VICTORIN LUREL DEVANT LE CONGRESSIONAL BLACK CAUCUS
En marge du Congressional Black Caucus dont il est l'invité, Victorin Lurel a été reçu jeudi sur le campus de l'Université Howard de Washington, connue pour avoir été
fondée par des noirs affranchis au XIXème siècle et dans laquelle a notamment enseigné l'intellectuelle afro-américaine Toni Morrison.Devant des étudiants et des universitaires, Victorin Lurel,
s'exprimant en anglais, et Jean-Léonard Touadi, un député italien d'origine congolaise, ont donné une conférence sur la question noire dans le débat public en France et en Italie. Un long échange a
suivi donnant l'occasion aux participants de confronter les approches américaines et européennes en matière de promotion de la diversité. Ce vendredi, Victorin Lurel doit participer avec la
secrétaire d'Etat eux sports, Rama Yade, à une table ronde du Black Caucus.
« Mesdames et messieurs,
Je suis infiniment honoré d’avoir été invité à m’exprimer à l’occasion du congrès annuel du Black Caucus. A travers moi, j’y vois un honneur fait à la Guadeloupe, cet archipel bordé par la mer des
Caraïbes, morceau de France et d’Europe dans les Amériques, mais aussi morceau d’Amérique en France et en Europe.
Je m’appelle Victorin Lurel. Je suis un député de la République française, élu en 2002 et réélu en 2007. Je suis plutôt l’équivalent d’un sénateur aux Etats-Unis, mais il se trouve que je suis
également président de la Région Guadeloupe depuis 2004, c’est-à-dire un peu l’équivalent de votre gouverneur. C’est-à-dire que je siège régulièrement à la fois à Paris, à l’Assemblée nationale,
mais aussi la plupart du temps en Guadeloupe. Je suis né en Guadeloupe et comme la plupart des personnes de couleur, chez nous, je suis le fruit d’un mélange, d’un métissage, qui est
caractéristique des sociétés dites créoles.
La thématique de la question noire dans le débat public français, que je dois aborder devant vous, pourrait se résumer à une petite histoire très simple.
Imaginez que vous participez à la construction d’une maison, que vous contribuez à la rendre plus solide, plus grande, plus belle et semblable à nulle autre. Imaginez que vous y avez investi votre
temps, votre argent et votre énergie. Imaginez que vous êtes tellement attachés à cette maison que vous prenez même les armes pour la défendre contre ceux qui l’attaquent, en risquant votre vie.
Et, un jour, au détour d’un couloir de cette maison qui est la vôtre pour tout ce que vous y avez mis de vous-mêmes, voilà que l’on vous demande à quel titre vous êtes là. Et lorsque vous
répondez : « mais… c’est ma maison ! », voilà que l’on vous dit : « ah… ok… mais dans ce cas, tenez vous à carreau et faites vous discrets, tout ira très bien,
compris ? ».
Quand on parle « d’intégration » des noirs en France où 80 % d’entre eux sont de nationalité française, voilà ce qui me vient à l’esprit. Car s’intégrer, cela signifie agir sur soi-même
pour ressembler à un autre. Cela signifie abandonner une part de soi-même. C’est, en somme, une démarche unilatérale qui suppose qu’en dépit de la nationalité, en dépit de l’histoire, en dépit des
sacrifices, de cette sueur, de ce sang et de ces larmes versés pour construire la maison commune, le noir français doit encore et toujours donner des gages de son appartenance à la communauté
nationale.
C’est notamment autour de cette problématique que la question noire en France a connu une résurgence dans notre débat public national, il y a maintenant une décennie.
La France, si diverse à l’œil nu, dans ses rues, dans ses familles et dans ses régions, a semblé brutalement découvrir que sa formidable diversité n’était finalement prise en compte ni dans la
politique, ni dans l’économie, ni dans les médias pour ne citer que ces quelques domaines. Et les noirs, qui forment une bonne part de cette diversité française, ont pris conscience de la nécessité
de poser – et parfois brutalement – le débat sur les discriminations qui sont à l’œuvre dans notre pays et qui expliquent cette situation.
Comparaison n’est pas raison, mais ce constat montre que si les Etats-Unis en ont fini bien plus tard que nous avec la ségrégation, la France a en revanche accumulé les retards en matière de lutte
contre les discriminations et de promotion de la diversité en vue, non pas d’une meilleure intégration, mais tout simplement en vue d’une meilleure cohésion nationale. Car, je le répète, nous
parlons là de Français appartenant à des minorités, certes visibles, mais qui n’ont pas à s’intégrer dans un pays qui est censé être le leur,
Ainsi, où en sommes nous donc après une décennie qui aura vu une nouvelle prise de conscience par la communauté des noirs français de sa sous-représentation dans les secteurs importants que sont la
politique, l’entreprise et les médias ? Où en sommes nous donc après une décennie qui aura été marquée notamment par la création en France d’une Haute autorité de lutte contre les
discriminations et pour l’égalité en 2004, par la constitution d’un Conseil représentatif des associations noires de France cette même année, par la création au sein du gouvernement à la fin de
l’année 2008 d’un Commissariat à la diversité et à l’égalité des chances et, aussi, par l’élection à la tête de la première démocratie du monde d’un président noir ?
Premier constat : la connaissance de la position réelle des noirs dans la société française a progressé, mais elle demeure encore partielle.
Cela peut encore surprendre de ce côté-ci de l’Atlantique, mais la constitution de statistiques sur une base ethnique demeure interdite par la loi en France et ce genre de statistiques génère de
toute façon une vive controverse, car elles sont jugées contraire à l’esprit républicain français. Longtemps, donc, il a fallu s’en remettre à des études de sociologues, d’ethnologues ou
d’anthropologues. Ce n’est qu’en 2007, il y a donc simplement deux ans, qu’un sondage national, commandé par le Conseil représentatif des associations noires de France avec l’aide du Black Caucus,
nous a permis de disposer pour la première fois d’une photographie globale de la situation des noirs de France. C’est encore imparfait, mais il a permis de dégager des tendances lourdes et de
donner des indications sur la place des noirs dans la société française et sur la réalité des discriminations qu’ils subissent.
Cette enquête est par ailleurs venue compléter une importante production de travaux de journalistes, de politistes et de chercheurs sortis ces dernières années : je citerai Pap N’DIAYE
« La condition noire : essai sur une minorité française », Stephen SMITH et Géraldine FAES « Noir et français » ou encore les écrits de Patrick LOZÈS, le président du
CRAN.
Ces études sont tout à fait importantes, car elles constituent de véritables armes de destruction massive de préjugés et de stéréotypes.
Le sondage commandé par le CRAN démontre par exemple que les noirs de France ne sont pas plus au chômage que le reste de la population, et donc pas plus assistés. Ce qui, au passage, nous permet de
noter que les noirs actifs seraient probablement plus nombreux sans les discriminations à l’embauche, si nombreuses en France.
Il décrit une population noire quantifiée pour la première fois à environ 5 millions d’individus, soit un peu plus de 8% de la population. Ils sont nettement plus jeunes que la moyenne nationale
(52% ont entre 18 et 34 ans, contre 28% pour la moyenne nationale) ; ils comptent davantage d’hommes que de femmes (53%/47%) ; leurs familles ne sont pas plus nombreuses que les autres
(87% ont des familles avec deux enfants ou moins) ; et l’on ne saurait les réduire à une population misérable car 54% d’entre eux perçoivent des revenus mensuels de 1.200 euros (1.700 dollars)
et 18% dépassent 3.200 euros (4.500 dollars).
Il confirme également ce que n’importe quel observateur perçoit à l’œil nu : les noirs de France sont surreprésentés dans les professions d’ouvriers, d’employés ou de personnels de service
(1,4 fois plus que la moyenne nationale). Ils comptent 3 fois moins de professions libérales (médecins, avocats, architectes, etc.). Et, ils sont également plus vulnérables face au chômage de
longue durée.
Mais, surtout, ce sondage a révélé que près des deux tiers des noirs de France (61%) ont eu à subir des faits de discrimination dans les 12 derniers mois précédents l’enquête. Principalement dans
les grandes villes et essentiellement des attitudes dédaigneuses ou méprisantes, des discriminations à l’embauche ou au logement, des contrôles de police abusifs et/ou brutaux, voire du vandalisme
sur leurs biens et des agressions physiques. Et, ce chiffre grimpe à 79% si l’on ne considère que la France dite métropolitaine, en excluant donc l’Outre-mer.
Voilà rapidement brossé cette esquisse de point statistique.
Deuxième constat : la sous-représentation des noirs dans la politique, dans l’entreprise et dans les médias demeure réelle, car nous n’avons pas encore dépassé le stade des actions
symboliques.
Dans la politique, la situation américaine laisse rêveur. Celle d’autres pays européens aussi. Quand la Suède affiche 18 députés issus de la diversité, nous avons en France, en tout et pour tout,
hormis les députés élus dans les régions d’outre-mer, ma camarade socialiste George Pau-Langevin, d’origine guadeloupéenne, qui est la seule député noire élue en France métropolitaine en 2007 et
qui était devant vous ici même il y a un an. Mais comment espérer davantage avec seulement 19 candidats noirs sur les 3777 candidats qui s’étaient alors présentés.
Et que ce fut dur pour que George PAU-LANGEVIN soit désignée candidate ! Je peux en témoigner car j’étais à l’époque le seul noir responsable national du Parti socialiste français, en charge
de l’Outre-mer. Nous avions mis en place une action positive pour que soit réservée quelques circonscriptions à des représentants de la diversité. C’était le cas de George à Paris. Mais, d’autres
responsables ont sans doute trouvé que cela faisait encore trop. Et il a fallu que je démissionne de façon spectaculaire de mon poste de responsable national, face aux médias, pour empêcher que le
parti ne revienne sur sa parole.
Mais, il faut bien admettre que même George ne constitue qu’un symbole. Ce que l’on appelle en anglais un « one shot ». Tout comme au gouvernement, car il s’agit de nominations, Rama YADE
– ministre des sports – est un symbole et Marie-Luce PENCHARD – ministre de l’Outre-mer – en est un autre.
Ces 18 derniers mois, il y a eu en effet des élections municipales, puis des élections sénatoriales, puis des élections au Parlement européen. Et la situation n’a que très peu ou pas du tout
évolué.
Ainsi au Sénat : aucun élu noir en France métropolitaine.
Dans les mairies : 2 000 conseillers municipaux issus de la diversité sur 520 000 élus – soit 0,4%. Sur ces 2 000, seulement 600 noirs – soit 0,1%.
Tous les partis politiques sont interpellés. De la gauche à la droite. Aucun ne semble avoir pris la mesure de l’attente des citoyens noirs qui veulent être représentés. Aucun ne semble comprendre
que les jeunes noirs ont besoin de modèles de réussite pour s’identifier et se lancer à leur tour dans ce type de carrière.
Et ce n’est pas non plus dans l’entreprise qu’ils peuvent trouver ces modèles.
Car, là encore, malgré des constats faits et publiés depuis plusieurs années, les noirs qui ont percé dans le monde économique demeurent des symboles :
Il n’y a aucun noir président de conseil d’administration du CAC 40 (l’équivalent du Dow Jones), ni membre de conseil d’administration, ni directeur général.
Il y a bien le président d’une grande banque d’affaires (Lionel ZINSOU – PAI Partners). Il y a bien un président de chaîne de télévision (Olivier LAOUCHEZ – Trace TV). Il y a bien un président de
conseil d’administration de cabinet d’audit (Amadou RAIMI – Deloitte & Touche). Mais, ils sont les beaux arbres qui cachent le grand désert.
Et c’est probablement dans les medias que les choses ont, en apparence, le plus progressé ces dernières années durant lesquelles les « écrans pâles » ont été très fortement critiqués par
les associations.
Jusque-là plutôt cantonnés aux rôles d’animateurs, voire d’amuseurs, les noirs ont conquis des bastilles jusqu’ici imprenables : les journaux télévisés des chaînes nationales. (les
Martiniquais Harry ROSELMACK et Audrey PULVAR).
Deux noirs sont également membres du Conseil supérieur de l’audiovisuel, l’équivalent peu ou prou de la FCC (Christine KELLY et Emmanuel GABLA).
Ces progrès rapides sont cependant à nuancer. Ils sont incontestablement le fruit du travail de grands professionnels unanimement reconnus comme tels. Mais, ils sont aussi les signes que face à
l’urgence, le pouvoir politique actuel – et en particulier le président de la République – a voulu donner des preuves immédiatement visibles d’un changement de pratique.
Mais, par-delà ces constats aujourd’hui largement partagés, il apparaît évidemment que seule une politique durable, qui s’attaque aux racines du mal et non à ses conséquences, est en mesure de
changer les choses en profondeur.
Mais quelle politique, sachant que le modèle républicain français a, pour l’heure, échoué à valoriser la diversité et à permettre aux jeunes noirs d’aujourd’hui de se sentir parties prenantes du
pays qui se construit devant eux, mais pas avec eux ?
C’est tout l’enjeu du débat français aujourd’hui autour de la question noire.
Faut-il adopter des politiques de discrimination positive à l’image de celles qui ont été menées ici depuis les années 60 ?
Existe-t-il une voie médiane entre la tradition républicaine française qui prétend généreusement construire, sans pour autant y parvenir, une société « color blind » en refusant de
considérer ses citoyens par leur identité ethnique, religieuse ou culturelle, et la tradition anglo-saxonne qui, en adoptant des politiques spécifiques pour chaque groupe ethnique prend le risque
de fragmenter la société et susciter des rancœurs préjudiciables à la cohésion nationale ?
Ces réflexions sont à l’œuvre dans la quasi-totalité des partis politiques de gouvernement et dans les associations qui travaillent sur ces questions. Et il est intéressant de noter qu’aujourd’hui
il semble se dégager un certain consensus autour de la nécessité de bâtir un nouveau modèle original, « à la française », qui passe par la mise en œuvre de mesures positives
exceptionnelles, limitées dans leurs domaines et dans le temps, qu’il faut régulièrement évaluer.
Ce qui fait en revanche la différence, c’est la force de la volonté politique de les mettre en œuvre et, sans doute, l’ampleur des mesures exceptionnelles à mettre en place, compte tenu de
l’extrême complexité des mécanismes de discrimination.
Où porter l’effort ?
Il y a évidemment l’école, car c’est le premier lieu où se décide aujourd’hui l’égalité ou l’inégalité des chances entre les citoyens. C’est donc d’abord par l’école, et plus généralement par
l’éducation, que les noirs peuvent espérer en un ascenseur social.
Il faut donc des mesures spécifiques pour permettre aux jeunes issus de la diversité d’intégrer les grandes écoles qui forment l’élite républicaine. Certaines le font déjà comme l’Institut d’études
politiques avec laquelle la Région Guadeloupe que je préside a conclu des conventions permettant à des jeunes issus de quartiers difficiles de suivre une voie adaptée pour avoir leur chance de
faire leurs preuves. Généraliser ces voies de recrutement est aujourd’hui une priorité à mettre en œuvre.
De même, il faut une politique vigoureuse de bourses pour permettre à des jeunes noirs d’accéder à des filières d’excellence souvent coûteuses. L’action que mène la Black Caucus Foundation en la
matière est particulièrement instructive.
Il faut aussi porter l’effort dans l’entreprise pour, d’une part, en finir avec les discriminations à l’embauche, et d’autre part permettre à ceux qui ont déjà une carrière de ne pas souffrir de
discriminations quant à leur progression. Des chartes de la diversité ont été signées dans plusieurs centaines d’entreprises de tailles différentes. Mais, les bonnes pratiques dont elles font la
promotion n’ont pas suffi ces dernières années à mettre en avant une nouvelle génération de cadres dirigeants ou supérieurs noirs, susceptibles de jouer le rôle si nécessaire de modèles pour les
générations qui viennent et qui attendent un signal démontrant que les murs sont tombés.
Dans la politique, la balle est dans le camp des partis qui en sont encore à une prise de conscience, non suivie d’effets concrets. Pourtant, face à une situation de discrimination qui, certes ne
touchait pas une minorité, car il s’agissait des femmes, des mesures autoritaires ont été prises pour que la parité de la vie réelle se retrouve dans la vie politique. Ces mesures autoritaires ne
touchant pas encore les scrutins uninominaux, la parité totale reste encore à construire, mais l’action menée sur les scrutins de listes à la proportionnelle – pour les élections municipales,
régionale et européennes – montre que la diversité peut trouver par ce premier biais des moyens d’accéder à des responsabilités.
Sur le plan du droit, il faut également porter un effort significatif afin de renforcer l’arsenal répressif contre les faits de discrimination, en particulier ceux concernant l’accès à l’emploi et
au logement qui sont les plus criants. La création de la HALDE a de ce point de vue constitué un pas intéressant vers une plus grande sévérité. Mais, j’ai dû personnellement batailler il y a trois
ans pour que les moyens budgétaires de la HALDE ne soit pas réduit à leur plus simple expression. Car, au-delà de l’arsenal légal, l’institution chargée de faire respecter la loi doit disposer des
moyens de le faire.
La route est donc encore longue pour parvenir à l’objectif que, pourtant, tout le monde en France dit partager : donner à la diversité la place qui lui revient dans la République. Si longue
qu’il apparait que la France doit en réalité engager une vaste réforme de son corpus juridique et je dirais presque culturel et philosophique.
Contrairement à l’Amérique, qui se sait et se vit diverse, la France a en effet du mal à se départir de cette image tenace qu’elle a d’elle-même selon laquelle le Français « type » est un
homme blanc catholique et plutôt âgé. Voilà pourquoi notre diversité plutôt colorée, jeune et multiconfessionnelle doit batailler pour trouver sa place dans les représentations sociales.
La République française s’est construite sur la fusion en un seul peuple des différentes identités qui le composent. Cette fusion part du principe que tout le monde peut être français, pour peu
qu’il souscrive au projet commun, au dessein national. Ce principe, généreux en apparence, a cependant donné l’illusion d’une égalité décrétée, qu’un simple regard sur la situation des noirs de
France, mais aussi des Français d’origine arabes, parvient pourtant à démentir.
Je crois que la France a commencé à comprendre qu’en ne changeant rien à sa conception égalitaire traditionnelle qui vise à lutter contre les communautarismes facteurs de dilution de la nation, non
seulement elle n’atteindrait pas son idéal, mais elle obtiendrait précisément ce qu’elle cherche à éviter.
C’est pourquoi nous sommes aujourd’hui un certain nombre, à l’intérieur des différents partis politiques, de droite comme de gauche, à penser qu’il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. Avant
que ceux qui se sentent exclus de la maison qu’ils ont pourtant construite, se barricadent dans leur chambre ou, pire, se laissent aller à casser ce dont ils se sentent dépossédés.
Je vous remercie. »