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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 23:32
INDISCRÉTIONS
Béatrice
Béatrice Gurrey, du Monde, publie, dans l'édition du 27 mai, disponible aujourd'hui en Guadeloupe, deux pages spéciales sur les événements de 1967. « Quarante ans de silence et toujours pas de bilan authentifié », titre-telle. Elle raconte l'opacité sur le nombre de morts, huit officiellement, les morts des registres des décès de Pointe-à-Pitre, Les Abymes et Le Gosier. Béatrice Gurrey rappelle le 14 mars 1985, quand, sur RFO Guadeloupe, le secrétaire d'Etat aux DOM-TOM, Georges Lemoine, mentionne 87 morts. « "Le nombre, je ne pense pas l'avoir inventé. On a dû me faire des notes. Mais je n'ai pas le souvenir des documents sur lesquels ils s'appuyaient", dit aujourd'hui M. Lemoine, 75 ans. Guy Maillard, sous-préfet à l'époque, puis préfet de la Guadeloupe de 1978 à 1982, conteste tout chiffre supérieur à sept, mais avoue qu'il n'a "pas spécialement cherché". L'actuel préfet, Nicolas Desforges, dit ne posséder aucune archive à Basse-Terre. » Un article à lire.

Danielle
Danielle Perillier, ingénieur statisticienne, estime, dans Le Quotidien du tourisme, que le soi-disant « succès des tout premiers jours » du site Partir aux Caraïbes, « a de fait vite laissé place à la plus cruelle des désillusions, et au constat on ne peut plus révélateur qu'au final, près de 55% des offres consultées l’ont été dans ces 48 premières heures de l’opération, 85% dans les 5 premiers jours". Elle ajoute : "10 jours après l'ouverture du site, les ventes faisant irrémédiablement défaut, il a été jugé que la période de 10 jours était trop courte, et d'un commun accord avec les producteurs, décidé de prolonger l’opération de 10 jours supplémentaires : rien de mieux pour révéler que l’échec commercial incontestable se doublait d'un échec médiatique des plus cuisant, et sans coup de soleil ». En effet, affirme-t-elle, « ces 10 derniers jours, le site n’aura enregistré que 8 000 annonces consultées : soit tout juste 4% du total des consultations... »
André-Jean VIDAL
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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 20:38
OUTRE-MER FRANÇAIS : PLUS DE JEUNES ET DE CHÔMAGE QU'AUX CANARIES, AÇORES ET MADÈRE

L'Outre-mer français se caractérise par une croissance démographique importante et un taux de chômage, des jeunes en particulier, plus élevé que dans d'autres territoires ultramarins dépendant d'autres pays européens, selon une étude parue mercredi.
Cette étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) a comparé des collectivités et départements d'outremer français (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion, Mayotte, Polynésie, Nouvelles Calédonie), les Canaries espagnoles et les îles portugaises des Açores et de Madère.
"Croissance démographique rapide, voire très rapide, parfois compensée par l'émigration, faible niveau d'emploi, fragilité économique liée à un développement assisté (par la métropole) et une vie chère sont les principaux points qui distinguent l'Outre-mer français" des autres territoires étudiés et "représentent ses principaux défis", selon Jean-Louis Rallu, auteur de l'étude.

La population la plus jeune
Si la Guadeloupe et la Martinique ont déjà achevé depuis longtemps leur transition vers une fécondité basse, autour de deux enfants par femme comme en métropole, la Guyane et Mayotte cumulent forte fécondité (supérieure à trois enfants) et forte immigration en provenance des pays voisins: Brésil et Surinam pour la Guyane, les Comores pour Mayotte, explique l'Ined.
Le taux actuel de croissance de Mayotte et de la Guyane (31 et 37 pour mille) "conduiraient au doublement de la population en respectivement 23 et 20 ans".
C'est aussi l'Outre-mer français qui a la population la plus jeune, avec des taux de moins de 15 ans allant de 45% à Mayotte à 22% en Martinique, quand les Canaries, Madère et les Açores sont en-dessous de 20%, "en raison de leur faible fécondité".
Du coup, le taux d'emploi des jeunes est beaucoup plus élevé aux Canaries, aux Açores et à Madère (40% à 50% des hommes de 15 à 24 ans occupent un emploi) que dans l'Outre-mer français (14% en Antilles-Guyane, 16% à Mayotte et 19% à la Réunion). La Polynésie française, avec un taux approchant 30%, fait figure d'exception.
"De façon plus globale, le manque d'insertion de l'Outre-mer français dans ses espaces régionaux est aussi une des raisons de ses difficultés économiques", ajoute l'Ined.
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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 20:33
TRIBUNE
La départementalisation dévoyée

Ce qui s’est passé en Guadeloupe, comme en Martinique, en Guyane et à la Réunion, c’est le drame d’une départementalisation qui a été dévoyée et qui s’est, de fait, transformée en nouvelle colonisation.  Ce constat est choquant et difficile à admettre car il remet en question nos certitudes républicaines. Comment la République qui a aboli l’esclavage en 1848  et  qui près de cent ans après, en 1946, a  fait de ses  vieilles colonies du golfe du Mexique et de l’Océan Indien des départements peut-elle être  accusée de colonialisme ? N’y a-t-il pas abus de langage,  anachronisme ?
Cette accusation est si dérangeante que pendant cinquante ans,  elle a suffi à empêcher que soient entendus ceux qui, comme Aimé Césaire, dénonçaient les effets pervers  d’un système qui a transformé les économies de ces anciennes îles  à sucre en économies de transferts, condamnées à consommer  les produits  importés de France, à  voir disparaître les unes après  les autres leurs activités de production, dans l’agriculture vivrière  mais aussi dans le secteur des métiers,  qui a créé une classe moyenne de fonctionnaires,  de cadres du tertiaire,  de   petits entrepreneurs et de retraités venus de France  pour  bénéficier des  sur-salaires  et des sur-retraites de la fonction publique, qui a donné une nouvelle chance aux « Békés » à travers les grandes surfaces et l’hôtellerie.  
Cette départementalisation  devait assurer l’égalité avec la métropole. Elle  est devenue un système spécifique  qui a cumulé les anomalies fiscales comme l’octroi de mer  qui frappe les importations,  les exonérations fiscales de la loi Pons et les sur-rémunérations des fonctionnaires, alors que dans le même temps les petits salaires et les avantages sociaux,  eux aussi par dérogation, restaient inférieurs à ceux de la métropole. Ajoutez à cela l’inclusion de ces DOM dans l’espace européen dont les frontières ont été juridiquement étendues jusqu’à eux,  générant des avantages financiers considérables au prix d’une exacerbation de l’éloignement de leur environnement géographique et économique naturel.  Le système politique a  été également  perverti, fonctionnant comme une machine à obtenir de la Métropole toujours plus de crédits au nom de l’égalité républicaine et toujours plus  d’exonérations d’impôts au nom de la spécificité « domienne »,  favorisant le clientélisme  plutôt que la prise de responsabilité  des élus et des assemblées locales,  politiques, syndicales et patronales,  bridant les capacités et les initiatives d’une jeunesse  en mal d’identité,  désespérant de son avenir.

Et l’identité dans tout cela ? Elle a failli  sombrer dans une schizophrénie insupportable entre l’aspiration à l’égalité et  la frustration  de la dépersonnalisation car le système départemental tel qu’il a été pratiqué a échoué à les concilier.  Les fictions républicaines et les procédures de la démocratie ne suffisent plus à cacher cette terrible  réalité, car tous les gouvernements,  tous les élus, de droite comme de gauche, de là-bas et d’ici, ont  toujours  été d’accord pour perpétuer ce système : au nom de la République, plus d’égalité , donc plus de crédits, au nom de la spécificité, plus d’exonérations.  Ils ont  refusé de voir que  ce système bénéficiait principalement  à des Métropolitains rêvant d’ailleurs, de soleil et de vie plus facile, trop heureux d’empocher ces avantages.  Comme si l’acquisition de quelques yachts et la construction de villas  et de résidences de luxe pouvait  assurer le développement… Ils ont refusé de voir que se reconstituait une société de maîtres et d’esclaves, clivée non plus entre Blancs et Noirs, mais  entre bénéficiaires des transferts de la départementalisation et du rattachement à l’Union Européenne, plutôt fonctionnaires et métropolitains,  et les autres, agriculteurs, artisans, pécheurs et petites mains du tertiaire.  C’est comme cela qu’il faut comprendre le slogan du LKP : « La Guadeloupe est à nous, elle n’est pas à eux ».
Il ne suffit donc pas de dire que la Guadeloupe  est  la victime de son passé d’île à sucre et à esclaves. L’histoire ne doit pas servir d’alibi pour ne pas regarder  en face les effets de la départementalisation  qui, au moins autant que le passé, conditionne et explique  le présent.  La départementalisation n’a pas été ou n’est plus ce que ses promoteurs  espéraient.  Aimé Césaire le disait au  Monde en 1971.   Il n’est que temps d’en analyser les conséquences économiques et politiques, mais aussi  démographiques, sociales, sociologiques  et  culturelles, d’en repenser les résultats et les mécanismes.  Ce n’est que lorsque ce travail aura été fait qu’il sera possible de répondre aux innombrables questions  qui pourrissent la vie et obscurcissent le cœur des Domiens.  Souhaitons que les États généraux annoncés par le président de la République  ne se trompent pas de diagnostic, et  qu’ayant compris comment la départementalisation qui a détaché artificiellement les Antilles et la Guyane de leur environnement naturel,  les  a privées de toute possibilité de développement,  ils  osent chercher des solutions. Souhaitons qu’à partir de là, un accord se fasse pour rendre à ces îles  le minimum d’autonomie  de décision  qui leur permettra de sortir du cercle vicieux de  l’assistance,  de retrouver fierté et dignité.
Le 29 mars,  Mayotte, cette île  de  186.000 habitants    qui a été, arbitrairement et en infraction aux règles internationales, distraite de l’archipel des Comores en 1974, sous la pression de quelques  intrigants bien placés, a voté à une forte majorité sa transformation en département. La logique du système départemental va  donc pouvoir donner à plein et,  l’on imagine  sans peine, ce qui pourra résulter de l’emballement de ce système qui pose déjà des problèmes insolubles  d’immigration clandestine et d’application du droit commun français à une population musulmane.  Un groupe de travail, franco-comorien, le GTHN,  réfléchit à ce que pourrait être une cohabitation harmonieuse et profitable aux parties intéressées,  entre Mayotte devenue département, l’État indépendant des Comores  qui est membre de l’Union africaine et la France qui est  présente dans la région au titre du département  de la Réunion.   La solution de cette équation impossible, il serait question d’un accord international,  permettra-t-elle que ce nouveau département échappe  au dévoiement tropical de la départementalisation et ne soit autre chose  qu’une onéreuse  et absurde  recolonisation ? 
 
Michel Levallois,
Préfet honoraire, ancien directeur des affaires politiques du ministère des départements et territoires d’outre-mer  1984-1985

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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 20:32
Quarante ans de silence et toujours pas de bilan authentifié


Dès 1967, le bilan officiel de sept morts, après les émeutes de Pointe-à-Pitre des 26 et 27 mai, a été contesté. Lors du procès des indépendantistes, en 1968, à la Cour de sûreté de l'Etat, leur défense, et notamment Me Henri Leclerc, souligne que le nombre de morts est beaucoup plus important que celui annoncé par le préfet Pierre Bolotte. Jusqu'au 14 mars 1985, où, sur RFO Guadeloupe, le secrétaire d'Etat aux DOM-TOM, Georges Lemoine, mentionne 87 morts. "Cela nous avait tous surpris. A l'époque, on parlait d'une quarantaine de morts, sans que cela ait été vérifié", se souvient l'historien Jean-Pierre Sainton, auteur avec Raymond Gama du premier ouvrage sur la question Mé 67 (Société guadeloupéenne d'édition et de diffusion, 1985, épuisé).

"Le nombre, je ne pense pas l'avoir inventé. On a dû me faire des notes. Mais je n'ai pas le souvenir des documents sur lesquels ils s'appuyaient", dit aujourd'hui M. Lemoine, 75 ans. Guy Maillard, sous-préfet à l'époque, puis préfet de la Guadeloupe de 1978 à 1982, conteste tout chiffre supérieur à sept, mais avoue qu'il n'a "pas spécialement cherché". L'actuel préfet, Nicolas Desforges, dit ne posséder aucune archive à Basse-Terre. Même réponse au secrétariat d'Etat à l'outre-mer d'Yves Jégo, et aucune réaction au ministère de l'intérieur et de l'outre-mer de Michèle Alliot-Marie, malgré des demandes répétées. Les archives sensibles de l'armée sont couvertes par la confidentialité pendant cinquante ans, sauf dérogation.

Les registres des décès consignent huit morts dues aux émeutes : Jacques Nestor, Ary Pincemaille, Olivier Tidas, Georges Zadigue-Gougougnan et Emmanuel Craverie pour Pointe-à-Pitre, Jules Kancel, Aimé Landres, Camille Taret pour la commune voisine des Abymes. Camille Taret, jeune employé à l'hôpital, est abattu alors qu'il rentre chez lui. Aimé Landres est tué par une patrouille lors de la veillée funèbre de ce dernier. Les fils d'Emmanuel Craverie, Emmanuel et Paul Angèle, se sont fait connaître tardivement et demandent aujourd'hui réparation.

Leur père, cultivateur et travailleur saisonnier à la Sodeg, société de travaux publics, a quitté son domicile, à Lauricisque, quartier populaire de Pointe-à-Pitre, à 8 h 30, le 26 mai. Il allait à la Sécurité sociale. Il n'est jamais rentré. Ses fils l'ont retrouvé à la clinique Lemaistre, le samedi, complètement tuméfié, dans le coma. Emmanuel Craverie est mort dans la nuit. Le corps n'a pas été rendu à la famille. "Il y a eu des représailles pendant des années. Quand on voyait arriver un gendarme, on se cachait. Ils faisaient ce qu'ils voulaient", dit Emmanuel Angèle.

Combien d'autres, dont un parent a disparu, ne se sont pas fait connaître ? Qui a autorisé le préfet Bolotte à faire ouvrir le feu ? Le ministre de l'intérieur Christian Fouchet ? Le général Billotte, ministre des DOM-TOM ? Jacques Foccart, fils d'une Créole guadeloupéenne, Elmire de Courtemanche, et du maire de Gourbeyre, Guillaume Foccart ? Après l'affaire, le conseiller Afrique de l'Elysée remerciera Bolotte pour sa discrétion.

Beaucoup d'archives ont disparu. Jean Chomereau-Lamotte, reporter et photographe, raconte : "Le commissaire Canales, sa spécialité, c'était de venir après chaque manif pour exiger les clichés des photographes de France-Antilles. Cela a failli faire plusieurs fois un clash au journal." Cette nuit-là, il va développer ses images chez un photographe ami, Jocelyn Pierret, et confie son travail à un voyageur qui prend l'avion pour Porto-Rico, où l'agence Associated Press, dont il vient de devenir le correspondant, est basée. Quand il rentre chez lui, à 4 heures du matin, les gendarmes ont déjà rendu visite à sa femme pour tenter de confisquer les photos. Trop tard. Mais les originaux, reproduits dans le livre Mé 67, semblent perdus. Les archives de l'hôpital Ricou, qui pourraient être si précieuses, ont été détruites par le cyclone Hugo, en 1989.

Celles du préfet Bolotte, en revanche, ont pu être consultées par Jean-Pierre Sainton (fils du Dr Pierre Sainton, fondateur du GONG), avant d'être retirées de l'accès public. Elles montrent un préfet très politique, qui reçoit des instructions précises du gouvernement. Ainsi cette note ultraconfidentielle du 2 mai 1966 qu'on lui recommande de détruire : "En Guadeloupe, votre politique doit tendre d'une part à dresser l'un contre l'autre le communisme et l'autonomisme et, d'autre part, à séparer les socialistes en deux formations, le parti socialiste gaulliste et le parti socialiste classique ; les tenants du premier bénéficiant de votre appui, les autres étant livrés à leur impuissance."

Le docteur Guy Dramort, 86 ans, anesthésiste à l'ancien hôpital Ricou, veut bien raconter qu'il a travaillé toute la nuit du vendredi 26 au samedi 27 mai, mais pas davantage : "Pourquoi remuer tout cela ?" Parce que, comme le dit Raymond Gama : "Fé mémwa maché, Fé konsyans vansé." Faire marcher la mémoire, c'est faire avancer la conscience.
Béatrice Gurrey
Article paru dans l'édition du 27.05.09.


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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 20:31
INDISCRÉTIONS
Marie-Luce
Marie-Luce Penchard, candidate UMP aux Européennes, a un véritable programme de ministre, cette semaine. Hier, elle était en sud Basse-Terre, avant une rencontre, en fin de journée avec les militants des communes du sud. Aujourd'hui, elle est à Saint-Barthélemy, demain, sa caravane européenne quitte Trois-Rivières à 15 heures, pour rejoindre Pointe-à-Pitre en passant par Capesterre, Goyave, Petit-Bourg. Le soir, rencontre avec les sympathisants du coin. Jeudi, rebelote, dans les dépendances, avant de rencontrer les sympathisants en fin de journée, salle Rémy-Nainsouta. Et le reste de la semaine est à l'avenant. Mardi 2 juin, elle tiendra un grand meeting au cinéma de Capesterre-Belle-Eau, en compagnie de Marc-Phillippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP, Marie-Dominique Aeschlimann, Michel Diefenbacher et Eric Raoult. Quelle santé !

Jacques
Jacques Bangou va recevoir, jeudi, en fin de journée, son buste de Louis Delgrès, offert par Victorin Lurel, président de Région. M. Lurel a décidé de doter chaque commune d'un buste analogue à celui qu'on peut voir au pied des marches des esclaves, à Petit-Canal. Un joli buste, de belle dimension, mais à petit-Canal, le nom du personnage représenté est sur une plaque en tout petit derrière le buste. Les touristes s'y perdent un peu. Ils pensent souvent que c'est un buste de Victorin Lurel dont le nom apparaît en gros sur le devant de l'œuvre. Sont-ils bêtes, ces touristes ! Serge Letchimy, maire de Fort-de-France, sera présent.

Jenny
Sous l’impulsion du délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer, Patrick Karam, a été créé le collectif Ensemble contre la drépanocytose. Ce collectif réunit les deux fédérations de lutte contre la drépanocytose, la FALD, Fédération
des associations de  lutte contre la drépanocytose, la FMDT, Fédération des maladies drépanocytaires et thalassémiques, ainsi que différentes associations de lutte contre la drépanocytose représentatives de l'Hexagone. Jenny Hippocrate-Fixy a été élue présidente de ce collectif. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages sur la question.

Patrick
Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, conduit la mission parlementaire d’information sur les carburants dans les départements d’outre mer. Il est accompagné de de deux vice-présidents, Christiane Taubira, député de la Guyane, et Alfred Almont, député de la Martinique, de Jacques Le Guen et Jérôme Cahuzac, rapporteurs, l’un au titre de la commission des affaires économiques, l’autre au titre de la commission des finances. Les autres membres sont Jean-Claude Lenoir et Alfred Marie-Jeanne, président du conseil régional et député de la Martinique. Ils seront en Guadeloupe le 28 mai.

Maryse
« Pintade du Medef ». Qui a lancé l'épithète, on ne sait pas ? Mais c'est ainsi que Maryse Mayéko, directrice de l'Asfo, contre lesquels les membres du LKP semblent avoir une dent, a été qualifiée, hier, au cours d'une réunion en préfecture. Pas très sympa pour cette dame au demeurant charmante...
André-Jean VIDAL
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:57

Collectif ENSEMBLE CONTRE LA DREPANOCYTOSE

 
Sous l’impulsion du délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer,
Monsieur Patrick KARAM, a été créé le collectif « Ensemble contre la drépanocytose »
mercredi 29 avril 2009, au siège de la Délégation Interministérielle au Ministère de l’outre-
mer, 27 rue Oudinot, Paris 7ème. 
Ce collectif réunit les deux fédérations de lutte contre la drépanocytose, la FALD, Fédération
des associations de  lutte contre la drépanocytose, la FMDT, Fédération des maladies
drépanocytaires et thalassémiques, ainsi que différentes associations de lutte contre la
drépanocytose représentatives de l'hexagone, des DOM-COM et de l'international (Femmes
en devenir, Noir et Blanc, Dorys, OILD, SOS GLOBI Paris…). 
Mme Jenny HIPPOCRATE-FIXY a été élue Présidente du Collectif. 
La raison d’être du collectif est d’aider, de coordonner les organismes représentatifs de lutte
contre la Drépanocytose qui luttent sans relâche et sans réel moyen pour informer et
sensibiliser les malades et leur famille, de collecter des fonds publics et privés en vue de
financer les projets présentés par ces organismes, de mobiliser tous les moyens possibles
pour intensifier l’information et la sensibilisation de la première maladie génétique en France
et dans le monde, encore injustement surnommée « maladie des Noirs », et d’œuvrer en
faveur d'un plan de lutte national.
La Délégation Interministérielle lance, en partenariat avec le Collectif, le premier
DREPADON, la semaine du 13 juin 2009. Cette manifestation se clôturera le 19 juin, consacré
Journée internationale de  la drépanocytose, au siège de l’ONU. 
Cet événement sera relayé par certaines chaines de télévision ainsi que par des radios
de l'hexagone et des DOM-COM. 

 
 
Qu’est-ce que la drépanocytose ?
 
La drépanocytose (anémie falciforme), est une maladie génétique, héréditaire, touchant les globules
rouges du sang, dans laquelle un enfant ne peut être malade que si ses deux parents sont
transmetteurs, c'est à dire porteurs asymptomatiques du gène de la drépanocytose. C'est une maladie
héréditaire autosomale, récessive, c'est-à-dire qu'elle atteint autant les filles que les garçons, et qu'elle
ne se manifeste que lorsqu'on est porteur de deux gènes de la maladie. Cette maladie est génétique et
donc non contagieuse. 
La drépanocytose est en fait une maladie des gènes de l'hémoglobine, protéine du sang servant à la
fixation et au transport des gaz respiratoires dans le sang : oxygène et gaz carbonique. Cette maladie
porte sur les gènes beta de l'hémoglobine (qui servent à fabriquer un morceau de la protéine appelé
chaîne beta de l'hémoglobine). Les gènes beta normaux sont appelés A, les gènes anormaux
drépanocytaires sont appelés S ; ces gènes conduisent à la formation d'une protéine d'hémoglobine
anormale, dont la présence dans les globules rouges conduit à leur destruction, et donc à une anémie
très grave. Chaque être humain possède en principe tous les gènes de son patrimoine génétique en
double exemplaire et possède donc deux gènes beta, en combinaison pouvant être AA, AS, ou SS.
Seuls les individus SS sont malades. Les AS sont transmetteurs sains mais peuvent donner naissance à
des enfants drépanocytaires. Ceux qui ont un des deux gènes malade, par exemple AS, sont dits
hétérozygotes ; chez eux la maladie ne s'exprime pas parce que le gène normal présent suffit à
contrebalancer l'effet du gène malade : il permet de fabriquer assez d'hémoglobine normale pour
empêcher la destruction des globules rouges. Ceux qui ont les deux gènes malades, par exemple SS,
sont dits homozygotes. Ce sont ces personnes qui sont malades drépanocytaires : chez elles aucun
gène beta sain n'est là pour contrebalancer les effets des gènes malades et il n'y a que des protéines
anormales d'hémoglobine produites ; ces protéines ont tendance à s'agréger entre elles et à former des
cristaux, dont la croissance finit par déchirer la membrane du globule rouge, qui est alors détruit. 
Il y a aussi d'autres formes homozygotes comme SC, SBT. Par rapport aux autres maladies génétiques,
la drépanocytose est la plus répandue : la trisomie 21 (mongolisme) atteint un enfant sur 400 partout
dans le monde, la mucoviscidose atteint 1 enfant sur 2500 en France, alors qu'on évalue à 250 en
France le nombre de naissances annuelles d'enfants atteints de drépanocytose et à plus de 3000 le
nombre de patients drépanocytaires suivis en région parisienne. Aux Antilles et en Guyane il y a un
nouveau-né sur 300 atteint de drépanocytose ; en Afrique Intertropicale, 1 nouveau-né sur 100. Dans
les détails et dans l'état actuel des connaissances, les populations touchées sont : 
• Celles à très haut risque : Afrique intertropicale, Inde (certaines régions)
• Celles à haut risque : Antilles, Amérique du Sud (Brésil), Noirs américains
• Celles à moyen risque : Afrique du Nord, Sicile, Grèce
• Celles à faible risque : Portugal, Turquie, Israël.
La drépanocytose est ainsi répandue parce qu'à l'état hétérozygote, la présence du gène drépanocytaire
contribue à protéger son porteur du paludisme (la présence de protéines d'hémoglobine anormales
empêche le parasite - Plasmodium - de rentrer dans les globules rouges), et lui procure donc un
avantage sélectif par rapport aux porteurs des gènes normaux AA, qui eux sont vulnérables au
Plasmodium. 
http://asso.orpha.net/APIPD/__PP__1.html
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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:56
CARBURANTS : LES PARLEMENTAIRES EN MISSION

Patrick Ollier affirme sa volonté de rencontrer tous les acteurs de la filière carburant aux Antilles-Guyane


La mission parlementaire d’information sur les carburants dans les départements d’outre mer, conduite par Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale est arrivée ce jour en Guyane.

Cette délégation est composée, outre son président, de deux vice-présidents que sont Christiane Taubira, député de la Guyane, et Alfred Almont, député de la Martinique, de Jacques Le Guen, et de Jérôme Cahuzac, tous deux rapporteurs, l’un au titre de la commission des affaires économiques, l’autre au titre de la commission des finances. Les autres membres étant Jean-Claude Lenoir et Alfred Marie Jeanne, président du Conseil régionale  et député de la Martinique.

Après avoir effectué un déplacement à la Réunion en début mai,  la mission est en Guyane jusqu’au 26 de ce mois, avant de poursuivre ses travaux à la Martinique puis à la Guadeloupe jusqu’au 29 mai.

Une quinzaine d’auditions est programmée par jour, dans la perspective de rencontrer tous les acteurs de la filière carburant des Antilles-Guyane (transport – stockage distribution) les partenaires sociaux, les services de l’Etat, et les élus locaux.

« L’objectif de cette mission est d’une part d’analyser les différentes étapes pour identifier les moyens permettant d’éviter toute hausse intempestive du prix des carburants et d’en envisager si possible la diminution et d’autre part de créer la transparence sur la constitution des prix du carburant dans ces départements. En tout état de cause, le rapport de cette mission parlementaire sera rendu public vers le 14 juillet. »




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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:54
TRIBUNE
Chivé-léta versus Chivé-rasta


par Gerry L’Etang


A partir de considérations sur la coiffure à rajouts et les dreadlocks, Gerry L'Etang interroge les causes politiques et économiques de la distanciation d’avec l’Etat que constitue à la Martinique le fait de nommer "Chivé-léta" un élément étranger à soi (rajouts), puis analyse les fondements symboliques, affichés et occultés, du "Chivé-rasta".
Par-delà les oppositions entre ces coiffures, le projet ici est de mettre au jour des croisements de civilisations suscités respectivement par deux mondialisations : la globalisation économique et la créolisation.

De "Gouvelman" à "Léta"
Une expression riche de sens est apparue ces dernières années dans le créole martiniquais : "Chivé-léta". Elle désigne des cheveux ajoutés portés par des Martiniquaises noires ou métisses. Ces rajouts noués, tressés, tissés ou collés, tous importés, sont synthétiques ou naturels.

Nous laisserons de côté l’aliénation que peut recouvrir un choix esthétique consistant ruser avec la nature pour se conformer au modèle de chevelure européen, cette question a déjà été traitée (1). Nous nous intéresserons ici à l’appellation elle-même. Dans l’expression, dont la traduction littérale est : "Cheveux de l’Etat", l’intéressant, c’est l’Etat. Caractériser des cheveux extérieurs à soi comme étant des Cheveux de l’Etat, mérite réflexion.

L’Etat désigne "l’autorité politique souveraine […] considérée comme une personne juridique et morale à laquelle est soumise un groupement humain vivant sur un territoire donné" (2). Dans les sociétés démocratiques, l’Etat est l’émanation du peuple. Dans ce contexte, l’Etat, philosophiquement, idéalement, c’est nous. Or en désignant comme provenant de l’Etat un élément étranger à soi, l’appellation Chivé-léta opère une dissociation, une distanciation d’avec l’Etat. L’Etat ici, ce n’est pas nous, c’est l’autre.

En Martinique, l'Etat est désigné historiquement en créole par le terme "Gouvelman". L'usage du mot allait s'affaiblir en raison de la décréolisation linguistique, prolongement d'une décréolisation culturelle générale entraînée, entre autres, par la disparition du système des plantations. L'adoption de Léta en lieu et place de Gouvelman est un exemple de francisation lexicale. L'expression Léta réduit l'écart entre le mot créole qu'il remplace et son équivalent français. Car si les termes Gouvelman et Léta sont tous deux des emprunts au français, le premier présente un double écart. Un écart de forme par rapport au mot emprunté (Gouvelman au lieu de Gouvernement), et un écart de sens entre le terme français emprunté et le mot créole : le Gouvernement n'est pas l'Etat. A l'inverse, le lexème de remplacement ne présente plus qu'un seul écart, de forme, par rapport à son équivalent français : Léta au lieu  de Etat.     

Le passage d'une expression à l'autre s'accompagne d'une modification de la perception de l'Etat. A mesure que la prédation coloniale qu'exerçait le Gouvelman au côté du "Béké" (planteur blanc créole)  laissait place, à compter de la départementalisation de 1946, à des relations plus apaisées, à mesure que l'institution étatique avait de moins en moins recours – du fait du délitement de la société de plantation – à la violence que nécessitait le fonctionnement même de cette société, à mesure que cette institution remplaçait le béké en tant que pourvoyeur de travail, que les ressources qu'elle dispensait allaient croissant, Léta se substitua à Gouvelman.

Si ce changement lexical s'assortit d'une perception plus favorable de l'Etat, ce dernier n'en reste pas moins perçu par les Martiniquais comme une institution extérieure, sise en France et émanant de la société de ce pays. Les concernés le perçoivent ainsi parce qu'ils n'interfèrent en rien dans sa définition. Certes, dans la mesure où les Martiniquais participent au jeu démocratique français, les représentants de l’Etat sont aussi, théoriquement, les leurs. Pour des raisons mathématiques il en va autrement : les dizaines de milliers de voix martiniquaises ne pèsent quasiment rien par rapport aux dizaines de millions de voix françaises. A preuve, jusqu'à récemment les résultats des élections présidentielles et parlementaires – et donc d’élus définissant l’Etat – étaient annoncés en France alors même que les procédures de vote étaient encore en cours dans l'île du fait du décalage horaire. En outre, maintes de ces élections ont abouti à des résultats différents en Martinique et en France sans que ces oppositions aient influencé la politique martiniquaise des représentants de l’Etat. Pour ces raisons, l’Etat apparaît en Martinique comme une institution extérieure, ainsi qu’en témoigne l’expression Chivé-léta.

Cheveux offerts par l’Etat
Mais le mot semble désigner aussi autre chose, plus lourd de sens. Une autre traduction possible de Chivé-léta est : "Cheveux offerts par l’Etat".

Au cours de la décennie 1960 se produisit à la Martinique une rupture économique. Les effectifs de l'agriculture et ceux de l'industrie de transformation de la canne (usines à sucre, distilleries), qui constituaient l'écrasante majorité des travailleurs des secteurs primaire et secondaire, devinrent minoritaires au sein de la population active. Ce fut la fin d’une société de plantation qui avait trois siècles durant régenté la vie des Martiniquais. Se mit alors progressivement en place une économie reposant sur des transferts de l’Etat (et dans une moindre mesure, de l’Union européenne : équipements structurants, soutien à une agriculture d’exportation déclinante, etc.). Cette économie, très largement tertiarisée, est donc alimentée principalement par le contribuable.

Un chiffre symbolise cette dépendance : le taux de couverture des importations par les exportations, 13,2 % en 2007, soit un déficit commercial de 2,1 milliards d’euros (3).  La situation est d’autant plus critique que ce chiffre de 13,2 % concerne en grande partie des exportations hautement subventionnées, singulièrement les produits agricoles, la banane par exemple coûtant plus cher à produire que ce qu’elle ne rapporte effectivement.

En pareille situation, beaucoup en Martinique est offert par l’Etat, qui y transfuse des sommes considérables : 2,6 milliards d’euros pour l’année 2007. Toutefois, les Martiniquais étant soumis à l'impôt, les recettes de l'Etat en Martinique, tous prélèvements confondus, se montaient à 1,4 milliard d’euros en 2007. Ce dernier récupère donc 54,5 % de sa mise. Reste un transfert net de 1,2 Milliard d'euros (4). Par ailleurs, l'évolution du rapport entre les montants versés à l'île et ceux recouvrés par l'impôt est défavorable à l'Etat. En 2003, il récupérait 75,7 % des sommes affectées (5).    

Cette perfusion entretient peu ou prou tout le monde à la Martinique. C’est le cas des RMIstes ou des fonctionnaires. C’est aussi le cas des professions libérales, commerçantes, agricoles, industrielles ou de service. Dans cette société officiellement capitaliste, le capitalisme représente avant tout un cadre de circulation monétaire, une organisation pour la redistribution de fonds injectés de France, auxquels il n'est apporté qu'une valeur ajoutée générée par des dépenses de consommation. Ici, les bénéfices tirés de capitaux fournis à l'occasion par l’Etat (à travers la défiscalisation par exemple), sont alimentés par des clients qui règlent avec des sommes versées en partie par ce même Etat. On aboutit alors à la situation suivante : le niveau socioéconomique des individus, quel que soit leur secteur d’activité, varie d'abord selon la part de manne qu’ils obtiennent directement ou indirectement de l’Etat, ensuite suivant leur capacité à produire de la plus-value à partir des sommes obtenues.

L’économie martiniquaise accumule les paradoxes, superpose socialisme et capitalisme. Comme dans les sociétés socialistes, elle est financée par l’Etat, mais cet Etat émane d’une société capitaliste, caractérisée, elle, par la propriété privée des moyens de production, la recherche du profit, la liberté d’échange, la spéculation, la concurrence. Et ces caractéristiques capitalistes de la société française perfusante sont apparemment plaquées en Martinique alors même qu’un processus inverse, socialiste, irrigue l’économie de ce pays. Pour autant, et ce n'est pas le moindre des paradoxes, cette société structurellement assistée coûte peu à la société qui l'assiste.

Car le mécanisme de récupération des fonds transférés ne se limite pas à l'impôt. Le fonctionnement économique de la Martinique coûte moins qu'il n'y paraît à la société française parce qu'il s'opère en circuit fermé : les fournisseurs de l'île sont majoritairement des entreprises françaises. Dans ce système, les principes du capitalisme sont en fait loin d’être tous effectivement plaqués, c’est le cas de la concurrence. Certes, il y a concurrence relative sur le plan interne car les flux financiers en provenance de France sont redistribués dans un cadre partiellement concurrentiel. Si certains importateurs, gros commerçants, industriels de Martinique bénéficient de situations monopolistiques ou oligopolistiques, d’autres, moyens et petits commerçants, artisans, agriculteurs vivriers et maraîchers, prestataires de services, sont en compétition dans leurs domaines respectifs pour écouler leurs produits, s’assurer des clients.

Il en va différemment sur le plan externe. Suivant l’un des axiomes régissant l’Exclusif d’Ancien Régime, jamais remis fondamentalement en cause : "La colonie n’importera que de métropole", les biens de consommation proviennent essentiellement de France (secondairement d’Europe et d’ailleurs). Même les produits manufacturés hors de France transitent pour la plupart par ce pays avant d’être réexpédiés en Martinique. Ainsi le système bénéficie-t-il aussi à l’industrie et au commerce français, et peut être interprété comme une forme de soutien de l'Etat à ces secteurs (6). Ce mode de récupération monétaire n'est pas sans rappeler celui qui avait cours au sein de la plantation post-esclavagiste. Là, des pièces de métal gravées aux initiales du planteur, les Caïdons, étaient données en rémunération aux ouvriers agricoles, lesquels ne pouvaient les utiliser que dans la "Boutik" (épicerie) du béké située sur l'exploitation. Le propriétaire récupérait ainsi les salaires versés.

 Enfin, des sociétés opérant en Martinique (raffinerie, compagnies aériennes, certaines entreprises de BTP, de téléphonie, de télévision, de radio, de presse...) ont leurs actionnaires – voire leur sièges sociaux  – en France et y rapatrient leurs profits.

 L'expression Chivé-léta rend compte de cette dépendance politique et économique, de cette altérité qui décide et qui paye.    

Dreadlocks
Les seuls en Martinique à refuser radicalement cette tutelle politique et économique sont de rares rastas intransigeants, nouveaux marrons qui, des grands bois des hauts mornes où ils trouvent parfois refuge, rejettent avec écœurement cet avatar de "Babylone".

Les rastas partagent avec les adeptes du Chivé-léta un type de coiffure qui vise l’extension. Mais contrairement à la "coiffure léta" qui y parvient artificiellement, la coiffure rasta l’obtient I-Talment, naturellement. Le principe sollicité ici n’est pas l’ajout mais l’emmêlement. Les cheveux morts (tout individu perd normalement de 50 à 100 cheveux par jour), à défaut d’être détachés par le peigne ou la brosse, s’emmêlent naturellement aux cheveux vivants. Ainsi la chevelure croît continûment. L’enchevêtrement spontané des cheveux peut par ailleurs être renforcé par des soins appropriés, parmi lesquels l’apport de substances liantes.

D’autres différences opposent ces coiffures : l’une est eurocentrée, l’autre, afrocentrée. Il s’agit pour les rastas de reproduire symboliquement la crinière du lion de Juda, allégorie de la royauté éthiopienne, emblème animalier de la dynastie des rois David et Salomon, dont Hailé Sélassié, déité centrale du rastafarisme, revendiquait la filiation.

Une autre source rasta du port des dreadlocks trouve son fondement dans la bible, laquelle aurait inspiré l’expression Dreadlocks : "Dread of God", "Crainte de Dieu". Il y est écrit : "Pendant tout le temps de son naziréat, le rasoir ne passera point sur sa tête ; jusqu'à l'accomplissement des jours pour lesquels il s'est consacré à l'Éternel, il sera saint, il laissera croître librement ses cheveux" (7).

Un autre passage de la bible associe cheveux longs et force, leur rasage entraînant faiblesse, abandon par Dieu. Il concerne la geste de Samson : "Il lui ouvrit tout son cœur, et lui dit : Le rasoir n'a point passé sur ma tête, parce que je suis consacré à Dieu dès le ventre de ma mère. Si j'étais rasé, ma force m'abandonnerait, je deviendrais faible, et je serais comme tout autre homme. Delila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, envoya appeler les princes des Philistins, et leur fit dire : Montez cette fois, car il m'a ouvert tout son cœur. Et les princes des Philistins montèrent vers elle, et apportèrent l'argent dans leurs mains. Elle l'endormit sur ses genoux. Et ayant appelé un homme, elle rasa les sept tresses de la tête de Samson, et commença ainsi à le dompter. Il perdit sa force. Elle dit alors : Les Philistins sont sur toi, Samson ! Et il se réveilla de son sommeil, et dit : Je m'en tirerai comme les autres fois, et je me dégagerai. Il ne savait pas que l'Éternel s'était retiré de lui" (8).

Rastafarisme et hindouisme
Cette allégeance à Sélassié et à la bible masque toutefois d’autres origines. A partir des années quatre-vingt, les travaux d’Ajai et Laxmi Mansingh (UWI, Mona, Jamaïque) (9), relayés par ceux d’Hélène Lee (10), ont mis au jour la proximité symbolique et rituelle du rastafarisme et de l’hindouisme. 

De 1845 à 1917, 36 412 immigrants indiens furent introduits à la Jamaïque. Ces arrivées s'inscrivaient dans un contexte plus large. Suite aux abolitions de l'esclavage, les planteurs des colonies britanniques, françaises et néerlandaises de la région, afin d'accroître leur production tout en payant les salaires les plus bas possible, saturèrent la demande de travail par l'appel à de nouvelles immigrations. Plus d’un demi-million de contractuels indiens arrivèrent alors dans la Caraïbe. Ce nouvel apport complexifia un processus d'interaction culturelle qui jusque là s'était opéré entre trois éléments : amérindien, européen et africain. A la Jamaïque, des contenus religieux apportés par l'immigration indienne contribuèrent à l'édification d'une des plus emblématiques religions de la Caraibe : le rastafarisme.

Les éléments hindous intégrés à la pratique rastafari allaient être réinterprétés au travers de correspondances établies avec des préceptes de la Bible. Il s'agit entre autres de la consommation de "Ganja" (Cannabis sativa), terme hindi désignant une plante importée dans l'île par des immigrants hindous qui en faisaient un usage cérémoniel. Elle sera interprétée par les rastas comme un don du dieu biblique : "arbre de vie [...] dont les feuilles servaient à la guérison des nations" (11). Ils en feront eux aussi une consommation rituelle. A cela s'ajoute le végétarisme, cohérent avec certains passages des Ecritures, tel : "Il est bien de ne pas manger de viande" (12). Il s'agit toutefois ici d'un végétarisme sélectif, où la viande est prohibée mais le poisson permis (ce type de régime se retrouve néanmoins aussi en Inde, singulièrement au sein des communautés hindoues côtières). On retrouve encore l'interjection hindi "Jail !", signifiant Victoire !, utilisée par les hindous en hommage à leurs divinités (Jai Kali ! : Victoire à Kali !). Elle inspira aux rastas l'usage du mot "Jah", contraction par ailleurs de "Jehovah" (d'après "Yah", réduction de "Yahvé" dans la bible hébraïque). Par ailleurs, la croyance en l’impureté du sang cataménial est commune au rastafarisme et à l’hindouisme, et est cohérente là aussi avec certains versets de la bible comme : "La femme qui aura un flux, un flux de sang en sa chair, restera sept jours dans son impureté. Quiconque la touchera sera impur jusqu'au soir" (13).  En outre, la foi rastafari fait une certaine place à la réincarnation, au moins en ce qui concerne Haïlé Sélassié, incarnant pour les rastas le Messie biblique (quand ce n'est Dieu lui-même). Enfin, les dreadlocks sont, par-delà les justifications tirées des Ecritures, un des emprunts hindous les plus évidents.

Jata
Une photographie de Jamaïque datant de 1900 environ, publiée par Laxmi et  Ajai Mansingh, représente au premier plan, devant des cases de plantation, un groupe de femmes et d'enfants indiens. Au second  plan, à droite, un homme arbore ce qui ressemble à de longs cheveux emmêlés. Les Mansingh l’identifient comme un "Jatadhari" (14).


Indiens, Jamaïque, vers 1900

Les Jatadhari, ou "porteurs de Jata" (locks), sont en Inde des Sadhu. Ces ascètes vont de ville en village, pratiquant le yoga, mendiant leur nourriture, vêtus de tissus de couleur blanche ou ocre, parfois nus, couverts de cendres. Nombre d’entre eux sont d’obédience shivaiste. Ce sont de grands consommateurs de ganja, "l’herbe de Shiva", qu’ils considèrent comme un sacrement, un bienfait de cette divinité, et qu’ils utilisent pour entrer en fusion avec elle (15).

Leurs jata sont un autre symbole de Shiva, qui lui-même porte des locks emmêlés, lâchés et/ou retenus en chignon. Le terme "Jatadhara" (ou Jatadhari) est d’ailleurs "un des noms de Shiva en tant que Yogin" (16).

Le mythe de la Descente du Gange, consigné dans le Mahabharata (17), le Ramayana (18) et les Purana, associe la chevelure du dieu à la naissance de cette rivière sacrée des hindous, considérée comme la mère de l’Inde. Jaillie des cieux, elle fut amortie par la chevelure abondante de Shiva, et de là, répandue sur terre. "‘Gangadhara’, ‘porteur de Ganga’, est une épithète donnée à Shiva recevant sur sa tête les flots du Gange […], qui, après avoir arrosé le Kaïlasa, auraient coulé sur la tête de Shiva. Celui-ci, secouant ses cheveux, en laisserait alors tomber les eaux goutte à goutte pour former le fleuve et les grands lacs du Nord de l’Inde" (19). Les jata des sadhu shivaistes figurent donc le dieu que vénèrent ces derniers et rappellent le rôle joué par Shiva dans la cosmogonie hindoue.

Les premiers à arborer des locks à la Jamaïque furent les quelques sadhu qui s’étaient glissés dans les convois d’immigrants indiens. Par la suite, leur chevelure se diffusa en milieu rastafari. Certains aînés rastas se souviennent avoir appelé les locks ‘Zagavi’, du mot hindi ‘Jatawi’" (20).

Ce processus d’appropriation est peut-être symbolisé par le cliché publié par les Mansingh. Les détails de l’homme sur la photographie ne sont pas clairs et suscitent des conjectures. Il n’est pas certain qu’on ait affaire ici à un sadhu indien. Il est possible qu’il s’agisse d’un Jamaïcain d’ascendance africaine qui, évoluant en milieu hindou, aurait, au terme d’un processus d’acculturation, affiché les attributs capillaires d’un sadhu shivaiste. Ses traits semblent négroïdes et seule la moitié de sa chevelure paraît concernée par les jata, qui seraient en fait une sorte de demi-perruque confectionnée à partir de mèches nattées et/ou attachées, puis liées aux cheveux naturels. En outre, alors que les femmes et enfants indiens figurant au premier plan revêtent des coiffes et vêtements créoles, l’homme porte une chemise de type européen mais aussi ce qui ressemble à un dhoti, vêtement traditionnel de l’Inde du nord, cotonnade blanche nouée autour de la taille, l’un des pans passant entre les jambes avant d’être fixé au ventre, le tout constituant une sorte de pantalon. Si cette interprétation est pertinente, cette photo donnerait à voir un cas d’interpénétration culturelle, annonciateur des dreadlocks et au-delà, du rastafarisme.       

Leonard Howell
Les apports de l'hindouisme au rastafarisme s'inscrivent dans le cadre général d'un phénomène de créolisation. C'est à dire ici, d'hybridation entre, d’une part, des traits culturels déterritorialisés, et, d’autre part, les traits d’une société d’accueil elle-même produite par la déterritorialisation et l’hybridation. Le tout en contexte plantationnaire. Mais ils ont aussi pour origine le processus particulier que représenta le parcours du principal fondateur du mouvement rastafari : Leonard Percival Howell.

Howell, qui était probablement dès son enfance à Clarendon (Jamaïque) au contact d’hindous, fut aussi influencé par la culture de l’Inde lors de ses séjours à New-York, entre 1912 et 1932 (entrecoupés d’arrêts à Panama et de voyages de part le monde), à une époque où religiosité et magie hindoues étaient en vogue dans cette ville. Il le fut encore par ses lectures sur l’hindouisme. Joseph Nathaniel Hibbert, cofondateur du rastafarisme et un temps adjoint d’Howell, rapporte que "lorsque, en 1918, [Howell] entendit parler des incarnations divines en Inde, il se procura des livres à leur sujet. Discutant avec ses amis, il conçut l’idée d’une incarnation africaine de Dieu, comparable à Rama, Krishna et Bouddha" (21).

A son retour en Jamaïque en 1932, quand, pénétré des idées laïques de Marcus Garvey (22) et religieuses d’Athlyi Rogers (23), Leonard Howell établit les bases de ce qui deviendra le mouvement rastafari, il prend un pseudonyme hindou : "Gangun Guru Maragh" : "Grand Roi Gourou du Savoir et des Vertus" (24).  Il signe de ce nom (G. G. Maragh) un texte prophétique qui paraît en 1935 : The Promised Key (25). Gangun donnera par glissement, "Gong", appellation la plus connue de Leonard Howell ("The Gong"). Cette dénomination sera, à travers "Tuff Gong", récupérée ultérieurement par Bob Marley, pour lui-même ainsi que pour son label (et studio d’enregistrement).

La revenue d’Howell au pays le voit également entouré d’Indiens. Particulièrement d’un certain Laloo qui fut son garde du corps et qui aurait contribué à instiller dans le rastafarisme, alors en formation, des éléments hindous. Plusieurs Jamaïcains d’ascendance indienne rejoignirent le mouvement rasta, à sa naissance ou par la suite. C’est le cas de Countryman. L’affiche du film du même nom (réalisé par Dickie Jobson en 1982), le représente courant, locks au vent. Reproduite en couverture du disque tiré de la bande sonore du film, cette affiche constitue un élément notable de l’iconographie rasta (26).  

Offrande
Par une singulière conjonction, le Chivé-rasta et une part du Chivé-léta se trouvent avoir la même source : l’Inde. Il s’agit dans le premier cas d’origine symbolique, dans le second, d’origine matérielle. A la Martinique, une part des Chivé-léta, plus précisément, une partie des rajouts naturels, est en effet importée d’Inde.

L’origine indienne de Chivé-léta en Martinique est une conséquence de la globalisation, laquelle permet à des pôles devenus économiquement performants de diffuser à travers le monde un nombre croissant de biens. Ces biens, qui ont des conséquences sur les modes de vie des sociétés qui les reçoivent, propagent parfois la culture des pays dont ils proviennent. Ici, il n’en n’est rien. Les extensions venant d’Inde, tout comme celles provenant de Chine, n’indianisent pas, ne sinisent pas celles qui les portent. Elles optimisent des coiffures européennes ou européanisent des cheveux africains.

Paradoxalement, la culture indienne est à la genèse du rajout indien. Car si l’Inde occupe une position forte sur le marché mondial de l’extension capillaire naturelle, elle la doit à l’existence, en amont du circuit du cheveu indien, d’un stock considérable, renouvelable, de cheveux gratuits.

Au fondement du rajout indien se trouve un rite hindou consistant à offrir aux dieux sa chevelure, en anticipation ou en remerciement d’une grâce (guérison, naissance, mariage, succès, etc.) Le don de cheveux étant considéré par les dévots comme "l’expression de gratitude la plus estimable" (27), hommes et femmes convergent quotidiennement vers les sanctuaires y sacrifier leur chevelure. Des tonnes de mèches sont alors disponibles. L’offre augmente encore lors des grandes fêtes, qui peuvent, dans les temples importants comme celui de Venkateshwara à Tirupati (épicentre de l’offrande capillaire hindoue), réunir plus de cent mille pèlerins par jour. Cette pratique votive imprègne tant la société indienne qu’elle s’est imposée dans certains lieux non hindous comme le Dargah (mausolée) du saint musulman Nagourmira à Nagore, ou les églises catholiques Notre-Dame de la Bonne Santé à Velanganni (véritable Lourdes indien) ou Saint-Antoine de Padoue à  Puliyampatti.

Ces cheveux qui autrefois finissaient brûlés, sont aujourd’hui récupérés par le marché international du cheveu naturel. Cela représente désormais une ressource appréciable pour des milliers de centres religieux (jusqu’à 150 euros le kilo pour les plus belles chevelures). Revenus par ailleurs en forte croissance d’une année à l’autre. Mais les profits les plus conséquents sont pour ceux situés en aval de cette industrie.

La mèche de 100 grammes est vendue par les grossistes de Chennai (Madras) après conditionnement, de 40 à 80 euros. Le prix varie selon la qualité, la longueur : plus c'est long, plus c'est cher, et l'aspect : les cheveux raides coûtent moins cher que les cheveux bouclés (les cheveux blancs, rares, sont d’un prix plus élevé). Arrivée dans les salons de coiffure occidentaux, la mèche est alors facturée au client trois fois plus cher. Il existe aussi d’autres circuits, où des cheveux achetés en vrac aux temples, sont, après traitement sommaire en Inde (lavage, triage), expédiés pour transformation dans des usines de Chine, d’Europe ou du Maghreb, avant de se retrouver entre les mains des coiffeurs. Le montant total d’une coiffure sophistiquée de longueur et de volume importants, peut atteindre 1 000 euros, quand des cheveux somptueux sont, petite mèche après petite mèche, fixés à froid avec des points de kératine.

Les vendeurs occidentaux de cheveux indiens tirent de l’acte d’offrande à la source du produit qu’ils proposent, un argument commercialo-éthique. Aussi peut-on lire sur le site d’un de ces marchands :

"Outre l'argument de la qualité, il existe également un argument plus moral dans le choix de cheveux d'origine indienne. Les femmes hindoues font le sacrifice de leurs cheveux lors d'une cérémonie religieuse, parfois plusieurs fois dans leur vie. Elles ne les vendent pas. La motivation des donneuses est claire et pure. Et les fonds sont utilisés pour l'entretien des temples et diverses œuvres sociales comme des hôpitaux gratuits. Les raisons qui poussent les femmes d'autres pays à vendre leurs cheveux sont parfois moins poétiques" (28).

A l’intersection de plusieurs cultures, Les Chivé-léta indiens sont des nœuds de désirs, de transferts. Fascinées par les coiffures de certaines stars afro-américaines (petites-filles de l’Amérique des plantations soumises aux cannons esthétiques de l’Euro-Amérique), des Martiniquaises recyclent les chevelures que des Indiennes ont offert à Vishnou dans l’espoir qu’il leur donnera des enfants mâles.
                                                                          ***
Enfin, Chivé-léta et Chivé-rasta ont inspiré une nouvelle coiffure : des rajouts ayant l’apparence de dreadlocks. Cette sorte de "Chivé-léta-rasta" rompt avec les oppositions sémiologiques entretenues par les modèles de référence : artificiel/naturel, eurocentrisme/afrocentrisme, aliénation/ressourcement. Ou plutôt, les dépasse. Elle témoigne, une fois encore, de la capacité de l’homme à récupérer, associer, réinterpréter. C’est ainsi que se forment les modes. C’est ainsi aussi que se forment les cultures. 

* Conférence donnée par Gerry L’Etang, anthropologue (Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines - CRILLASH), UFR LSH, Université des Antilles et de la Guyane, Schœlcher, 15 mai 2009.

Notes

(1) On consultera sur ce point, l’ouvrage de Juliette Sméralda : Peau noire, cheveux crépus : l’histoire d’une aliénation, Jasor, Pointe-à-Pitre, 2005.

(2) Dictionnaire Le trésor de la langue française (TLF), entrée "Etat", en ligne :
 HYPERLINK "http://atilf.atilf.fr/tlf.htm" http://atilf.atilf.fr/tlf.htm

(3) IEDOM, Martinique. Rapport annuel 2007, p. 98, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.iedom.fr/doc/RA2007_Martinique.pdf" http://www.iedom.fr/doc/RA2007_Martinique.pdf

(4) IEDOM, op. cit. p. 33.

(5) Pourcentage calculé d'après les chiffres fournis par l’IEDOM, op. cit., p 15.

(6) Ce modèle, qui repose sur la capacité de l’économie française à engendrer des surplus, sur un principe de soutien à l'industrie et au commerce franco-français, et sur une logique de récupération des sommes affectées, pourrait atteindre ses limites en cas de réduction voire de disparition desdits surplus suite à une crise majeure. Il est aussi obéré par la globalisation économique (et la délocalisation qui lui est liée), laquelle induit l’arrivée croissante en Martinique de biens de consommation non français. Dans le secteur automobile par exemple, alors qu’il y a trente ans les produits importés étaient quasi exclusivement français et européens, la globalisation a provoqué une diversification de l’origine de ces produits, lesquels proviennent désormais de plus en plus d’Asie ou d’ailleurs. Des pans entiers comme l'informatique ou le textile proposent aujourd’hui des marchandises manufacturées principalement en Asie. Il n’y a plus que l’alimentaire qui soit encore très majoritairement d’importation française. Cette augmentation de la diffusion en Martinique de biens non français, ne profite en France qu’à quelques importateurs/réexportateurs et restreint la capacité de l’économie française à récupérer les flux monétaires injectés en Martinique. Elle fragilise d’autant le modèle sur lequel est établie l’économie martiniquaise.  

(7) La bible, traduction de Louis Segond, 1910, Nombres 6. 5, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.info-bible.org/lsg/04.Nombres.html#6" http://www.info-bible.org/lsg/04.Nombres.html#6

(8) La bible, op. cit., Juges 16. 17-20, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.info-bible.org/lsg/07.Juges.html#16" http://www.info-bible.org/lsg/07.Juges.html#16

(9) On consultera notamment :
- Ajai Mansingh, "Rastafarianism : ‘The Indian Connection’", Sunday Gleaner, Kingston, 18 juillet 1982
- Ajai & Laxmi Mansingh, "Hindu Influences on Rastafarianism", Caribbean Quarterly Monograph, UWI, Mona, p. 96-115, 1985.
- Laxmi & Ajai Mansingh, Home Away from Home. 150 years of Indian Presence in Jamaica, 1845-1995, Ian Randle Publishers, Kingston, 1999. 

(10) Hélène Lee, Le premier rasta, Flammarion, Paris, 1999.

(11) La bible, op. cit., Apocalypse 22. 2, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.info-bible.org/lsg/66.Apocalypse.html#22" http://www.info-bible.org/lsg/66.Apocalypse.html#22

(12) La bible, op. cit., Romains 14. 21, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.info-bible.org/lsg/45.Romains.html#14" http://www.info-bible.org/lsg/45.Romains.html#14

(13) La bible, op. cit., Lévitique 15. 19, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.info-bible.org/lsg/03.Levitique.html#15" http://www.info-bible.org/lsg/03.Levitique.html#15

(14) L. & A. Mansingh, 1999, op. cit., p. 90.

(15) Selon certaines sources, la ganja ou "Bhanga", "Bhang" (le terme Bhang désigne aussi la décoction de cannabis) est réputée avoir été produite par Shiva à partir de son propre corps. Par ailleurs, un texte védique, le Atharvaveda (1400-1000 av. J-C),  fait référence à la Bhanga comme à un des "cinq royaumes d’herbes […] qui nous libère du malheur".
The Hymns of the Atharvaveda : Bhanga (Hemp), (11. 6.15), en ligne :
 HYPERLINK "http://www.sacred-texts.com/hin/av/av11006.htm" http://www.sacred-texts.com/hin/av/av11006.htm

(16) Louis Frédéric, Dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, Paris, 1987, p. 557.

(17) The Mahabharata (400 av. J-C – 400) : The Descent of Ganga (3. 107-109), en ligne :
 HYPERLINK "http://www.sacred-texts.com/hin/m03/m03107.htm" http://www.sacred-texts.com/hin/m03/m03107.htm

(18) Ramayan of Valmiki (300 av. J-C – 300) : The Descent of Ganga (1. 44), en ligne :
 HYPERLINK "http://www.sacred-texts.com/hin/rama/ry044.htm" http://www.sacred-texts.com/hin/rama/ry044.htm

(19) Frédéric, op. cit., p. 410.

(20) Lee (d’après  A & L. Mansingh), 1999, op. cit., p. 126.

(21) Lee (d’après A & L. Mansingh), 1999, p. 126.

(22) Le Jamaïcain Marcus Mosiah Garvey fut un des précurseurs du panafricanisme. Il eut au début du 20e siècle, un extraordinaire succès parmi les Afro-Américains, qu’il souhaitait, dans le contexte ségrégué d’alors, ramener en Afrique. Son association, la UNIA (Universal Negro Improvement Association), était à l’époque le principal moteur du nationalisme noir.

(23) Robert Athlyi Rogers, originaire d'Anguilla, est l’auteur de The Holy Piby, publié en 1924 à Newark (USA). Ce texte prophétique à l'intention des Noirs, "exalte le règne d'un nouveau démiurge, ‘Dieu le Seigneur, le Père de l'Ethiopie’" (Boris Lutanie). Cet ouvrage est, avec la bible interprétée de manière afrocentrée, au fondement du rastafarisme.
The Holy Piby, en ligne (précédé d'une introduction de Boris Lutanie) :
 HYPERLINK "http://www.webzinemaker.com/admi/m1/page.php3?num_web=2584&rubr=3&id=86020" http://www.webzinemaker.com/admi/m1/page.php3?num_web=2584&rubr=3&id=86020

(24) "Gangun" est la contraction de "Gyan" : Savoir et "Guna" : Vertus ; "Guru" signifie Enseignant (Maître) et "Maragh", Grand Roi (L. & A. Mansingh, 1999, op. cit, p. 119).

(25) The Promised Key, en ligne :
 HYPERLINK "http://sacred-texts.com/afr/tpk/index.htm" http://sacred-texts.com/afr/tpk/index.htm

(26) Hélène Lee (1999, p. 128) a recueilli de Countryman le récit de l’enlèvement de sa grand-mère à Bombay. Il raconte une histoire qui, à quelques détails près, est la même que celle récoltée par Victorien Permal et moi auprès du Martiniquais Zwazo au sujet du rapt de sa grand-mère : 1) une fête sur un bateau, 2) des organisateurs accueillants, 3) des Indiens invités participent à la fête, 4) Le bateau quitte subrepticement l’Inde. On retrouve ce récit, avec la même structure, chez les descendances indiennes de Trinidad, Guyana, Surinam, etc. Ce mythe est distribué dans toute la Caraïbe indienne alors même que les descendants d’Indiens n’entretiennent dans bien des cas aucune relation, et met en scène des immigrants qui ont embarqué dans des ports parfois très éloignés les uns des autres (Pondichéry, Calcutta, etc.).
Enlèvement de la grand-mère de Zwazo, en ligne :
 HYPERLINK "http://www.potomitan.info/ki_nov/inde/zwazo.php" http://www.potomitan.info/ki_nov/inde/zwazo.php

(27) Brigitte Sébastia, Les rondes de Saint-Antoine. Culte, affliction et possession en Inde du sud, Aux lieux d’être, Montreuil, 2007, p. 81.

(28) Source :
 HYPERLINK "http://www.authentic-remyhair.com/rajout-cheveux.htm" http://www.authentic-remyhair.com/rajout-cheveux.htm

















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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:53
ELECTIONS EUROPÉENNES : 161 LISTES

Voici la liste des candidatures enregistrées.

Le dépôt des candidatures pour les élections européennes a été clos dimanche à 18 heures.
Voici, classées par circonscriptions régionales, les candidatures reçues dans les délais au ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales.

Candidatures reçues
au vendredi 22 mai 2009
Nord-Ouest

Front National

UMP

Le Parti de la France

Europe, Démocratie, Espéranto

Nihous, De Villiers

Lutte Ouvrière

Front de gauche pour changer d'Europe

Les Verts

Communistes

Debout la République

MoDem

Parti socialiste

NPA

Europe décroissance

RIC

Alliance écologiste indépendante

CNI

Union des Gens
Ouest

Front National

UMP

Europe, Démocratie, Espéranto

Nihous, De Villiers

Les Verts

Lutte Ouvrière

MoDem

Communistes

Front de gauche pour changer d'Europe

NPA

Debout la République

La voix de la Bretagne en Europe

Alliance Royale

Parti socialiste

Alternative libérale

Europe décroissance

Alliance écologiste indépendante

RIC

Newropeans

Union des Gens
Est

Front National

UMP

Front de gauche pour changer d'Europe

Debout la République

Nihous, De Villiers

Les Verts

Lutte Ouvrière

Communistes

Europe, Démocratie, Espéranto

MoDem

NPA

Alliance Royale

RIC

Parti socialiste

Europe décroissance

Parti humaniste

Alternative libérale

Alliance écologiste indépendante

Newropeans
Sud-Ouest

Front National

UMP

Les Verts

L'Europe de la vie

Euskal Herriarien Alde

Front de gauche pour changer d'Europe

Nihous, De Villiers

Europe, Démocratie, Espéranto

Communistes

Alternative libérale

MoDem

NPA

Euskadi Europan

Alliance écologiste indépendante

Debout la République

RIC

Parti socialiste

Communistes

Europe décroissance

Pouvoir d'achat…

Parti humaniste

Newropeans

CNI

Union des Gens
Sud-Est

Front National

UMP

Union des Gens

Nihous, De Villiers

Europe, Démocratie, Espéranto

Les Verts

Lutte Ouvrière

Debout la République

MoDem

Alliance écologiste indépendante

Front de gauche pour changer d'Europe

NPA

Résistances

Parti socialiste

Communistes

Europe décroissance

Parti humaniste

Alliance Royale

Alternative libérale

CNI

Solidarité-liberté, justice et paix
Massif-central Centre

Front National

UMP

Europe, Démocratie, Espéranto

Le Parti de la France

Union des Gens

Nihous, De Villiers

Communistes

Lutte Ouvrière

NPA

MoDem

Front de gauche pour changer d'Europe

Les Verts

Alliance Royale

Alliance écologiste indépendante

Parti humaniste

Parti socialiste

Debout la République

RIC

Newropeans

Programme contre la précarité et le sexisme
Ile-de-France

Front National

UMP

Europe, Démocratie, Espéranto

Europe de Gibraltar à Jérusalem

Nihous, De Villiers

Alternative libérale

Lutte Ouvrière

Debout la République

NPA

MoDem

Liste antisioniste

Communistes

Les Verts

Alliance écologiste indépendante

Citoyenneté Culture Européennes

Alliance Royale

Front de gauche pour changer d'Europe

La terre sinon rien, le bonheur intérieur brut

Parti socialiste

Europe décroissance

Parti humaniste

CNI

Newropeans

Union des Gens

Solidarité France

RIC

Cannabis sans frontières

Pour une France et une Europe plus fraternelles
Outre-mer

Europe, Démocratie, Espéranto

Nihous, De Villiers

Les Verts

UMP

MoDem

Alliance écologiste indépendante

Parti socialiste

Alliance des Outre-Mers

CNI

RIC

Alliance Royale
TOTAL : 161 LISTES











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26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:51
PROGRAMME DE M-L PENCHARD EN GUADELOUPE
Marie-Lucie Penchard, candidate UMP aux élections européennes, est en visite en Guadeloupe.



LUNDI 25 MAI 2009


10 h 00 – 11 h 00 : rencontre avec les Marins Pêcheurs du Sud Basse-Terre

11 h 30 – 12 h 00 : visite de la pépinière d’Alice (Palmiste- Gourbeyre)

15 H 00 : Départ Caravane Européenne : Point de vue de Vieux-Fort – Gourbeyre (rivières sens et bourg) – Baillif (bourg) – Basse-Terre (centre ville et Darbaud) – Saint-Claude (bourg et hôtel Saint Georges)


18 h 30 – 19 h 30 : rencontre avec le Maire de St-Claude et son Conseil Municipal                       (Centre Coradin salle des délibérations à St-Claude)

19h30 : rencontre à l’Hôtel ST-Georges (rue gratien parize)  avec les sympathisants et                  militants des communes de Saint-claude, Basse-terre, Baillif, Gourbeyre, Vieux-          Fort.
 

MARDI 26 Mai 2009

Matin : SAINT-BARTH



MERCREDI 27 Mai 2009

15 H 00 : Départ Caravane Européenne : Trois-rivières (Bord de Mer-bourg) – Capesterre Belle Eau (Centre Ville) – Goyave (bourg) – Petit-Bourg (Bourg) – Baie-Mahault (bourg)

18h00 : à Baie-Mahault rencontre au Foyer de Belcourt avec les sympathisants des communes de       Capesterre-Belle-Eau, Petit-Bourg, Deshaie, Baie-Mahault, Lamentin, Ste-Rose et Trois-      Rivières.





JEUDI 28 mai 2009

9h00 : rencontre avec le Maire et le Conseil municipal de Saint-Louis (Marie-Galante)

11h00 : rencontre avec le maire et le Conseil Municipal de Capesterre/Marie-Galante


11h30 : rencontre à l’Hôtel le CAPREVA à Capesterre-de-Marie-Galante avec les socio professionnels des îles du Sud.

16h00 : rencontre avec le Maire et le Conseil municipal de la Désirade


18h00 : rencontre à la salle Rémy Nainssouta à Pointe-à-Pitre avec les sympathisants des communes de Pointe-à-Pitre, Abymes, Gosier



VENDREDI 29 Mai 2009


 7H 30 : Départ Caravane Européenne : Sainte-Anne (centre ville) – Moule – Saint-François (bourg)

10H 00 : Fort-de-France (MARTINIQUE)

17h15 : rencontre avec le Maire et le conseil Municipal de Pointe-à-Pitre

18h15 : rencontre avec le Maire et le conseil Municipal de St-François

19h00 : rencontre à la salle Polyvalente de  St-François avec les militants et                  sympathisants des communes de St-François, Moule, Sainte-Anne.



SAMEDI 30 Mai 2009

15 H 00 : Départ Caravane Européenne : Pointe Noire (Collège) – Bouillante (bourg et malendure) – Vieux Habitants (bourg et bord de mer)


18h30 : rencontre à l’hôtel de Rocroi de Vieux-Habitants avec les militants et sympathisants des communes de Vieux-Habitants, Bouillante, Point-Noire





DIMANCHE 31 Mai 2009


10h30 : rencontre à Anse-Bertrand (espace chez Jeannot, rue  Commandant Mortenol) avec les     militants et sympathisants des communes de Anse-Bertrand, Port-Louis, Petit-Canal,     Morne-à-l’Eau.


LUNDI 01 juin 2009

08 H 00 - 09 H 30 : TERRE-DE-BAS : Rencontre avec les élus et la population à Petite-Anse (Salle des Aînés)
10 H 00 – 16 H 00 : TERRE-DE-HAUT : Rencontre avec les adhérents et sympathisants – repas – lancement de la caravane européenne



MARDI 02 juin 2009

Mission DAUBRESSE :
7h 30 : Petit Déjeuner – Hôtel La Vieille Tour
9h 00 : WTC – rencontre avec les Socio-professionnels
Visite RHI de Baie-Mahault et Sainte-Anne
18h30 : Rencontre à Capesterre-Belle-Eau à la salle «  le Majestic »




VENDREDI  05 Juin 2009

GRAND MEETING

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