation formelle du Conseil général de l’OMC. 
« La Commission n’envisagerait qu’une procédure à caractère politique consistant à informer le Conseil général de cet accord, la procédure juridique de multilatéralisation par approbation du Conseil général ayant été écartée «, affirme l'APEB.

La pire des solutions
 « C’est donc la pire des solutions pour les producteurs communautaires comme d’ailleurs pour les producteurs ACP, qui est sur le point d’être retenue et mise en œuvre par la Commission européenne », affirme-t-elle.
De surcroît, dans le cadre des négociations bilatérales avec les pays NPF (Amérique centrale, Pays andins, etc) l’offre de la Commission va très au-delà des concessions déjà accordées dans l’accord de Genève : en plus de la baisse tarifaire octroyée dans le cadre multilatéral sur la première période de six années avec niveau d’atterrissage à 114 euros/tonne, elle accorde des baisses supplémentaires dès la septième année avec niveau d’atterrissage de 95 euros/tonne à la dixième année.
« Il en résulte que la Commission a renoncé à exiger l’ensemble des garanties jusqu’ici considérées comme indispensables pour la sauvegarde des productions communautaires et ACP », accuse l'APEB.
Que faire alors ? Des discussions ont été récemment engagées entre la Commission et les pays producteurs ACP sur les compensations qui leur seront octroyées pour les aider à résister le mieux possible à la baisse du tarif douanier.
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 13:56
Cyclones : une année moyenne

La saison cyclonique sur l'Atlantique devrait être moyennement active en 2009, après une année 2008 plutôt active.
Roland Mazurie, prévisionniste à Météo France, appelle à la prudence à la lecture des études des spécialistes et recommande d'être prêts en période cyclonique.
L'année 2008 a été très riche en cyclones sur l'Atlantique et la Caraïbe. Seize 16 phénomènes ont été baptisés. L'activité cyclonique en 2009 pourrait, selon les spécialistes, être sensiblement moins active sur le bassin de l'Atlantique, en fait assez proche de la moyenne des années... moyennes.
Quatre agences ou centres de recherches effectuent des prévisions à longue échéance de l'activité cyclonique sur la zone : une américaine, une européenne, une britannique, une française. Ces données sont régulièrement diffusées afin d'informer les météorologues de la zone.
Bien entendu, et n'hésitons pas à le rappeler, il faut prendre ces chiffres comme ce qu’ils sont : ce sont des résultats d’études théoriques à base de statistiques. Il faut se contenter de les interpréter comme une tendance générale, sans en faire une science exacte. D’autant qu’on sait que les bilans de fin d’année sont le plus souvent bien différents des chiffres annoncés en début de saison...

Un ou deux cyclones sur les Petites Antilles
Mais l’on peut toutefois estimer qu’en l’état actuel des connaissances de l’atmosphère durant ce tout début de printemps boréal, de nombreux indices concordent pour que l'on puisse s'attendre à une année cyclonique sur l’Atlantique moyennement active, voire même probablement plus faible que la moyenne des 10 dernières années.
L'étude américaine de Gray et Klotzbach donne la probabilité que les côtes habitées de la zone soient touchées par des phénomènes cyconiques.
Ainsi, pour ce qui est des côtes américaines (de la frontière mexicaine au Canada), la probabilité est de 54 % (moyenne sur 100 ans : 52 %).
Pour ce qui est des côtes américaines atlantiques, du sud de la Floride au Canada, la probabilité est de 32 % (moyenne 31 %).
Pour ce qui est des côtes américaines, du Golfe du Mexique (Texas – Floride), la probabilité est de 31 % (moyenne 30 %).
Pour ce qui nous concerne plus directement, à savoir les îles et territoires des Caraïbes, la probabilité d'être touchés par un ouragan est proche de la moyenne. L'équipe anglaise Saunders-Lea avance même les chiffres de 1 ou 2 cyclones tropicaux traversant l'arc des Petites Antilles (dont aucun ou un seul grimpant à l'intensité d'ouragan).


Des avis divergents
12 cyclones
L'équipe de chercheurs du Département des Sciences de l'atmosphère de l'Université du Colorado, à Fort-Collins, composé des professeurs Philip Klotzbach et William Gray, indique pour cette saison (mai à octobre) une activité cyclonique voisine de la moyenne des 30 dernières années et 12 cyclones baptisés (6 ouragans dont 2 intenses) alors qu'ils en annonçaient 14 en décembre lors de leurs premières prospectives pour 2009.

6 cyclones
Le Centre européen de prévisions saisonnières (basé en Angleterre) publie début avril, comme chaque mois, des prospectives pour les cinq prochains mois. Durant cette première partie de la saison cyclonique (mai, juin, juillet, août), une activité inférieure à la moyenne de 3 cyclones tropicaux est prévue (ce qui donnerait 6 cyclones alors pour l'ensemble de la saison, pour une moyenne de 9, ce chiffre de 9 étant la moyenne de ces 5 mois cumulés durant la période de référence, de 1990 à 2005).

Prudence
Les climatologues de Météo-France (basés à Toulouse) indiquent que la température de la mer sur le bassin tropical de l'Atlantique sera plus basse que d'habitude. Si l'on considère la phase neutre de l'indice El Niño — évolution positive ou négative des températures de surface de la mer près de l'équateur dans le Bassin Pacifique central et oriental —, ils estiment que cela devrait produire une activité cyclonique plus faible. Sans quantifier leurs recherches.

15 cyclones
L'équipe britannique de l'Université de Benfield de Londres (UCL), enfin, dirigée par Mark Saunders et Adam Lea, est la seule qui continue de prévoir une saison cyclonique active, avec 15 phénomènes baptisés possibles, dont 8 ouragans... et 4 ouragans intenses.



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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 13:55
INDISCRETIONS
Jacques
C'est dans la plus grande discrétion — les services font de la rétention — que le prix des tabacs a augmenté en Guadeloupe au 1er avril, sur décision du président du conseil général, Jacques Gillot. C'est la deuxième fois depuis janvier, soit une augmentation globale de plus de 30%. Teuf ! Teuf ! Teuf ! Pourquoi tu tousses ?..

Yves
Dans le cadre du Grenelle de la mer, Yves Jégo organise la Journée de la mer et de l'Outre-Mer à l'Institut océanographique de Paris, le 9 juin. Son ambition : valoriser les atouts des territoires d'outre-mer, qui peuvent être, selon le secrétaire d'Etat, « les précurseurs d'une nouvelle économie actrice du développement durable ». La navigatrice Maud Fontenoy a été choisie pour être la marraine de l'opération.

Gugusses
Le petit diable de l’enseigne Pardon ! n’épargne pas non plus les Guadeloupéens… Un nouveau T-shirt à l’effigie de la Guadeloupe est désormais disponible. Et les graphistes Pardon !, qui ne manquent pas d’humour, ont ciblé la grève générale qui a touché de plein fouet le département. Une explosion en rouge et noir, des trucs qui volent en tout sens, une main blanche qui fait le V de la victoire. « Gardez un souvenir de la manifestation… Montrez que vous y avez survécu ! », annonce la pub. Ouais...

Amédée
Amédée Adelaïde, ancien président de la CCI pointoise, chef d'entreprise, vient de créer Cohésion Sociale et Libertés Républicaines. « Le Gouvernement a laissé fouler aux pieds les libertés fondamentales pendant plus de quarante quatre jours, en paraissant cautionner les menées du LKP, en tolérant que les békés et blancs pays soient électivement désignés comme « profiteurs », en laissant bafouer publiquement ses propres représentants locaux... Il a pris le risque de compromettre le développement économique des départements de l’outre-mer, a méconnu la vocation humaniste de la République, et surtout, a gravement porté atteinte à la cohésion sociale dans ces territoires... », accuse M. Adelaïde qui souhaite assembler les bonnes volontés dans son association. A suivre...
André-Jean VIDAL
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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 14:28
Précisions sur les békés de la Martinique

Le 16 avril 2008, M.Roger de Jaham, a prononcé une très intéressante conférence sur les békés de la Martinique, devant la Loge Rectitude et Fraternité, affiliée à l'obédience franc maçonne du Grand Orient de France, dont le vénérable Maître est actuellement M.Henri-Julien Eugène.
Ce texte apporte de très utiles précisions sur un milieu social que certains ont volontiers tenté de poser comme le bouc émissaire, cause  de tous les problèmes qui peuvent affecter, actuellement, les départements de Martinique et de Guadeloupe.


Exposé du 16 avril 2009


« Je tiens tout d’abord à remercier votre honorable assemblée de m’accueillir parmi elle ce soir ; et je remercie en particulier mon ami du lycée Schoelcher, Henri-Julien Eugène, que je ne connais que sous le diminutif amical et fraternel de « Rico », de m’avoir accordé ce grand honneur.
D’ailleurs, Rico, de nous être rencontrés et réciproquement appréciés sous les auspices de cet homme illustre qu’était Victor Schœlcher, n’était-ce pas déjà un signe fort, tant son oeuvre libératrice reste pour nous, Martiniquais, bien évidemment très symbolique ?

Si j’ai accepté de me livrer ainsi, devant vous, à cet exercice plutôt inhabituel de présentation de l’une des composantes de la mosaïque ethnique qui constitue la communauté martiniquaise, c’est parce que je suis absolument convaincu que la compréhension et l’entente ne peuvent venir que d’une meilleure connaissance de l’Autre. Les barrières tombent en effet lorsque l’on se connaît.
À l’occasion des graves conflits sociaux qui ont récemment sévi aux Antilles, certains n’ont pas hésité à désigner les Békés comme étant les principaux « profiteurs » du système économique, les accusant en particulier de détenir la quasi-totalité de l’économie, et de pérenniser des monopoles ; ceci traduit soit une réelle méconnaissance du tissu économique antillais, soit une volonté affichée de trouver de bien commodes boucs émissaires aux problèmes de société qui se posent à nous tous. Il semble donc nécessaire, à l’occasion de cette tribune que vous m’offrez, de tenter de détruire différents mythes ou clichés qui ont vraisemblablement permis de créer ce que l’on pourrait qualifier d’immense malentendu, qui a contribué à alimenter un lourd ressentiment à l’égard des Békés, cette composante de la population martiniquaise à laquelle j’appartiens.
À la Martinique, comme vous le savez, on appelle « Békés » les descendants des colons européens implantés dans l’île depuis plusieurs générations, certaines familles s’étant établies dès le début du XVII° siècle. D’une façon générale, ces colons étaient issus de toutes les couches de la population française, puisqu’on y trouvait aussi bien des cadets de famille, que des aventuriers ou même des « engagés » ou « 36 mois », recrutés en Europe pour défricher et mettre en valeur les îles. La plupart des colons anoblis l’ont été sur place, au XVIII° siècle, pour services rendus au royaume.
Du milieu du XVII° siècle jusqu’en 1848, les Antilles ont utilisé une population esclave déracinée d’Afrique. Ce schéma de développement économique était alors généralisé à l’ensemble des colonies européennes de la zone Amérique-Caraïbes. Principaux acteurs économiques de cette période, les colons, ancêtres des Békés actuels, ont de ce fait eu recours à cette main-d’oeuvre asservie pendant près de deux siècles, participant ainsi à ce crime contre l’humanité.
Au cours des XIX° et XX° siècles les Békés se sont reconvertis dans l’industrie, puis dans le commerce. Au fil des ans, de nombreuses familles de colons ont d’ailleurs quitté les îles pour retourner en France, plusieurs patronymes ayant de ce fait disparu. On estime aujourd’hui que les Békés seraient au nombre de 1.500 à 2.000 personnes à la Martinique, mais aucune statistique officielle ou sérieuse n’a cependant été établie.

Crises financières et revers de fortune ont toujours marqué la vie des hommes, et les Békés n’ont pas échappé à cette règle. De sorte que la plupart des familles békées ne sont pas parvenues à transmettre à travers les ans la propriété des exploitations agricoles, celles-ci ayant été progressivement vendues, ou encore démembrées par les héritages successifs. En fait, absolument aucun propriétaire d’aujourd’hui ne détient ses terres des premiers lots de la colonisation ; et très peu d’exploitations sont restées la propriété d’une même lignée familiale plus de 3 générations d’affilée. Or, certaines familles atteignent 10, voire 12 générations de présence à la Martinique.
Prenons l’exemple d’une exploitation de 200 hectares transmise par différentes successions sur 4 générations, chaque génération comportant 4 enfants :
· 1ère génération : 1 seul propriétaire de 200 ha,
· 2ième génération : 4 propriétaires de 50 ha chacun,
· 3ième génération : 16 propriétaires de 12,5 ha chacun,
· 4ième génération : 64 propriétaires de seulement 3,13 ha chacun !
Généralement, au bout de la 3ème ou de la 4ème génération, les membres de la famille, éparpillés et sans intérêt économique avec l’exploitation agricole, demandent leur sortie de l’indivision et généralement un des indivisaires, membre de la famille, rachète tout ou partie de l’exploitation. Par ailleurs, de vastes propriétés comme la Dillon et le Lareinty ont été progressivement cédées aux collectivités, pour répondre aux besoins pressants de l’urbanisation.
En fait, le modèle économique de l’habitation sucrière, caféière ou cacaoyère, qui avait existé jusqu’à la première moitié du XIX° siècle, a disparu vers 1850, et la plupart des propriétaires ont été amenés à céder leurs terres, l’introduction de la machine à vapeur et la constitution des usines centrales ayant imposé la formation de vastes domaines fonciers attachés, pour permettre à l’usine d’obtenir une unité économique viable. Mais les crises sucrières successives ont eu raison des grandes habitations ainsi établies, et qui ont toutes été de nouveau démembrées à partir des années 1960. Ainsi, entre 1960 et la période actuelle, la grande propriété (celle de 100 ha et plus) est passée de 60% de la SAU (Surface agricole utilisée) à 22% de la SAU ; celle de 10 à 100 ha est passée de 25% à 35 % de la SAU ; enfin, celle de moins de 10 ha est passée de 15% à 43% de la SAU. Ces chiffres indiquent bien une mutation importante et une forte accession à la propriété des terres agricoles.
La Martinique compte de nos jours 194 exploitations de plus de 20 ha pour une SAU totale d’environ 13 000 ha, soit une superficie moyenne de 68 ha par exploitation, dont 80% de terres réellement cultivables, le reste étant constitué de ravines, de bois, de traces, etc. Le prix d’un hectare de terre agricole exploitable est actuellement de 7 500 € ; la valeur d’une propriété de 68 ha, dont 50 ha de terres exploitables, est donc de 375 000 €, soit tout juste celle d’une confortable villa, ou encore celle de 200 m² de bureaux dans une zone commerciale au Lamentin. Ce qui fait qu’un planteur pourra vivre honorablement de sa terre, mais ne deviendra jamais un millionnaire.
Enfin, pour clore ce chapitre, faut-il rappeler que les plus gros propriétaires fonciers du Diamant, des Anses-d’Arlet, de Sainte-Anne, du Morne-Rouge, notamment, et de bien d’autres communes de la Martinique, ne sont pas des Békés, bien qu’ils soient Martiniquais ? De plus, les plus grandes exploitations agricoles de l’île n’appartiennent pas à des natifs d’ici : il s’agit en particulier des 2 000 hectares du Galion à Trinité, propriété d’une famille métropolitaine descendante d’Émile Bougenot, des 1 500 hectares des rhums Depaz à Saint-Pierre, qui dépendent du groupe métropolitain Cayard, et des 800 hectares de Trois-Rivières à Sainte-Luce, propriété du groupe réunionnais Quartier Français.
Concernant maintenant le cliché attribuant une part largement majoritaire de l’économie aux Békés, Lilian Thuram, remarquable footballeur mais visiblement piètre économiste, n’a pas hésité à affirmer que ceux-ci détiendraient pas moins de 90% des entreprises ! La vérité est à l’évidence bien en-deçà, et la démonstration en est très rapide : en effet, outre le fait que le poids de la fonction publique a considérablement augmenté dans notre pays, il faut se souvenir que des pans entiers -et non des moindres- de l’activité économique antillaise sont passés entre d’autres mains au cours des cinquante dernières années. Et les Békés demeurent totalement absents de secteurs importants, voire stratégiques, comme les médias, l’aménagement de la maison, les télécommunications, les assurances, les banques, le traitement des déchets, les cliniques. Même la canne, le sucre et le rhum, ces symboles agroindustriels martiniquais, sont aujourd’hui détenus à 70% par des sociétés métropolitaines et réunionnaises.
Un autre critère peut permettre d’appréhender le poids des Békés dans l'économie martiniquaise, celui du nombre de salariés dans les entreprises : ainsi, entre le public et le privé, environ 110 000 personnes ont un emploi à la Martinique ; il a été dénombré qu’environ 5 000 d’entre elles (soit moins de 5% du total) seraient salariées dans des sociétés détenues par des Békés. À ce propos, il convient d’ailleurs de préciser que le premier employeur privé de la Martinique est le groupe Parfait avec 1 200 salariés, tandis que le groupe Hayot arrive en seconde position et qu’un Réunionnais d’origine se positionne à la 3° place, avec 900 salariés.
Enfin, dans la grande distribution, secteur ô combien mis en accusation ces dernières semaines, seuls 2 hypermarchés sur 8 sont détenus par une famille békée, dont le chiffre d’affaires ne représente que 13% (13% !) de parts de marché. Dans la distribution alimentaire de taille moyenne, seuls 15 établissements sur 80 appartiennent à des Békés, soit seulement 19% du total.
En matière d’emploi, il est intéressant de souligner ici l’attitude du Groupe Bernard Hayot : à Destreland en Guadeloupe, 15 cadres sur 21 sont des Antillais, cependant qu’à Carrefour Dillon 10 cadres sur 16 sont des Antillais. Ces chiffres, qui parlent d’eux-mêmes, reflètent d’ailleurs la situation de l’encadrement dans la quasi-totalité des groupes békés.

Quant aux « monopoles » dénoncés avec force par beaucoup, les seuls existant à ma connaissance seraient la SARA, la Poste, la CMA-CGM, sociétés ne relevant pas des Békés.
Même si le poids économique des entreprises appartenant à des Békés reste encore substantiel au regard de la faible importance numérique de ces derniers, il est flagrant que ce poids n’a cessé de s’amenuiser au fil du temps, pour représenter aujourd’hui moins de 10% du PIB des Antilles. Cela traduit d’ailleurs le dynamisme économique des autres composantes de la population (Noirs, Indiens, Métis, Métros, Chinois, Syro-libanais, etc), qui, de leur côté, n’ont cessé de monter en puissance depuis un demi-siècle. En définitive, l’économie martiniquaise appartient à ceux qui travaillent et qui investissent. Ce qui donne bien évidemment tort à Lilian Thuram, qui ne s’est même pas rendu compte que, d’une part, il offensait toute la population non-békée en lui attribuant seulement 10% de l’économie, et que, d’autre part, il condamnait au désespoir tout jeune Martiniquais souhaitant créer son entreprise.
Les Békés constituent de nos jours un groupe social antillais extrêmement hétérogène, puisqu‘ils se retrouvent dans toutes les catégories socio-professionnelles : ils sont médecins, avocats, chirurgiens, experts-comptables, chefs d’entreprises, cadres, agriculteurs, notaires, architectes, professeurs et instituteurs, marins-pêcheurs, industriels, commerçants. Et contrairement aux idées reçues, la vérité est que certains Békés sont aujourd’hui Smicards ou Rmistes. Leurs situations financières respectives reflètent d’ailleurs bien cette grande diversité.
Comme toute minorité existant au sein d’un ensemble plus important, les Békés ont eu tendance à vivre repliés sur eux-mêmes, au point qu’ils aient été accusés « d’endogamie » et de racisme. Si l’on ne peut nier totalement ces tendances héritées de la période esclavagiste – le racisme étant la seule justification du maintien en captivité des esclaves-, on doit cependant reconnaître une rapide évolution de ce groupe vers une ouverture réelle et visible, en particulier au cours des 50 dernières années.

C’est pourquoi je voudrais tenter de vous transmettre ici la véritable détresse vécue par les familles békées tout au long de ces dernières semaines de conflits, et qui est encore loin d’être apaisée : en effet, comment décrire autrement leur ressenti face aux attaques violentes et répétées, souvent à caractère racial, dont elles ont été l’objet, et devant les accusations honteuses dont elles restent la cible privilégiée, y compris de la part des plus hautes instances de l’Etat ? Comment auraient-elles pu vivre autrement que dans la douleur et l’affliction, l’extrême solitude et l’abandon ressentis par elles devant le fait que très peu de bonnes consciences se sont manifestées pour dénoncer les agressions racistes qu’elles ont subies et qu’elles subissent toujours, notamment de la part de certains médias ?
Mais j’aurais beau égrener des chiffres et procéder à toutes sortes de démonstrations, les malaises suscités autour des Békés relèveraient apparemment du ressenti, de l’intuitif, pratiquement de l’atavisme, et non pas de la vérité ou de la logique. C’est la raison pour laquelle la société békée oeuvre de façon déterminée à une clarification des choses, et procède à une démarche de rencontre et de rassemblement. Ainsi, dès 1998, année du Cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage, plus de 400 Békés avaient pris l’initiative de signer et de publier un texte intitulé “Nous nous souvenons”, qui prônait de déclarer l’esclavage comme étant un crime contre l’humanité ; nous étions trois ans avant la loi Taubira. De même, en 2005, une délégation significative et représentative de Békés s’était rendue pour la première fois à Fort-de-France, en accord avec le député-maire Serge Letchimy, afin d’y commémorer publiquement le 22-Mai, ce jour où l’esclave s’est libéré. Dans le cadre de cette démarche, je mets sans cesse en garde la composante békée contre la tentation qu’il y aurait à vouloir balayer d'un revers de main les souffrances des descendants d'esclaves : celles-ci sont profondes et réelles, le temps ne les ayant pas encore effacées, loin de là. Et même si les Békés d'aujourd'hui ne peuvent être tenus pour responsables des crimes de leurs ancêtres, il n'en reste pas moins qu'ils en sont la représentation vivante.
Au lieu de chercher à démontrer que "tout ça" est ancien, que les Africains ont également participé à ce crime, qu'il faut savoir tourner la page et que l'esclavage perdure toujours de par le monde, je les invite à tenter de comprendre l'Autre, cet Autre qui est notre voisin de tous les jours à la Martinique, et avec qui nous devons vivre ensemble, en acceptant ses souffrances.
L’association “Tous Créoles !” à laquelle j’ai le très grand honneur de contribuer, participe totalement à cette démarche, et se donne pour ambition de contribuer à l'édification d'une communauté martiniquaise apaisée et affranchie de tout sectarisme, et d'oeuvrer afin de permettre aux composantes de cette communauté d’apprendre à mieux se connaître et à se respecter, ceci dans leurs différentes singularités.
Et pour m’encourager à forcer le pas dans cette voie, je garde en mémoire ce message d’Aimé Césaire à mon intention, qui me disait : “Vous êtes Béké ? Moi, je suis Nègre ! Et alors ? Donnons-nous la main, et marchons dans la même direction.”

Merci de votre très cordiale attention.
Roger de JAHAM
15/04/2009
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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 00:21
Amnesty International : de bonnes nouvelles dans un monde de brutes...
Par Pierre Souhaité


Parmi tout le travail effectué par Amnesty International pour la libération de prisonniers d'opinion, pour arrêter la torture sur des prisonniers, pour retrouver des "disparus", pour agir en cas de menaces de mort, les Actions Urgentes (AU) sont un moyen efficace dans toutes les situations d'urgence. Environ 45% des AU aboutissent à une libération, sans compter l'arrêt des traitements inhumains, telle que la torture, sur des prisonniers.
Les dossiers sont étudiés au centre de recherches de Londres regroupant 130 chercheurs travaillant par groupes de pays. Ce centre de recherches est unique au monde En cas de danger pour le prisonnier, une AU est envoyée vers une section nationale, comme la France, pour être immédiatement diffusée aux groupes du pays pour un traitement rapide auprès des autorités concernées.
Ces gens en danger sont des inconnus, pour la plupart, dont le nom ne dit rien pour la société médiatisée à outrance, des oubliés croupissant dans le fond d'une prison pour les uns, des êtres d'extrême souffrance régulièrement torturés pour d'autres, ou des êtres ayant perdu jusqu'à l'espérance puisque considéré comme "disparus" après avoir été enlevés par des paramilitaires ou une police plus ou moins secrète. Et pourtant, le fait de dire leurs noms, de brandir leurs noms aux autorités, et ils sont souvent sauvés. Peut-être pas libérés dans l'immédiat, mais sauvés car soudainement habité par l'espoir puisqu'un jour ils savent que des gens essaient de les faire libérer. Même dans les situations les plus inhumaines, ces prisonniers oubliés verront souvent leurs sorts s'améliorer.
Durant le quatrième trimestre 2008, parmi toutes les AU traitées par Amnesty International France, dont certaines par le groupe de Guadeloupe, voici celles ayant abouti à 66 libérations pour les pays suivants : Chili, Equateur, Egypte, Ethiopie, Iran, Malaisie, Ouganda, Soudan, Syrie, Thaïlande, Turkménistan, Yémen, Zimbabwe, Palestine (Gaza). En Malaisie, Ouganda et Soudan les prisonniers ont été torturés durant toute leur détention. En Turquie, trois personnes torturées à la prison de Metris à Istanbul ont été libérées, malheureusement l'une d'elles est morte à l'hôpital des suites de tortures, mais un fait encourageant est à signaler : le ministre de la justice a présenter des excuses publiques aux proches et dix-neuf fonctionnaires ont été suspendus de leurs fonctions dans l'attente d'une enquête qu'AI suivra, puisque l'impunité est la pire des choses dans le défense des droits de l'homme. Et puis, en Caraïbe, à Cuba, le musicien dissident Gorki Aguila a été libéré, mais son groupe de musique ne peut plus se produire en public, ni sur les radios et télévisions. Mais aussi, concernant, la peine de mort, trois sursis ont été accordés au Etats-Unis, avec l'attente d'un réexamen pour Troy Davis, et quatre condamnations à mort ont été annulées en Iran avec une libération. Parmi ces personnes libérées, qui avaient été emprisonnées pour des faits sans violence, nous trouvons des avocats, des journalistes, des syndicalistes, des défenseurs des droits de l'homme, des étudiants et des universitaires.
 Enfin, nous venons d'apprendre la libération de quatre personnes au Mexique pour lesquelles le groupe de Guadeloupe avait agi fin février, mais nous demandons des mesures de protections pour 100 membres, et les 4 libérés, de l'Organisation du Peuple Indigène Me'phaa (OPIM), tandis que d'autres AU ont été lancées vers l'Arabie Saoudite, le Soudan, et le Pérou où une femme a été illégalement arrêtée. Cette femme est de plus torturée ce qui est un danger supplémentaire, car une femme torturée subit presque toujours des violences sexuelles.
Ces faits d'aujourd'hui contredisent tous ceux qui pensent que les droits de l'homme sont acquis. Rien n'est acquis, surtout pas en ce domaine concernant la nature humaine et le pouvoir. L'universalité des droits de l'homme est remise en cause par des pouvoirs voulant disposer de leurs peuples comme ils veulent, allant jusqu'à faire croire que les droits de l'homme ne font pas partie de leurs traditions. Fort heureusement, rien n'arrêtera l'idée du respect de la personne humaine, et en ce sens le Président Barack Obama est fidèle à sa parole. Après avoir annoncé la fermeture du camp de Guatanamo, comme le demandait Amnesty depuis des années, il a rendu publique les faits de torture produits par la CIA hors du sol des Etats-Unis sous l'ancienne présidence. Dès 2005, Amnesty avait dénoncé dans des rapports ces prisons secrètes de la CIA, notamment dans des pays d'Europe de l'est, et certains taxaient d'affabulation ces accusations.Or, aucun rapport ou dossier d'Amnesty International n' a pu, avec le temps, être dénoncé comme faux et il en est ainsi de tous les dossiers de prisonniers d'opinion.
 
Pierre Souhaité, pour le Groupe 426 Guadeloupe d'Amnesty International France.
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:56

TRIBUNE LIBRE
 
RÉFLEXIONS PRÉALABLES AUX ÉTATS GÉNÉRAUX  ET AU CONGRÈS DES ÉLUS
Par Nicolas Vion, président du GHTG

 
Depuis quelques jours on me presse, en tant que responsable dans le domaine
touristique, de donner, préalablement au Congrès des Élus et aux États
Généraux une vision, voire des orientations sur 
"quel tourisme pour la Guadeloupe" ?
 
Jusqu'à présent j'ai résisté fortement à plusieurs motifs.
 
Ce qui suit déplaira à plus d'un.
 
Mais comme CHURCHILL avait en son temps le courage de promettre avec
réalisme "des larmes et du sang", il faut avoir quand le temps est venu, 
"l'inconscience de dire ces vérités qui ne sont pas bonnes à dire".
 
Et pour rappeler ce qui est gravé sur le frontispice de l'Abbaye de Thélème :
 
FAIS CE QUE DOIT, ADVIENNE QUE POURRA
 
Pourquoi vouloir, une fois de plus parler du tourisme ?
 
Parce qu'il est des moments où l'histoire se cristallise en opportunités qu'il ne
faut pas rater, 
Parce qu'il est des instants où la vague est porteuse d'écume, 
Parce qu'il faut que les voix du silence osent exprimer, quand le temps est
opportun, quelques réalités face au tumulte.
 
La Guadeloupe vit un de ses moments spécifiques où l'histoire prend son souffle
et gonfle la voile, à charge pour le barreur de prendre le bon cap.
 
Pourtant, jusqu'ici,
 
I. Rapports, Colloques, Assises, n'ont pas été avares de production :
 
Nous savons à vrai dire que les bibliothèques de l’Assemblée nationale, du
Sénat, de la rue Oudinot et de Bercy croulent sous le poids des innombrables
rapports remis depuis des décennies sur l’Outre-mer en général ou par chaque
collectivité en particulier. Tous ont parfaitement diagnostiqué les problèmes en
présence, dont ceux ayant trait au tourisme. Localement et à Paris on ne compte
plus les incessants colloques, assises, assemblées où se produisent de doctes
experts, souvent extérieurs à la Guadeloupe, et qui viennent exposer
savamment les pathologies du grand malade ultramarin et de son tourisme.
                                                                            
Ce sont trop souvent des bavards incontinents qui déversent à chaque occasion
leur pédagogie stérile de consultants dont certains sont si peu consultés en
général, qu'ils ne peuvent même pas produire un bilan annuel révélateur d'un
chiffre d'affaires significatif sur plusieurs exercices.
 
Ce qui précède est partiellement d'Anna-Marie Le Pourhiet, professeur de
droit qui poursuit :
 
Tantôt ce sont les habituels plumitifs qui nous abreuvent de leur jargon
pédant et incompréhensible. Ils  nous expliquent ainsi refuser de «
s’enfermer dans une verticalité royale pour le moins involutive », et
proposent de prendre en compte « une réalité omnidimensionnelle,
laquelle devrait d’abord nous inviter à fixer l’impensable », puis d’« aller
en relations partenariales dans l’appétit d’un imaginaire libre », avant que
« d’aborder aux rives salubres du poétique » (Patrick Chamoiseau, Le
Monde, 14 mars 2009). 
Voilà qui fera assurément baisser les prix, le chômage et augmentera le
pouvoir d'achat !
 
Le GHTG, et sa Fédération, la F.APHT ont fourni en leurs temps des apports
touristiques, s'appuyant sur des résultats concrets et techniques du secteur,
avec des observations motivées sur un certain nombre de paramètres :
transports aérien maritime et routier, hébergements, environnement, emplois,
social, économie…. 
 
Ils ont alors émis humblement quelques remarques basiques pour un tourisme
de meilleur qualité, mieux accepté par la population, répondant mieux aux
attentes de la clientèle (qui pourrait être mondiale). 
 
Pour la F.APHT et le GHTG, le tourisme en Guadeloupe doit être un facteur de
développement des emplois et de valeur ajoutée plus grande, 
mais est-ce vraiment un sentiment partagé ?
 
Pour notre part, nous sommes convaincu que la Guadeloupe, plus que
beaucoup d'autres destinations, a en main des cartes majeures pour avoir un
destin touristique indéniable et envié, mais ce n'est pas suffisant.
 
On peur avoir du Gaz, mais sans Gazoduc, Méthaniers, stockage et usine de
traitement, terminal, on ne fait rien. Si un pays, pour une raison quelconque
(écologie, refus de pollution, respect de l'environnement naturel,…) décide de ne
pas réaliser les infrastructures indispensables, cette richesse latente demeure
inexploitée.
 
Il en est de même avec le tourisme en Guadeloupe à ceci près, que des
infrastuctures conséquentes existent aujourd'hui. Si elles ne sont pas
entretenues, d'abord par un flux suffisant de clients, elles vont se dégrader et
devenir obsolètes.
 
Or comme pour le Gaz, il suffit de fermer les vannes pour tarir l'apport.
 
Mais contrairement au Gaz, la vanne n'est pas facile à ré-ouvrir.
Pourquoi ? Parce que pour faire venir le tourisme il faut le séduire dans une
concurrence mondiale âpre, et il faut payer pour cela : promotion, salons,
publicité…
                                                                          
Si un territoire ne veut pas faire ce qui est INDISPENSABLE pour avoir une
industrie touristique économiquement viable, alors il se condamne lui-même au
profit de ses concurrents.
 
Et l'indispensable, c'est de SÉDUIRE, d'avoir une image irréprochable, un
accueil chaleureux, d'être capable de faire rêver, oublier ses soucis, se détendre
et savourer l'instant qui passe.
 
La Guadeloupe offre t'elle cela ?
 
A t'elle la volonté d'atteindre cette condition indispensable pour un tourisme
réussi parce qu'accepté ?
 
C'est une des nombreuses questions que n'ont cessés de poser depuis
plusieurs années le GHTG et sa Fédération, face à ceux qui critiquent sans avoir
jamais fait la preuve de leur capacité à réussir dans le tourisme.
 
S'il est vrai que nul n'est prophète en son pays, force est de constater que
jusqu'ici ces deux organisations sont plus écoutées hors de Guadeloupe, à Paris
et dans les Ministères, à la FEDOM et dans les autres DOM, qu'elles ne sont
appréciées in situe.
 
 
II .Quelques faits sont à souligner.
 
En tant que représentant du secteur touristique, je faisais partie, pendant les
évènements qui ont débuté le 20 janvier, de la délégation patronale, composée
de dix représentants, fasse aux dits représentants du LKP.
 
J'étais aux premières loges pour tenter de m'exprimer et pour observer.
 
Quelles remarques puis-je formuler maintenant ? :
 
21. D'abord il ne s'agit pas d'une grève de 44 jours, et ceci pour deux raisons :
 
Premièrement, Il n'y a eu pratiquement aucun gréviste dans l'hôtellerie pendant
tout le conflit, hormis les "grévistes professionnels habituels" qui font grève
quand on le leur demande, même si, dans leur entreprise un accord a été signé,
et qu'ils n'ont alors plus aucune raison rationnelle de ne pas reprendre le travail.
Certains n'ont pas repris le travail sans motif professionnel connu. 
 
Les preuves sont faciles à produire.
 
22. À ce sujet, il serait utile que les Services de l'État publient pour les mois de
février et mars 2009 le nombre d'heures de grève collectées et déduites des
feuilles de salaires. Ce nombre d'heures - et je ne doute pas que les leaders se
soient tous déclarés être grévistes – divisé par 151h 67 (horaire mensuel
correspondant à 35 heures hebdomadaires) nous donnerait le nombre réel de
grévistes salariés, avec une répartition des secteurs publics et privés. 
 
Par rapport aux chiffres que certains avancent, la différence serait constituée
alors de chômeurs, de retraités, d'indépendants, de femmes au foyer, de non-
productifs, hors demandeurs d'emploi, etc…
 
Cela donnerait une image représentative des mouvements de rue et permettrait
de trancher entre les querelles de chiffres.
 
Je ne doute pas que nous serions nombreux à vouloir observer ces résultats.
 
                                                                          
23. Deuxièmement, parce que, malgré la signature le 3 mars d'un accord par
des organisations minoritaires appelant à la reprise des activités, le conflit
perdure, perturbant durablement l'activité économique ce jour 9 avril, soit 80
jours après le début du conflit.
 
24. Parce qu'un certain nombre de Directions hôtelières sont encore harcelées à
ce jour pour signer un accord Bino, et quelles veulent disposer librement de leur
signature, ce qui ne semble pas du goût de ceux qui insistent au-delà de
l'imaginable. Ainsi Nouvelles Frontières vient de recevoir le 7 avril une lettre de
plus (la cinquième je crois) dans laquelle Mr LENDO décide dune réouverture du
site le 2 mai, sous condition de signature de la version accord Bino proposée par
Mr LENDO : C'est maintenant ce représentant du LKP qui déciderait de nos
dates de fonctionnement ? Espérons que le stade ultérieur ne sera pas le
contrôle de la caisse…. ?
 
25. Le dialogue véritable ne peut s'instaurer que dans le respect mutuel des
parties. Cela n'a pas été le cas. Insultes et menaces, agressions verbales
continuelles, tentative d'agression physique du Président du MEDEF dont nous
avons été les témoins, entraves à l'expression verbale, concrétisée par écrit
pendant les évènements, tout cela démontre une volonté évidente de refus du
dialogue du LKP, et leur détermination, confirmée par les propos sans
équivoque de leur leader, d'imposer leur vision manichéiste d'une société
composée de bons et de méchants, de profiteurs et d'exploités.
 
Remarquons que des insultes courantes comme "trou du cul", entendu ce soir 9
avril à la CCI, ne sont jamais que l'expression nauséabonde d'une bouche qui
exhale les puanteurs cruelles, comme le dit Baudelaire, d'un intellect qui baigne
plus dans la fange qu'il n'est éclairé par la spiritualité et la grâce. 
 
Ceux qui voudraient me persuader que la redondance des insultes qui sont
proférées n'est que l'expression d'une culture locale dont il faudrait tenir compte
ne parviendront pas à me convaincre, même si j'ai lu comme beaucoup "La
pesanteur et la grâce" de Simone Weil, car le culte de la pensée et du sensible
se situe, j'en suis intimement convaincu à un degré beaucoup plus élevé.
 
Face à ceux qui jugeraient ces propos dénués de tolérance, je répondrais que la
tolérance est souvent la justification facile et tragique de l'abandon et du
laxisme, et qu'on ne doit pas tout tolérer.
 
Il faut avoir des repères et des principes : passer outre n'est pas de la tolérance.
 
Cependant, face au refus du dialogue et aux insultes répétées, comment
envisager une Rénovation du Dialogue Social ?
 
Pourquoi le dialogue social existe t'il en Martinique et bloque t'il en Guadeloupe ?
 
Pourquoi l'accord de Martinique, que le Patronat Guadeloupéen aurait signé n'a
pas pu se concrétiser ici ?
 
Pourquoi a t'il fallu s'empêtrer dans un préambule inacceptable ?
 
Pourquoi fallait-il refuser avec autant d'obstination toute adaptation économique
à la réalité du contexte et des entreprises ?
 
L'extension de l'accord montrera que les observations du Patronat étaient
fondées.
 

Pourtant que de pressions n'a t'il subit au prétexte de la recherche d'un
compromis qui était injustifié !
 
L'économie a ses lois. Tous ceux qui ont voulu s'en affranchir, s'en sont mordu
les doigts, et l'histoire récente n'a pas pu occulter ces murs qui s'effondrent.
 
Comme l'exprime Anna-Marie Le Pourhiet :
 
Dénoncer la « profitation » de certains serait crédible si celle-ci n’était pas
la valeur la mieux partagée des sociétés d’outre-mer où chacun, du plus
humble RMIste au Béké, en passant par les fonctionnaires, les
syndicalistes et les élus locaux, fonctionne au passe-droit et au
clientélisme. 
 
J'ajoute :
 
Les plus humbles, ceux qui n'ont rien, ceux qui cachent leur pauvreté et
leur condition qui leur font honte, ceux qui serrent les dents sans rien dire
pour nourrir et élever leurs enfants, ceux qui répugnent à mendier, ceux qui
veulent s'en sortir par eux-mêmes dans la dignité et autrement que par
l'assistanat, les NOBLES et les obscurs, les Héros de notre société, ceux qui
connaissent tous les profiteurs qui les entourent, ont bien d'autres
préoccupations que le bruit et la fureur de quelques "beefsteackards"
protégés ou pas.
 
Lors des évènements, ceux qui parlaient du secteur privé appartenaient pour la
plupart au secteur public, l'un d'entre eux relevait du secteur libéral, et d'autres
étaient retraités.
 
Ils auraient tout à fait pu aborder la question des 40 % de la fonction publique,
au regard du vrai différentiel de vie chère, évalué selon certaines sources entre
18 et 28 %. Ils ne l'ont pas fait, c'est incontestable, et ne l'ayant pas fait, ils se
sont privés de transparence et de crédibilité concernant l'équité sociale.
 
Il était certes plus confortable intellectuellement (mais est-ce le mot exact ?) de
traiter les "AUTRES" de voleur, de faire psalmodier ce mot par la foule
complaisante. L'histoire est pleine de ces débordements populaires sans
retenue qui conduisent au bûcher ou à l'échafaud, dans l'injustice la plus criante. 
 
En l'espèce, il était plus facile de montrer du doigt la paille dans l'œil du voisin,
plutôt que d'observer la poutre qui aveuglait certains.
 
Aimé Césaire rappelait en 2005 : 
«Sortir de la victimisation est fondamental; c'est une tâche peu aisée.
L'éducation que nous avons reçue et la conception du monde qui en
découle sont responsables de notre irresponsabilité.»
 
Tant que l'Amour ne redeviendra pas le moteur du monde. Tant que
l'argent n'aura pas retrouvé son âme nichée dans le partage équitable, nos
peuples sombreront dans le désespoir et nos enfants dans la rage de
détruire.
 
Permettez-moi de citer également Mme Francette Rosamont pour son excellent
article dans le numéro spécial hors série d'Interentreprises de ce mois d'avril :
Pour inverser cette tendance mortifère, il suffit que nous en ayons la
volonté.
L’apothéose de la volonté passe par la réactivation de la confiance. 
 
Pour y arriver, nous devrons nier, avec douceur mais fermeté, ceux qui ont
fait le choix d'avoir une morale élastique. »
 
Et j'ajoute qui font parfois profession d'une haine entretenue, par trop facile.
 
Ceux qui par facilité n'ont pas hésité à flatter les plus bas instincts, 
 
Ceux qui ont réveillé un racisme latent présent encore malheureusement dans
l'inconscient de notre misérable condition humaine en devenir, 
 
Ceux qui ont sciemment attisé des braises qui auraient dû rester éteintes jusqu'à
ne plus pouvoir jamais être rallumées, 
 
Portent une lourde responsabilité face à notre humanité. 
 
Après que des Chefs d'entreprise aient été menacés récemment par des jeunes
cagoulés et parfois armés, après qu'ils aient été insultés, pensez-vous
raisonnablement que cela va favoriser l'embauche des jeunes ?
 
Pensez-vous que l'abnégation du Chef d'entreprise soit telle que demain, face à
un candidat à l'embauche, il aura tout oublié, et il n'aura pas un doute envers la
personne en face de lui ?
 
Et pourtant, il faut avoir la force d'espérer et d'oublier malgré les affirmations
sans nuance et sans retenue exprimant que  
"plus rien ne sera désormais comme avant" ?
 
Nous espérons qu'il n'en sera rien et que bientôt – je le souhaite de tout mon
cœur et de toute ma conscience – ces suspicions morbides que nous avions
crues à jamais disparues vont s'effacer pour des regards francs et loyaux et des
langues stériles de menaces.
 
L'un de nos députés s'est exprimé le 6 avril à l'Assemblée Nationale, pour
qualifier de "responsable" la gestion de l'ordre public par l'État, tout au long de
ces semaines. Celui-ci aurait, d'après lui, su trouver l'équilibre entre son devoir
de permettre aux Guadeloupéens d'aller et venir librement et la nécessité de
permettre à ceux qui voulaient manifester de le faire. 
Il s'agit là d'une appréciation, que chacun jugera à sa guise. 
 
Pour ma part, ceux qui connaissent notre territoire savent qu'il y avait des
barrages tenus par des personnes au visage caché. Que ces barrages
empêchaient la libre circulation. Que les salariés étaient empêchés de rejoindre
leur poste de travail, que les camions de livraison ne pouvaient pas passer, et
que des touristes devaient payer la dîme pour être autorisé à passer.
 
Moi-même, je n'ai pas pu me rendre à une réunion de négociation au port
autonome, et le lendemain Mr le préfet m'a fait accompagner par uns escorte.
 
Alors, pouvions-nous circuler librement ?
 
Je crois qu'il y a là, sinon nécessité que l'auteur de ces propos modernise sa
pensée, au moins et à minima qu'il l'actualise.
 
L'État dans sa mission régalienne doit assurer la Sécurité des citoyens et la libre
circulation des Biens et des personnes : chacun appréciera à sa façon, à travers
son vécu, la vraie attitude "Responsable" qu'il a eu.
 
Quant à moi je m'interroge aussi que puisse être toléré sur la voie publique et
dans tout espace public, en Guadeloupe comme ailleurs, des individus masqués

ou cagoulés, braqueurs de banque ou ayant d'autres desseins : comment les
différentier des terroristes ?
 
Au nom de la Laïcité on condamne le foulard de l'Islam, et on se tait sur l'autre ?
 
J'espère que les Élus de la Nation auront à cœur de se prononcer sur la
légitimité Républicaine de masquer son visage…
 
 
III . Rêve et Réalité
 
Ce qui précède ne relève pas du jugement, mais procède du constat, parfois
décevant, mais toujours honnête.
 
Nous avons vécu d'un côté, une expression d'insatisfaction, de mal être,
d'injustice, s'appuyant parfois sur des réalités partagées, parfois sur des à priori
qui ne pouvaient tolérer une quelconque contradiction.
 
C'était l'irrationnel et l'affectif face au rationalisme, ce qui rendait difficile tout
échange en vue d'un consensus.
 
Deux visions différentes de la société se sont exprimées et affrontées : 
• D'un côté le rejet global d'une société de consommation, tout en
demandant plus de revenus (théoriquement afin de consommer  plus),
avec une rupture brutale du mode de vie. Comme si le confetti
Guadeloupe pouvait s'extraire du monde économique planétaire et
devenir "l'omphalos", le nombril du monde, d'où allait naître un nouveau
monde ?
• De l'autre côté s'exprimait une acceptation progressiste de la société avec
des perfectionnements souhaitables dans la mesure du possible, dans le
cadre d'une évolution du modèle de société (le modèle sociétal) sans
remise en cause existentielle, sans rupture brutale avec le mode existant,
sans retour en arrière, sans passéisme, et surtout en restant ouvert sur le
reste du monde. Cette ouverture sur l'autre et sur le monde qui permet à
chacun de nous de se comparer à l'autre, qui nous renvoie à notre propre
image pour que nous puissions nous corriger et nous perfectionner, cet
autre qui est mon frère, car comme le dit St Exupéry, il m'enrichit et
m'élève en même temps que lui.
 
Cette différence de conceptions a conduit à un échange entre sourds.
 
À titre d'exemple parmi les idées parfois simplistes et contradictoires qui étaient
affirmées, dans une représentation actualisée, surréaliste et stupéfiante de
Germinal (Dumas), il était affirmé par les membres du LKP :
 
"Seuls les salariés créent la richesse".
 
La richesse n'étant pas, selon eux, au travers de cette affirmation, le résultat
d'un travail d'équipe ou chacun à sa part, patron, investisseurs, encadrement et
salariés. 
 
Ces derniers étant alors les seuls producteurs de richesse étaient donc
évidemment exploités, …… autrement que par la présence de comptes
d'exploitation de l'entreprise.
 
Si l'on répondait à ceux qui avaient choisi la fonction publique (par sécurité ?)
plutôt que d'être des entrepreneurs qu'ils auraient pu choisir d'être, qu'ils
pouvaient demain passer à l'acte et à la pratique, devenir entrepreneurs eux
 
aussi, embaucher les chômeurs qui allaient les rendre assurément riches, alors
on témoignait aussitôt à leur égard de mépris et d'irrespect.
 
Les grands mots, si souvent invoqués, étaient lâchés.
 
Il y a des gens qui reconnaissent avoir raté leur entrée dans une grande école à
cause de leurs lacunes sur tel ou tel sujet (physique, chimie, architecture…), et
d'autres qui prétendent que c'est à cause de leur condition sociale, de leur
couleur ou de leur non-appartenance à tel groupe philosophique.
 
Les premiers peuvent progresser, les seconds s'excluent d'eux-mêmes.
 
Là, est le cœur du débat et avant de parler de tourisme, je souhaitais préciser
certains de ces points.
 
Si chacun d'entre nous a le droit d'avoir sa propre vision du monde et de
l'exprimer, j'ai aussi le droit, moi qui travaille gracieusement pour le tourisme de
la Guadeloupe depuis 2000 de faire mes observations. 
 
Ceux qui me lieront ont le droit de ne pas partager mes appréciations.
 
Personne ne possède la VÉRITÉ, car si la Vérité existait, depuis que le monde
est monde, vérité révélée ou pas, elle se serait imposée universellement.
 
Notre monde est complexe. Il nécessite Force, Sagesse Beauté. 
 
o Force dans l'accomplissement de l'œuvre commune avec travail, effort,
persévérance, dans le but à atteindre;
 
o Sagesse dans le respect des autres et de l'environnement, dans le
respect de règles d'éthique et de vie. La physique nous enseigne que les
mouvements réversibles sont préférables aux mouvements irréversibles,
comme l'isotherme a un meilleur rendement que l'adiabatique : 
L'évolution engendre moins d'injustice et de malheur que la révolution.
 
o Beauté qui doit orner l'œuvre accomplie, bien mieux que Force et que
rage. Ce ne sont pas le bruit et la Fureur (Faulkner) qui pourront s'imposer
durablement sur l'Harmonie nécessaire qui en fin de compte s'épanouira.
 
Il est puéril de vouloir les revenus du travail sans travail, comme le flux financier
des touristes sans touristes, tout comme il serait illusoire d'attendre des revenus
de la France, sans les Français…
 
Rien n'est définitivement acquit, et seul l'effort intelligent et persévérant peut
avec humilité freiner l'inertie et l'entropie.
 
Il faut être cohérent dans ses choix. On peut croire au père noël un certain
temps, mais vient le moment où il faut offrir à son tour les cadeaux qui tombent
rarement du ciel.
 
Je disais donc en liminaire de cet exposé :
 
Depuis quelques jours on me presse, en tant que responsable dans le
Tourisme, de donner, préalablement au Congrès des Élus et aux États
Généraux une vision, voire des orientations sur 
"quel tourisme pour la Guadeloupe" ?
 
J'ai hésité et j'hésite fortement encore à traiter le sujet. Pourquoi ?
 
 
V. LA SEULE VRAIE QUESTION.
 
À quoi bon donner un  énième avis quand j'ai l'impression à tort ou raison, que
nous avons basculé dans l'affectif et l'irrationnel, alors que le tourisme exige
rationnellement d'analyser des aspects humains, sociologiques, économiques,
les transports et l'emplois, les infrastructures, les produits, la qualité de service,
l'environnement, l'offre culturelle, et j'en passe … ?
 
À quoi bon parler de Tourisme qui conditionne emplois et richesse, si les
Guadeloupéennes et Guadeloupéens n'en veulent pas, ou n'y croient pas ?
 
Ceux qui les représentent, une minorité il est vrai, si on se réfère aux quelques
75 % d'abstention aux dernières élections Prud'hommales (car 52 % de 25 %,
cela ne fait jamais tout au plus que 13 %) ont affirmé que 
 
Le Tourisme, c'était la Pwofitasyon ??? (de qui ?)
 
La récente étude d'IPSOS devrait interpeller, si ces conclusions s'avèrent
consolidées :
 
Le Tourisme ne viendrait chez les Guadeloupéens qu'en 5 ème position et ne
serait une priorité que pour 30 % d'entre eux, à égalité avec la vente de services
(formation, santé, technologie) aux pays caribéens voisins (29 %).
 
Viendrait avant l'emploi, la formation des jeunes, la mobilité, une incitation au
départ anticipé à la retraite (?), puis malgré leurs poids très relatifs dans la
valeur ajoutée :
 
• Le développement d'une industrie de transformation de la production
locale, 
 
• Le maintien et le développement du petit commerce et des marchés
traditionnels
 
• Le développement des zones franches et l'allègement des charges
patronales
 
Il n'apparaît donc pas, au travers de ce sondage, que l'important flux financier
importé en Guadeloupe par les touristes, les créations d'emplois qui en ont
résulté, les salaires qui sont distribués, soit une préoccupation majeure ressentie
par la population.
 
Si l'on relie cette information aux comportements sociaux vécus dans le secteur,
aux propos non-valorisants tenus par des représentants du personnel dans ce
secteur, leur non-implication réelle dans un organisme de promotion comme le
CTIG, on doit normalement s'interroger avec force :
 
La Guadeloupe n'aurait elle dans le tourisme pour seule vocation, au travers du
lycée hôtelier, que de former des jeunes à exporter, pour la plus grande
satisfaction des îles qui nous entourent (Martinique, République Dominicaine,
etc…) ?
 
Si cela s'avérait exact, cela donnerait raison aux propos de Mr PÉLISSON,
propos jugés scandaleux par certains, il n'y a pourtant pas si longtemps.
 
Ainsi, après la Canne et la Banane, la Guadeloupe abandonnerait son tourisme,
levier important et prometteur de son économie ?
 
Nous avons peine à le croire. Il est bien connu que la façon de poser les
questions peut influer les réponses. Pour être prudent et ne pas conclure trop
hâtivement, il conviendrait de revenir avec réflexion et mesure sur des choix qui
sont essentiels pour le devenir de la Guadeloupe : se tromper serait lourd, très
lourd de conséquences.
 
C'est cette question ESSENTIELLE qui m'a fait hésiter à m'engager sur le sujet,
car à quoi bon parler d'accueil, de technique, d'infrastructures, d'attentes
clientèles, bref de stratégie touristique : 
Si la population ne se sent pas concernée en tant que pays d'accueil ?
 
À quoi bon persévérer pour notre tourisme, si tout ce qui a été dit et écrit
pendant les évènements récents a l'approbation de la population ?
 
Que n'ai je entendu comme déclarations fantaisistes :
• Un membre du LKP prétendant publiquement devant le représentant de
l'État, (qui lui, n'éprouve pas le besoin de réagir autrement qu'en disant
"répondez", comme s'il considérait plausible la question !) :
 
• Que des hôteliers se mettent mensuellement dans la poche sur le dos des
salariés 183 € d'économies de charges patronales, ce qui permet à ces
hôteliers d'acquérir des hôtels en République Dominicaine, (quand on
demande d'ailleurs à l'auteur de ces propos copie des actes de propriété
pour prendre livraison de ces nouveaux biens, on se heurte aux
sarcasmes) 
 
• Mr LENDO, qui dit vouloir l'arrêt de toute pwofitasyon de la part des
patrons véreux de l'hôtellerie,
 
• De ce même Secrétaire Général de l'UTHTR qui affiche sa totale
méconnaissance économique et hôtelière quand :
 
 Il vilipende les grands groupes pourtant indispensables à une
industrie touristique, groupes qu'il accuse de s'enrichir en
Guadeloupe, alors que nous savons tous que ceux qui le peuvent
partent, et que la moitié des hôtels a disparu définitivement. 
 
 Il confond investissement et fonctionnement, 
 
 Il amalgame économies de charges pour soutenir l'emploi, et les
bénéfices qu'il demande de redistribuer aux salariés.
 
 Il ignore que les salaires pèsent en Guadeloupe plus de 50 % du
CA malgré les économies de charges patronales, contre 32 % dans
l'hexagone, sans économies de charges, et avec un temps de
travail salarié et une productivité, supérieurs,
 
 Il accuse de dettes sociales les gestions hôtelières de grands
groupes, à jour de leurs charges, alors que les effacements
discutables et prévus par une loi non encore votée concernent
plutôt des Gîtes,des  chambres d'hôtes et des petites structures,
 
 Il affirme qu'il ne laissera pas une bande de békés rétablir
l'esclavage en Guadeloupe, ????????
 
 Il considère que les employés de l'hôtellerie ne sont pas des
"chyen", ce qui illustre sans ambiguïté sa vision (tragique) du
tourisme qu'il prétend représenter au nom de l'UGTG et du LKP.
 
Alors dans ces conditions, quel dialogue social possible et quel devenir pour un
secteur confronté à de tels comportements ?
 
Qui osera dire enfin tout haut ce que beaucoup pensent et disent tout bas,  que
ces représentants d'un secteur qui devrait être un acteur clef de l'économie
Guadeloupéenne :
 
• Scient avec constance la branche sur laquelle ils sont assis ?
 
• Étouffent et tuent l'économie touristique
 
• Font fermer des Entreprises et font fuir des clients,
 
• Ne sont pas étrangers au refus d'installation en Guadeloupe de grandes
enseignes comme RADISON
 
• Participent à la disparition de l'emploi, avec déjà un lourd passif,
 
• Font preuve d'un assistanat continuel en se contentant de demander
toujours plus sans rien proposer en contrepartie pour améliorer une
économie fragile et en concurrence avec le monde entier.
 
Des idées préconçues exposées ci-dessus, dénuées de tout fondement
rationnel, la haine parfois affichée envers les entreprises hôtelières et leur
encadrement, permettent elles sincèrement :
 
• Un développement économique et de l'emploi ?
 
• Un dialogue serein ?
 
À quoi bon demander d'aller vers un tourisme haut de gamme quand on n'est
même pas capable de laisser vivre un tourisme moyen de gamme dont on
macule sans cesse l'image qu'on en donne à l'extérieur : c'est rêver d'entrer à
l'Académie Française, sans faire l'effort d'apprendre à lire et à écrire ! 
 
À moins que, dans la poursuite d'une logique de "pwofitasyon", le but non avoué
de la transformation du Kalenda en hôtel haut de gamme, soit de "caser en
priorité" ceux qui ont été partie présente dans la fermeture du Méridien et de
l'Anse des Rochers ?
 
Après ce long, mais nécessaire commentaire qui se voulait un préambule à la
situation touristique, le préambule apparaît se suffire à lui-même dans la mesure
où il pose la question essentielle :
 
La Guadeloupe veut-elle encore du Tourisme ?
 
Maintenant, il faut décider.
 
Et c'est à la population Guadeloupéenne qu'il appartient de décider, de
s'exprimer clairement si oui ou non elle veut :
 
• Une industrie touristique source de revenus et d'emplois ?
 
• Si elle préfère réduire le tourisme aux Gîtes et chambres d'hôtes ?
 
• Si elle préfère encore abandonner cette filière au profit d'une autre comme
l'agriculture ?
 
Il n'y a pas de mauvais choix, mais le choix implique des conséquences.
 
Sans hôtellerie, le trafic aérien va régresser.
 
Des investissements d'aéroports ne seront plus nécessaires.
 
Les structures d'animation (Jardin botanique, ski nautique, etc…) vont
disparaîtres faute de clients en nombre suffisant pour en assurer une rentabilité
indispensable.
 
Enfin il serait naïf de croire que "tuer" l'hôtellerie ferait mieux vivre les chambres
d'hôtes. Ce sont les hôtels qui, par les groupes et le fort flux de clients,
remplissent les avions. Ce ne sont pas, quelques clients, de-ci, de-là qui vont
s'éparpiller dans la nature, qui conditionneront la mise en service régulière
d'avions. Sans hôtellerie conséquente, il y a fort à parier qu'il y aura beaucoup
moins de clients pour remplir les chambres existantes chez l'habitant.
 
Le Gange ne coule jamais deux fois au même endroit.
 
La vie s'écoule, la concurrence s'intensifie, et celui qui a raté le train peut
toujours courir. Quand il est trop tard, c'est fini.
 
Si le choix qu'exprimera la population à travers les États Généraux et le Congrès
des Élus est d'abandonner son tourisme, comme le prônent déjà certains, alors
la messe sera dite.
 
Si au contraire comme je veux le croire, la population choisie d'être une
destination touristique, concurrentielle au plan mondial, source de
développement économique et d'emploi, elle devra alors assumer pleinement
ses choix.
 
C'est ce qu'a fait le Maroc.
 
Ce dernier a favorisé massivement l'investissement. Il a décrété : 
le TOURISME PRIORITÉ NATIONALE.
 
En contrepartie, tous les efforts étant tendus vers la réussite et l'atteinte des
objectifs, rien de ce qui se met au travers n'est toléré.
 
Si nous ne sommes pas prêts à ces choix clairs et déterminés,
 
Si la Guadeloupe persévère à faire des problèmes catégoriels des uns et des
autres, ses priorités absolues,
 
Si elle juge acceptable les grèves d'eau, d'électricité, les barrages routiers, ou
encore que des grévistes puissent tabasser un touriste à Pierre et Vacances,
comme cela s'est produit et a été filmé, s'il est normal de renverser la voiture du
touriste sur le toit au motif qu'il veut rentrer à son hôtel avec sa voiture et qu'un
gréviste s'y oppose, alors il faut en tirer toutes les conséquences :
 
Le tourisme est fichu pour la Guadeloupe, et il faut oser le dire sans se défiler :
 
La Guadeloupe est à nous et pas à toi touriste, 
Mais le reste de la planète est à toi, et prêt à t'accueillir chaleureusement.
 
L'heure du choix a sonné.
 
Actuellement :
 
• Le Manganao est fermé : 240 chambres et ses salariés peuvent
maintenant prétendre au chômage,
• Pierre et Vacances, 502 chambres est fermé
• Le Club Med est fermé : 329 chambres
• L'Arawak va fermer : 200 chambres
 
Tout cela parce que : 
• Le climat social n'est pas serein, 
• Que les hôtels sont harcelés pour signer, 
• Qu'on dénie aux responsables le droit de rester Maître de leur signature,
• Que les images données de la Guadeloupe font que plus personne ne
veut venir,
• Que les Tours Opérateurs nous déprogramment et nous sortent des
catalogues,
• QUE NOUS N'AVONS PLUS DE CLIENTS.
 
Au crépuscule de cette haute saison plus de 1.100 chambres sont fermées et
viennent s'ajouter aux 1.600 chambres disparues ces cinq dernières années.
 
Le mouvement récent a fait perdre plus de 35 % du CA, et les professionnels
estiment qu'il faudra deux à trois ans pour remonter la pente avec un travail
acharné et une image irréprochable.
 
C'est maintenant à la population, suffisamment éclairée je l'espère, de sortir du
silence, d'exprimer ses choix et D'AFFIRMER SON AVENIR.
 
Si ce choix est touristique, alors il lui faudra faire CONFIANCE à ceux qui en ont
charge et compétence : ce n'est pas à l'équipage de sans cesse remettre en
cause le cap, car c'est de la responsabilité du Capitaine.
 
POUR CONCLURE DÉFINITIVEMENT LE SUJET :
 
Tout au long du développement précédent, j'ai dit avec insistance :
C'est à la population de Guadeloupe de dire si elle veut du Tourisme.
 
Je n'ai pas dit volontairement : "C'est aux Élus"
 
Car le fait est là, les élus ont été et sont atones sur le tourisme, comme ils le
sont trop souvent sur le non-paiement des jours de grève.
 
Au CWTC, à côté d'un député, "Élu de la Nation" qui apportait (c'est son choix)
son approbation sans retenue aux propos du LKP, je n'ai rien entendu en
réplique.
 
Un maire soulignait avec une satisfaction affichée que son fils était de "l'autre
côté", dans une recherche consensuelle comme pour dire "on est entre nous, on
peut s'entendre"…  
 
Aucune volonté affichée de traiter d'économie et de tourisme : juste peut être la
préoccupation d'étouffer au plus vite l'incendie, dans l'espoir (???) que la vie
puisse reprendre son cours ?
 
Ceux qui ont investi dans le tourisme y ont cru.
 
Est-ce les seuls ?
 
On leur a dit "on va vous aider", et ils y ont cru, techniciens naïfs qu'ils sont.
 
Aujourd'hui, nous (professionnels du tourisme) n’avons plus rien à dire, ni à faire
tant que les conditions préalables à l’action ne seront pas remplies… aucun
plan, aucun schéma, aucune étude, aucun colloque…voir aucun budget n’y
changeront rien.
 
Il faut que nous arrêtions d'être des faire valoir à ceux qui veulent décider seuls
de l'avenir du tourisme.
 
Il y aura bien toujours un responsable de chambre d'hôtes, ou de syndicat non
représentatif du secteur pour participer à leurs réunions, colloques, assemblées
générales, et pour eux, représenter le tourisme.
 
Qu'ils décident d'investir là ou ailleurs pour faire un hôtel "haut de gamme" ne 
nous concerne plus.
 
Le jour où, mais seulement ce jour-là, la population réclamera avec force du
travail dans le tourisme, et une économie dynamique, alors les professionnels
qui auront survécu sauront s'exprimer si on le leur demande, pour dire le cap à
prendre et à tenir.
 
Si on veut continuer à décider à leur place, si la fonction publique veut décider
des salaires du privé, qu'on ne s'étonne pas, qu'on ne fasse plus semblant de
s'indigner, des propos de grands groupes qui n'ont pas besoin de la Guadeloupe
pour prouver, si ce n'était déjà fait, leur compétence reconnue dans le monde
entier.
 
La Guadeloupe veut-elle d'un Tourisme ?
 
À vous de répondre.
 
 
Pour la F.APHT, 
 
Nicolas VION, 

 
 
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:55
LETTRE OUVERTE AU PRÉFET SAMUEL
 
 
Gosier, le 15 avril 2009
 
 
Lettre Ouverte à Monsieur le Préfet,
 
 
 
Le Président de la République a lancé l'idée d'organiser rapidement des États Généraux de l'Outre-
mer.
 
Après la crise qui a affecté la Guadeloupe, l'organisation de consultations auprès de l'ensemble des
acteurs économiques, sociaux et politiques auraient participé selon nous à la recherche de
nouvelles réponses aux questions de fond comme le modèle de développement économique et
sociétal ou encore la nature des relations de notre territoire avec l'État au sein de la République.
 
Encore aurait-il fallu que les consultations s'adressât à l'ensemble des parties concernées
susceptibles d'émettre des observations exhaustives au stade de l'émission des idées.
 
Le nombre limité de communes en Guadeloupe permettait que soit organisée dans chacune d'elle
une réunion publique pour collecter toutes observations, remarques, attentes des citoyens sur leur
vision et sur ce qui, selon eux, entravait le développement communal et Guadeloupéen.
 
À l'aide de moyens appropriés (Modérateur, tableau-papier, fiches de collectes, mise en place d'un
mail internet spécifique et d'une adresse postale) il aurait été offert à tout citoyen le droit de
s'exprimer, oralement ou par écrit, dans une sorte de "brain storming" canalisé.
 
En moins de deux mois, cela aurait pu être réalisé.
 
Ensuite serait intervenue une pré-synthèse avec tri par thèmes et élaboration d'un pré-cahier de
doléances.
 
C'est ensuite seulement qu'auraient pu être choisi en toute connaissance, des thèmes d'ateliers.
 
 
 
F.APHT  - N. VION Président - La Maison Créole – Montauban - 97 190 GOSIER
Tél : 0590.84.90.90 - Fax : 0590.84.90.91 – E-Mail : hotelsdeguadeloupe@lamaisoncreole.com
 
Association Loi de 1901 déclarée sous le n° 2/02613
 
 
Monsieur le Préfet Richard SAMUEL
Délégué Général à l'outre-mer
Coordonnateur national
Des États Généraux de l'Outre-mer
Auprès de Mr le Premier Ministre
27 rue Oudinot
 
75 007 PARIS
Lettre F.APHT à Mr le Préfet SAMUEL le 15 avril 2009                                                                                                      Page 2/4
Cette démarche aurait eu l'avantage de recueillir l'avis de tous, jusqu'au plus humble d'entre nous,
et qu'aucune organisation n'aurait pu prétendre à manipulation et appeler au boycott de ces États
Généraux, pourtant indispensables à recueillir les choix du peuple face à l'expression de
minoritaires de la fonction publique plutôt qu'employés dans le monde de l'économie privée.
 
En se cantonnant dans l'opposition facile, certains vont pouvoir phagocyter la voie internet et
donner ainsi l'illusion d'un apport populaire représentant une large majorité. Car certains sont
suffisamment structurés pour envoyer chaque jour de nombreux mails, alors que le reste de la
population, au travail ou au domicile, a bien d'autres préoccupations.
 
C'est le piège de la méthode qui a été choisie, en prédéfinissant des ateliers sans échanges
populaires préalables. 
 
Et parce que c'est une méthode différente qui est en route, il sera aisé à ceux qui n'ont ni vision,
ni projet de territoire, de ne pas participer pour choisir l'attitude facile du fuyard qui critique et
qui hurle à la manipulation.
 
Nos organisations professionnelles n'ont jamais été pour la politique de la chaise vide. Partout où
on les a invités, elles ont répondu et elles répondent "Présent".
 
Mais dans le cas d'espèce, "participer" pour dire quoi de plus?
 
Pour parler tourisme ? : aucun thème ne traite de ce sujet.
 
Pour parler du dialogue social : celui-ci est réel dans nos entreprises, mais en dehors de
celles-là, de quel dialogue social parler ?
 
Pour parler de l'effacement de 50 % des dettes sociales : Notre Fédération juge cette mesure
scandaleusement inéquitable. Il aurait été plus judicieux, suite à la crise, d'effacer totalement
pour toutes les entreprises de Guadeloupe les charges du premier trimestre 2009, puis 50 %
de celles du 2ème trimestre, et que ceux qui ont été défaillants avant le 31/12/2008 assument
leur défaillance.
 
Quand nous entendons certains demander l'effacement des dettes salariales qui sont faites de
l'argent des salariés pour payer leur retraite, nous restons abasourdis d'une telle inconscience
coupable qui devrait être sanctionné.
 
Au risque de nous répéter, certains des thèmes imposés sont Kafkaïens, et ne peuvent pas être
traité sans consensus. C'est le cas en particulier du dialogue social. D'autres thèmes qui nous
semblent majeurs sont jusqu'à ce jour occultés.
 
Parmi les thèmes retenus et proposés :
 
 Formation des prix, les circuits de distribution et pouvoir d’achat, 
 
 Productions locales et conditions d’un développement endogène, 
 
 Grands projets structurants et conditions du développement durable, 
 
 Rénovation du dialogue social et la formation professionnelle, 
 
 Gouvernance (évolutions institutionnelles locales et adaptation des administrations
centrales), 
 
 Insertion des départements d’Outre-mer dans leur environnement régional, 
 
 Égalité des chances, promotion de la diversité et insertion des jeunes, 
 
 Identité, culture et mémoire. 
 
Certains nous concernent au premier chef comme c'est le cas pour la Rénovation d'un dialogue
social qui n'est qu'un leurre dans l'hôtellerie en Guadeloupe et dont nous n'avons cessé de dénoncer
l'absence face aux insultes, diktats et agressions perpétrés régulièrement à notre encontre, depuis
plusieurs années dans le cadre de nos NAO. 
 
Lettre F.APHT à Mr le Préfet SAMUEL le 15 avril 2009                                                                                                      Page 3/4
Ces agressions ont donné lieu à dépôt d'une plainte collective des directeurs d'hôtels le 13 juin
2008 et nous attendons jusqu'ici que la justice veuille bien s'en saisir.
 
Le Conseil Économique et Social a déjà ouvert le débat sur ce thème. Mais ceux qui devraient être
des partenaires dans le dialogue ont refusé de "dealer" avec les patrons, c'est pourquoi nous
qualifions ce thème de Kafkaïen. 
 
Quand percerons-nous enfin l'abcès ?
 
Mais au-delà de ce point précis et pourtant majeur concernant le dialogue social, nous ne relevons
aucun thème concernant la compétitivité de la filière tourisme, pas plus d'ailleurs que pour d'autres
filières comme l'Agriculture, la Pèche, les Nouvelles Technologie de l'Information et de la
Communication (NTIC) ,ect…) dans leur environnement concurrentiel : Atouts, Handicaps,
Freins, Potentiel.
 
 Le Groupement Hôtelier et Touristique Guadeloupéen, et sa Fédération, la F.APHT ont fourni en
leurs temps des rapports touristiques nombreux, s'appuyant sur des résultats concrets et techniques
du secteur, avec des observations motivées sur un certain nombre de paramètres : transports aérien
maritime et routier, hébergements, environnement, emplois, social, économie…. 
 
Ils ont alors émis avec humilité quelques remarques basiques pour un tourisme de meilleur
qualité, mieux accepté par la population, répondant mieux aux attentes de la clientèle (qui pourrait
être mondiale). 
 
Ces rapports sont venus s'ajouter à tous ceux de consultants co-rédacteurs du SRDE, du SDAT, du
SAR, etc…
 
Fondamentalement, tout cela n'a rien changé jusqu'ici, et nous devons convenir que nous sommes
resté statique, face à des pays comme le Maroc où à la République Dominicaine.
 
En Guadeloupe les Hôtels ferment quand il s'en ouvre un par semaine en Asie.
 
Pour la F.APHT et le GHTG, le tourisme en Guadeloupe doit être un facteur de développement
des emplois et de valeur ajoutée plus grande.
 
Mais est-ce vraiment un sentiment partagé ?
 
Pour notre part, nous sommes convaincus que la Guadeloupe, plus que beaucoup d'autres
destinations, a en main des cartes majeures pour avoir un destin touristique indéniable, envié et
durable, mais ce n'est pas suffisant que d'avoir raison à ce sujet.
 
On peut avoir du Gaz, mais sans Gazoduc, Méthaniers, stockage, Gazomètres et usine de
traitement, terminal, on ne fait rien. 
 
Si un pays, pour une raison quelconque (écologie, refus de pollution, respect de l'environnement
naturel,…) décide de ne pas réaliser les infrastructures indispensables, cette richesse latente
demeure inexploitée.
 
Il en est de même pour le tourisme, et cela est vrai en Guadeloupe, à ceci près, que des
infrastructures conséquentes existent aujourd'hui. Si elles ne sont pas entretenues, d'abord par un
flux suffisant de clients, elles vont se dégrader et devenir obsolètes. Ceux qui font le calcul
mesquin de détruire l'industrie hôtelière pour favoriser des chambres d'hôtes existantes afin
d'espérer mieux les remplir, se trompent, car, ce sont les clients des hôtels qui remplissent les
avions. Sans hôtels, les avions se feront plus rares, et toutes les infrastructures qui vivent du
tourisme (parcs, aquarium, restaurants, etc…) vont voir se tarir les touristes et mourront à terme. 
 
Même la République Dominicaine toute proche l'a comprise et a une politique volontariste de
développement hôtelier.
 
Or comme pour le Gaz, il suffit de fermer les vannes pour tarir la richesse.
 
Mais contrairement au Gaz, la vanne n'est pas facile à ré-ouvrir dans le tourisme.
 
Pourquoi ? 
 
Parce que pour faire venir un touriste, il faut le séduire dans une concurrence mondiale âpre, et il
faut payer pour cela : promotion, salons, publicité…
 
Lettre F.APHT à Mr le Préfet SAMUEL le 15 avril 2009                                                                                                      Page 4/4
Si un territoire ne veut pas faire ce qui est INDISPENSABLE pour avoir une industrie touristique
économiquement viable et durable, alors il se condamne lui-même au profit – et à la satisfaction -
de ses concurrents.
 
Et l'indispensable, c'est de SÉDUIRE, d'avoir une image irréprochable, un accueil chaleureux,
d'être capable de faire rêver, d'oublier ses soucis, de se détendre et de savourer l'instant qui passe.
 
La Guadeloupe offre t'elle tout cela ?
 
À t'elle la volonté d'atteindre cette condition indispensable pour un tourisme réussi parce
qu'accepté dans la sérénité sociale ?
 
Est-elle prête à mettre en avant LE CLIENT et non ses revendications catégorielles égocentriques
qui sont la mort de son économie ?
 
À t'elle le sens de la solidarité économique ?
 
C'est une des nombreuses questions que n'ont cessé de poser depuis plusieurs années le GHTG et
sa Fédération, face à ceux qui critiquent sans avoir jamais fait la preuve de leur capacité à réussir
dans le tourisme.
 
Voici ce que nous voulions dire, Mr le Préfet, si un des thèmes mis en place nous l'avait permis.
 
Par ailleurs, lors des récents évènements survenus en Guadeloupe, nos adhérents considèrent que
l'État de droit a bien souvent été bafoué et que la rue s'est imposée parfois par la violence, sans
susciter de réactions véritablement jugées à la hauteur des défis.
 
Les États Généraux ne peuvent pas taire ces faits passés et doivent conduire à une réflexion sur les
valeurs, faute de voir la CONFIANCE s'effriter dangereusement vis-à-vis de l'État.
 
L'essentiel de notre apport est dit.
 
Nous restons à la disposition de ces États Généraux pour apporter tout autre contribution qui
pourrait être souhaité dans le cercle et l'espace de nos compétences.
 
Il n'y a pas de devenir sociétal sans économie.
 
Le tourisme peut être le moteur d'une économie forte, puissante et porteuse d'emplois.
 
Encore faut-il que ce soit la volonté, non pas de quelques professionnels passionnés et convaincus,
mais LA VOLONTÉ de tout un territoire, avec les conséquences qui en découlent.
 
Veuillez croire, Monsieur le Préfet, à toute notre considération.
 
 
 Le Président
 Nicolas VION
 
 
 
 
 
 
Copie à Mr le Préfet de Guadeloupe
 
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:53
10 avril 2009 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 84 sur 156
. .
Décrets, arrêtés, circulaires
CONVENTIONS COLLECTIVES
MINISTÈRE DUTRAVAIL, DES RELATIONS SOCIALES,
DE LAFAMILLE, DE LA SOLIDARITÉ ET DE LAVILLE
Arrêté du 3 avril 2009 portant extension
d’un accord régional interprofessionnel en Guadeloupe
NOR: MTST0907977A
Le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville,
Vu le code du travail, notamment son article L.2261-15;
Vu l’accord régional interprofessionnel sur les salaires en Guadeloupe en date du 26 février 2009;
Vu la demande d’extension présentée par une organisation signataire;
Vu les avis publiés au Journal officiel les 7 et 10 mars 2009;
Vu les avis recueillis au cours de l’enquête;
Vu les avis motivés de la Commission nationale de la négociation collective (sous-commission des
conventions et accords), rendus lors des séances des 20 mars et 3 avril 2009, notamment l’opposition de deux
de ses membres issus d’un même collège,
Arrête:
Art. 1er. −1. Sont rendues obligatoires, pour tous les employeurs et tous les salariés compris dans son
champ d’application, sans préjudice de l’élargissement à d’autres secteurs non couverts, les stipulations de
l’accord régional interprofessionnel sur les salaires en Guadeloupe en date du 26 février 2009 à l’exclusion:
–du préambule de l’accord au motif qu’il est dénué de toute portée normative et de tout lien avec l’objet
d’un accord collectif au sens du code du travail;
–de l’article V de l’accord dès lors que cette stipulation impose notamment une augmentation générale des
salaires sans tenir compte de la situation économique et de l’emploi qui prévaudra aux échéances qu’il
fixe et des obligations de négociation collective obligatoire annuelle sur les salaires qui résultent des
articles L.2241-1 et L.2242-8 du code du travail.
2. Les articles II et III de l’accord sont étendus dans la mesure où:
–les dispositions des deuxième et troisième alinéas de l’article II ne rappellent que des obligations de
négociation sur les salaires et fixent un calendrier d’ouverture de telles négociations sans pour autant
imposer un contenu impératif à ces accords;
–les contributions de l’Etat et des collectivités locales que visent les articles II et III ne peuvent légalement
résulter que des dispositions législatives et des actes réglementaires les instituant.
Art. 2. −L’extension des effets et sanctions de l’accord régional interprofessionnel susvisé est faite à dater
de la publication du présent arrêté pour la durée restant à courir et aux conditions prévues par ledit accord.
Art. 3. −Le directeur général du travail est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié au
Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 3 avril 2009.
Pour le ministre et par délégation:
Le directeur général du travail,
J.-D. COMBREXELLE
Nota. –Le texte de l’accord susvisé a été publié au Bulletin officiel du ministère, fascicule conventions collectives
no 2009/7, disponible à la Direction des Journaux officiels, 26, rue Desaix, 75727 Paris Cedex 15, au prix de 8,20 €.
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:50
Portrait
Yves Jégo, l'homme recomposé
LE MONDE | 14.04.09 | 14h40  •  Mis à jour le 14.04.09 | 18h34

u temps où Yves Jégo avait le loisir d'écrire des romans historiques, La Conspiration Bosch (Timée-Editions, 2006) appâtait le chaland avec cette promesse : "Découvrez la face cachée de la Renaissance." Pourquoi pas. La renaissance d'Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'outre-mer, homme à terre qui s'est relevé et a recommencé à marcher au pas cadencé de la politique, est un sujet. Le XVIe siècle florentin et ses intrigues mortelles, décor du livre, ne sont pas si loin.

Le maire de Montereau-Fault-Yonne, cité de Seine-et-Marne au confluent de la Seine et de l'Yonne, où Jean sans Peur fut assassiné, est un persévérant. Il s'était envolé vers les Antilles compliquées avec quelques idées simples. Il les a proclamées publiquement et s'y est tenu : l'Etat se doit d'être neutre ; sa mission ne consiste pas à défendre "plus les gros que les petits" ; ce n'est pas parce que l'on a un statut social que l'on a des passe-droits.

Il a répété à satiété qu'il avait "besoin de comprendre" pourquoi un conteneur coûtait 500 euros entre l'Europe et l'Asie et 2 500 euros acheminé vers Pointe-à-Pitre ; pourquoi un produit essentiel à l'agriculture pouvait, dans l'île, augmenter de 170 % en un mois. Bref, ce que certains appelaient la "pwofitasyon" et qui a provoqué une grève générale de quarante-quatre jours en Guadeloupe. Là-bas, ils racontent encore avec des yeux ronds qu'ils n'avaient jamais vu un ministre taper sur la table ni haranguer ainsi les chefs d'entreprise : "Nom de Dieu, quand quitterez-vous vos habitudes ancestrales ?" Comble de l'inconscience, Jégo a claironné : "Je suis là pour le temps qu'il faut, avec l'énergie qu'il faut."

Petits marquis parisiens et grands patrons ulcérés - qui lui souriaient en façade et l'assassinaient en coulisse - ont vite fait de mettre bon ordre à ce qu'ils considéraient comme du gauchisme. "Tous les ministres de l'outre-mer avaient été dans le camp du patronat. Je n'étais pas à la place habituelle", observe le secrétaire d'Etat. Paris l'a sifflé, il est rentré. Le retour n'a pas été agréable. "J'aurais pu faire la gueule dans mon coin. Mais toute stratégie honteuse de ma part m'aurait conduit au désastre. Je me suis impliqué à mort", conclut-il.

S'"impliquer à mort" est plutôt dans son tempérament, mais il n'avait guère le choix. "Je suis un homme à progression lente", dit-il. "J'ai été sincère. J'ai risqué ma peau politique", assure aussi ce ministre à fort bagout. Avec une pointe de méchanceté, on dirait que cette peau ne valait pas grand-chose, à l'époque. Qui connaissait Yves Jégo ? Eric Besson, lui, était passé en un jour de l'ombre à la lumière. Ici, rien de tel. Nulle trahison n'est venue heurter le parcours de l'obscur député de Seine-et-Marne. Il est même d'un naturel fidèle, ayant choisi très tôt de soutenir Nicolas Sarkozy, lassé d'avoir traîné ses guêtres en Chiraquie sans obtenir de marque de reconnaissance.

Une poignée d'initiés s'en souviennent, et encore. A cette époque, il travaillait sur le contrat d'intégration des immigrés, pour le compte de l'Elysée. On ne l'écoutait guère. Après un coup d'éclat dans Le Monde, pour défendre le droit de vote des étrangers aux élections locales, en octobre 2002, Yves Jégo était allé voir ailleurs. Sarkozy, avec sa franchise brutale, avait pris son parti : "Tu peux dire que tu es mon ami." En 2008, c'est à peine si les Franciliens avaient repéré sa candidature à la candidature pour les futures élections régionales, puis son retrait...

Mais enfin, ce Franc-Comtois au nom breton - et donc, selon lui, prédisposé à l'obstination - avait tellement attendu pour devenir ministre qu'il était prêt à vendre chèrement sa peau. Victime de l'"ouverture" à gauche du président, de sa préférence pour des personnalités plus glamour, le député avait dû patienter un an. Un an pendant lequel, entre 2007 et 2008, il avait pu méditer sur l'exemple de petits camarades plus courtisans, plus pressés, plus habiles.

Au fond, c'est cela la spécialité d'Yves Jégo. Retourner les situations à son profit. Quand il est décomposé, il se recompose. Un socialiste, Alain Drèze, avec lequel il entretient les relations les plus rugueuses, prend la mairie avant lui ? Il le bat en 1995 et l'intègre dans son équipe. "Tout en gardant mes convictions d'homme de gauche, exclu et désespéré par le PS, je soutiens l'action du maire", proclame l'agrégé d'histoire qui a accepté d'être le délégué général de l'"école de la deuxième chance" montée par Yves Jégo à Montereau. Le maire, deux fois réélu, a coutume de dire : "Je me suis aperçu que la droite était souvent trop à droite et donc maladroite." Le candidat perd les législatives en 1997 ? Oui, mais dans une triangulaire contre le Front national où il gagne ses lettres de noblesse républicaines. Il n'a pas la circonscription mais celle-ci possède Vaux-le-Vicomte : Jégo en fait un roman sur Fouquet.

Quand on le donne viré du gouvernement, tous ceux qui comptent aux Antilles prennent sa défense lors d'un déjeuner à l'Elysée, parmi lesquels Lilian Thuram. "C'était spontané, unanime et de l'ordre de l'unisson", précise en témoin l'écrivain Daniel Picouly. Catherine Pégard, ancienne journaliste politique et conseillère de Sarkozy, a relevé sa persévérance et sa ténacité. "Le rétablissement qu'il a opéré, c'est très fort. Il ne sera plus jamais le même." Elle cite Balzac, pour qui, "dans les grandes crises, le coeur se brise ou se bronze". C'est parfois un mouvement alternatif. Il se brise, puis se bronze. Yves Jégo s'est recomposé sur le versant privé aussi. Sur ses "quatre garçons", deux sont nés du premier mariage de sa seconde épouse.

La patience s'apprend peut-être sur les terres froides de Besançon, où sa grand-mère partit un jour sur son vélo, lestée d'une valise qu'un grossiste en vêtements avait bien voulu lui confier. Elle avait tout vendu, acquis une voiture, puis un camion, et enfin un magasin, avant d'installer ses deux garçons dans le métier. "Elle a créé un business entre 50 ans et 70 ans", raconte le "fils de commerçants modestes". Une famille de droite, mais pas militante. Il fut le premier. Au RPR, par admiration inconditionnelle pour de Gaulle, sur qui il écrivit un essai, et par "vraie adhésion" à Chirac, qu'il soutint en 1995. Depuis, il a beaucoup appris. Et si l'on venait à lui chercher des ennuis, il saurait rebondir, promet-il. De cette crise, il a pu tirer pwofitasyon : il a compté ses amis, déjoué les intrigues, sauvé son cou, comme à la Cour.


Béatrice Gurrey
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