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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 22:49

Aux chrétiens, aux hommes et aux femmes de bonne volonté

Un message commun de l'Eglise réformée, l'Eglise orthodoxe et l'Eglise catholique de Guadeloupe, signée du pasteur Pascal Hiekel‭, ‬de l'Eglise réformée, Michel Same, de l'Eglise orthodoxe, Jean Hamot administrateur diocésain‭.‭ ‬

« Le climat social qui, depuis quatre semaines, traduit son malaise dans la rue a pris aujourd’hui une allure qui nous conduit tout droit vers la violence et les dérapages. Après cette interminable grève, toutes les voix s’élèvent pour dire qu’il y a urgence à en sortir. Il faut s’en sortir, il est vrai mais à quel prix ? Et surtout comment rétablir la communication ?
Nous ne sommes ni politiques, ni juristes, mais nous sommes à une place qui nous permet de nous  exprimer en tant que responsables d’Eglise. D’autant que la Guadeloupe est bloquée, le pays est complètement paralysé. Nous souhaitons que la situation change et que se construisent les conditions d’une reprise. Où sont les Eglises,  a-t-on pu entendre ? Mais n’oublions pas que l’Eglise est la famille des baptisés. Les chrétiens baptisés sont nombreux dans la rue, à participer au cortège des revendications, et parmi eux des acteurs de la crise ( syndicats, patronat, élus, Etat).
En tant que guadeloupéens responsables, notre profond désir nous invite à réclamer la justice et à prôner la collaboration. Parlons-nous. Arrêtons de nous accuser mutuellement. Faisons preuve de calme et de retenue. Ayons devant nous le bien commun et l’avenir de notre pays.. Avec humilité et respect, disons non à la violence d’où qu’elle vienne. La réalité nous pousse au dialogue qui engendrera ce que nous appellerons « une trêve ». Pas de paix, sans justice :   « justice et paix s’embrassent » (psaume 84-85). Ce dialogue et cette trêve nous permettront de reprendre souffle .Et dans le langage chrétien, le souffle, c’est l’Esprit de Dieu qui éclaire, qui guide, qui redonne la force de l’espérance. Marchons vers la réconciliation et l’Espérance. »


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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 22:48
Le mouvement des entrepreneurs réagit

Le Mouvement des entrepreneurs réagit après les événements de ce matin.

« La grève générale se poursuit et nous entrons bientôt dans le cinquième semaine de blocage de l’Ile. D’ors et déjà, les dégâts économiques et sociaux sont considérables et si l’emploi public est préservé, le Département comptera inévitablement des milliers de chômeurs supplémentaires dans le secteur privé.
Devant la gravité de la situation, les entrepreneurs de Guadeloupe rappellent qu’ils ont largement contribué à la négociation du 7 février en Préfecture.
Ils confirment qu’avec la mise au point de Matignon, ils ont présenté aux médiateurs une proposition nouvelle qui a été largement publiée.
Ils saluent l’implication des collectivités locales qui souhaitent porter une nouvelle contribution dans un but d’apaisement.
Ils déclarent solennellement qu’ils restent disponibles à tout moment pour toute nouvelle négociation permettant une sortie de crise basée sur des conditions économiques viables et sur les capacités réelles des entreprises. »
 
L'UCEG appelle au calme

L’UCEG, Union des Chefs d’Entreprise Gwadloupéens, s’érige contre toutes les exactions et violences faites aux manifestants ce jour. Elle estime que la répression ne pourra engendrer que
des réactions incontrôlables. Elle appelle au calme afin de faciliter le retour à la sérénité. L’intérêt de la Guadeloupe et la poursuite des négociations en dépend.
Enfin, l’UCEG invite les entreprises confrontées au mot d’ordre de fermeture à composer afin d’éviter des situations préjudiciables.
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 19:22
Libération de tous les interpellés (source judiciaire)
Hier ,en fin de matinée, plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées autour du commissariat central, rue Gambetta, à Pointe-à-Pitre. C'est là qu'ont été conduits la plupart des militants syndicaux interpellés sur les barrages du Gosier et de La Boucan/Sainte-Rose. La cinquantaine de grévistes et manifestants guadeloupéens ont été libérés à la mi-journée, a annoncé une source judiciaire, en précisant que dix d'entre eux étaient convoqués devant la justice en juin.

Plusieurs interventions avaient été faites en leur faveur tout au long de la matinée :
VICTORIN LUREL
« Au moment où je parle, les incidents et les dérapages se multiplient en plusieurs points du territoire guadeloupéen.
En ma qualité de président de Région, j’appelle solennellement l’ensemble de la population à garder son calme et son sang froid. J’appelle également toutes celles et ceux qui s’expriment à savoir raison garder.
La montée aux extrêmes à laquelle nous sommes en train d’assister porte en elle les germes d’une défaite qui serait notre échec à tous.
Je condamne par avance toutes les violences et tous les dérapages, d’où qu’ils viennent. La mobilisation pour obtenir la satisfaction des légitimes revendications peut se poursuivre sans en arriver à des violences dont la Guadeloupe toute entière souffrirait.
J’appelle le représentant de l’Etat à ce qu’il conserve l’attitude responsable dont il a fait preuve depuis le début du conflit dans sa mission de maintien de l’ordre, puisqu’en 28 jours de mobilisation, il n’y a eu absolument aucun incident.
J’appelle aussi les responsables du LKP, mais aussi les milliers de Guadeloupéens qui se reconnaissent dans ce mouvement à faire preuve de modération en poursuivant leurs manifestations sans entraver les libertés individuelles et le droit d’aller et de venir sur le territoire.
Le reniement du gouvernement et de l’Etat qui a entraîné la Guadeloupe dans cette situation d’impasse a généré une colère et une exaspération auxquelles le gouvernement doit répondre dans les plus brefs délais. Et en aucun cas par une attitude de répression.
La matraque ne remplacera jamais la table des négociations. Je regrette que les mains tendues des deux collectivités n’aient pas été saisies par le collectif et par le patronat. C’est pourtant tous ensemble, et seulement tous ensemble, que nous pourrons trouver une issue à une paralysie qui chaque jour porte un peu plus atteinte à notre avenir.
Il y a aujourd’hui urgence. Ma place est encore à la table des négociations. Je n’hésiterai cependant pas à descendre dans la rue, en dernière extrémité, si le gouvernement persiste encore plus longtemps dans sa surdité et son mépris à l’égard de la Guadeloupe. »

JACQUES GILLOT
« Je suis profondément choqué par les évènements qui se sont déroulés ce matin en Guadeloupe et particulièrement au Gosier.
Depuis le début, cette mobilisation du peuple guadeloupéen s’est toujours déroulée dans le calme, le respect et la dignité.
Je répète que les revendications portées par le peuple guadeloupéen sont justes, et que le Président de la République lui même a reconnu qu’il y avait une Guadeloupe à deux vitesses.
Depuis ce matin les évènements prennent une tournure qui risque d’embraser la Guadeloupe, et je peux vous dire que je crains le pire.
C’est pourquoi Je demande solennellement au Gouvernement de tenir les engagements qui ont été pris au nom de l’Etat par Mr Jégo.
Nous demandons au Président de la République, conformément à la demande d’audience que nous avons formulée depuis samedi, de recevoir en urgence une délégation des élus de la Guadeloupe pour que l’Etat apporte des réponses qui permettront une sortie de crise rapide.
Je lance un appel au peuple guadeloupéen en lui demandant de ne pas céder aux provocations, de poursuivre sa mobilisation dans la dignité et la sagesse
Et je demande à tous les élus, aux maires, aux conseillers municipaux, aux conseillers généraux, aux conseillers régionaux, aux parlementaires de descendre dans les rues pour faire rempart contre la violence et l’embrasement de la Guadeloupe.
Il ne faut pas répondre à la violence par la violence mais par la dignité et la mobilisation pacifique. »


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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 15:26
LES INTERPELLATIONS SE POURSUIVENT

Aux alentours de 10 h 30, toujours au Gosier, les interpellations se poursuivaient. Idem à La Boucan (Sainte-Rose). Deux interpellations y étaient engagées. Les personnes interpellées étaient conduites en garde à vue.
Une rumeur faisait état de l'interpellation d'Alex Lollia, secrétaire général de la CTU. Plus tard, la même rumeur le disait hospitalisé au CHU. Mais pas interpellé.
Alex Lollia, sur son brancard aux urgences du CHU : « Les CRS ont débarqué à l'aube en nombre. Nous avons toujours reculé chaque fois qu'ils avançaient. Nous avons quitté la nationale, pour prendre les petites voies. Là, ils ont lancé du gaz lacrymogène. Nous avons pris les petits chemins qui passent les maison et ils ont commencé à tabasser. Nous nous sommes séparés en quatre groupes. Nous sommes passés par la mangrove, nous sommes rentrés chez les habitants.Ils sont rentrés nous récupérer. Quand je descendais une côte, ils nous couraient après, ils ont foncé sur nous. Il y avait beaucoup de femmes. Quand je me suis retourné, j'ai vu qu'ils sautaient à deux pieds sur une femme. Je suis allé porter secours à cette femme. Les CRS sont arrivés: ils m'ont dit Sale chien ! Sale nègre ! On t'a vu hier soir à la télé, on va te casser ! ils m'ont donné des coups de matraque, je me suis débattu, ils m'ont attrapé par la tête, ils m'ont projeté par terre. Ils se sont mis sur moi, ils m'ont tabassé. Les voisins sont venus avec des bâtons et les ont chassés; Ils sont partis. Les pompiers m'ont soigné sur place puis ils m'ont évacué au CHU. »
André-Jean VIDAL
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 15:22
12 interpellations, une quarantaine en cours (10 heures)

  
Douze personnes ont été interpellées et une quarantaine étaient en cours d'arrestation en Guadeloupe lundi, aux alentours des barrages dressés par les manifestants sur les routes, a-t-on indiqué de source policière.
Alors que neuf barrages érigés par les grévistes du collectif LKP tôt le matin étaient démantelés par les forces de l'ordre, d'autres étaient dressés un peu plus loin, ont constaté des journalistes.
Outre les 12 interpellations déjà effectuées, la police encerclait une quarantaine de manifestants au Gosier.
Les autorités leur reprochent des « entraves à la circulation » et des « violences à l'encontre des forces de police avec jets de pierre », selon la même source policière.
Parmi les manifestants en cours d'interpellation au Gosier, se trouvait Charlie Lando, membre du LKP et proche de son porte-parole Elie Domota.


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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 12:45
Le sommet du 18 février à l'Elysée au menu de la semaine sociale
   
La semaine sociale sera marquée par le sommet social de l'Elysée entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, sur fond de durcissement de la grève aux Antilles et de la mobilisation dans l'éducation et la recherche.

Les partenaires sociaux ont en effet rendez-vous mercredi à l'Elysée pour un sommet social autour des pistes évoquées par Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée du 5 février, alors que les syndicats veulent un changement de cap de la politique gouvernementale pour améliorer le pouvoir d'achat et l'emploi.
« Il va y avoir deux types de sorties: des décisions et des annonces sur un certain nombre de thèmes, des processus d'examen et/ou de négociations sur un certain nombre de sujets, qui devront se dérouler dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois », a déclaré dimanche Raymond Soubie, le conseiller social de Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement semble davantage prêt à un plan ambitieux sur le traitement social du chômage qu'à une réorientation de sa politique, ont estimé les syndicats après des rencontres bilatérales avec des ministres en vue de la réunion.
Le ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth a ainsi appelé solennellement dimanche les syndicats à « comprendre les contraintes » françaises et a réaffirmé l'objectif de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite.

« Le fond des conflits »
Pour l'exécutif, l'effort doit porter sur le chômage partiel, l'indemnisation des précaires et des jeunes arrivant sur le marché du travail et sur un soutien au pouvoir d'achat du "bas des classes moyennes" par des allègements fiscaux.
« Les gens ont le sentiment que le partage des richesses est inéquitable », c'est « parfois légitime, et c'est la raison pour laquelle », les objectifs de la rencontre « c'est aider les gens qui sont victimes de la crise » et « introduire dans le système plus de justice », a précisé M. Soubie.
Sans attendre, une journée de mobilisation a été programmée pour le 19 mars, les syndicats ayant souhaité maintenir la pression sur le gouvernement en l'absence de mesures immédiates sur l'emploi et les salaires.
L'Elysée et le gouvernement devront aussi faire face cette semaine à d'autres manifestations de mécontentement social, comme l'extension de la crise de l'Outre-mer.
Après la création vendredi par Nicolas Sarkozy d'un Conseil interministériel de l'Outre-Mer, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo a entamé samedi à Paris des consultations pour se pencher sur le « fond des conflits ouverts en Martinique et en Guadeloupe », où le blocage semble total.



Solidaires demande au gouvernement d' « assumer ses responsabilités »
   
L'Union syndicale Solidaires (dont les syndicats Sud) a déclaré dimanche qu'elle soutenait les actions des collectifs contre la vie chère outre-mer, exigeant que « le gouvernement assume ses responsabilités » au lieu de jouer la provocation.
Solidaires « s'associe et soutient les luttes en cours et à venir », « soutient les revendications des collectifs contre la vie chère », « exige que le gouvernement assume pleinement ses responsabilités, sans ambiguïtés, sans se défausser, au lieu de provoquer par l'envoi de forces répressives en grand nombre », selon un communiqué.
« Après avoir envoyé, fait rentrer puis repartir le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, le président et le gouvernement refusent désormais de prendre leurs responsabilités, renvoient les négociations aux seuls partenaires sociaux et jouent de manière délibérée la carte du pourrissement, se contentant de mettre en place un hypothétique Conseil interministériel de l'Outre-mer », a ajouté Solidaires.
« Là-bas, plus encore qu'ici, le patronat n'assume pas ses responsabilités et se cache derrière le gouvernement. C'est aux mouvements sociaux d'imposer une nouvelle répartition des richesses », a également considéré l'union syndicale.
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 12:36
QUAND LA GRÈVE DURE...

Pierre nous transmet quelques infos intéressantes sur les durées de certaines grèves au fil du siècle passé...


Février 1930. Durée : 2 mois

But : augmentation des salaires :
- 20 Frs pour les coupeurs (pour une tâche de : rejetons : 225 paquets de 12 kg), au lieu des 8,25 frs payés en moyenne (N.B. : Darboussier : 7,25 Frs)
- 15 Frs pour les attacheuses (220 paquets de 12 kg), au lieu des 5,70 Frs ;
-  22 Frs pour les charretiers, payés jusqu’alors 7,75 Frs ;
-  10 Frs pour le sarclage, le sarcleur étant jusqu’alors rémunéré 4 frs.

Lundi 18 Janvier 1971. Début de la grève. Durée de la grève : plus de 3 mois
But :
    *  La reconnaissance de la représentativité de l’UTA;
    * L’augmentation à 27 francs de la journée de travail et la suppression des primes ;
    * L’abrogation du mode de paiement de la canne à la richesse saccharine ;
    * La fixation du prix de la tonne de canne au poids à 67 Francs.
Les principales revendications économiques des travailleurs de la canne n’ont pas été satisfaites.

Grève de février 1975. Durée : 1 mois et demi
Durant tout l’hivernage 1974, l’UTA-UPG a organisé de façon systématique et spectaculaire la séquestration tour à tour de tous les directeurs d’usine.
Pendant un mois et demi, la grève sera totale dans les champs
But :
*  L’exigence de fixation du prix de la tonne de canne en fonction de son coût moyen de production et non pas uniquement en fonction de sa richesse saccharine ;
 * La suppression du Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) et l’alignement des salaires agricoles sur ceux de l’industrie (SMIC) ; soit l’effacement du différentiel de 20% qui existait entre ouvriers d’usines et ceux des champs.

20 novembre 1981. Durée plus de 3 mois
Une grève paralyse les habitations de la SCEFA
But : meilleures conditions de travail et la régularité du paiement de leurs salaires
Début mars 1982, reprise du travail à la SCEFA

Bon courage !
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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 12:30
Karam : « il faut savoir arrêter une grève »
 Le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer Patrick Karam, Guadeloupéen, a demandé lundi l'arrêt de la grève générale en Guadeloupe, dont la poursuite pénaliserait selon lui "les plus pauvres".
 
Pourquoi ne vous a-t-on pas entendu jusqu'à présent?
J'ai préféré me taire car les revendications que porte le collectif LKP sont celles que j'ai portées depuis 2003 au Collectifdom, je n'ai pas souhaité être accusé de +faire le jeu des indépendantistes contre l'Etat+.
Depuis le départ, je considérais qu'il était légitime de demander une remise à plat du système. On a un chômage qui est multiplié par trois, un revenu par habitant divisé quasiment par deux, par rapport à l'hexagone, des prix plus chers, de l'injustice. Comment peut-on dire que la République a intégré les DOM dans l'ensemble national? Il y a un retard structurel.
Nous partons de très loin. Le syndicat UGTG qui structure le collectif LKP était considéré comme un paria par les chefs d'entreprises et l'Etat. C'était une erreur. L'UGTG est parfaitement légitime et porte de vraies et justes revendications. J'ai d'ailleurs organisé avec lui une table ronde sur l'égalité en 2003.
Aujourd'hui il a reçu une véritable reconnaissance. Mais elle doit aller aussi de pair avec un sens des responsabilités.
 
Vous considérez qu'il faut arrêter la grève?
Ce qu'a obtenu le Collectif et l'UGTG est un véritable tournant. Ils ont obtenu des mesures immédiates pratiques qui vont impacter directement la vie quotidienne des Guadeloupéens mais aussi des processus pour arrêter les abus. Le comité interministériel va permettre de tout remettre à plat. Le Collectif qui a gagné la première manche doit savoir aussi arrêter la grève. Si la grève continue, tout ce que l'on pourra obtenir ne compensera jamais ce qu'on aura perdu. Ce ne sont pas les grosses entreprises qui seront pénalisées, mais les petites entreprises avec moins de 20 personnes, fragiles, qui sont détenues par des Guadeloupéens, ce sont les salariés guadeloupéens qui seront licenciés et les élèves et étudiants qui perdront une année.
Est-ce qu'on peut en un, deux ou trois mois, régler des questions qui n'ont pas été réglées en 60 ans de départementalisation? Non. Il faudra du temps et le collectif doit s'inscrire dans la durée.
 
Irez-vous en Guadeloupe?
J'irai là où je dois aller avant tout. Je suis Guadeloupéen, j'ai un devoir de vérité vis-à-vis de mes compatriotes. Je sais que le collectif est très populaire, mais j'ai le devoir de dire que continuer la crise risque de pénaliser les plus pauvres des Guadeloupéens. Les lendemains seront extrêmement difficiles.
Dans une négociation, chaque partie fait des concessions, si ce n'est pas le cas, que cherche-t-on ? Est-ce que ça ne veut pas dire qu'en réalité on en est train de mettre en œuvre la "théorie du chaos" pour montrer que la seule issue c'est l'indépendance ? Si c'est çà, je souhaite qu'on le dise aux Guadeloupéens.
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 23:10
Jégo fait pression sur le patronat en Guadeloupe

Le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo se dit confiant pour l'issue de la crise en Martinique et demande au patronat de « formuler une proposition complète très rapidement » en Guadeloupe, dans une interview au Parisien à paraître ce lundi.

« En Martinique, le dialogue se poursuit (...), je suis confiant. En Guadeloupe, c'est évidemment plus compliqué », affirme M. Jégo.
« La balle est dans le camp du patronat qui doit, je l'espère, formuler une proposition complète très rapidement », explique-t-il.
L'équipe du Medef de Guadeloupe est renforcée depuis deux jours par la déléguée générale du Medef Réunion, a indiqué dimanche à l'AFP le patron des patrons guadeloupéens Willy Angèle.
M. Jégo réaffirme que « l'Etat n'a jamais promis de financer l'augmentation » de 200 euros pour les bas salaires réclamée par le collectif LKP.

« Dès que ma présence... »
« Nous n'avons pas le pouvoir de décider des salaires, pas plus en métropole qu'en outre-mer », déclare le secrétaire d'Etat.
Il redit également que le gouvernement fera « respecter l'état de droit si besoin est », « avec fermeté et sans brutalité, car il n'est pas normal que des commandos de trois ou quatre personnes fassent fermer des usines ou des magasins et prennent la population en otage ».
Il retournera « évidemment », dit-il, aux Antilles. « Dès que ma présence sera nécessaire, je me rendrai à nouveau en Martinique ou en Guadeloupe », précise-t-il. Sans en dire plus.


Un emploi sur huit menacé dans le privé, selon le Medef Guadeloupe

   
Le président du Medef, Willy Angèle a estimé dimanche soir qu'un emploi sur huit pourrait disparaître dans le secteur privé à cause de la grève qui paralyse le département depuis bientôt cinq semaines, estimant les dépôts de bilan prévisibles entre 800 et 1 400.
« Si le conflit s'arrêtait aujourd'hui, entre 800 et 1 400 dépôts de bilan sont prévisibles et entre 8 000 et 12 000 emplois pourraient être détruits dans le secteur privé sur un total de 79 000 », a affirmé M. Angèle.
Selon lui la baisse de chiffre d'affaires des entreprises est de 80 à 90% et les prix alimentaires dans les petits commerces qui ouvrent encore ont été multipliés par deux ou trois.
Willy Angèle a rappelé que 95% des entreprises guadeloupéennes ont moins de 10 salariés et n'ont pas les reins financiers solides: « 60% des TPE (très petites entreprises) ont des dettes sociales ».
Il affirme avoir le sentiment que le Medef guadeloupéen est le seul à faire des propositions à la fois à l'Etat et au collectif LKP et réclame une loi-programme spécifique et un plan de soutien de l'économie pour le département.
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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 21:19
INTERVIEW
Alex Lollia, secrétaire général de la CTU, adhérent de Liayannaj kont pwòfitasyon

« Le cahier de revendications est tel qu'il ne peut pas être discuté en moins d'un mois et demi... »
Alex Lollia est l'un des syndicalistes les plus en vue du moment. Il n'est pas à la table des négociations mais il parcourt les rues, allant d'entreprise en entreprise pour convaincre. il nous donne sa vision de la mobilisation en cours et des négociations.

Alex Lollia, vous êtes l'un des secrétaires généraux de la CTU. Vous êtes très actif en ce moment.
Dans la situation actuelle, il y a un programme de revendications, très ambitieux. Si nous voulons que cette lutte populaire se conclue par une victoire des mobilisés, il faut que les dirigeants transpirent, soient sur le terrain, remontent le moral défaillant. Ceci d'autant que certains salariés n'ont pas compris la finalité du mouvement. D'où le fait que nous allions d'entreprise en entreprise pour parler avec les salariés. Nous sommes démocratiques. Tout le monde a droit à la parole, ceux qui sont d'accord, ceux qui veulent travailler, le patron,généralement, qui est présent et peut intervenir. Nous laissons les salariés face à leur conscience. Nous comprenons qu'on continue le travail. Les gens ont peur de ne pas avoir de salaire en fin de mois. Nous comprenons tout cela.
Il n'y a pas d'exactions lors de ces rencontres avec les salariés dans les entreprises ?
Non.


« Parfois, disons-le, les esprits s'échauffent »

Il n'y a pas eu de bousculades ?
Il faut dire les choses telles qu'elles sont si l'on veut être crédibles. Parfois, disons-le, les esprits s'échauffent. De temps en temps, tel ou tel patron ferme son rideau, séquestre quand au fond les salariés, cela devient énervant pour des manifestants qui ne voulaient pas agresser qui que ce soit. Nous, à la CTU, mais les autres syndicats font la même chose, nous avons un service d'ordre qui réagit à ces comportements. Nous ne pouvons pas nier qu'il y ait ici ou là tel dérapage. La rue n'est pas livrée aux vandales. Les Huns amenés par Attila arrivent, personne ne peut le dire pour ce qui se passe en ce moment. Après leur passage, aucune herbe folle ne repoussera sur le sol guadeloupéen, ce n'est pas vrai.

On l'a d'ailleurs vu lors des manifestations de masse.
C'est ceci qui est extraordinaire. Il y a des milliers de manifestant mais pas une seule bouteille de bière cassée, pas une poubelle arrachée. Le service d'ordre est impeccable. Les militants et sympathisants sont bien encadrés. Par contre, il y a eu une manifestation à Paris avec des débordements. Sans doute les grandes centrales syndicales françaises devraient-elles venir ici pour prendre modèle sur notre organisation et notre sens citoyen.

Vous n'avez pas assisté aux négociations...
Non, je n'ai pas le don d'ubiquité : à la fois sur la table des négociations et dans la rue, dans les entreprises. Je sais ce que contiennent ces négociations. Je sais ce qu'il y a dans le protocole d'accord qui devait être signé si M. Jégo n'était pas parti de manière précipitée.

Le dimanche matin, quand tout le monde se quitte, on est prêt de signer un accord...
Il me semble que ce document a été appelé officiellement pré-accord. On s'orientait, donc, vers la signature d'un accord.

« Avant de signer, il faut un débat public »

Sur ce projet, tout le monde était prêt à signer ?

Avec la fatigue, une certaine ferveur, les camarades n'ont pas saisi les pièges de ce protocole. Si je l'ai bien lu, on y lit que les deux cents euros seront appliqués aux salariés qui font 35 heures hebdomadaires, ce qui suppose que ceux qui font 32 heures à temps complet, les salariés de match, Cora, Ecomax, par exemple, seraient écartés des bénéfices de cette négociation. Mais, il n'y a pas que cela. Il y a le fait que ceux qui perçoivent le Rmi ou le Rsa sont quelque peu oubliés, les retraités aussi, ceux qui perçoivent les allocations chômage. Les 25 000 travailleurs indépendants aussi. En ce cas, prenons le temps de revoir tout cela. Les salariés qui se sont véritablement mobilisés ne doivent pas être déçus par un accord signé à la va-vite. Avant de signer, il faut un débat public, une discussion autour de tout pré-protocole. C'est cela aussi la démocratie. Si les 49 ont été délégués pour représenter le peuple mobilisés, ils ne sont pas le peuple mobilisé. Ce sont les représentants.

Quand vous me dites cela, vous parlez au nom des 49 ?
Non, je ne parle pas au nom des 49, mais au nom de la CTU. Notre syndicat est démocratique. Le mouvement tout ensemble est démocratique et le restera jusqu'au bout. Il faut tenir compte des observations faites par ceux qui sont mobilisés. Même si l'accord était bon, il ne faut pas que les 49 décident pour nous. Nous avons transmis le message aux autres parties. Si nous voulons rester à la hauteur de ce combat, nous avons intérêt à ne pas décevoir le peuple.

L'accord qui devait être signé, qui pourrait être signé, est fragile financièrement car, dites-vous, il ne comporte pas de modalités de financement. Expliquez-vous.
L'accord dit globalement que les salariés percevront une augmentation de deux cents euros. D'où viennent ces deux cents euros, on ne l'écrit nulle part.

« Pourquoi ne pas supprimer la CSG et la CRDS pour un temps ? »

D'autant que l'Etat ne veut pas mettre de participation...
Mais oui, justement ! Dans un tel protocole d'accord, il faut dire que les deux cents euros seront accordés à tout le monde. Sinon ceux qui gagnent un salaire entre le Smic et 1,6 fois le Smic vont forcément dépasser ceux qui les précédent. On aura un effet domino, des conflits sociaux interminables. Il faut régler le problème de manière globale, ne pas faire de négociation dans chaque entreprise. Deuxième élément, nous disons que jusqu'à ce jour, l'Etat a accordé des exonérations ou à tout le moins des allégements de taxes sociales aux patrons. Pourquoi ne pas accorder des allégements de charges sociales aux salariés aussi ? Les articles 72 et 73 de la Constitution permettent aux collectivités majeures de demander une expérimentation. Pourquoi ne pas supprimer la CSG et la CRDS pour un temps, ce qui permettrait aux salariés d'avoir une augmentation sur leur salaire brut. Pour les salariés au dessous de deux cents euros, il appartiendrait au patronat de faire l'effort.

Vous demandez que tous les jours de grève soient payé aux salariés. Vous y croyez vraiment ou c'est une figure de style ?
Un protocole d'accord se termine généralement par une demande de ce type. Maintenant, c'est un projet de protocole d'accord qui est présenté. On peut en discuter. On peut faire moitié-moitié puisqu'il y a eu des jours où les patrons ont refusé de négocier. Sont-ce des jours de grève ? Il y a eu des jours où le ministre s'est absenté. Donc, il n'y avait pas de négociation. On peut jongler avec les jours de grève, compenser avec les jours de congés, les RTT. Mais, par principe, les jours de grève doivent être payés.

Vous demandez aussi que les litiges ne soient pas poursuivis. De quels litiges parlez-vous ?

Samedi dernier, à la CTU, nous avons bloqué l'entrée de la rue Frébault. Le LKP descendait en masse à Basse-Terre. Le ville était livrée aux souris. Il fallait bien que le chat veille. Les numéros des voitures des camarades de la CTU ont été relevés. cela n'a pas été le cas lors de la mobilisation des transporteurs. Si cela est vrai pour eux, ce doit être vrai pour nous. le protocole d'accord concernant le mouvement des transporteurs disait qu'aucune poursuite ne serait engagée contre ceux qui avaient bloqué toutes les routes de Guadeloupe. Alors, nous, pour la rue Frébault !..

« J'étais partant pour deux mois. Donc, nous galvanisons nos troupes pour tenir... »

S'il y a eu des dégradations dans des entreprises ?..

Nous sommes d'accord à aller devant le tribunal. Nous avancerons des arguments. Tout le monde a droit à une défense.

Certains syndicalistes qui participent aux négociations en cours disent que le confit s'achève vendredi. Etonnant, non ?
Oui, c'est très étonnant. Il y a peut être des prophètes parmi nous. Qu'ils disent publiquement ce qu'ils pensent, ce qu'ils font. Le cahier de revendications est tel qu'il ne peut pas être discuté en moins d'un mois et demi... moi j'étais partant pour deux mois. Donc, nous galvanisons nos troupes pour tenir...
Le ministre a dit qu'il se donnait huit à neuf mois pour mettre en branle tout ce qui a été acté. Si tant est que quelque chose ait été véritablement acté. Il parlait des 131 revendications... pour lesquels il n'y a pas eu de désaccord.
Mais non, nous en sommes encore un premier chapitre sur les salaires et le pouvoir d'achat. M. Jégo a donné son avis sur 131 points. Mais cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord avec ce qu'il dit. Ce qu'il dit concernant l'accord sur 131 point, c'est faux ! Nous voulons une négociation point par point sur ce cahier de revendication. Il est allé vite en besogne.

En Martinique, le Collectif du 5 février a donné une liste de cent produits de première nécessité. Et Liyannaj ?
Ils ont mieux préparé leurs affaires, plus en amont, tout en partant plus tard en grève, mais nous avons donné l'exemple pour ce qui est de la mobilisation massive. Et de la qualité de nos revendications.

La contagion se poursuit, dit M. Domota.
Ce n'est pas une contagion, qui serait une maladie, mais une extension. La Guadeloupe, au lieu de suivre, précède. la Martinique fait comme nous, la Réunion fait comme nous. Les travailleurs de France nous regardent avec intérêt. Et l'on suppose que Besancenot va reprendre à son compte certaines de nos propositions...

« En marchant, je redécouvre un pays que je ne voyais plus »

On m'a dit que Besancenot était derrière votre mouvement... On le voit souvent en vacances en Guadeloupe, chez certains camarades...
(Rire) Non, on voit les trotskystes infiltrés partout. Il ne veut pas venir en Guadeloupe en ce moment parce qu'il ne veut pas qu'on dise que ce qui se passe ici, c'est un combat Besancenot/Jégo. Mais, il viendra, comme les socialistes, les communistes, qui sont venus ces dernières semaines ou qui vont venir. le LKP a pris l'initiative le 16 décembre et conduit le mouvement. A ce propos, on peut comprendre la démarche du Gouvernement. En donnant deux cents euros en Guadeloupe,les travailleurs français vont demander la même chose, les travailleurs allemands aussi, les Anglais aussi, l'Europe va s'embraser. Voilà pourquoi M. Jégo a fait marche arrière, sous la pression du Gouvernement.

On dit qu'on ne reconnaît plus Alex Lollia, qui était un syndicaliste considéré comme particulièrement raisonnable et qu'on voit dans la rue. Partout à la fois, très actif.
Je suis cardiaque. Mon médecin me conseille de faire de la marche. Là, je fais vingt kilomètres par jour. En marchant, je redécouvre un pays que je ne voyais plus, des gens qui sont préoccupés par ce qui se passe au pays, par ce qui se passe dans le monde. Regardez, il n'y a pas de barrages, pas de coupures d'eau ni d'électricité gênantes. Nous sommes parfaitement raisonnables.

Le cœur va bien ?
Cela pourrait aller mieux. mais j'y vais. Ça roule toujours !
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