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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 13:15
Mise en demeure du CSA à Canal+ et i-TELE sur un reportage à la Guadeloupe
   
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a décidé de mettre les chaînes Canal+ et sa filiale i-TELE en demeure de respecter « leur obligation d'honnêteté de l'information » après la diffusion d'un reportage sur les manifestations en Guadeloupe comportant des images de Madagascar.
Dans un communiqué publié jeudi, le CSA précise que « dans leurs journaux d'information du 17 février 2009, les deux chaînes avaient diffusé un reportage sur les manifestations en Guadeloupe qui comportait les images d'une intervention des forces armées contre des manifestants à Madagascar ».
Selon le CSA, « aucune indication n'ayant été donnée à l'écran sur la teneur de ces images, qui n'avaient pas de rapports avec le sujet traité, leur diffusion était de nature à créer la confusion dans l'esprit des téléspectateurs ».
Interrogé par l'AFP, la direction du groupe Canal+ indique que È le sujet a été corrigé instantanément après sa première diffusion (à 13h06 sur i-TELE) et que dès l'édition de 13h15 une nouvelle version était à l'antenne ».
Des excuses ont été présentées aux journalistes ayant appelé suite à cet incident, « pour cette erreur malencontreuse qui a conduit à l'utilisation de 20 secondes d'images de Madagascar sur un sujet consacré à la Guadeloupe », ajoute-t-on de même source.
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 13:13
Antilles: vie chère liée au poids des importations et à l'exigüité des marchés

 La cherté du coût de la vie dans les Antilles s'explique structurellement par l'exigüité du marché et l'éloignement de la métropole d'économies insulaires qui importent la très grande majorité de leur consommation, explique à l'AFP l'économiste martiniquais Jean Crusol.

Les hausses de prix peuvent être spectaculaires: entre décembre 2007 et décembre 2008 le prix du kilo de riz s'est accru de 25% en Guadeloupe, 42% en Martinique et 30% en Guyane, alors que le SMIC ne s'accroissait que de 3% dans ces trois territoires, indique M. Crusol.
La forte dépendance aux importations de ces économies, que ce soit pour l'énergie, les produits manufacturés ou même les produits alimentaires, a pour conséquence qu'elles sont fortement exposées aux "chocs extérieurs" puisqu'il n'existe pas de véritable production locale capable d'amortir ces chocs, selon l'économiste.
La valeur des importations représentait en 2005 le cinquième (21,8%) de celles des exportations en Guadeloupe et le tiers (30,9%) en Martinique, selon l'INSEE. En Guadeloupe en 2006, les productions végétales ont couvert 69,2% des besoins de la consommation locale, et l'élevage 11,9% des besoins locaux de viande.
En outre, de nombreux intermédiaires interviennent dans la chaîne d'importation: "importateurs, compagnies maritimes, transitaires (qui coordonnent le transport), Chambre de commerce et de l'industrie pour les frais et taxes portuaires, grossistes, grande distribution, détaillants prélèvent leurs marges au passage", énumère M. Crusol.

Des taxes spécifiques

A cela s'ajoutent des taxes spécifiques: outre la TVA (dont le taux normal s'élève à 8,5% et le taux réduit à 2,1% en Guadeloupe et Martinique), les importateurs acquittent "l'octroi de mer", destiné à financer les collectivités locales.
Le surcoût des produits est accentué "par un effet d'accordéon, dans la mesure où les marges, à chaque étape, sont déterminées proportionnellement à la valeur du produit à l'étape antérieure", précise M. Crusol.
L'exigüité des marchés ne joue pas non plus en leur faveur: d'une part, elle ne place pas les acheteurs en position favorable pour négocier auprès des fournisseurs; d'autre part, elle ne favorise pas la concurrence entre les distributeurs. "Dans un petit marché il y a forcément peu d'intervenants, et pratiquement automatiquement des ententes", souligne l'universitaire.
D'autant que "certains participants de la chaîne d'importation ne se gênent pas pour accroître leur marge, en contournant les règlements de la concurrence et des prix, ou en abusant de positions dominantes et de monopole de fait", accuse-t-il.
Une enquête conduite par une mission d'inspection interministérielle est ainsi en cours pour faire la lumière sur les prix pratiqués par la Société anonyme de de raffinerie des Antilles (SARA), filiale de Total, qui exerce un monopole de fait dans les trois départements d'outre-mer.
Pour M. Crusol, la solution passe par un interventionnisme accru sur le prix des denrées de base, et par une plus grande autonomie économique des îles.
Alors que les cultures d'exportation traditionnelles (canne à sucre et banane) rencontrent de plus en plus de difficultés, elles doivent investir dans le secteur des énergies renouvelables, et dans celui des services à haute valeur ajoutée.
Enseignant à l'université des Antilles et de la Guyane, auteur en 2007 d'un ouvrage sur "Les îles à sucre, de la colonisation à la mondialisation", Jean Crusol a été vice-président de 1992 à 2004 du conseil régional de Martinique, sous les couleurs du PS, dont il a été exclu depuis.
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 13:13
Franz-Olivier Giesbert dans Le Point (jeudi 26 février 2009)


L'affaire des Antilles est un cas d'école qu'il faudrait enseigner dans les lycées. Il met au jour les limites de l'Etat providence. Car, enfin, voilà deux beaux départements, la Guadeloupe et la Martinique, que la métropole subventionne abondamment (autour de 4,3milliards par an), avec les navrants résultats que l'on sait. On ne les aide pas à s'aider eux-mêmes.
L'assistanat ne sert à rien s'il n'y a pas, derrière, l'espoir, le respect et la dignité. Or c'est ce qui manque aux Antilles. La misère est, paraît-il, moins pénible au soleil, mais l'absence de perspectives et la perte de confiance en soi le sont tout autant. Ce ne sont pas des mesurettes qui régleront le problème antillais. Seul un plan d'ensemble (et de choc) réconciliera les communautés entre elles. Ou bien ce sera, un jour, l'indépendance...
Finalement, le psychodrame antillais montre qu'en cette période difficile les populations ont certes besoin de largesses, mais aussi de sens. De ce sens qui, ces dernières années, manquait aux politiques publiques occidentales, obnubilées par leur PIB, alors que les prétendues élites de la finance se remplissaient avec indécence la panse et les poches.
Telle est la tâche du gouvernement aujourd'hui. Il ne s'agit pas seulement de distribuer les miettes d'un gâteau dont la crise a retiré l'assiette, mais aussi d'en finir avec les vieux disques pour articuler un vrai discours adapté aux temps nouveaux. A ce propos, je ne saurais trop conseiller, à nos dirigeants notamment, la lecture du brillantissime livre de Thomas L. Friedman, le brillantissime « columnist » du « New York Times », « La Terre perd la boule » (1). Une Terre trop chaude, trop plate et trop peuplée. On y reviendra. Il ne faut pas désespérer de la politique.
F.O.G.
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 13:08

Espoir d'accord en Guadeloupe


Une sortie de crise semblait en vue cette nuit en Guadeloupe après un accord sur la principale revendication du LKP, une hausse de 200 euros des bas salaires.

Les négociations reprennent à 14 heures.

L'Etat, le patronat et le collectif intersyndical LKP qui mène la grève en Guadeloupe depuis le 20 janvier, sont parvenus à un accord sur cette augmentation salariale, après plus de dix heures de discussions commencées à 16 heures et suspendues à 2h30.
Tout au long de la nuit, une foule importante a soutenu le LKP en chanson, au rythme des tambours, devant la capitainerie de Pointe-à-Pitre où ces négociations marathon se déroulaient.
« Les 200 euros, c'est OK. L'Etat va garantir les 200 euros », a déclaré à la presse l'un des dirigeants de l'intersyndicale, Rosan Mounien. « On est habitués aux revirements du patronat, on se méfie, la grève continue », a affirmé plus méfiant Elie Domota.
Les négociations doivent reprendre à 14 h 30, a indiqué le préfet Nicolas Desforges, expliquant que l'accord définitif « n'est pas signé et les débats ne sont pas terminés ».
L'apport de l'Etat pour permettre cette hausse des bas salaire doit se faire notamment par le biais d'un RSA (Revenu de solidarité active) transformé. Jeudi matin, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo a indiqué qu'il atteindrait « entre 80 et 100 euros » pour la part Etat.
Le montage initial du gouvernement prévoyait approximativement: 80 euros de l'Etat, 50 des entreprises et 50 des collectivités locales, soit 180 euros de hausse.
M. Mounien a toutefois prévenu qu'un accord définitif sur les 200 euros ne signifierait pas la fin des négociations. « Cela permettra de débuter les discussions sur les 19 derniers points à débattre », a-t-il dit. Parmi ces points, la question du paiement des jours de grève et celle de l'abandon des poursuites judiciaires.
Pour Jean-Marie Normertin du LKP,  « on a avancé, on a eu les 200 euros, mais le problème qui reste le plus important est la pérennité du système au delà de 3 ans ». « On attend de connaître la position du Medef à 14h30, pour reprendre les négociations », a-t-il dit.
Le LKP appelle à un rassemblement à Baie-Mahault ce matin.
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 03:46
TRIBUNE LIBRE

Louis nous fait tenir ce document et commente :
Reçu d'un ami qui souhaite donner une large diffusion à ce texte.
C'est pour moi l'occasion de vous faire partager un rêve: Celui d'une
Guadeloupe où Brutus (le signataire du texte) aurait un pénom et un nom.
Peux t'on aujourd'hui écrire ou dire ce que l'on pense sans risquer le
pire?
Merci quand même à tous les Brutus anonymes qui nous font partager leurs
pensées, même sous le sceau de secret.

L.


Pour 200€ de plus

Pour 200 € de plus, nous sommes prêts à mettre le pays à feu et à sang. Pour 200€ de plus,
nous sommes prêts à mettre les minorités en souffrance, dans une grande précarité qui peu
à peu va nous envahir tous. Pour 200 € de plus, nous sommes prêts à aller vers le chaos, à
tout détruire. Pour 200€ de plus, nous sommes prêts à tout et plus encore. Depuis toujours,
nous avons pu noter l’effort constant réalisé par une minorité très active dans ce pays, pour
détruire. En effet, avec une brillante unanimité, lorsque j’écoute les médias locaux actuels,
et surtout ceux qui sont en grève, et habituellement aux ordres du maître, que toute la
Guadeloupe s’est transformée et écoute Radyo Tanbou. Sur la chaîne régionale généraliste,
l’information télévisée notamment, est remplacée par du gwo ka et des gens qui parlent
majoritairement en créole. Et nous avons droit à la proposition de téléchargement gratuite
(dawa nou pow ni désan ewo la) d’un morceau aux relents racistes et xénophobes. Ceux qui
habituellement honnissent Radyo Tanbou, cette radio considérée comme le repère de
réactionnels indépendantistes attardés, de vieux fossiles dont certains sont marteaux, et qui
d’habitude préfèrent diffuser toute la journée des séries américaines, des télés réalitées et
je ne sais quelle Amour gloire et beauté, se retrouvent brutalement dans la même ligne
politique, en lyannaj pourrait‐on dire, avec Radyo Tanbou. 
Car il est deux secteurs dans lesquels nous nous retrouvons de manière systématique et ils
sont, la destruction et le plaisir. Et, le chaque fois qu’il est question de venir empêcher
l’entreprise de travailler, les salariés sont présents au moins une heure avant l’heure
habituelle d’ouverture. Alors que lorsqu’ils viennent travailler chaque jour, ils arrivent avec
au moins, un quart d’heure de retard. Et certains expliquent que c’est à cause de l’esclavage,
car le travail était à la journée et non à l’heure, par conséquent on n’est pas à un quart
d’heure près, ou encore que c’est le travail du blanc et que par conséquent le noir ne s’y
retrouve pas. Je souscris à ces arguments. Mais je n’ai toujours pas compris pourquoi, au
nom de l’esclavage toujours, on n’arrive pas en retard pour fermer l’entreprise et
l’empêcher de fonctionner. Autrement dit, nous avons la montre, quand il s’agit de ne pas
travailler, mais pas quand il faut aller travailler. Et toujours au nom de l’esclavage, je
voudrais que l’on m’explique comment, lorsque le Tour de la Guadeloupe passe à Arnouville
à 11 heures, il y a déjà des gens qui ont préparé leur repas, leurs tables et leurs pliants et
qui, avec le trajet depuis chez eux, arrivent à être à 10 heures au bord de la route, pour
attendre la course. 
Mais au‐delà de l’esclavage, il est vrai que le salarié a toujours moins de motivation à aller
travailler, car il y a moins d’intérêt dans l’entreprise que son patron. Le terme intérêt doit
être entendu dans son sens le plus large. Le salarié investi sa force de travail dans
l’entreprise et en retour, perçoit une rémunération qui, pour les marxistes, est inférieure à la
richesse qu’il a produit et apportée à l’entreprise. Le patron lui a investi de l’argent, continue
de travailler, prend des risques au quotidien et reçoit plus que son salarié, selon la même
doctrine. D’où la question de l’exploitation. Et il est aussi vrai, que certains patrons estimant
que comme ils ont pris des risques, il est normal qu’ils puissent recevoir 50 fois plus que leur
salarié en ayant travaillé 10 fois plus de lui. Il faut au passage noter que ce mode de
fonctionnement n’est pas spécifique à la Guadeloupe, car l’ancien président‐directeur
général de Carrefour a été licencié, avec un parachute doré équivalent à 365 années (ou
4380 mois) de salaire d’une hôtesse de caisse. Or, si cette hôtesse de caisse avait été
licenciée, elle aurait reçu l’équivalent de deux à six mois de salaire, selon son ancienneté.

C'est‐à‐dire près de 4400 fois moins que le directeur général. Ce qui signifie que dans un tel
système économique, le travail du grand patron, est considéré comme valant 4 400 fois celui
d’un salarié de base. Et c’est vrai, qu’un tel mode de fonctionnement est injuste. En ce sens,
la pwofitasyon n’est une fois encore pas spécifique à la Guadeloupe, mais au système
politique dans lequel nous évoluons. Ce système dans lequel les grands patrons et les grands
hommes politiques français qui, sous prétexte qu’ils étaient moins bien rémunérés que leurs
homologues américains, ont rapidement et massivement augmenté leur salaire.
Mais, nous ne devons pas oublier pour autant, ce qui reste de l’esclavage. Ce serait la
difficulté à gérer le sentiment de trahison en ayant une autonomie de pensée et d’action. De
nombreux intellectuels guadeloupéens, sont piégés dans ce système car ils demeurent
inféodés au LKP. S’ils osent avoir une parole propre, s’ils osent se mettre en avant, alors, ils
seront considérés soit comme des traîtres, des antipatriotes, soit comme des profiteurs qui
veulent absolument attirer l’attention sur eux, en s’exprimant de leur propre gré. Parce qu’il
ne faut pas oublier que dans notre discours, c’est toujours le pa ni pwoblem et la
connivence, plutôt que la loyauté qui dominent. Nous devons tout faire, pour éviter une
différence avec l’autre, je vois tout faire pour que nous soyons dans une similitude totale
dans une fusion, dans un lyannnaj. Si j’adopte une position propre, c’est que je veux te
trahir, c’est que je ne t’aime pas et alors, je cours le risque d’être rejeté. Et j’ai peur de me
retrouver seul. Ce mode de comportement fusionnel est très psychotisant et destructeur. 
Le second élément qui fédère, c’est un désir largement partagé, celui d’un meilleur pouvoir
d’achat. Au‐delà de la fusion des kanmarad ou de ceux qui se reconnaissent comme tels, la
participation d’un aussi grand nombre de personnes, pour l’augmentation du pouvoir
d’achat, relève de la façade. Nous en voulons pour preuve que ce qui a fait tomber les écoles
mal construites en Haïti et les immeubles en Turquie, debout depuis des années, ce n’est pas
le temps, mais un élément extérieur. 
Outre le fait que la promesse d’obtenir 200 € fédère largement, il y a une troisième chose
qui fédère, c’est le désir de remettre en question, le verdict légitime des urnes. En effet, les
têtes pensantes ou les partis politiquent qui constituent le mouvement, sont constitués de
personnes qui ont tenté et pour certains depuis plus de 40 ans, de rallier la population à leur
cause. Ayant échoué, ils tentent de rallier le peuple. En effet, la population c’est celle qui va
aux urnes, mais c’est aussi, celle qui a envie de rester française, qui craint de perdre les
avantages acquis, mais qui apprécie aussi et surtout, cette liberté d’expression et
d’évolution, dans un ensemble caribéen, dans lequel nous faisons figure de riches. La
population, c’est aussi celle qui pense que les choses ne sont pas tout à fait juste dans ce
pays, et qui se retrouve massivement, dans un grand nombre de revendications du LKP. Le
peuple, en l’état actuel, c’est l’agglomération, l’amalgame d’intérêts individuels, avec
surtout ce que nous savons faire, le désir de détruire. Il faut aussi noter, un deuxième
lyannaj, c’est‐à‐dire une collusion de trois intérêts politiques et qui est la pire, car fondée sur
le fan tchou. Nous guadeloupéens, spécialistes dans cet art de vivre, sommes capables
d’organiser, et de manière quasiment scientifique, la destruction d’autrui. Cela tombe
merveilleusement bien, car il existe des intérêts locaux et nationaux, qui convergent, d’où
l’expression d’un triple lyannaj. Il faut se rappeler, que la Guadeloupe, est l’un des pays dans
lequel le nationalisme est aussi exacerbé. Il constitue à ce jour, la seule forme d’expression
du peuple. Ce mode de pensée constitue un ciment, afin qu’une population puisse devenir
un peuple à part entière, avec la représentation et le sentiment d’appartenance à un
territoire, sa vision de son histoire, sa représentation de lui‐même, l’harmonisation de ses
différences en en faisant une richesse, celle de sa culture, celle de ses relations au monde,
etc. Aujourd’hui, nous n’en sommes pas encore là. La seule communauté de pensée de notre
peuple de Guadeloupe, sur laquelle s’appuient des mouvements politiques qui vont de
l’extrême gauche à l’extrême droite, c’est l’appartenance territoriale, d’où la gwadloup sé
tan nou. On le voyait d’ailleurs avec la déclaration de Basse‐Terre, présentée comme une
sorte de projet d’indépendance, par une Présidente de Région RPR (donc de droite) et qui a
reçu l’aval des intellectuels et politiciens nationalistes de gauche, voire d’extrême gauche.
Par conséquent, en Guadeloupe, pays de la soupe à congo, ce ne sont pas ces petites
étiquettes politiques qui vont nous embêter, lorsque l’on veut manipuler la population et lui
faire croire que le peuple a décidé. 

Nous pensons qu’il y a actuellement, un triple lyannaj car, la soupe à congo d’antan, n’a pas
trouvé sa réalisation dans les urnes. Gran madanm la pèd la Région et les nationalistes
d’extrême gauche, n’ont même pas fait 3 % des voix aux mêmes élections régionales. Or si
elle n’est pas au pouvoir, eux non plus ne peuvent pas l’être. Ce lynnaj local est connu et a
déjà fait ses preuves. Il est fondé sur l’idée commune que la Gwadloup sé pa ta yo (yo le
peuple de Guadeloupe et les étrangers) et nou ké fè yo fè sa nou vlé. Par conséquent, ces
personnes ont un besoin de revanche et leur but n’est pas la Gwadloup sé tan nou mais la
Gwadeloupe sé tan mwen. Il faut d’ailleurs se rappeler que lorsqu’elle a été réélue à la
mairie de Basse‐Terre Gran Madanm la di : j’ai repris ma mairie. Et elle a été pour cela,
félicitée par des intellectuels de gauche comme de droite. Car la mairie, édifice public et
l’exercice du mandat de maire, n’ont pas pour but l’intérêt et le bien collectif, mas ce sont
des choses qui appartiennent à un individu. Et on le voit bien, lorsque les dirigeants du LKP
disent qu’ils sont la voix du peuple. Ils mettent 10 000 personnes dans la rue (moins de 3%
des Guadeloupéens, score obtenu par les nationalistes aux élections régionales) et pour eux,
c’est la majorité. Comme Bokassa décidait au nom du peuple. Et puis les leaders appellent à
la grève et à la mobilisation générale. Et il y a grève générale. Les salariés et les patrons ont
la liberté de ne pas ouvrir comme l’otage est libre de partir, avec le fusil sur la tempe. Ils ont
le même mode de fonctionnement : la restriction maximale des libertés, le désir cupide de
confiscation du pouvoir, la prétention d’aide aux plus démunis, mais en réalité le mépris et
l’utilisation de cette masse laborieuse comme bras armé, la stigmatisation de boucs
émissaires, le racisme primaire, le discours populiste, un discours rassembleur mais en
réalité profondément teinté de haine pour le peuple (tout faire pour que des personnes
venues du froid soient cadres ou patrons d’entreprises, en faisant fuir les nôtres et en
prétendant que l’ont veut faire diriger ce pays par des cadres locaux).
Mais ces deux groupes liberticides aux méthodes fascisantes, trouvent un allié d’opportunité
et de poids, en la personne du Secrétaire d’Etat à l’Outre‐mer et je n’ose espérer du
gouvernement, ni du Président de la République, même si fiya gwan Madanm la Lélisé. C’est
là qu’intervient le troisième bras du lyannaj. Car il faut se rappeler que la Guadeloupe est le
seul département français, a avoir voté en majorité pour Ségolène Royal au second tour de
la présidentielle. D’autre part, le Président Lurel a plus récemment, en faisant annuler par le
Conseil Constitutionnel, la décision prise par le Secrétaire d’Etat, Yves JEGO, d’attribuer à la
communauté de Saint‐Martin, 12% de l’octroi de mer perçu en Guadeloupe, lui a infligé un
revers cuisant. Et dès lors, nous sommes dans une nouvelle collusion d’intérêts et dans une
nouvelle soupe à congo. Elle se traduit d’une part, par une stratégie du pourrissement et une
disqualification des Présidents de Région et du Département, de la part du bras nouveau, et
d’autre part, par une disqualification des même présidents, une stratégie de la peur et de
l’insécurité, une précarité de la vie quotidienne, une restriction massive de la liberté, un
discours populiste et stigmatisant à travers la désignation de boucs émissaires, des propos
racistes et des conduites totalitaires de la part des lyanné locaux. Et tout cela, avec l’aval des
intellectuels. Car le but, du membre du gouvernement et de la minorité agissante qu’est le
LKP, est éminemment politique : liquider les deux présidents au plus tard, aux prochaines
élections régionales et tout cela pour permettre le retour a pouvoir de Gran Madanm la et
aussi des nationalistes, incapables de se faire élire.

Et l’on a le sentiment, que pour des raisons politiques, on voudrait tuer une mouche avec un bazooka.
Mais il faut se rappeler
aussi qu’en 1976, les événements de la Soufrière, où il n’y a jamais eu d’éruption ni de
risques majeurs, comme l’avaient justement dit FEUILLARD et Haroun TAZZIEF, avaient déjà
donné l’occasion à ceux qui voulaient déplacer plus près de la Grande‐Terre, le poumon
économique du pays, dire que Basse‐Terre constituait une zone dangereuse et qu’il ne fallait
pas y permettre un développement économique.
Ainsi, on peut se rendre compte, comment des systèmes politiques et différents, peuvent
avoir à un moment, des intérêts convergents, au dépend d’une très large majorité de la
population. On pourrait réfléchir à un quatrième lyannaj. Celui du LKP avec les grands
patrons. Qui sont prêts à payer 200€ de plus, non parce qu’ils le veulent (et ils le peuvent
aussi) mais parce qu’ils savent que les petits patrons, ne pourront pas tenir longtemps à ce
rythme et finiront par leur vendre, pour une bouchée de pain, leur entreprise. 
Et la question qui se pose aujourd’hui c’est, comment sortir de cela, car cette triple alliance
conduit le pays dans un chemin qui pue la mort. Il y a déjà deux victimes, tombées sur des
barrages qui, loin de disparaître, continuent de fleurir. Il y a aussi tous ceux qui déprimés
chroniques, se suicident brutalement ou à petit feu. Ils y a ceux qui, au lieu de réfléchir à ne
pas commettre un acte grave, le font avec le sentiment que de toutes façons, ils ont l’aval du
LKP. Mais c’est eux seuls qui iront en prison.
Nous avons en ce sens, plusieurs propositions à faire. Il faut d’abord et surtout modifier de
manière profonde et durable, les mentalités. Et cela, prend du temps. Mais nous avons le
temps devant nous, car si cette génération ne mange pas les fruits des arbres plantés, la
prochaine le pourra et la nôtre verra fleurir l’arbre. Pour cela, il faut que nous puissions faire
le choix d’être unis dans la construction en mais aussi dans la douleur et pas seulement
dans la destruction et dans le plaisir. Il faut tout d’abord, penser que nous avons comme tout
homme dans n’importe quel pays dans le monde, des droits et des devoirs. Il faut cesser de
nous cacher derrière notre petit doigt, que nous appelons la spécificité. Nous appartenons à
un ensemble global, à l’humanité, même si nous résidons dans un lieu particulier. Il faut
ensuite, rejeter les chimères, en se rappelant que si le marxisme avait été un mode efficace
et opératoire de système politique, le bloc de l’Est ne se serait pas écroulé. Il faut par
conséquent, nécessairement rejeter l’idée de la dictature du prolétariat qui comme toute
dictature, opprime la majorité et donne le pouvoir à une minorité, fût elle prolétaire.
Il faut aussi rappeler que le modèle de la destruction, a toujours prévalu chez les dirigeants
politiques actuels du LKP et c’est pourquoi la population les a, à chaque élection,
sanctionnés et qu’ils ont toujours connu des échecs politiques aux périodes démocratiques.
En effet, on ne vote jamais pour quelqu’un qui veut foncièrement détruire, en prétendant
construire. Contrairement à ce qu’ils disent, ce n’est pas parce que les autres candidats, élus
de manière démocratique, ont berné la population, mais c’est parce qu’ils portent en eux, la
fibre constructice, la fibre de la vie. Or les dirigeants du LKP, portent en eux, la fibre
destructrice. C’est aussi pour cette raison, que le mouvement actuel de grève est aussi
destructeur, plongeant dans la souffrance ceux que l’on prétend aider (les mères de familles
avec enfants en bas âge, les personnes avec faible revenu, les étudiants, les jeunes
désoeuvrés, etc.).

Il faut aussi que nous acceptions l’idée de revoir la représentation que nous avons du travail.
Et cela, ne sera possible qu’avec des chefs d’entreprise. En effet, une très large majorité des
membres du LKP, sont des fonctionnaires, qui plus est, de cet État français qu’ils disent
exécrer. Mais pour lequels ils ont librement choisi de travailler. On ne peut pas, quand on a
acquis une mentalité de salarié, si on ne fait pas un formidable effort, acquérir celle d’un
dirigeant. Pour cela, il faut que nous modifiions notre relation à l’employeur et au travail. Il
faut que nous puissions être une force de proposition et non demeurer une force de
revendications, de demande, voire d’exigence. Etre une forte opposition, c’est développer
notre investissement dans l’entreprise, pour que celle‐ci croisse et en assurer la pérennité.
En effet, si le salarié est une force de proposition, alors il existe une reconnaissance et une
rémunération qui doit lui être proposée, à hauteur de son implication. Ce qui veut dire que
celui qui s’investi dans l’entreprise aura toujours, davantage que celui qui ne s’investie pas.
De même, celui qui investit en créant une entreprise, sera aussi davantage rémunéré que
celui qui est salarié, dans une juste proportion. En devenant des petits (et plus tard des
grands) patrons, nous saurons, ce que c’est que de prendre des risques, et nous aurons
enfin, une réelle valeur de l’argent et nous sourons ce que représentent 200€ chargés. Il
s’agit d’abord, de développer des petites sociétés, par le biais du micro crédit, afin que des
petites entreprises, des petites industries, puissent voir le jour, et permettent à ce pays de se
développer. Il faut aussi accepter l’idée que dans ce pays, il existait des grands groupes, dont
les dirigeants embauchent mais plus encore, appartiennent à l’histoire et au peuple de notre
pays. Et qu’ils ont autant que chacun de nous, la légitimité d’y demeurer. Il faudra se battre
avec eux à nos côtés, pour que se réduise le fossé, qui existe depuis plus de 400 ans. Mais ça
c’est un travail local, un devoir commun de mémoire. Ce travail va prendre du temps, il sera
douloureux, mais au bout, nous aurons le plaisir de vivre ensemble.
Toujours dans cette optique, il faudra se rappeler que la beauté n’est non pas dans la clarté
de l’apparence physique, mais dans celle des propos et celle du cœur. Car si Monsieur
DESPOINTES dit que le métissage entraîne des différences de traitement dans les familles, il
affirme ce qui chez nous, est une quasi vérité de Lapalisse. On bel fanm sé on fanm blan
oben on fanm a bel chivé é a po chapé. Et d’ailleurs nous notons que ceux qui revendiquent
de donner la priorité à la Guadeloupe font souvent le choix de travailler pour cet État
français et de prendre pour femme, une Française. Traduisant au‐delà d’un choix, un rejet du
mélange, du lyannaj avec la population dont ils sont issus et plus encore, un refus de
construire pour et avec le peuple dont ils sont issus.

Il faut aussi qu’en tant qu’adultes, nous sachions expliquer à nos enfants que l’initiative
individuelle doit être développée, et que l’échec est possible. La réussite et l’échec sont les
deux faces d’une même main. Il faut aussi rappeler leur que tout homme a en lui, le meilleur
et le pire et que le choix de développer, tout au long de sa vie, l’une ou l’autre de ces
capacités relèvera de lui‐même, même si l’adulte qui l’accompagne, doit contribuer à l’aider
à développer le meilleur en lui. Il faut aussi rappeler à nos enfants, que toute action
individuelle s’inscrit nécessairement dans un contexte social, mais aussi avec des lois, des
règles, qui sont fondées sur l’intérêt collectif et non sur le besoin individuel. Et qu’il faudra la
plupart du temps, donner la priorité à l’intérêt collectif, sur le désir individuel.
Autre travail sur lequel nous devons nous atteler, c’est la notion de service. En effet, les
secteurs qui sont le moins touché par la crise, sont ceux associés aux services. En ce sens, ils
possèdent une forte valeur marchande, un faible risque d’échec, mais ils développent aussi,
une qualité de relations interpersonnelles. Mais cela doit nécessairement entraîner chez
nous, de revisiter la notion de services. Actuellement, service est égal à servitude,
soumission, indignité, avilissement. Parce que par définition, comme d’autres êtres humains,
nous avons besoin qu’un autre soit notre serviteur et notre inférieur. Il est courant
aujourd’hui d’entendre dire, an pa haitien aw. Alors que celui qui sert, est d’abord celui qui
reçoit, celui qui offre une qualité d’accueil, et qui sera rémunéré proportionnellement à la
qualité du service fourni. Il faut se rappeler que comme l’aumône, le service est fonction des
moyens de celui qui le donne mais en même temps, elle grandit celui qui accompli l’acte.
Il faut aussi que nous puissions accepter que tout peuple a dans son histoire, des zones
d’ombre et qu’il va nous falloir lever ce voile, mais cela, dans le respect de nous‐mêmes. En
effet, il faut se rappeler que des Africains ont vendu leurs frères à des Européens. Il faut
aussi se rappeler que l’invasion de la France a été possible, car les frontières avaient été
grandes ouvertes aux Allemands sur ordre du Maréchal Pétain. Il faut aussi se rappeler que
les kapos des camps de concentrations étaient des juifs qui collaboraient avec le régime nazi.
Et il faut aussi s’accepter avec sa réalité, sans en avoir honte, mais sans avoir non plus
l’impression que nous sommes les damnés de la terre.
Si nous nous attelons à un tel travail, alors les négociations seront loin d’être terminées,
mais à l’évidence, elles ne concerneront plus seulement le pouvoir d’achat, mais aussi la
construction de l’homme guadeloupéen tout entier, l’Homme Nouveau et par conséquent,
un changement radical de la société. Je ne suis pas sûr aujourd’hui que ceux qui dirigent le
LKP veuillent ce changement radical et profond. Les mots ou slogans entendus, l’appel à la
poursuite et au durcissement du mouvement, le refus d’arrêter la grève générale,
l’utilisation des jeunes déments et non désoeuvrés, comme le prétend le leader du LKP, ne
sont pas la nature à aller dans ce sens. Au contraire, ils constituent le désir d’obtenir toute
suite, comme un enfant gâté, comme celui qui a toujours quelque chose à demander et qui
jamais rien ne propose. Car il faut se rappeler que l’aumône grandi non pas celui qui reçoit
mais celui qui donne. Et celle‐ci doit être proportionnelle aux ressources de celui qui donne.
Autrement dit, nous sommes tous capables de donner et pas seulement de recevoir. Il faut
aujourd’hui que la majorité qui souhaite construire, puisse s’affirmer dans ce pays, puisse se
faire entendre, et cesse de subir, la pression, le joug de ce mouvement aux relents idéalistes,
aux demandes en grandes parties légitimes, mais aux intentions et aux méthodes finales
propres à entraîner le chaos, même si demain, ils étaient au pouvoir, même élus
démocratiquement.
 
Brutus.
 
 

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 01:50
LA GUADELOUPE ET L'INDÉPENDANCE

80% des Guadeloupéens contre l'indépendance

Selon un sondage Opinionway pour le Figaro magazine 68% des métropolitains et 65% des seuls Guadeloupéens jugent que la Guadeloupe est un atout pour la France car contribuant à son rayonnement international, selon cette enquête de l'institut qui a sondé séparément deux échantillons, dans l'hexagone et dans l'archipel.
Les Français de métropole sont partagés sur la question de l'indépendance. 51% y seraient favorables, 49% défavorables selon l'enquête (mais l'institut admet une marge d'incertitude de 2 à 3 points pour son échantillon).
En revanche, auprès des Guadeloupéens, le refus de l'indépendance est sans appel : 80% sont contre, 14% y sont favorables selon Opinionway.
De même une forte majorité de Guadeloupéens (63%) jugent insuffisante l'aide apportée par la métropole à leur île, alors que les métropolitains sont partagés sur cette question.
Les deux catégories jugent majoritairement que les propositions du gouvernement pour mettre fin au conflit sont "insuffisantes". Mais c'est beaucoup plus vrai des Guadeloupéens (66%) que des métropolitains (47%).
Les deux échantillons pensent très majoritairement (74% en métropole, 87% dans l'île) que la crise est due aux inégalités et à la vie chère.
Enquête Opinionway réalisée auprès de 1 002 personnes de 18 ans et plus représentant la population française de métropole (méthode des quotas, interrogées du 21 au 23 février par internet; marge d'erreur de 2 à 3 points) et 402 habitants de Guadeloupe interrogé par téléphone (marge d'erreur 3 à 4 points).
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 01:42
Chère Danica,

voici les dernières infos du front des négociations. 180, 185, 190, 195... On se rapproche, lentement, mais sûrement des fameux 200 euros. Même si Jean-marie Nomertin, de la CGTG, a dit, il y a quelques jours que même à 199,99 euros la mobilisation se poursuivrait, là il semble que même à 195 euros on soit prêt à lâcher prise du côté du LKP.
Mais, ne vendons pas la peau de l'ours.
Que se passe-t-il au port où se déroulent ces négociations ?
Il semblerait qu'à un bokit morue, l'un des syndicalistes présents, au moment de passer commande d'un repas du soir, ait préféré porter son dévolu sur... un canard à l'orange. C'est sans doute une mauvaise langue qui a diffusé l'info. On sait bien qu'Elie Domota apprécie de se faire photographier par la presse nationale et internationale suçotant un morceau de canne à sucre.
On a vu défiler Jean-marie-Nomertin, Rosan Mounien (ancien syndicaliste qui rempile en quelité d'expert), pour dire qu'on était presque au bout de nos peines.
Depuis, plus rien que la nuit noire et des rumeurs sans fondement. Et dire qu'ils risquent de passer la nuit là, à discuter pour 20 euros. Même pas le prix d'un canard à l'orange pour M. Domota !

André-Jean
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 01:11
MA PEAU, TA PEAU, SA PO... LICE !

Le syndicat Alliance s'est déclaré choqué par les propos de Malek Boutih, secrétaire national du PS, qui affirmait que dans le cadre de la gestion de l'ordre public en Guadeloupe « des bataillons de CRS blancs affrontent une population noire ».
« Ces propos, dit Alliance, jettent le discrédit sur les forces de sécurité intérieure qui oeuvrent au quotidien, avec discernement et abnégation, pour maintenir l'ordre républicain sur l'ensemble du territoire national, et plus particulièrement en Guadeloupe. Il n'y a aucun CRS actuellement en Guadeloupe » Il s'agit, en fait, de gardes mobiles.
Alliance « tient à réaffirmer que la police nationale n'est pas composée de blancs d'un côté et de noirs de l'autre, mais bien d'hommes et de femmes recrutés en fonction de leurs diplômes et de leurs compétences et non, fort heureusement, en fonction de leur couleur de peau ».
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 00:55
LU DANS LIBÉRATION

Selon Bak, militant «radicaliste», ce sont des jeunes qui ont abattu un syndicaliste, mardi soir.


GUADELOUPE, envoyé spécial ANTOINE GUIRAL



Les uns sont mobiles, organisés et obéissent à des mots d’ordre. Les autres sont masqués, livrés à eux-mêmes, enclavés dans leur quartier et agissent à l’instinct. Tous sont jeunes et ont en commun une même détermination. Il était un peu plus de minuit, dans la nuit de mardi à mercredi, quand des coups de feu ont claqué, cité Henri-IV, dans le quartier Chanzy de Pointe-à-Pitre. Le syndicaliste de la CGTG Jacques Bino rentrait d’un meeting au palais de la Mutualité, QG du LKP, et tentait de franchir un barrage. Il est mort sur le coup. Les secours ont mis deux heures à pouvoir intervenir, alors que la police essuyait d’autres tirs. Selon le procureur, Jean-Michel Prêtre, c’est la troisième balle tirée sur le véhicule qui a été mortelle. Une version officielle mise en doute hier par Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG et membre du LKP.

L’émotion a submergé l’archipel et Elie Domota, chef de file du LKP, a lancé un appel au calme sans pour autant relâcher la mobilisation. Alors que les barrages et heurts violents se poursuivaient hier et qu’une nouvelle nuit chaude était attendue, le collectif à l’origine de la grève va pouvoir mesurer s’il est toujours écouté par une jeunesse hétéroclite. Il avait su la contenir jusqu’au début des affrontements, mais d’aucuns lui reprochent ici, comme à Paris, de l’instrumentaliser via ses cadres syndicaux rompus aux violents conflits sociaux.

«Dangereux».Lui s’appelle Bak. Enfin, c’est son surnom, sur les barrages comme dans la vie. Il a 29 ans, un métier de technicien en frigorisation et travaille avec un patron artisan, lui aussi en grève. Depuis le début du conflit, Bak appartient à l’un de ces «petits groupes» autobaptisés «radicalistes». Ils structurent en sous-main la mobilisation des jeunes, le type d’actions à mener et vont au contact des plus incontrôlables pour tenter de les canaliser. Toute la nuit de mardi à mercredi, Bak a tourné avec ses amis à vélo (le seul moyen de contourner les barrages) sur les points les plus chauds : le centre commercial de Destreland, où des gendarmes ont essuyé des tirs de chevrotine, à Jarry pour voir si la zone industrielle était pillée, dans les quartiers ultrasensibles de Chauvel et Carénage. «Dans ces coins, c’est très dangereux même pour nous, raconte-t-il. Personne ne peut contrôler ces jeunes, ni le LKP, ni les grands frères. Ici c’est la loi du plus fort. Ils aiment faire la guerre, veulent affronter du flic blanc et prennent de l’alcool et des drogues pour ne pas avoir peur.» Il est persuadé que c’est l’un d’eux qui a tiré sur le syndicaliste.

«Potence». Rencontré sous un abribus près du carrefour Montebello de Petit-Bourg, à une vingtaine de kilomètres de Pointe-à-Pitre, Bak était la veille au barrage de Gosier, là où les heurts avec les mobiles ont véritablement démarré lundi. Il se déplace en permanence et est venu «sur ordre» à Petit-Bourg, où une trentaine de gendarmes tiennent ce carrefour stratégique, lourdement armés face à une centaine de manifestants. «Tous les jours, on est prévenu par Internet ou SMS, mais sans se parler sur les portables, pour organiser les actions.»

Plusieurs autres jeunes sont arrivés comme lui, entassés dans un 4 x 4. L’un d’eux hache de la ganja avec de petits ciseaux. D’autres titubent presque. Pas Bak. Veste de survêtement ceintrée, petite boule dorée sur chaque oreille, il confie que ce n’est «pas grave de ne pas toucher [son] salaire». Il évoque «un esclavage mental, ici, avec d’autres chaînes : la consommation, la perte d’identité, la soumission aux règles des gros capitalistes». Fataliste, il dit : «On est comme envoyé à la potence dans ce conflit, mais le respect et l’honneur que les Guadeloupéens veulent retrouver justifient que l’on se sacrifie pour une cause qui est juste.»
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 00:32
POINT POUR DANICA

Danica, de l'associated Press, me demande ce qui se passe en ce moment (19 h 30)
.

Danica,

D'abord, un doute a plané sur la tenue ou non des négociations ce mercredi.
Si le préfet était à l'heure, 15 heures (il est vrai qu'il est venu en hélicoptère), la délégation de LKP avait une heure de retard. Le bruit a couru un temps que l'on rendrait d'abord, avant de commencer les négociations, un hommage à Sonny Rupaire (voir ci-dessous).
il semble qu'on soit près d'une solution au problème des 200 euros.
Un subtil montage permet d'atteindre 180 euros. Reste 20 euros à trouver.
Ensuite, nous passerons aux 30 points importants de la plate-forme de revendications.
Ensuite, il faudra négocier les 100 points secondaires.
Enfin, il faudra négocier le paiement des jours de grève ainsi que l'abandon des poursuites judiciaires liées au conflit.
Comme tu vois, c'est pas pour tout de suite. Mais, restons optimistes.

Il y a des enseignants qui ont dit qu'ils en avaient assez d'un mois de grève. Que les enfants, surtout les plus jeunes, seraient irrécupérabels. Ces enseignants disent qu'ils veulent reprendre le chemin de l'école lundi, que la grève continue ou pas.

André-Jean


Extrait d'un site : www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/rupaire
Sonny Rupaire (Soni Ripè) est né le 7 novembre 1940 à Capesterre-Belle-Eau (Guadeloupe). Son enfance est tôt marquée par le décès de sa mère en 1947 : un passage initiatique à une sensibilité à fleur de peau, autant dire un coup d' « état de poésie » permanent. Les études secondaires au Lycée Carnot de Pointe-à-Pitre (1953) puis l'École Normale (à Pointe-à-Pitre, 1959) sont pour lui l'occasion de la fraternité partagée, et surtout le lieu de révélation du poète ; ainsi, il participera pour la première fois aux Jeux Floraux en 1955. Ces jeux étaient à l'époque une véritable institution qui récompensait les meilleurs poètes de l'archipel guadeloupéen.

À la fin de ses études en 1961, Rupaire prend son premier poste comme instituteur à Saint-Claude (Guadeloupe). Par insoumission, il refuse de faire la guerre d'Algérie dans le camp des forces coloniales françaises et il rejoint – à la frontière marocaine, ayant passé par l'Europe de l'Est – l'A.L.N. (l'Armée de Libération Nationale) algérienne.

Rupaire reste en Algérie après l'indépendance du pays en juillet 1962 et devient professeur au Lycée de Douera, près d'Alger. Il participe à la mise sur pied d'une politique de l'éducation algérienne.

Après le massacre à Pointe-à-Pitre au mois de mai 1967 par les forces françaises de plus de 80 Guadeloupéens, Sonny Rupaire prend la décision de rentrer en Guadeloupe et d'écrire en créole. Vers la fin de l'année 1967, il part vers Cuba où il va représenter l'A.G.E.G. (Association Générale des Étudiants Guadeloupéens) auprès de l'O.C.L.A.E. (Organisation Continentale Latino-Américaine des Étudiants) de 1968 à 1969. En 1969, il rentre clandestinement en Guadeloupe, sous le pseudonyme de « Camarade Max ». Rupaire restera dans la clandestinité jusqu'à son amnistie par le gouvernement français en 1971.

En 1971, il participe à la création de l'U.T.A (Union des Travailleurs Agricoles de Guadeloupe) : le premier syndicat guadeloupéen non rattaché à une centrale française. La même année, son recueil de poèmes bilingue, Cette igname brisée qu'est ma terre natale, ou Gran parade ti cou-baton... paraît pour la première fois. Le recueil sera réédité en 1973 et en 1982 (Gran parad ti kou baton krey porèm an kréyol gwadloupéyen). Une nouvelle édition de ce recueil unique du poète est également prévue aux éditions Archivos.

En 1973, Rupaire est réintégré dans l'éducation nationale. De 1973 à 1991, il participe à la création de l'U.G.T.G (Union Générale des Travailleurs Guadeloupéens), du S.G.E.G. (Syndicat Général de l'Éducation en Guadeloupe) et de l'U.P.L.G. (Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe). Il sera d'ailleurs l'un des premiers porte-parole de l'UPLG – créée en 1978, alors organisation semi-clandestine – et l'un des rédacteurs du journal de l'UPLG : Lendépandans.

Sonny Rupaire est mort en Guadeloupe le 25 février 1991.
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