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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 16:50
Luc Chatel défend sa réforme des lycées à la Réunion

Le ministre de l'Education, Luc Chatel, a défendu vendredi à la Réunion, première académie d'outre-mer, sa réforme du lycée, soulignant qu'elle n'était pas destinée à "faire des économies".
"Nous ne faisons pas cette réforme pour faire des économies. Elle se fera à taux moyen d'encadrement constant", a déclaré M. Chatel, qui était interrogé sur la suppression de 16.000 postes en 2010.
"S'il suffisait de créer des postes pour obtenir des résultats, nous aurions été les champions du monde de la réussite scolaire à la fin des années 1990", a-t-il ajouté lors d'un point presse au lycée de Bellepierre, à Saint-Denis.
"Le sujet est moins de créer des postes que d'adapter notre système éducatif à la problématique rencontrée dans chaque lycée, par chaque élève", a-t-il encore dit.
La visite dans l'île de Luc Chatel s'inscrit dans le cadre d'un "tour de France" des académies pour présenter sa réforme des lycées, a-t-il indiqué.
Le ministre s'est entretenu dans la matinée avec les proviseurs des lycées et les principaux des collèges ainsi que les chefs d'établissements de Mayotte avant de rencontrer les personnels enseignants et les lycéens.
Il s'est félicité des efforts réalisés dans l'île par le système éducatif, rappelant qu'"il y a 25 ans, 15% d'une classe d'âge arrivait jusqu'au bac contre 55% aujourd'hui, dans la même proportion qu'en métropole".
La réforme du lycée, détaillée jeudi par le ministre de l'Education prévoit notamment une revalorisation des filières technologiques et litteraire, généralise le soutien et rend l'orientation réversible.
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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 16:49
Les syndicats du LKP ont déposé un préavis de grève générale

Les organisations syndicales membres du LKP, le collectif à l'origine de la grève générale de 44 jours qui avait paralysé la Guadeloupe en début d'année, ont déposé un préavis de grève générale "d'avertissement" de 48 heures pour mardi et mercredi.
Parmi les 12 points de revendications figurent notamment "la reprise des négociations sur les 146 points de la plate-forme de revendications du LKP", "l'annulation de l'augmentation de 6 centimes" du prix des carburants intervenue en septembre, et "le respect et l'application de l'accord Bino".
Cet accord, signé par le LKP et des organisations patronales minoritaires, institue une augmentation salariale de 200 euros définitivement acquise dans trois ans.
Elle est versée transitoirement par les employeurs (50 euros en 2009, 100 en 2010), les conseils régional et général (50 euros en 2009 seulement), et l'Etat avec le revenu supplémentaire temporaire d'activité (100 euros). Le dépôt de ce préavis de grève, transmis mercredi soir à la préfecture, ne constitue pas une surprise, puisque le LKP avait multiplié ces dernières semaines les menaces d'un recours à la "mobilisation générale".
Le collectif, dont l'audience s'est sérieusement effritée depuis la fin de la crise sociale en mars, semble avoir voulu jouer la prudence en n'appelant qu'à une grève générale "d'avertissement de 48 heures".
Le caractère très général des revendications formulées à cette occasion laisse au LKP une grande marge d'initiative dans l'éventualité où la mobilisation populaire serait au rendez-vous.
Parmi ces revendications, "la mise en place du plan d'urgence pour l'emploi, l'insertion et la formation professionnelle des jeunes", "la titularisation de tous les précaires du secteur public et un contrat de travail à durée indéterminée à temps complet pour ceux du secteur privé", "la vérité sur la mort de Jacques Bino", le syndicaliste tué lors d'une nuit d'émeutes à Pointe-à-Pitre durant la crise sociale.
Le LKP réclame aussi la revalorisation des minima sociaux et de l'allocation aux personnes handicapées.
En prélude à ce préavis, une rumeur non démentie de grève des pompistes s'était traduite lundi par la prise d'assaut des stations-service de l'île.
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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 16:49
L'Etat va accorder 50 millions de plus aux pétroliers outre-mer, Lurel (PS) proteste

Le député PS de Guadeloupe Victorin Lurel a dénoncé jeudi un article du projet de loi de finances rectificative pour 2009 accordant 50 millions d'euros de crédits supplémentaires aux compagnies pétrolières fournissant en carburants Antilles et Guyane.
Ces 50 millions s'ajoutent au décret d'avance de 44 millions d'euros pris en juillet dernier pour ces mêmes compagnies, afin de compenser la baisse administrative des tarifs décidée par le gouvernement lors de la crise sociale du début de l'année, qui a été suivie d'une longue période de blocage puis d'une légère hausse.
Dans un communiqué, M. Lurel "dénonce ce nouveau chèque à des compagnies pétrolières qui, comme Total, ont engrangé un superprofit de 14 milliards d'euros en 2008".
La Sara, qui approvisionne Antilles et Guyane, est filiale à 50% de Total.
Le président du conseil régional de Guadeloupe souligne que "le gouvernement a bien pris soin de sécuriser les compensations prévues pour les pétroliers, avant de mettre en oeuvre un nouveau mode de fixation des prix du carburant dont les collectivités locales sont saisies depuis seulement quelques jours, en procédure d'urgence".
Selon lui, "au moment où la preuve est faite par les rapports de l'Inspection générale des Finances et de l'Autorité de la Concurrence que le modèle de fixation des prix du carburant outre-mer aboutit à un système de rente et de +pwofitasyon+ (profitation) au profit de ces mêmes compagnies, cette compensation d'un montant total de 94 millions est purement et simplement scandaleuse".
Pour M. Lurel, "il s'agit là d'une faute morale et d'une preuve d'irresponsabilité du gouvernement qui prend le risque de rajouter à la tension entretenue en Guadeloupe".
Le député PS réclame "une nouvelle solution qui passe nécessairement par une réduction significative des marges scandaleuses des compagnies pétrolières et non par des ponctions sur les contribuables".
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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 16:44
Outremer : 567 millions de plus et un projet de décret sur les carburants

Quelque 567 millions d'euros de crédits supplémentaires vont être consacrés à l'outre-mer en 2009 et le gouvernement va par ailleurs soumettre à consultation un projet de décret sur le prix des carburants en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
Selon le collectif budgétaire mis en ligne par le ministère du budget, sur ces 567 millions, 441,7 seront débloqués "au titre de l'apurement des dettes de l'Etat" à la Sécurité sociale. Est prévue en outre une enveloppe supplémentaire de 75,59 millions pour le remboursement à la Sécurité sociale des exonérations de cotisations en 2009 dans les DOM.
Le collectif prévoit aussi 50 millions d'euros de plus au titre de la compensation pour les compagnies pétrolières, dont la Sara, filiale de Total, de la baisse du prix des carburants décidée par l'Etat aux Antilles et en Guyane lors des crises sociales.
Cette somme s'ajoute aux 44 millions d'euros du décret d'avance de juillet bénéficiant aux mêmes compagnies.
Le gouvernement vient par ailleurs d'envoyer pour avis aux conseils généraux et régionaux de Guadeloupe, Martinique et Guyane, un projet de décret sur la fixation des prix des carburants dans ces trois départements.
Ce projet, qui modifie trois décrets de 1988, est destiné à "moderniser le cadre de fixation des prix" pour le rendre "plus réactif vis-à-vis de l'évolution des cours mondiaux du pétrole, et également plus transparent", selon le rapport du ministère de l'économie annexé au projet.
Les prix seraient fixés le premier jour de chaque mois de manière identique dans les trois départements, afin d'éviter la situation de 2008 où les prix de l'essence continuaient à monter en Guyane alors qu'ils baissaient en métropole.
Les entreprises pétrolières ne pourraient modifier leurs marges maximales de gros et de détail qu'une fois par an avec cependant "possibilité d'une modification supplémentaire par an motivée par des circonstances exceptionnelles".
Les coûts d'acheminement et de passage en dépôt des carburants seraient "mutualisés" entre les trois départements, "par mesure de solidarité".
Enfin, l'information sur l'évolution des prix serait améliorée au travers des Observatoires des prix et des revenus.
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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 16:41
Ribes est à l'Artchipel
Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point (Paris), est à l’Artchipel de Basse-Terre. Il présentera son dernier film et animera un stage.
 
A la fois acteur, auteur dramatique, metteur en scène et cinéaste, Jean-Michel Ribes dirige également le bouillonnant théâtre du Rond-Point, depuis 2002.
Homme passionnant et passionné, réputé pour son humour caustique, Jean-Michel Ribes sera à L’Artchipel pour présenter son film Musée Haut, Musée Bas et rencontrer les professionnels du théâtre à l’occasion d’un stage organisé pour eux du 1er au 4 décembre.
C'est un personnage désormais incontournable de la scène parisienne (et française) qui investit l'Artchipel. Car jean-Michel Ribes est un touche-à-tout de génie.
Jean-Michel Ribes est l'auteur et metteur en scène d’une vingtaine de pièces, dont Les Fraises musclées (1970), Tout contre un petit bois (1976), Théâtre sans animaux (2001, Molière de la meilleure pièce comique et du meilleur auteur)) et Musée Haut, Musée Bas (2004, sept nominations aux Molières, Molière de la révélation théâtrale pour Micha Lescot). En 2008, il met en scène Batailles qu’il a coécrit avec Roland Topor.

La télé et le cinéma aussi
Pour la télévision, il écrit et réalise de nombreux téléfilms et les deux séries cultes Merci Bernard (1982 à 1984) et Palace (1988 à aujourd’hui).
Pour le cinéma, il écrit et réalise Rien ne va plus (1978), La Galette du Roi (1986) et Chacun pour toi (1993), Musée Haut, Musée Bas (sortie le 19 novembre 2008). À la demande d’Alain Resnais, il adapte la pièce d’Alan Ayckbourn, Privat fears in public places, qui devient le film Cœurs, sélectionné au festival de Venise 2006.
Pour les comédiens guadeloupéens, pour tous ceux qui évoluent dans le monde du théâtre, c'est un grand moment qui se prépare, car Jean-Michel Ribes peut devenir un mentor (même si le stage ne dure que quelques jours) très convenable.



L'écriture, sa passion
Jean-Michel Ribes est un boulimique d'écriture. Il imagine Le Rire de résistance, un catalogue-manifeste de 320 pages d’insolence, de drôlerie et de liberté, pour saluer tous ceux qui, de Diogène à Charlie Hebdo, ont résisté à tous les pouvoirs par le rire (parution en novembre 2007). Récemment, il publie chez Actes Sud un almanach Mois par moi.
Il a reçu le Grand Prix de l’Humour Noir en 1995, le Molière du meilleur auteur francophone, le Prix Plaisir du Théâtre en 2001 et le Grand Prix du Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre.

Musée haut, musée bas
de Jean-Michel Ribes
Comédie
Un conservateur terrorisé par les plantes vertes, un ballet de Saintes Vierges, des gardiens épuisés par Rodin, un ministre perdu dans une exposition de sexes, une voiture disparue au parking Rembrandt, des provinciaux amoureux des Impressionnistes, touristes galopins galopant d'une salle à l'autre, ils sont tous là dans ce petit monde qui ressemble au grand, dans ce musée pas si imaginaire que ça, valsant la comédie humaine jusqu'au burlesque.
Mosaïque de personnalités et de personnages, ce film est le portrait de ce peuple des musées, qui chaque jour visite, se réfugie ou travaille dans ce lieu de folie, de liberté et d'imaginaire.
Avec Michel Blanc, Victoria Abril, Pierre Arditi, Josiane Balasko…
Mardi 1er décembre
Salle Anacaona
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 23:01
INDISCRÉTIONS
Elie
Elie Domota a convoqué (et non invité, mais faut-il s'arrêter à cette terminologie) les présidents des assemblées locales, les élus, les partenaires de l'accord Bino. Ils doivent se rendre vendredi à Gourbeyre, où ils écouteront le LKP leur dire le mal être au pays. L'Etat n'est pas invité. Et pour cause. On s'achemine lentement mais sûrement vers un front anti... Etat. La deuxième phase du processus engagé en janvier. Ceux qui ne viendront pas, gare aux oreilles !
Devant plusieurs maires guadeloupéens qui participaient au Congrès des maires de France, à Paris, M. Lurel a fait savoir qu'il ne participerait pas à la réunion et qu'il enverrait au mieux des représentants de ses services. M. Gillot est absent à cette date...

Victorin
Victorin Lurel a révélé, hier, l’existence d’un nouveau chèque de 50 millions d’euros du gouvernement aux compagnies pétrolières d'outre-mer. C'est dans l’article 8 du projet de loi de finances rectificatives pour 2009 délibéré en conseil des ministres lundi dernier. M. Lurel dénonce « ce nouveau chèque de 50 millions qui vient s’ajouter à celui de 44 millions d’euros fait en juillet dernier à des compagnies pétrolières qui, comme Total, ont engrangé un superprofit de 14 milliards d’euros en 2009 (...) Il s’agit là d’une faute morale et d’une preuve d’irresponsabilité di gouvernement qui prend le risque de rajouter à la tension entretenue en Guadeloupe. »

Roland
Roland Mazurie, Monsieur Météo France de ces longues années, d'Hugo à Omar, a quitté la Guadeloupe pour d'autres missions. Se rapprochant de ses racines. Barbu, sans barbe, moustachu, les cheveux en pétard ou rasés. Au fil des mois, des années, Roland Mazurie a toujours été la hantise de nos photographes. Comment utiliser une photo d'archives d'un barbu qui ne l'est plus au moment de diffuser l'article ? Mais, pour ce qui est de répondre avec finesse aux journalistes au moment des grandes crises météorologiques, Roland était toujours au bout du fil ! Bon voyage !..

Victorin et Yves
Ce matin, Victorin Lurel passera à la librairie Juliard, boulevard Saint-Germain, pour se faire dédicacer « le roman d'Yves Jégo », comme il aime à qualifier 15 mois et 5 jours, entre faux gentils et vrais méchants (Grasset), dont nous avons donné de larges extraits dans nos précédentes éditions. C'est vrai que cette librairie est en face de l'immeuble du PS, à deux cents mètres de l'antenne de la Région !

Christine
La Guadeloupéenne Christine Monlouis part au Salon nautique de Paris pour y rencontrer la marraine de son bateau, Maud Fontenoy, et annoncer sa participation à la Route du rhum. C'est luc Coquelin qui l'entraine, c'est philippe Chevalier qui passe le bateau. A noter que c'est la première antillaise à tenter l'aventure !
André-Jean VIDAL
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 16:40
L'UGTG ET UNE DIZAINE D'AUTRES ORGANISATIONS SYNDICALES RELANCENT LE MOUVEMENT
Dans un tract qui circule en ce moment, distribué et duiffusé sur internet, une dizaine de mouvements syndicaux appellent à une nouvelle grève. Voici le document de l'UGTG.

24 & 25 novembre 2009 : Appel à la grève de L’UGTG !
  

Nou kay roupran chimen pou kontinyé lalit

 

Nou tini dwa OSI

Wi, Travailleurs, Peuple de Guadeloupe, nou osi nou tini dwa, menm dwa ki tout fanm é nonm si latè, dwa fè soley kléré pou nou é zanfan an nou !

Wi, Travailleurs et Peuple de Guadeloupe, pendant 44 jours ansanm-ansanm nou mizé angajman, jouné travay é espwa pou chanjé lavi.

Jodijou awa, nous ne pourrons accepter que SARKOZY et son ministre des Colonies Marie-Luce PENCHARD réinvestissent dans la pwofitasyon, réinstallent les profitants sur leur trône.

Nou kay roupran chimen pou kontinyé lalit !

Travailleurs, Peuple de Guadeloupe, SARKOZY é banélo’ay désidé fè nou pran on 6 pou on 9. Neuf mois après la signature du protocole du 4 mars 2009, yo ka kontinyé fè jé épi Travayè é Pèp Gwadloup.

Yo sinyé, fo yo rèspekté sa yo sinyé

  • Aujourd’hui, les manipulations opérées par l’Etat français remettent en cause l’Accord Interprofessionnel sur les salaires conclus le 26 février 2009 (Accord BINO) :
    Ainsi, dès avril 2010, près de 30.000 Travailleurs (qui travaillent dans les entreprises n’ayant pas adhéré à l’Accord BINO) perdront la quote-part de 50 € pris en charge actuellement par les Collectivités (Région, Département).
    En Avril 2012, les mêmes Travailleurs perdront 100 € de plus, correspondant à l’arrêt du versement du RSTA par l’Etat.
    Ce tour de passe-passe a été rendu possible par la suppression de la clause de convertibilité qui prévoit la prise en charge des 200 € d’augmentation par les entreprises à la fin des aides des Collectivités et de l’Etat ;
  • Le fameux plan d’urgence pour la formation et l’insertion des jeunes est en panne et ne constitue en rien une priorité pour Mme PENCHARD, qui n’en a pas dit un mot alors que 6 jeunes sur 10 sont au chômage ka féré chyen é pentiré syèl.
  • L’Etat Colonial met donc tout en œuvre pour organiser le retour de la pwofitasyon organisée par la même équipe, la même confrérie ; les VION, VIAL-COLLET, ANGELE, KOURY…
  • A la baisse des prix, l’Etat rétorque développement de la concurrence par l’arrivée de nouvelles enseignes commerciales ; et port en eaux profondes pouvant recevoir 1 million de containers par an. Dès lors, comment peuvent-ils nous faire avaler la pilule du développement agricole et de la diversification quand tout est mis en œuvre pour le bétonnage des terres agricoles é pou manjé an nou pousé si bato.
  • L’opacité demeure sur les prix des carburants malgré plusieurs rapports, notamment celui de l’autorité de la Concurrence. Et pourtant, ce sont 110 millions d’euros que TOTAL réclame aujourd’hui à l’Etat Français pour manque à gagner, compte tenu du gel des prix que nous avons obtenu en Février 2009.

Mme PENCHARD a donc décidé de faire payer cette somme par les Guadeloupéens, en augmentant l’essence de 22 centimes avant le 31 décembre 2009.

Et ce sont les mêmes cadeaux fiscaux et sociaux qui sont proposés aux bons amis. Défiscalisation encore et toujours pour l’Hôtellerie alors que 85% des richesses de ce secteur repartent à l’étranger pour gonfler les poches des actionnaires.

Et dans cette reconquête de la pwofitasyon, les Travailleurs sont la cible privilégiée. Nombre de patrons voyous ont donc profité pour licencier, laissant croire aux conséquences du mouvement LKP. En réalité, la quasi-totalité des entreprises ayant déposé le bilan sont en redressement judiciaire depuis plusieurs années et le plus souvent à la demande de la Caisse Générale en Sécurité Sociale pour non paiement des cotisations sociales. Les entreprises de Guadeloupe sont championnes de France du non paiement des charges sociales dixit le Directeur de la Sécurité Sociale.

E sé konsa, yo éséyé fè kwè kè sé LKP ki fèmé CORA, MATCH et ECOMAX.

En vérité, le Groupe Belge SISB a programmé de quitter la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane depuis plus de 2 ans padavwa yo paka gannyé asé lajan ankò. C’est donc à une grande banque, BNP PARIBAS, et un illustre cabinet d’expertise DELOITTE qu’il a confié cette étude qui a pris le nom de Projet TOPAZE. Et durant ces deux dernières années, les investisseurs financiers, industriels ont été contactés, reçus pour évaluer leur intérêt et leurs potentiels. Plusieurs investisseurs sont venus aussi en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane visiter les locaux du Groupe SISB notamment courant 2008. Voilà la vérité !!

Travailleurs, Jeunes, Retraités, Chômeurs, la confiance acquise depuis Janvier 2009 reste intacte. Nous devons refuser le mépris, l’arrogance et la fatalité. Nou ni rézon !!

Nou pa fèt pou sèvi sèwpiyè pou pon moun. Annou roupran chimen a lalit. Partout, dans les villes, les campagnes, les quartiers, les entreprises, nou kay rantré an rézistans pou :

  • L’application pleine et entière de l’ensemble des dispositions de l’Accord BINO ;
  • L’application pleine et entière des dispositions du protocole du 04 mars 2009 ;
  • L’arrêt des licenciements dans tous les secteurs d’activité ;
  • La réouverture des hôtels KALENDA et ANCHORAGE ;
  • L’ouverture des négociations sur les salaires, la formation, les conditions de travail dans toutes les branches professionnelles aboutissant à la signature de conventions collectives ou d’accords de branche ;
  • L’arrêt de la répression antisyndicale ;
  • La défense des terres agricoles et le développement de la production locale ;
  • La sauvegarde des emplois dans le secteur des produits pétroliers, de la sécurité privée et des services bancaires ;
  • La négociation d’un plan de santé publique privilégiant la prévention, l’éducation thérapeutique et la lutte effective contre les maladies cardio-vasculaires, le diabète, l’hypertension artérielle, le Sida…
  • Le respect de l’ensemble des dispositions statutaires et réglementaires relatives à la Fonction Publique Territoriale ;
  • L’organisation d’un Transport Public de voyageur efficace et le respect des droits des transporteurs ;
  • La signature d’un Protocole d’Accord pour une complémentaire santé gérée par un organisme Gwadloupéyen…..

Nou paka fè déyè !! Nou osi nou adan !!

L’UGTG avec toutes les organisations et mouvement du LKP appelle tous ses militants et adhérents à la grève.

Tous en grève les Mardi 24 et Mercredi 25 Novembre 2009

MARDI 24 NOVEMBRE : Sanblé douvan les entreprises

MERCREDI 25 NOVEMBRE 9vè : Gran déboulé masif dans les rues de Pointe-à-Pitre
Sanblé douvan Bik a Mitiyalité à 9vè

Jou nou ké mété a jounou péké vwè jou !

Lapwent, 18/11/09
U.G.T.G.

Date de l événement : 24 novembre 2009

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 16:36
TRIBUNE LIBRE
LA LEZARDE DES ILLUSIONS
Par Dominique DOMIQUIN

Nous répétons beaucoup, comme une incantation, que nous vivons un moment historique. Il l’est certes, à bien des égards, et pas forcément ceux qui nous arrangent. Mais quelle en sera la portée ? La prudence, sinon la modestie nous imposent au moins d’attendre que l’Histoire en décide. Avec la mondialisation –nouvel ordre qui n’a cure des Nations ni des Etats– la cupidité n’a plus de limites ni de couleur. (En a-t-elle d’ailleurs jamais eu ?) Voici venir le temps où l’énergie est l’Enjeu. Où la télécommunication fait puissance. Où le multimédia provoque l’accélération fulgurante des séquences historiques. À l’échelle planétaire, les certitudes se succèdent, mutent et se nécrosent en un clin d’œil.

En attendant Zorro, Shaft ou Robin des Bois, le guadeloupéen n’est plus que le jouet de la vitesse du monde. Sa seule catharsis consiste, entre deux grèves, à consommer sans entraves et/ou à glisser son bulletin dans l’urne. Voter demeure l’ultime et symbolique manifestation de son incurable impuissance ou de son impuissante incurie… L’Etat jacobin fauché lâche du lest, colmatant une brèche ça et là : « C’est la crise, ma bonne dame, vous comprenez ? »  Mort, le rêve du retour des trente glorieuses. Seule l’urgence persiste.

Partout, les paradigmes valsent. Même notre île n’échappe plus à la gigantesque mécanique Globale. Dans ce toboggan vertigineux, chacun tente de se raccrocher à son ennemi intime, à une idéologie, à un dogme, à des valeurs. Sous les coups de boutoir du Monde, les solives familières du psychisme de bitasyon cèdent sans crier gare ; Tout est à redéfinir en sachant qu’il n’existe aucune garantie capable de couvrir nos risques. Mais il nous faut pourtant choisir… Alors peut-être est-ce l’occasion de faire le grand ménage. De massacrer nos préjugés à la tronçonneuse. De dynamiter férocement nos clichés. De décapiter sans pitié nos fantasmes.

Etrangement, tout se passe comme si la Guadeloupe et la France rechignaient à saisir cette chance. Il suffit d’observer comme chacun y va de son masko ou de son petit air de flûte. Les uns, affectant un ton rebelle, tiennent un discours archi convenu du genre : « Tous les Noirs ils sont beaux, tous les Noirs ils sont gentils ! Tous les Blancs ils sont méchants… » Et ça nous fait tellement plaisir ! Les autres, rajustant leurs écharpes, feignent de maugréer : « Tout ça relève de la responsabilité de l’Etat… » Et ça nous dédouane bien confortablement. Un troisième, entre deux avions, nous susurre mielleusement : « Ah ! Césaire, quel poète ! Sans vouloir vous influencer, je vous conseillerai d’opter pour le 74… » Et ça nous rend perplexes...

Peut-être est-il temps pour nous d’Exister là où l’on ne nous attend pas.

Peut être est-il temps de ne plus croire que la mondialisation n’est pas notre affaire, car telle le nuage de Tchernobyl, elle se serait arrêtée aux frontières de l’Hexagone.

Peut être est-il temps de savoir que l’argent et la richesse ne se créent par génération spontanée. Que nous avons aussi besoin de bourgeois, de chefs exigeants et de riches investisseurs. Ex nihilo, nihil…

Peut être est-il temps d’arrêter le bon vieux : « Nou ka soufè ! Wooooy, nou ka soufè ! » (Toutes couleurs de peau et classes socio-économiques confondues).

Peut-être est-il temps de ne plus gérer nos conflits avec l’Etat comme si nous étions un pays indépendant ou une nation colonisée exigeant de l’occupant toujours plus d’assistanat, plus de fonctionnaires, plus de règles à marronner.

Peut-être est-il temps de moins se comparer aux States, au Venezuela, à Trinidad, à Cuba (ou à Taiwan pour les plus raisonnables d’entre nous).

Peut-être est-il temps de troquer nos moniteurs monochromes pour des écrans en couleurs. D’oublier que nous sommes équipés génétiquement d’un détecteur de géreurs, de commandeurs et autres nègres-à-blancs.

Peut-être est-il temps d’abandonner la nostalgie de la chicote et du régime de Vichy (Tan Sorin, Tan Wobè… Sa té bel ! Nou té byen, papa !) De sortir du discours : « Nous ne devons rien à ce carriériste de Victor Schoelcher ! Nous nous sommes libérés tous seuls... » De ne plus s’imaginer que Louis Delgrès était séparatiste.

Peut-être est il temps de confier à des Noirs des postes de hauts responsables avec la compétence, la qualification et la rigueur comme seuls critères de sélection.

Peut être est-il temps de penser (panser ?) notre histoire plutôt que la ressentir.

Peut être est-il temps que nous souffrions qu’on apporte la contradiction à nos propos contradictoires. D’admettre qu’au pied du mur, le mot « indépendance » nous flanque la grande diarrhée. Mon grand-père nationaliste le savait déjà.

Peut-être est-il temps de sortir du Déni. D’assumer enfin que nous sommes français dans les faits et dans les choix mais qu’il ne s’agit pas pour autant d’une situation figée. Car toute la Caraïbe est au courant, sauf nous…

Peut-être est-il temps de voir que la vie est un chemin dangereux avec, au bout, la mort comme seule certitude.

Peut-être est-il temps pour nous autres, artistes, de ne plus nous exiger « bêcheurs d’une unique race » et qu’enfin « nos pieds s’arc-boutent pour une remontée fantastique » non plus seulement des Nègres mais de tous les fils et filles de Guadeloupe. Car la ré-Humanité sera toujours à ce prix.

Peut-être est-il temps de se dire que Césaire, Fanon, Rupaire, Walcott, Condé, Schwartz-Bart, Frankétienne et Glissant sont les sages-femmes gigantesques d’un accouchement au forceps qui vient juste de commencer. Mais que bien qu’ils aient rescapé, nourri, relié ce qui paraissait irrémédiablement englouti, nous ne saurions regarder leurs œuvres qu’en tant que commencement, balises, jalons ou étapes. Jamais comme des Bibles ou un Terminus. Ne crions pas « Voici ! » tant qu’il nous reste à admettre que nous avons le droit de n’être que des Hommes.

Peut-être est-il temps de connaître notre EQUI-LIBRE.

Ne nous déplaise, nous sommes tous comptables de cette année 2009. Il nous faut désormais l’assumer comme des grands et boire la dame-jeanne jusqu'à la lie. Quand j’entends les uns et les autres se balancer des noms d’oiseaux, je me dis : « OK, tou sa byen bel… Mais qu’est ce qu’on fait maintenant ? Tout de suite ? Pour notre jeunesse ? » Car là est selon moi notre plus grand ratage, notre avortement gargantuesque, la bombe à neutrons qui va très rapidement nous exploser au visage. Plus de 1000 jeunes quittant chaque année le système scolaire sans diplômes ni qualifications ; quel festin pour les trafiquants de tous bords ! Quelle manne pour les populistes de tous poils ! Quel régal pour les marchands de verroterie mondialisée ! Quelle aubaine pour les gourous en toc !

Comment expliquer à un ado dont les parents ont toujours vécu entre minima sociaux et jobs au noir qu’il est vital de bosser dur, même en sachant qu’on ne deviendra jamais un riche « pagna » ? Que le plus important dans la vie n’est ni le dernier kit NO2 avec ROM sport ni l’ultime processeur sextuple cœur d’Apple ? Que Second Life ou GTA n’ont rien de la vie réelle ? Que les clients Torrent ou les dernières Nike ne feront jamais de lui un Homme ? Que l’american way of life, fut-il « Black », n’est qu’une chimère ? Qu’élever un gosse est aussi crevant que gérer une S.A.R.L. ? Que Bob Marley était d’abord un monstre de rigueur et de travail dont le génie ne devait rien au cannabis ? Que mater son écran télé, ordi ou cellulaire, c’est toujours regarder le fruit du labeur d’un autre ? Comment leur faire sentir que leurs progrès et leurs échecs nous touchent ? A la maison comme à l’école, les doter d’outils indispensables au traitement des messages contradictoires qui les assaillent ? L’éducation. Encore l’éducation. Toujours l’éducation...

Si les indépendantistes ont de vraies idées, soyons preneurs ! Si les légitimistes ont de vraies solutions, soyons preneurs ! Mais, l’exemple venant d’en haut, gardons à l’esprit que notre jeunesse nous observe et qu’elle n’est pas dupe. Elle voit clairement que nous sommes tout sauf des adultes « sans combines ».

Nous avons (et je pèse mes mots) la prétention d’être un peuple plutôt qu’une « simple » population. Encore faudrait-il, pour que ce soit exact, que nous sachions qu’une dynamique collective est bien plus qu’une somme de revendications personnelles ou catégorielles. Sauf à nous voiler la face, il faut admettre que nous faisons depuis bientôt un an la démonstration magistrale de notre refus de vivre ensemble et de parler d’une seule voix après confrontation d’idées. Se pourrait-il que nous attendions de l’Etat, ou de cette pseudo France intemporelle et mythique qu’ils nous accordent, nous imposent, ou pire, nous achètent notre propre paix sociale à coups d’euros ou de baguette magique ?

Comment peut-on s’imaginer être un Peuple (a fortiori une Nation) lorsque l’on peine déjà à vouloir exister en tant que société ? En tant que communauté ? Notre hiérarchie sociale historiquement basée sur des critères « de classe et de race » ne freine pourtant en rien nos foisonnantes et rocambolesques histoires de fesses (Les âmes dénuées de fesses liront « d’amour »).

En la matière et anba fèy, nous ne regardons ni grade, ni qualité, ni couleur, ni idéologie, ni confession. Nou ka fouté adan san manman ni papa ! C’est le cas de le dire... Il en va de même pour cette pwofitasyon à tous les étages et au moindre échelon. Menm biten, menm bagay pour cette culture du passe-droit. Elles sont, avouons-le, un vice encouragé par l’Etat comme par nous-mêmes. Suivez mon regard. Et qu’on ne me dise pas qu’en dehors du kokolo et des petits arrangements entre amis, nous sommes incapables de faire bouger les lignes au bénéfice du plus grand nombre.

Nous sommes 480 000 sur une petite île exposée aux cataclysmes sismiques et climatiques, dont la population n’ira pas diminuant. Nous disposons de 1 780 km² pour caser le logement, l’Education, le commerce, l’industrie, l’agriculture, les établissements médicaux, l’administration, le parc naturel, les infrastructures sportives, l’hôtellerie, les zones de production d’énergie renouvelable, etc. Le tout en restant véyatif à ne pas dégrader plus avant notre santé et notre environnement. Tout ceci a un coût. (Eh oui ! toujours cette maudite Réalité !) Les enjeux sont donc colossaux et nous n’avons que trop éludé notre devoir de lucidité et de discernement. Face à la quadrature du cercle, le moment est venu d’être futés. D’être affûtés. D’être pointus. D’avoir l’ouïe fine et le regard perçant. Car nous allons devoir nous battre et morfler tous ensemble. Mais peut-être avons-nous, en fin de compte, besoin d’adversité pour faire peuple ? Quitte à la créer nous-mêmes ? Ouais… en fait, sé dwèt èt sa…

Si ma croyance est qu’Elie Domota n’est qu’un mythomane, alors je ne paie pas mes factures en Guadeloupe.

Si ma croyance est que Victorin Lurel n’est qu’un « incompédant » n’ayant plus voix au chapitre, alors je méprise objectivement la démocratie et je table sur la profonde bêtise des guadeloupéens.

Si ma croyance est que Marie-Luce Penchard n’est qu’un des multiples avatars de Magloire Pélage (qui décidément à bon dos), alors je cède à mes pulsions d’autodestruction et j’admets ma propre peur du grand sorcier Blanc.

Si ma croyance est que Christian Viviès, Maryse Mayéko et Willy Angèle ne sont qu’une bande de soukouyan mandatée par des goules béké assoiffées de sang noir, alors je me trompe pathétiquement d’époque et de cible.

Si ma croyance est qu’Ernest Pépin n’est qu’un vieux cabotin moraliste connaissant mal son peuple, alors je dois d’urgence (ré) apprendre à lire.

Si ma croyance est que Jacky Dahomay n’a rien à nous enseigner, alors je commets la même erreur que ceux qui ont laissé pourrir Vélo pour ensuite l’encenser et s’en servir comme d’un emblème.

Si ma croyance est que Dominique Coco n’est qu’un petit saltimbanque fielleux au cerveau embrumé par la ganja, alors je souffre de surdité aiguë.

Si ma croyance est qu’Ary Encelade n’est qu’un idolâtre du Veau d’Or, traître à sa « race », alors j’avoue implicitement que la réussite des miens me dérange en tant que révélateur de mes propres limites.

Si ma croyance est qu’Alain Lesueur n’est qu’un larbin aliéné de l’énarchie assimilatrice, alors j’ampute la Guadeloupe des techniciens trop réalistes.

Si ma croyance est qu’Errol Nuissier n’est qu’un cuistre usurpateur à la solde de Kolonyalis Fwansé, alors j’ignore l’essence même du concept de Révolution.

Car tous ces gens que j’érige en archétypes, malgré leurs imperfections, leur occasionnelle mauvaise foi, leurs difficultés à s’affranchir du dogme, leurs approximations, leurs contradictions, leur ambivalence, leurs ambiguïtés, leurs errements, bref, leur Humanité, sont autant de parts de moi-même. Je les revendique MIENS et ne suis pas encore malade au point de m’auto dégueuler dessus. Ce que je veux m’efforcer de retenir, c’est leur capacité d’engagement, de combat et d’endurance. Car leur intelligence, leur expérience (et celles de bien d’autres) sont cruciales pour l’avenir de la Guadeloupe.

Elles possèdent individuellement des détails dont nous avons grand besoin pour affiner notre vision d’ensemble. Des clés qui nous permettront d’ouvrir les portes en finesse plutôt que de nous évertuer à défoncer des remparts à la petite cuiller. Puisque le moment semble venu pour nous d’innover, attendons d’eux tous, ou mieux : exigeons qu’ils aient chacun le courage de nous dire « Non, je n’ai pas la science infuse et aucune de nos problématiques ne peut se régler en un bat zyé. Oui, j’ai pu commettre des erreurs, mais en réalité rien n’est simple et j’ai cruellement besoin des autres pour m’aider à faire le tri et trouver des solutions pérennes à nos problèmes de fond ».

Dans ma jeunesse, j’aimais ce slogan de l’UPLG qu’on lisait partout sur les murs : « Asé pléré ! Annou Lité ! » Et si, pour une fois, nous l’appliquions vraiment ? A commencer par nos nationalistes ? Et si nous entendions enfin le verbe Lyanné comme « s’Unir » plutôt que comme « serpenter », « se contorsionner » ou « louvoyer » ? Et si nous profitions de ce fugace instant, de cette fenêtre où se lézardent toutes nos précieuses illusions pour tracer enfin un plan viable en toute lucidité ? Contrairement à nos cousins martiniquais et guyanais, nous disposons d’un sursis pour élaborer ne serait-ce que l’embryon d’un projet crédible. Au terme de notre réflexion, nous devrons nous prononcer sur le changement de statut (quo ?) permettant de gérer au mieux les affaires locales. Après avoir « snobesquivé » (moi le premier) les Etats Généraux, aurons-nous le courage, la décence de rentabiliser cet ultime délai ? A moins que nous ne souhaitions secrètement que Sarkozy le fasse pour nous ?

Notre île n’a jamais eu besoin des hommes ni de leurs vaines querelles pour exister. Les pacifiques Arawaks ne sont, hélas, plus là pour en témoigner. Pour un esprit sensé, il ne fait aucun doute que le microscopique bout de terre qui nous héberge se porterait beaucoup mieux sans nous tous. Si perdure notre entêtement de sourds-aveugles aux parcelles de clairvoyance que détient chaque femme, vyé ko ou enfant, employé, patron, élu, citoyen, blan péyi, asiatique ou zendyen, alors nous ne méritons pas la Guadeloupe. Et croyez-le, mes Frères, l’Histoire n’épiloguera guère sur notre glorieux épisode autoproclamé.

Dominique DOMIQUIN
Goyave, le 01/11/2009
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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 16:15
TRIBUNE LIBRE
QUELLE POLITIQUE DE SANTE POUR LA GUADELOUPE ?

Par Michel EYNAUD



Le conseil interministériel de l’outre-mer a décliné un certain nombre de mesures pour la Guadeloupe. Quelques unes concernent la santé et avaient été annoncées par Mme Bachelot comme un élément essentiel de son plan de santé outremer. Elles sont saupoudrées dans diverses parties de l’annonce, et on a du mal à y déceler une réelle politique de santé pour notre territoire.


Le Président de la République, en présentant les conclusions du premier conseil interministériel de l’outre mer (CIOM) a été fidèle à sa méthode. Un discours au ton énergique, des grands principes, mais pas d’engagement chiffré. Des intentions et des promesses de la catégorie la plus affectionnée de ceux qui conduisent la nation depuis quelques années : celles qui n’engagent que ceux qui les croient…

Promesses, promesses…
Il est même assez remarquable de constater comment les promesses du jour conduisent inexorablement aux promesses du lendemain, dans la chaîne toujours renouvelée d’un espoir toujours déçu, et toujours relancé. Une fois de plus l’art de gouverner s’appuie sur deux piliers forts : l’art de l’annonce et la maîtrise du temps. Annoncez, annoncez et les citoyens patienteront ! Jusqu’à ce qu’ils se mettent à marcher et à enclencher une crise pour accélérer le temps… en attendant que les bâtisseurs d’illusion ne redressent leurs piliers avec de nouvelles annonces et de nouvelles patiences.

En ce qui concerne la santé, les lecteurs du Progrès Social n’ignorent rien des inégalités et spécificités qui frappent la Guadeloupe, et de l’effort important nécessaire pour offrir à tous nos concitoyens la garantie d’exercer pleinement leur droit à la santé. Nous avons décrit la problématique et lancé des pistes de solutions au fil d’articles réguliers. Nous avons appelé à une véritable politique de santé, fondée sur des valeurs fortes, notamment les principes de la démocratie sanitaire. Et les professionnels n’ont pas cessé d’alerter les décideurs, au fil de leurs passages, que ce soit le Président de la République, la Ministre de la Santé, ou la Secrétaire d’Etat à l’outre-mer. Or, rappelez-vous ce qu’écrivait Mme Bachelot dans le « plan santé outre-mer » qu’elle était venue promotionner en Guadeloupe le 21 juillet dernier :
« Les décisions déclinées sont modulables : il sera nécessaire de les croiser, bien entendu, avec les orientations qui seront prises à l’issue des Etats généraux de l’outre-mer. En bien des points, le présent plan est complémentaire des mesures évoquées dans les Etats généraux. Le présent plan devra être  complété par un volet « santé publique et prévention » à l’issue de ces Etats généraux afin de prendre en compte les priorités qui y auront été exprimées, et en relation avec les directions départementales de la santé et du développement social. Sur ce volet, la concertation avec les citoyens autant qu’avec les professionnels de santé est indispensable. »

De l’annonce à la réalité
Depuis le 21 juillet y a-t-il eu concertation avec les citoyens ? Evidemment non ! Ni directement par des réunions de travail, ni en répondant aux courriers. A moins que la concertation ne consiste qu’à convoquer les fonctionnaires que l’on nomme pour leur expliquer comment communiquer sur des décisions déjà prises et rarement budgétisées… sauf parfois par quelques redéploiements de crédits.

Y a-t-il un volet santé publique et prévention dans les décisions du CIOM ? Il n’y avait pas d’atelier travaillant sur ce sujet… et il n’y a pas de chapitre apportant de réponse structurée. En cherchant bien on trouve quelques mesures concernant la santé, dispersées au fil des chapitres, voire saupoudrées, en tout cas ni chiffrées, ni financées, ni programmées dans le temps. Mais analysons-les plus finement.

La fiche II-11 nous promet de « valoriser la biodiversité ultramarine (les plantes à parfum, aromatiques et médicinales) ». Nous applaudissons des deux mains. Le principe est en effet de valoriser une partie de notre patrimoine, et le Dr Henri Joseph y travaille depuis longtemps au sein d’un réseau caribéen, avec le soutien du député Lurel. Mais s’agissant d’abord de « lancer un plan d’actions reposant sur la mise en place d’une réglementation locale et nationale, sur une recherche et un enseignement des valeurs de ces plantes et sur la mise en place d’un environnement technique » il est évident que tout dépendra du calendrier réel de réalisation et des ressources déployées. En restera-t-on à un artisanat de la recherche et de la production, ou  bien aurons-nous les moyens d’un développement significatif ?

La fiche III-7 nous fait miroiter la possibilité de « faire de la santé une activité de pointe outre-mer ». Il s’agirait de se doter d’un outil de lutte contre le grave déficit de la démographie médicale. Là aussi, on peut être tenté d’acclamer. Le problème de la grave pénurie médicale qui menace la santé des guadeloupéens aurait été enfin entendu. La création d’une université assurant tout le cursus est une excellente nouvelle, de même que l’annonce faite dans une autre partie, de l’augmentation du nombre d’étudiants admis en 2° année de médecine (augmentation du « numerus clausus », réclamée par les professionnels depuis plusieurs années). Il y a juste quelques « petits détails » à régler : pas mal de locaux et équipements à trouver, des professeurs pour toutes les disciplines, des terrains de stage dans des services formateurs, des postes d’interne… et aussi 10 à 15 ans pour célébrer la « mise sur le marché » des premiers spécialistes. En attendant certains services hospitaliers ont du mal à assurer la continuité des soins du fait de la pénurie déjà installée… et aucune mesure d’attractivité n’est positionnée.

Cette faculté de médecine aurait aussi, dans le discours du Président, une autre fonction : participer au rayonnement de la France et de la francophonie en attirant des étudiants de la caraïbe qui y seraient formés. Par la même occasion, ils pourraient être tentés de rester aux Antilles, ce qui permettrait de participer aussi à améliorer la démographie médicale. Et en plus, comme les médecins étrangers sont moins bien payés que les européens, il devrait y avoir moyen de faire des économies… Mais là aussi il y a juste quelques « petits détails ». Les seuls francophones de la région sont dans les grandes Antilles, en Haïti. Il y a des chances que pas mal d’étudiants y soient effectivement prêts à émigrer, comme beaucoup l’ont déjà fait vers le Canada et l’Amérique du Nord. Mais est-ce vraiment « éthique » que de décider de vider ce pays de ses cerveaux ? N’y a –t-il pas comme un parfum de néo-colonialisme à vouloir « siphonner » les ressources intellectuelles des pays en développement pour alimenter au meilleur prix les provinces européennes ? Autre détail : pour exercer la médecine en Europe, il faut être européen… à moins qu’on envisage un régime dérogatoire pour les Antilles ?

Et si on parlait santé ?
Le CIOM profite de cette fiche II – 7 pour aborder un peu la santé publique, annonçant « des campagnes ambitieuses de dépistage et une communication plus opérationnelle en direction des publics cibles, en particulier pour le VIH » et l’objectif de « réduire de moitié en 5 ans l’écart entre les taux de mortalité infantile de l’outre-mer et ceux de la métropole ». Là les professionnels ont du mal à exprimer de l’enthousiasme. Dans le domaine du VIH, la contamination étant essentiellement hétérosexuelle au Antilles, favorisée par le multipartenariat, et avec un risque présent à tous les âges, le « public cible » c’est carrément tout le monde! Sauf si, au filtre des préjugés des conseillers du président, on pense à quelque catégorie particulière… que l’on stigmatisera inutilement. Quant à diminuer le taux de mortalité infantile, c’est vrai qu’il va falloir être ambitieux. Car il va falloir non seulement faire quelques efforts sur les personnels consacrés à la PMI, amis aussi consacrer une bonne dose d’énergie à améliorer pas mal de facteurs de risques sociaux. Car si la mortalité infantile a baissé en Europe, c’est d’abord grâce à l’amélioration du niveau de vie, et notamment des conditions de logement, de l’alimentation, ainsi que de la maîtrise de la fécondité (moins d’enfants moins précoces). Par ailleurs il est bien connu que plus le niveau d’éducation des filles est élevé, plus ce taux baisse. C’est donc  la diminution de la précarité sociale qui fera décroître cette mortalité, pas l’action de la nouvelle Agence Régionale de Santé (ARS)…

Et si on parlait solidarité ?
La dernière annonce se trouve à la fin du document (c’est l’avant-dernière), dans un chapitre « décisions particulières ». Elle vise à « aider au développement des hébergements pour les toxicomanes en lien avec les conseils généraux ». On ne peut que s’en réjouir. Le phénomène des dépendances est en effet un problème majeur aux Antilles. Il est d’ailleurs dommage de le limiter au crack, comme le fait le CIOM : ce sont le rhum et le cannabis qui font le plus de ravages dans la santé de la population. Dans ce domaine nous aurions dû avoir un schéma régional d’addictologie, que les professionnels et les familles attendent depuis des années, et qui doit envisager l’ensemble d’un vaste dispositif qui va bien au-delà de l’hébergement des usagers de crack.

L’absence de définition d’une politique globale de réponse aux problèmes des drogues (licites et illicites) et des dépendances aux Antilles ne sera pas compensée par l’ouverture d’une structure d’hébergement par le Conseil général. Et encore faudrait-il qu’il puisse l’ouvrir ! Car si tout le monde est d’accord pour affirmer que ce type de structure est absolument nécessaire, personne n’en veut à côté de chez lui. Les élus et les citoyens, individuellement, par pétition, en commissions de « co-production de sécurité » ou ailleurs se plaignent régulièrement de ces « drogués » qui errent à la marge de la société sur le bord de nos trottoirs. Mais les associations et les professionnels ont les pires difficultés pour obtenir les autorisations pour ouvrir des foyeres ou des maisons relais. Il serait temps que la solidarité, qui est une valeur forte des guadeloupéens, et qui joue si bien en cas de malheur ou de catastrophe, devienne une réalité quotidienne. Que les maires et conseillers généraux donnent donc l’exemple en facilitant l’implantation de structures d’insertion et d’hébergement dans leur commune, quelle que soit la nature des difficultés de ces citoyens fragilisés que nous rejetons si facilement à la rue, « drogués », « fous », « SDF » ou autres « ex-délinquants »… L’argent de l’état (ou des ARS) ne suffira pas à les réinsérer si la communauté continue de les rejeter et les stigmatiser. Mieux vaudrait unir nos efforts, et faire ainsi en sorte qu’ils soient moins dans les rues.

Pour une politique de santé
Après le pseudo plan de santé outremer de Mme Bachelot et les mesurettes du CIOM, une politique de  santé adaptée à la Guadeloupe reste donc encore à définir. Car nous l’affirmons une fois de plus, une politique de santé efficace est nécessaire, avec une finalité claire : le droit à la santé pour tous. C’est-à-dire la qualité de vie pour tous les citoyens, sans exclusive, et l’amélioration de notre bien le plus précieux : le capital humain de la Guadeloupe

La politique gouvernementale actuelle vise à un dépeçage méthodique et inexorable de notre système solidaire, dans toutes ses composantes, à un démantèlement du service public pour le livrer au secteur privé. Les conséquences frapperont de plein fouet les plus fragiles et les plus pauvres, sans épargner les classes moyennes, et creuseront encore plus les inégalités et l’injustice sociale.  Notre système de santé doit plutôt être modernisé, rendu plus efficace, orienté vers le service public et vers les réponses aux besoins des citoyens et de la population. Et surtout il doit donner à l’usager toute sa place dans ce système fait pour lui et avec lui, et les moyens adéquats doivent être mis au service de cette politique, dans un système solidaire qui seul peut les garantir. Tout reste donc à faire en Guadeloupe.
Progrès Social, Numéro daté du 14 novembre 2009, p  PAGE 3



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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 16:12
CARNET DE VOYAGE

Le nouveau carnet de voyage de l'association Alabama (Matoury) est disponible dans les librairies et sur internet (Fnac, amazone...) ... Et il est attendu en Guyane pour la fin du mois de novembre.
Ont participé à sa réalisation Daniel Saint-Jean journaliste à France Guyane membre de l'association
avec le concours pour la relecture d'Isabelle Le Rouge journaliste à France Guyane et Céline Bousquet journaliste à France Antilles Martinique.

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