Une mission de la SNSM dans nos eaux
Xavier de La Gorce, vice-président de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM), et ancien secrétaire général de la mer, effectue un séjour aux Antilles du 24 octobre au 3 novembre. Il sera
en Guadeloupe à partir d'aujourd'hui, puis à Saint-Barthélemy et Saint-Martin, pour y rencontrer les sauveteurs bénévoles de la société, prendre la mesure de leurs besoins et des éventuelles
difficultés, et pour rencontrer les autorités locales en charge du sauvetage en mer, ainsi que les élus. La SNSM opère à partir de neuf stations implantées dans les îles.
La SNSM est présente sur tout le littoral, là où existe la nécessité d’assurer le secours en mer au profit de tous ceux qui naviguent, que ce soit pour leur plaisir ou pour des raisons
professionnelles, ou autres. Elle compte 230 stations permanentes ou saisonnières, en métropole et dans les Départements et Pays d’outre-mer (17 stations permanentes), armées par 3 500 sauveteurs
bénévoles et 1 500 nageurs sauveteurs chargés de la surveillance des plages.
La SNSM veut fournir à ses bénévoles des moyens d’intervention modernes et sûrs, afin d’atteindre la meilleure efficacité possible, et que les sauveteurs, qui opérent par tous les temps,
puissent le faire en toute sécurité. C’est un programme ambitieux et de longue haleine, en bonne voie de réalisation : l’âge moyen de la flotte des 150 vedettes et canots tous temps est
aujourd’hui de 12 ans, et un important dispositif de formation est en cours de mise en place. Mais cet objectif ne pourra être atteint sans un soutien du public et des collectivités, auxquelles il
est fait appel pour participer à ces dépenses d’investissement et de fonctionnement, la SNSM n’ayant pas la capacité d’assumer cette charge à elle seule.
Questions à...
Xavier de La Gorce, vice-président de la SNSM
« Il faut que les collectivités mettent la main à la poche »

Vous visitez en ce moment les stations de pilotage de Guadeloupe de la SNSM. Pourquoi ?
Notre inspecteur général, l'amiral Célérier, qui m'accompagne, vient tous les deux ans. Cette mission-ci, et c'est pourquoi je l'accompagne en qualité de chargé des relations avec les collectivités
territoriales, vise, non seulement à écouter les bénévoles, connaître leurs besoins, en matériels, en formations, mais aussi rencontrer les autorités locales. Les mobiliser pour que les équipements
soient financés. Nous avons besoin d'une embarcation aux Saintes, nous avons besoin de caréner les vedettes de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre. Pour cela, il faut des moyens financiers. Nous
allons en parler avec la Région, le Département, les communes.
Jusqu'à présent, les collectivités ont été réticentes à vous venir en aide. Comment l'expliquez-vous ?
Lors de la dernière acquisition, la vedette affectée à la station de Pointe-à-Pitre, la Région et le Département ont donné chacun 50%. Un généreux donateur a donné le reste. En Martinique, pour
prendre cet exemple, nos demandes ont été satisfaites à environ 80% par les collectivités. Des mairies, celles du Marin, du François, de Fort-de-France, ont versé des fonds pour le fonctionnement
des stations. En Guadeloupe, l'activité des bénévoles de la SNSM a permis de sauver 166 personnes en détresse en 2008, dont 30 ont eu la vie sauvée grâce à leur intervention.
La SNSM locale, ce sont trente bénévoles. Comment faire en sorte qu'ils soient plus nombreux dans cet archipel ?
Il faut tenir compte du nombre, mais aussi de la disponibilité des bénévoles. Il faut des actifs, mais ceux-ci se déplacent souvent, il faut des retraités, plus disponibles, des femmes et des
hommes formés. Trente bénévoles, c'est peu mais ils peuvent intervenir entre 15 et 45 minutes après l'alerte, ce qui est bien compte tenu des distances. C'est peu comparé aux 400 000 habitants de
la Guadeloupe, dont 3 000 inscrits maritimes. Mais, il s'agit de sensibiliser les jeunes et ce ne peut être fait qu'avec du temps. Avec l'installation d'une structure mobile de formation, la
première outre-mer, on pourra avoir des équipages pour les vedettes mais encore des nageurs-sauveteurs qui pourront peut-être trouver des emplois saisonniers dans les communes. Car former des
nageurs-sauveteurs, c'est aussi une des missions de la SNSM.
« Trente bénévoles, c'est peu mais ils peuvent intervenir entre 15 et 45 minutes après l'alerte. Ce qui est bien.