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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 12:50
Mouvement social : après le départ précipité d’Yves Jégo,
 Jacques Gillot appelle à une opération « Guadeloupe, île morte »




Jacques Gillot tient à exprimer ses plus vives protestations après le départ précipité de la Guadeloupe du secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, Yves Jégo au lendemain de 20h de négociations sur la question de la revalorisation des bas salaires, alors que les parties étaient sur le point de valider un accord sur certains points de la plateforme de revendications du collectif LKP.

Pour le sénateur et président du Conseil Général, cette attitude inexcusable, au delà des élus, du collectif et des socioprofessionnels, constitue une véritable insulte au peuple guadeloupéen à laquelle il convient  de répondre par la mobilisation dans le calme et la dignité, mais avec la plus grande détermination.

En concertation avec l’exécutif régional, Jacques Gilot appelle en conséquence l’ensemble des guadeloupéens, toutes activités confondues, les mairies, les administrations publiques et les commerces à une opération « Guadeloupe, île morte ».

Afin de remettre la Guadeloupe au travail dans les meilleurs délais, le président du conseil général sollicite instamment du gouvernement la reprise des négociations et la mise en œuvre des réponses concrètes aux revendications portées par le collectif, dans le prolongement des propositions des collectivités et du nécessaire effort des organisations patronales.
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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 01:00

JEGO S'ABSENTE DE GUADELOUPE... MAIS IL REVIENT MERCREDI


Le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Yves Jégo a affirmé dimanche après-midi à l'aéroport de Pointe-à-Pitre, où il devait embarquer à destination de Paris, qu'il considérait « comme un honneur » l'émoi provoqué par l'annonce de son départ précipité de la Guadeloupe.

« Je prends cet émoi comme un honneur », a affirmé M. Jégo, qui a dit qu'il allait « faire un saut à Paris »

« J'ai besoin d'aller voir le Premier ministre pour qu'on puisse faire le montage" »des allègements de charges, à hauteur de 108 millions d'euros, demandées par le patronat pour satisfaire la revendication d'augmentation salariale du LKP.

« La décision a été prise en début d'après-midi et tout le monde a été informé: il n'y a aucune raison de s'affoler », a déclaré M. Jégo.

« Je suis installé et je prends le temps qu'il faut », a réaffirmé le secrétaire d'Etat. « Je le promets, je reviens le plus vite possible ».

M. Jégo a indiqué qu'il avait « laissé une partie de son cabinet sur place ». Il s'est déclaré étonné qu'on fasse « une affaire parce que, simplement, je prends un avion pour aller chercher des solutions à Paris ».

« J'ai conscience qu'il pèse beaucoup de responsabilités sur mes épaules » a-t-il répondu à une question sur la poursuite et le renforcement de la grève générale après son départ. « Il y a beaucoup trop d'affolement, et je le comprends après 20 jours de grève générale », a-t-il ajouté.

« Vous pensez que c'est un signe de mépris que d'aller chercher des solutions, moi je crois que c'est un signe d'engagement », a affirmé le secrétaire d'Etat qui devrait être de retour en Guadeloupe mercredi.





Projet de synthèse des négociations

L'Etat, la Région, le Département, l'association des maires de Guadeloupe, les organisations socioprofessionnelles, le collectif LKP, se sont réunis du jeudi 5 au dimanche 8 février à la Préfecture de Guadeloupe à Basse-Terre, en présence des parlementaires, en vue de présenter leurs positions sur les revendications du collectif.
A l'issue des discussions, certains points ne suscitent pas de désaccords, d'autres restent à approfondir.

A. - Points les plus importants n'ayant pas fait apparaître de désaccord.

Baisse des prix

- Produits de première nécessité

Mise en place par l’Etat et la grande distribution avant la fin du mois de février une liste de 100 produits de première nécessité repérables par les consommateurs et qui seraient commercialisés à un prix le plus proche de celui de la métropole. Ces produits devraient aussi être mis à la disposition des petits commerçants, en particulier du milieu non urbain.

Baisse de 50 % de l'octroi de mer sur les produits de première nécessité. Effort des collectivités : 7,2 M€.

Répercussion immédiate, par les Entrepreneurs de Guadeloupe, de toutes les baisses consenties par les collectivités territoriales et l’Etat pour améliorer le pouvoir d’achat de l’ensemble de la population.

Répercussion par les entreprises d’importation de produits alimentaires de Guadeloupe de toute baisse des fournisseurs, des taxes (TVA et octroi de mer) et à les accompagner.

Création, par l’Etat en 2009, d'une enveloppe de 13 M€ qui permettra de diminuer le coût des produits importés avec une priorité aux produits de première nécessité pour les produits de l’agriculture. L’Etat s’engage à mettre en place les moyens de contrôle pour que cette aide bénéficie directement aux consommateurs.

Création par l’Etat d'une enveloppe de 2 M€ pour augmenter la prestation de restauration scolaire (PARS) en contrepartie d’un engagement des cantines d’offrir aux élèves plus de 50 % de produits issus de l’agriculture locale et à réduire les tarifs supportés par les familles. L’Etat formalisera, avec tous les collectivités bénéficiaires de ce dispositif et la Chambre d’Agriculture, une convention permettant de vérifier la bonne répercussion pour les Guadeloupéens et pour l’économie agricole de cet engagement.

Réduction du prix des repas des lycéens (50 € par lycéen). Effort de la Région : 1 M€.

Baisse par la Région du taux de l’octroi de mer sur l’eau potable à 1 %.

Etude de l’IEDOM sur le coût des services bancaires et mesures de publicité des résultats.

Réalisation, à la demande des collectivités, par le CESR d’une étude sur le prix des services bancaires.

Contrôle des coûts des services bancaires par la DRCCRF et actualisation d’un tableau comparatif des services bancaires.

Communication par les établissements de crédit à partir de 2009 d’un récapitulatif des sommes perçues au cours de l’année précédente.

Charte de baisse des tarifs bancaires avec les banques de la place (baisse moyenne de 5 à 10 % de trois produits courants par banque).

Etude technique et organisationnelle des systèmes de gestion de l’eau et des transports pour aboutir à une baisse des tarifs perçus en Guadeloupe.

Inscription dans la loi de la facturation à la seconde des télécommunications.

- Carburants

Soutien par l'Etat à toute proposition de nouveau dispositif de gestion du carburant, permettant une plus grande concurrence, une plus grande transparence et une répercussion plus rapide des effets positifs des baisses du cours mondial du pétrole.

Baisse des prix du carburant de 6 cts € dès lundi 9 février, hors effet de la baisse de l’octroi de mer.

Engagement de l'Etat à prendre les dispositions nécessaires pour que les taxes soient collectées sur les volumes réels de carburants livrés aux distributeurs.

Vigilance des collectivités sur les suites données à la mission d’inspection sur les prix des carburants.

Abondement d'un fonds régional de la formation professionnelle par les crédits potentiels provenant des sommes éventuellement conservées par la SARA sans justification.

- Transparence des prix

Engagement de l'Etat à donner à l’Observatoire des prix les moyens nécessaires au contrôle de la formation des prix et faire toute la transparence grâce à un indicateur fondé sur les relevés de prix de 50 produits d'un chariot-type tous les 15 jours.

Examen par l’Observatoire des prix des conditions de fixation du prix de l’eau et appui à toute démarche permettant la rationalisation des organisations existantes en matière de gestion de l’eau.

Proposition par les collectivités territoriales de confier des « études de transparence » à l’Office de l’Eau et au Conseil économique et social régional.

Engagement de l'Etat à restructurer la DDCCRF pour créer une brigade de contrôleurs qui pourra contrôler et sanctionner les dérives à la demande des organisations représentatives   des simples consommateurs (mise en place d’un numéro vert « SOS augmentation »). Chaque enquête fera l’objet d’une synthèse explicative fournie à chaque membre de l’Observatoire des prix.

Soutien, par les collectivités, à hauteur de 100 000 € à la création d'un bureau d'études ouvrières, à condition qu’il associe les associations de consommateurs et que ses travaux soient accessibles aux deux financeurs.

Engagement de l'Etat à apporter un soutien de 100 000 € à l'élaboration du projet de "bureau d'études ouvrières" et avis favorable à toute évolution législative rendue nécessaire pour la réalisation de ce projet.

Accord des Entrepreneurs de Guadeloupe à la création d’un tel organisme de contrôle.

- Transports

Mise à disposition par l'Etat, dans le cadre de sa nouvelle politique de continuité territoriale, de 40 000 billets A/R Pointe-à-Pitre-Paris en 2009 au prix de 340 € (hors taxes d’aéroport) en faveur des familles modestes de Guadeloupe afin de faciliter pour les plus démunis le maintien des liens familiaux avec la métropole.

Accord entre l'Etat et la Région pour une gestion conjointe de ce nouveau dispositif de continuité territoriale.

Baisse de 20% des prix des transports routiers interurbains. Effort du département : 3 M€.

Mise en place d’une tarification spécifique pour les demandeurs d’emploi, en partenariat avec le Pôle emploi. Effort des partenaires : 0,7 M€.

Octroi, par la Région, d’une carte transport aux stagiaires de la formation professionnelle.

Instauration d’une tarification spécifique en faveur des personnes âgées, des personnes handicapées et des étudiants. Effort du département : 1,3 M€.

Finalisation de l’étude par le Département d’une tarification dédiée aux personnes handicapées.

Evaluation par le Département de la mise en œuvre des délégations de service de transport non urbain et campagne de contrôle pour vérifier le respect des cahiers des charges.

Aide possible du Conseil Général à la mise en place des Autorités organisatrices de transport urbain.

- Justice fiscale

76% des foyers fiscaux guadeloupéens ne paient pas d’impôts sur leur revenu grâce aux mesures mises en place par l’Etat, en particulier l’abattement spécifique pour l’Outre-Mer.

Engagement de l’association des maires à sensibiliser les chefs d’édilité à la mise en œuvre de l’amélioration de l’adressage.

Logement

Mobilisation par l'Etat des moyens financiers pour produire au moins 3 000 logements sociaux de plus en 2009 qui seront mis à disposition des familles modestes.

Poursuite par l'Etat de toutes ses politiques en faveur du logement, en particulier celles liées à la restructuration urbaine ou à la réhabilitation des logements insalubres.

Participation de la Région et du Département aux programmes ANRU de Pointe-à-Pître et des Abymes pour un montant cumulé de plus de 85 M€.

Recapitalisation, par la Région et le Département, de la SEMAG et de la Pointoise de HLM.

Octroi par la Région et le Département de garanties d’emprunts pour le lancement de la construction en 2009 de plus de 3 000 logements.

Mise à disposition gratuite de terrains par la Région et le Département aux bailleurs sociaux.

Financement par la Région et le Département du fonds régional d’aménagement foncier et urbain (FRAFU) dans sa déclinaison contrat d’action foncière (CAFO) pour 6 M€.

Effort de la région et du département en faveur de l'amélioration de l'habitat : 13 M€.

Engagement des bailleurs sociaux à mettre en oeuvre un dispositif de gel des augmentations de loyers garantissant que le reste à payer pour les locataires guadeloupéens sera équivalent à celui payé en 2008.

Constitution d'une "commission de sortie du gel", sous l'autorité du directeur départemental de l'équipement, avec les bailleurs sociaux et les représentants des locataires.

Création de l'Observatoire des loyers avant le 15 mars.

Elaboration d'une charte de prévention des expulsions avant l'été.

Etablissement d'une grille de vétusté des logements sociaux avant l'été.

Alignement du forfait charge sur celui de la métropole. Cette mesure touchera 37 000 familles.

Augmentation de 50 % du fonds de solidarité logement. Effort du département : 1,5 M€.

Enquête de la Chambre régionale des Comptes sur la gestion et les pratiques des bailleurs de Guadeloupe.

Information des locataires sur leurs droits nouveaux issus de la loi DALO de janvier 2008.

Réactivation par l'Etat de la commission de surendettement.

Mission de médiation confié par le Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer au directeur départemental de l'équipement sur le conflit entre les locataires de la Jaille et leur bailleur. Dans l'attente des conclusions de cette mission, le Préfet n'accordera pas le concours de la force publique pour les expulsions.

Salaires et revenus

Versement d'une prime exceptionnelle de 200 euros, dès le mois d’avril, aux 51 000 foyers guadeloupéens qui perçoivent les plus bas revenus. Effort de l’Etat : + 10,2 M€.

Anticipation de l’application du RSA en Guadeloupe dès 2009, ce qui représente en année pleine une dépense supplémentaire de 66 M€ de pouvoir d’achat au profit de 25 000 familles aux revenus modestes.

Création d'un fonds de soutien exceptionnel doté de 3 M€ à destination des personnes âgées démunies et des personnes handicapées, en particulier les 17 000 allocataires du minimum vieillesse et les 7 000 allocataires de l'allocation adulte handicapé. Le Préfet sera chargé d’élaborer, en concertation avec les acteurs locaux, les modalités d’emploi de ce fonds qui, notamment au travers du fonds de solidarité logement et du fonds de continuité territoriale, aura vocation à apporter une prime de vie chère et à aider à l'entretien et à l'aménagement des domiciles.

Versement d'une prime exceptionnelle de 150 € aux 61 000 foyers guadeloupéens qui perçoivent les plus bas revenus. Effort du département : 9 M€.

Baisse dès 2009 de 9 % de la taxe d’habitation et de 7 % de la taxe sur le foncier bâti. Effort du département : 6 M€.

Doublement du nombre de contrats aidés en 2009 en le portant à 2000.  Effort du département : 4 M€.

Versement d’une prime exceptionnelle de 150 € aux 128 000 foyers situés dans la tranche la plus basse au titre de l’impôt sur le revenu. Effort de la Région : 20 M€.

Augmentation de 200 € des bourses régionales accordées aux étudiants inscrits en Guadeloupe. Effort de la Région : 0,2 M€.

Création d’un salaire minimum guadeloupéen à examiner dans le cadre de négociations collectives interprofessionnelles.

Education

Mise en œuvre par l’Etat en 2009 de mesures transitoires aux dispositions prévoyant le recrutement au niveau master.

Soutien par l’Etat de l’Université des Antilles-Guyane pour la bonne mise en place de la réforme de la formation des maîtres et envoi d’une mission de l’inspection de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Elaboration avant l’été d’un plan de soutien à l’intégration des enseignants contractuels.

Propositions de l’Etat aux 19 enseignants ayant réussi le concours.

Engagement des collectivités à consolider les emplois TOS.

Formation professionnelle

Examen par la Région de la création d’une structure de coopération sous forme de GIP ou de SEM voire d’agence pour assurer une coordination des actions de formation.

Apport par l’Etat en 2009 de 33 M€ pour la formation des Guadeloupéens.

Augmentation par l’Etat des effectifs du SMA en Guadeloupe (450 jeunes Guadeloupéens contre 324 en 2008).

Mise en place, par la Région, du comité de coordination de l’emploi et de la formation professionnelle.

Inscription de 50 M€ pour la formation professionnelle des demandeurs d’emploi au budget primitif 2009 de la Région.

Création, par la Région d’un groupement d’employeurs multi-sectoriels permettant d’employer plus de 100 contrats professionnels mutualisés.

Participation des entrepreneurs de Guadeloupe à la mise en place d’un fonds de capital-risque.

Emploi

Elaboration par l’Etat avant l’été d’un programme « d’égalité des chances et de volontarisme républicain » en partenariat avec le monde économique en vue notamment de signer une charte de l’embauche locale, un programme porté par l’Etat de formation des cadres originaires et un plan de formation des fonctionnaires de l’Etat originaires.

Engagement de l’Etat à sensibiliser, avec l’AGEFIPH, les entreprises et à appliquer dès 2009 les pénalités aux entreprises ne respectant pas leur quota d’embauche de travailleurs handicapés.

Appui des collectivités locales à une charte pour l’emploi local.

Proposition par la Région de la signature d’une Charte Excellence-Formation.

Financement par la Région de la préparation des jeunes guadeloupéens aux concours administratifs.

Priorité aux cadres locaux dans le fonds régional d’aide à l’innovation géré par OSEO / AFD.

Extension par la Région du dispositif « emplois tremplins » aux contrats à durée déterminée de 12 à 18 mois pour les entreprises de moins de 5 salariés et cumul de ce dispositif  avec les contrats d’accès à l’emploi pour les publics en difficulté, les personnes handicapées et des jeunes diplômés de niveau bac + 2.

Augmentation du taux de participation de la Région pour les contrats d’avenir et les contrats d’accompagnement à l’emploi.

Aide supplémentaire de la Région aux associations qui recrutent des éducateurs sportifs et sociaux.

Augmentation du nombre de bénéficiaires du dispositif « chèque-qualification ».

Application effective par le groupe Langley de l’accord déjà conclu avec la Région prévoyant une augmentation régulière et très significative de l’emploi local à l’Hôtel Fort-Royal.

Affectation du remboursement des 380 000 € avancés par la Région pour le paiement des salariés de l’hôtel Kalenda à des actions de formation pour ces salariés.

Santé

Engagement de l’Etat à la reconstruction du CHU pour un budget de programme de 500 M€.

Contribution des collectivités par la mise à niveau des voiries de desserte.

Engagement de l’Etat dans un plan de remise en état de l’actuel CHU.

Agriculture et pêche

Tenue à l’automne d’Etats généraux de l’agriculture en Guadeloupe afin d’élaborer un plan « Agriculture 2020 » destiné à promouvoir le développement agricole de l île et le soutien aux agriculteurs.

Désignation de l’agro-production comme l’un des secteurs prioritaires de la zone franche globale d’activité qui sera mise en place sur tout le territoire de la Guadeloupe.

Appui de l’Etat aux projets de valorisation des produits, en particulier par la création d’un label « France Saveurs d’Outre-Mer ».

Dispositif d’aide au désendettement des agriculteurs avec l’AFD grâce à des prêts à taux préférentiels.

Appui de l’Etat à l’installation de jeunes agriculteurs sur le site de Campêche.

Mise à disposition de foncier par la Région et le Département aux ex-salariés de la ferme le foncier nécessaire à la mise en œuvre d’une activité agricole à Campêche.

Appui au maintien des SICA dans le circuit des subventions agricoles.

Exonération par l’Etat de la taxe foncière sur les propriétés non bâties utilisées par des exploitants agricoles (2 M€).

Maintien des financements de l’Etat pour l’irrigation (47 M€) et l’électrification rurale (4 M€) et du département pour l’irrigation (25 M€).

Suppression par les collectivités de l’octroi de mer sur les intrants agricoles sauf pour les désherbants et certains engrais qui comportent des risques pour l’homme et l’environnement. La détaxe est acquise pour le gazole agricole.

Vote par la Région d’une aide aux intrants pour la filière canne.

Engagement de l’Etat à payer au cours du mois de février la totalité des aides en retard (2007) dues aux agriculteurs.

Examen par l’Etat d’un plan de désendettement des agriculteurs.

Appui de l’Etat à la valorisation des co-produits pour la production d’énergie, l’alimentation du bétail ou la fertilisation des terres.

Soutien de l’Etat à la proposition de réserver 60 000 ha pour les terres agricoles dans le cadre de l’élaboration du SAR.

Suivi par la Région de la charte d’engagements issue des Assises de l’agriculture.

Accompagnement par les collectivités territoriales des projets agricoles permettant de rechercher l’autosuffisance alimentaire ou de structurer la filière élevage.

Engagement des collectivités à financer la construction d’un deuxième abattoir en région sud Basse-Terre (4 M€).

Demande des collectivités de revaloriser le revenu des planteurs de canne.

Relance par l’Etat des négociations bilatérales avec les Etats voisins sur les questions de pêche.

Appui par l’Etat et la Région, à hauteur de 350 K€ chacun, pour l’équipement des pêcheurs.

Reconduction si nécessaire par le Département de la contribution financière de 125 000 € à la COMAPEGA.

 Soutien de l’Etat à un traitement local du dossier concernant les exonérations au titre de l’URSSAF des marins-pêcheurs embarqués seuls.

Tourisme

Inscription du secteur du tourisme parmi le secteurs prioritaires de la LODEOM.

Soutien à la rénovation du parc hôtelier à hauteur de 5 000 € par chambre, soit un effort global de 3 M€ ; le Gouvernement proposera un amendement à la LODEOM pour porter l’effort à 7 500 €.

Réunion par le Préfet d’un comité stratégique pour le tourisme associant les collectivités et les professionnels.

Appui de l’Etat aux professionnels pour les aider à concevoir des stratégies fortes, grâce notamment au financement de plans d’actions par ODIT France.

Aide de la Région sur ses crédits et sur les fonds européens qu’elle gère aux repreneurs crédibles qui s’engageront à maintenir l’activité hôtelière.

Engagement de discussions entre l’Etat et les collectivités territoriales pour maintenir une activité hôtelière sur le site du Kalenda.

Mise en place par le Préfet d’un comité de coordination sur l’hôtel Kalenda.

Culture

Examen par l’Etat de propositions concrètes émanant du collectif comme le double fléchage des bâtiments publics.

Engagement des collectivités à poursuivre leurs efforts en matière de valorisation de la langue créole (bureau de développement de la langue et de la culture créoles).

Examen par l’Etat des projets qui lui seront soumis par les collectivités concernant la création d’un institut culturel « Papa yaya » à Capesterre Belle-Eau.

Dialogue social

Etablissement par le directeur départemental du travail sous quinze jours de la liste des organismes paritaires où ne sont pas représentés les syndicats guadeloupéens ; afin d'améliorer la représentation des syndicats guadeloupéens dans les organismes paritaires, L'Etat proposera les modifications nécessaires par voie réglementaire et accueillera favorablement les amendements parlementaires les permettant.

Désignation par l’Etat du Sous-Préfet de Pointe-à-Pître comme médiateur pour participer à la sortie des conflits de l’aéroport et de RFO et désignation du Secrétaire général de la préfecture comme médiateur pour le conflit à Goyave.

Engagement de l’Etat à faire respecter tout accord conclu entre les partenaires sociaux.

Saisine par le Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-Mer du Médiateur de la République afin que celui-ci, au-delà des décisions de justice, puisse trouver une solution de compromis s’agissant des mutuelles.

Engagement de l’Etat à mettre en œuvre avec volontarisme toutes les mesures du plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes.


B. - Point nécessitant la poursuite des discussions.

Salaires

Le collectif LKP souhaite que les organisations patronales formulent de nouvelles propositions salariales et rappelle leur revendication de 200 € d'augmentation.

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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 20:58
LES COULISSES D'UN ACCORD
Que dit le pré-accord rédigé samedi et que devaient signer, dimanche soir, les socioprofessionnels et le LKP ?
Les entreprises donneraient 200 euros brut (soit plus de 350 euros avec les charges sociales), selon ceux qui étaient autour de la table, net selon d'autres sources aux salariés percevant jusqu'à 1,6 Smic (avec un Smic à 1 321,04 euros mensuels — 8,71 euros horaire), soient 45 000 salariés.
Pour ceux qui sont au-dessus, il conviendra de négocier, par branches ou par entreprises, en démarrant les augmentations à 3%.
Ces mesures représenteraient un coût d'environ 108 millions d'euros pour le patronat, à compenser par des exonérations de charge consenties par l'Etat. Pour l'ensemble des trois Dom des Antilles-Guyane, on évalue le montant global des exonérations à 500 millions d'euros.
A la Région, on faisait remarquer que l'Etat a rogné, depuis 2002, sur le budget de l'Outre-mer, environ 800 millions d'euros de crédits. Les 500 millions de coût global des mesures d'exonération des charges représentant au peu plus de,la moitié de cette somme épargnée sur le dos des Domiens par l'Etat.
Le projet de M. Jégo pourrait être signé si et seulement si :
- Matignon, seul habilité à donner son accord, accepte que ces baisses de charges correspondent au volant octroyé aux entreprises. Hier matin, Yves Jégo a assuré qu'il travaillait en ce sens.
- L'ensemble des organisations patronales, réunies sous la forme d'un Mouvement des entrepreneurs, accepte cela.
D'où une réunion, tenue hier après-midi, au WTC de Jarry, pour donner ou non un blanc-seing aux représentants patronaux.
« La proposition qui est faite aujourd'hui est la même que celle faite il y a quinze jours par le patronat. Si on avait suivi alors, on se serait épargné une catastrophe économique. Aujourd'hui, on n'a aucune idée de l'état réel de l'économie locale; Ce qu'on sait c'est qu'il y a de nombreuses entreprises qui ne rouvriront jamais leurs portes », indiquait un socioprofessionnel.
« Il y a quinze jours, le président de région, Victorin Lurel, avait proposé quasiment la même chose mais on n'a pas suivi. C'est dommage », commentait-on à la Région.
Ce qui hypothèque la signature dimanche soir, c'est que le Collectif a mis deux considérations pour la fin du conflit : le paiement des jours de grève... et l'abandon des poursuites pénales.
Une fois les socioprofessionnels disposés à signer avec LKP, restera à celui-ci à consulter sa base. Ce soit, demain matin ? Nul ne sait.
Ah oui, Yves Jégo a pris un billet retour pour Paris — sans passer par la case Fort-de-France où ça chauffe —, sur Air France, daté de lundi 9 février. C'est demain !
André-Jean VIDAL
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 18:52
Vous avez dit... Smic ?

Pour rappel, le Salaire minimum interprofessionnel de croissance ou Smic, est en Guadeloupe à 8,71 euros de l'heure, soit à 1 321,0457 euros mensuels (151,67 heures de travail).

Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) est le salaire horaire minimum légal en France métropolitaine ainsi que dans les départements d'outre-mer (Dom) et dans la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon. Il a été institué par une loi du 2 janvier 1970 et il a pris, avec le minimum garanti, la succession du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), créé en 1950.


Le Smic est revalorisé au 1er juillet de chaque année en fonction de l'évolution de l'indice des prix à la consommation (IPC) -indice pour les "ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé, hors tabac"-, à laquelle on ajoute la moitié de la croissance du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO). Il est également revalorisé à chaque hausse d'au moins 2 % de l'indice des prix (hors tabac). Le gouvernement peut aussi ajouter "un coup de pouce" à ces augmentations.
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 18:49
Pétition sur le net

Jean-Claude Halley fait tourner, sur le net, une pétition originale.
« Non au blocage de la Guadeloupe », dit-il, poursuivant : «
Ceci est un réveil de la population silencieuse : oui au droit de grève mais oui au droit du travail, oui à la libre circulation, oui au droit à l'éducation de nos enfants. Non aux menaces envers les entreprises qui désirent travailler. Non au blocage actuel de la livraison et de la distribution du carburant. Oui aux négociations libres.
Nous demandons, Nous, la population silencieuse, la réouverture des stations-service, la reprise de l'école, la réouverture des commerces et entreprises, la libre circulation des touristes. Non au massacre actuel de l'économie en Guadeloupe.

Pour signer cette pétition : link
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 18:45
DAVID DAHOMAY ET LA QUESTION STATUTAIRE


David Dahomay, le fils de Jacky, philosophe, s'exprime ici sur la question statutaire. Il rappelle les grands mouvements de 1967, de 1980, de 2003. De grands moments d'histoire pour la Guadeloupe. En rappelant aux hommes de Guadeloupe qu'il faut toujours prendre garde à conserver la tête froide.


Pouvons-nous encore espérer, nous autres Antillais ?
 
Le 18 décembre 2008, les élus régionaux et départementaux martiniquais réunis en Congrès, se sont prononcés à une forte majorité en faveur de l’article 74 de la Constitution, c’est-à-dire pour l’accession à une forme d’autonomie de la Martinique. C’est un événement politique important qui mérite toute notre attention, nous Antillais, Guadeloupéens comme
Martiniquais. Car cela nous renvoie cinq ans en arrière, lorsque le 7 décembre 2003 nos concitoyens des deux « îles sœurs » s’étaient opposés à toute évolution statutaire – il s’agissait lors de cette consultation d’opter pour la création d’une collectivité unique administrée par une seule assemblée, et se substituant à la Région et au Département, mais
toujours dans le cadre de l’article 73 réaffirmant le principe de l’identité législative avec des possibilités d’adaptation –, tandis que dans le même temps Saint-Martin et Saint-Barthélemy, îles administrées auparavant par la Guadeloupe, accédaient à l’autonomie.  
 
Or, si nous ne voulons pas reproduire les mêmes échecs qu’en 2003, tâchons de comprendre pourquoi, alors que la classe politique de droite comme de gauche appelait de ses vœux l’évolution statutaire, les électeurs de nos régions monodépartementales ont refusé le changement (Le « non » l’a emporté à 73% en Guadeloupe, et à une très courte majorité en Martinique). Aussi, plusieurs raisons ont été avancées ici ou là : Les débats publics qui ont précédé la consultation auraient trop souvent porté sur des aspects purement technico-juridiques au détriment d’une vision politique forte ; beaucoup d’électeurs semblaient inquiets de perdre leurs droits acquis, et tout particulièrement les acquis sociaux ; une large frange de la population aurait été très méfiante à l’égard de la classe politique locale soupçonnée de taire les supposés vrais enjeux. Avec le recul, nul doute que toutes ces explications ont chacune leur part de vérité. Mais elles mettent toutes en évidence quelque chose à mon avis d’essentiel : Un fossé sépare trop souvent les partis politiques et leurs dirigeants des préoccupations des simples citoyens. Excepté peut-être en période électorale où nombre de femmes et  d’hommes politiques usent et abusent de rhétoriques populistes à courte vue pour être réélus, force est d’admettre que le discours politique ne fait plus sens pour de nombreux concitoyens dès lors que celui-ci s’élève au-dessus du tohu-bohu de la cité pour tenter d’atteindre les plus hautes cimes du politique. Pour autant, il serait un peu facile de discréditer dans son ensemble la classe politique, car celle-ci n’est que le reflet de l’état pitoyable de notre conscience politique commune. 
 
Et je voudrais me risquer à avancer quelques causes sociohistoriques, même si de telles idées ne sont pas neuves mais prennent aujourd’hui une résonnance toute particulière en Guadeloupe, qui traverse certainement l’une de ses plus graves crises sociétales et politiques depuis la départementalisation octroyée en 1946 : Notre point de départ sera sans conteste les événements de mai 1967 – suite à une grève déclenchée dans le secteur du bâtiment, l’armée appelée en renfort tire sur les manifestants rassemblés à Pointe-à-Pitre, ce qui déclenche une insurrection civile qui durera plusieurs jours ; on déplorera plusieurs dizaines de civils tués par les « bérets rouges » –, qui marquèrent un tournant dans la radicalisation des positionnements politiques de la jeunesse étudiante, plus que jamais consciente de vivre en République coloniale. Désormais, celle-ci directement sous la double influence des mouvements de libération des peuples colonisés des années soixante d’une part, et du marxisme et de la révolution culturelle de Mao d’autre part, participera activement aux mouvements indépendantistes révolutionnaires. Bien entendu, la réflexion autour du changement de statut de nos départements d’outre-mer avait débuté bien avant le dramatique épisode de 1967 – d’autant que des émeutes similaires étaient survenues en Martinique en 1959 –, et l’on doit souligner l’importance du rayonnement des associations
antillaises de Paris au début des années 1960 (l’AGEM pour la Martinique et l’AGEG pour la Guadeloupe, avec des personnalités phares à l’instar du jeune Edouard Glissant). Il n’empêche, les années 1970 sont celles de l’activisme révolutionnaire d’une large frange de la jeunesse antillaise éduquée, peut-être plus marqué encore en Guadeloupe qu’en
Martinique. Et c’est cette jeunesse éduquée qui se retrouvera à la tête de plusieurs organisations syndicales et politiques radicales mais influentes – on pense notamment en Guadeloupe au syndicat UTA (Union des travailleurs agricoles) devenu ensuite l’UGTG (Union générale des travailleurs guadeloupéens), et au parti politique UPLG –, avec en toile de fond
le maoïsme et le séparatisme. Pourtant, ce qui frappe dans le cas de ces organisations dites révolutionnaires, c’est que cela n’ait jamais débouché sur une véritable lutte armée, tandis que les autres îles de la Caraïbe accédaient les unes après les autres à l’autonomie ou l’indépendance, le cas le plus emblématique étant certainement Cuba en 1959. Certes, il y
eut quelques tentatives isolées dans les années 1980 – On pense notamment au Groupe de Libération Armée (GLA) et à l’Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC) qui revendiquèrent plusieurs attentats à la bombe en Guadeloupe et à Paris, mais sans réelle volonté de tuer des civils –, mais celles-ci n’eurent pas l’assentiment populaire escompté, bien au contraire, y
compris d’ailleurs parmi les activistes pseudo-révolutionnaires. Alors, se pourrait-il que cette jeunesse antillaise, tout en se sentant aliénée par un contexte socioéconomique et politique vécu comme la continuation du passé colonial de la France, n’ait jamais vraiment cru possible l’accession à l’indépendance de nos départements d’outre-mer ?
 
Ainsi, c’est cette indécision voire ce renoncement à envisager sérieusement l’avènement d’Etats-nations aux Antilles – au point qu’au milieu des années 1990, l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG), parti indépendantiste incontournable en Guadeloupe, déclare solennellement renoncer provisoirement à l’indépendance –, qui pourrait en partie
expliquer ce glissement progressif d’un nationalisme politique vers un nationalisme culturel, c’est-à-dire avant tout basé sur des ressentiments et des revendications de type exclusivement identitaires. Avec une nuance cependant en Martinique, où grâce au génie politique d’Aimé Césaire, celui-ci comprenant très tôt que nos populations antillaises ne souhaitaient pas rompre irrévocablement avec « la métropole », un projet politique viable d’accession progressive à l’autonomie fut porté par la Parti progressiste martiniquais (PPM).
 
Reste que nombre de cadres dirigeants de ces organisations nationalistes, tout en cessant de croire même de façon subconsciente à l’indépendance, continuèrent d’appliquer les préceptes marxistes voire même maoïstes dans leurs pratiques militantes. Et cette culture militante spécifique, associée de surcroît à l’exacerbation du sentiment national, donna un mélange tout à fait détonnant, perceptible surtout au travers des luttes syndicales. Aussi, force est de constater que trente ans après, cette culture militante empreinte de nationalisme identitaire persiste, soit que les mêmes cadres des années 1970 sont toujours en place, soit que de telles pratiques idéologiques ont été transmises aux nouveaux
militants. Dès lors, comment s’étonner des dérives graves constatées dans les méthodes syndicales, contribuant le plus souvent à affaiblir la légitimité des revendications ainsi que la popularité des luttes ? L’écrivain Patrick Chamoiseau n’a-t-il pas déclaré récemment, « Oui, il y a un macoutisme latent dans la société martiniquaise » ? Et ce constat lucide pourrait tout aussi bien s’appliquer à la société guadeloupéenne. 
 
Alors apparaît inévitablement une autre interrogation sous-jacente : Les intellectuels antillais ont-ils produit de façon significative une sévère critique de ce macoutisme latent ? Et c’est peut-être là où le bât blesse. Car force est d’admettre que depuis trente ans trop d’intellectuels se taisent sur ces questions sensibles. Et ils se taisent parce que la plupart ont
participé activement durant leur jeunesse aux mouvements indépendantistes révolutionnaires – et je ne porte pas ici de jugement moral, tant il est probable que si j’avais eu vingt ans dans les années 1960 je serais parmi eux –, et que ceux qui ont aujourd’hui pris leur retraite militante continuent à cautionner de tels égarements, ou simplement n’osent pas formuler de telles critiques de peur d’être qualifiés de « faux martiniquais » ou « faux guadeloupéen ». Comme me le répète souvent Georges Trésor, intellectuel antillais lucide, de telles critiques ne peuvent être formulées car « les esprits ne sont pas libres » !  
 
Et nous touchons là le cœur de notre analyse sociohistorique : La stupéfiante haine de l’intellectuel critique – certainement encore beaucoup plus marquée en Guadeloupe, et tout particulièrement chez les classes populaires – engendrée par ces mouvements pseudo- révolutionnaires fortement influencés par la révolution culturelle de Mao Zedong. Mais pire encore, beaucoup de ces idéologues militants, révoltés – et nous pourrions même dire aliénés – à la fois par le legs historique assujettissant de l’esclavage et par un contexte insulaire vécu comme la perpétuation d’une domination « blanche » colonialiste, vouent jusqu’à ce jour une haine indicible à tout ce qui de près ou de loin est assimilé aux valeurs occidentales. Quitte à rejeter aussi le « Siècle des Lumières » pourtant au cœur du pari humaniste et universaliste ! L’écrivain et universitaire martiniquais Raphaël Confiant n’a-t-il pas déclaré dans un texte assez récent, « quand un Euro-américain me fait une leçon de morale, de démocratie, d’antiracisme, de droits de l’homme et bla-bla-bla… Je me marre » ?
Mais si nous devions rejeter le bébé avec l’eau du bain, sur quels fondements moraux pourrions-nous assoir notre condamnation du passé esclavagiste et colonialiste de la France et de l’Europe ? N’aurions-nous pas le droit nous aussi de prétendre à la liberté en tant qu’Hommes ? Confiant qui cite pourtant Fanon devrait relire Peau noire, masques blancs :
« Je suis un homme, et c’est tout le passé du monde que j’ai à reprendre. Je ne suis pas seulement responsable de la révolte de Saint-Domingue… Il n’y a pas de mission nègre ; il n’y a pas de fardeau blanc… Ô mon corps, fais de moi toujours un homme qui interroge. »
 
Bien entendu, nous serions malhonnêtes de passer sous silence les quelques esprits libres aux Antilles qui très tôt réinterrogèrent leur engagement idéologique, et notamment celui de l’option marxiste-révolutionnaire. Est-il utile de rappeler ici que bien avant Sartre, Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez en 1956 condamnait déjà implicitement le
communisme soviétique ? Il serait tout aussi malhonnête de taire ce que dit Edouard Glissant dans Esthétique 1 : « Nos sociétés colonisées adoptent pourtant sans aucune révision critique la dimension close de l’identité que les divers colonisateurs nous ont inculquée. La plupart des anciennes luttes anticolonialistes dans le monde ont été menées
selon ces approches d’une identité absolue et s’en sont trouvées catastrophiques, et quant à leurs conséquences, et dans leurs prolongements, sectarismes, égoïsmes nationaux, non-rapport à l’autre. » Ou encore les critiques très pertinentes formulées par le philosophe Jacky Dahomay – mon père, devrais-je dire ? – à l’égard du macoutisme antillais (et je
voudrais citer ici l’un de ses premiers textes critiques importants, Habiter la créolité). 
 
Cependant, quelles que soient la force et la pertinence de telles critiques, nous devons admettre qu’elles n’ont pas eu l’impact espéré. Le dédain palpable des sociétés antillaises vis-à-vis de toute pensée critique libre est là pour en témoigner. Aussi, il saute aux yeux à tout observateur attentif que l’absence d’un véritable espace public libre et rationnel, condition pourtant nécessaire à l’avènement de toute démocratie moderne « participative », est consubstantielle au mépris affiché par les nationalismes identitaires à l’égard des intellectuels dissidents. Il est en effet toujours affligeant de constater la pauvreté
intellectuelle des débats lors d’émissions radios interactives, où une certaine opinion publique qui s’exprime ne cache pas ses relents populistes et quelquefois xénophobes. Trop de responsables – cette ex-jeunesse éduquée des années 1970 – de la société civile ont déserté le terrain de la pensée et du  politique pour ne se consacrer souvent qu’aux revendications identitaires au travers des luttes syndicales et associatives, ou des manifestations culturelles. Pourquoi reprocher ensuite aux dirigeants politiques de ne s’intéresser qu’à leur réélection, quand il n’y a pas de conscience politique commune
minimale, ou plus précisément une commune adhésion à un projet politique qui fasse sens et qui nous permette d’espérer ?  
 
Ainsi donc, nous voici parvenus à la croisée des chemins, nous autres Antillais. Au fond, si la consultation du 7 décembre 2003 sur l’évolution statutaire de nos deux départements fut un tel échec, c’est peut-être aussi parce qu’un tel projet, pourtant pour une fois éminemment politique, arriva à l’époque comme un cheveu sur la soupe : La classe politique et les
intellectuels ralliés avaient déserté le terrain politique – et je distingue ici politique de politicien –, et puis soudain ils voudraient que nos concitoyens adhèrent à une si grande entreprise, qui eut pourtant nécessité une maturation longue – un mûrissement des idées et de la conscience politique –, et donc un vrai débat public non politicien et dépassionné.
Allons messieurs, admettez au moins que nos populations vous ont donné ce jour-là une vraie leçon de démocratie ! Il y a quoi qu’on dise un certain bon sens populaire. C’est en partie pour cela que personnellement j’avais refusé un tel changement. Mais aussi parce que je considérais de surcroît que nos concitoyens avaient droit à plus de considération : En
effet, on nous posait une question simple sinon simpliste, « êtes-vous pour ou contre une collectivité unique administrée par une seule assemblée, et se substituant à la Région et au Département ? », et puis c’était tout. Aucunes questions ou remarques annexes venant préciser quelles nouvelles compétences nous souhaitions voir dévolues à ces nouvelles
collectivités ! En votant « oui », nous laissions ainsi le soin – en tout cas en Guadeloupe – à la très populiste Lucette Michaux-Chevry, ancienne présidente de Région adepte du népotisme, de décider seule avec le président de la République Jacques Chirac et ses camarades de l’UMP, le choix de telles compétences. Inacceptable et antidémocratique !
 
Nous voici à la croisée des chemins, disais-je. Car Il y a ces jours-ci dans la moiteur tropicale de nos deux « îles sœurs » comme un indicible éveil des consciences politiques. N’est-ce pas en effet étonnant qu’à un mois d’intervalle près, la classe politique martiniquaise se prononce en faveur de l’autonomie, tandis qu’en Guadeloupe le collectif « Liyannaj kont
pwofitasyon » (LKP) déclenche une grève générale d’une ampleur inégalée, tant par sa popularité que par sa durée ? Et les événements survenus en Guadeloupe méritent qu’on s’y attarde : Lorsque le collectif LKP a déclenché le mouvement social le 20 janvier 2009, certains d’entre nous doutions de sa réussite, et ne pensions pas qu’il deviendrait si populaire. Qui plus est, nous nous interrogions sur les supposées vraies motivations – bien que non avouées – des leaders du LKP, qui pour nombre d’entre eux sont depuis longtemps véritablement habités par les problématiques identitaires, c’est-à-dire travaillés par l’obsédante question de la guadeloupéanité. Mais le 26 janvier, en suivant en direct à la télévision les négociations entre le LKP, le préfet, les élus locaux et les socioprofessionnels,
ce fut « une divine surprise ». Et d’affirmer ici à quel point cette retransmission en direct, suivie par un très grand nombre de concitoyens, a aidé à rendre le LKP très populaire, tant il est apparu que leurs revendications, et tout particulièrement celles liées au pouvoir d’achat, étaient légitimes. En outre, contrairement aux craintes soulevées quant à leurs motivations
réelles, Elie Domota, porte-parole du LKP et par ailleurs doué de talents rhétoriques indéniables, réaffirma à maintes reprises que le collectif souhaitait voir satisfaire toutes les revendications, mais « rien que les revendications ». Nul doute aussi que le coup de théâtre du mercredi 28 janvier – le préfet, alors qu’il avait entamé les négociations et signé l’accord
de méthode, annonce qu’il se retire de la table des négociations –  a fortement contribué à faire basculer l’opinion publique du côté du collectif, et cela d’autant plus que les élus locaux, dépités par le départ désinvolte du représentant de l’Etat, apportèrent sur le champ – en direct donc – leur soutien au LKP. Aussi, il se pourrait bien que ce basculement de
l’opinion lié notamment au ralliement immédiat des élus locaux – basculement qu’il ne serait pas exagéré de qualifier, comme le suggère l’historien Jean-Pierre Sainton, d’historique – réside essentiellement dans le rapprochement – rapprochement que nul n’avait vu venir, tant les ressentiments entre les uns et les autres étaient jusqu’alors tenaces
– de la classe politique et du LKP, dès lors que le préfet en se retirant était disqualifié.
Etrange ressemblance avec la Révolution de 1789, où lorsque Louis XVI, après avoir tenté un coup de force, se retire le 23 juin laissant les députés de la toute nouvelle « Assemblée nationale » délibérer seuls, pour finalement entériner le fait le 27 juin. 
 
Quoi qu’il en soit, les faits qui se déroulent sous nos yeux, en dépit de leur caractère exceptionnel, ne pourraient être qualifiés de fièvre révolutionnaire, n’en déplaise à mes amis marxistes. En outre, force est d’admettre – et pour ma part je le regrette vivement – que ce rapprochement entre les leaders syndicaux et les élus locaux n’aura été que de courte
durée, les vieux réflexes et les vielles rancœurs reprenant vite le dessus. Et peut-être que de ce fait, le LKP a malheureusement foncièrement manqué de dimension politique, au sens noble du terme. Mais il n’empêche, le basculement historique lui a bien eu lieu, et il a indéniablement précipité l’éveil des consciences. Comment expliquer que 60 000 personnes vinrent manifester le 30 janvier dans les rues de Pointe-à-Pitre, et de façon étonnement pacifique et apaisée ? Et que dire aussi de l’incroyable effervescence des opinions qui s’expriment actuellement sur Internet, à travers les médias audiovisuels ou dans la presse ?
Que dire encore du nombre considérable de textes de réflexion qui circulent en ce moment sur la Toile, chacun y allant d’un réel effort d’analyse et de clairvoyance ? Enfin, que penser du fait qu’à travers diverses associations ou comités créés tout récemment, les jeunes lycéens et étudiants découvrent qu’ils sont une des pièces maîtresses de nos sociétés ?
N’est-ce pas là des signes tangibles d’une amorce de prise de conscience collective d’enracinement dans une réalité territoriale et socioéconomique tout aussi complexe que singulière, mais sur laquelle nous voudrions désormais avoir prise ?
 
Alors je le dis avec tout l’esprit de responsabilité qui m’anime : L’heure est venue je crois,  de relancer le débat sur l’évolution statutaire aux Antilles, même si l’on doit reconnaître que la Martinique a un temps d’avance, ou du moins la classe politique martiniquaise. Mais en évitant cette fois-ci les écueils qui nous ont conduits à l’échec de la consultation du 7
décembre 2003. Ou plus précisément, en évitant que le débat ait lieu uniquement dans les partis politiques et dans des cercles fermés, à l’abri de l’opinion publique. Donc en évitant toute césure entre la classe politique, les intellectuels, et les simples citoyens. Et je vois déjà poindre un tel risque en Martinique au travers des divergences de fond qui se font jour entre leaders politiques sur cette éminente question. Car que penser du coup de force d’Alfred Marie-Jeanne et de Claude Lise à l’égard de Serge Letchimy et du PPM, concernant le choix du mode de scrutin d’une éventuelle prochaine assemblée unique ? Autant il me semble louable que les élus martiniquais se prononcent en faveur de l’autonomie au travers de
l’article 74 de la Constitution, autant je trouve pour le moins curieux que les Présidents des deux collectivités – Région et Département – font du mode de scrutin à la proportionnelle intégrale une condition non négociable de l’accession à l’autonomie de la Martinique. Par ce diktat si peu démocratique, seraient-ils malgré eux en train de tuer la poule dans l’œuf ?
Parce que nos concitoyens martiniquais ne comprendraient pas que tels leaders décident seuls d’une question aussi sensible, sans qu’eux y soient associés! D’autant que si demain cette assemblée unique devait disposer de quelques prérogatives législatives, il semble que le mode de scrutin le plus démocratique – à l’instar de celui de l’Assemblée nationale – reste et demeure le scrutin majoritaire uninominal à deux tours ; les citoyens doivent connaître qui ils élisent, et le mandataire doit avoir des comptes à rendre à ses mandants.  Resterait alors à redessiner la carte de ces nouvelles circonscriptions, en s’appuyant par exemple sur celle des anciens cantons qui pourraient être scindés en deux. 
Certains affirment pourtant que le mode de scrutin à la proportionnelle permet de garantir la représentativité de toutes les sensibilités politiques. Soit, bel argument en théorie, mais que constate-t-on dans les faits, et notamment lors des élections régionales ? Que l’on vote pour une tête de liste – le plus souvent les potentats locaux –, sans se soucier le moins du
monde des autres figurants, qui pour certains sont des illustres inconnus. C’est ainsi qu’en Guadeloupe, une ancienne présidente de Région avait pu proposer à son coiffeur ou son bijoutier – ou que sais-je encore ? – d’être en position éligible. Et des exemples similaires pourraient être donnés à foison. Donc, aux martiniquais à se saisir du débat sur le mode de
scrutin, et plus largement sur celui de l’autonomie !
 
Et pour ce qui est du débat en Guadeloupe ? Il n’est que temps de le relancer, une fois que l’effervescence sociale de ces derniers jours sera retombée. Alors par où commencer ? Les intellectuels critiques, les universitaires, et les partis politiques doivent bien évidemment avoir un rôle moteur. Mais ils ne peuvent confisquer le débat, tout au contraire, ils doivent
coûte que coûte s’efforcer de le rendre public, et dès à présent. Cela suppose l’existence d’un espace public digne de ce nom, qui jusqu’à récemment semblait balbutiant. Mais les événements sociaux ont certainement précipité l’éveil des consciences politiques, et il faut espérer que nos concitoyens resteront éveillés au moins jusqu’aux régionales de 2010, et
même au-delà. 
 
Aussi, puisqu’il s’agit d’ouvrir le débat, je voudrais d’ores et déjà lancer quelques pistes, notamment au travers du choix entre les articles 73 ou 74 de la Constitution. Car dans les deux cas, nous avons la possibilité d’opter pour la création d’une collectivité unique se substituant à la Région et au Département, et de décider quelles nouvelles compétences pourraient être dévolues à cette collectivité, dans des domaines ne touchant pas aux libertés et aux droits fondamentaux, ainsi qu’aux prérogatives régaliennes de la République. Mais alors, quelle différence entre ces deux articles ? Je dirais qu’elle est d’ordre
« philosophique » : L’article 73 réaffirme le principe de l’identité législative – toutes les lois promulguées au niveau national sont immédiatement applicables ici – pour nos départements d’outre-mer. Aussi, les adaptions aux lois et règlements prévues dans le cadre du « 73 », ne peuvent l’être qu’en invoquant les fameuses « caractéristiques et contraintes »
de nos collectivités. D’autant qu’au préalable le législateur – donc le Parlement – doit avoir consenti à de telles adaptations. Tandis que l’article 74 fait explicitement référence aux « intérêts propres de chacune » de nos collectivités, et consacre le principe de la spécialité législative : Les lois et règlements nationaux ne sont pas immédiatement applicables, et une
loi organique, « après avis de l’assemblée délibérante » des collectivités susvisées, définit les conditions dans lesquelles ceux-ci sont applicables. En outre, le « 74 » prévoit d’autres dérogations possibles dans le cadre d’une autonomie renforcée, notamment un réel pouvoir législatif de l’assemblée délibérante, ou encore des mesures justifiées par les nécessités locales en faveur de nos populations, d’accès à l’emploi, de droit d’établissement pour l’exercice d’une activité professionnelle ou de protection du patrimoine. C’est dire donc toutes les possibilités offertes dans le cadre du « 74 », et non des moindres. Et pour ceux qui s’inquièteraient de la perte de dotations financières étatiques conséquentes une fois
l’autonomie octroyée, rappelons que l’article 72-2 de la Constitution prévoit que « tout transfert de compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales s’accompagne des ressources équivalentes », d’autant que la loi est censée prévoir des dispositifs de péréquation destinés à favoriser l’égalité entre les collectivités. Reste que ce principe de péréquation est pour l’instant peu effectif, voire inexistant. D’autant que l’article 72-2 se contredit en posant le principe de l’autonomie financière de chaque collectivité : « les recettes fiscales et les autres ressources propres des collectivités territoriales représentent,
pour chaque catégorie de collectivités, une part déterminante de l’ensemble de leurs ressources ». Et cela vaut bien entendu pour toutes les collectivités de France et de Navarre, l’universitaire Pierre-Yves Chicot l’a récemment souligné lors d’une interview télévisée. Donc, tout en étant attentifs aux transferts de ressources équivalentes dans le cadre de
l’accession à l’autonomie, nous devrons aussi réfléchir à la création de nouvelles ressources propres – comme c’est par exemple actuellement le cas pour l’octroi de mer –, qui seraient les moins injustes possibles. Et pour ma part, je vois déjà une piste intéressante : la création d’une taxe portuaire et aéroportuaire – d’un montant non exorbitant fixé par la collectivité
unique – dont devrait s’acquitter toute personne en visite dans nos départements qui ne serait pas résidante. D’où aussi l’idée implicite d’une carte de résidant, mais qui bien entendu ne serait pas basée sur « le droit du sang », mais le « droit du sol ». Quoi qu’il en soit, le débat ne fait que commencer. 
 
A moins de se placer résolument dans une perspective – comme semble le proposer le député-maire de Fort-de-France Serge Letchimy – d’accession à la pleine souveraineté, auquel cas nous demanderions un statut constitutionnel spécifique, comme c’est actuellement le cas pour la Nouvelle-Calédonie (voir le titre XIII de la Constitution). Pour ma part, je crois que nous devrions nous défaire de ce schème de pensée qui a prévalu tout au long du 20e siècle : Celui de la politique des nationalités ne pouvant aboutir qu’à la création d’Etats-nations. Comme le fait très justement remarquer l’éminent historien Eric Hobsbawn dans son livre Nations et nationalisme, les nations ne sont pas aussi vielles que l’Histoire, d’autant qu’un tel concept n’est apparu qu’à partir de la fin du XVIIIème siècle. Les nations sont des « entités historiquement nouvelles, qui émergent à peine, qui changent, et qui, même aujourd’hui, sont loin d’être universelles ». Mais plus fondamentalement, c’est la question de l’identité et de l’antillanité qui est en substance posée au travers de ce débat.
Alors, je voudrais avancer ici l’idée de stratification des identités : C’est avant tout mon vécu parental et familial qui fonde mon être psychique ; je suis enraciné dans une communauté d’individus liés par un petit territoire insulaire, une histoire, une culture, sans en être pour autant prisonnier ; je me reconnais dans les idéaux humanistes et universalistes portés par la
« vieille Europe » – malgré ses contradictions – et j’assume pleinement mon appartenance à la communauté politique française – sans rien oublié par ailleurs des abominations de l’esclavage et de la colonisation – ; je suis citoyen du monde et la destinée de l’espèce humaine m’interpelle au plus haut point. 
 
Cela a été dit, il y a trop souvent aux Antilles confusion entre nationalisme culturel et nationalisme politique. Aussi, ne pourrions-nous pas concevoir un plein épanouissement culturel en tant qu’antillais, tout en envisageant une appartenance à une communauté politique plus large, qui elle-même assumerait sa composition multiculturelle ? C’est en tout cas l’idée que défend Jacky Dahomay et à laquelle j’adhère, en rappelant la distinction essentielle entre identité culturelle et identité politique. Ainsi, je crois que l’accession à l’autonomie de nos départements d’outre-mer dans le cadre de l’article 74 pourrait
pleinement répondre à de telles aspirations : Cela répondrait en partie à notre mal-être identitaire ; nous pourrions prendre en charge localement des responsabilités politiques de premier plan, notamment en renforçant encore davantage la coopération régionale caribéenne ; mais nous assumerions une fois pour toute notre ancrage dans un ensemble
politique, et non culturel, plus vaste que sont la République française et l’Union européene. 
 
Il nous faut maintenant conclure, et je voudrais pointer du doigt ces liens si étroits – territoriaux, historiques, culturels, économiques et politiques – qui rapprochent la Guadeloupe et la Martinique, les deux « îles sœurs » de la Caraïbe. Faut-il notamment rappeler que les lois encadrant l’octroi de mer considèrent nos deux îles come un « marché intérieur » commun ? Tout porte à croire que la Guadeloupe et la Martinique ont une destinée commune. C’est pourquoi toute évolution statutaire de l’une ne pourrait être envisagée sans évolution identique de l’autre. Gardons-nous par conséquent de précipiter
les choses, d’autant que nos concitoyens doivent au préalable opérer un mûrissement des consciences politiques sur cette essentielle problématique. Le président du Conseil Régional de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a récemment suggéré à ce sujet un calendrier qui me semble pertinent : Lors des régionales de 2010, les partis politiques devront clairement
expliciter dans leur programme la question de l’évolution statutaire, en proposant un échéancier en vue de la consultation populaire. La date de 2013 a été avancée, cela me semble raisonnable, d’autant que cette consultation surviendrait un an après les présidentielles de 2012. Car n’oublions pas que c’est le président de la République qui décide en dernier ressort de consulter les électeurs inscrits dans nos départements d’outre-mer. Et l’évolution statutaire de nos deux îles pourrait ainsi être effective à compter de 2014 ou 2015.
Et puisqu’il est ici permis d’espérer, pourquoi ne pas envisager sur le long terme une union toujours plus étroite entre nos deux îles ? N’aurions-nous pas intérêt une fois l’évolution statutaire amorcée, à envisager la création d’un Congrès des élus martiniquais et Guadeloupéens, d’autant qu’il semble qu’un projet de gigantesque pont reliant nos deux îles soit en cours ? A bon entendeur, salut.

David DAHOMAY
enseignant en Guadeloupe
membre du Parti socialiste

  
 
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 15:22
PENSIONS DE RETRAITES ET AMÉLIORATIONS DES SALAIRES OUTRE-MER

Lors de sa réunion du 7 mars 2006, la Commission des finances a décidé de charger M. Brard, rapporteur, d’une mission d’information « sur l’amélioration de la transparence des règles applicables aux pensions de retraite et aux rémunérations outre-mer ». Il a rendu son rapport en début d'année 2007. Et ensuite ?

L’annonce de la création de cette mission a suscité un émoi certain dans plusieurs départements et collectivités d’outre-mer. Le rapporteur a souhaité prendre le temps de rencontrer le plus grand nombre d’interlocuteurs possible – il a auditionné plus de 250 personnes – pour présenter un rapport à la fois concis mais exhaustif. Il faut en effet qu’il ne soit pas un simple rapport de plus sur le sujet. L’ambition de cette mission est, à partir d’un panorama d’ensemble solidement documenté, d’identifier les difficultés pour mieux les surmonter. Le rapporteur dit avoir acquis la conviction que tous les intéressés ont pris conscience que le statu quo est impossible. Dès lors, il craint que, faute d’une
démonstration objective des justifications du système des compléments de rémunérations et de pensions des fonctionnaires, certains soient tentés de procéder à leur remise en cause brutale. Une telle perspective serait particulièrement dramatique pour l’outre-mer.
Mais l’intention de M. Brard, dit-il, n’est pas non plus de laisser perdurer des dispositifs qui n’auraient plus leur raison d’être ou dont certaines personnes bénéficieraient illégitimement.  C’est pourquoi, grâce à l’appui du Président de la Commission, il a pu se rendre en Guadeloupe (et à Saint-Martin), à La Réunion, en Nouvelle- Calédonie et en Polynésie française. Il est en effet illusoire de porter un jugement sur des dispositions propres à l’outre-mer sans s’être rendu sur place pour apprécier concrètement la situation locale. Il est d’ailleurs frappant de constater
que les différentes personnes auditionnées ont unanimement salué l’initiative de votre Commission de permettre un déplacement sur place de la mission d’information.
Outre les auditions qu’il a conduites, M. Brard a reçu, depuis un an, de nombreux courriers exprimant d’ailleurs les points de vue les plus variés sur le sujet. Bien que ne s’étant pas rendu en Martinique, en Guyane à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Mayotte ni à Wallis-et-Futuna, il a ainsi été informé des problématiques spécifiques à ces départements et collectivités d’outre-mer 
Ces déplacements se sont déroulés après l’examen en première lecture par l’Assemblée nationale du projet de loi de finances pour 2007. En effet, le rapporteur a souhaité bannir toute forme de précipitation afin que la sérénité préside à ses travaux. Il tient à souligner que les personnes auditionnées ont fait preuve d’un esprit particulièrement constructif qui a permis de nourrir sa réflexion.

Plus de danseuses...
Puisque la mission assignée par la Commission portait sur la « transparence », le rapporteur se devait de mettre en lumière à la fois les situations que l’on peut juger abusives et certaines injustices faites à nos compatriotes d’outre-mer.
L’ambition de ce travail consiste également à éviter la caricature trop souvent dressée de la fonction publique outre-mer. M. Brard estime qu’il faut abandonner l’image de « danseuse de la République » qui colle parfois à
l’outre-mer. Le respect à l’égard de nos compatriotes est la condition minimale pour permettre un dialogue constructif. Ces caricatures sont relayées fréquemment par la presse lorsqu’elle cède à la facilité en ne s’intéressant qu’aux « avantages cocotiers » et non aux réalités sociales complexes. Votre Rapporteur exprime ici la crainte que la recherche d’économies budgétaires, combinée à la méconnaissance des spécificités ultramarines chez nos compatriotes de métropole ne conduise un jour l’État à prendre des décisions hasardeuses… Cette crainte est d’ailleurs partagée par nombre de Français d’outre-mer.
Le moment est donc venu de mettre à plat, dans la concertation et sans empressement, les dispositions légales en faveur de la fonction publique outre-mer. Mais M. Brard s’est également intéressé au contexte qui forme la toile de fond de ces problématiques. Comment traiter de la fonction publique outre-mer sans évoquer la crise économique que traversent la plupart de ces territoires ? Comment parler des conditions de vie outre-mer sans parler des difficultés invraisemblables de logement ? Comment, enfin, parler de la « vie chère » outre-mer, sans chercher à en disséquer les causes économiques profondes ?

Dialogue et fermeté
Ce rapport doit s’inscrire dans une démarche de dialogue. Il ne manquera sans doute pas de susciter des réactions, positives ou négatives, qui doivent contribuer au débat. Le rapporteur souhaite qu’une mission conjointe de députés et de sénateurs puisse se rendre outre-mer pour y apprécier concrètement la situation.
S’agissant des réformes éventuelles concernant les majorations de traitement, il convient de mettre en place – enfin – des observatoires des prix, dans chaque collectivité, où seraient représentés tous les partenaires économiques,
politiques et sociaux. Ces observatoires, dont la neutralité à l’égard des pressions économiques ou politiques serait garantie, devraient non seulement observer le niveau des prix, mais aussi disséquer leurs processus de formation. La petite taille des économies ultramarines permet à quelques importateurs ou distributeurs de capter l’ensemble du marché – certains observateurs vont jusqu’à évoquer une économie de « comptoir » – et encaisser des marges incroyables en profitant de monopoles ou d’oligopoles.
Sur la base des constatations de chacun de ces observatoires, un conseil national pourrait se réunir – par exemple à un rythme quinquennal – pour proposer les adaptations des compléments de rémunération destinées à tenir compte de l’évolution du niveau des prix. Le niveau de ces compléments pourrait évoluer – à la hausse comme à la baisse – de manière graduelle, pour éviter toute correction brutale. En effet, s’il apparaissait que leur niveau doive baisser, il conviendrait de faire en sorte que l’impact sur les traitements soit, le plus possible, étalé dans le temps.
En effet, le cœur du sujet réside en ce point : la vie chère pèse sur les fonctionnaires mais aussi – et plus durement encore – sur les salariés du secteur privé les plus fragiles. Mettre sous les projecteurs les marges injustifiées dans le
commerce doit permettre de baisser les prix outre-mer. Dès lors, et sur la base du maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires, il est possible d’imaginer une baisse des coefficients de majoration des traitements. Ce dispositif n’aurait que des avantages : outre le maintien du pouvoir d’achat du secteur public, il permettrait de faire progresser significativement le pouvoir d’achat des salariés les plus modestes. Le rapporteur se dit convaincu qu’il s’agit là de la
seule méthode possible de réforme.
Ses déplacements lui ont permis de prendre conscience de la diversité des situations des retraités de la fonction publique outre-mer. Il a tout d’abord pu constater les difficultés générées – pour les individus et pour la qualité
du service public – dans les départements français d’Amérique par l’absence de compléments de pensions. Il a ensuite été frappé par l’hétérogénéité des niveaux de vie des retraités de La Réunion, de Nouvelle-Calédonie ou de Polynésie
française. Si certains hauts fonctionnaires ou généraux en retraite bénéficient de compléments de pensions d’un niveau aberrant, votre Rapporteur a rencontré de nombreux retraités modestes – nés sur place ou implantés de longue date – pour qui une remise en cause du système aurait des conséquences personnelles dramatiques. 
Sur un sujet particulièrement complexe, le rapporteur s’est donc « efforcé de formuler les recommandations les plus simples possible, de nature à engager un processus d’évaluation et, le cas échéant, de réforme des dispositifs applicables outre-mer, en recherchant au maximum le consensus. »

Pour en savoir plus, coneultez le site de l'Assemblée nationale : www.assemblee-nationale.fr
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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 15:07
PREPAREZ VOUS A TRAVAILLER POUR EUX
 
Faites passer à tout votre carnet d’adresses. Il faut que ça se sache !!!!!
 
Pour chaque député non réélu, les Français devront payer 417.120 euros,   soit 60 mois x  6952€.
 
C'est la nouvelle indemnité chômage des députés ! Repris ce matin sur
RMC par JJ  BOURDIN qui souligne que les élus de la gauche à la droite sont  tous d'accord.
La plupart des médias n’en parlent pas !! 
 
 A l'issue des 5 ans d'indemnités, les députés non réélus percevront  à vie 20 % de ce traitement soient 1390 €
par mois.
 
 Alors, faîtes des efforts, travaillez pour payer des impôts qui serviront à payer les "golden parachute" de
nos députés.
 
 Mais pourquoi 5 ans ? C'est précisément le temps d'une alternance législative. Ce vote intervient au
moment où les candidats nous parlent des efforts que devront consentir les Français pour réduire la
dette et dénoncent le train de vie dispendieux de l'Etat ! L’information sur la nouvelle indemnité
« chômage »des députés a été relevée par le Canard Enchaîné" le 7 février 2007. Puis reprise et
précisée par le Midi Libre, le 1er Mars 2007. Curieusement, ce sont les seuls médias à en avoir parlé. Silence
total du côté des télés, radios ou des autres journaux, habituellement pressé de dénoncer les parachutes
en or de certains grands patrons (Certes avec raison).
 Pourquoi se taisent-ils sur cette affaire ? Sans doute parce que cette loi a été votée en douce, par tous
les groupes politiques, UMP, PS, UDF et PCF, qui savent parfaitement s'entendre lorsqu'il s'agit de
s'octroyer des avantages sur le dos des Français.
 
 Avant de quitter son perchoir, Jean-Louis Debré a fait voter à l'unanimité et dans le silence complet, une loi
pour que désormais, un député non réélu touche pendant 60 mois au lieu de 6 mois son indemnité
mensuelle nette qui est à ce jour, selon info sur site Assemblée nationale, de 5178 €, soit 6952 € bruts.
Chaque député non réélu coûte donc aux Français 417.180 euros sur 5 ans ! Sans parler de ce qu'il leur
coûtera " à vie " ! Ces indemnités ont été attribuées aux députés et définies par l'ordonnance n° 58-1210
du 13 décembre 1958. L'indemnité de base est calculée par référence au traitement des fonctionnaires
occupant des emplois de l'État classés dans la catégorie présentement dite hors échelle. Elle est égale à
la moyenne du traitement le plus bas et du traitement le plus élevé de cette catégorie, ce qui correspond au
traitement d'un conseiller d'État ayant moins d'une année d'ancienneté dans son grade. S'y ajoute
l'indemnité de résidence, comme pour les fonctionnaires, au taux de 3 %. Selon l'article 2 de
l'ordonnance précitée :"L'indemnité parlementaire est complétée par une indemnité dite de fonction". Le
montant de cette indemnité est égal au quart du montant de l'indemnité parlementaire (indemnité
parlementaire proprement dite majorée de l'indemnité de résidence).
                   
Depuis le 1er février 2007, les indemnités mensuelles brutes sont les suivantes :
Indemnité de base : 5 400, 32 €. Indemnité de résidence (3 %) : 162, 01 euros
Indemnité de fonction (25 % du total) : 1390, 58 €.    - Soit brut mensuel 6 952,91 euros- 
Retenues obligatoires devant être déduites du brut mensuel, diverses retenues : - Cotisation à la caisse
des pensions pendant les 15 premières années de mandat : 1153,08 €. - Contribution exceptionnelle de
solidarité : 55,62 €. C. S. G. et contribution au remboursement de la dette sociale : 539,55€. Cotisation
au fonds de garantie de ressources : 27,00 €.   
Soit net mensuel 5177,66 euros.
 
Avant de quitter la présidence de l’Assemblée Nationale, Jean-Louis Debré nouveau président du conseil
constitutionnel, a fait un joli cadeau à ses amis députés de tous les partis ! Bien entendu cette généreuse
"indemnité chômage" est totalement inconditionnelle, et l'heureux bénéficiaire de cette jolie rémunération
de 5 n’est tenu à aucun engagement, comme par exemple : justifier de la recherche d’un nouvel emploi,
d’une visite mensuelle à l’ANPE, ou d’une activité justifiant cette « Aide Sociale »… bref, tout ce qui est
demandé à des chômeurs ordinaires. Voilà de quoi crève la République, de la corruption de ses élites,
car évidement aucun parti n’a protesté, vu que tous bénéficieront des largesses de M. Debré. 
 
Si vous êtes scandalisé et refusez d’être pris pour un C…, diffusez au
moins ce message. Sinon contentez-vous de payer !
 
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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 05:23

Victorin Lurel condamne les propos racistes
dans « Les derniers maîtres de la Martinique »

 

 Le président de la Région Guadeloupe, Victorin LUREL, condamne avec la plus grande fermeté les propos racistes proférés par M. Alain HUYGUES-DESPOINTES dans le documentaire « Les derniers maîtres de la Martinique », qui sera diffusé en Guadeloupe ce vendredi 6 février sur Canal Plus.
Victorin LUREL affirme que ces propos, d’une extrême gravité, peuvent relever des tribunaux et conduire à des sanctions pénales.
Le président de la Région Guadeloupe estime toutefois que la diffusion de ce documentaire, dans le contexte actuel de crise sociale en Guadeloupe et en Martinique, n’est pas du tout de nature à traiter sereinement les justes et légitimes questions qui se posent sur l’organisation des rapports sociaux et économiques dans nos territoires.
« Stigmatiser l’ensemble d’une communauté sur la base des déclarations intolérables et des comportements choquants de certains de ses membres, c’est courir le risque de miner nos sociétés multicolores, multiethniques et multiconfessionnelles qui sont fragiles, mais qui font aussi notre richesse », déclare Victorin LUREL.
Victorin LUREL espère que ces propos seront également condamnés par des représentants de cette communauté.

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 05:04

L'association des régions de France
condamne la suppression de la taxe professionne
lle 

 

" La suppression prochaine de la taxe professionnelle, annoncée par le président de la République, est une attaque directe contre les Conseils Régionaux dont le développement économique est au cœur des compétences. Elle représente 63% de leur fiscalité directe, près de 20% de leurs recettes hors emprunts, soit 2,8 milliards d’euros pour l’ensemble des Régions en France", affirme l'association des régions de France.
" Principale source de revenu dynamique des Régions à l'origine, la part régionale de la Taxe Professionnelle ne cesse d'être réduite depuis dix ans….
Par cette suppression, le gouvernement impose à nouveau son choix de façon unilatérale, alors même que les associations d’élus ont travaillé et fait des propositions communes pour une réforme globale de la fiscalité locale. Une fois de plus, le président de la République s’en prend aux collectivités, alors qu’elles représentent 73% de l’investissement public. Ce ne sont pas 8 milliards mais bien 18 milliards d’euros de manque à gagner pour les collectivités de la France entière.
Il est indispensable qu'un lien fiscal existe entre les entreprises et les territoires d'une part, que les ressources fiscales des collectivités ne reposent pas uniquement sur les ménages d'autre part.
La suppression de la Taxe Professionnelle touche particulièrement les Régions et les rendra encore  plus dépendantes des dotations de l’Etat. Ce sont par exemple 366,5 millions d’euros en moins pour l’Ile-de-France en 2009, 162 millions pour la Région Aquitaine.
D’un côté le gouvernement en demande toujours plus aux Régions pour pallier les conséquences de la crise économique et sociale en sollicitant leur contribution financière sur ses propres compétences (LGV, Universités, logement social), et de l’autre, il leur retire l’unique ressource en liaison avec le monde de l’entreprise.
Il s’agit d’un mauvais coup fait aux Régions, à leur capacité d'investir, d’innover,  qui augure bien mal des résultats de la réflexion sur la Réforme des collectivités territoriales. "

 

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