Victorin
Victorin Lurel, président du conseil régional, a écrit à Michelle Alliot-Marie, ministre de la Justice, pour lui dire sa déception. Non, il n'y aura pas de centrale pénitentiaire à Gourbeyre, pour y loger les détenus de la maison d'arrêt de Basse-Terre. Les malheureux resteront dans ce cloaque. « Le bâtiment date de 1664, explique M. Lurel dans un courrier à la ministre. Il abritait à cette époque un couvent-hospital. Il a changé de destination en 1792 pour devenir une prison. » 350 ans plus tard, c'est toujours d'actualité ! Sauf que la guillotine n'existe plus...
Victorin 2
Décidément en verve, M. Lurel a écrit à Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur. Il veut un rendez-vous, toutes affaires cessantes, parce qu'en Guadeloupe, il y a une violence exacerbée qu'il faut éradiquer, ou à tout le moins canaliser. « La période estivale qui s’achève tout juste a été émaillée par une série de crimes de sang qui ont profondément choqué la population et qui ne manque pas d’interpeller les élus », argumente-t-il. M. Hortefeux qui a une récente polémique à faire oublier devrait recevoir M. lurel... pour montrer sa bonne volonté.
Victorin 3
Troisième courrier de Victorin Lurel, cette fois-ci pour fustiger Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, qui persiste à vouloir augmenter le prix des carburants. M. Lurel dit comprendre que la conjoncture n'est pas la même selon le prix du baril et qu'il faudra bien un jour, augmenter parce que le prix du baril a doublé depuis les dernières baisses. Mais, comme il le dit, plus tard. « Le dossier des carburants est hautement sensible, non seulement du point de vue idéologique, comme vous semblez le croire, mais encore peut à tout moment perturber notre climat social. » Son argument se tient. Cette augmentation du prix de l'essence, c'est de l'explosif !
Yves
Yves Jégo est en pleine rédaction d'un livre dans lequel il expliquera, en détails, comment en une quinzaine de mois, il est passé de l'enthousiasme d'être secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, avec des missions exaltantes, à la désillusion, le point d'orgue étant la mobilisation de 44 jours en Guadeloupe, ses prises de position courageuses contre la pwòfitasyon et son éviction du gouvernement à la faveur d'un remaniement. On a hâte de lire ce brûlot !
Maryse
Cinq mois après le début d'une grève dure, Maryse Mayeko, directeur général, s'est rendue dans les locaux de l'Asfo. Les grévistes ont suspendu leur mouvement. Elle était accompagnée d'un huissier qui relève : « Une odeur nauséabonde est perceptible dans le hall de réception de l'immeuble... » Hé, c'était aussi la grève du tirage de chasse ? Et l'huissier poursuit : « Le bureau de Mme mayeko est inaccessible : la porte d'entrée a été enlevée. Un meuble volumineux obstrue l'entrée... » On sait que Maryse est une forte femme, on malfanm, on fanm a grenn, mais tout de même !
Gugusses
Les élus n'ont de cesse de « rappeler l'Etat à ses devoirs », de balancer sur le préfet Desforges. Le malheureux en reçoit plein la gueule, à chaque communiqué, à chaque intervention sur les ondes, à chaque conférence de presse. Aucun respect pour le représentant de l'Etat, c'est de mode en ces périodes préélectorales, faut aller avec le vent. Même si c'est le grand Nicolas qu'on appelle en douce à la rescousse quand la Guadeloupe crame... Quitte à lui faire des sourires et à l'assurer d'une certaine considération, une fois caméras et micros partis. On sait que le coup de menton, c'est pour la galerie !
André-Jean VIDAL