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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 02:03
Guadeloupe : le LKP reporte à lundi sa décision sur l'issue de la grève

Le collectif LKP se prononcera lundi après-midi, et non dimanche comme prévu, sur une éventuelle suspension de la grève générale en Guadeloupe, a annoncé dimanche soir son leader Elie Domota, devant la presse.
« Nous prendrons notre décision demain après-midi », a déclaré M. Domota, à l'issue d'une réunion d'une collectif à l'origine du mouvement entré dans sa 41e journée.
M. Domota a expliqué que le LKP ne se prononcerait pas sur une éventuelle suspension de la grève tant qu'il n'aura pas reçu un protocole d'accord signé du préfet recensant la totalité des avancées obtenues lors de la négociation.
« La grève se poursuit », a-t-il ajouté.
A 18 h 45, plus d'une heure et demi après l'horaire fixé, une quarantaine de membres du collectif avait pris place autour d'Elie Domota, au Palais de la Mutualité, devant lequel plusieurs milliers de personnes s'étaient massés sous des flots de musique enregistrée.
Autre point qui semble achopper et prendre une certaine importance : la liste des cent produits de première nécessité qui devraient se voir imposer une baisse substantielle de leur prix.
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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 01:05
La mobilisation suspendue dimanche soir ?

Dimanche, tout est resté calme en Guadeloupe. Il n'y a pas eu de négociations ni de rencontres avec les parties partenaires (Etat, Région, département, syndicats, structures diverses). L'archipel a attendu avec anxiété la décision que devaient prendre, à l'issue d'un meeting au palais de la Mutualité, dimanche soir, les représentants du collectif de syndicats, d'associations, et de groupes de pressions divers réunis au sein du Liyannnaj kont pwòfitasyon (LKP). La décision était entre suspendre ou non la mobilisation, la grève générale, au terme de 40 jours de blocage de la Guadeloupe.
Les avancées constatées ces derniers jours ainsi que les déclarations de certains membres du LKP permettaient d'être optimiste. Lundi, les activités devraient reprendre, après une fin de semaine où l'on a vu beaucoup de magasins ouverts, les hypermarchés étant largement accessibles, même si la présence d'importantes forces de l'ordre donnait un petit air d'occupation aux sites. Les activités dans les entreprises, ce lundi, devraient être ponctuées par des assemblées générale de salariés dans les établissements les plus importants ainsi que les établissements scolaires, de discussions plus conviviales dans les petites structures économiques. Le tout étant d'obtenir un consensus sur une suspension de la grève. Les discussions et négociations se poursuivront plusieurs semaines encore. Pour peaufiner ce qui a été obtenu ces deux derniers jours.
Qu'ont obtenu au terme de 40 jours de blocages dont une dizaine de négociations, les partisans du LKP ?
- Une baisse de 20 % du prix du transport de passager interurbain
- Que les terres de Campêche (Anse-Bertrand) — environ 32 hectares — soient remises aux anciens salariés de cette ferme avicole
- Que le projet Vigigate de circuit automobile international ne soit plus dans le schéma régional d'aménagement du Nord de la Grande-Terre
- Que le prix de l'eau de consommation humaine baisse de 3 à 10%
- 30 millions d'euros devraient être consacrés à la jeunesse par le biais d'un plan d'urgence
- Une vingtaine de postes d'enseignants supplémentaires devraient être débloqués pour l'Académie
etc.
D'autres points devraient être actés assez rapidement. Restera, ensuite, à mettre noir sur blanc ce qui a été obtenu... verbalement. Car, jusqu'à présent seule l'augmentation des bas salaires de 200 euros signée par quelques organsiations patronales minoritaires (environ 20% des salariés) a été signée. Le reste, ce sont des intentions. Il faudra bien, un jour ou l'autre, tout coucher sur papier et signer.
A 20 heures, on attendait encore que les têtes pensantes du LKP informent la presse et leurs mandants de la décision prise. « Attendez là, au pied de l'escalier, a-t-on dit aux journalistes qui se sont précipités en nombre au palais de la Mutualité. Quand on aura pris une décision, on vous fera signe... »
Alors, on suspend ou non ?
André-Jean VIDAL
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 15:07
Les Damoiseau, une famille, un nom, un patrimoine

LE MONDE | 28.02.09 | 14h00
Quand elle était jeune, "Ma'zelle Boudin" avait son nom en horreur. La très jolie fille de Me Boudin, notaire à Pointe-à-Pitre, avait un carnet de bal bien rempli et l'interdiction de danser avec des mulâtres. Devenue arrière-grand-mère, Jacqueline Damoiseau exhibe fièrement les photos de Narjhan et Lyan, ses arrière-petits-fils, dont le père est à moitié indien, à moitié sénégalais. "Blanc, indien, noir, ils ont tous les sangs", se vante Jacqueline, 76 ans, une grande femme, toujours belle et coquette.
Son mari, Roger Damoiseau, c'est le rhum Damoiseau, la distillerie la plus importante de Guadeloupe. Une famille, un nom, un patrimoine, qui font sens sur l'île. Des békés, si l'on veut. Le père de Roger, un homme brillant "major partout", a racheté la distillerie en 1942 et fondé le Rotary Club à Pointe-à-Pitre, vers la fin des années 1950. Roger, 80 ans, roi de la provocation, se tourne vers sa femme et s'écrie à l'évocation de ses arrière-petits-fils : "Aïe, aïe, mais tu m'avais caché ça !" Et il vous fixe, de son oeil bleu délavé, attendant que Jacqueline se récrie. Elle est bien plus fine que cela.
Une succession de hasards l'ont conduite à devenir institutrice. Toute sa vie avec des élèves et des collègues noirs, le plus souvent la seule Blanche. Roger balance : "J'ai épousé une éducatrice du peuple." Bien sûr, assez vite, elle aurait pu s'arrêter de travailler même si la distillerie n'a pas toujours bien rapporté. "On a tout fait. Des confitures, des bonbons, du vinaigre de rhum vieux, pour payer la banque", dit son mari. Tous les matins, Roger entrait dans la chaudière pour sertir les tubes et resserrer les boulons, tant le matériel était obsolète. On disait de la distillerie Damoiseau, à une époque, qu'elle était "attachée avec des fils de fer".
Puis l'aisance est venue, les 250 millions de francs empruntés par le père ont été remboursés à la BNP et au Crédit guadeloupéen. A l'époque, on travaillait à la confiance avec les banquiers. Entre soi. Le patrimoine a prospéré. "Ma mère est née Dormoy. Nous sommes la seule famille qui ne s'est jamais battue pour les héritages", dit Roger, dont la grand-mère avait pourtant quatorze enfants. Dormoy, le grand-père, était debout à 4 heures tous les matins. Il fallait bien cela pour s'occuper de Bois Debout, l'immense propriété, sur la commune de Capesterre, non loin des chutes du Carbet. "Elle partait d'en haut et elle allait jusqu'à la mer", dit Roger. De la banane, de la canne, à perte de vue.
Bellevue, l'"habitation sucre" que les Damoiseau ont occupée après la naissance de leurs deux premiers enfants, où se trouve la distillerie, non loin du Moule, est bien plus modeste. Cela reste une belle maison créole, en bois, avec des baies traditionnelles à jalousies, désormais agrémentée d'une piscine. A l'entrée campe un vieux moulin, surmonté d'un écusson grossier, tout érodé. A propos des "habitations", Auguste Cochin disait : "des prisons sans murailles, des manufactures odieuses produisant du tabac, du café, du sucre et consommant des esclaves" (Histoire de l'abolition de l'esclavage, 1861).

"Le LKP a raison"

Cette histoire-là, Jacqueline et Roger veulent la laisser aux oubliettes. "C'est du passé, dit Jacqueline. Nos ancêtres ont peut-être été des serfs." Elle se rappelle en revanche ses discussions sur l'esclavage avec l'une de ses amies noires, qui avait fini par lui lâcher : "Damoiseau, tu ne peux pas comprendre." Roger a une anecdote, dont on sent qu'elle a beaucoup servi. Ce genre de récit qui édifie les familles et que l'on se transmet de génération en génération. Invité à Lille, le père Damoiseau avait entendu : "On dit que vous êtes racistes aux Antilles." Il avait répondu que, chez lui, les contremaîtres guadeloupéens, martiniquais ou indiens, étaient invités aux noces. Mais dans les banquets de la bourgeoisie des grandes filatures, il n'avait jamais vu un employé, même blanc.
Hervé, 48 ans, l'un des fils de Roger et Jacqueline, a repris la distillerie. Il s'agace de la vision que les médias ont des békés. On a fait des gorges chaudes, sur les ondes, de son "étang privé", à Bellevue. Une réserve d'eau pour les pompiers, couverte de jacinthes d'eau "qui filtrent tout, même l'acide". La distillerie est à deux pas de la maison. Des cuves extérieures et certains hangars sont recouverts d'une fine pellicule noire. "C'est la réaction chimique de l'alcool et du calcaire", qui produit un champignon et donne son goût au rhum. A l'intérieur, l'un de ses frères, en pantalon de travail déchiré, clé à mollette en main, tâte, visse, bichonne, l'outil de travail. Une machine tchèque, fabriquée au Pakistan, montée en Guadeloupe "et exploitée par des békés", glisse Hervé Damoiseau.
Depuis le 20 janvier, elle est à l'arrêt. Les ouvriers restent chez eux. Quand ils sont là pour le piquet de grève, il lui arrive d'aller boire un coup avec eux. Hervé Damoiseau pense que "le LKP a raison. La vie est trop chère". Comme Elie Domota, il fulmine contre la société de consommation et s'énerve contre ceux qui vivent dans une case et s'achètent un 4 × 4.
Son père a fini de rembourser les dettes de la distillerie en 1980. Jusque-là, ils n'ont pas acheté une pièce neuve, glanant ce qu'il fallait ici ou là dans des distilleries abandonnées. Il lance : "N'oubliez jamais que je ne suis qu'un paysan qui a réussi." Comme son arrière-grand-père, il se lève tous les matins à 4 heures. Il se couche très tôt et s'endort à table. La nuit, il rêve qu'il se retirera "dans une chaumière dans le Sud-Ouest, là où on bouffe bien et où on boit bien", là-bas, sur le continent que ses ancêtres ont quitté il y a si longtemps.
Béatrice Gurrey
 
Békés - Une affaire d'héritage

Pointe-à-Pitre, Fort de France Envoyés spéciaux

Derrière les revendications des manifestants guadeloupéens et martiniquais suppure la plaie jamais soignée de l'esclavage. Habitués à vivre entre eux et dans la discrétion, les békés, descendants des colons, sont l'objet d'une cabale générale. Eux estiment payer aujourd'hui les méfaits de leurs ancêtres

 
Assis sous un élégant carbet, dans le souffle de l'alizé, Roger de Jaham, 60 ans, laisse flâner son accent créole pour raconter le camouflet qu'il a récemment subi : " Pour la première fois de ma vie, un homme que je saluais m'a dit : "Je ne serre pas la main d'un béké." " L'homme a encaissé l'humiliation, retiré sa main.
Il ne se voile pas la face, sait bien le lourd passif historique qui oppose les 3 000 békés aux 400 000 autres Martiniquais. Son ancêtre est arrivé dans l'île en 1635, comme capitaine de la milice. Il s'est enrichi sur la misère des esclaves. Un autre aïeul, Octave, a même été jugé pour les mauvais traitements qu'il infligeait à ses serviteurs. Le descendant a déniché récemment les minutes du procès dans des archives. " On ne parlait pas de l'esclavage à la maison. Pour nous aussi, c'était un poids. "
Mais aujourd'hui, c'est comme si rien n'avait changé. Exploiteur, affameur, raciste, endogame : Roger de Jaham ne comprend pas l'opprobre que subit actuellement sa communauté aux Antilles, hurle à " une sacrée cabale ". " Nous sommes des boucs émissaires, estime-t-il. Les grévistes, les médias et jusqu'au président de la République ont pris pour cible les békés. " A ses côtés, son frère Claude, 65 ans, veut croire qu'il ne s'agit que d'un sale moment à passer : " Je pense que ça va s'apaiser mais dans la douleur, dans le ressentiment. Ça va laisser des cicatrices. "
A Cap-Est, le lieu de résidence favori des Blancs créoles de Martinique, les belles villas dominent les eaux turquoise, leurs hauts murs protégeant des curieux et des jaloux. Des routes en cul-de-sac, où ne se rendent que ceux qui y ont à faire, mènent à cet éperon, surnommé " Békéland " par les insulaires. Ici, pendant la grève générale, on s'est caché, plus encore que d'habitude. Des patrouilles de police ont été renforcées.
On a beaucoup parlé des békés ces dernières semaines. En mal ou en bien, la communauté n'aime pas ça. Elle est par nature discrète, éprise de secrets même, consciente que sa bonne fortune suscite la jalousie. C'est un mode de survie, un gage de durée. " Il ne faut pas se montrer arrogants, ostentatoires, résume Claude de Jaham. Il faut rester à sa place comme nous l'avons fait depuis trois cent cinquante ans. "
Les Jaham sont parmi les rares qui acceptent de parler. Difficile dans cette atmosphère de camp retranché d'obtenir des confidences. " Actuellement, c'est chaud brûlant. Je ne préfère pas m'exprimer, attendre que ça se tasse ", explique un habitant avant de raccrocher brutalement le téléphone.
En Guadeloupe, la tension a été plus palpable encore. La foule a applaudi au rappel de la guillotine révolutionnaire qui a raccourci bien des colons à partir de 1793. Sur la marina de Pointe-à-Pitre, amarré en face de l'Islet, où vivent les békés de Grande-Terre, un Pursuit, de 36 pieds et 4 couchettes, est resté un mois paré à lever l'ancre, avec à bord de l'eau douce et des vivres. Le bateau appartient à un Blanc créole qui préfère rester anonyme. Sa famille est réfugiée en métropole, elle a fui la " révolution " d'Elie Domota, le porte-parole du Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP). Dix fois par jour, le chef de famille resté sur place a tanné un ami : " Tu crois que je dis à Geneviève de rester en France ? "
La caste en a vu d'autres, pourtant. Depuis le début de la colonisation, les familles possédantes des Antilles ont connu bien des révoltes d'esclaves, bien des jacqueries d'ouvriers agricoles, des grèves d'usines, des blocages de centres commerciaux. Elles ont à chaque fois laissé passer ces cyclones, négocié ou fait donner les " moun bleus ", gendarmes et policiers. Il y a eu des morts et des augmentations de salaires. Puis tout est rentré dans l'ordre. Le leur.
Les Hayot, Despointes, Loret, Barbotteau, Vivies, Reynal, Lucy, Aubéry règnent sur l'économie des îles depuis toujours. Ces descendants d'aventuriers, de cadets de famille désargentés ou même de relégués de justice ont fini par former une aristocratie qui est arrivée jusqu'à nous comme un anachronisme. Ils ont été payés pour libérer leurs esclaves en 1848, ont survécu aux crises agricoles, en partie grâce aux aides de la métropole. Ils ont su rebondir à chaque mutation de la société antillaise, se trouver avec un savoir consommé là où était l'argent, là où tombaient les subventions d'un Etat qui les a toujours jugés comme ses meilleurs relais. L'esclavage a disparu mais ils sont restés les maîtres, de père en fils.
" Les békés étaient considérés comme une donnée sociale incontournable, aussi évidente que le fait qu'il y ait des riches et des pauvres ", constate André Lucrèce, sociologue et écrivain. " C'était un tabou, au sens fort ", lévy-straussien " du terme ", explique l'écrivaine Suzanne Dracius. Cette femme métisse, qui a longtemps vécu en métropole, avait osé dénoncer dès les années 1980 l'omnipotence et les moeurs de ce groupe, dans ses romans et ses interviews. L'impudente se souvient de l'air condescendant et admiratif, du paternalisme grondeur avec lesquels ses propos finalement sans importance avaient été accueillis.
Le mouvement social a ôté les inhibitions du reste de la population. A la préfecture de la Martinique, un manifestant abîmé de fatigue et d'un peu d'alcool invectivait les négociateurs patronaux : " Les békés, vous êtes des malpropres ! Cela fait trois cent cinquante ans que vous nous exploitez, ça suffit ! Nous ne sommes plus vos esclaves. Donnez-nous ce que vous nous devez ! " Dans les cortèges de Pointe-à-Pitre ou de Fort-de-France, l'antienne chantée en créole a été la même. " La Guadeloupe - ou la Martinique - est à nous, la Guadeloupe - ou la Martinique - n'est pas à eux. Une bande de profiteurs et de voleurs. Nous allons les mettre dehors. " " Eux, c'est les békés bien sûr, ceux qui possèdent tout ", décrypte une manifestante martiniquaise. La gréviste s'emporte contre cette coterie, la rend responsable de la " vie chère ". Mais l'employée préfère ne pas donner son nom : elle travaille au rayon boucherie d'une enseigne tenue par l'un de ceux qu'elle fustige.
Autant de bravades qui prouvent que les temps changent peut-être, en Martinique et en Guadeloupe. " C'est la fin d'un règne, la remise en cause de la mainmise béké ", estime l'écrivain et sociologue André Lucrèce. Derrières les traditionnelles demandes sur les prix et les salaires, le pouvoir de la communauté est directement, nommément contesté. La dénonciation, même hurlée dans l'anonymat d'une foule, est une nouveauté. " Avant, on en parlait seulement en famille ", concède un manifestant.
Les Blancs créoles doivent aujourd'hui se justifier en place publique. Ils n'aiment pas ça. Ces habitués de la coulisse, qui financent la vie politique locale et ménagent leurs protecteurs à Paris, se retrouvent aujourd'hui exposés. Ils y rechignent par atavisme.
Bernard Hayot, la plus grande fortune des Antilles françaises, n'a jamais donné d'entretien aux médias. Attaqué de toute part pendant la grève, il s'est contenté de secs communiqués qu'il a fait envoyer de son siège social. " Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit ", répète-t-il à ceux qui le pressent de parler.
Ce silence est jugé méprisant quand il semble plutôt embarrassé. " La caste des békés est d'autant plus montrée du doigt qu'elle est absente du débat ", se désole Yvon. Mais, à 50 ans, ce Martiniquais installé en Guadeloupe préfère lui aussi taire son nom, par crainte des représailles. " Vous me mettriez dans une situation catastrophique ", dit-il. S'ils sont attaqués, c'est que les descendants des colons ont perdu de leur pouvoir. Leur monopole économique est aujourd'hui entamé par l'arrivée d'investisseurs métropolitains et l'émergence dans les années 1990 d'une grande bourgeoisie noire, métisse, indienne ou chinoise.
Ils ne sont plus les principaux propriétaires, ils gardent néanmoins une part non négligeable du foncier en Martinique (20 % des producteurs de bananes, blancs pour l'essentiel, assurent 80 % de la production martiniquaise). En Guadeloupe, les grandes propriétés ont été démantelées après les grandes grèves de la canne dans les années 1970, sur fond de revendication indépendantiste. Mais ils ont largement tiré profit de la récente spéculation immobilière, revendant avec une jolie plus-value des terrains viabilisés sur les côtes touristiques ou au pourtour des grandes agglomérations.
Les békés contrôlent une large part de l'import-export, notamment automobile, l'essentiel de l'agroalimentaire et une part non négligeable de la grande distribution. Le Groupe Bernard Hayot, 1,8 milliard d'euros de chiffres d'affaires et 6 000 salariés dans toute la région Caraïbe et jusqu'en métropole, possède des concessions automobiles, des grandes surfaces et assure la commercialisation de multiples marques internationale. Les Despointes sont quant à eux propriétaires des principales usines de produits alimentaires.
Il n'en fallait pas plus pour que la population les rende responsables d'un coût de la vie en moyenne 30 % à 40 % plus cher qu'en métropole. " On nous dit que les prix élevés sont dus aux frais de transport. Mais pourquoi les jus fabriqués sur place, le sucre de canne et même les bananes sont plus chers qu'en métropole ? " se plaint une ménagère, en sortant un ticket de caisse.
Le poids réel des Blancs créoles dans l'économie antillaise suscite d'âpres débats. " Huit familles accaparent les richesses ", assure Michel Monrose, président du Collectif du 5 février 2009, qui anime le mouvement social en Martinique. Leurs détracteurs leur prêtent la haute main sur 80 % des affaires. " C'est 10 % pour faire large ", répond Roger de Jaham. " Ils assurent 30 % du PNB ", tranche Patrick Lecurieux-Durival, président du Medef martiniquais.
En Guadeloupe, un ancien cadre de l'organisation patronale relativise également : " Il ne faut pas exagérer l'importance des békés, ils ne gardent que des restes. " Le temps où cette coterie possédait les établissements financiers, aussi bien que les entreprises auxquelles ils délivraient des crédits, est révolu. Une bonne partie de Jarry, la zone industrielle de 300 hectares où se trouvent le port autonome de l'île, le terminal pétrolier de la Sara et le World Trade Center (le centre des affaires de Pointe-à-Pitre) appartient à des " Français ". 50 % de la valeur ajoutée produite en Guadeloupe sont dus à des entreprises métropolitaines. L'hôtellerie reste béké mais sous l'enseigne de grands groupes internationaux.
Serge Letchimy, député et maire (Parti progressiste martiniquais) de Fort-de-France, refuse d'entrer dans les querelles de chiffres, les discussions de boutiquiers. Elles masquent l'essentiel à ses yeux, la vraie puissance des békés. " Ce groupe fonctionne en réseau. Sa domination obéit à des règles complexes, peu lisibles pour un profane, explique-t-il. On n'est plus sur une habitation - une plantation esclavagiste - où le système économique était clair. Dans l'économie urbaine, le modèle est plus élaboré, les mécanismes de "profitation" plus compliqués. " " Les békés ne se connaissent pas tous mais ils se reconnaissent ", concède Roger de Jaham. Ils fréquentent les mêmes églises, amarrent leurs bateaux aux mêmes pontons, ouvrent rarement leur maison à qui n'est pas du clan.
Noirs et métis antillais reprochent aux békés cette manière de vivre en vase clos, de se penser en Créoles à part. Il y a aussi cette fâcheuse habitude de dire " les Nègres " qui revient souvent dans la conversation, sans penser à mal bien sûr. " Le béké est vu comme le possédant, le réactionnaire et celui qui refuse de se mélanger ", constate André Lucrèce. Roger de Jaham dénonce là un poncif : " Nous sommes cinq frères et soeurs. Nos parents ne nous ont rien laissé, même pas une voiture. J'aimerais bien être héritier et propriétaire de 500 hectares de terre, ainsi qu'on présente tout béké. " Il rappelle que la communauté compte des éléments modestes, petits fonctionnaires ou marins pêcheurs. Au Cap-Est, à côté des villas imposantes, des maisons plus modestes témoignent de cette diversité sociale.
Restent des codes communs, immuables. Yvon, le béké de Guadeloupe, se rappelle les recommandations de sa " Da ", la servante noire qui s'occupait de la maison : " Monsieur Yvon, c'est pas votre place de fréquenter des Nègres. " " Le fils béké qui "fautait" avec une Noire était mis au ban par les autres ", rappelle Roger de Jaham. Une règle qui perdure encore dans certaines familles. Les arbres généalogiques s'entrecroisent à l'infini depuis les débuts de la colonisation. On est forcément le cousin de quelqu'un. C'est la terreur des mères qui, lorsque leurs filles commencent à flirter, redoutent la consanguinité.
Tout cela était su mais tu. Alain Huygues-Despointes a levé brutalement l'interdit. Le vieil homme d'affaires, dans un documentaire diffusé par Canal+, a affiché ouvertement son dégoût du métissage. Le patriarche affirmait vouloir " préserver la race ". Le film a été projeté devant la foule à Pointe-à-Pitre et Fort-de-France. Ce fut un aiguillon supplémentaire à la révolte. " Lui, il a dit tout haut ce que les autres pensent tout bas ", jurait une manifestante martiniquaise. Roger de Jaham a vu ruiner des années d'efforts pour " réhabiliter le béké " et réconcilier sa communauté avec le reste de la population. Sur un plateau de télé, en 1998, il avait assimilé l'esclavage à " un crime contre l'humanité ", avant même qu'une loi ne le fasse. Cet aveu prononcé pour la première fois par un descendant de colon avait fait l'effet d'un coup de tonnerre.
Mais aujourd'hui, derrière les revendications des manifestants, le pionnier constate que suppure la plaie jamais soignée de l'esclavage. A ses yeux, les fils payent aujourd'hui les méfaits des pères, portent leur lourd héritage. " En 1848, 65 000 esclaves martiniquais ont été libérés sans la moindre exaction. Puis on a mis un couvercle sur le chaudron. Les coutelas sortent cent soixante ans après. "
Acteur de la grève générale, Georges Mauvois, un professeur d'histoire, estime pour sa part que l'animosité naît plutôt du refus des békés d'intégrer la société métissée des Antilles. " S'ils persistent à rester entre eux, ils courent au suicide ", estime-t-il. Derrière les murs du Cap-Est, cette théorie va à l'encontre de trois siècles et demi d'habitude.
Béatrice Gurrey et Benoît Hopquin
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:48
GIL FAIT AVANCER LE DÉBAT

« Merci de m'avoir permis de découvrir l'excellent blog de David Dahomay, nous écrit Gil. Je me permets de vous soumettre un texte rédigé par Laurent Farrugia pour qui j'ai beaucoup de respect. Une synthèse magnifique et enthousiasmante de la légitime émancipation des peuples et de la "métamorphose" impérieuse de la République : http://www.potomitan.info/gwadloup/obama.php »

link
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:43
ET MAINTENANT ? L'EXEMPLE DES HÔTELIERS

Nicolas Vion prévient les chefs d'entreprises. L'accord négocié par certaines organisations patronales risque qu'être imposé aux entreprises.
Voici le courrier qu'il a fait tenir aux hôteliers, valable, sans doute, pour les autres entreprises.



Groupement Hôtelier & Touristique Guadeloupéen

Club des hôteliers de la Guadeloupe

Qu’elle peut être maintenant la tactique que va utiliser le LKP dans sa stratégie de faire plier le patronat à ses objectifs ?

    1.    Avancer au pas de charge pendant le week-end, dans ses négociations avec des organisations patronales minoritaires ou fantoches.
    2.    Obtenir une signature sur un projet d’accord interprofessionnel, l’idéal pour eux étant d’obtenir la signature dimanche soir 1er mars.
    3.    Demander officiellement l’extension de l’accord Lundi 2 mars.
    4.    Entreprendre dès le 3 mars la signature FORçÉE des entreprises des syndicats patronaux non signataires, entreprise par entreprise.
    5.    Dès aujourd’hui 28 février, Mr LANDO a déjà contacté Patrice FABRE en Martinique pour le Groupe KARIBÉA Guadeloupe (Salako, Clipper, Prao, soit 268 chambres) et le nouveau Directeur de la Vieille Tour (181 chambres) afin d’être reçu au plus vite avec une délégation du LKP en vue de signer le document des minoritaires.
    6.    La suite logique sera d’exercer la même pression sur le Manganao (N.F dont 240 chambres) puis Pierre & Vacances (502 chambres) puis Fleur d’Épée (190 chambres) puis le Club Med (329 chambres) puis la Créole Beach (356 chambres)

Ce que le LKP n’a pas pu obtenir par la force dans de prétendues négociations n’offrant pas les garanties de sécurité et de sérénité indispensables à une vraie négociation, il va maintenant essayer de l’obtenir par la force physique auprès de chaque entreprise, quitte à bloquer leur économie jusqu’à totale soumission ou disparition de l’entreprise.

Je vous conseille de vous préparer à ces assauts de violence que nous connaissons d’autant mieux qu’à chaque fois, les représentants de l’ÉTAT FRANçAIS qui devrait être le garant de la sécurité et de la libre circulation des biens et des personnes, prétexte que la bande de terre goudronnée comprise entre notre barrière et la route (barrière dont on nous a imposé le recul de la voie publique lors du permis de construire) ne relève pas du domaine public, mais du domaine privé, ce qui justifie selon eux leur non intervention.

J’ai pourtant écrit récemment à Mr le Secrétaire d’État à l’Outre-mer pour lui proposer de nous transmettre un document dans lequel nous nous engagerions volontairement pour ceux qui le souhaitent, à rétrocéder à la collectivité les quelques m2 qui sont aujourd’hui le prétexte par les représentants des Forces de l’Ordre à ne pas dégager ce que nous considérons de notre côté comme relevant de l’espace public puisque extérieur à notre clôture.

Dès Mardi au plus tard, attendez-vous à être pris en otage pour :
signature “librement” imposée.

Il serait bon que vous puissiez appeler rapidement si besoin, un huissier pour faire constater les exactions qui seraient commises, et diligenter un référé d’expulsion d’heure à heure, pour mettre le Préfet devant toutes ses responsabilités.

Si un groupe d’individus se présente devant votre hôtel :
7. Vous n’acceptez pas de recevoir des gens extérieurs à votre établissement et qui ne sont pas vos salariés,

8. Concernant les salariés, vous leur dîtes comme l’a déclaré Mr DOMOTA ce soir 28/02 que les négociations sont en cours, et qu’Hôtellerie et Tourisme sont représentés par le GHTG et la F.APHT toutes deux adhérentes aux instances patronales suivantes :
 - UMIH pour les CHR (Cafés Hôtels Restaurants)
 - Mouvement des Entreprises de France

Et que vous vous inscrivez dans le cadre de votre représentation au GHTG et qu’il ne saurait être question de vous en désolidariser pour être dans un accord d’entreprise.

Le fait même qu’on veuille nous contraindre à signer (au besoin par la force) montre bien que le LKP a compris que ce qu’il a signé avec les minoritaires a très peu de valeur et il va tout essayer pour consolider son document par des signatures d’entreprises, l’une après l’autre.

Cela va montrer s’il en était besoin le caractère totalitaire de la démarche LKP.

Céder, c’est courber l’échine et se préparer à la dictature .....

À moins que l’ÉTAT FRANçAIS nous montre qu’il entend bien faire respecter les droits fondamentaux de la République ?

Une signature sous contrainte peut toujours être annulée en justice, mais elle donnerait cependant IMMÉDIATEMENT un tremplin médiatique au LKP, et il faut éviter cette erreur.

Je vous souhaite à tous BON COURAGE.

Nicolas   VION
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:41
RETOUR SUR UNE INTERVIEW TÉLÉVISÉE

Reportage de canal 10 du Mercredi 12 Février 2009

Petite traduction.

La présentatrice dit qu'elle va lire un SMS reçu qui circule, qu'elle va le
lire comme elle la reçu, et elle dit qu'elle ne dira pas le nom de
l'expéditeur. ( Elle le lit)


ELIE DOMOTA : Nous sommes au courant, depuis le Wall trade
center Mme Koury et Mr Willy Angèle avait déjà demandé aux chef
d'entreprise de prendre des dispositions, ils ont pris des disposition pour
tirer sur les gens, ils ont monté un commando armé ils paie des petits
jeunes 200€/Jour et ils ont comme mission de tirer sur les gens qui
viennent manifester devant leur magasin, c'est tres clair Alors c'est très
clair, Il faut qu'on se mette çà en la tête, on le dit sollenellement si
quelqu'un dans un magasin tire sur un membre du LKP, tire sur un
manifestant il y aura des morts nous le disons tres solennelement.
Et nous savons quels sont les dispositions qu'ils ont pris et nous en
avons pris aussi. Alors Les Madame Koury et les Wylly Angèle qui sont
à 'lorigine de çà

LA PRESENTATRICE : Mais ce n'est pas eux qui ont envoyé le SMS

ELIE DOMOTA : Ce n'est pas eux mais ils se sont organisé pour çà. Ils
ont fait une réunion à la CCI, où ils ont dit qu'ils vont s'organiser en
milice pour tirer sur les gens.

LA PRESENTATRICE : Avez vous des preuves de ce que vous
avancez ??

ELIE DOMOTA : Et vous, avez vous des preuves de ce que vous
venez de lire ???

LA PRESENTATRICE : J'ai la signature de la personne qui a envoyé
le sms

ELIE DOMOTA : Non, mais est ce que vous avez des preuves de ce
que vous venez de lire? Vous n'avez pas de preuve de ce que vous
venez de lire, parce que justement il y a aussi Monsieur Christophe
Louis qu'il y a des commandos armés qui viennent dans les magasins
des gens, demandez lui combien de fois nous sommes déjà venus
dans son magasin. Il n'y a aucun commando armé qui vient. Les gens
manifestent parce qu'il en ont marre de la situation, et que si ils veulent
que la situation dégénère, on peut leur que le message a été entendu
et que çà va dégénérer, et je le dit de nouveau solennement : si
quelqu'un blesse à un membre du LKP dans le cadre de la
manifestation il y aura des morts nous le disons tres solennelement
pour que tous ceux qui sont derrière çà entendent

LA PRESENTATRICE : ELIE DOMOTA et si quelqu'un du LKP blesse
un chef d'entreprise

ELIE DOMOTA : Je le dis de nouveau : si quelqu'un blesse un membre
du LKP il y aura des morts

LA PRESENTATRICE : Et à l'inverse

ELIE DOMOTA : si quelqu'un blesse un membre du LKP il y aura des
morts, nous n'avons rien d'autre à dire sur çà. Car il est inadmissible
que dans un pays comme la Guadeloupe qui un rongé par le
chomage, par le sous emplois, et le racisme que la seule réponse de
l'état ce sont les insultes et les injures que la seule réponse des békés,
la seule réponse de Willy angèle, la seule réponse des patrons c'est
justement de ne pas négocier, et leur dernière proposition c'est 1,6%
d'augmentation ce n'est même pas le coût de la vie, ils proposent 1,6%
d'augmentation c'est comme si ils rétablissent

LA PRESENTATRICE : Et vous n'avez pas l'intention d'assouplir le
mouvement

ELIE DOMOTA : Il n'est pas question d'aasoupliement, aujourd'hui il
faut qu'on respecte les guadeloupéens en guadeloupe, nous disons
aux békés, à Mme Koury, à Monsieur Angèle, qu'on ne fera jamais
marche arrière sur ce dossier Si aujourd'hui ils veulent faie en
guadeloupe un Mai 1967, nous le ferons mais cette fois çi il n'y aura
pas de mort de notre côté,il n'y aura pas de mort de notre côté, nous le
disons solennelement là aujourd'hui il n'y aura pas de mort de notre
côté, alors si c'est ce qu'ils veulent, si c'est la guerre civile il peuvent
compter sur nous.

La totalité de l'interview sur
link
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:39
FÉLIX ÉBOUÉ ET LA GUADELOUPE

Félix Eboué (1884-1944), Ce noir ardemment français


Ce matin, 27 février, je décide de prendre un petit temps pour moi, avant de partir au bureau à jarry. Je m'adonne alors la lecture d'un livre qui me procure pas mal de plaisir : Ces noirs qui ont fait la France, du chevalier Saint-Georges à Aimé Césaire, de Benoït Hopquin, janvier 2009, ed. Calmann-Lévy (@lire), nous dit Betty Fausta.

Je reprends à la page 192, passage qui annonce les conditions entourant la naissance de ce démocrate français dans les terres de Guyane, portant statut de colonie à l'époque (26 décembre 1884). J'apprends à découvrir un peu plus ce résistant de la première heure de la seconde guerre mondiale. Je découvre un homme engagé et téméraire qui n'hésita pas en écrivant en tant que haut fonctionnaire de la Colonie en Afrique une directive pour une « nouvelle politique indigène en Afrique Equatoriale » où il exhorte le pouvoir colonial à respecter les us et coutumes locales.

Je m'arrête émue par un passage fort du gouverneur (équivalent préfet) Félix Eboué en Guadeloupe, page 201, qui me ramène à la situation de conflit, de grève générale que nous vivons actuellement :
[...] La mission ne se présente pas comme une sinécure. L'île est en ébullition, secouée de grèves et de et de manifestations qui virent aux émeutes meurtrières. Le gouverneur parvient à apaiser les tensions. Son doigté mais aussi la couleur de sa peau l'aide dans sa tâche pacificatrice. « Jai l'impression d'avoir sauvé la Guadeloupe de la Jacquerie, simplement par la présence et la parole », écrit-il à René Maran [...].
A la page 207, un autre passage résonne encore plus à mon émotion, un extrait de la conférence de Brazzaville [...] qui entend refonder la relation entre la métropole et ses colonies. « Les territoires africains doivent être acheminés vers la décentralisation administrative et la personnalité politique », estime le gouverneur. Ouvrant la conférence, de Gaulle abonde dans son sens : « Chaque individu lève la tête, regarde au-delà du jour et s'interroge sur son destin. En Afrique française, comme dans tous les territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n'y aurait progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n'en profitaient pas moralement et matériellement, s'ils ne pouvaient s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. »

Il y a dans ces extraits de deux républicains ayant en amour la patrie française et qui au-delà ont en valeur commune des valeurs universelles qui place le bonheur des hommes au centre de leurs actions.

Betty Fausta,
le vendredi 27 février 2009
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:38
LES PROPOSITIONS DU MÉDEF


PROPOSITION DANS LE CADRE DES DISPOSITIONS DEFINIES PAR LE GOUVERNEMENT CONCERNANT LES EXONERATIONS DE CHARGES PATRONALES ET SALARIALES POUR LE BONUS DE VIE CHERE.



Cette proposition vise à l’attribution d’un bonus de vie chère en fonction de quatre critères tels que défini ci-dessous et tenant compte de la rémunération annuelle telle que défini ci-dessous et selon des conditions d’éligibilités :
-1- Des montants du bonus par rapport au SMIC,
-2- Des effectifs des entreprises au 31-12-08,
-3- Du montant de la rémunération annuelle,
-4- Des secteurs d’activités.

Elle permet de tenir compte de la taille des entreprises, du montant déjà acquis par les salariés concernés, et du montant de rémunération de chaque bénéficiaire au moment du versement du bonus.


Article -1- Des montants du bonus par rapport au SMIC.

De 1 à  1,4 SMIC la rémunération est forfaitaire selon la grille définie à l’article 2  et pour les salariés supérieurs à 1,4 SMIC, elle est de 3% jusqu'à concurrence de 2 SMIC selon les modalités définies à l’article 5.


Article -2- Des effectifs des entreprises au 31-12-08.
    De 1 a 20    salariés :  50 euros de bonus de  prime de vie chère,
De 20 à 100 salariés : 70 euros de bonus de  prime de vie chère,
Plus de 100 salariés :  90 euros de bonus de  prime de vie chère,
Ce bonus sera versé selon les modalités prévues à l’article 5.


Article -3- Du montant de la rémunération annuelle.
Les conditions d’application de cette proposition sont les suivantes :
La base de calcul retenue pour déterminer les salariés concernés par cette prime de vie chère est la rémunération annuelle de l’année précédente, qui intègre toutes les sommes portées et perçues sur la fiche de paye des salariés.
Sont concernés par cette prime de vie chère les effectifs des sociétés au 31.12.08.


Article -4- Des secteurs d’activités.
Sont exclus de cette proposition les secteurs suivants : L’industrie, le tourisme et l’hôtellerie, le BTP, l'Industrie, le transport, la santé, le gardiennage, le nettoyage, le traitement des déchets et l’agriculture et plus généralement les entreprises des secteurs exposés, quelle que soit leur taille, qui verseront un bonus de  prime de vie chère de 50 euros mensuel aux salariés compris entre 1 et 1,4 SMIC et 3% aux autres salariés jusqu'à concurrence de 2 SMIC selon les modalités définies à l’article 5.

La présente proposition suppose que pour les secteurs concernés par le présent projet d’accords inter professionnels, la question des salaires sera gelée dans le cadre des NAO 2009 - 2010 et 2011.

De plus les entreprises prennent acte des engagements par les collectivités de verser directement à tous les salariés dont les salaires sont compris entre 1 et 1,3 SMIC un bonus de  prime de vie chère mensuel de 50 euros sur 12 mois consécutifs, qui leur seront versés directement, et de la nouvelle disposition du RSA de verser 80 euros pendant  36 mois à tous les salariés jusqu’a 1.4 SMIC.


Article -5- Mode de versement du bonus de vie chère.
Afin de tenir compte des difficultés des entreprises, suite à 37 jours d’activité fortement perturbée, le bonus de vie chère sera versé selon les modalités suivantes :
Le bonus mensuel sera versé dans les 90 jours de la date de la signature de fin de conflit.

Article 6 : N.A.O déjà effectuées dans les entreprises.
Les entreprises qui ont déjà procédées à leurs N.A.O 2009 seront intégrées dans cet accord interprofessionnel.
Dans le cas où leur accord serait plus favorable, il sera conservé.
Dans l’autre cas, ils feront le complément.

Article 7 : Négociations de Branche.
Dans les secteurs d’activité où les négociations collectives ou de branche ne sont pas encore institutionnalisées, les entreprises concernées qui le souhaitent pourront faire des propositions en vue de structurer la démarche.


Fait à Pointe-à-Pitre le 25 février 2009.

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:37
LE MOUVEMENT DES ENTREPRENEURS DE GUADELOUPE ÉCRIT AU PRÉFET


Baie-Mahault, le 27 février 2009



PREFECTURE
Monsieur Nicolas DESFORGES
Préfet
Rue Lardenoy
97100 BASSE-TERRE

Monsieur le Préfet,

Faisant suite à l’agression du Président du MEDEF au cours de la réunion du 25 courant, (réunion placée sous votre présidence et  qui a nécessité l’intervention de deux membres du Raid), les organisations signataires, par courrier de ce jour,  vous ont confirmé que les conditions de la poursuite des négociations n’étaient  plus réunies.
Par la présente nous vous précisons  que nous ne retournerons à la table de négociations que si vous êtes en mesure de nous garantir que :
Le nombre de représentants des délégations patronales et syndicales sera déterminé d’un commun accord.
Tous les intervenants des syndicats patronaux pourront librement s’exprimer après avoir sollicité la prise de parole.
Chacune des parties pourra demander des suspensions de séance ainsi que la demande d’une nouvelle rencontre sans avoir à se justifier.
La séance sera levée par vous à la première agression verbale ou fermeture des entreprises par le LKP.
Tout sera mis en oeuvre pour garantir le libre exercice du commerce et la sécurité de nos salariés.
Vous assuriez une protection rapprochée auprès des négociateurs compte-tenu des menaces directes qui pèsent sur eux.

En votre qualité de président de séance, garant des libertés individuelles et publiques, vous devez nous garantir que ces conditions seront réunies. A défaut, nous ne participerons à aucune rencontre.
Dans l’attente, et afin de ne pas bloquer les négociations, nous sommes disposés à reprendre les négociations bilatérales à la demande du LKP comme cela a été le cas par le passé.
Nous vous précisons que cette huitième et  dernière proposition depuis le début du conflit  est l’ultime proposition concernant les revenus, qu’il n’y en aura pas d’autre et que nous sommes disposés à la formaliser uniquement si celle-ci conduit à une fin de conflit.
Il me paraît utile de rappeler que celle-ci prévoit un bonus de prime de vie chère de 50 à 90 euros en fonction de la taille des entreprises, de leur secteur d’activité, des revenus annuels des salariés et pour les salaires compris entre 1 et 1,4 SMIC et 3% au-dessus de 1,4 SMIC. Ce bonus, cumulé aux primes des collectivités et de l’état, porterait ce montant dans une fourchette de  200 à 240 Euros ce qui est supérieur  aux 200 Euros revendiqués par le LKP.

Vous avez précisé lors des négociations que ce concours de 100 euros de l’Etat se ferait sur une durée de 36 mois sous condition d’un accord interprofessionnel et sans condition de ressource dans le cadre d’un aménagement du RSA qui nécessite une adaptation législative. Pour ce qui est du concours des collectivités de 50 euros mensuels, nous n’avons pas à ce jour de détail de versement, si ce n’est qu’il s’opérera sur douze mois.
Nous prenons acte de ces concours financiers en vous précisant que ces aides ne peuvent transiter par nos entreprises et doivent être versées directement aux différents bénéficiaires concernés.
Il semblerait qu’un accord ait été trouvé avec l’UCEG, le collectif des entrepreneurs et l’UMPEG. Celui-ci n’engagerait que les entreprises représentées et nous attirons votre attention sur les risques juridiques dans le cas où vous envisageriez une extension vers un accord interprofessionnel régional. En effet, vous ne pouvez ignorer que ces syndicats patronaux ne sont pas représentatifs des secteurs d’activités ni des branches notamment dans le domaine de la grande distribution, du commerce, du Tourisme et de l’hôtellerie, de la restauration, de l’automobile, du BTP, de la santé, des transports, du nettoyage, etc.
Compte-tenu que le LKP rappelle qu’il reste 141 revendications à discuter et que bon nombre ne nous concerne pas, nous vous précisons à toutes fins utiles que notre proposition vise à signer un accord de fin de conflit.
Par ailleurs, comme le sollicite le LKP, nous vous précisons que nous ne discuterons ni du paiement de jours de grève ni du retrait de plainte pénale ou de procédure d’indemnisations de dommages subis car nous n’avons pas de mandat pour cela.
À ce jour, vous ne pouvez ignorer que plus de 1 000 entreprises fermeront, que 10 000 salariés perdront leur emploi et que, pour les autres entreprises, privées de recettes depuis plus d’un mois, elles sont dans une situation très fragile et ne peuvent faire face à leurs obligations financières.
Soyez certain de notre volonté inébranlable de sortir au plus vite de ce conflit qui n’a que trop duré tout en préservant les équilibres économiques des entreprises qui seules pourront permettre de créer des emplois durables.
En vous remerciant par avance de la suite que vous réserverez à ces demandes et précisions, et restant à votre entière disposition, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations respectueuses.

P.J. : Proposition d’Accord

MEDEF    CGPME    FRBTBG    FTPE        AMPI        GHTG /FAPHT
Pour les signataires :

                    W. ANGELE       C. LOUIS         N. VION     P. WACHTER
Copie:    
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le ministre de l’outre-mer
Monsieur le Président de la Région Guadeloupe
Monsieur le Président du Département
Monsieur le Président de l’association des Maires de Guadeloupe
Mesdames et Messieurs les Parlementaires
Madame la Présidente du MEDEF
Monsieur le Président de la CGPME       
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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 13:36
Victorin Lurel satisfait de l’ouverture de trois postes pour l’enseignement agricole

Le président du Conseil régional, Victorin Lurel « prend note de l’attitude positive du gouvernement qui par le biais du ministère de l’Agriculture et de la Pêche a décidé l’ouverture de trois postes d’enseignement agricole, dans le département.
Ces trois postes étaient réclamés par les syndicats d’enseignement afin de titulariser trois agents contractuels d’enseignement de l’unique lycée agricole public de la Guadeloupe, qui figuraient sur la liste complémentaire du concours interne.
Cette démarche devrait conforter les perspectives d’une bonne reprise des cours pour les élèves, fortement pénalisés par la durée du conflit, préoccupation majeure des exécutifs. »
Pour mémoire, Victorin Lurel avait sollicité et obtenu du gouvernement une décision similaire pour 19 postes de professeurs des écoles sur listes complémentaires.
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