Les faits : le scénario du « corbeau »
Depuis juin 2001, les juges Renaud Van Ruymbeke et Dominique de
Talancé enquêtent sur l’affaire des frégates de
Taiwan. Parallèlement, en 2001 et 2002, le journaliste Denis Robert publie deux livres (Révélation$ en 2001 et La Boîte noire en 2002) sur Clearstream, accusant cette société luxembourgeoise de
dissimuler des opérations financières illégales, et lançant ainsi l’affaire Clearstream 1.
Le 3 mai 2004, Renaud Van Ruymbeke reçoit une première lettre anonyme,
suivie, le 14 par plusieurs autres et un CD-ROM, contenant 16 121 comptes bancaires ouverts chez Clearstream, datant du premier trimestre 2000. Le délateur, surnommé « le
corbeau » peu après, livre un scénario de cinéma très inspiré par le conspirationnisme
ambiant. La lettre commence par ces mots :
« Je vous écris pour vous informer de l’existence d’un groupe
mafieux comprenant au moins deux personnes auxquelles vous vous
intéressez et qui commencent à étendre en
France des méthodes de
corruption et de
prédation qui ont fait tant de mal
à la
Russie dans les années 1990. »
Selon le corbeau, un « comité » international composé de Français, d’oligarques russes et de narcotrafiquants serait à
l’œuvre pour contrôler de grandes entreprises et blanchir des quantités considérables d’argent sale
par le biais des comptes occultes de Clearstream. Le corbeau cite pêle-mêle l’oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, patron du géant pétrolier Ioukos et de la banque Menatep (aujourd’hui emprisonné en Sibérie) et le milliardaire Marc Rich. Il affirme qu’il existe des liens
financiers entre des familles colombiennes, des parrains russes, est-allemands et ouzbeks, tout cela au sein d’une
vaste confrérie internationale du crime et du blanchiment d'argent. Ce comité serait responsable de
la mort de Jean-Luc Lagardère, l’ancien patron de Matra, aujourd’hui fusionné dans EADS.
Le corbeau prétend dénoncer des comptes occultes établis chez Clearstream pour plusieurs personnalités du monde des
affaires ou de la politique, dont Philippe Delmas, vice-président du géant européen de l’aéronautique EADS, et
Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Économie ; mais aussi Alain Gomez, ancien président de Thomson-CSF (devenu Thales), Pierre Martinez, ancien responsable de la sécurité de Thomson-CSF, Andrew Wang, l’intermédiaire sino-américain impliqué dans le
scandale des frégates de Taïwan, ainsi que Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, etc. C’est ainsi que le corbeau a fait croire qu’Alain Gomez possédait le compte 83656 à la Cititrust (Bogota), alors que le véritable titulaire se dénommait en réalité Hugo Caceres Gomez. De même, le compte E 3521, ouvert à la
Reserved Mailbox Account, censé appartenir à Pierre Martinez, a comme titulaire une société madrilène dénommée Martinez Gil y
Asociados.
Les lettres s’inspirent beaucoup des accusations portées sur la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, et témoignent d’une connaissance certaine du dossier Clearstream et de l’affaire des frégates de Taiwan. « Certains numéros de comptes comme ceux de la BNP sont authentiques » écrit Libération. Dès lors, des commissions rogatoires internationales sont adressées en Suisse, au Luxembourg et en Italie.
Fin 2004, le juge Van Ruymbeke comprend qu’il s’agit d’une manipulation : « Les noms de personnalités
ont été rajoutés aux listes de Clearstream. Parfois grossièrement. L’enquête préliminaire ouverte sur les autres comptes est classée sans suite en mai 2005. »[2] Une enquête sur la
réalisation de ces faux est alors confiée aux juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons.
L’enquête de D'Huy et Pons
Le parquet de Paris demande une enquête préliminaire sur la chambre de
compensation Clearstream et envoie un substitut à Luxembourg. Le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, demande une enquête au directeur de la DST, Pierre de Bousquet de Florian, dont un des adjoints, Jean-Jacques Martini, est cité dans la liste du corbeau.
En janvier, l’enquête concernant le compte de Nicolas Sarkozy, accusé de détenir un compte à la Banca popolare di Sondrio, un bourg italien situé au centre des Alpes, sous le nom de « Stéphane
Bocsa » et « Paul de Nagy », est fermée. La Banca popolare di Sondrio a en effet répondu à la commission rogatoire du juge Van Ruymbeke réclamant l’identité du titulaire
du compte. L’établissement italien a indiqué que le numéro correspondait à un compte de banque ouvert par la société Clearstream, et était utilisé par de très nombreux clients. La Banca
popolare réclamait au magistrat français une nouvelle demande désignant la personne visée, mais puisque l’enquête prouvait par ailleurs que les listes avaient été trafiqués, le juge Van
Ruymbeke a fermé le dossier, innocentant ainsi Sarkozy[3].
L’attention des magistrats se porte sur un informaticien d’EADS, Imad Lahoud. Il aurait été recruté chez EADS par
Jean-Louis Gergorin, sur recommandation du général Philippe Rondot, vétéran des services de
renseignements français. Début 2003, Imad Lahoud a collaboré avec la DGSE pour identifier les réseaux financiers d’al Qaïda. À cette occasion, il s’est informé sur le fonctionnement des comptes de Clearstream et a rencontré Denis Robert.
Les juges Pons et d’Huy cherchent à étendre leurs investigations à l’affaire des frégates de Taïwan. En mai 2006, les magistrats ont obtenu communication de l’intégralité de la procédure judiciaire sur les frégates de Taïwan, instruite depuis 2001 par les juges
Renaud Van Ruymbeke et Dominique de Talancé et représentant 35 tomes du dossier. Le
Figaro conclut donc que « les quelques 35 tomes du dossier, portant sur d’éventuelles rétrocommissions sur le marché des frégates de Taïwan, sont donc
officiellement rattachés à l’affaire Clearstream. » Plusieurs sources judiciaires confient au Figaro « ne pas comprendre cette démarche », tandis que le quotidien
constate que « les deux juges ont désormais une matière aussi considérable qu’inattendue pour nourrir leurs investigations. »[4]
Protagonistes
EADS
- Le 8 mai 2006, Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur
du MRC (Mouvement républicain et citoyen), a affirmé que l’origine de
l’affaire Clearstream 2 pourrait être à rechercher au sein des instances dirigeantes du groupe EADS. Le
16 mai 2006, Noël Forgeard s'exprim en ces termes au salon aéronautique de
Berlin (ILA) : « Ce n’est absolument pas quelque chose qui concerne la société [...] c’est quelque chose qui concerne deux personnes. » « Cela n’a absolument rien à voir avec EADS, même si certains le disent. » ajoute-t-il.
-
Imad Lahoud est directeur scientifique au centre de recherche d’EADS. Son frère est Marwan Lahoud, nouveau directeur général d’EADS Défense et sécurité (DS), chargé du marketing, de l'international et de la stratégie, nommé en juin 2007, et ancien président de MBDA, leader européen des missiles. Bien que désigné par le général Philippe Rondot et Jean-Louis Gergorin comme la source des informations sur
Clearstream, il nie toute implication dans cette affaire.
Personnalités politiques
En présence de Jean-Louis Gergorin, Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères demande le 9 janvier 2004 une première enquête au général Philippe Rondot, proche conseiller
de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, pour vérifier l’existence des comptes bancaires attribués à des personnalités, dont [le
nom de Nagy-Bocsa] . La compétence de Dominique de Villepin à demander une enquête à un officier supérieur est discutée. Fin juin
2004, il informe le Premier
ministre Jean-Pierre Raffarin que l’hebdomadaire Le Point va publier des informations mettant en cause un ministre important du gouvernement. Il lui est demandé de mener des investigations. Il demande une deuxième enquête à Pierre de Bousquet de Florian, directeur de la DST, sans l’informer de l’enquête préliminaire de Philippe Rondot et surtout des forts doutes de ce dernier.
En juin 2006, Dominique de Villepin porte plainte contre plusieurs
ouvrages documentant son instrumentalisation de l’affaire : Denis Robert pour Clearstream, l'enquête (Les Arènes), Jean-Marie Pontaut et Gilles Gaetner pour Règlements de compte pour l'Elysée, (Ohéditions) et Airy Routier pour Le complot
des paranos (Albin Michel). En octobre
2006, le procureur de la République de Paris ne requiert la mise en examen du Premier ministre ou son audition comme témoin assisté, mais son audition comme simple témoin [5].
Les 4, 5 et 6 juillet 2007, Dominique de Villepin est mis en cause par Philippe Rondot et
Imad Lahoud. En particulier, des notes retrouvées sur l'ordinateur du général Rondot indiqueraient qu'il aurait donné
instruction à Jean-Louis Gergorin « de « balancer » Nicolas Sarkozy ». Son domicile et ses bureaux sont perquisitionnés. Au cours d'auditions
ayant lieu en juillet 2007, et à la suite de la reconstitution de
ces notes ayant transité sur l'ordinateur du général Rondot, J-L Gergorin dévoile n'avoir agi que sur ordre de Dominique de Villepin, se réclamant lui-même d'instructions du Président de la
République. Il en résulte alors un recentrage de l'enquête autour de l'ex-premier ministre, passé depuis peu du statut de membre du gouvernement à celui de simple citoyen avec la formation d'un
nouveau gouvernement consécutif à l'élection à la Présidence de la République de Nicolas Sarkozy; qui s'est constitué partie civile dans ce dossier, et aboutissant dans des délais extrêmement
rapides à la mise en examen de l'ancien premier ministre sous pas moins de quatre chefs d'accusation différents.
En effet, le 27 juillet 2007[6], Dominique de Villepin est mis en examen pour complicité de dénonciation calomnieuse, recel de
vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux. Il lui est depuis cette mise en examen interdit de rencontrer les principaux protagonistes de l'affaire (source
judiciaire). Comprenant entre autres l'ancien président Jacques Chirac. Mi-novembre 2008, Dominique de Villepin est renvoyé en
correctionnelle[7].
Le procès s'ouvre le 21 septembre 2009. À son arrivée au tribunal, Dominique de Villepin déclare que sa
présence sur le banc des accusés n'est due qu'à « l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française », et qu'il
en sortira « libre et blanchi au nom du peuple français »[8]. Le 29 septembre 2009, Dominique de Villepin, interrogé par le procureur Jean-Claude
Marin, déclare n'avoir « jamais eu connaissance de ces listings, et ne les [avoir] jamais eus entre les mains »[9]. Gilbert Flam, ancien membre de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), lui aussi prévenu lors de ce procès,
réfute le même jour ce démenti en affirmant que Dominique de Villepin a choisi de ne pas dénoncer la falsification des listings alors qu'il en avait connaissance[9].
L'actuel président de la République est le plus fréquemment présenté en victime de l’affaire, mais parfois aussi
comme ayant, à l'époque, favorisé sa propre victimisation. Selon Philippe Rondot, conseiller pour le
renseignement du ministre de la Défense,Stéphane Denis, du Figaro, et Eric Decouty,
de Marianne, il aurait été informé de l’enquête en cours dès l’été 2004, alors qu'il occupait le poste de ministre de
l’Économie, des Finances et de l’Industrie[10]. Le contrôle de la DST aurait d'ailleurs été une de ses motivations pour son retour au Ministère de l’Intérieur, qu'il avait quitté en mars 2004. Aussi, quand il y revint effectivement en juin 2005, une de ses premières demandes fut de réclamer le rapport de la DST sur cette affaire.
Ministre de la Défense des gouvernements Raffarin et Villepin, elle aurait été informée dès la fin de l’année 2003, par son CROS le général Philippe Rondot de l’existence d’un
listing comprenant des hauts responsables et des hommes politiques, dont Nicolas Sarkozy, ayant des comptes
occultes chez Clearstream. De fait, elle demande au général Rondot d’enquêter. Devant les juges, en mars 2004 et en juillet 2007, le général Rondot affirme que, dès mai 2004, il avait la conviction que ce listing était trafiqué et aurait fait part de sa
conviction à Michèle Alliot-Marie. À cette période, toutefois, il doute que la ministre ait prévenu Nicolas Sarkozy. Selon cette dernière, elle n’aurait été informée qu’au début de l’été 2004.
[2]
Alors président de la République, Jacques Chirac a donné des « instructions » dans cette affaire. Elles sembleraient ne pas porter uniquement sur
« la protection des marchés internationaux et la lutte contre les réseaux mafieux », ainsi que l’affirmait l’Élysée le 28 avril 2006. Il demande à Philippe Rondot de lui rendre compte directement ainsi qu’à Dominique de Villepin, au grand dam de Michèle Alliot-Marie.
Le 22 juin 2007, le bureau de l'ancien chef de l'Etat fait savoir dans un communiqué, en invoquant la Constitution, que ce dernier ne peut répondre favorablement à la démarche des Juges d'Huy et Pons qui ont souhaité
l'entendre comme témoin dans le cadre de l'instruction. Il rappelle en outre le communiqué diffusé du 28 avril 2006 par l'Élysée, dans lequel le président démentait
« catégoriquement avoir demandé la moindre enquête visant des personnalités politiques dont le nom avait pu être mentionné ».
Le 4 juillet 2007, l’expertise judiciaire retrouva des notes du général Rondot
sur l'ordinateur de ce dernier. Celles-ci indiqueraient que « Jean-Louis Gergorin aurait, fin avril
2004, reçu instruction de Dominique de Villepin, elle-même formulée par le président de la République Jacques Chirac, de
« balancer » Nicolas Sarkozy ». Ces nouveaux documents accréditeraient l'idée que Nicolas Sarkozy était la cible d’une manipulation dans laquelle Dominique de Villepin et
Jacques Chirac auraient tenu un rôle. Lors d'interrogatoires ayant eu lieu en juillet 2007, J-L Gergorin aurait confirmé cette version des faits, tout en soulignant que lui-même et Dominique de Villepin tenaient alors les listings pour
vrais[réf. nécessaire].
Services de renseignement
Yves Bertrand a été directeur central des Renseignements généraux de 1992 à 2004.
Début 2006, Yves Bertrand a été suspecté d'avoir fourni de faux listings dans l'affaire Clearstream 2, ce dont il se défend. Le
16 janvier 2008, son domicile et son bureau sont perquisitionnés dans le cadre de l'affaire Clearstream. Cependant, rien en relation avec cette affaire n'a été
découvert par les juges d'Huy et Pons chargés de l'enquête.
Dans Le Point du 26 novembre 2008, Imad Lahoud a affirmé qu'il a notamment vu Yves Bertrand, dans son bureau pour ajouter le nom de Nicolas Sarkozy sur les faux listings. « La
dernière fois que j'ai vu Bertrand, c'était dans son bureau, pour ajouter le nom de Sarkozy sur les faux listings. C'est le seul nom que j'ai ajouté. C'était en présence d'une troisième personne,
dont je préfère pour l'instant taire l'identité », a déclaré M. Lahoud. M. Bertrand affirme lui qu'il n'a « jamais vu ni entendu M. Lahoud, ni dans (son) bureau ni ailleurs ».
Le 20 mai 2009, Yves Bertrand a decidé de se désister de la plainte pour diffamation qu'il avait déposée contre l'hebdomadaire Le Point et contre l'informaticien
Imad Lahoud[11].
Général de division à la retraite depuis décembre 2005, il
est un « vétéran » du renseignement français. Après avoir reçu un listing Clearstream des mains de Jean-Louis Gergorin, il a enquêté sur ordre du ministère de la défense, tout en rendant
compte à Dominique de Villepin. Selon Le Monde du 29 avril 2006, il a déclaré aux juges que Dominique de Villepin lui aurait confié le listing mentionnant le nom de Nicolas Sarkozy fin 2003 et lui aurait demandé d’enquêter sur lui et ses prétendus comptes occultes chez Clearstream. Selon le général Rondot, son rapport qui ferait état
d’une liste de bénéficiaires de comptes chez Clearsteam serait « bidon ».
Des notes compromettantes pour Dominique de Villepin ont été retrouvées sur son disque dur après avoir été effacées. Le général Rondot a confirmé l'existence de ces notes et qu'elles avaient été
effacées à la demande de Dominique de Villepin. Stéphane Queroy, qui est à la fois la nièce et l'assistante du général Rondot, a confirmé le 4 juillet 2007 devant les enquêteurs le contenu de ces notes qu'elle a tapée et que ces notes avaient été effacées à la demande de Dominique de Villepin[12].
Directeur de la DST depuis septembre 2002, il aurait reçu la demande de Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, d’enquêter sur l’affaire Clearstream 2 le 5 juillet 2004. Le commissaire divisionnaire Jean-François
Gayraud fut chargé de superviser une cellule d’enquête aujourd’hui dispersée. Dominique de Villepin lui aurait dissimulé l’existence des investigations du général Rondot et des doutes de ce
dernier. Nicolas Sarkozy, redevenu ministre de l’Intérieur lui reprocherait d’avoir enquêté sur ses prétendus
comptes occultes et d’avoir conclu à une manipulation sans jamais l’en informer. Selon le directeur de la DST, il s’agissait d’un simple « recueil de renseignements ». Pierre de Bousquet a appris à l’automne
2004 par Philippe Rondot que ce dernier avait entrepris des vérifications sur des hauts fonctionnaires de la défense cités dans les
listings Clearstream, mais il ignorait tout le reste.
Dans ses notes saisies par les juges, M. Rondot avait écrit, à la date du 27 juillet 2004, avoir lui-même suggéré de « travailler avec P. de
Bousquet ». Il ajoutait : « Pour D de V, qui est d’accord, « il manque d’imagination ». » La proposition n’aurait donc été suivie
d’effet qu’avec plusieurs mois de retard, et très partiellement. À la DST, on assure n’avoir mesuré l’ampleur des investigations du général qu’à la lecture de la presse en avril-mai 2006. Le 10 juillet 2004, la DST obtient le document publié par le Point. Très vite, la
falsification apparaît. Peu après, M. de Bousquet prévient Claude Guéant, directeur du cabinet de Nicolas Sarkozy, de la présence du nom du ministre dans le listing.
Justice
Le juge Renaud Van Ruymbeke, s'est laissé entraîner dès avril 2004 par Jean-Louis Gergorin dans un arrangement non prévu par le code de procédure pénale : un rendez-vous secret non acté avec le vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin chez son avocat
Thibault de Montbrial. Le « corbeau » est donc connu depuis toujours du magistrat qui a
voulu protéger la vie de son témoin dans un dossier qui a connu une épidémie de morts subites (Voir Affaire des frégates de Taiwan). Le garde
des Sceaux Pascal Clément a demandé une enquête administrative. Renaud Van Ruymbeke postulait ce mois-ci
pour une fonction de président de chambre à la cour d'appel de Paris. Le CSM, présidé par le président Jacques Chirac impliqué dans l’affaire, a suspendu sa décision.
Henri Pons et Jean-Marie d'Huy sont
les magistrats instructeurs de l’affaire.
http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/3079293001003/affaire-clearstream.fr.html