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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:31
TRIBUNE LIBRE
Moment Historique Considérable de Vérité
Ou,
L’Afrique Offre d’Accueillir les Haïtiens
par Eric E.G. NOGARD

 
Un Moment Historique Considérable qui restera Gravé dans les Mémoires.
Un Moment Considérable de Vérités qu’il ne sera plus possible de cacher.
Le Sénégal, Pays Nègre en même temps que Négrier, par la Voix de son Président,
Par la Voix d’Abdoulaye WADE, le Sénégal offre d’accueillir les Haïtiens.
Il précise, les Haïtiens, ces descendants d’Esclaves établis malgré eux en Haïti.
 
Nonobstant cette offre généreuse qui ennoblit le Sénégal et l’Humanité,
Car offrir un Pays à un Peuple à ce point aux abois n’est pas un acte banal.
Voilà que le Pays de SENGHOR place sous le microscope les Fans de l’ami Césaire.
Désormais, plus de masque, plus de travesti, plus de triche, le Moment est aux Vérités.
Nous ne préjugeons de rien, nous attendons de voir ce que nous allons voir.
 
Quelle sera la réponse des Haïtiens à l’offre de quitter leur inhospitalière Haïti chérie.
Comment réagirons nos Pro-Africains à cette opportunité offerte par l’Afrique.
Que ferons nos Africains, plus africains que les Africains eux-mêmes…
Cette fois, les dés sont jetés et bel et bien jetés, aux Victimes de l’Esclavage de jouer.
L’Afrique s’ouvre à elles, elle s’ouvre généreusement aux Césaire, aux Tobira etc…
 
Alors, que faisons-nous. Retournons-nous en Afrique, Retournons-nous à nos Racines,
Retournons-nous à notre Terre Natalo-Ancestrale, retournons-nous à nos Sources.
Ou alors, faisons-nous au passé sa juste part, faisons-nous le deuil de ce qui n’est plus.
Restons-nous où nous sommes, fraternisons-nous ENFIN les Uns les Autres.
Acceptons-nous ENFIN de nous UNIR pour appréhender le Présent et envisager l’Avenir.
 
Sommes-nous encore Nègres ou Békés, Kalazaza « Coulis » ou « échappés ».
Sommes-nous toujours « Gros Tiaps », « Ti Tiaps », « Profiteurs », « Voleurs » et « Robe sans Couture ».
Sommes-nous toujours traumatisés par un Esclavage dont nous n’avons plus le moindre souvenir.
Le Pays est-il toujours « TA NOU », le Pays n’est-il plus aussi « TA YO »…
Moment Considérable de Vérités à étonner les Trois Petits Singes et à faire taire les ânes.
 
Moment Historique Considérable Commandé par un Drame des plus Atroces.
Moment Historique Considérable d’Horreur en même temps que Providentiel.
Horreur et Providence, tel est ce moment, telle est la coupe qui nous est offerte.
L’Horreur nous l’avons bue, le fiel nous en sommes encore à le subir…
Mais la Providence est là aussi, à nous de la reconnaître, à nous de la saisir.
 
Plus grand est le malheur, plus grande est la chance dont-il est assorti.
Le tout est que les ânes se taisent, que les petits singes ouvrent les yeux, les oreilles et s’expriment.
Après l’orage le beau temps, mais qu’on sache le reconnaître et en tirer profit.
Faire fi de ses fantasmes, de ses rancœurs, de sa vanité, de sa stupidité, de son égoïsme.
S’affectionner, Fraterniser, Rebâtir tous ensemble, dans un Grand Ensemble.
 
Voilà en tout cas ce que suggère « Martinique Province Française ».
 
Eric E.G. NOGARD
Pour : Martinique Province Française.

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:30
DE QUOI ONT-ILS BESOIN ?


Bonjour à tous,
je vous communique la note preparee par l'equipe technique de la Mairie concernant les besoins pour l'operation a monter pour accueillir et prendre en charge les refugies.Ils commencent a arriver et les blesses sont diriges sur l'hopital de jeremie et/ou sur les centres medicaux communaux ou comme Abricots il y a une equipe medicale. Les mairies devront prendre en charge leur nourriture durant leur temps d'hospitalisation et rien dans leur budget n'a ete prevu en ce sens.D'apres une declaration du ministre de la sante,il ne dispose meme pas d'une compresse.Ce qui signifie que les frais de medicaments seront aussi a la charge des municipalites.ca risque de devenir critique
Je vous remercie tous de votre attention et de votre appui.
Fignole

Justification

Justification 1
Destruction partielle de Port-au-Prince laissant des centaines de milliers de sans-abri

Justification 2
Incitation, par la Mairie de Port-au-Prince, des rescapés à regagner leur province d’origine pour raison de sécurité et de santé publique

Justification 3
Pression accrue sur les réserves alimentaires disponibles

Justification 4
Adaptation des structures du village (logement, écoles, centre de santé etc..) à l’augmentation  soudaine d’une population sinistrée.

Justification 5
Nécessité d’accompagner psychologiquement les rescapés pour atténuer sinon, réduire les traumatismes.

Justification 6
Création d’activités génératrices de revenus dans le secteur agricole permettant aux rescapés de gagner un peu d’argent et de refaire leur vie rapidement.
 
Objectif général
Renforcer les capacités et les structures des collectivités Grand’Anselaises pour faire face à l’aflux des rescapés du seisme.

Objectifs spécifiques
 a) -Assurer, à très court terme au niveau de la commune, l’accueil et l’alimentation d’environ 10000 Abricots vivant à Port-au-Prince rescapés du seisme.

b) -Réinsérer 2000 refugiés dans la vie communautaire à travers le développement des filières agriculture et élevage.

Priorités retenues
La détermination des priorités des collectivités de la région s’articule autour des axes suivants :
Aide alimentaire
Abris provisoires et accessoires
Accompagnement psycho-médical
Appui au développement agricole (agriculture et élevage)
Appui économique à la réinsertion (financement transport, frais de manutention et d’entreposage, et crédit d’installation : agriculteur et jeune entrepreneur)


Annexe des priorités
1) Aide alimentaire
Farine
Sucre
Céreales (maїs, riz, avoine)
Huile
Produits laitiers
Traitement chloré (eau)
Abris provisoires et accessoires
500 Tentes
1000 matelas pneumatiques
Articles de toilette
Rehabilitation des maisons endommagées selon les normes anti-sismiques et anti-cycloniques.

Accompagnement psycho-médical
3.1) Psychologue et médecin

3.2) Médicaments
Anti-malarique
Anti-hypertensif
Vitamines
Anti-biotique
Anti-inflammatoire
Anti-ansiolitique
expectorant
Anti-parasitaire
Kit de secours (pansement, bétadine, bistouri, eau oxygénée, crème anti-biotique, gants, et bandage de gaze sceptique)
4) Intrants Agricoles
Semences
Maїs
Haricot
Riz de montagne
Outils aratoires
pince,
machette,
houe,
pioche
5) Développement du cheptel
5.1) Introduction de race améliorée :
4 toros
20 boucs
100 coqs
      5.2) Soins vétérinaires
6) Appui au développement
Financement transport des rescapés
Manutenttion et entreposage du matériel/équipement
Crédit d’installation des jeunes agriculteurs et entrepreneurs)

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:29
Google a mis en ligne un outil de recherche des personnes disparues et où l'on peut donner des nouvelles de personnes retrouvées.
Voilà le lien :

http://www.google.com/intl/fr/relief/haitiearthquake/
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:28
LE CIPPA EN ASSEMBLÉE

Les Guadeloupéens s’interrogent  sur la situation économique de la Guadeloupe. L’absence de projet des partis politiques traditionnels laisse dans un certain désarroi  la population qui assiste impuissante aux querelles de personnes et aux manœuvres politiciennes. Aujourd’hui nous devons nous concerter, débattre et échanger pour offrir à la Guadeloupe de nouvelles perspectives .
Le CIPPA,  parti politique qui ambitionne de proposer à la population un projet économique alternatif,  a décidé en collaboration avec la CTU et les Editions NESTOR d’organiser une conférence débat autour du livre d’Alain PLAISIR « CONQUETE DU MARCHE INTERIEUR », à la salle Georges TARER le vendredi 22 janvier 2010 de 18h à 21 heures.
Je vous invite cordialement à notre conférence et espère que vous y trouverez les éléments de réponses aux questions et défis posés.

La présentation du livre sera faite par monsieur Eric EDINVAL, économiste.

                             Le Président du CIPPA
                                   Alain Plaisir
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:28
NOUS NE SOMMES PAS DES MENDIANTS AUX POCHES VIDES.
 
Ainsi, l’échec du Non s’expliquerait par le chantage du ventre. Je ne le pense pas. Les causes de l’échec sont ailleurs car, me semble-t-il,  partout sur la planète le ventre a une importance capitale pour les papas et les mamans d’enfants. Partout, sur la planète, l’homme sait que  pour rester en vie, et Dieu sait comme nous y tenons à cette vie, il est indispensable qu’il n’y ait pas de courant d’air dans nos huit mètres d’intestins, ni des trous de malnutrition  dans notre estomac, même si pour cela il faut s’accommoder de … l’esclavage. Le slogan « Vivre libre ou Mourir » est une formule de romantique qui peut être galvanisante si on explique comment et par quoi remplacer cet esclavage. Dans ce cas, l’action à un but et la  mort est une éventualité que l’on accepte, afin que notre descendance jouisse de cette liberté. Si pareil slogan correspondait à une logique humaine, en 2010, il n’y aurait pas eu de descendants d’esclaves appelés à voter, pour la bonne raison que ceux-ci  auraient choisi la mort, car nous le savons tous l’esclavage, était pire que l’enfer. Or,  les peuples vrais, en souffrance vraies, ont  appris, les yeux embués de larmes de sang, que la dignité le ventre vide n’existe pas, est panache et imaginaire de poète. Alors, tout révolutionnaire qui ne nourrit pas simultanément l’âme et le ventre de son peuple, produit un …sous peuple, surtout lorsque celui-ci est né dans l’esclavage et la colonisation … comme  nous. Et, pire,  lorsque l’esclavagiste a réussi à le convaincre qu’il n’est plus esclavage grâce à une généreuse mère patrie, la Métropole. Ce qui est notre cas. On ne trouve pas solution à un problème lorsque l’on nie les tenants et les aboutissants de ce  problème. Pour combattre un mal[1], il faut admettre la réalité de ce mal.  La tâche de nos leaders est autrement plus compliquée et difficile, presqu’à mettre à la rubrique mission impossible, parce que chez nous, il n’y pas de réveil d’un peuple, un instant endormi par le colonialisme,   à déclencher comme pour  les peuples identitaire ayant perdu leur souveraineté, mais bien un éveil à susciter chez des anciens Africains d’ethnies différentes mélangés à des Européens de nationalités différentes  dans un espace géographique nettoyé de ses habitants légitimes les Caraïbes, vainqueurs des Arawaks.  Alors, mon sentiment est clair : le votant martiniquais n’est  responsable ni coupable de l’échec du NON. Les promoteurs de ce Non, n’ont pas  eu la bonne stratégie, pas plus  que ceux du 73 d’ailleurs. A preuve, à peine le résultat connu, les adeptes du statuquo  qui n’osaient pas donner leur point de vue, le président de la République en personne ayant affirmé que le statuquo était impossible, repartent à l’attaque. Ils veulent être français, comme en France. C’est tout. Et, vive la réforme Balladur !
La réalité est bien que le Martiniquais péremptoire et définitif, dans une écrasante majorité, affirme : je suis français donc européen et ce n’est pas négociable. Mais ne s’arrêtant là, il déclare : Je suis également caribéen, cela n’ont plus n’est pas négociable. Et ce Martiniquais-là n’a entendu, à moins que cela m’ait échappé, aucune amorce de stratégie  qui lui permettrait de concilier son choix et cette hérésie historique et géographique, qu’il entend assumer pleinement en faisant justement un pied de nez, voire un bras d’honneur, à l’histoire et à la géographie. Car  cette Europe et cette Caraibe, dont il se réclame, sont très exactement les freins qui interdisent un  développement économique, indispensable pour assumer sa part dans la création de la richesse, dans le bloc  qu’il a choisi. Nos élus ont pleurniché, la capacité   de l’Article 73 ou 74 à nous maintenir dans le giron français.  Lors de mes  signatures organisées en librairie, beaucoup des nôtres m’ont dit : Rien ne sera réglé ni avec le 73, ni avec le 74, vous savez mes enfants sont en France, je suis en train de vendre ma maison, je vais m’installer auprès d’eux. Bon sang, je ne dois pas être le seul à qui on a fait ces confidences, tout de même !  Ma vision du futur, si on ne se hâte pas, de régler le problème de la création de la richesse, suivie de la création d’emplois  est très simple : Paris va réinventer  le BUMIDOM. Un BUMIDOM new look, qui prendra en compte notre réalité d’Européens à part entière car, qu’on le veuille ou non, en dépit de quelques  actes de racisme et parce que c’est l’intérêt bien compris de la France, nous sommes devenus européens à part entière et non plus « entièrement à part ». Nos enfants aux poches bourrées de diplômes  seront accueillis normalement, et vous diront comme je l’entends dans ma propre famille : «  Au niveau où je suis, on ne fait pas attention à la couleur de ma peau, seules mes compétences intéressent. » Je crois que c’est Aimé Césaire qui déclara, au cours d’une conférence de presse : « Si on n’y prend garde notre Martinique sera transformée en un gigantesque hôtel pour milliardaires avec des larbins martiniquais ».
Alors, je le répète, même si cela doit encore fâcher,  nous sommes   nés d’une insolence, alors l’insolence doit être notre drapeau.  Nous avons le devoir de  crier à Paris et à Bruxelles, notre vision de notre Devenu, et celui de notre Devenir de citoyen du monde dans le bloc économique choisi dès le 22 Mai 1848  par l’esclave lui-même, en signifiant…dignement à ce bloc, que nous ne sommes pas des mendiants aux poches vides.
 
Tony DELSHAM, auteur de 73-74, psittacisme ou la fin de la danse du scalp.
 Martinique-éditions. com.
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:26
« RAPHAEL CONFIANT un traitre parmi les traîtres, un peu trop Confiant ! »
 
On prend du Papa blanc tant qu’on peut pour ensuite lui mordre la main…
 
Belle philosophie ! Surtout de la part d’un pseudo intellectuel maniant la langue de Molière avec panache, qui plein de colère devant le résultat des sondages sur l’autonomie, en arrive à se servir de sa bouche comme d’une fosse sceptique pour traiter le peuple martiniquais d’étron, et de sous merde…
 
Pourquoi ? Parce qu’il ne va pas dans le sens qu’il souhaite… parce qu’il a cru pouvoir l’emmener vers une Martinique « libre », libérée de ce Papa Blanc qu’il hait tant…et pourtant…
 
Devant cette défaite cuisante, quelle autre réaction que d’insulter le peuple qu’il espérait guider vers le chemin de la liberté, surtout lorsque l’on est à court d’argument.
 
C’est bien beau de vouloir s’émanciper de Papa Blanc avant la majorité, mais encore faut il savoir où cela nous mène ? Des propositions ? Pas la moindre… seule issue ? Sauter sans filet! Et là il vaut mieux être très confiant en l’avenir…mais heureusement nous avons des penseurs tels que Monsieur CONFIANT !
 
Tout le monde (nos touristes les premiers) est d’accord pour dire que la vie est chère dans les Antilles, position d’insularité oblige.
 
Mais qui a déplacé le débat initial et légitime sur un plan racial, qui trouve ses sources dans des stigmates que certains ont malheureusement du mal à dépasser comme Raphael CONFIANT ? : La réponse est dans ce récent sondage sur l’autonomie : une minorité !!!
 
L’empoisonnement d’un débat légitime par des considérations racistes ! Voilà ou nous mènent de pseudo intellectuels tel que CONFIANT qui pour lui, rester français, dans le sillage du Papa Blanc, signifie se réduire à l’état d’étron, de sous merde, de salissure.
 
Quelle hypocrisie ! Mais c’est sans doute elle qui l’a menée où il est actuellement, mais aussi grâce au système français, (cf. voir le parcours exemplaire de Monsieur CONFIANT (et là ne pourrait on pas parler de PWOFITATION du système français ? certainement pas !! ! parce que là il faut brandir cet argument insoutenable de traite négrière de 400 ans ! et que c’est un juste un retour des choses !)
 
Partant de ce postulat, comment remettre les compteurs à zéro, et ainsi avancer sur des bases plus saines…
C’est comme reprocher ad vitam aeternam et de rendre responsable la population allemande jusqu’à la fin des temps du génocide nazi.
 
Sans faire preuve de négationnisme, il y a un moment où il faut arrêter de se retourner sans cesse sur le passé et nous concentrer sur l’avenir qui, en tout les cas ne se dessinera pas, ou mieux se dessine, grâce à notre métropole qui respecte fièrement la diversité de ses régions et de ses cultures.
 
Alors Monsieur CONFIANT, il va falloir vous résigner à faire partie de ces étrons qui resteront bien au chaud dans le trou du cul de la France ! Dans le cas contraire la porte vous est grande ouverte et promis vous ne serez pas taxé de fuite anale…ou de « mal kadic » du monde littéraire, on vous respecte trop pour ça !
 
 
15 janvier 2010
Une jeune Guadeloupéenne éprise de justice et de liberté.
 
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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 15:25
DANY LAFERRIÈRE DANS LE MONDE

Où étiez-vous lorsque le séisme s'est produit ?
J'étais à l'Hôtel Karibé, qui se situe à Pétionville, en compagnie de l'éditeur Rodney Saint-Eloi. Il venait juste d'arriver et voulait aller dans sa chambre. Comme j'avais faim, je l'ai entraîné au restaurant et cela l'a peut-être sauvé… Nous étions donc en train de dîner lorsque nous avons entendu un bruit très fort. Dans un premier temps, j'ai pensé que c'était une explosion qui venait des cuisines, puis ensuite j'ai compris qu'il s'agissait d'un tremblement de terre. Je suis aussitôt sorti dans la cour et me suis couché par terre. Il y a eu soixante secondes interminables où j'ai eu l'impression que ça allait non seulement jamais finir, mais que le sol pouvait s'ouvrir. C'est énorme. On a le sentiment que la terre devient une feuille de papier. Il n'y plus de densité, vous ne sentez plus rien, le sol est totalement mou.
Et après ces soixante secondes ?
Nous nous sommes relevés et nous nous sommes dit qu'il fallait s'éloigner de l'hôtel, qui est un bâtiment assez haut, donc peu sûr. Nous sommes alors descendus vers le terrain de tennis, où tout le monde s'est regroupé. Deux ou trois minutes plus tard, nous avons commencé à entendre des cris… Près de l'hôtel, où il n'y avait que peu de dégâts, il y a, dans la cour, de petits immeubles où les gens vivent à l'année. Tous étaient effondrés. On a dénombré neuf morts. Alors qu'on redoutait d'autres secousses, des personnes se sont levées pour commencer à porter secours.
Un énorme silence est tombé sur la ville. Personne ne bougeait ou presque. Chacun essayait d'imaginer où pouvaient se trouver ses proches. Car lorsque le séisme s'est produit, mardi 12 janvier, Port-au-Prince était en plein mouvement. A 16heures, les élèves traînent encore après les cours. C'est le moment où les gens font leurs dernières courses avant de rentrer et où il y a des embouteillages. Une heure d'éclatement total de la société, d'éparpillement. Entre 15 et 16heures, vous savez où se trouvent vos proches mais pas à 16h50. L'angoisse était totale. Elle a créé un silence étourdissant qui a duré des heures. Ensuite, on a commencé à rechercher les gens. Nous sommes retournés à l'hôtel et, grâce à la radio américaine et au bouche-à-oreille, on a appris que le palais présidentiel s'était effondré mais que le président Préval était sauf. Mais personne autourde nous n'avait de nouvelles de sa famille.
Comment en avez-vous eu ?
Grâce à mon ami, le romancier Lyonel Trouillot, admirable. Bien qu'il ait des difficultés pour marcher, il est venu à pied jusqu'à l'hôtel. Nous étions sur le terrain de tennis, il ne nous a pas vus. Il est revenu le lendemain en voiture pour m'emmener chez ma mère. Après quoi, nous sommes passés voir le grand Frankétienne [dramaturge et écrivain], qui avait sa maison fissurée et qui était en larmes. Juste avant le séisme, il répétait le solo d'une de ses pièces de théâtre qui évoque un tremblement de terre à Port-au-Prince. Il m'a dit: "On ne peut plus jouer cette pièce."
Je lui ai répondu: "Ne laisse pas tomber, c'est la culture qui nous sauvera. Fais ce que tu sais faire." Ce tremblement de terre est un événement tragique, mais la culture, c'est ce qui structure ce pays. Je l'ai incité à sortir en lui disant que les gens avaient besoin de le voir. Lorsque les repères physiques tombent, il reste les repères humains. Frankétienne, cet immense artiste, est une métaphore de Port-au-Prince. Il fallait qu'il sorte de chez lui. En me rendant chez ma mère, j'étais angoissé car j'ai vu des immeubles en apparence solides totalement détruits, et aussi d'innombrables victimes.
Même à Pétionville, moins touchée ?
Oui, beaucoup. J'ai commencé à les compter, puis j'ai cessé… C'étaient des piles de corps que les gens disposaient avec soin, le long des routes, en les couvrant d'un drap ou d'un tissu. Après le temps de silence et d'angoisse, les gens ont commencé à sortir et à s'organiser, à colmater leurs maisons. Car ce qui a sauvé cette ville c'est l'énergie des plus pauvres. Pour aider, pour aller chercher à manger, tous ces gens ont créé une grande énergie dans toute la ville. Ils ont donné l'impression que la ville était vivante. Sans eux, Port-au-Prince serait restée une ville morte, car les gens qui ont de quoi vivre sont restés chez eux pour la plupart.
C'est pour témoigner de cette énergie que vous êtes rentré ?
En effet, mais pas seulement. Lorsque l'ambassade du Canada m'a proposé d'embarquer vendredi, j'ai accepté car je craignais que cette catastrophe ne provoque un discours très stéréotypé. Il faut cesser d'employer ce terme de malédiction. C'est un mot insultant qui sous-entend qu'Haïti a fait quelque chose de mal et qu'il le paye.
C'est un mot qui ne veut rien dire scientifiquement. On a subi des cyclones, pour des raisons précises, il n'y a pas eu de tremblement de terre d'une telle magnitude depuis deux cents ans. Si c'était une malédiction, alors il faudrait dire aussi que la Californie ou le Japon sont maudits. Passe encore que des télévangélistes américains prétendent que les Haïtiens ont passé un pacte avec le diable, mais pas les médias… Ils feraient mieux de parler de cette énergie incroyable que j'ai vue, de ces hommes et de ces femmes qui, avec courage et dignité, s'entraident. Bien que la ville soit en partie détruite et que l'Etat soit décapité, les gens restent, travaillent et vivent. Alors de grâce, cessez d'employer le terme de malédiction, Haïti n'a rien fait, ne paye rien, c'est une catastrophe qui pourrait arriver n'importe où.
Il y a une autre expression qu'il faudrait cesser d'employer à tort et à travers, c'est celle de pillage. Quand les gens, au péril de leur vie, vont dans les décombres chercher de quoi boire et se nourrir avant que des grues ne viennent tout raser, cela ne s'apparente pas à du pillage mais à de la survie. Il y aura sans doute du pillage plus tard, car toute ville de deux millions d'habitants possède son quota de bandits, mais jusqu'ici ce que j'ai vu ce ne sont que des gens qui font ce qu'ils peuvent pour survivre.
Comment est perçue la mobilisation internationale ?
Les gens sentent que cette fois, cette aide est sérieuse, que ce n'est pas un geste théâtral comme cela a pu se produire par le passé. On perçoit que les gouvernements étrangers veulent vraiment faire quelque pour chose pour Haïti, et aussi que dans le pays personne ne veut détourner cette aide. Car ce qui vient de se produire est bien trop grave. Il y a tant à faire, à commencer par ramasser les morts. Cela prendra sans doute plusieurs semaines. Ensuite, il faudra déblayer toute la ville pour éviter les épidémies. Mais le problème numéro un, c'est l'eau, car à Port-au-Prince, elle est polluée. Habituellement, on la fait bouillir pour la boire, mais il n'y a plus de gaz.
Les Haïtiens espèrent beaucoup de la communauté internationale. Si des choses sont décidées à un très haut niveau, dans le cadre d'un vaste plan de reconstruction, alors les Haïtiens sont prêts à accepter cette dernière souffrance. La représentation de l'Etat, à travers le gouvernement décimé, étant touchée, c'est le moment d'aller droit vers le peuple et de faire enfin quelque chose d'audacieux pour ce pays.
Propos recueillis par Christine Rousseau
Article paru dans l'édition du 17.01.10
A voir aussi sur lemonde.fr

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:27
Haïti: l'ouest de la capitale très endommagé, Leogane détruit à 90%

La ville de Leogane, à l'ouest de Port-au-Prince, a été endommagée à près de 90 % par le séisme qui a ravagé Haïti, selon des secouristes de l'ONU, a indiqué samedi l'ONU dont la "priorité" reste la recherche de survivants.
Une équipe de recherche de l'ONU qui s'est rendue à Leogane a estimé qu'elle était "la zone la plus touchée avec 80 à 90% des bâtiments qui ont été endommagés", a expliqué à l'AFP la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires, Elisabeth Byrs.
"Selon la police locale, entre 5.000 et 10.000 personnes y ont été tuées", a-t-elle ajouté, soulignant que la majorité des corps des victimes étaient toujours coincés sous les bâtiments effondrés.
Les équipes de sauveteurs se sont également rendus dans les villes de Gressier (d'une population d'environ 25.000 personnes) et de Carrefour (334.000 habitants) à l'ouest de Port-au-Prince et ont estimé qu'elles avaient toutes deux été détruites à 40-50%.
Plus de trois jours après le tremblement de terre de magnitude 7 dont l'épicentre se trouvait à quelque 17 km de la capitale, l'ONU reste concentrée sur la recherche des survivants, a souligné Mme Byrs faisant état d'un besoin urgent de médicaments.
"Le climat favorable et les structures des bâtiments ont augmenté les chances des survivants", a-t-elle expliqué. "C'est pourquoi les opérations de recherches et de sauvetages restent la priorité. La phase de sauvetage va encore durer", a insisté la porte-parole.
Les quelque 27 équipes de recherches sur place comprenant 1.500 personnes et 115 chiens sont parvenues vendredi à extraire des débris 34 personnes portant le nombre total de personnes sauvées par ces équipes à 58, a-t-elle précisé soulignant qu'environ "60% des zones les plus affectées de Port-au-Prince" avaient été couvertes par les recherches.
Toutefois, les humanitaires restent confrontés à de nombreux problèmes logistiques, dont les principaux sont le manque de transports, d'essence et de communications, a-t-elle reconnu.
"Les moyens de transport sont très limités et les déplacements sont entravés par le fait que les stocks d'essence sont de plus en plus bas", a expliqué Mme Byrs.
Le manque d'ambulance se fait également cruellement sentir, obligeant les secouristes à improviser pour transporter les blessés, raconte-t-elle encore.
Selon des responsables haïtiens, au moins 50.000 personnes ont été tuées et 250.000 blessées dans le séisme qui a fait 1,5 million de sans abri dans un des pays les plus pauvres de la planète.
DEGUEULASSE.jpg
Scène de la vie ordinaire dans une capitale dévastée.
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:22
Mardi 19 janvier 2010 :  Collecte de Fonds (Hall d’accueil et Ricou).
 
Un don, un geste pour Haïti :
De 9h – 16h,  nous collecterons des billets, de pièces de monnaie et des chèques à l’aide de Solid’Aircaraibes.
Objectif : aider l’action de Solid’Aircaraibes.
 
Suite aux drames de Haïti, des milliers d’opération de collecte de denrées sont organisés. Dont celles de Solid’Aircaraibes qui récoltera des denrées (eau, BOUTEILLES D’EAU (petites et grandes) COUCHES POUR BEBE, SSERVIETTES HYGIENIQUES, DENTIFRICES, BROSSES A DENTS, SAVON,LAMPES, PILES, DRAPS KITS DE SURVIE : cotons, pansements (pas d’alcool à 90° !)…NOURRITURE (produits secs, riz, pâtes, conserves, lait en poudre…).

AirCaraibes transportera les denrées via sa flotte.

Le CHU quant à lui essaye de récolter des fonds pour permettre à Solid’Aircaraibes, d’embarquer des bénévoles haïtiens et guadeloupéens, pour dispatcher les denrées sur des zones autres que Port-aux-Prince. En l’occurrence, une zone très sinistrée de Haïti « DELMA ». Plus nous récolterons de fond et plus les bénévoles pourront étendre leurs actions à des zones peu desservies.

Un geste, un don pour Haïti. Notre récolte ne doit pas être vaine.

L’opération sera filmée et vous pourrez voir au cours d’une projection que nous organiserons ultérieurement, le suivi et la distribution jusqu’à Delma et éventuellement d’autres zones en fonction du succès de la mobilisation.

 

 
Marie-Christine BELTAN
CHU Pointe-à-Pitre / Abymes
Responsable de la Communication
Tél. : 0590 89 1663
Fax. : 0590 89 1119
 

 
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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 13:21

Solidarité Haïti : Le Comité Technique Opérationnel coordonne les premiers envois de matériel et de denrées de première nécessité


Le Comité Technique Opérationnel, basé au siège du SDIS aux Abymes, depuis le début de l’opération a collecté plus de 70 tonnes de dons comprenant notamment 250 tentes, 2.000 bâches, 2,5 tonnes de médicaments, 4.000 tapis de sol, et autres denrées alimentaires et produits d’hygiène de première nécessité. Ces dons ont pu être recueillis grâce à la chaine de solidarité Guadeloupe Haiti et à la collaboration active des membres du CTO.

Un premier chargement des dons sera organisé dans la nuit de vendredi à samedi, par le biais du BATRAL, navire militaire en provenance de Martinique. Il comprendra vingt palettes de la Croix rouge, et du matériel de l’armée. Un autre envoi pourrait être réalisé demain, par le biais d’un avion de la sécurité civile.

Le Comité Technique Opérationnel rappelle que le numéro vert 0800 591 591 est principalement destiné à la collecte des dons et à l’organisation de la solidarité guadeloupéenne.

Dans un premier temps, la priorité se porte sur les dons financiers ; les chèques devront être libellés à l’ordre du Secours Catholique–Séisme Haïti ou de la Croix Rouge-Séisme Haïti.

Les dons en nature des particuliers sont réceptionnés au Centre Communal d’Action Sociale de leur commune de résidence.

Enfin, en prévision du stockage des dons à venir, le Comité Opérationnel lance un appel pour la mise à disposition gracieuse d’un hangar de 4.000 m2, dans la zone de Jarry (la sécurisation sera assurée par les Forces Armées).















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