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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 23:52
INTERVIEW
Ivan de Dieuleveult, p.-d.g. de Gardel SA

« Nous avons perdu à ce jour 500 000 euros »
La filière canne-sucre est en panne. Les NAO nécessaires avant toute ouverture de campagne de coupe n'ont pu se tenir. Et pendant que la mobilisation générale des salariés et l'immobilisation économique de la Guadeloupe sont à l'œuvre, la filière ne travaille pas... Et prend du retard. Le point avec le responsable de l'usine sucrière de Gardel.

Quelles sont, à ce moment précis, les espoirs de récolte pour cette campagne 2009 ?
Nous pensons qu'il devrait y avoir environ 600 000T de cannes à broyer pour l'usine de Gardel cette année.
- Quelle peut-être l'incidence du retard pris dans les négociations NAO sur la récolte ?
La période idéale pour récolter la canne est de début février à ... la fin de la campagne. La récolte dure entre 4 mois et 4mois1/2 suivant le tas de cannes. Ce qui nous amène à fin juin si la campagne démarre début février. Plus le démarrage est tard, plus le risque d'avoir de mauvaises conditions de récolte est grand. A partir de mai/juin, nous arrivons dans la saison des pluies. Trois semaines après des pluies importantes, la plante repart en croissance et la richesse saccharine diminue. Elle plonge même fortement en fin de campagne. Cette campagne s'annonçait sous les meilleurs auspices, d'ores et déjà nous savons que nous ne serons plus dans les meilleures conditions. Il faut signaler que l'usine n'est pas prête.
Il reste trois semaines de travail pour mettre l'usine en ordre de marche. Les employés sont en grève depuis le 20 janvier, lorsqu'ils reprendront le travail, il faudra compter trois semaines avant de recevoir les premières cannes, à moins qu'ils ne mettent les bouchées doubles pour tenter de rattraper le temps perdu.

« Nous avons chiffré l'ensemble des exigences salariales pour Gardel à un million d'euros »

- Peut-on quantifier les pertes liées au conflit et aux retards accumulés (négociations internes à Gardel, NAO de secteur, conflit LKP) ?
Nous avons perdu un peu plus d'un mois de ventes locales et quelques ventes export. Ça représente un peu plus de 500 000€ à ce jour et chaque jour creuse la perte. Il y a eu 48 hectares de cannes qui ont été incendiés sur l'exploitation agricole que gère Gardel.
 Cela représente 3 600T de cannes ; 400T de sucre à 500€/T en vrac, soit 200 000€. En outre ça représente le travail d'une année pour le personnel de l'exploitation agricole. C'est vraiment triste de voir partir en fumée en quelques heures le labeur d'une année.
Ce seront également sept jours de coupe en moins et donc des journées de salaire en moins pour les saisonniers de l'exploitation agricole. Est-ce ainsi que l'on améliore le pouvoir d'achat des Guadeloupéens ? Certains font courir le bruit, y compris à Gardel, que nous avons une assurance et que nous serons indemnisés. C'est évidemment totalement faux. "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", disait Voltaire. Les gens finissent toujours par croire aux rumeurs. "Il n'y a pas de fumée sans feu". Pour les cannes c'est vrai, mais pour l'assurance c'est faux. Pour les NAO de Branche et les NAO internes, nous allons attendre de voir ce qui sortira des négociations locales et générales avant d'aborder d'éventuelles NAO. Nous n'allons pas satisfaire trois fois les mêmes revendications. Nous n'avons pas les revendications des NAO pour la branche. La première réunion était prévue le 23 janvier. En revanche nous avons la plateforme des revendications internes. Il y a 24 points, certains sont identiques aux revendications du LKP. Nous avons chiffré l'ensemble de ces 24 exigences : 1 million d'euros !
- On vous reproche (les planteurs) un coût d'achat de la canne inchangé depuis 2000. Pourquoi ?
Le prix d'achat de la canne est directement corrélé au prix d'achat du sucre vrac, fixé par l'UE. Jusqu'en 2006, le prix était le prix d'intervention : 560€/T.  Depuis 2007 la réforme de l'OCM sucre ne fixe plus un prix d'intervention mais un prix de référence.
Ce prix de référence a baissé en 2007 de 5% par rapport à l'ancien prix d'intervention. Il va baisser de 17% en 2009 et de 36% en 2010. Et peut-être même de 46%, car récemment le commissaire Mendelsson a considéré que garantir 90% du prix de référence aux sucres des pays ACP et PMA c'était déjà bien bon. Il est clair que nos raffineurs nous demanderont de nous aligner sur le prix consenti aux PMA et ACP d'autant qu'ils renteront sans quota dans l'UE. Nous devrions répercuter ces baisses de recettes sur le prix d'achat industriel de la tonne de canne. Ce qui veut dire que là où nous payions 32€ en 2006, nous devrions payer aux Planteurs 9€ en 2010. C'est là qu'interviennent les aides de l'UE et de l'Etat pour maintenir la filière canne dans les DOM.
Prix fixe, ou maintenu par les aides, du sucre égale prix fixe de la canne.

« Gardel n'est pas rentable par elle-même.  »

- Gardel est-elle rentable ? Sinon, pourquoi ne ferme-t-on pas en ces périodes économiquement difficiles ou la geste sociale n'est plus de mise ?
Gardel n'est pas rentable par elle-même. Gardel peut parvenir à un équilibre de ses comptes, avec les aides de l'UE et de l'Etat et avec un tas de cannes de 650 000T minimum et surtout un tas de sucre de plus de 65 000T de sucre. Ce qui compte c'est le sucre qui constitue l'essentiel de la recette de l'entreprise.
- Faut-il continuer à planter de la canne (et à en récolter) en Guadeloupe ?
Il faut continuer à planter de la canne pour de multiples raisons : il n'y a aucune alternative crédible aujourd'hui pour les 12 000ha de terres cultivées en cannes en Guadeloupe continentale. La canne retient les terres lors des cyclones. La bagasse permet d'utiliser du charbon, limite donc la consommation de matériaux fossiles et participe à réduire les gaz à effet de serre. Si la combustion de la bagasse dégage elle aussi du CO2, ce CO2 est réabsorbé par la plante et ne vient pas s'accumuler dans les hautes couches de l'atmosphère. C'est une plante aux multiples usages, qui a un côté écologique, sans parler de la beauté des paysages. Il faudrait améliorer les rendements et irriguer.
- Les sucres spéciaux sont-ils l'avenir ? Pourquoi n'en fait-on pas plus ?
Les sucres dits spéciaux ou sucres de bouche, se vendent plus cher que le sucre de vrac qui part au raffinage. Il est donc évident que  ça participe au maintien de Gardel et de la filière. Dans l'état actuel de l'outil industriel de Gardel, nous ne pouvons pas produire plus de 13 000t par campagne. Il faudrait investir plusieurs millions d'euros pour dépasser ce stade.
Aujourd'hui nous sortons 600 à 650T de sucre vrac par jour mais seulement 120T/150T maximum de sucre de bouche.
C'est dû à des exigences de granulomètrie, de couleur et surtout de taux d'humidité à respecter. Par ailleurs nous sommes liés par un contrat de fourniture avec Saint-Louis Sucre (SLS) qui nous limite à 10 000T de sucre de bouche. Ces dernières années j'ai obtenu d'eux un accord pour aller jusqu'à 13 000T. Nous travaillons pour augmenter ces quantités d'autant que le contrat avec SLS tombe à fin 2013. Pour cela nous avons besoin des co-financements du PDR 2007/2013 pour avoir accès aux fonds de l'Europe.
 Propos recueillis par André-Jean VIDAL
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 23:50
Les patrons refusent « la violence ambiante »

Les patrons ne se sont pas déplacés en négociation hier après-midi.
Ils dénoncent le climat de violence qui règne sur celles-ci.
Ils accusent le préfet Desforges de laisser faire.


Hier après-midi, à la reprise des négociations entre le patronat et les syndicats de Liyannaj kont pwòfitasyon (LKP), pas de Médef, pas de CGPME, pas de FAPHT, pas de GHTG, pas de FTPE, ni de FBTP, ni de MPI, pas d'UNAPL. Bref, sous ses sigles, il y a un ensemble d'organisations patronales qui représentent des entreprises qui emploie un certain nombre de salariés.
En dehors de l'absence de l'emblématique — a-t-il réellement cherché cette célébrité ? — Willy Angèle, que faut-il déduire de cette posture ?
Un communiqué, puis une conférence de presse tenue en fin de journée en donnent les raisons : « Nous dénonçons, disent les patrons, le climat d'intimidation et de violence qui règne dans les réunions de négociation convoquées par l'Etat et sous la présidence du préfet. »
On savait depuis la veille que la dernière rencontre avait été particulièrement tendue. « Pendant toutes les négociations, les insultes et les agressions verbales de la part du LKP ont été permanentes, dit-on au Médef. Hier (mercredi), une escalade sans précédent a eu lieu. En pleine négociation, le président du Medef (Willy Angèle) a été victime d’une nouvelle agression de la part d’Elie Domota (porte-parole du LKP) qui n’a pas hésité à sauter par-dessus la table de négociation pour venir le frapper. Tout cela en présence du préfet qui n’a rien fait et n’a pas dénoncé des agissements. » Il semblerait que l'intervention dans un premier temps de Jean-Marie Nomertin (secrétaire général de la CGTG), qui s'est interposé pour calmer son camarade, ait permis d'éviter le pire, l'agression physique. Un autre patron dit avoir été menacé d'un coup de chaise...

« Comment parler de dialogue social ? »
« Seule l’intervention du GIGN a permis au président du MEDEF de sortir sans coups et blessures. Ces procédés sont inacceptables : tant de la part des syndicats que du préfet qui est garant de l’intégrité, de la sécurité et du respect de ceux qu’il convoque à la table des négociations. Comment parler de dialogue social et de négociations lorsque l’on laisse s’installer un climat d’insultes et de  violences ? », s'étonne-t-on au Médef.
On y rappelle : « Toutes les méthodes de blocage de la Guadeloupe — barrages routiers, fermeture des stations d’essence, des commerces, violences physiques envers les chefs d’entreprise et de tous ceux qui prétendaient résister à leurs diktats —, ont été utilisées. Aujourd’hui que le LKP a satisfaction, c’est la surenchère. Durant toutes les négociations, le LKP n’a fait aucune proposition et s’est contenté de répondre invariablement qu’il voulait 200 euros. Aujourd’hui qu’il a obtenu ces 200 euros pour tous les salariés ayant moins de 1.4 fois le SMIC, il demande plus. On peut donc se demander quel est l’objet de cette asphyxie générale de la Guadeloupe depuis 38 jours. Pourquoi tant de souffrances infligées à notre population. Quel but est donc recherché par le LKP ? »

A prendre ou à laisser
Les organisations patronales qui ont décidé de ne plus se rendre à la table des négociations tant que l'Etat n'aura pas pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité des participants affirment que la proposition qu'elles ont faites mercredi « est l'ultime proposition » : « Il n'y en aura pas d'autre. Chaque jour qui passe de plus en plus d'entreprises en grande difficulté prennent des mesures de chômage, de licenciement ou se rapprochent du dépôt de bilan. Nous appelons chacun à revenir à la réalité et à accepter cette proposition. »
Quels sont les termes exacts de cette proposition du patronal sur laquelle buttent les négociations ? « Tandis que l'Etat est revenu sur ce qu'il avait dit, tandis que le LKP n'a fait aucune proposition, notre dixième proposition vise à accorder un bonus de 50 à 90 euros par salarié, de 1 à 1,4 Smic, selon la taille de l'entreprise et à procéder à une augmentation de salaire de 3% pour les autres salariés jusqu'à 2 Smic. Avec l'aide de l'Etat et des collectivités, c'est une augmentation de 200 à 240 euros par salarié qui est ainsi obtenue. »
André-Jean VIDAL


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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 23:48
LE MACOUTISME NE PASSERA PAS

David Dahomay nous transmet ce texte de P.E Rouyard qui mérite qu’on s’y attarde.


Qu'en dit David ? « Au moins, l’auteur de ce texte a-t-il eu le courage de le signer, ce qui tranche il est vrai avec les pratiques de certains qui, tout en distillant la haine et les attaques ad hominem, ont rarement le courage de signer les textes qu’ils produisent.
Ceci étant, je reste persuadé que nombre de militants nationalistes aux convictions extrêmes – pour ne pas dire extrémistes – se retrouveront dans cette analyse nauséabonde. Et c’est cela qui m’inquiète, du fait de mon intarissable attachement aux fondements démocratiques de toute société politique, quelle que soit par ailleurs sa singularité culturelle et historique.
Car ce texte nous révèle ô combien certains nationalistes étriqués vomissent les valeurs démocratiques. Quoi ? La légitimité de tout pouvoir politique à venir en Guadeloupe serait dorénavant dans la rue et non dans les urnes ? Est-ce là la conclusion que certains tirent du vaste mouvement populaire et légitime initié par LKP ? Si tel est le cas, nous démocrates avons de quoi être très inquiets. Inquiets d’abord et avant tout pour le devenir de  la Guadeloupe qui, si elle devait faire sienne de telles aspirations, plongerait inéluctablement dans un climat de terreur et de haine de soi et de l’autre. Non, j’ai confiance en mes concitoyens, et n’en déplaise à P.E Rouyard, notre peuple est mûr pour la démocratie. Quitte à ce que cette démocratie prenne la forme administrative d’autonomie.
Il y a la légitimité syndicale, et il y a la légitimité politique. Les deux choses ne peuvent se confondre. A chacun sa place.
Nous le disons donc haut et fort : le « macoutisme » ne passera pas, nous y veillerons ! »

David Dahomay, 26 février 2009, Guadeloupe ( http://daviddahomay.over-blog.com )


 


De quoi Lurel est-il le nom ? Par P.E ROUYARD
 
*De quoi Lurel est-il le nom ? J’emprunte ce titre à Alain Badiou qui a su remarquablement démontrer que l’histoire possède, à travers le parcours et le positionnement de personnalités publiques et politiques, cette propension à la reproduction.
 
I- Misère d’un mystère
Victorin Lurel, le président de la Région Guadeloupe, n’est pas un élu d’un genre nouveau. Il ne représente en rien une évolution du personnel politique. Il n’est qu’une continuité, une reproduction de la quasi-totalité de ces politiques de Guadeloupe qui servent de courroie de transmission au pouvoir français. Mais pire encore, lorsqu’on analyse toutes les postures et impostures de l’individu, il n’est pas qu’un produit de la départementalisation. C’est le libre de couleur décidé à démontrer au maître qu’il a bien appris de lui. Son credo : ô maitre, voyez comme je vous ressemble ! L’extra humanité érigée en vertu politique…
Depuis son élection en 2004 à la tête de la collectivité régionale, la Guadeloupe subit plus encore la dérive assimilationniste sous l’impulsion de ce petit homme revanchard et méprisant, atteint d’une pathologie vieille de trois siècles. Courante chez tous les colonisés esclavagisés qui n’ont jamais imaginé d’homme libre qui ne fût pas Blanc. Récurrente chez tous ceux qui croient encore que seules les valeurs de l’Occident peuvent être marquées du sceau de l’universel. D’où chez Lui cette puérile manie, lorsqu’il cause le français, d’user et d’abuser de mots pompeux et de faire des locutions latines, langue qualifiée de « morte » par ses propres défenseurs, des symboles de son appartenance au monde de l’intelligible. Celui, vous l’aurez compris aisément, de Papablan…
Monsieur le secrétaire national du PS est un cas d’école pour tous ceux qui croient encore et toujours fermement à l’autodétermination de ce peuple et à l’indépendance de ce pays ; à ce « nous » nié, bafoué et en permanence détourné d’un cheminement naturel que pratiquement tous les peuples et pays de notre grand espace américain ont emprunté. Le proconsul régional atteste en fait que nous n’avons jamais eu le pouvoir chez nous. La mutation du pacte colonial, éventuellement accepté et validé par les élus locaux, ne doit jamais nous faire oublier que c’est l’absence de pouvoir qui les caractérise depuis toujours. Président de Région ou de Département ou d’association des maires, l’élu témoigne avant tout de son inexistence politique- au sens du choix et de la décision-. Et au sens d’un projet autodéterminé ancré socio historiquement.
Ceux qui se réclament d’un nouveau patriotisme, en phase avec la réalité du monde d’aujourd’hui n’ont pas à combattre Lurel sur ce qu’il prétend être- l’incarnation d’un pouvoir guadeloupéen- mais bien montrer au grand jour l’imposture de ce relai voire de ce « catalyseur  » assimilationniste. L’éminent membre du « shadow cabinet » socialiste ne représente en rien une capacité guadeloupéenne à…, mais témoigne d’une récurrente incapacité à une inscription dans le devenir. Parce que, pour notre latiniste, devenir et « Français » sont irrémédiablement synonymes. Il croit en la France parce que la France n’a jamais cessé de croire en l’« affranchi » et/ou libre de couleur qu’il demeure. C’est un juste retour à la logique coloniale…
Il y eut toujours, de la période coloniale esclavagiste, post-esclavagiste puis assimilationniste, des individus extraits du lot des opprimés, spécialement chargés de rappeler à leurs semblables que le maître n’est pas si mauvais, qu’ils ont encore besoin de lui, que leur apprentissage d’humanité n’est pas encore achevé. Auto dénigrement inconscient, mais hélas parfois conscient, du nègre qui chaque jour nous fait avoir peur de nous-mêmes. Peur de ne jamais être assez « blanc » pour prétendre à une humanité crédible… L’élu ultrapériphérique est l’incarnation de cela ! Choisir un cabinet blanfwans pour le PRDF, désigné un blanfwans pour diriger la future ex-AFPA, payer grassement et en permanence des blanfwans pour nous expliquer ce que nous sommes et ce que nous devrions être et faire pour notre pays.
 L’Habyssois est le produit réussi de l’assimilation française, tout fier de rappeler ce qu’il doit à la république. Comme pour oublier ce que la république nie et élimine…
Des Lurel, l’histoire de la Guadeloupe en déborde. Ce sont les bons élèves de la république qui, de manière redondante, assènent les mêmes mensonges auxquels ils ont fini par croire. Un type qui, du haut de son verbe prétentieux, se permet de dire : […] « Ce qui est bon pour la France l’est pour la Guadeloupe » […].Ce que l’exemple de la SARA, atteste avec pertinence. Ce que la reproduction des inégalités structurelles prouve remarquablement. La Guadeloupe n’a jamais été autre chose qu’une colonie française de domination raciale. Le rapport colonial n’a jamais été favorable au colonisé, ici et ailleurs. On en trouve, comme s’il en pleuvait, de ces négationnistes, tant sur le plan intellectuel et historique, que dans la pseudo action politique. Ils parlent et agissent comme si les problématiques qui nous touchent ne sont que les fruits de simples retards structurels, de petits ajustements économiques dont la Droite ou la Gauche française n’a pas suffisamment pris en compte l’importance. Ils se comportent comme le garagiste qui vous parle d’une simple panne mécanique de votre auto lorsque le problème réside plus profondément dans la conception originelle même de l’engin.
L’ex futur soutien de Ségolène Royal (Par erreur d’aiguillage !) n’a pas d’identité sociopolitique. Pas davantage que la plupart des élus « ultramarins ». Son action n’est que réaction en fonction du pouvoir français en place. La construction de la Guadeloupe répond essentiellement aux intérêts des puissants et des classes dirigeantes. Pourvu qu’il y ait des miettes pour le peuple. Les miettes, en l’occurrence, sont les emplois d’exécution, les emplois précaires, et les postes « alibi » qui ne sont que de faux-semblants médiatiques destinés à faire croire au peuple qu’il vit dans une société moderne et en mouvement. Alors que le pouvoir reste aux mains des mêmes. Et que la société reste figée au niveau de la répartition du pouvoir et des richesses. L’illusion de pouvoir qui est entretenue par les loges maçonnes ne sert en définitive qu’à des fins de neutralisation entre Guadeloupéens. Derrière le « mystère » ce serait plutôt la misère d’un vrai pouvoir guadeloupéen.
 
II - On déchouke bien les dents pourries ?!
Le secrétaire national du PS français pourrait être tout aussi bien UMP ou MoDem. Cela ne changerait rien à sa gestion des affaires et surtout à sa vision politique pour la Guadeloupe.
 Ce regard nous vient de l’histoire, certes, mais du côté de la domesticité de l’Habitation. L’homme du « Memorial act », a mémoire de ce qu’il peut. Dans son for intérieur, il ne peut pas trahir ce qu’il est le plus…
 Ce n’est pas un accident politique. Cela traduit trois siècles d’esclavage et, singulièrement, 60 ans d’assimilation pendant lesquels, jour après jour, le Guadeloupéen a été insidieusement encouragé et forcé à se travestir en colonisé joyeux, heureux de se rapprocher du maître en lui ressemblant comme un petit frère. C’est la Guadeloupe qu’on voit et entend sur tous les média du pouvoir ; celle qui a peur des Ayitiens et des autres Nègres caribéens, mais qui, dans le même temps, se verrait bien montrer, à grands coups d’intégration caribéenne, aux voisins « sous-développés » comment ils ont eu tort de lâcher papablan.
La Guadeloupe est prisonnière de cette histoire de reniement et de renoncement incarnée par ses élus. Au premier rang, figure aujourd’hui, l’homme du contre-7 décembre. Demain, si ce n’est lui, ce se sera son frère. Il est le rejeton de cette histoire ancienne qui n’en finit pas de se raconter, celle de la permanence et de la récurrence des relais coloniaux, de la préservation des intérêts français par le truchement de classes dirigeantes blanches et assimilées.
Depuis les siècles des siècles que la Guadeloupe vit a-rythmiquement et anhistoriquement. Depuis plus de 40 ans à travers le France Antilles, la radio et télévision publiques, et depuis plus de 20 ans RCI. Il faut y ajouter les paroliers publics, oiseaux de mauvais augure, pour qui « nationalisme » renvoie obligatoirement au Nazisme, pour qui l’opposition syndicale virulente est annonciatrice de macoutisme.
Lurel ne pourra jamais être battu dans les urnes que par un autre Lurel… Ne rêvons pas, lorsqu’un pays ne maîtrise pas son contenu éducationnel, son image et les outils majeurs de communication, il reproduit les mêmes schémas et reconduit les mêmes hommes. Ne nous leurrons pas, l’actuel député de la 4e circonscription pourrait s’appeler Ferdy Louisy, Jacques Bangou, Georges Brédent, Borel-Lincertin ou même Ary Chalus…Ce qui sépare ces hommes n’est que l’image qu’ils se font d’eux-mêmes mais surement pas leur vision politique pour la Guadeloupe. Nos élus sont comme nos interprètes de zouk love, interchangeables. Certains sont certes plus talentueux que d’autres.
Mais peut-on appeler talent ce qui tous les jours enterre notre pays et inhibe notre peuple ? Le député-Président ne disparaîtra de la scène politique que s’il existe une Guadeloupe décidée de ne plus se laisser culpabiliser et accusée de racisme et d’anti-démocratisme au moindre accès de colère consciente. La Guadeloupe, pour aujourd’hui s’affirmer guadeloupéenne, pour rapatrier sa conscience au Sud, n’a pas d’autre choix que de virer ces élus indignes qui paradoxalement ne constituent en rien le témoignage d’une démocratie mais bien le symbole d’une société où la politique se résume au vote, sans droit à une conscience nationale.
Un tel élu ne sera pas remercié par les urnes dans une société dans laquelle la peur de demain est érigée en sagesse populaire. Où l’intelligence est toujours portée par l’Autre. Et où l’incompétence, la méchanceté et la criminalité sont les caractéristiques génétiques du peuple… De ce point de vue, Victorin Lurel devrait symboliser, depuis l’avènement de la départementalisation, le premier d’une série d’élus déchoukés par un vaste mouvement populaire.
 Parce qu’il apparaît finalement que la France ne pourra jamais être mise au banc des accusés des Etats colonialistes si la Guadeloupe ne porte pas aux oreilles des nations du Sud son cri de peuple écarté de la marche du monde.
Plus que jamais, la situation sociale de la Guadeloupe appelle l’urgence. Tout est fait pour extraire ce pays de sa véritable histoire ; tout est entrepris pour faire croire à ce peuple qu’il est bien plus heureux que tous les damnés de la terre et devrait même en être plus reconnaissant…
 Désormais, nous n’avons pas d’autre alternative que de contester la légitimité politique du « politiquement obligé ». La représentation politique doit être être acculée à faire ce que des élus d’outremer sont censé faire : s’appuyer sur l’ordre et la répression de la république. Sinon se saborder. Il est temps que le plus hâbleur d’entre eux apparaisse comme ce qu’il n’a cessé d’être : l’ennemi structurel d’une Guadeloupe éprise de liberté, de dignité et d’indépendance. Parce que Lurel n’est que le nouveau nom de l’imposture de ce début de 21ème siècle dans cette colonie française où le peuple est devenu l’élément en trop…
Ce texte a été rédigé à l’issue du premier rassemblement du LKP le 16/12/2008
 P.E ROUYARD (LMP)
 
 
 
 "Moi, je m’offre par mes opinions les plus vives, & par la forme plus mienne : Tendre négociateur & novice, qui aime mieux faillir à l’affaire, qu’à moi." Montaigne, Essais, Livre 3
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 23:24
Point de Vue :
Une grande manipulation,
par Louis Dessout.

 
Louis Dessout décrypte la manipulation. (Interview réalisée pour Sept-Magazine par Pierre-Edouard Picord).
L'ancien directeur commercial du port autonome est conseiller municipal de l'opposition. Il donne des clefs pour comprendre la stratégie de l'Etat et situer les véritables enjeux.  

 
  
Louis Dessout : En dépit de la gravité et de l'ampleur des événements qui touchent aujourd'hui la Guadeloupe, il est prématuré de dire, comme j'ai entendu un professeur d'histoire l'affirmer, que cette mobilisation est la plus importante de l'histoire de la Caraïbe. A ce jour, ce n'est pas encore exact ni en ce qui concerne la durée ni en ce qui concerne l'impact et les conséquences. Pour porter un tel jugement, je me réfère à la grève de 1953 relative aux 40% de vie chère dont mon père Hector Dessout fut le secrétaire général de la coordination, en liaison avec la Martinique, la Guyane, et la Réunion. La Grève avait duré 53 jours durant lesquels nous mangions du pain et du lait. Nous avions un carnet de crédit chez l'épicier du coin Victor Montantin. Ceci pour dire que mon père n'avait aucune entrée de salaire. 
 
   
 Sept magazine : Comment analysez-vous globalement la situation actuelle ?

   L. D. : Le texte qui reprend la doctrine de Victor Schœlcher prévoit que la France indemnise les propriétaires d'esclaves mais dit clairement aussi que le crime qu'est l'esclavage ne sera pas réparé tant que les descendants d'esclaves n'auront pas acquis les mêmes droits et avantages des citoyens de la République. L'expression crime est déjà inscrite dans le texte que je cite. C'est une sorte de contrat de réparation entre la France et les habitants des territoires où sévissait l'esclavage. Pendant les guerres de 1914/1918et 1939/1945, les Antillais ont payé l'impôt du sang et contribué à leur tour à libérer la France, Les colonies sont devenues officiellement départements français. Cependant, l'administration centrale freinait des quatre fers pour empêcher l'application des mesures sociales dans les DOM. 
 
   A telle enseigne que les fonctionnaires d'origine hexagonale détachés en outremer bénéficiaient d'une prime de vie chère de 70 %. Les fonctionnaires d'origine antillaise dans les mêmes postes et avec les mêmes diplômes n'avaient pas droit à une prime de cette nature. Ils réclamaient 35 %. La moitié. Pendant 53 jours, Ils ont bloqué tout l'appareil d'État dans les quatre DOM. Ils ont finalement eu gain de cause. Toute la fonction publique d'Etat a été aligné sur 40 % de sursalaire. Dans le même temps, les fonctionnaires locaux ont mis en place un suivi pour l'application des textes. Ils ont obtenu la création d'une Caisse de sécurité sociale pour fonctionnaires, la création de sections mutuelles et de caisses de retraites, congés en France etc. 
 
   Malheureusement, le suivi de l'évolution du coût de la vie avec des outils statistiques n'a pas été poursuivi. On s'est contenté de rajouter systématiquement 40% sur les salaires de l'Hexagone. Toutefois, une seule catégorie de salariés avait obtenu des avantages. Il a fallu attendre 1958 pour que la complicité objective anti américaine entre de Gaulle et les communistes produisent quelque effet. De Gaulle pour des raisons géopolitiques, pour la force de frappe, a besoin des Antilles à ce moment et surtout de l'aéroport du Raizet, Tout comme Raymond Aron en 1960 a expliqué à de Gaulle que les finances publiques de la France ne pourraient jamais suffire à procéder au rattrapage en Algérie, en 1971, à l'occasion d'une étude sur la modernisation du port autonome, le bureau d'études allemand Infrastruklur Project Association (IPA) financé par le Fonds Européen de Développement (FED) dont relèvent à l'époque les DOM, expose à son tour, que la France ne pourra pas poursuivre l'effort de rattrapage dans les DOM. Et c'est l'arrêt Hansen en octobre 1978 qui change la donne. 
 
   Dès lors, les DOM ne dépendent plus du FED mais du FEDER. Ainsi, c'est l'Europe qui prend le relais. Nous sommes aujourd'hui confrontés à deux crises. La mobilisation pour résister à la crise économique mondiale et une autre crise franco-française ! C'est pour cela que la France modifie sa constitution et adopte l'article 73 et l'Article 74, Avec l'article 74, les DOM n'émargent plus automatiquement au budget de la nation mais se contentent d'un budget annuel qui dépend des possibilités de la France. Ce budget sera négocié chaque année avec nos élus comme pour les COM et les anciennes colonies françaises. Le choix de l'article 74 est pour la France la solution la plus confortable. Aujour d'hui nous assistons à un formidable exercice de manipulation pour nous conduire à la faute irréversible. Pour Bercy, l'article 74 et la suppression des 40% serait la meilleure contribution des Guadeloupéens à l'allégement du budget de l'Etat et à la réduction de son endettement. En revanche, l'art 73 maintient l'automaticité du budget des DOM dans le budget national. Mais l'application de l'article 73 requiert une grande compétence de nos élus et une transparence des services de l'État. Car il ne s'agit plus seulement de solidarité sociale nationale mais aussi de construire une solidarité territoriale européenne. Il convient de constituer des espaces de solidarité continentaux ou maritimes. Les Canaries sont entrées dans cette logique. Dans le souci d'une concurrence loyale, II faut être en mesure de vérifier quels sont les prélèvements réels de l'État, les mesurer et les évaluer. Ceci est vrai en matière de TVA, d'octroi de mer, de droit de port, du mode de calcul du prix du carburant et des dotations aux collectivités. 
 
Car, c'est le pouvoir régalien de l'État qui lui permet de prélever pour notre compte. Mais personne ne sait dans quelle proportion. Certes, l'Etat indique que ce sont toujours les mêmes taux. Mais aujourd'hui l'assiette a changé et les volumes sont beaucoup plus importants. Par ailleurs, l'Europe elle aussi est confrontée à la crise économique mondiale et sera forcée de déterminer ses priorités. Nous devrons trouver un argumentaire et leur faire des propositions dans des espaces de solidarité. Or, nos collectivités ne sont pas en mesure de proposer grand-chose. Elles n'ont pas de cellule prospective opérationnelle. La Réunion et les Canaries ont embrayé depuis longtemps déjà. Mais nous ne sommes pas préparés à entrer dans cette logique. Nous n'arrivons même pas à nous entendre au niveau intercommunal. Or, la planche de salut pour nos collectivités locales c'est l'intercommunalité et la coopération inter régionale mais aussi la réactualisation de l'assiette de la fiscalité locale qui date de 1970. 
 
   
Sept Mag : Pouvez-vous donner un exemple plus précis de l'opacité des prélèvements ?
L. D, : Pas difficile. Au niveau des droits de port que je connais bien, ce n'est pas tout-à-fait clair. Mon collègue du port autonome des Canaries me montre, il y a dix ans, sur son ordinateur, un système qui lui permet à partir du numéro d'un container de savoir en temps réel combien il a payé, à quelle date il est entré et de zoomer sur sa position sur le terminal. Ce système qui établit une forme de traçabilité a été financé par l'Europe. En Guadeloupe il a été impossible de mettre en place cet outil. Car personne ne veut ici la transparence. J'avais obtenu que la commission européenne finance à 100% un tel projet, avec l'accord de la Normandie, (le Havre) la Martinique, de l'Espagne par le biais des Canaries pour que ce système soit installé chez nous. Quand nous avons obtenu officiellement la validation européenne pour l'éligibilité de ce projet pilote, la direction générale du port a refusé cette opportunité, au motif que le niveau de qualification de notre service informatique était insuffisant. Un prétexte fallacieux puisqu'il était prévu dans le projet une mise à niveau des opérateurs. 
 
De fait, cette transparence gênait beaucoup. Y compris les services de l'Etat car la douane qui collecte les droits de port ne restitue qu'un solde au port autonome. Il n'a aucune possibilité de vérifier le détail du montant des retenues opérées par l'Etat. La mise en place de ce système permettrait la mise en place d'une vraie politique commerciale avec des simulations informatiques et statistiques. Cela faciliterait l'analyse et l'ajustement de la compétitivité de la place portuaire. Autre anomalie : pendant longtemps, la CGM nous a imposé pour des raisons obscures une comptabilisation de la banane par conditionnement en cartons alors que l'unité de manutention dans les supermarchés et partout dans le monde est la palette. 
 
J'ai fini par comprendre que tout le monde est contre la transparence et profite du système. Lors de la dernière réunion entre chefs d'État de la Caraïbe au WTC et à laquelle participait Jacques Chirac, les services de sécurité avaient installé sur le toit un appareil pour relever, la veille les allées et venues dans le secteur. Le lendemain en relevant les enregistrements on s'est rendu compte de l'existence d'un trafic nocturne inhabituel sur le terminal. On a craint qu'il s'agissait d'une organisation terroriste. En réalité, il s'agissait d'activités autour de containers bien identifies bourrés de matériel HIFI, et de Champagne.
Or, pour identifier leur emplacement exact et savoir que ces containers étaient entrés, il fallait une connivence entre des agents de la douane, ceux de la CGM et les vigiles chargés de surveiller la zone. Il y avait aussi connivence avec les destinataires, car les gendarmes auraient retrouvé dans certains magasins des marchandises en stock alors qu'elles avaient été remboursées par les assurances. Inutile de vous dire que cette affaire a été vite étouffée. Elle impliquait trop de monde et peut-être pas des moindres. 
 
   
 Sept Mag -. Mais pourquoi n'avoir pas alerté l'opinion publique ? 
 
  L.D. : J'ai secoue le cocotier en tentant sans succès de moderniser avec de nouvelles technologies de l'information (NTIC) les services commerciaux du port. Tout ce que j'ai obtenu c'est la tenue en 2002 en sous-préfecture d'un conseil d'administration du port autonome pour supprimer jusqu'à ce jour toute la direction commerciale. Autre originalité tropicale, le port autonome de la Guadeloupe est le seul à pouvoir se passer d'une direction commerciale. On a tenté également de me licencier. C'est l'inspecteur du travail des transports qui s'y est opposé en demandant de justifier une faute professionnelle de ma part ou l'impossibilité économique de me payer, sinon, il portait plainte. Le directeur de l'époque a déguerpi à toute vitesse. Le choix est simple. Il faut savoir si le temps est venu d'avoir des gens honnêtes et compétents aux postes de responsabilités et de contrôle démocratique. Dans ce cas on choisit l'article 73. Cependant si on veut rendre un dernier service à Bercy on choisit l'article 74. A nous de voir !
Souvenons-nous qu'après le cyclone Hugo qui avait révélé la virtualité de notre économie, le président Mitterrand soutenu par Jacques Chirac a tenté de la reconvertir avec le projet de raffinerie de la Black Diamond Petroleum en 1990. La manipulation orchestrée avec succès, par Elf qui gérait la SARA, a bloqué cette ambition et m'a édifié sur la réalité du contrôle économique et politique des monopoles d'État, redécouverte aujour d'hui. Qu'en sera-t-il demain avec Total ? Quid des poursuites annoncées par Yves jégo?
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 21:35

D’après médialternative.fr
BONNE NOUVELLE : 51% DES FRANÇAIS FAVORABLES A L’INDEPENDANCE DES ANTILLES

Un sondage IFOP tout ce qu’il y a de plus sérieux, diffusé dans la presse parisienne et sur les grandes chaînes de télé ce jeudi 26 février, nous apporte l’une des rares bonnes nouvelles de ce mois de mai agité : 51% des Français se déclarent favorables à l’indépendance des Antilles.
A la vérité, il y avait déjà eu la semaine d’avant, une autre bonne nouvelle sur laquelle peu de commentateurs se sont arrêtés à savoir que le président de la République française, Nicolas Sarkozy, dans une conférence de presse entièrement consacrée à l’Outre-Mer, s’était déclaré favorable à une évolution institutionnelle et à la création d’une collectivité unique. Bref, le locataire de l’Elysée est partisan de l’Autonomie !
Résumons : le peuple français est pour l’indépendance des Antilles, le président français est pour l’autonomie des Antilles.
Et nous dans tout ça ?
Que disons-nous ?
Quand on écoute ou qu’on lit les déclarations des dirigeants du mouvement de grève, tant en Martinique qu’en Guadeloupe, on se rend compte que cette question, pourtant cruciale, est quelque peu mise de côté. On a même pu entendre un leader guadeloupéen déclarer sur France-Inter que « s’il y avait un référendum sur l’indépendance en Guadeloupe, seuls 5 à 6% de la population voterait pour ». Et celui-ci d’expliquer que si sa propre organisation, l’UGTG, s’est déclarée pro-indépendantiste dès 1977, la grande majorité des 50 organisations qui constituent ledit LKP ne le sont pas.
Quant à la Martinique, silence-radio sur la question !
S’il n’est pas question de nier la légitimité de bon nombre des revendications exprimées depuis un mois, s’il n’est pas question de nier la scélératesse des Békés et le scandale que constitue les surprofits qu’ils font sur la tête de nos peuples depuis des lustres, s’il n’est pas question de nier l’empoisonnement au clhordécone dont ils sont entièrement responsables (chose que Louis Boutrin et moi-même avons dénoncé dans notre livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé »), s’il n’est pas question de nier le vol à l’arraché opéré par la SARA, s’il n’est pas question de nier qu’une large fraction de notre jeunesse est sans avenir et livrée à elle-même, n’est-il pas bon dans le même temps de poser la question du POUVOIR MARTINIQUAIS ou du POUVOIR GUADELOUPEEN ?
En effet, sans un pouvoir local fort, autonome (et pourquoi pas, indépendant), les revendications exprimées ces jours-ci se reposeront fatalement dans six mois, dans un an ou dans deux ans. Fatalement. Prenons deux exemples :
 INCLUDEPICTURE "http://www.montraykreyol.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-68c92.gif" \* MERGEFORMATINET  la revendication de la priorité d’embauche pour les Antillais n’est pas tenable dans le cadre départementalo-régional actuel. Elle est illégale dans un cadre franco-français. Elle ne peut exister que dans un cadre autonome comme à Tahiti où il est interdit, par exemple, à un non-Tahitien d’enseigner à l’école maternelle et primaire.
 INCLUDEPICTURE "http://www.montraykreyol.org/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-68c92.gif" \* MERGEFORMATINET  la lutte contre la privatisation du littoral ne peut être vraiment efficace que dans un cadre autonome (ou indépendant) car la France n’applique pas son propre « Code de l’environnement », ce qui oblige régulièrement les Corses à plastiquer des villas construites les pieds dans l’eau.
Et ce qui est valable pour l’emploi et l’environnement l’est pour la plupart des autres domaines de la vie économique et sociale. Sans faire de fétichisme de l’article 74, sans considérer qu’il s’agisse d’une panacée, force est de reconnaître que c’est, pour l’instant, le seul et unique moyen de sortir du cadre mortifère actuel. La Martinique a pris une longueur d’avance en réunissant son congrès le 18 décembre dernier et en votant à une très large majorité pour une consultation référendaire sur le sujet. C’est dire qu’elle n’a aucunement besoin des états-généraux proposés par Nicolas Sarkozy.
La Martinique a déjà fait ses états-généraux !
Tout ce que nous demandons au président français, c’est de fixer la date de la consultation et d’en établir les modalités. Point à la ligne.
Et le plus vite sera le mieux !
Si par bonheur les Martiniquais en venaient à voter « OUI » (rappelons que le « NON » ne l’avait emporté le 7 décembre 2003 que par un petit millier de voix et cela parce que les maires « Divers Gauche », par lâcheté, n’avaient pas fait campagne), il ne faudrait pas que nous nous arrêtions en si bon chemin.
L’autonomie n’est, en effet, qu’une étape sur le chemin de la pleine et entière souveraineté. Tôt ou tard, il faudra poser la nécessaire question de l’indépendance de la Martinique et là encore, le plus tôt sera le mieux.
A un Béké qui exprimait devant moi ses craintes d’une telle évolution, j’ai répondu :
« Pensez-vous qu’il pourrait y avoir, dans la très communiste Cuba ou dans la très capitaliste Barbade, une grève qui paralyserait le pays entier durant plus d’un mois ? »
Notre Béké fut bien obligé de me répondre : « Non, je ne crois pas… »
Et moi de lui rétorquer : « De quoi avez-vous peur alors ? »
Précisons que notre homme est jeune, qu’il déclare être scandalisé par les propos d’Alain Hughyes-Despointes dans l’émission de CANAL + et qu’il dit être prêt à se battre pour un vrai développement de la Martinique, hors des sentiers battus de l’import-export.
Je veux bien le croire, mais pourquoi lui et ceux qui pensent comme lui, ne se déclarent-ils pas ouvertement, publiquement, favorables à l’autonomie, puis à l’indépendance de la Martinique ?
Car il faudra bien qu’un jour, nous Martiniquais, de toutes couleurs, ethnies, religions, obédiences politiques etc…cessions de vouloir le beurre, l’argent du beurre et le « bonda » de la fermière en plus.
Nous ne pourrons plus faire très longtemps encore l’impasse sur la nécessaire création d’un POUVOIR MARTINIQUAIS.
Raphaël CONFIANT

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 21:33

Monsieur le Secrétaire Général
de la FECGTG

Le Moule le mercredi 25 février 2009
Réf: Courrier FE CGTG en date du 25 février 2009
Objet: Grève

Monsieur le Secrétaire Général,
Par la présente, nous accusons réception de votre courrier en date du 25 février.
Concernant les points abordés dans votre courrier, je rappelle que:
1.) la Direction de la CTP et les représentants syndicaux se sont rencontrés le 19/11/2008, le
5/12/2008, le 11/12/2008, le 12/12/2008, le 16/12/2008, le 17/12/2008, et le 23/12/2008. A ces
réunions de négociations s'ajoutent les réunions tenues entre le Président du Groupe et vous-même
les 26/09/2008 et le 28/10/2008.Vous ne pouvez donc affirmer qu'il n'y a pas de dialogue entre la
Direction et les représentants du Personnel. Vos sujets de revendications ont été traités largement
lors de ces différentes réunions, même si les réponses qui y ont été apportées ne vont pas toutes
dans le sens des promesses que vous avez faites au Personnel. Il n'y a aucun «mépris» de la
Direction face aux représentants du Personnel, mais des divergences d'opinion bien légitimes sur
certains sujets.
2.) Le démarrage de votre conflit a commencé sur un cahier de revendications, en date du 12 janvier
2009, qui ne concerne pas l'entreprise.
Pour ne prendre que l'exemple de la revalorisation des bas salaires, cette revendication ne
s'applique pas à CTP puisque aucun de ses collaborateurs ne touche moins de 1,4 fois le SMIC et
que les collaborateurs des collèges exécution et maîtrise (hors encadrement) ont obtenu en 2008 une
rémunération totale brute moyenne de 51 115 € par an.
3.) Nous ne pouvons accepter la désinformation systématique que vous pratiquez quant à la retraite
des agents de la CTP.
L'entreprise a continuellement versé les cotisations retraite pour l'ensemble de ses collaborateurs:
au régime général (comme pour des millions de Français) jusqu'au 1er janvier 2002, puis aux
caisses de retraite IEG lors du changement de statut.
Ce point a fait l'objet d'un accord signé par votre syndicat en 2002. Votre organisation Syndicale a
toujours respecté sa signature, nous ne voyons pas pourquoi, aujourd'hui, vous ne souhaitez pas
respecter les termes du Protocole d'Accord du 12 décembre 2002.
Si vous ne souhaitez pas respecter les Accords signés par votre Organisation, nous ne voyons pas
l'intérêt d'en conclure de nouveaux.
De plus, La Direction et l'Encadrement ne pouvant intervenir sur le site, vous serez tenu responsable
des conséquences éventuelles, notamment en termes de risques sanitaires.
La Direction reste néanmoins très attachée à la reprise du dialogue social, à un véritable dialogue
social qui ne peut pas être synonyme d'acceptation systématique par la Direction de toutes vos
demandes, que vous avez rompu unilatéralement par votre mouvement de grève et l'occupation
illégale du site, et attend une action positive de votre part en ce sens. Nous pourrons, ainsi,
reprendre nos discussions dans le cadre des instances représentatives statutaires de l'entreprise.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire Général, en l'expression de mes sincères salutations.

Nicolas Bourdeau de Fontenay
Directeur Général Délégué de la CTP

Copie: Monsieur le Préfet de Région
Monsieur le Directeur du Travail
Monsieur la Président de Région
Monsieur le Président du Conseil Général
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 21:31
Bonjour
Encore une fois tout le monde mélange tout et encore une fois une minorité pas du tout concerné par les problèmes sociaux en Guadeloupe en profite pour apporter la violence.
Des revendications tout à fait logiques de la part du peuple nous ne pouvons le contester.
Ce qui est à blâmer c’est la façon de revendiquer.
Je crois que tout le monde à totalement oublié notre principe de démocratie car ce n’est pas au peuple de revendiquer mail bel et bien à leurs représentants de faire entendre la voix du peuple, tous ces élus grands représentants du peuple avec la double casquette de représentant de l’état que font ils en définitive ?
·         Qu’ont-ils fait ? Quel est leur rôle exact?
N’est ce pas à eux de faire attention au bien-être de leurs concitoyens qui ont voté pour eux ?
Hyper facile de critiquer l’état et de venir devant les barricades, surtout à l’opposition qui vient faire des promesses et la morale alors qu’il n’y a pas si longtemps ils étaient au pouvoir.
·         N’est ce pas à eux d’être l’arbitre et de veiller aux inégalités sociales,
·         N’est ce pas à eux de veiller à ceux que certains financiers ne profitent pas du système pour pratiquer des prix qui appauvrissent le peuple.
·         N’est ce pas à eux, les députés, les maires, les Conseillers, les Régions, les Communes, les Préfets, les Sous Préfets, les syndicats à veiller au bon équilibre social et économique des territoires qu’ils ont en gestion ?
·         N’est ce pas à eux à veiller au prix de l’essence ? 
·         Aux prix des produits de premières nécessités ?
·         À veiller que les salaires soient en adéquation avec le coût de la vie ?
·         A veiller que les taxes soient supportable pour l’économie réelle
·         A combattre le chômage et toutes les inégalités sociales.
NON Mesdames et Messieurs les politiques,
NON Mesdames et Messieurs les Préfets,
NON Mesdames et Messieurs soit disant dignes représentants du peuple et de l’état, DESOLE vous n’avez pas bien BOSSḖ, vous n’avez pas bien TRAVAILLḖ pour en arriver la.
Scandaleux et honteux d’arriver à cette fracture qui n’est surement pas soudaine et qui est le reflet de décennies d’incompétences politiques et bien sur tout cela cautionné par les syndicats et les politiciens qui crient au scandale aujourd’hui.
La région Guadeloupe, ne l’oublions surtout pas est dirigée dans sa grande majorité par des Guadeloupéens à la tête des communes, de la région du département (idem en Martinique). Des hommes politiques auxquels il serait bon de demandé :
·         « Où étaient ils jusqu’à maintenant ?,
·         N’ont-ils rien vu venir ? »
·         Ne profitent ils pas depuis fort longtemps ce mauvais système ?
Ou alors si c’est le cas, c’est de l’incompétence caractérisé et dans ce cas la demandons leur de démissionner de leur mandat
Quand au peuple lorsqu’il ira voter il ferait bien de s’en souvenir et d’arrêter d’être des moutons et d’imposer à leur représentant d’avoir des notions de résultat.
Demandez des comptes à vos représentants, ceux qui dépensent sans compter l’argent public, ceux qui pratiquent la corruption et regardez bien autours de vous, eux ces dignes représentants ils sont tous riches et de connivences avec le pouvoir financier, la réalité est la et le résultat se retrouve dans l’actualité.
Ne vous trompez pas de bataille, la réalité est plus simple, juste être un peu plus censé, juste analyser cela et surtout arrêter de tout mélanger sans savoir de quoi on parle.
Regardez bien ce n’est pas que la Guadeloupe qui est en souffrance à cause de nos politiques incohérentes et incompétentes.
Merci de votre lecture
 
 CLAUDE BALLION -  cballion@accleaner.eu
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 21:18
LES PATRONS EN ONT MARRE


L’UDE – Medef Guadeloupe, La CGPME, la FAPHT, le GHTG, La FTPE, la FBTP, les MPI, l’UNAPL dénoncent « le climat d’intimidation et de violences qui règne dans les réunions de négociation convoquées par l’Etat et sous la présidence du Préfet ». Ils n'iront plus dans l'immédiat aux négociations avec le LKP.



« Pendant toutes les négociations, les insultes et les agressions verbales de la part du LKP ont été permanentes. Hier, une escalade sans précédent a eu lieu. En pleine négociation, le Président du Medef a été victime d’une nouvelle agression de la part d’Elie Domota qui n’a pas hésité à sauter par-dessus la table de négociation pour venir le frapper. Tout cela en présence du Préfet qui n’a rien fait et n’a pas dénoncé des agissements. Seule l’intervention du GIGN a permis au Président du MEDEF de sortir sans coups et blessures. Ces procédés sont inacceptables : tant de la part des syndicats que du Préfet qui est garant de l’intégrité, de la sécurité et du respect de ceux qu’il convoque à la table des négociations. Comment parler de dialogue social et de négociations lorsque l’on laisse s’installer un climat d’insultes et de  violences », affirmat-t-on au Médef.

Qui questionne : « Quand au LKP, jusqu’où ira la surenchère ? Il n’a cessé de s’accrocher à une revendication de 200 euros. Toutes les méthodes de blocage de la Guadeloupe, (barrages routiers, fermeture des stations d’essence, des commerces, violences physiques envers les chefs d’entreprise et de tous ceux qui prétendaient résister à leurs diktats), ont été utilisées. Aujourd’hui qu’il a satisfaction, c’est la surenchère. Durant toutes les négociations, le LKP n’a fait aucune proposition et s’est contenté de répondre invariablement qu’il voulait 200 euros. Aujourd’hui qu’il a obtenu ces 200 euros pour tous les salariés ayant moins de 1.4 fois le SMIC, il demande plus. On peut donc se demander quel est l’objet de cette asphyxie générale de la Guadeloupe depuis 38 jours. Pourquoi tant de souffrances infligées à notre population. Quel but est donc recherché par le LKP ? »

Et de conclure : « Quant à nous, Organisation Patronales signataire du présent document :
Nous n’avons cessé de rechercher sans relâche les moyens de sortir de cette crise. Et c’est peut être là notre erreur !
En effet, ce ne sont pas moins de 10 propositions que nous avons faites, face à un LKP qui n’en faisait aucune et un Etat qui après avoir fait des propositions, revenait en arrière pour finalement donner tout ce que demandait le LKP dès le départ.
Nous avons été bien au delà de ce que peut supporter aujourd’hui notre économie.
Notre dixième proposition vise à accorder un bonus de 50 à 90 euros par salarié (de 1 à 1,4 smic) selon la taille de l’entreprise et à procéder à une augmentation de salaire de 3% pour les autres salariés jusqu’à 2 Smic.
Avec l’aide de l’Etat et des Collectivités, c’est une augmentation de 200 à 240 euros par salarié qui est ainsi obtenue.
L’effort important proposé par les entreprises ne pourra pas être augmenté.
Le document que nous avons remis en séance hier est notre ultime proposition : Il n’y en aura pas d’autre.
Chaque jour qui passe, de plus en plus d’entreprises en grande difficulté prennent des mesures de chômage, de licenciement ou se rapprochent du dépôt de bilan.
Les organisations patronales signataires, appellent chacun à revenir à la réalité et à accepter cette proposition réaliste, juste et mesurée, propre à permettre une sortie de crise rapide et à préserver l’avenir d’emplois très menacés.
Enfin les organisations patronales signataires affirment leur disponibilité à retourner à la table des négociations pour signature d’un accord basé sur cette dixième proposition aussitôt que les différents partenaires en seront d’accord et que l’Etat aura pris toute disposition pour assurer la sécurité des participants. »




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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 19:41


VOIR AUSSI SUR LE BLOG DE SURFER (C'EST PLUS LISIBLE)
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 19:39
Un petit doc que nous transmet philippe :

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Bonne lecture

AJV
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