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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 02:03

Yves Jégo: "Aux Antilles, il faudra secouer des habitudes"

Propos recueillis par Christophe Barbier


Alors que les départements d'outre-mer commencent à sortir de longues grèves générales, particulièrement à la Guadeloupe, le secrétaire d'Etat Yves Jégo revient sur ces deux derniers mois qui l'ont placé sur le devant de la scène médiatique. Pour le meilleur et surtout pour le pire.

Une faute "impardonnable": ainsi Nicolas Sarkozy qualifia-t-il en février l'engagement d'Yves Jégo à rester à la Guadeloupe jusqu'à l'issue du conflit (le secrétaire d'Etat fut rappelé à Paris bien avant), parce qu'il était entré dans le jeu des extrémistes. Le 18 mars dernier, à la fin d'un déjeuner avec des personnalités ultramarines, le président promit de nommer des préfets "moins rigides" et Christine Kelly, membre du CSA, ajouta: "Il faut qu'ils s'intéressent à l'outre-mer. Et de même pour les ministres. Merci à Yves Jégo: mal parti, il s'est plongé dans les dossiers et connaît désormais bien la sensibilité antillaise." Le chef de l'Etat s'est tourné vers Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée: "Claude, vous entendez?" Depuis, Yves Jégo se sent pousser des ailes. Réhabilité? Vraiment?



Lire l'interview sur www.lexpress.fr/actualite/politique/yves-jego-aux-antilles-il-faudra-secouer-des-habitudes_749017.html
link


Yves Jégo est-il naïf ? Non, sûrement pas. Fidèle à Niclas Sarkozy qui ne ménage pas sa susceptibilité.
Que dit Yves Jégo ? Qu'il a vite compris qu'il dansait sur un baril de poudre et qu'il ne serait pas simple
de calmer le jeu. Il en coûterait, de toutes les façons, au moins les 200 euros réclamés par le LKP. Ensuite,
il s'est pris une avoinée en rentrant à Paris, par un François Fillon pas du tout au fait des réalités antillaises.
Brocardé, y compris par des conseillers de l'Elysée — Biancarelli ? Gaino ? —, il a laissé passer le temps
des baffes se disant, néanmoins, « soutenu » par Michelle Alliot-Marie, sa ministre de tutelle.
Yves Jégo aura sans doute perdu son poste de secrétaire d'Etat à 'lOutre-mer lors du prochain remaniement,
en juin, après les Européennes, mais il se dit toujours fan de Sarkozy.
AJV
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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 00:44
 
Elie Domota: M. Le président?
 
 Lu sur http://www.caribcreole1.com cet excellent papier de Krystof Fortuné
 
30.03.2009 l 06h05
 
 
  GUADELOUPE. Pointe-a-Pitre, Lundi 30 mars 09. (Caribcreole.com) - La presse française voudrait bien faire du porte parole du LKP, une sorte d’icône médiatique, cela explique le nombre impressionnant d’articles consacrés à sa personnalité. « Elie, » comme on l’appelle à l’UGTG ou au LKP, ses deux « biks » est resté un militant d’une grande simplicité amie d’une redoutable détermination. Notre confrère « le Mika déchainé », qui rejoint le « Kiosque » des journaux présents sur Caribcreole, sans céder à une éventuelle Domotomania, dans sa dernière livraison (épuisée) s’est lui aussi intéressé au phénomène. Radioscopie du syndicaliste Cari-Guadeloupéen le plus connu...  
 
 
La question est posée par l’inconscient collectif guadeloupéen. Et la réponse est refoulée par le conscient collectif de nos élus actuels…
Domota incarne cette figure quasi messianique qui fait basculer le souhaitable dans le possible et le possible dans le réel. Il est l’homme évènementiel qui épouse, malgré lui, le providentiel dans une époque trouble, où l’homme ordinaire cherche un homme extraordinaire, qui malgré tout, lui ressemble.
Cet homme tant recherché, doit être courageux, intelligent et sincère. Il doit plaire sans le faire exprès, être convaincant parce qu’il parle franchement et doit ressembler à son peuple (et plutôt par ses bons cotés). Il doit maitriser le « dé mo kat pawol », posséder un humour bien local et pouvoir tenir tête en toute dignité et avec respect à tous ceux qui peuvent impressionner l’homme ordinaire.
Pour tenter de finir de brosser le tableau idéal, il nous faut rajouter une aptitude essentielle : cet homme doit porter la vérité et la révéler aux assoiffés de révélations, aux résignés de la dure réalité, et aux insatisfaits de nos douces illusions. Tous ces gens-là sont surnommés « pèp là ». Et un lien étrangement complice doit s’établir entre cet homme et le peuple, un lien qui prend racine dans une confiance mutuelle. Tel est le secret de cet homme idéal, il évolue sur un terrain propice où se mêlent l’espoir et la peur, mais à l’intérieur duquel il peut être à la fois juge et arbitre…jusqu’ à un certain temps, politique cette fois.
Effectivement, Domota ressemble à cet homme-là. Son ascension n’a pas été difficile pour lui : il a toujours été sous-estimé.
Du coup, personne ne l’a vu venir, mais tout le monde l’a vu s’imposer…et cette nuance fait toute la différence.
Il est l’homme de la situation parce que sans les atouts de sa personnalité, et les qualités de son personnage, le LKP ne serait pas un LKP aussi populaire.
Mais sur la question politique, l’homme demeure énigmatique et donc dérangeant. Pourtant, le LKP porte aussi une mission politique de par les réformes qu’il entend défendre avec détermination.
Le LKP est une symbiose savamment orchestrée par des règles internes strictes, dont la plus extériorisée est la loyauté.
Quelques gardiens du temple LKP ont été remarqués. Ce sont les différentes facettes du collectif, en voici quelques incarnations : le genre radical (Jean-Marie Nomertin), le genre spécialiste qu’on ne peut pas couillonner (Alain Plaisir), le genre sage expérimenté (Rosan Mounien), le genre inspirateur charismatique (Raymond Gama), le genre sacrifié jusqu’au boutiste (Alex Lollia), le genre protecteur des clés politiques du combat ouvrier (Félix Flemin), le genre idéaliste-pragmatique (René Beauchamps), le genre artiste (Cok et autres chantè et tanbouyé talentueux d’Akiyo), et enfin le genre porte-parole très doué (Elie Domota).
Ils représentent tous à leurs manières une expression particulière de l’esprit LKP. Mais le nécessaire Domota, lui, est à la fois récepteur et émetteur. Il passe aussi pour celui qui semble le mieux cumuler ou réunir ces différentes expressions. Cette impression le rend tout simplement plus crédible.
Le LKP fonctionne à la fois comme un groupe de pressions et comme un réseau dont la particularité est d’avoir aussi les caractéristiques d’un parti politique unique. Mais, il a surtout le soutien « spontané » de très nombreux hommes, femmes, jeunes, et ainés qui sont issus d’une vaste partie de la population guadeloupéenne.
Par ailleurs, il utilise toutes les failles du système pour faire ses démonstrations de force et pour discréditer les institutionnels. Il a un réseau d’informateurs et des dossiers solides qui feraient pâlir d’envie les services de renseignements généraux de la Guadeloupe.
Enfin, son véritable trésor de guerre est le formidable phénomène de société qu’il représente. Il est en effet, parvenu à capitaliser une popularité incroyablement puissante, tellement puissante que Domota est incontestablement l’homme qui, aujourd’hui, a le plus d’influence sur l’opinion publique guadeloupéenne.
Tous les soirs avant de s’endormir les élus de la Guadeloupe fantasment sur le même film, son titre : « Dans la peau de Domota ». Ce film se termine pour eux, à chaque fois, de la même manière, par une élection régionale historique ou celui qui est dans la peau de Domota remporte plus de 75% des suffrages. Le programme est simple : une assemblée unique et son programme unique pour un peuple unique.
Ainsi, notre thriller des régionales prend encore une nouvelle tournure, et Victorin Lurel dit « Victorin Julius César » est un roi, de plus en plus nu et de plus en plus moribond. Mais il n’est pas encore mort. Sa force réside dans la foi qu’il porte en lui-même, dans le fait que son adversaire le plus redoutable et redouté (Domota !) ne veut absolument pas s’investir dans des élections politiques, et dans un parcours politique qui lui a déjà livré le secret du phœnix qui sait renaitre de ses cendres.
Il y a bien quelques personnalités politiques qui pourraient s’impliquer dans le terrible combat régional. Certains pensent à Carabin, la patronne fougueuse du Moule, une passionnée sincère qui maitrise encore les rouages de l’UMP local, mais qui a quitté la table des négociations en même temps que le Préfet. Marie Luce Penchard, intellectuelle, ambitieuse et fille de Lucette Michaux-chevry, mais dont il manque une sacrée dimension locale. Toribio, électron libre et protecteur du Lamentin, souvent visionnaire et toujours pertinent, mais trop exigeant, et aujourd’hui trop discret. Losbar, chef de la tribu petit-bourgeoise, c’est la nouvelle génération du GUSR, pragmatique, bon orateur, il sait écouter et se faire apprécier, mais il manque encore un peu d’épaisseur politique. Bernier, le premier de la classe à Saint François, il est accessible, sympathique, intelligent et combatif, mais pas assez fédérateur, et paraît trop jeune.
Eux tous possèdent un potentiel intéressant, mais ils ne peuvent pas en l’état, faire trembler sérieusement Victorin Julius César.
Cependant, à l’exception de Domota, il reste quatre hommes qui peuvent détrôner notre César prochainement poignardé, à condition que l’un d’entre eux parvienne à fédérer autour de sa candidature. Il s’agit de trois hommes politiques aguerris qui sont conscients de leurs valeurs et de leur légitimité. Ce sont trois hommes qui peuvent plus ou moins symboliser l’état d’esprit actuel des guadeloupéens : Flémin, Jalton, et Malo.
Certes, ces trois prétendants éventuels au trône n’ont pas la dialectique implacable de Victorin Julius César, ni le verbe populaire d’un Domota, mais ils présentent tous la qualité de bien connaitre le peuple guadeloupéen.
Comme toute ascension, une ascension politique se prépare bien en amont et méticuleusement. Chacun d’entre eux doit connaître ses forces et reconnaître ses faiblesses, pour mettre en place la stratégie la plus rentable.
Pourquoi Flémin ?
Parce qu’il est un pilier historique du LKP. Maitrisé et travailleur, il connaît parfaitement les problèmes majeurs du pays, son histoire et son évolution. Il s’exprime comme un véritable tribun et ses convictions profondes sont non-négociables.
Son regard traduit une fermeté qui confirme son endurance à toutes sortes d’épreuves. Il croit en la Politique, son combat est donc sincère. Il est possédé par le désir de pouvoir servir la cause du peuple.
C’est un esprit vif, talentueux, qui n’est pas suffisamment soutenu. Sa présidence régionale serait un aboutissement mérité et au mieux, une période plus avantageuse pour les travailleurs guadeloupéens.
Mais Flémin doit changer absolument et rapidement de logiciel de communication. Le communisme guadeloupéen doit être redéfini au sein d’un projet dépouillé de la sémantique marxiste. Son anti-colonialisme ne fait plus recette, puisqu’il est unanimement partagé telle une évidence évidente. En politique, croire qu’on a raison n’est pas toujours suffisant.
Il faut sensibiliser, se faire apprécier, inspirer confiance pour se faire entendre. Avant de chercher à convaincre il doit changer son image. Il semble s’adresser encore aux vieux nostalgiques d’un PCG mythique. En Besancenot local il aurait beaucoup plus d’audience.
Pourquoi Jalton ?
Avant tout, c’est un formidable tacticien. Il a le sens de la mesure et des étapes à franchir. Son flair et sa sensibilité feraient de lui un bon psychologue. Il distingue rapidement l’essentiel de l’accessoire et sait toucher juste. Il connaît bien les défauts et les qualités du peuple, et manie les opportunités avec virtuosité et gourmandise.
C’est un animal politique né, séducteur et tempéré. Il donne souvent cette précieuse impression : avec lui, tout se passera bien. Jalton c’est la force tranquille à la guadeloupéenne. C’est un pragmatique pur et dur qui ne laisse pas grand chose au hasard. Il a su se faire remarquer judicieusement au WTC et compte bien rentabiliser ses coups d’éclat. C’est l’élu qui a su rester proche du peuple en étant l’un de ses plus fervents avocats.
Sa présidence régionale serait pour lui, un aboutissement politique et au mieux un conservatisme apaisé pour le peuple.
Mais Jalton n’a pas le charisme de l’homme politique qui s’exprime avec ferveur et sa versatilité politique le rend moins consistant. Il devrait faire le coup du « j’ai changé » à la Sarkozy, afin de s’offrir une nouvelle et ultime virginité. Il doit sortir rapidement de l’état de l’homme politicien, pour passer à la stature de l’homme politique.
Pourquoi Malo ?
Coïncidences ou signes des temps, ses combats personnels correspondent aux épreuves personnelles du pays.
Il a le tempérament d’un conquérant de justice et de liberté. Il concilie à merveille authenticité, intelligence, simplicité et fermeté.
Il est véritablement amoureux de la Guadeloupe et son patriotisme naturel, et non dogmatique, le rend plus sage et plus compréhensif que les autres. C’est un passionné intransigeant qui cultive le franc parlé, le bon sens et la maïeutique.
Forgé dans la combativité, le sens des responsabilités, son lien viscéral avec la « Guadeloupe d’en bas » lui confère une légitimité morale importante. Il décide de ne plus être Président des Maires, c’est à la fois bon signe et un signal fort.
Le trio Lurel, Gillot, Malo devient simple duo. Malo est plus fidèle à lui-même quand il est avec le peuple uniquement.
Sa présidence régionale serait non pas un aboutissement, mais une continuité dans sa mission et au mieux une nouvelle ère de réconciliation pour la Guadeloupe.
Mais, il manque encore à Malo l’envergure de l’homme politique dont émane l’autorité qui inspire le respect. Son image est à mi-parcours entre le penseur-intellectuel qu’il est, et le populiste doué qu’il pourrait être. Il doit choisir son personnage politique sans ambiguïté, pour devenir largement plus populaire.
Pourquoi Gillot ?
Gillot est le Maitre du consensus. Il a cette faculté incroyable de ne pas cliver, de ne pas déchainer les passions contre lui et de paraître, cerise sur le gâteau, comme l’homme politique qui fait ce qu’il peut avec de la bonne volonté. Il est rassurant et semble même magnanime ! Il ne dit jamais ce qu’il faut dire mais toujours ce qu’il faut entendre. Il prend toujours le moins de risques possibles, il ne se mouille pas trop sauf quand il sent que tout le monde pense qu’il devrait se mouiller. Dans ce cas là, il fait juste trempette …on ne sait jamais on pourrait l’accuser d’avoir nagé en eaux troubles. Il est observateur et astucieux : il surveille ou teste les réactions des uns et des autres avant de mettre tout le monde dans sa poche. En fait c’est l’homme politique dont on se méfie le moins d’autant plus que ses défauts et ses fautes sont méconnus, il sait cultiver la discrétion. Il a un atout considérable : on ne sait pas ce qu’il pense ! Politiquement, il est doté d’une relative virginité, il est donc nouveau tout en étant expérimenté. Gillot c’est ce mec qui ressemble au bon père de famille qui a l’air sincère.
Sa présidence régionale s’inscrirait dans une continuité presque normale pour lui et une ère de douce transition pour le pays.
Mais Gillot a un défaut qui fait pèse lourd : il s’appelle César Lurel. Il doit justifier d’en faire un adversaire politique sans pour autant, lui, le sympathique Gillot, passer pour le méchant Brutus…
Victorin Julius César sait qu’il a une longueur d’avance sur eux tous et qu’il possède encore un peu de temps pour retourner l’opinion publique en sa faveur. Pour lui tout est à refaire et à reconquérir, toutes ses campagnes de communications n’ont servi finalement à rien. Le mot « LKP » est plus agréable que le mot « Lurel » et LKP est anti-Lurel dans le conscient collectif. Qu’un opposant charismatique incarne le changement et le « oui, nous devons » domotamien, et Victorin Julius César est politiquement mort…
Alors Lucette Michaux Chevry l’appellera pour lui chanter « la Région sé tan nou, la Région sé pa ta vou… ».
Enfin, pour le moment le cauchemar de César Lurel c’est Domota, alors revenons à notre chouchou préféré, ambiance Domotamania.
Oui, le peuple a enfin trouvé un leader en qui il a confiance…pour le moment. En effet, les responsabilités syndicales n’ont pas les mêmes implications que des responsabilités politiques, et celles-ci ne sont pas assumées de la même manière, n’est-ce-pas Monsieur Domota.
Domota président ? Ce point d’interrogation peut devenir un point d’exclamation si le peuple guadeloupéen ne se retrouve pas dans les futurs débats et les prochaines candidatures proposés.
Domota prétend s’engager pour le bien-être du peuple, alors si les conjonctures politiques et psycho-sociales ne permettent pas la consécration d’un Flémin, d’un Jalton, d’un Malo ou d’un joker, le peuple risque de le réclamer lui et pas un autre.
Mais Elie ne veut surtout pas s’impliquer dans les voies étroites et tortueuses de la politique, même s’il nous a donné l’impression qu’avec lui comme capitaine, notre bateau passera les bons caps sur les bons flots.
Et puis Elie, devra freiner un peu beaucoup sur ses éventuels pulsions indépendantistes pour ne pas brusquer le peuple en tronquant son langage pour un discours plus digestes…afin de rassurer les ventres.
La Martinique a son Alfred Marie-Jeanne un peu ambigu, alors la Guadeloupe aurait son Elie Domota un peu roots.
Et la Pologne a eu Lech Walesa, le fameux syndicaliste qui est devenu le président de son pays. Walesa peut-il inspirer Domota ?
Domota, si le peuple te plébiscite ouvertement et fortement l’année prochaine, afin d’œuvrer pour le pays sauras-tu répondre encore présent au nom de l’intérêt général ?
Domota président ?
Si la question devient effectivement une exclamation, un désir populaire, une confiance offerte, des espoirs à combler, un recours qui rime avec secours, un service à rendre, alors tu devras t’appliquer à toi-même ce que tu aimes dire aux autres : « Prenez vos responsabilités ! »

*Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la rédaction de caribcreole, ni sa ligne éditoriale.
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 23:23
Sucre : une catastrophe économique annoncée
L'usine sucrière de Gardel n'est pas prête, la CTM qui conditionne son fonctionnement est en grève.
Il semble que l’année 2009 pour la campagne sucrière de la Guadeloupe continentale soit une catastrophe économique annoncée.


Que se passe-t-il à l'usine sucrière de Gardel qui devrait, depuis la mi-février, broyer environ 5 000 tonnes de cannes chaque jour et produire du sucre en abondance ?  L'usine ne tourne pas, les 5 000 planteurs de cannes de la Guadeloupe continentale ne coupent pas. Tout est bloqué. Retour sur une situation difficile.
Lundi 16 mars, les représentants syndicaux CGTG et UGTG ont déclaré, au cours d'une conférence de presse, qu’ils suspendaient le mouvement de grève entamée le 20 janvier et reprendraient le travail dès le mardi 17 mars, afin, disaient ils, « de terminer les travaux de maintenance de l’usine pour le vendredi 27 mars et démarrer la campagne dans la foulée ! » (voir notre édition du 17 mars).

1 500 tonnes à la trappe !
Le lendemain, après une assemblée générale de près de 3 heures, ils maintenaient leur revendication principale, à savoir le paiement des 40 jours de grève déclenchés « afin de soutenir le mouvement initié par le Liyannaj kont pwòfitasyon (LKP) », mouvement qui devait aider Gardel « à réaliser d’importantes économies sur certains postes comptables comme l'eau, l'électricité, le carburant, l'octroi de mer, etc.)». Les syndicalistes revenaient sur leurs déclarations de la veille en affirmant que, « malgré leur engagement de terminer les travaux de maintenance pour le 27 mars, le démarrage ne s’effectuerait qu’une fois le paiement des jours de grève obtenu... »
Première incidence, ressentie, d'ailleurs, par la population : le personnel décidait de continuer à bloquer toutes les livraisons de sucre de bouche, tant au niveau local qu’à l’export. Rare auparavant, les stocks des magasins ayant été razziés dès la fin de la mobilisation/grève du LKP, le sucre roux n'était plus présent qu'épisodiquement, venu de Marie-Galante en sachet, mais aussi de l'Hexagone, en morceaux. Fabriqués avec du sucre d'Afrique ! On venait, en quelques jours de permettre le développement d’une concurrence extérieure, aggravant un peu plus les pertes de Gardel. On estime à 850 tonnes le sucre roux local pas vendu, remplacé par des importations.
La situation semblait bloquée. Néanmoins, Julien Marinette, de l'intersyndicale UGTG/CGTG des salariés de Gardel, affirmait, dans nos colonnes, le 20 mars, que la machine à ensacher le sucre avait été nettoyée, séchée, et qu'elle produirait le jour même.
Après la perte d’un marché très important à l’export survenu ce même 20 mars, 1 500 tonnes, les salariés ont pris la décision de libérer la commercialisation du sucre à compter du lundi 23 mars. Dans le même temps ils ont accepté  que se tiennent des négociations sur un système d’étalement de retenues des jours de grève.

Sans la CTM, rien à faire
Entre-temps, côté négociations salariales, un accord de principe d’avance sur salaire et d’étalement des retenues a pu être trouvé au bout de six réunions de négociations entre la direction et les représentants des salariés.
D’autres points, parmi lesquels la durée de la période d’analyse des économies que devraient réaliser l’entreprise grâce à l’application du protocole d’accord Jacques-Bino, le sort des NAO de Branche et internes à Gardel ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires sont toujours en suspend.
Et aujourd'hui ? Les travaux de maintenance dans l'usine avancent lentement, de 7 à 14 heures, du mardi au samedi, mais semblent, selon des observateurs, loin d’être terminés. L'usine pourrait être prête le 3 ou le 4 avril, pour les premiers essais. Mais, pour faire ces essais, pour faire fonctionner l'usine sucrière, il faut des chaudières. Or, celles de l'usine ont été mises en arrêt en 1999 et c'est la Centrale thermique du Moule, la CTM, qui fournit la vapeur nécessaire au fonctionnement de Gardel.
La poursuite du conflit qui s'est durci à la CTM (voir notre édition du 23 mars) n’est pas de nature à permettre un démarrage imminent d’une campagne sucrière qui aurait dû avoir lieu au cours de la deuxième quinzaine du mois de février, il y a donc... six semaines !
Certains analystes prévoient que le conflit à Gardel ne se réglera que lorsque celui de la CTM le sera. Quoiqu’il en soit, il devient urgent de démarrer le plus vite possible la campagne. En effet, il se dit que si cette campagne sucrière démarrait aux alentours de la mi-avril, elle ne pourrait pas se terminer avant la fin du mois d’août, voir début septembre, en pleine saison cyclonique.
André-Jean VIDAL
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 18:32
INDISCRETIONS
Victorin
A contre-courant de la mode, la population de Mayotte a choisi de conforter son devenir français en devenant département. Victorin Lurel dit se réjouir « de la qualité du processus démocratique qui a permis aux citoyens mahorais d’exprimer leur volonté d’appartenance à la République, tout en préservant leur identité particulière. Il revient aujourd’hui au gouvernement de s’attacher à concrétiser ce choix clair et sans appel en accélérant le processus afin que l’égalité sociale soit une réalité avant le délai annoncé de 20 ans ». On allait le dire. Pourquoi attendre aussi longtemps ?

Alain
D'Alain Sorèze, ancien hiérarque du PS local, pose toujours des problèmes originaux : comment passer sous silence le fait que Mayotte ne deviendra pas uniquement le 101e département français mais sera de par ses institutions, un département-région dans le cadre d'une collectivité unique avec une seule assemblée. Donc, le référendum de Mayotte c'est exactement la même question qui était proposée en 2003 aux Guadeloupéens. Après les revendications, les marches et les chants du LKP, quelle aubaine d'avoir eu droit aux chants, aux danses et aux slogans des mayorais, français à part entière dans... 20 ans !

Michel
« Pas de chance ! Nous étions tous prêts pour l'émission d'Yvelise Boisset sur canal 10, avec une belle délégation : Kiavué, du Centre des Arts, Pliya, de l'Archipel, Drummeaux, de Lakasa, Tharsis, Sedecias, Poumaroux, quand Michel Rodriguez nous a annoncé qu'un imprévu était survenu : le préfet Samuel souhaitant faire une interview... Tout de suite ! Apres avoir attendu trois quarts d'heure, nous avons jugé bon de reporter l'émission ! », se désole un des participants. On les comprend. Mais, si le préfet Samuel a dit « Tout de suite !.. »

José
Lâché par ses amis de la Gauche alternative au conseil général (il n'a eu que 13 suffrages contre 16 à René Noël), José Toribio ne sera pas président de l'Association des maires. On lui a préféré René Noël, de la Désirade, moins flambard. Néanmoins, José devrait peut-être revoir ses amitiés politiques ! Quoique, a-t-il le choix...
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 18:31
INDISCRETIONS
Elie
Le porte-parole du LKP, Elie Domota, laisse planer le doute sur sa participation aux états généraux de l'outre-mer, estimant que les « thèmes choisis ne correspondent en rien aux revendications posées » par la grève générale qui a paralysé la Guadeloupe pendant 44 jours, dans un entretien au journal Le Monde.
« Nous ne savons pas à quoi servent les états généraux. S'il s'agit une fois de plus de prendre les mêmes avec costume et cravate et de les mettre dans un bureau pour décider en quelques semaines de notre avenir à vingt ou vingt-cinq ans, ce n'est pas la peine. Qu'on nous fournisse une explication claire et on donnera une réponse ! », déclare M. Domota. Il l'avait laissé entendre aussi dans nos colonnes il y a une semaine...

Christine
La journaliste guadeloupéenne Christine Kelly, auteur d'une belle biographie sur François Fillon, Premier ministre, actuellement au CSA où elle vient d'être nommée, pourrait se voir confier un portefeuille ministériel lors du prochain remaniement (en juin). Selon le Journal du Dimanche (JDD), Nicolas Sarkozy aurait jeté son dévolu sur elle et la verrait bien au gouvernement. Elle pourrait ainsi prendre la place d'Yves Jégo au Secrétariat d'état à l'Outre-mer. Yves Jégo paierait ainsi sa gestion controversée de la crise guadeloupéenne...

Yves
« Bravo Valérie! Les adhérents UMP d'Ile de France viennent par un vote clair et massif d'exprimer leur volonté de changer. En choississant, aprés une campagne active, Valérie Pecresse, nos adhérents ont montré ainsi  leur capacité à résister à toutes les pressions. Conformément a ce qu'a toujours souhaité Nicolas Sarkozy ce sont les adhérents et eux seuls qui décident désormais a l'UMP.
Ils ont pu ainsi imposer le changement tant attendu dans la vie politique. » Ces mots sont d'Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, qui était alors en vacances à Saint-Barthélemy, entre deux voyages officiels, l'un à Saint-Martin, l'autre à Marie-Galante.
André-Jean VIDAL
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 18:30
Lurel (PS) salue le vote "massif" des Mahorais pour la départementalisation

Le député Victorin Lurel, vice-président du groupe SRC à l'Assemblée nationale chargé de l'Outre-mer, a salué dimanche "le vote franc, massif et historique des Mahorais qui ont choisi (à 95,2%) de faire de Mayotte le 101e département français".
"En dépit d'une participation plus faible qu'attendue" (61,02%), M. Lurel "se réjouit" dans un communiqué de la qualité du processus démocratique qui a permis aux citoyens mahorais d'exprimer leur volonté d'appartenance à la République, tout en préservant leur identité particulière".
"Il revient aujourd'hui au gouvernement de s'attacher à concrétiser ce choix clair et sans appel en accélérant le processus afin que l'égalité sociale soit une réalité avant le délai annoncé de 20 ans", affirme le député socialiste.
M. Lurel estime en outre que "ce choix vient conforter la nécessité de permettre à chaque territoire de l'outre-mer français de s'exprimer sur son avenir institutionnel en donnant la parole au peuple souverain qui, seul, décide en ultime extrémité".
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 18:27
Guadeloupe: "nous ne signerons pas l'accord" salarial, martèle Parisot

Le Medef ne "signera pas l'accord" salarial conclu le 4 mars en Guadeloupe, a réaffirmé la présidente du Medef Laurence Parisot, déplorant qu'il "laisse entendre que l'économie guadeloupéenne est encore une économie d'esclavage".
"Nous ne signerons pas l'accord. Cela ne veut pas dire que le gouvernement ne peut pas étendre l'accord mais nous ne le signerons pas. Nous ne pouvons pas accepter qu'un accord qui laisse entendre que l'économie guadeloupéenne est encore une économie d'esclavage puisse être cautionné, y compris par l'Etat", a déclaré Mme Parisot lors du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI
En revanche, a-t-elle assuré, "nous avons toujours dit pendant et à la fin des négociations que les entrepreneurs guadeloupéens étaient prêts à accorder des primes pour augmenter les rémunérations des salariés d'une manière significative". "Le président du Medef Guadeloupe, Willy Angel -qui a été un héros dans cette affaire- lance régulièrement un appel à tous les chefs d'entreprise pour agir ainsi", a-t-elle ajouté.
L'extension à toutes les entreprises de l'accord salarial reste pour l'instant en suspens, le Medef et la FNSEA s'étant coalisés pour la retarder. Le ministre du Travail Brice Hortefeux doit réunir à nouveau les partenaires sociaux vendredi.
Lors de la réunion du 20 mars, les services de M. Hortefeux ont émis de sérieuses réserves sur une extension intégrale de l'accord, selon des sources syndicales. Ils ont proposé d'ôter le préambule parlant d'"économie de plantation" et l'article mettant à la charge des employeurs l'augmentation de 200 euros "au terme du délai des aides de l'Etat (36 mois) et des collectivités locales (12 mois)".
L'accord conclu entre le Collectif LKP et des organisations patronales minoritaires, qui a permis de mettre fin à la grève générale en Guadeloupe, prévoit des hausses de 200 euros pour les salaires allant jusqu'à 1,4 SMIC.
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 17:11
Projet d’Accord sur l’amélioration des relations sociales
et du pouvoir d’achat du personnel communal de Guadeloupe
Mars 2009


Entre les soussignés :

- les collectivités communales de Guadeloupe représentées par leur maire, et dont la liste est jointe au présent accord
ET
- les organisations syndicales représentatives des agents de la fonction publique territoriale U.TC.-U.G.T.G, U.N.S.A, C.G.T.G, C.F.T.C, F.S.U, C.T.U, F.O regroupées en intersyndicale au sein du collectif « LIYANNAJ KONT PWOFITASYON »

En présence de monsieur DESFORGES, préfet de la région Guadeloupe, et sous l’égide de l’Association des Maires de Guadeloupe (AMG) représentée par son président.

Préambule

Considérant que les collectivités locales et, plus particulièrement les communes, s’administrent librement par des conseils élus (article 72 de la Constitution),

Considérant que la gestion des personnels découle de ce principe de libre administration et que les fonctionnaires et agents non titulaires de droit public sont recrutés en vue d’assurer les missions dévolues au service public communal,

Considérant la situation de la fonction publique territoriale en Guadeloupe qui comporte des personnels majoritairement jeunes, titulaires, regroupés dans des emplois de catégorie C,

Considérant que la rémunération légale du personnel communal est assujettie au barème de la fonction publique territoriale

Considérant qu’en Guadeloupe, les agents territoriaux (titulaires et non titulaires) perçoivent une indemnité de vie chère de 40%,

Considérant cependant la nécessité de prendre en compte les situations financières et organisationnelles de chaque commune,

Considérant que la participation du conseil régional et du conseil général à l’accord  régional interprofessionnel sur les bas salaires dans le secteur privé en Guadeloupe, dit «Accord Jacques Bino», grèvera les budgets communaux dès 2009,

Considérant néanmoins la volonté des Maires de Guadeloupe de tenir compte des revendications des organisations syndicales représentatives des agents de la fonction publique territoriale U.T.C.-U.G.T.G., U.N.S.A., C.G.T.G., C.F.T.C., F.S.U., C.T.U., F.O. regroupées en intersyndicale au sein du collectif « LIYANNAJ KONT PWOFITASYON », relatives à l’amélioration des relations sociales et du pouvoir d’achat du personnel communal de Guadeloupe,

Il est convenu entre les soussignés les dispositions suivantes :

Article 1. Champ d’application

Le présent accord pose les principes qui ont vocation à porter une réponse aux revendications des organisations syndicales représentatives des agents de la fonction publique territoriale U.T.C.-U.G.T.G., U.N.S.A., C.G.T.G., C.F.T.C., F.S.U., C.T.U., F.O. regroupées en intersyndicale au sein du collectif « LIYANNAJ KONT PWOFITASYON ».

Sont concernées par ces dispositions les collectivités communales de Guadeloupe représentées par leur Maire.

L’accord s’articule sur des dispositions de portée générale et des dispositions spécifiques relatives à la situation de chaque commune.

Les dispositions de portée générale comprises dans le présent accord, portent sur l’aspect réglementaire du statut, notamment le droit à la formation, le statut, la notation, les carrières ainsi que celles relatives au CNFPT et au Centre de Gestion.

Les dispositions de portée spécifique sur les quotas horaires, les prestations sociales et toutes dispositions concernant les agents à titre individuel, relèvent de chaque collectivité.

Article 2. Conditions de mise en œuvre de l’accord

Cet accord constitue le cadre du dialogue entre l’autorité territoriale et les partenaires sociaux au sein de chacune des communes.

Article 3. Dispositions relatives au Pouvoir d’Achat :

Considérant que, conformément à l’article 34 de la loi n°84-53 du 26 janvier 1984, « la création des emplois est de la compétence de chaque conseil municipal et qu’aucune création d’emploi ne peut intervenir si les crédits disponibles au chapitre budgétaire correspondant ne le permettent »,
Considérant que cette création est fonction des nécessités de service, lesquelles ne peuvent être déterminées que collectivité par collectivité,
Considérant l’incidence financière de l’augmentation des quotas horaires et de la titularisation des agents non titulaires sur les budgets communaux et son impact direct sur la fiscalité locale,
Considérant qu’il y a lieu d’étudier l’impact, éventuellement pénalisant, d’une augmentation des quotas horaires, ou de la titularisation pour certains agents, au regard de leur niveau de retraites,
Considérant le principe du recrutement par concours dans la fonction publique territoriale,
Considérant la nécessité d’appliquer une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences,
Considérant que l’accord régional interprofessionnel dit Accord Bino n’est pas applicable aux agents de la fonction publique territoriale

Les parties s’accordent sur les dispositions suivantes :

3.1     concernant l’augmentation des quotas horaires à 28 heures minimum et la titularisation des agents

Le temps de travail et les attributions particulières de chaque collectivité ne peuvent faire l’objet d’une position commune ou d’un accord général. Néanmoins, chacune des communes s’engage à étudier avec ses partenaires sociaux la redéfinition des temps de travail en fonction des nécessités de service avant le 31 décembre 2009.

Les maires de chaque commune s’engagent à étudier, au cas par cas, pour suite à donner, les possibilités de titularisation des agents non titulaires en fonction des nécessités de service et de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

3.2     concernant la mise en place et l’application du régime indemnitaire pour tous dans chaque collectivité

Le régime indemnitaire a un caractère facultatif selon les termes de l’article 88 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 et du décret 91-875 du 06 septembre 1991. Selon la définition des textes, « sa mise en place relève de la compétence des conseils municipaux. Il constitue un complément de traitement qui, est servi en contrepartie ou à l’occasion du service que l’agent exerce dans le cadre de ses fonctions ».

Toutefois, si tel n’est pas le cas, les Maires de Guadeloupe s’engagent à mettre en place et à appliquer le régime indemnitaire dans leurs collectivités respectives.

     concernant la mise en place d’un Accord BINO bis pour les bas salaires de la F.P.T jusqu’à 1,4 du traitement indiciaire de base, hors indemnités et primes.

La rémunération des agents de la fonction publique territoriale relève du droit commun avec une grille indiciaire établie au niveau national par référence à la fonction publique de l’Etat. En Guadeloupe le traitement est majoré de 40%.

La réponse à ce présent point de revendication nécessite donc la mise en œuvre de dispositifs législatifs et réglementaires appelant l’intervention du gouvernement, et de nos parlementaires, sur la base notamment des revendications présentées en ce sens par l’Association des maires de la Guadeloupe le 23 mars 2009 (document joint).

Concernant la prise en compte dans le calcul de la retraite de l’indemnité des 40% de vie chère

L’Association des Maires de Guadeloupe a également présenté une revendication dans ce sens au Secrétaire d’Etat chargé de l’outre-mer.

Concernant la prise en compte de la spécificité de la Guadeloupe pour l’application de l’indemnité de résidence

Ce point relève de la compétence de l’Etat. Il fera l’objet d’une intervention des parlementaires.

Article 4    Dispositions relatives à l’action sociale collective ou individuelle :

Considérant que la loi n° 2007-148 du 02.02.2007 rend obligatoire l’action sociale en faveur des agents territoriaux,

L’ensemble des communes de Guadeloupe s’engage, si tel n’est pas le cas, à délibérer, après avis du comité technique paritaire, et avant le 31 décembre 2009, sur l’application des prestations d’action sociale pour leur personnel communal.

Article 5    Dispositions relatives à la Formation

Compte tenu des nouvelles dispositions statutaires en vigueur en matière de formation,
Considérant que la préparation aux concours et examens professionnels relève de la compétence obligatoire du CNFPT,
Considérant pour autant que, dans le cadre de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, les collectivités communales souhaitent participer à la professionnalisation des agents et favoriser leur promotion,

Concernant l’information de chaque agent et la mise en place dans chaque collectivité d’une préparation en interne des concours et des examens professionnels

Les maires de Guadeloupe s’engagent à intensifier l’information en direction de leur personnel sur le programme annuel des concours et des examens professionnels.
En complément des actions de préparation aux examens et concours organisés par le CNFPT, ils s’engagent également, si tel n’est pas le cas, à mettre en place des préparations en interne, en groupement de communes ou par tout autre moyen, en fonction des besoins réels de chaque collectivité, traduits dans le tableau prévisionnel de recensement des postes transmis au Centre de Gestion.

Concernant l’élaboration du tableau des effectifs, la création d’un service formation au sein de chaque collectivité, le plan de formation obligatoire et le bilan social à présenter au CTP


Si tel n’est pas le cas, les maires de Guadeloupe s’engagent également à :

Adresser, pour les communes affiliées, le tableau des effectifs au Centre de Gestion de la Guadeloupe pour faciliter l’organisation des concours au plan départemental,
créer une cellule de formation
structurer leur service ressources humaines.
élaborer, un plan de formation avec les besoins prioritaires de la collectivité, qui sera soumis au CTP au plus tard le 31 décembre 2009.
présenter le bilan social au CTP conformément à la loi, à savoir tous les deux ans.

Article 6. Dispositions relatives aux Contrats Aidés

Considérant la demande formulée par les organisations syndicales représentatives des agents de la fonction publique territoriale U.T.C.-U.G.T.G, U.N.S.A., C.G.T.G., C.F.T.C., F.S.U., C.T.U., F.O. regroupées en intersyndicale au sein du collectif « LIYANNAJ KONT PWOFITASYON », pour :
- d’une part, conduire les contrats aidés jusqu’à leur terme et favoriser l’intégration des agents bénéficiaires de ce type de contrat par le biais des concours,
- d’autre part, pour une extension de l’accord BINO pour les agents bénéficiaires de contrats aidés,

Les maires de Guadeloupe s’engagent à:

concernant la conduite des contrats jusqu’à leur terme et l’intégration en fin de contrat des agents :

poursuivre jusqu’à leur terme les contrats aidés sauf cas particuliers (manquements aux obligations contractuelles).
favoriser le recrutement des agents en contrat aidé par la voie des concours en fonction des besoins de leur collectivité.
respecter les obligations de formation pour ces agents.
assurer la publicité des postes.

concernant l’extension de l’Accord BINO pour les emplois aidés

interpeller l’Etat sur le montage financier nécessaire à l’application de l’accord BINO aux emplois aidés.





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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 17:07
LETTRE OUVERTE A UN AMI BEKE
par Christophe GUYON dimanche 22 mars 2009

Mon cher,
J’ai, depuis quelques semaines, vu et entendu tout et n’importe quoi sur la Martinique et la Guadeloupe. Les propos les plus scandaleux des uns font écho aux discours les plus hypocrites des autres, le tout arbitré dans le sens que nous connaissions par les médias « zoreil » (un sens unique qui n’est jamais le bon sens...).
Pour autant, moi, Métropolitain d’origine qui ai épousé une de tes cousines, dont les enfants sont nés à Schœlcher, qui ai vécu plus de 20 ans aux Antilles, je ne suis guère soupçonnable de malveillance envers les blancs en général et les békés en particulier. Pour autant, il n’est peut-être pas inutile que je te rappelle quelques solides vérités que vous autres békés avez tendance à oublier en refusant de faire ce que notre religion théoriquement commune appelle l’examen de conscience et l’acte de contrition.
  Dans le passé, je ne reviendrai jamais sur la traite des noirs, forfait unanimement reconnu et universellement dénoncé, mais excuse permanente à tout et n’importe quel comportement du moment qu’on est noir ou mulâtre et plus encore si l’on est jeune. Vos ancêtres en ont bénéficié, certes, mais vos ancêtres ne sont pas vous et nul n’est comptable de ses aïeux. On a oublié au passage que les statisticiens (science cynique s’il en est) estiment que la traite des noirs par les noirs et pour les noirs a représenté 14 Millions de personnes en Afrique, celle orchestré par les arabes environ 12 Million et celle par les Européens « seulement » 7 millions. Mais je ne suis pas Staline, et une tragédie reste une tragédie.
Lors de mon arrivée en Martinique au début des années 80, j’ai été stupéfait par le cloisonnement qui existait entre les différentes fractions ethnique de la société Martiniquaise. Békés de leur côté, zoreils de leur côté, Mulat’ qui ne se mélangent pas avec les nèg’, eux même séparés des coolies. A l’analyse, il ne faut guère de temps pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un phénomène sociologique d’imitation de l’élite. Donc vous en êtes la cause directe. En conséquence, lorsque je vous ai fait remarquer ce que cette situation avait de dangereux en créant des rancœurs, vous m’avez répondu : « Ou pa ka komprann ayen, ou sé an zoreil, sé neg-la sé neg nou ».
Pourtant, bien que je n’ai jamais au grand jamais entendu de propos raciste dans la « famille », j’ai répété que votre refus sinon du mélange, du moins de la mixité raciale bloquait l’ascenseur social vers la reconnaissance, ascenseur qui aux Antilles comme partout sur la planète est malheureusement un ascenseur racial vers un type jugé idéal (et idéalisé) sinon supérieur. Oh il est vrai qu’il y eu quelques mariages « mixtes » avec quelques uns de ces mulâtres plus blancs que blancs, les Parfait, les Ozier-Lafontaine et consorts. Sur les trois dont j’ai eu connaissance proche, deux ont fini sur des échecs (on peut penser que la pression familiale et sociale des deux côtés n’y est pas pour rien) et le troisième s’est terminé par une exclusion en règle : plus de réception, plus de mariage, plus de soirées. Il me souvient d’un camarade Zoreil, centralien, brillant chef d’entreprise vivant au Cap-Est (Békéland) qui a brutalement décidé de quitter la Martinique sans raison apparente. Devant mon étonnement, mon patron de l’époque, un béké, m’avait expliqué qu’ayant épousé une femme guyanaise de couleur, ses enfants avaient partagé les jeux et les parties des petits békés du quartier mais qu’à douze ans, désormais, ils étaient exclus des « boum » et soirées pour des raisons évidentes.
Ainsi, les Martiniquais noirs, appelons un chat un chat, peuvent tout avoir matériellement sauf l’égalité sociale et on n’achète personne à coups de BMW... Je ne vous juge aucunement dans ce propos, et je sais que votre souci majeur est de protéger votre éducation, votre religion, votre mode de vie (et non votre « race » comme le disent quelques imbéciles... dont certains, parmi vous...) mais j’essaie de vous expliquer que l’arrogance du nèg’ n’est que le reflet déformé de la vôtre...
Beaucoup d’entre vous travaillent en Ville mais vivent à la campagne, et souvent dans des « ghettos » à l’envers ce qui a certainement augmenté l’autisme dont vous semblez victimes. Pourtant cette rancœur, ce racisme latent à l’encontre des blancs en général et des Békés en particulier étaient perceptibles par exemple dans l’évolution nocturne du centre ville foyalais. Alors que l’on pouvait sortir en boîte sans souci dans le quartier du canal, femmes comprises, les Week-end encore à la fin des années 80, c’est devenu un sport de moins en moins recommandable au fil des années et on ne peut tout mettre sur le dos du Crack... D’une manière plus générale, vous ne participiez plus et depuis longtemps à aucune manifestation populaire sous quelque forme que ce soit. Voulant vire caché vous avez alimenté un peu plus les phantasmes raciaux sur votre prétendu attitude de supériorité, alors que n’y répugniez que par craindre d’être pris à partie dans un comportement panurgesque de foule hostile......
D’un autre point de vue, je vous avait fait remarquer à de nombreuses reprises, qu’en abandonnant totalement le terrain Politique (à la retraite de Pierre Bally), associatif (et caritatif...) puis progressivement en comptant sur des hommes de paille dans les organisations socio-professionelles, vous vous mettiez en retrait de la vie publique et laissiez la place aux imbéciles, ce qui est toujours dangereux. Lorsque l’on n’est plus acteur de la Cité, on ne peut plus se défendre contre l’ostracisme. Enfin, lorsque j’ai quitté la Martinique en 2001, lassé entre autres par l’insécurité, la petitesse de l’île et des relations humaines, je vous ai prédit ce qui arrive aujourd’hui et vous m’avez répondu « on nous dit ça tous les 20 ans... ».
Quel aveuglement !
  Pour le présent, je suis encore stupéfait. Dans ton dernier mail, toi que je considère comme un garçon généreux et intelligent, scandalisé, tu m’envoies une photo accompagnée de la légende « notre ami Henri S. » a été extirpé de sa voiture lors de la contre manifestation et tabassé, sa voiture en grande partie détruite. Je jette un coup d’œil à la photo et je vois sur la rocade, au dessus de Trénelle, un magnifique VW Touareg à plus de 45000 € (et encore, le modèle de base..).Et lorsque je te fais remarquer ce que cette présence avec un tel véhicule dans un quartier misérable en proie à des troubles a de stupide et de provocateur, tu me réponds « il n’en a pas d’autre, sa femme roule en X5 ! ». Réponse en forme de boutade, réponse dérisoire qui accentue mon malaise et ma certitude que vous êtes comme le petit singe « rien dire, rien voir, rien entendre », qui accentue mon opinion de votre cécité intellectuelle et de votre arrogance morale d’avoir pour vous le bon Droit : mais que vaut le Droit face à la Révolution ?
Cela me renvoie à l’image du premier béké que j’ai vu en Martinique, bien avant que je ne sache qu’il deviendrait mon propre cousin par alliance, Monsieur Marcel F., à la Marina du François exhibant une liasse de billets de 500 Francs ( l’Euro était encore loin !) pour passer devant tout le monde à la station essence de la marina du François, et faire le plein de son 45 pieds (2 x 250 CV...) insoucieux des Zoreils stupéfaits qui le jugeaient et bien plus encore des pauvres Neg’ qui le haïssaient en secret tout autour....Il était « boulé » ? Probablement, mais « in vino veritas ! »....
Des exemples aussi parlants, au cours des vingt dernières années (celles que j’ai vu de mes yeux), j’en ai des dizaines et y compris des comportements d’exclusion vis à vis de zoreils, y compris vis à vis de moi-même, pièce rapportée, blanc de seconde zone...Un imbécile ne fait certes pas le printemps, mais l’accumulation de certains comportements, si...
  Pour le Futur ? Je répugne à jouer les Cassandre. Mais le bon sens me dicte un certain nombre de constatations. A entendre mes copains chefs d’entreprise, on peut évaluer que 10 à 15 % des sociétés qui mettront la clé sous la porte dans les quelques mois qui viennent. Sur celles qui sont solides, on peut penser que de 10 à 25% du personnel sera licencié ou verra son CDD non renouvelé. Au total, dans le privé on peut penser que de 8000 à 15000 emplois seront détruits par cette crise.
Un Tsunami social en résultera, d’autant plus que la crise mondiale n’est pas encore arrivée outre-mer, qui vit encore sur les votes de crédits publics et les financements de 2008... Essentiellement des emplois à faible qualification. Croyez-vous réellement que ces pauvres gens vont se retourner vers le « collectif » ou le « LKP » pour leur demander des comptes sur un gâchis pourtant orchestré par ces fonctionnaires ??? Non, ils vont écouter ces macoutes modernes qui leur diront : « sé vanjans bétché-a si ou pèd’ travay ou ».Vous êtes les coupables désignés idéaux (lire mon texte sur les békés, juifs antillais).
Et ils seront crus comme Mugabe a été cru lorsqu’il a expliqué sans rire que si les Zimbabwéens avaient faim c’était la faute des fermiers blancs, et que s’ils avaient le choléra c’était la faute des pays occidentaux qui l’avaient répandu. Oui le principe philosophique du « rasoir d’Occam » s’applique parfaitement dans la manipulation des masses : en période de crise, toutes choses étant égales, l’explication la plus simple est toujours la meilleure...
Si j’étais encore en Martinique, je prendrais mes dispositions pour partir, et pour partir vite. Si vous croyez une seule seconde que l’Etat Français vous protègera, vous rêvez. Vous n’avez pas conscience du puissant lobby « neg’zagonal » (Thuram en tête par exemple) qui vous hait sans vous connaître et qui fort de son quasi million de membre fait pression sur des médias ultra-complaisants qui ne vous haïssent pas moins, lesquels font à leur tour pression sur un pouvoir qui pour le moment ne vous connaît pas, mais que vous gênez dans son programme d’inaction.... à mon avis, désormais, vos jours sont comptés. Reste-t-il un espoir ? Peut-être. Celui de fonder un parti pluriethnique du genre « Matn’ik ensemb’ » ou « aveni’ tout’ moun », militer pour une autonomie très élargie (avec une refonte des institutions pour une assemblée unique) ou vous participerez à la reconstruction de votre pays d’un point de vue politique et pas seulement économique.... Et surtout n’oubliez pas que dans notre religion, le pardon se demande et qu’il ne s’obtient que si l’on s’engage à se réformer. Réformez-vous pour ne pas disparaître. Ce n’est pas une alternative, c’est un ultimatum de l’histoire.
Fais suivre ce texte si tu le juges pertinent. Garde-le pour toi si tu le juges idiot.
Bien à toi,
Christophe GUYON
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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 16:56
Créole et Créolité
   
Par Hector Deglas    24.03.2009 l 06h14
 
 
GUADELOUPE. Le Moule, mardi 24 mars 2009. (Caribcreole.com) -    
 
   
Au cours de cinq siècles de colonisation, les langues européennes dominatrices sont entrées en contact avec des milliers de parlers autochtones qui, le plus souvent, ont dû battre en retraite ou tout simplement disparaître avec leurs locuteurs. Sur le continent américain, trois phénomènes vont apparaître : 1) l’imprégnation géographique et lexicale (cf. noms de lieux ou de plantes d’origine amérindienne), 2) la création de termes nouveaux correspondant à des activités nouvelles et 3) la «créolisation» avec l’émergence de langues nouvelles liées à la traite africaine qui déversa dans les régions tropicales et subtropicales des millions d’Africains.
Curieusement, ce fut au cours de différents congrès ou colloques sur les Créoles à base lexicale française, anglaise ou néerlandaise que les linguistes internationaux affinèrent leur théorie sur l’origine et la diversité des familles de langues. Le terme de «créolisation» fut retenu comme le principal phénomène lié aux contacts de cultures ou de civilisation. On suppose qu’en 50 millénaires les premières langues africaines se sont diversifiées à l’infini à mesure que l’Homme conquérait la Terre par petits groupes. Et puis un langage, en lui-même, sur lui-même, évolue dans ses formes (morphologie), dans ses expressions et ses phrases (syntaxe), dans ses stocks de mots (lexique) et dans la signification évolutive même de ces mots (sémantique).
1. L’UNIVERS « CREOLE ».


C’est ainsi que le mot « créole » a évolué. Son champ d’utilisation s’est également restreint. Mais s’il surgit constamment, aujourd’hui, dans des emplois divers c’est qu’il correspond, qu’on le veuille ou non, à l’ancienne idéologie esclavagiste qu’ont tissée jadis les colons européens dominateurs.
Issu de l’espagnol «criollo», forme péjorative de «crio» (nourisson, bébé), le terme de créole signifiait bien : tout ce qui est né ou tout ce qui s’est adapté aux colonies du Nouveau Monde, que cette création ou cette adaptation génétique soit humaine, animale ou simplement autochtone, par opposition à ce qui venait d’ailleurs. On disait ainsi Blancs-Créoles opposés aux Blancs-France, (Nègres)-Créoles opposés aux Bossales. Les espèces animales qui, par croisement, s’adaptèrent aux climats tropicaux s’appelèrent aussi créoles : cheval créole, chien créole… Pendant un certain temps, la case en gaulettes et torchis, d’essence africaniste, céda peu à peu la place à la case « marine » en planches et poteaux ajustés avec mortaise et sans clous. La cuisine, en dehors de la boulangerie et de la charcuterie du porc, garda la marque dominante de l’Afrique, tout comme le vêtement féminin (cf. la matador). Bien entendu la langue dite créole fut de plus en plus rattachée à l’univers « dégradant » des habitations et des plantations, à mesure que l’Ecole et le modèle bourgeois des gens-de-la-ville (moun-nan-bouk) gagnaient du terrain. Pourtant, au 20e siècle, jusqu'Avant-la-Guerre, la majorité des Blancs-Créoles et des Créoles «de couleur» (qui se distinguaient ainsi des Indiens) ne parlaient que créole.
Finalement, l’ambiguïté même du statut colonial a toujours généré des appellations mal définies, à savoir : l’adjectif «antillais»(1) semble faire double emploi avec «créole», quand ceux de «nègre», de «noir» ou de «blanc » tout court ne viennent en accroître la confusion. En l’espace de trois décennies le mot de « guadeloupéen » a envahi le monde de la petite et moyenne entreprise. Mais il est loin d’avoir triomphé dans le langage courant, où son utilisation se heurte au doudouisme et à l’assimilationnisme ambiant. On s’affirme guadeloupéen par rage ou par identité culturelle, mais on met vite ce mot dans la poche pour se dire «français», …par précaution administrative !
2. LA DERIVE FOLKLORIQUE ;


Donc, le Guadeloupéen, plongé dans un inconscient raciste de cocagneur, a du mal à définir son être, ses actes et son avenir. Il s’empêtre, par exemple, idéologiquement, dans l’usage, des mots « métropole », « métropolitain », en feignant d’oublier que ces ancêtres utilisaient ceux de « Fwans » et de « Blan-fwans ». Alors, par compromis il dira Hexagone, et même des «hexagonaux», à défaut de dire «Blanc », plus fréquemment utilisé dans le créole populaire et le français populiste.
Toutefois, la littérature caribéenne francophone demeure imprégnée de visions doudouistes, même quand elle s’en défend. Bien plus, sur un plan plus doctrinal, une véritable école littéraire a cru pouvoir se rassembler sous la bannière de la Créolité. Ce courant, davantage martiniquais que guadeloupéen, a révélé combien l’influence békée était forte dans cette quête identitaire artistique. La Créolité est une absurdité antinationale qui reprendrait, à l’instar de la vieille idéologie esclavagiste, la genèse historique de la colonisation. Il en est de même pour ceux qui disent « Nous somme tous créoles » destiné, en fait, à barrer la route au patriotisme guadeloupéen en encourageant implicitement une union charnelle avec la France !
Cela étant et, à un niveau moindre, beaucoup de créolistes et d’enseignants de créole (on parle ici de la langue !) ont également des conceptions folkloriques et inconscientes de la culture et de la langue guadeloupéennes, d’autant que bon nombre de leurs élèves ont de sérieuses difficultés en français. Pourquoi ? Parce que la petite-bourgeoisie intellectuelle guadeloupéenne ne s’est pas encore débarrassée des vieux préjugés anti-créoles. Ainsi, la LCR apparaît comme une concession, une « petite place » faite à un morceau de Guadeloupe qu’il convient pourtant de défendre. Elle s’érige en doublet culturel au côté du Français, de l’Histoire-Géographie et des autres disciplines artistiques qui pourraient, elles aussi, enseigner le même contenu ! Autre aspect ghettoïsant, le fait d’enseigner le créole sans révéler (par-delà la simple traduction) les rapports de dominés, donc de diglottie que cette langue entretient avec le Français et sa Littérature, ne facilite pas une maîtrise et une évolution bilingues de l’élève. Le créole peut aider à mieux comprendre le français et inversement. Sur le plan de la sociolinguistique et de la linguistique appliquée, ON NE DOIT PAS DISSOCIER LE CREOLE DU FRANÇAIS ! Mais, en même temps, l’on doit veiller à ne pas mettre le mot même de « créole » à toutes les sauces, car celui-ci possède encore des relents doudouistes, folkloriques, sinon post-esclavagistes et coloniaux. Méfions-nous de notre inconscient !


(1) Vient du portugais antilha, île mythique située aux antipodes du Portugal. Une des premières mentions de cette île figure sur la carte de Pizzigano en 1424. Le mot Antilles fait concurrence à celui de Caraïbes, ce dernier étant plus juste eu égard à la mémoire des premiers habitants amérindiens. En France, dans l’immigration d’avant et d’après-guerre on associait Guadeloupéens et Martiniquais sous le vocable folklorique d’ «Antillais». D’ailleurs, à tort, la renommée de Joséphine de Beauharnais avait fait celle de la Martinique, au point que souvent des Guadeloupéens se faisaient passer pour Martiniquais !
 
 
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