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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 21:18
Il est temps...
Victor Sabardin, agriculteur à saint-François, qui se dit « écrivailleur », nous livre ses impressions. Et égrène le dictionnaire.

A L’ HEURE  où la  Guadeloupe retient son souffle, pour ce que nous savons.
A  L’ HEURE où toutes les certitudes deviennent incertaines même sur le plan mondial.
A L’  HEURE où le capitalisme débridé montre ses limites, trébuche et nous fait savoir qu’il n’est finalement  pas,   la panacée pour le bien-être de l’humanité.
A L’ HEURE où toutes les têtes crépues de la planète  s ’énorgueillissent de l’arrivée d’un noir ( pardon) d’un métis à la maison blanche.
A L’ HEURE où nous voyons un défilé de toujours  les mêmes sempiternels intellectuels guadeloupéens sur les différentes chaînes de télévision et autres médias , nous donner leurs avis sur tout, même sur ce qui n’est pas du champ de leurs compétences.

IL EST  TEMPS , il  est temps,  qu’un monsieur tout le monde ne faisant pas partie des têtes dites «  pleines » donne son point de vue sur l’essentiel de ces deux mois de braises ( janvier,  février 2 009) manière peu onéreuse de prendre date avec l’histoire. Il y aura c’est sur, un avant 2 009 et un après 2 009. M’étant  laissé dire  que France Antilles  n’affiche aucune forme d’ ostracisme  à l’égard d’une frange quelconque de ses lecteurs. Moi, Victor Sabardin, sans trop de «  profitation » m’auto désigne comme porte parole de la pensée majoritaire et néanmoins muette( ce qui manque dans les LKP)  pour faire savoir grâce à notre quotidien  ce que pense et voudrait dire le Guadeloupéen Lambda.  Voyons voir, et dans le désordre (c’ est le cas de le dire) O  comme Obama. Bien sûr, l’arrivée d’Obama à la maison blanche est un évènement capital pour tous ceux possédant  un millionième de micron  de sang noir dans leurs gênes. Toutefois,  il faut savoir, raison garder et plutôt que de se payer une tranche d’onanisme ( plaisir solitaire ) sur cet évènement, réfléchir au fait que ce président est et restera, d’abord ,un Président Américain avant d’être un président noir. La  priorité de notre réflexion doit être mise au crédit de l’évolution de la mentalité américaine. Alors même, qu’en France hexagonale, une tendance au recul dans ce domaine est manifeste .Je m’appuie sur le parcours de Gaston Monnerville pour étayer cette thèse ( ce dernier ayant , ne l’oublions pas, été deuxième personnage de l’état pendant 20 ans et aurait pu être Président de la République par intérim si … Bref. Les débuts du Président américain paraissent  plus que positifs surtout pour un ( d’ après  moi) rétrécissement de l’écart nord-sud. Toutefois, à «  yes we can «  je réplique «  wait and see » . Pourquoi cette diatribe sur Obama ? Parce qu’ impossible de lire un texte d’un de nos intellectuels sans que son nom apparaisse. Justement.  i. comme intellectuel. Certains de nos intellectuels antillais qui se veulent formateurs d’une pensée  caraïbéenne à l’instar d’un Confiant, me posent problème. Je n’arrive pas à cerner ce garçon dont pourtant les écrits bénéficient  d’un large crédit de ma part. Le premier à monter à l’assaut du vieillard Alain Huyghues Despointes qui a déclaré sur un ton lapidaire «  Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi je ne trouve pas ça bien.  Nous les békés, on a voulu préserver la pureté de la  race » Certes bien que ces propos dans la communauté békés semblent tendre vers une direction évanescente, bien que ces propos soient plus que con-damnables, je n’arrive pas à comprendre la démarche de Confiant qui  en même temps défend un Dieudonné qui ne peut  plus être qualifié d’antisioniste, mais d’antisémite.  Dieudonné qui s’est disqualifié en choisissant comme parrain d’un de ses enfants, le vulgaire LEPEN. Ce même J.M.L. que les intellectuels martiniquais ont empêché de fouler le sol de l’île aux belles fleurs. Il ne faut surtout pas faire abstraction du fait, qu’en filigrane «  Xénophobie national »  cautionne plus ou moins de par ses  déclarations, la philosophie eugéniste ( je vous laisse le soin de faire le pont entre une contradiction flagrante). Il faut souligner que ce qu’oublie de dire  «  sieur » Despointes dans sa déclaration ; c’est qu’à force de recherches sur la pureté de la race, cela donne parfois de petits êtres malheureux que l’on cache dans certaines familles. Le déclin des pharaons d’Egypte c’était même «  bitin » (sic). Voilà encore un monsieur qui a dû ouvrir une bouteille de champagne le 20 Décembre, jour de l’investiture d’Obama et du début de la chienlit revendicative en Guadeloupe. Bref jetons un voile pudique sur ce nid  de puanteur, d’autant plus qu’un charmant petit galopin dont le père relié par le cordon ombilical  «  d’une dame De » marié à la fille de ma compagne m’appelle avec beaucoup de tendresse « papi-tor » ( tor étant le diminutif de Victor ).
  P comme  politesse. C’est vrai que l’on aurait pu, que l’on aurait dû  s’adresser au Préfet que dans la langue de  Voltaire. La fonction est une chose, l’être humain a droit au respect. Toutefois quand le haut de la pyramide s’écroule c’est une cascade de dégringolades qui s’ensuit. Ailleurs nous avons entendu «  casse toi pauvre con ». Ici, vous  voulez aller mendier chez «  papa blanc » ceci prononcé par un petit fils d’esclave qui selon les insinuations de Domota plonge dans les bras de Morphée au Georges V et ce, sur le dos du peuple. Un Domota qui expliquait comment commencer à faire des économies pour le peuple. Chapeau l’artiste !
 
P  comme politique. J’ai entendu le maire de Baie- Mahault,   sur une radio locale demander une réunion d’urgence de tout ce que la Guadeloupe compte comme politiciens.  Un conseil, Chalus pendant que vous êtes en conclave, demande la démission « in pétto » de la majorité  de nos politiciens. Vois-tu, que l’on ne vienne surtout pas me dire que tout est de la faute de l’état. Cela fait belles lurettes qu’entre vous-mêmes politiques, vous savez  ce qu’est la classe politique de l’île. Que l’on ne vienne plus me dire que le  linge sale se lave en famille, je ne considère pas certains politiques comme faisant partie de ma famille. Certains politiques qui ont une trop grande proximité avec les puissances de l’argent.

E   comme état.  Que l’on ne vienne pas me susurrer, non plus, que personne dans la hiérarchisation de l’appareil d’état, ne savait  qu’une forme de « profitation » existait bel et bien au  détriment surtout  des plus démunis.
C  comme  cocagneur. C’est avec un sentiment de dégoût que le peuple voit quelques grandes  gueules de la politique locale et non des moindres essayer de prendre le train en marche. Si on ne peut arrêter un train en marche, on peut refouler les cocagneurs qui essaient de monter à bord. Les élucubrations verbales de certains ne trompent plus le peuple qui a suivi tous les débats. C’est après avoir interrogé une cinquantaine de mes compatriotes dont les grévistes, de la mairie de Saint-François ( des personnes qui n’ont guère l’habitude de s’exprimer ) que j’ai pris vraiment la mesure de ce qui nous tombe sur la tête.

L comme LKP. Le peuple est-il avec ?  Oui au moins à 80%. Un bémol cependant c’est nada pour ce fameux chiffon rouge  . Il ne faut surtout pas oublier les heures sombres de l’histoire de  l’humanité, marquage au fer rouge pour certains esclaves, l’étoile jaune pour les juifs etc..etc..

E comme écrivain. Certains de mes  pairs « vulgum pecus »  m’ont demandé pourquoi je signe Victor Sabardin agriculteur écrivailleur comme estampille de mes pontes. La réponse est simple. Bien qu’étant dans le peloton de tête des noircisseurs de feuilles Guadeloupéens des plus lus, je n’ai point reçu d’invitation au congrès des écrivains de la Caraïbe. Il faut dire que je  ne suis pas  seul dans ce cas. De nature à m’empêcher de plonger dans la paranoïa.  Cette mise à l’écart s’appelle aussi ostracisme. J’ai vérifié dans mon dictionnaire : ECRIVAIN Personne qui compose des ouvrages ( qu’importe le contenu, qu’importe le maillage, qu’importe l’excellence, qu’importe la médiocrité, qu’importe, qu’importe..) Fameux   Congrès qui a été organisé avec l’argent des contribuables Guadeloupéens à la gloire d’une ambulance sur laquelle ma sensibilité,  mon manque de PWOFITASYON m’empêchent  de tirer.  Ainsi va la vie.
Votre agriculteur écrivailleur
Victor SABARDIN



                                                     







 
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 21:11
LE PETIT HOMME VERT... CHEZ MOI AUSSI

Episode 36
Résumé des épisodes précédents :
Depuis quelques années, le petit homme vert, venu de l’Univers, étudie la Guadeloupe. Il se pose beaucoup de questions sur le fonctionnement social de la Guadeloupe, mais bien plus encore sur la manière dont cet archipel est dirigé par ses élus. Il a rencontré beaucoup de Guadeloupéens. Tous semblent penser que les élus s’occupent plus de régler leurs propres problèmes que ceux de  la population. Par ailleurs, le petit homme vert  avait bien dû constater qu’il n’était pas toujours facile de distinguer les Guadelabors(pour Guadeloupe laborieuse) des Guadedestrucs (pour Guadeloupe destructrice), tant ces derniers avaient acquis la faculté de se camoufler, et tant le laxisme des pouvoirs publics à réprimer leurs comportements destructeurs avait amené certains Guadelabors à utiliser certaines de leurs méthodes. Pourtant, après l’échec e la réforme institutionnelle, voulu par 90% des élus locaux et que la population méfiante a repoussée en décembre 2003 par 75% de votes négatifs, les choses semblaient s’être calmé. Mais des maladresses de l’Etat, l’on ramené dans le cahot. Depuis 20 jours la Guadeloupe est bloquée par un collectif de syndicats qui avec habileté ont repris à leur compte les revendications de toutes les catégories sociales et professionnelles Le Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer est venu en personne animer les négociations. Las sa maladresse n’a fait que légitimer et renforcer le mouvement qui met la
Gadeloupe été d’insurrection permanente. Fin du résumé.
 De mémoire de Petit Homme Vert, jamais on n’avais vu pareil dérèglement sur la planète TERRE. Ni d’ailleurs nul part ailleurs. Les Guadestrucs étaient en action. Et pour « défendre » la Guadeloupe, ils étaient prêt à la mener à la ruine. Peu importaient qu’ils aient déjà obtenu une grande part de leurs revendications. Pour eux c’était tout ou rien. Ils prétendaient défendre les travailleurs, mais après trois semaines de blocage totale de l’île, les entreprise commençaient à déposer les bilans, les enfants étaient privés de classe, les denrées alimentaires se faisaient rare et leurs prix avaient presque doublés. Mais de cela les Guadestrucs n’avaient cure. L’état leur laissait le champ libre dans les ville, dans la zone industrielle, sur les routes. Les exactions se multipliaient contre tous ceux qui prétendaient ne pas se soumettre à leurs dictats. Le peuple souffrait et les pouvoirs publics étaient tétanisés. Des commandos de 10, 15 individus déboulaient dans les rues de Pointe-à-Pitre et exerçaient des violences contre tous ceux qui ne voulaient pas fermer leurs échoppes. Les magasins d’alimentations qui prétendaient servir la population malgré l’interdit, se voyaient piller. En pleine matinée, Pointe-à-Pitre ressemblait à une Ville déserte,  dans un film du far West, après le passages de Calamity Jane .. ou des frères Dalton. La peur commençait vraiment à s’installer. Arpentant cette ville fantôme. Le Petit Homme Vert avait remarqué une fillette d’une dizaine d’années qui pleurait doucement, silencieusement, appuyée à la porte d’entrée de sa maison. S’en approchant, il avait cherché à la consoler. L’ayant mise en confiance, elle lui avait sorti de la poche de sa jolie robe, un papier plié en quatre. Et sans rien dire, elle le lui avait lu avait tendu. Et voici ce qu’il y était écrit :
« Le cri d’un enfant

Pourquoi je ne peux plus aller à l’école ?
Pourquoi je ne vois plus mes copains ?
Pourquoi les adultes me punissent-ils ?
J’ai peur de ce monde qu’ils me préparent.

Pourquoi ma maman a-t-elle du mal à m’acheter à manger ?
Pourquoi pleure-elle de ne pas pouvoir travailler ?
Pourquoi les adultes la punissent-ils ?
J’ai peur de ce monde qu’ils me préparent.

J’entends à la radio, je vois à la télévision que « c’est pour la Guadeloupe »…
J’entends à la radio, je vois à la télévision que « c’est pour mon avenir »…
Pourquoi commencent-ils alors par nous faire du mal ?
J’ai peur de ce monde qu’ils me préparent.

J’entends dans la rue qu’il faut « lutter debout »…
J’entends dans la rue qu’il faut « obliger les gens à ne plus travailler »…
Mais si je veux quand même aller à l’école ?
Mais si ma maman veut quand même travailler ?

Pourquoi nous obliger ?
Pourquoi faut-il se « coucher » pour être « debout »… ?
J’ai peur de ce monde qu’ils me préparent.
Mais peut-être suis-je la seule à vouloir aller à l’école ?

Mais peut-être ma maman est-elle la seule à vouloir travailler ?
Je ne comprends pas.
Mais peut-être suis-je trop petite pour comprendre…
J’ai peur de ce monde qu’ils me préparent.»                                                                                                                                       
Décidément, pensait le Petit Homme Vert, ces terriens ont un comportement bien bizarre, à passer leur temps à se faire du mal et à faire du mal à leurs enfants. Et puis quel manque de caractère. Les pouvoirs publics estimaient que dans leurs meilleurs rassemblements, les Guadestrucs étaient 15 000 à 20 000. Les Guadestrucs eux disaient qu’ils étaient 40 000. Certains même disaient            60 000. Mais même 60 000, il restait encore 360 000 Guadelabors. Comment ces 360 000 Guadelabors pouvaient ils accepter la dictatures de 60 000 Guadestrucs ? Le Petit Homme Vert n’en revenait pas et pensait qu’il n’y avait pas grand espoir de les voire se rebeller et défendre leurs libertés. Certains avaient bien essayé de mettre en place une manifestation pacifique ce samedi 14 février à 9 heures. Mais ils y avaient renoncés. Probablement à cause des pressions des Guadestrucs. Il faut dire que les médias avaient pris fait et cause pour les Guadestrucs. Il n’était pas facile dans ses conditions de lancer un appel général à tous les Guadeloupéens. Et pourtant un espoir se levait. Un petite lueur dans un avenir très sombres. Quelques Guadelabors, bien décidés à ne pas renoncer, avait pris l’initiative de lancer sur internet un appel à une manifestation silencieuse mardi prochain 17 février à 9 heures. Un Comité pour la Sauvegarde des Libertés Individuelles et Publiques en Guadeloupe s‘était  constitué. Et l’on pouvait apporter son soutien à cette démarche sur le site internet : http://www.opinpub.fr ou en cliquant sur le lien suivant :http://adhesion.opinpub.fr/index.php?petition=2
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 16:48

Rama Yade : « On ne peut pas avoir une société à deux vitesses » en outre-mer

La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, a déclaré dimanche qu' « on ne peut pas avoir une société à deux vitesses » en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion, relevant sur Canal+ l'existence d'un « lourd malaise » dû notamment à un « problème de répartition des richesses ».

« C'est vrai que là-bas il y a un lourd malaise dû à la cherté de la vie, au niveau du pouvoir d'achat, et, au-delà, à un problème de répartition des richesses », a déclaré Mme Yade, interrogée sur le mouvement de grève générale aux Antilles dans l'émission Dimanche+ de la chaîne.
« On ne peut pas avoir une société à deux vitesses en Guadeloupe, ni en Martinique, ni à la Réunion, et c'est la raison pour laquelle (le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer) Yves Jego s'y est rendu pendant 10 jours, y est reparti avec deux médiateurs », a ajouté Rama Yade.

« Un contexte social qui exacerbe ce genre de tensions »

Interrogée sur les revendications raciales lancées en Guadeloupe à l'égard de la minorité blanche, notamment la communauté des békés, descendants d'anciens colons, la secrétaire d'Etat a estimé qu' « il n'y a de tensions de type, disons culturelles, que parce qu'aussi il y a un contexte social qui exacerbe ce genre de tensions ».
Selon elle le président Nicolas Sarkozy « n'a pas attendu cette crise sociale qui agite aujourd'hui la Guadeloupe pour réagir » en lançant la création d'un comité interministériel.
« Je rappelle qu'avant même cette crise, un projet de loi sur le développement économique avait été adopté en Conseil des ministres et sera présenté au Parlement le 10 mars prochain », a-t-elle ajouté.
Ce texte « va bien au-delà, finalement, de la crise sociale ponctuelle que nous connaissons et due aux conséquences de la crise financière, et qui va saisir la réalité de tous les problèmes qui touchent finalement la Guadeloupe et l'outre-mer », a ajouté Rama Yade.
AFP 15/02/09
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 16:15
LU DANS LEMONDE.FR

Julien Mérion, politologue, est professeur à l'université des Antilles-Guyane. Pour lui, la crise en Guadeloupe illustre un réveil historique, identitaire, de la société civile.

« La société civile bouscule la classe politique »


Comment analysez-vous la situation que vit la Guadeloupe depuis plusieurs semaines ?

C'est une crise profonde, à la fois sociale et intime. Si elle a pris cette ampleur, c'est qu'elle est porteuse de revendications qui s'appuient sur une réelle légitimité. Dans le collectif Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), se sont unis ceux qui ne l'avaient jamais été, sur un terrain social et identitaire et, je dirais, surtout identitaire. Les organisations syndicales n'avaient jamais réussi l'unité entre elles. La grande nouveauté, c'est aussi le lien entre le mouvement syndical et les mouvements culturels. Enfin, l'irruption de la jeunesse, très présente, ancre encore davantage cette action collective dans la société réelle.
Jamais on a connu une telle convergence, même en 1985 lors de l'affaire Faisan, lorsqu'une grande partie de la Guadeloupe s'était mobilisée en faveur de cet instituteur en grève de la faim. C'était la mouvance indépendantiste qui avait porté ce mouvement, alors qu'il est aujourd'hui beaucoup plus large. Il est vraiment populaire dans son essence. Contre un processus de dépossession, qui dure depuis des lustres, on assiste à une volonté de réappropriation. C'est ce réveil de la société civile qui bouscule l'échiquier politique.

Que pensez-vous de la réaction de la classe politique ?
On vivait depuis cinquante ans sous le paternalisme gaulliste. Nicolas Sarkozy n'est pas du tout dans cette démarche. Il est là pour appliquer une logique libérale, sans se soucier ni du haut ni du bas de la société. L'Etat providence est en train de s'écrouler sous nos yeux et la situation prend de revers la classe politique locale.

Celle-ci paraît un peu perdue face à la situation...
Elle n'a pas su anticiper la crise et elle n'a pas mesuré, dans ses premières déclarations, l'ampleur et la profondeur du mouvement. Elle vit la crise avec trois temps de retard : le premier, c'est le retard social. Les revendications qui ont été formulées n'avaient pas été prises en compte dans les orientations politiques et les budgets récemment définis. Le deuxième, c'est un retard sur l'identité. Il apparaît évident que depuis une quinzaine d'années, l'émergence identitaire constitue l'une des clés de compréhension de cette société. Elle se substitue dans une large mesure au mouvement indépendantiste. C'est ce que la classe politique locale n'a pas été capable de porter.
Le troisième temps de retard, c'est celui de la responsabilité politique qui lui est propre. Depuis le référendum du 7 décembre 2003 sur l'évolution institutionnelle, on avait enterré le débat sur l'évolution du statut et sur la question de la responsabilité politique locale. Or les récents événements démontrent à merveille que l'un des points-clés de cette crise est le problème de la domiciliation de la décision politique.
Cette classe politique locale, gauche et droite confondues, a du mal à rétablir son équilibre. Elle est déstabilisée par rapport à cette forte poussée qui vient du bas. Mais une chose est certaine : rien ne sera plus jamais comme avant.
Propos recueillis par Béatrice Gurrey
Article paru dans l'édition du 15.02.09.

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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:52
TOURISME : UN ETAT DES LIEUX TEL QU'IL EST DIFFUSÉ AUX TOUR OPERATORS EUROPEEENS
 
Après quatre semaines de grève, le mouvement social se poursuit en Guadeloupe. Le Comité du tourisme des Iles de la Guadeloupe, a tenu à informer ses partenbaires. Voici le document qu'ils ont transmis.
 
« Malgré les réunions avortées entre le collectif LKP et les deux médiateurs, désignés mardi par le Premier
Ministre François Fillon, ces derniers, Jean Bessières et Serge Lopez, rencontrent aujourd’hui (c'était le 13 février) les
représentants du patronat regroupé au sein du Mouvement des Entrepreneurs en Guadeloupe (MEG). 
 
Le Comité du Tourisme des Îles de Guadeloupe (CTIG) programme d’ores et déjà des actions de relance
qui vous seront communiquées par la présidente Josette Borel-Lincertin, dans les meilleurs délais. 
 
 
ETAT DE LA SITUATION ET CONSEILS AUX VOYAGEURS  au 13 Février 2009
 
ARRIVEE / DEPART 
• L’aéroport  Guadeloupe Pôle Caraïbes fonctionne normalement. 
• Les avions décollent et atterrissent normalement.
• Les taxis sont toujours présents à l’arrivée ainsi que certains bus des réceptifs.
• Il est primordial, 24h avant le départ de Métropole vers la Guadeloupe, de confirmer que les
prestations (hôtel, compagnie aérienne, location voiture ou hébergeur…) réservées auprès de
votre voyagiste seront bien fournies.
 
SE DEPLACER 
• La circulation est normale.  
• L’approvisionnement en essence des véhicules reste très difficile.
• 20 stations services restent ouvertes et sont alimentées chaque jour.
• Les sociétés de location de voitures de l’aéroport ont rouvert et fournissent des véhicules avec
essence.
• Les liaisons maritimes sont maintenues avec des horaires aménagés.
 
SE LOGER
• Les hôtels, gîtes et autres lieux d’hébergements fonctionnent normalement.
• Le personnel hôtelier s’organise pour maintenir une qualité de services auprès des clients.
• Seuls la résidence hôtelière Pierre & Vacances, le Club Med à Sainte-Anne et le Paladien Club
Manganao (Saint-François) sont fermés.
 
TOURISME
• Les plages et sites naturels sont accessibles.
• Les activités de loisirs fonctionnent normalement.
 
SERVICES PUBLIQUES
• Les écoles sont toujours fermées.
• Certaines administrations et banques sont ouvertes.
• Les grandes surfaces sont fermées. Cependant les épiceries restent ouvertes dans les communes. 
• L’alimentation en eau et électricité est assurée normalement.
• Les services de soins et de secours, les urgences, les hôpitaux, les pharmacies et les médecins de
garde fonctionnent normalement.
• La sécurité publique n’est en aucun cas menacée.
 
RESERVATIONS / REPORTS / ANNULATIONS
• Confirmer auprès de votre voyagiste que les prestations payées (hôtel, compagnie aérienne,
location voiture ou hébergeur…) seront bien assurées. 
• Vérifier avec votre voyagiste les conditions d’annulation ou de report de votre séjour.
 
 
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:50
LES PROPOSITIONS DES ENTREPRENEURS

Les Entrepreneurs de Guadeloupe ont soumis des propositions « concrètes, significatives aux médiateurs », affirme le Mouvement des entrepreneurs qui diffuse ce document :

« Aujourd’hui il y a un impératif plus grand : les besoins vitaux de notre population ne sont pas assurés.

Il est urgent que nos aînés et nos enfants puissent bénéficier des soins de santé dont ils ont besoin,
Il est urgent que nos enfants puissent retrouver le chemin de l’école, préparer leur avenir et accéder aux places qui leur sont dues,
Il est urgent que la libre circulation soit rétablie par la possibilité de s’approvisionner en carburant et que disparaissent les barrages,
Il est urgent que les familles puissent s’alimenter correctement en pouvant à nouveau faire leurs courses,


Plusieurs entreprises ont été investies aujourd’hui et certaines occupées. Nous ne pouvons poursuivre une discussion sous la menace. Notre responsabilité est aussi d’assurer la sécurité de nos salariés.


PROPOSITIONS PATRONALES POUR L’ACCORD INTERPROFESSIONNEL EN GUADELOUPE

•  Une prime trimestrielle (de pouvoir d’achat) de 150,00 euros nets, non soumise à cotisations salariales et patronales dont le versement s'effectuera par trimestre pour l'ensemble des salariés dont le salaire se situe entre le SMIC et 1,4 SMIC (1849,40 €).
• 1,6% d’augmentation pour les salaires supérieurs à 1,4 SMIC.
• Mise en place d’un accord d’intéressement dans les entreprises de plus de 20 salariés.
• Négociation de conventions et accords collectifs de branche en Guadeloupe.
• Création de Groupements d’Employeurs d’Insertion et de Qualification (G.E.I.Q.).

Ces propositions s’appliquent à l’ensemble des salariés du secteur privé du territoire de la Guadeloupe à l’exclusion de ceux des entreprises des secteurs éligibles LOPOM ou LODEOM.


POUR MEMOIRE
MESURES D’AMELIORATION DU POUVOIR D’ACHAT
AQUISES OU EN COURS DE VALIDATION


• Baisse des carburants de 40 centimes sur le Gasoil et de 43 centimes sur l'Essence sans plomb (soit 136 Millions d'Euros ou 96,70 € par mois et par salarié)
• Baisse des prix sur des produits de première nécessité pour plus de 100 produits,
• Baisse des Tarifs bancaires de 5 à 15%,
• Baisse des tarifs sur les technologies de la communication,
• Baisse de 20% des tarifs des transports routiers interurbains,
• Alignement du forfait de charges logement sur celui de la Métropole,
• Versement, par l'Etat, d'une prime exceptionnelle de 200,00 € dès le mois d'avril aux 51000 foyers Guadeloupéens qui perçoivent les plus bas revenus,
• Versement, par le Conseil Général, d'une prime exceptionnelle de 150,00 € aux 61 000 foyers Guadeloupéens qui perçoivent les plus bas revenus,
• Baisse de 9% de la Taxe d'habitation et de 7% sur le foncier bâti,
• Bénéfice du Revenu de Solidarité Active (R.S.A.) pour les salariés à temps partiel.
• Versement d'une prime régionale exceptionnelle de 150,00 € aux 128 000 foyers situés dans la tranche la plus basse au titre de l'impôt sur le revenu,
• Augmentation de 200 € des bourses régionales accordées aux étudiants inscrits en Guadeloupe. »
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:47
MARIE-REINE DE JAHAM S'EXPRIME

L’écrivain Marie-Reine de Jaham, présidente du Cercle Méditerranée Caraïbe, Chevalier des Arts et des Lettres, avait été interviewée en août dernier par l’auteur du reportage sur Canal Plus « Les derniers maîtres de la Martinique »
Sur l’avis de son conseiller, Me Yvon Thiant, président de la FADOM, Marie-Reine de Jaham tient à exprimer publiquement son indignation devant ce film « aussi révoltant que mal documenté ».





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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:44
Ce document circule par mail. Il a été expédié à l'ensemble des avocats de Guadeloupe par l'un des leurs.

Monsieur le Bâtonnier, Chers Confrères,
 
Entendre parler d’un événement, et le vivre, c’est bien différent.
 
Les mots qui suivent ne sont pas polémiques et je ne souhaite pas de réponse de quelque nature, ni d’explications. Si elles viennent malgré tout, je n’y répondrai probablement pas.
Ce n’est qu’une description et un sentiment.
 
Je viens vous rappeler ce que nombre de paisibles citoyens vivent ces jours-ci notamment dans les rues et les établissements de Jarry.
 
Ce midi, au restaurant la Rose Rouge, nous étions attablés avec mon épouse et une trentaine d’autres personnes (faut-il préciser de toutes couleurs ??) , lorsqu’une horde de gros bras a pénétré et nous avons été virés alors qu’ils ordonnaient au restaurateur de fermer.
 
Cela permet sans doute de montrer, notamment aux journalistes que « TOUTE » la Guadeloupe est en « grève » et « solidaire » (sic)???
 
Mon assiette m’a été arrachée des mains et j’aurai sans doute été molesté si mon épouse ne m’avait poussé devant elle à sortir.
 
A quelques mètres delà, les gendarmes, dans leur véhicule, m’ont confirmé qu’ils avaient ordre de ne pas intervenir !!!!!!!!!!!!!!!!!
 
Où sont la sécurité et la liberté que nous doit notre Etat, que nous doivent nos élus ??
 
En n’intervenant pas, le Gouvernement et nos élus, se font ainsi complices de ces exactions.
 
Un Etat-Gouvernement et des élus qui ne se font pas respecter ne sont pas respectables.
 
Il paraît évident que ceux qui auront subi de telles méthodes dignes de ce que certains de mes parents ont vécus voici 75 ans en Allemagne, auront bien du mal à acquitter spontanément leurs cotisations fiscales ou sociales « solidaires » (sans parler des difficultés économiques).
 
Mes Chers Confrères, que sont nos belles paroles et que pouvons-nous faire, si tant est que nous ayons un poids quelconque, alors que parmi nous, ce qui est humain, les positions sont de toutes gradations ?
 
Et les « droits de l’homme »…. : ils sont à géométrie variable, nous le savons tous. Je ne prétends pas donner de leçon, ce serait bien prétentieux, ( je n’entends pas en recevoir non plus sur ce point).
 
Je voulais seulement vous faire part de ma tristesse face à cette situation qui détruit NOTRE beau pays.
 
Juste un rappel : la Terre ne nous appartient pas, pas plus que la petite île de Guadeloupe n’appartient à quiconque. Elles nous sont seulement confiées en gérance ( en bons pères de famille) afin que nous les transmettions dans les meilleures conditions possibles : sociales, humaines et environnementales, à nos descendants.
 
Détruire c’est facile et pourtant c’est toujours triste. Il suffit d’un peu de force. C’est construire qui est difficile. Cela demande du travail, du courage, de la volonté, de la persévérance et pourtant c’est de la joie.
 
J’espère seulement que nous allons tous ensemble continuer et très vite nous remettre à construire, et ceci évidemment même avec ceux qui sont aujourd’hui dans une démarche destructrice.
 
Votre bien dévoué Confrère


Commentaire : il circule sur par mail et sur le Net, des dizaines de témoignages identiques.
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 13:34
LES DEUX PRESIDENTS PRENNENT LA MAIN

Samedi, MM. Gillot et Lurel, respectivement président du conseil général et du conseil régional, ont donné une conférence de rpesse afin d'expliquer ce qu'ils peuvent faire pour aider à solutionner le conflit social — et politique — qui blqoue la Guadeloupe.



Voici leurs deux déclarations solennelles :

Jacques Gillot :

Mes chers compatriotes,
Depuis bientôt un mois, notre Guadeloupe vit un mouvement social sans précédent, et dont personne, pas même ceux qui l’ont initié, n’avait imaginé l’ampleur, la durée et la portée.
En disant cela, je veux surtout affirmer que ce mouvement social n’est pas la cause, mais bien la conséquence d’une Guadeloupe qui a mal.
Une Guadeloupe qui doute de la capacité des pouvoirs publics à apporter des réponses adaptées à ses problèmes.
Une Guadeloupe tiraillée entre la légitimité de la rue, la légitimité des urnes, la légitimité des institutions et celle de l’Etat.
Une Guadeloupe déchirée par les dommages collatéraux d’une mobilisation dont elle partage les motivations mais dont elle tarde à voir l’aboutissement.
Une Guadeloupe qui éprouve le sentiment profond d’être dans l’impasse, tout simplement.
Jamais département français n’avait connu un mouvement social d’une telle ampleur !
Jamais le peuple guadeloupéen n’avait exprimé avec une telle force son désir de dignité !
Et jamais les pouvoirs publics n’avaient à ce point été placés au pied du mur, face à leurs responsabilités.
Nul ne peut contester que les élus ont été les premiers à prendre leur part de responsabilité en proposant des solutions et des réponses concrètes aux revendications du LKP.
Et nul ne peut nier, non plus, que l’on a tardé à comprendre que face à des enjeux aussi complexes, la méthode de travail proposée des le départ par les élus était la seule viable,
Mais nous n’en sommes plus là, il y a aujourd’hui un pays qui souffre, qui est à genoux et qui attend depuis 25 jours de sortir de la crise.
Dieu merci nous avons pu jusqu’ici éviter les dérapages, mais qu’en sera-t-il demain ou après demain au fur et à mesure que l’exaspération se conjuguera à la frustration ?
Face à un Etat qui va de dérobades en effets d’annonce comme s’il ne prenait pas la mesure de ce raz de marée social qui traverse la Guadeloupe, et désormais tout l’outremer,
Face au constat de partenaires sociaux qui sont dans l’impossibilité manifeste de s’écouter, de dialoguer et de construire ensemble,
Face à l’indiscutable enlisement de la négociation, prolongé par la décision du Président de la République de répondre à l’urgence …par la création d’un comité interministériel qui se réunirait dans quelques mois,
Face au risque palpable de revivre les pages les plus sombres d’une Histoire tourmentée,
Les responsables politiques que nous sommes ne peuvent rester assis à regarder le pays se consumer à petit feu dans l’attente d’un accord qui tarde à se concrétiser.
Et c’est donc bien aux élus qu’il appartient d’apporter en toute humilité les réponses politiques qui, je l’espère, faciliteront la sortie de crise.
Premier objectif, donc, renouer les fils du dialogue :
Les rencontres officielles ou informelles, tout comme les interventions des médiateurs, confirment toutes l’extrême difficulté d’aboutir à un accord entre les partenaires sociaux, dans un contexte où l’Etat est largement revenu sur les engagements qui avaient été pris en son nom par le secrétaire d’Etat à l’outremer.
Les discussions sont pour l’instant bloquées sur la question de la revalorisation des bas salaires, qui engage avant tout l’Etat et les partenaires sociaux dans le cadre du pré-accord négocié le week-end dernier.
Pourtant, les discussions ont avancé sur certains points de la plateforme de revendications du LKP, en particulier sur la baisse des produits de première nécessité, sur la question des transports, sur l’observatoire des prix, sur le foncier et sur bien d’autres sujets.
Il est évident que ce qui bloque actuellement c’est l’engagement de l’Etat d’un côté, et le nécessaire effort de certains patrons de l’autre
Mais, mes chers compatriotes, il est aussi évident que la Guadeloupe n’a pas les moyens d’attendre les quelques semaines que nécessitera la finalisation de cet accord salarial.
C’est pourquoi nous formulons la proposition suivante :
Nous proposons tout d’abord de réaffecter une partie des primes exceptionnelles de 150€ mises en œuvre par la région et le département afin d’assurer la prise en charge durant trois mois d’une augmentation d’au moins 100€ des 40000 salaires les plus bas.
L’objectif, c’est de donner à la négociation un délai suffisant pour aboutir à un accord interprofessionnel harmonisé sur les salaires, qui permette à chaque entreprise de participer à cet effort de revalorisation en fonction de sa taille et de ses capacités.
En clair, nous proposons d’anticiper la hausse des bas salaires pour nous donner le temps de finaliser l’accord salarial
La contrepartie, c’est bien sûr que le collectif accepte, non pas de mettre un terme à un mouvement dont, je l’ai dit, nous partageons nombre des revendications, mais de permettre petit à petit à la Guadeloupe de se remettre au travail, en favorisant notamment en priorité la reprise des activités scolaires.
Notre deuxième objectif consiste à faire entendre notre voix au plus haut niveau afin d’obtenir de vraies réponses de l’Etat et surtout le respect des engagement qu’il a pris:
La Guadeloupe a droit à l’égalité avec tous les départements français, mais dans le même temps les handicaps auxquels nous sommes confrontés justifient l’application de dispositifs dérogatoires du droit commun.

Chacun sait que la crise que nous traversons exige des engagements fort de l’Etat, au delà du droit commun.

Le Président de la république l’a d’ailleurs lui même  reconnu en affirmant que la question de la meilleure répartition des richesses revêt une importance toute particulière en outremer.

Alors Prenons-le au mot, et demandons-lui d’apporter des réponses qui soient à la hauteur des questions posées car la Guadeloupe, et plus largement l’outremer attend de l’Etat qu’il lui parle au présent et pas dans quelques mois

C’est pourquoi nous lançons un appel solennel à la constitution d’un véritable front social et politique antillo-guyanais, voire de tout l’outremer, rassemblant les exécutifs et les parlementaires de chaque département aux côtés des forces sociales en mouvement.

Et puisque le Président de la République lui même affirme que la Guadeloupe et la Martinique ne sauraient subir des différences dans les valeurs d’équité et d’égalité que porte la République, nous lui demandons solennellement de donner toute sa place à la voix de nos territoires à l’occasion de la rencontre avec les partenaires sociaux qui se déroulera le 18 février prochain à Paris.


Puisque son ambition est d’assurer avec la LODEOM un développement endogène de l’outremer, créateur de richesse pour tous, nous lui demandons d’autoriser l’examen de ce texte selon la procédure d’urgence afin qu’il soit applicable dès juillet.

Et c’est d’ailleurs à la faveur de ce texte dont l’examen est prévu dans trois semaines au Sénat que nous formulerons, en lien avec les partenaires sociaux, une série d’amendements qui contribueront à aider le tissu économique guadeloupéen à se développer en intégrant l’impératif de revalorisation des bas salaires.

Notre demande au Président de la République dans ce contexte est simple : que le gouvernement tienne ses engagements et accepte de porter ces amendements en sorte d’améliorer considérablement l’environnement des entreprises guadeloupéennes, et plus largement de l’outremer.

C’est, vous l’aurez compris, toute la portée de l’audience que nous sollicitons du Président de la République en milieu de semaine prochaine
Enfin, mes chers compatriotes, dernier objectif : jeter les bases de l’élaboration d’un nouveau contrat social
Tout le monde en est conscient, c’est un peuple qui est en marche aujourd’hui !
Et la revendication de la revalorisation des bas salaires à hauteur de 200€ n’est pas une fin en soi, car elle est en réalité le flambeau d’une demande beaucoup plus profonde de la société guadeloupéenne : une demande d’avenir.
Oui, cette revendication n’est que le début, car on voit bien que les questions de fond qui sont posées renvoient indéniablement à une refonte globale de notre modèle de société.
Remise en question d’une Guadeloupe à deux vitesses,
Remise en question de l’action et de la perception du rôle des élus,
Remise en question de notre modèle économique et de notre rapport au travail,
Remise en question de notre rapport à nous mêmes et à notre histoire tourmentée,
Remise en question de la notion d’entreprise guadeloupéenne,
Remise en question de notre capacité collective à ré-enchanter l’avenir,
Ce mouvement à mis en exergue la nécessité d’une véritable catharsis de la société guadeloupéenne : il faut tout remettre à plat et tout reconstruire ensemble en passant un nouveau contrat social
Et Il n’y a qu’une seule réponse politique possible à la crise que nous traversons, c’est d’entamer un vaste chantier collectif qui mobilisera la société guadeloupéenne dans toutes ses composantes durant les mois à venir.
L’objectif est clair : remettre à plat, point par point, j’allais dire pierre par pierre, l’ensemble des éléments constitutifs de la maison Guadeloupe et jeter les bases de  nouvelles fondations, plus solides, plus solidaires et surtout partagées par tous.
Et c’est pour cela que nous nous proposons de réunir le congrès des élus départementaux et régionaux de façon mensuelle à compter du mois de mars sur tous les sujets qui concernent de près ou de loin l’avenir de la Guadeloupe :
Qu’il s’agisse des rapports sociaux,
Du développement économique et de l’emploi,
De la jeunesse et des débouchés que nous lui offrons,
Qu’il s’agisse de l’autosuffisance alimentaire et de l’indépendance énergétique,
De la culture qui peut être un vecteur de développement économique,
De l’éducation que nous donnons à nos enfants à travers le système scolaire ou la place de la famille,
Qu’il s’agisse tout simplement de redonner du sens à la politique et aux institutions,
Nous sommes prêts à lancer ce vaste chantier en réunissant chaque mois le congrès des élus départementaux et régionaux sur une thématique spécifique en y associant l’ensemble des forces vives, les partis politiques, les acteurs économiques et tous les citoyens.
Faire que les guadeloupéens acceptent de se tendre la main les uns aux autres,
Faire que chacun se demande au quotidien : et moi qu’ai je fait pour mon pays ?
Rompre les chaines mentales qui nous empêchent d’avancer en nous dressant les uns contre les autres,
Telle est l’ambition que nous partageons pour faire de la Guadeloupe un endroit meilleur.


Victorin Lurel :

Mes chers compatriotes,
La Guadeloupe connait depuis 4 semaines un mouvement social de grande ampleur, le dire est une lapalissade. Ce mouvement a permis de mettre en lumière des abus dans certains secteurs de notre économie, j’allais presque dire dans la plupart des secteurs. Il a également permis des avancées, des avancées vers davantage de transparence dans ces secteurs. La récente baisse des prix du carburant en atteste. En cela, nous élus et pardonnez moi de le dire Jacques Gillot et moi-même, avons approuvé le mouvement. Et nous resterons mobilisés pour continuer à dénoncer et à contribuer au démantèlement des monopoles et de leurs rentes de situation qui étranglent les guadeloupéens et étouffent le développement de notre économie insulaire.

Ce mouvement a également permis d’obtenir l’accélération de la mise en place de dispositifs sociaux, comme le RSA qui permettront de soulager la souffrance des plus démunis. Et rappelez vous le combat que nous avons tous conduit qui à la tribune du Sénat Jacques GILLOT, qui à la tribune de l’Assemblée nationale, votre serviteur, lorsque nous demandions l’application immédiate de ce nouveau dispositif. Sans succès. Nos collectivités dans la mesure de leurs moyens financiers ont également décidé de faire des efforts substantiels pour les foyers les plus modestes et pour participer à la réduction des prix des produits de premières nécessités. Vous connaissez le dispositif, c’est au total, 54 M€ donnés par les communes, le Département et la Région. 20 M€ pour le Département, 34 M€ avec les 12 M€ d’octroi de mer, aujourd’hui réduit à 7M€ puisque à la demande même des partenaires, du collectif et des entreprises, la taxe sur le gasoil est différée puisque nous avons obtenu des baisses significatives, et j’image qu’il y a  d’autres dividendes à engranger en matière pétrolière.
Plus que jamais les élus que nous sommes, les élus que, vous, Guadeloupéens avaient désignés pour conduire les affaires du pays, restons mobilisés pour améliorer votre quotidien et pour lutter contre toutes les injustices et toutes les inégalités.

C’est ainsi que nous restons à la disposition des partenaires sociaux pour les aider à trouver un accord salarial équilibré, et je peux vous assurer qu’on n’a pas ménagé nos efforts ni notre énergie, ni notre temps, et parfois nos nuits pour tenter de raccorder les parties. Et cela devient de plus en plus nécessaire maintenant que l’Etat vient de dire qu’il ne lui appartenait pas de financer les augmentations de salaires du secteur privé.

Nous avons d’ailleurs des propositions concrètes à faire aujourd’hui, le conseil régional et le conseil général plus unis que jamais, et vous me permettrez de rendre un hommage à Jacques Gillot et au tandem que nous formons, nous avons passé quelques tempêtes mais nous continuons à résister et ce n’est pas faute de quelques tentatives de division des exécutifs que nous sommes. Je rends un hommage à Jacques Gillot pour la qualité des relations, la résistance opposée aux petites méchancetés et si j’ose dire à la difficulté de la situation présente.
Nous avons combattu une malédiction si j’ose dire, presque fatalement ces deux collectivités devaient s’affronter, nous sommes encore là pour proposer au nom de nos deux collectivités les propositions qui consistent à dire puisque tout est en panne et bien nous acceptons d’octroyer : une prime salariale de 50€ chacun, 50 pour le conseil régional et 50 pour le conseil général au total 100€, une forte contribution pour atteindre les 200 €, à tous les salariés qui touchent un salaire inférieur à 1,4 SMIC. Calcul fait, cela concerne à peu près 40.000 salariés. Que cette prime salariale se fera sur 3 mois, mars, avril, mai, on peut même trouver une soudure pour juin, puisque le patronat a fait quelques propositions qui ne sont pas de nature à débloquer la situation et bien les deux collectivités proposent, puisque l’état s’est retiré et a renié sa parole.

 Et vous me permettrez de dire que ce que j’entends et ce que je lis dans la presse nationale, ce n’est pas juste. Autant j’ai défendu quelque part le courage du ministre mais autant Jacques GILLOT était là et moi-même, le collectif LKP, le patronat, nous pouvons témoigner, qu’un accord avait été négocié et même accepté. J’ai même participé à la rédaction avec le patronat d’une sorte de codicille qui devait et qui apparemment avait l’agrément de Matignon. Et donc autant je respecte notre ministre, mais je n’aimerais pas pour d’autres motifs que nous pouvons comprendre la parole donnée. Une parole c’est mieux qu’un contrat. Et cette parole avait été donnée, elle avait même été lue publiquement par un préfet de Région. Mais c’est dernière nous ce n’est pas la peine épiloguer. Le temps est à la positivité, nous proposons cette prime et singulièrement pour les TPE, les PME et les PMI.
Pendant ces trois mois nous ferons la soudure entre cette période et le vote de la LODEOM, qui est la loi d’orientation pour le développement économique des Outremers. Jacques Gillot et moi, et je suis presque sûr que les autres parlementaires seront d’accord, au-delà de ce qui avait été demandé dans un premier temps, un report du vote de l’examen cette loi, compte tenu des engagements que le ministre a pris avec nous, j’espère qu’il n’y aura pas de reniement, là, compte tenu de la déclaration du premier ministre Monsieur Fillon, nous demandons qu’il y ait une déclaration d’urgence sur le texte. Qu’il y ait donc une lecture au Sénat, ça commence le 10 mars au Sénat, une lecture à l’Assemblée nationale avec les amendements que j’ai ici, que nous avons préparé, que nous allons améliorer qui seront très bientôt déposés pour alléger singulièrement et significativement les charges d’exploitation de nos entreprises.

Nous sommes convaincus que cette soudure par préfinancement d’une prime salariale de trois mois est de nature à rapprocher les partis. C’est une perche tendue et au collectif et au patronat pour leur permettre de trouver au cours de cette période les voies et les moyens d’un bon accord, un accord équilibré.
Nous demanderons également, Jacques Gillot vous le dira une coalition, une meilleure coordination avec les présidents des DFA, Martinique Guyane Guadeloupe. ET si la Réunion veut se coaliser avec nous ce serait parfait.

Toutefois, en notre qualité d’élus responsables, soucieux du respect de la démocratie et de l’intérêt général du pays, nous estimons qu’il convient d’éviter aujourd’hui d’entrer dans une logique qui serait contraire à nos intérêts. Nous estimons aussi que les enfants doivent pouvoir aller à l’école, que les Guadeloupéens doivent pouvoir se déplacer et que l’activité doit pouvoir fonctionner plus normalement.
Vous le voyez, nous demandons des assouplissements au mouvement de grève générale. Nous ne demandons pas l’arrêt de la mobilisation puisque des avancées significatives ont été obtenues, sur une centaine de points. Mais sur le point nodal et crucial, les choses ne se sont pas dénouées. Et donc, nous demandons avec la proposition qui est faite d’octroyer une prime salariale de trois mois aux salariés percevant moins de 1,4 fois le SMIC, dans les TPE et PME, PMI, et bien nous demandons un assouplissement pour que le pays vive plus normalement.
Nous appelons donc à la reprise des cours dans les établissements scolaires, à la reprise des activités et bien entendu nous appelons aussi au respect mutuel entre toutes les composantes humaines de notre société ainsi qu’au respect mutuel de tous les partenaires. Qu’ils soient du côté salarial, que du côté patronal.
Vous me permettrez d’ajouter puisque nous avons entendu de manière lancinante, de manière récurrente, les appels des uns et des autres, venant apparemment du fonds de la société, qu’il faut un projet guadeloupéen, et que les cadres peut-être étriqués du statut actuel seraient devenus aujourd’hui insuffisants, ou seraient arrivés peut être au bout de ses ressources ou de ses possibilités. Que nous vivons au-delà de la crise économique, au-delà de la vie chère, au-delà de la question du pouvoir d’achat, nous vivons une crise de société, d’aucun appelle cela une crise sociétale, et que l’argent ne va pas traiter ces bobos là, et qu’il convient donc d’être à l’écoute. C’est bien le rôle des élus que nous sommes, d’être à l’écoute, d’entendre, de comprendre d’approuver et parfois mieux encore de précéder.
Vous connaissez ma posture sur le sujet, contrairement à ce que d’aucun pense, que je soignerais uniquement une échéance, celle de 2010. Je pense que c’est une erreur fondamentale pour convaincre la population guadeloupéenne d’organiser des congrès et des référendums avant les échéances normales. Mais compte tenu de ce qui monte du fonds et des tréfonds de la société guadeloupéenne, j’appellerai avec Jacques Gillot à ce que nous fassions des états généraux ou les assises de la société guadeloupéenne, pour définir qu’elle sera la Guadeloupe de demain que nous voulons. Quelle est la Guadeloupe que nous voulons ? Et s’il faut réunir pour cela tous les congrès qu’il convient pour en discuter et bien nous le ferons, sitôt cette crise dénouée. Et que si nous voulons être sincères avec nous même et ne pas faire un coup politique, pour dire que j’ai la paternité de tel ou tel appel et que j’ai été au devant des aspirations populaires.
Si nous voulons véritablement convaincre la population guadeloupéenne qui est le décideur en dernière instance, contrairement à ce qui se passe dans l’hexagone, nous devons nécessairement passer par une consultation de type référendaire. Quel que soit ce que monsieur Balladur fera. Si nous voulons réussir, nous ne pouvons le faire qu’ensemble, c'est-à-dire gauche et droite réunies. Et non pas dans des individualités, des personnalités qui croient entraîner dans leur sillage le peuple guadeloupéen. Si nous voulons avoir l’adhésion populaire, donc emporter leur adhésion, donc bénéficier de leur confiance, il nous faut être unis.
Il nous faut trouver un projet consensuel et pour cela il faut réfléchir, donc pour cela appeler à des états généraux ou à des assises de la société guadeloupéenne qui prépareraient un projet nouveau, qui définirait la Guadeloupe de demain. Nous le ferons sitôt cette crise dénouée, et si nous arrivons à trouver les voies et les moyens de manière consensuelle entre droite et gauche. Si le Congrès est une instance nécessaire, je pense qu’il sera nécessaire pour réfléchir, presque pour faire du brainstorming collectif, pour mettre en place les armatures fondamentales d’un projet pour la Guadeloupe de demain. Nous le ferons. Voilà ce que nous voulions dire sur l’aspect politique.
Merci de votre attention




Commentaire : il est à noter que le nom de Jacques Gillot est prononcé une dizaine de fois par Victorin Lurel. Le président Gillot ne cite pas une seule fois Victorin Lurel... Même en période de crise la politique se poursuit.
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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 03:07
Voici, pour ceux qui n'auraient pu le déchiffrer sur le document publié sur ce blog le 14/02/04 le texte d'Alain H. Despointes, lettre expédiée à l'ensemble de ses salariés après sa sortie dans l'émission de Canal sur Les maîtres de la Martinique


Chère Collaboratrice, Cher Collaborateur

Vous savez combien votre concours m'est utile et nécessaire, quelles que soient vos fonctions.
Vous m'avez sans doute déjà entendu dire que vous êtes ma seconde famille, et vous avez toujours été à mes côtés dans les moments difficiles.
Lundi matin, j'ai tenu à vous informer de la prochaine diffusion sur Canal+ d'un document intitulé « Les derniers maîtres de la Martinique ».
Ausi, par respect pour chacune et chacun d'entre vous, je tiens à redire mon point de vue et à réitérer les regrets exprimés dans ma mise au point.
Mon parcours professionnel est la meilleure preuve du respect que je porte à chacun et à tous, et les plus anciens d'entre vous, mieux que quiconque, peuvent en témoigner.
C'est pourquoi, bien que très éprouvé, je me tiens à votre disposition pour recevoir les réflexions ou observations que ce document suscitera.
Je répondrai personnellement à chaque remarque écrite.
Cordialement,
Votre Président Directeur Général

Alain H. Despointes




Commentaire ? Non, le texte se suffit à lui-même

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