QUAND REBECCA NOUS ÉCRIT...
Rebecca surfe sur le web. Elle y déniche des trésors.
Il faut arrêter la désinformation. Le SMIC en Guadeloupe et dans les DOM est exactement le même qu'en France : 8,71 € / h. Quant aux salaires en Guadeloupe, ils ne sont selon l'INSEE inférieurs
globalement que de 10% à moyenne de métropole, mais supérieurs pour les employés, les professions intermédiaires et les cadres. Seuls les ouvriers sont en dessous de la moyenne métropolitaine. Il
existe des disparités de salaires entre toutes les régions françaises, et pour être juste, la Guadeloupe est la 8ème région la mieux payée de France, suivit par la Martinique. La Guyane est seconde
après l'Ile de France, tout ça sur 26 régions. Alors arrêtons de nous faire passer auprès des français de France pour les plus mal lotis de la république. Un peu de dignité ! C'est vrai qu'il y a
des problèmes spécifiques dans les régions d'outre-mer, mais chaque région de France peut aussi en revendiquer. C'est vrai que les prix en Guadeloupe sont élevés mais le niveau de vie aussi. Et
comme dans toute société, il y a des laissés pour compte. On peut améliorer le système et faire jouer la solidarité pour aider les plus démunis. Tuer l'économie ne permettra certainement pas à ces
plus démunis de manger mieux et de vivre mieux.
Publié sur lepoint.fr : http://www.lepoint.fr/actualites-societe/impasse-en-guadeloupe-premiere-nuit-de-violences-en-martinique/920/0/320201
Il ne faut pas se tromper d'objectif. Si le but c'est d'améliorer le pouvoir d'achat en Guadeloupe (et non pas d'une minorité de salariés), il faudrait m'expliquer comment en détruisant l'économie,
et en mettant des gens au chômage, on participe à l'amélioration du pouvoir d'achat. J'aimerai bien savoir en quoi ça fera baisser les prix. En revanche, n'importe qui pourra dire comment le
chômage crée la misère et la précarité. Il faut choisir son combat. Est ce un combat contre les békés et les grosses entreprises, ou un combat pour les guadeloupéens ? Or, quand on détruit les
petites entreprises des guadeloupéens, on ne fait que renforcer le pouvoir des békés. Je veux au contraire que ce pouvoir diminue, et donc, que les antillais aient une économie forte et prospère.
Avec une économie en ruine, nous seront encore plus sous la coupe des békés et de l'Etat français, et on continuera de vivre sous perfusion. Est ce vraiment le but recherché ? On ne traite pas une
grippe avec des antidépresseurs, et donc, on ne règle pas les problèmes de pouvoir d'achat, d'hégémonie des marchés, de précarité et de pauvreté avec une économie en ruine et un chômage galopant.
C'est la différence entre une vision syndicaliste, et une vision étatique et à long terme des choses.
Il ne faut pas croire qu'une grève va affaiblir les békés et va les faire partir. Au contraire, ça les rendra encore plus forts avec la contribution du LKP qui a mis en marche un processus
d'autodestruction de l'économie de son propre pays qui engendre la misère de ses compatriotes. C'est l'économie d'un pays qui fait sa richesse, et donc, celle de ses habitants. Les békés avec
raison se sentent ici chez eux, tout comme nous. Quand on parle de "péy en nou", il ne faut pas oublier que nos ancêtres ont été importés d'Afrique jusqu'en Guadeloupe après que les blancs y aient
mis les pieds les premiers. On ne les chassera pas de chez eux, pas plus que nous n'aimerions être chassés de chez nous. Nous devons donc nous faire une raison. Il ne s'agit pas d'accepter leur
pouvoir économique, mais de créer un contre pouvoir économique, ce qui me parait d'autant plus difficile que l'on a une économie en ruine, et qu'on participe activement et inconsciemment à aider
les békés dans leur quête du pouvoir. Quand nos entreprises seront ruinés, qui viendra les racheter ? les békés ! Quand nos entreprises déposeront le bilan qui se réjouiront ? Les békés encore !
Quand il y aura 40% de chômage, qui sera là pour nous exploiter encore plus ? Les békés ! Pauvre de nous ! Au lieu de nous ériger en nation forte et responsable, on s'automutile. A l'époque de
l'esclavage, certains peuples d'Afrique vendaient leurs frères aux esclavagistes. C'est exactement ce que le LKP est en train de faire, vendre la tête des entrepreneurs guadeloupéens et du peuple
tout entier aux békés.
Publié sur lepoint.fr : http://www.lepoint.fr/actualites-societe/impasse-en-guadeloupe-premiere-nuit-de-violences-en-martinique/920/0/320201
L'erreur, c'est de croire qu'une grève générale qui détruit notre économie et notre tourisme va favoriser la répartition des richesses et mettre à mal les monopoles et les oligopoles. Au lieu de
renforcer les petites entreprises, au lieu de les aider à grandir et à devenir des concurrents crédibles et sérieux, on les affaiblit, permettant ainsi aux békés et aux grosses entreprises
d'asseoir encore leur suprématie. Ce n'est pas en détruisant l'économie qu'on obtiendra un arrêt de l'exploitation, bien au contraire. Ce n'est pas en détruisant l'économie que l'on aura moins de
chômage, moins de pauvreté, moins de précarité, car aux dernières nouvelles, c'est le travail qui est créateur de richesse. Détruire l'économie, c'est détruire les emplois, et condamner à
l'assistanat et la pauvreté ceux qui jusque là pouvaient encore vivre dans la dignité avec un emploi. Car il vaut mieux un emploi mal payé que pas d'emploi du tout. Le RSA permet justement à ces
travailleurs pauvres de vivre dans de meilleures conditions. Mais à mes yeux, un travailleur pauvre vaudra toujours mieux qu'un chômeur pauvre. Partager les richesses, ce n'est pas prendre de force
aux riches, mais faire appel à la solidarité. C'est la solidarité qui permet d'avoir en France, la sécurité sociale, le RMI, le RSA, la CMU et les allocations chômage. Aucune révolution, ni aucune
lutte sociale n'a mis fin aux inégalités. Au contraire, au fil des décennies, les inégalités n'ont eu de cesse d'augmenter. Le chômage en revanche créé les inégalités, et alors que les Etats
cherchent par tous les moyens à préserver l'emploi, alors que certaines entreprises baissent les salaires pour préserver l'emploi, la Guadeloupe doit être le seul pays au monde à produire
activement avec la complicité d'une majorité du peuple, encore plus de chômage. Cherchez l'erreur !
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Plus le temps passe, et plus on prend conscience du manque de perspective du LKP, autre que ses exigences immédiates. En ruinant l'économie de la Guadeloupe, le LKP ne fait qu'asseoir la suprématie
du grand patronnât et des békés puisqu'il participe activement par la grève qu'il a déclenché, à l'affaiblissement des petites entreprises, et donc, des concurrents potentiels. Le LKP en faisant
trainer le conflit joue inconsciemment le jeu du grand patronnât qui a tout intérêt à trouver au sortir de cette crise, des concurrents affaiblies, voire ruiné, endetté et en manque de trésorerie
après plusieurs semaines d'inactivité forcée et qui auront bien du mal à s'en remettre. Il suffira alors à ces grosses entreprises d'accentuer la pression pour finir ce que le LKP a commencé avec
la complicité d'une majorité de guadeloupéen, et récupérer des parts de marché qui appartenait encore aux petites entreprises. Car il ne faut pas se leurrer. Les grosses entreprises ont les moyens
sans doute de sortir de cette crise en meilleure santé financière que les autres auxquelles de surcroit, on aura trouvé opportun d'imposer une augmentation de leurs charges salariales par l'octroi
de 200 euros mensuelle. In fine, au lieu de renforcer les petites entreprises pour les rendre compétitives et capables de concurrencer les grosses, le LKP apporte sur un plateau aux békés et aux
grands patrons, la tête de leurs concurrents.
On ne pouvait pas s'attendre de la part de syndicalistes à une stratégie plus intelligente, et à une autre langage que celui de la grève. La Guadeloupe avait besoin d'être construite, pas d'être
ruinée. Elle avait besoin qu'émerge de nouveaux pouvoirs économiques, pas qu'on consolide ceux existant.
Pubié sur lepoint;fr : http://www.lepoint.fr/actualites-societe/guadeloupe-le-lkp-promet-de-durcir-la-mobilisation/920/0/319957