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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 21:35
LA RÉACTION DE VICTORIN LUREL


« Par ses annonces que nous prendrons le temps d’étudier en détails, le chef de l’Etat a indiqué une volonté d’engager une relation rénovée entre l’Outre-mer et la République, et j’accueille cela très favorablement », a indiqué le président de la Région Guadeloupe, Victorin LUREL.

« Le président de la République a donné suite à de nombreuses propositions formulées par les élus, et singulièrement par la Région Guadeloupe et le parlementaire que je suis – comme la création d’un Fonds d’investissement de proximité défiscalisé à 50%, l’instauration d’un cursus complet de médecine à l’Université Antilles-Guyane, un plus fort soutien financier de l’Etat au développement économique local, une plus grande latitude donnée aux collectivités locales en matière de coopération régionale ou encore la reconnaissance de la représentativité des syndicats ultramarins ».

« Faute d’être totalement à la hauteur de l’ampleur de la crise, nous voulons prendre aux mots le chef de l’Etat dont le diagnostic sur l’Outre-mer s’est visiblement affiné et a gagné en pertinence. Nous demeurons prêts à jouer le jeu, comme nous l’avons fait pour les états-généraux, et nous sommes prêts à suivre la route que nous avons contribué à tracer car l’impératif est de très vite rétablir la confiance pour relancer notre économie et stopper les destructions d’emplois actuellement à l’œuvre », affirme Victorin LUREL.

« Pour autant, je relève que rien n’a été dit de façon précise sur le prix des carburants, sur les finances exsangues des collectivités ultramarines, ni sur le plan de formation des jeunes. Je regrette aussi qu’il n’y ait pas d’annonce d’un dispositif permettant de mobiliser l’épargne locale pour le développement. Enfin, je renouvelle ma préoccupation quant au fait qu’aucune des mesures annoncées ne figure à ce jour dans le budget 2010 ».
 
« Enfin, je ne suis pas dupe des arrière-pensées électorales de certaines annonces, mais c’est de bonne guerre. Nous avons tous du travail devant nous, c’est tout ce qui importe », affirme le président de Région et député de la Guadeloupe.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 21:34
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Conseil Interministériel de l’Outre-mer

Palais de l’Élysée – Vendredi 6 novembre 2009


Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus locaux,
Monsieur le délégué interministériel,
Mesdames et messieurs,
Mes chers compatriotes de la France d’Outre-mer et de métropole,


Le 27 novembre dernier, je recevais ici, dans cette même salle des fêtes du Palais de l’Elysée, tous les élus de l’Outre-mer.

Que de chemin parcouru ensemble en un an : départementalisation de Mayotte, Comité des signataires de l’accord de Nouméa, déplacement aux Antilles, lancement du chantier de l’évolution institutionnelle de la Martinique et de la Guyane, vote de la loi d’orientation pour le développement économique des Outre-mer, tenue des Etats-Généraux de l’Outre-mer. Les Zones franches globales d’activité, que tout le monde disait impossibles à mettre en place sont acquises et le Conseil Interministériel à l’Outre-mer, que je vous avais promis en 2007, vient de se tenir pour la première fois ce matin.

Vous le voyez, mon engagement pour l’Outre-mer est constant et régulier. Mon engagement pour l’Outre-mer, il est fondé sur un rapport d’égal à égal, un rapport de maturité, un rapport de confiance mutuelle.

Le respect des différences mais aussi la conscience profonde de ce qui nous rassemble, voilà ce qui m’anime.

*

Je n’oublie pas, pour ma part, que dans des moments essentiels de l’histoire de France, les Outre-mer ont toujours été au rendez-vous du combat des droits de l’homme, parfois contre une certaine France qui oubliait son message universel.

Au moment tragique des années noires du nazisme triomphant, on a vu se lever, presque partout dans les outre-mer, les premiers mouvements de résistance. Lors de mon dernier déplacement aux Antilles, j’ai eu la fierté de rendre le premier hommage solennel de la Nation à ses « dissidents » des Antilles qui sont l’honneur de la France et qui n’ont pas hésité à venir se battre ici, en Provence, à Royan et sur les plages de Normandie.

Je n’oublie pas que parmi les premiers qui se levèrent et dirent « non » à la capitulation, il y eut un grand Français, un grand Ultramarin, Félix EBOUÉ, qui répondant à l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, fit basculer l’Afrique dans le camp de la résistance.

Je n’oublie pas, que sans les hommes et les femmes de nos Outre-mer, sans leurs choix éclairés aux périodes critiques de notre histoire, sans leurs contributions les plus variées à la construction de notre nation, la France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

La France n’aurait pas eu ces hommes d’Etat d’exception qu’ont été Félix EBOUE, Gaston MONNERVILLE ou Raymond BARRE.

La France n’aurait pas eu ces succès sportifs dus à des personnalités comme Roger BAMBUCK, Marie-José PEREC, Thierry HENRY, Christian KAREMBEU, Lilian THURAM, Laura FLESSEL ou, récemment encore, Teddy RINER.

La France n’aurait pas eu ces hommes de lettres qu’ont été Alexandre DUMAS, SAINT-JOHN-PERSE, Aimé CESAIRE ou René MARAN, qui fut le premier écrivain noir à obtenir le prix Goncourt en 1921.

La France n’aurait pas eu des personnalités d’action et d’engagement telles que Frantz FANON, Roland GARROS ou Juliette DODU, qui fut la première femme à recevoir la légion d’honneur à titre militaire.

Sans l’Outre-mer, la France ne serait pas la deuxième nation maritime au monde avec ses 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive, quasiment à égalité avec les Etats-Unis.

Sans l’Outre-mer, la France ne serait pas une puissance spatiale de tout premier plan, ni même sans doute une puissance nucléaire respectée.

Sans l’Outre-mer, la France n’aurait pas l’influence diplomatique majeure que lui confère sa présence sur les quatre océans et en Amérique latine.

Sans l’Outre-mer, enfin, la France ne pourrait pas s’enorgueillir de posséder une biodiversité avec laquelle aucun autre pays au monde ne peut rivaliser.

Mes chers amis, je vous le dis comme je le pense, la France sans l’Outre-mer, ce ne serait plus la France.

Nos Outre-mer nous rappellent combien la France a une identité plurielle. L’universalisme de notre Pays n’est rien d’autre que le fruit de ce constant métissage qui n’a cessé de s’enrichir d’apports nouveaux et de bâtir sur tant de différences, mêlées les unes aux autres, un sentiment commun d’appartenance et un patrimoine unique de valeurs intellectuelles et morales qui s’adressent à tous les hommes.

Cette diversité irréductible des Outre-mer, il est temps de la prendre en compte : on peut être égaux sans être semblables.

C’est pourquoi je suis convaincu que l’unité de la République n’est pas l’uniformité de ses institutions. Les élus de Martinique et de Guyane ont demandé à exercer davantage de responsabilités en organisant leur collectivité selon le régime prévu par l’article 74 de la Constitution. Comme vous le savez, j’ai décidé de consulter directement les Martiniquais et les Guyanais en janvier 2010. Les élus de Guadeloupe et ceux de La Réunion m’ont proposé un schéma différent. J’en ai accepté le principe car il n’est écrit nulle part que nos Outre-mer doivent suivre le même chemin, au même moment.

Je demande simplement que cette consultation se fasse dans des conditions loyales, sur des arguments de vérité et sans amalgames. J’y serai tout particulièrement vigilant. Pour que les choses soient parfaitement claires, la question qui sera posée aux électeurs en janvier est bien celle du juste degré d’autonomie de la Martinique et de la Guyane dans la République, et non celle de l’indépendance. Je le redis très simplement, mais avec force : la question de l’indépendance de la Martinique et de la Guyane ne sera pas posée. Ces territoires sont des terres des France et elles le resteront.

*

Alors, bien sûr, il y a eu la crise récente, qui a ébranlé une partie de la France d’Outre-mer et, je crois pouvoir le dire, de la France dans son ensemble.

Les évènements, chacun les connaît : trois mois de paralysie, émaillés de troubles, parfois violents.
44 jours de grève en Guadeloupe. 38 en Martinique. 15 en Guyane. 8 à La Réunion.
Des milliers de personnes dans les rues. Des centaines de revendications.
Une crise sociale. Une crise des structures. Une crise identitaire et donc politique.
En Guadeloupe en particulier, nous sommes passés tout près de l’irréparable. Un homme est mort. Je ne l’oublie pas.

Une fois le calme revenu et la paix civile restaurée, les premières décisions ont été prises pour répondre, dans l’urgence, aux revendications initiales du conflit. Celles-ci ont été, pour beaucoup, satisfaites, pour la bonne et simple raison que les dysfonctionnements à l’origine du mouvement social reposent, dans l’ensemble, sur une réalité que personne ne peut contester.

Quant aux méthodes employées parfois, c’est autre chose. Je veux redire avec calme et résolution que je ne tolèrerai jamais que l’Etat de droit soit mis à mal. Je n’accepterai jamais que la légitimité des élus de la République soit contestée ailleurs que dans les urnes. Je n’accepterai jamais que les fondements du pacte social, que les principes de notre fonctionnement démocratique soient remis en cause. Chaque fois que cette ligne rouge sera franchie, ceux qui en seront responsables me trouveront sur leur chemin. Aujourd’hui, le dialogue est restauré, je m’en réjouis sincèrement.

A l’évidence, nous ne pouvions pas en rester là. Par son ampleur et sa profondeur, la crise commandait d’aller plus loin ensemble, dans le diagnostic, dans l’analyse et dans les propositions. Très vite, j’ai souhaité que l’on ne se contente pas d’accumuler des annonces techniques comme c’est si souvent le cas d’habitude en pareilles circonstances.

Au plus fort de la crise, j’ai donc proposé aux élus, qui l’ont accepté - avec courage et je les en remercie – l’organisation de la plus grande consultation jamais réalisée par un Gouvernement sur l’avenir des Outre-mer. Ce n’était pas simple dans la situation de violence, de blocage, d’incompréhension, d’organiser ces états généraux. D’ailleurs, les débuts ont été difficiles et puis la dynamique s’est enclenchée. Les résultats sont aujourd’hui considérables et même les plus sceptiques reconnaissent le sérieux et la rigueur de cet exercice inédit. Je veux remercier Richard SAMUEL pour sa contribution décisive à cet exercice délicat.

De la Guadeloupe à la Polynésie, de la Guyane à La Réunion, de Mayotte à Saint Martin, de la Martinique à Saint-Pierre-et-Miquelon, sans oublier l’hexagone cher Patrick KARAM, le « temps du débat » a rassemblé plus de cent mille participants, mêlant élus locaux et citoyens anonymes, acteurs économiques et milieux associatifs, professionnels de l’éducation et de la culture et représentants des organismes consulaires. A ces participations « physiques », il convient d’ajouter les 130.000 contributeurs du site internet dédié.

Ces rencontres ont suscité maintes prises de position et débats passionnés. Je voudrais, aujourd’hui, remercier chaleureusement tous ceux qui y ont pris part, notamment les membres de la société civile, des simples participants aux rapporteurs ou présidents d’ateliers.

Quels enseignements tirer de cet exercice inédit ? D’une manière générale, le constat que la situation prévalant dans les Outre-mer n’était plus tenable. Le vœu quasi-unanime que cette situation change en profondeur. La nécessité, pour atteindre cet objectif, d’ouvrir un nouveau cycle historique marqué par une relation rénovée avec la métropole. Une aspiration puissante à un mieux être que traduit aujourd’hui la revendication d’un modèle économique endogène susceptible de favoriser la création de richesses et d’emplois locaux.

De nombreuses demandes ont été exprimées qui peuvent, parfois, paraître paradoxales : plus de liberté locale, mais aussi plus d’Etat ; plus de solidarité, mais aussi plus de développement autonome ; plus d’expansion économique, mais aussi plus de protection des ressources environnementales ; plus d’intégration à la communauté nationale, mais aussi plus de reconnaissance des cultures propres de chaque territoire. Ces contradictions apparentes, elles ne sont que le reflet de toute une société qui s’exprime. Elles sont le signe d’Etats généraux réussis.

Disons-le sans détour : les centaines de propositions qui ressortent de ces travaux ne pourront pas être traitées par un seul Conseil interministériel à l’Outre-mer. Aussi, convient-il de considérer ce premier Conseil interministériel de l’histoire de notre République, que je viens de présider, comme une étape et non comme une fin. Ce qui est important à mes yeux, au-delà des mesures arrêtées, c’est que chaque membre du gouvernement se sente directement concerné par les sujets ultramarins, qui ne doivent pas être traités exclusivement par le ministère en charge de l’Outre-mer.

Toutefois, ce dernier doit avoir les moyens de fonctionner et un niveau de reconnaissance conforme aux défis qui sont ceux de l’Outre-mer d’aujourd’hui. C’est pourquoi je vous annonce que Marie-Luce PENCHARD, aujourd’hui Secrétaire d’Etat, sera nommée, dès demain, « Ministre de l’Outre-mer auprès du Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités locales ». C’est une évolution institutionnelle souhaitable, mais c’est aussi la reconnaissance personnelle de l’excellent travail de Marie-Luce au sein de ce Gouvernement.

* * *

Les travaux des Etats Généraux ont mis en évidence ce que le mouvement social avait justement exprimé : une concurrence parfois faussée et une cherté de la vie souvent incompréhensible. Vous avez donc demandé un renforcement du droit de la concurrence sur chacun de vos territoires.

En première réponse, j’ai décidé d’abaisser le seuil à partir duquel les entreprises doivent signaler à l’Etat une opération de concentration. Les monopoles de fait ne sont pas les mêmes en métropole et en Outre-mer, du fait de l’étroitesse des marchés insulaires. Il nous faut prendre des mesures énergiques permettant l’émergence de nouveaux acteurs Outre-mer, au profit des consommateurs.

Mais on peut toujours prendre de nouvelles dispositions en faveur du renforcement de la concurrence, si on ne met pas les services de l’Etat en ordre de marche, on n’aura rien réglé. Nous allons donc créer un « GIR de la concurrence », qui réunira dans une même équipe tous les services de l’Etat qui ont à connaître de la situation des entreprises : douanes, services fiscaux, direction de la concurrence et de la répression des fraudes, direction des services vétérinaires et même, éventuellement, l’inspection du travail. L’objectif est simple : renforcer notre capacité à identifier et combattre les abus de position dominante. Le « GIR concurrence » ira chez les fournisseurs, les grossistes et les distributeurs pour faire, si vous me passez cette expression, la « vérité sur les prix ».

Mais je veux aller plus loin. Après la crise, les Observatoires des prix ont fait la démonstration de leur utilité et de leur très grande maturité. Désormais, ces Observatoires seront présidés par une personnalité indépendante. Il convient de renforcer leur capacité d’action, c’est pourquoi je souhaite que les Présidents des Observatoires des prix puissent saisir directement l’Autorité de la concurrence, lorsque des écarts de prix significatifs sont constatés entre la métropole et le territoire en question.

Lorsque les prix sont plus élevés en outre-mer qu’en métropole, le distributeur doit être mis en situation de pouvoir l’expliquer et de donner au consommateur des éléments pour qu’il se fasse une opinion éclairée. Ma politique en la matière est simple, c’est que la transparence soit totale sur la formation des prix.

Mais ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas de diaboliser la réussite des entreprises en outre-mer. Nous avons besoin, outre-mer comme ailleurs, de grandes entreprises qui font travailler des centaines, voire des milliers de personnes. Nous avons besoin de grandes entreprises qui participent au rayonnement de leur territoire.

*

Vous avez aussi fait part, lors des Etats Généraux, de votre volonté de pouvoir trouver en vous-mêmes les ressorts de votre propre développement économique.

Vous savez combien je tiens, moi aussi, à ce que l’Etat accompagne les outre-mer dans cette démarche. Il s’agit, bien sûr, d’une préoccupation économique mais aussi d’une question de fierté. Une volonté de prendre en main son propre développement. L’Etat sera à vos côtés. Un « Commissaire au développement endogène », nommé auprès de la Ministre de l’Outre-mer, aura la charge de permettre, aux Antilles, la création d’un marché unique de plus de 800.000 habitants entre la Guadeloupe et la Martinique. Un autre Commissaire sera nommé en Guyane pour travailler à l’ouverture de ce département vers ses voisins que sont le Guyana, le Suriname et surtout le Brésil, porteur de tant d’espoirs de développement économique. A la Réunion et à Mayotte, un Commissaire au développement endogène pour l’Océan indien pourrait être chargé de développer les relations commerciales entre la Réunion, Madagascar, Maurice, Mayotte et, pourquoi pas, les pays limitrophes du canal du Mozambique en mettant en place un système de garantie des investissements Français dans la zone.

Mais le développement endogène, c’est surtout l’affaire des entreprises, et notamment des PME. Celles-ci sont soumises à des coûts de main d’œuvre plus élevés qu’en métropole, à des surcoûts liés au fret, à la faiblesse de leur marché intérieur. Etant soumises à des contraintes supérieures, elles doivent faire l’objet d’un traitement spécifique. C’est pourquoi je veux leur proposer un « Small business act » ultramarin, véritable plan de soutien massif au développement des PME Outre-mer. Il sera notamment mis en place un fond de garantie facilitant le financement de leur trésorerie, ainsi que la défiscalisation à 50% de toutes les prises de participation dans le capital des PME locales, sous réserve qu’il s’agisse de secteurs prévus dans la LODEOM. Par ailleurs, l’Etat maintiendra, pour 5 années supplémentaires, l’avance de 20% sur les marchés publics qu’il accorde, afin de permettre aux PME de bénéficier d’une trésorerie plus confortable. Ce sont trois mesures qui sont aussi simples qu’elles sont puissantes.

Au-delà de ces mesures, nous allons prévoir un dispositif spécifique de soutien à l’industrie hôtelière, qui est essentielle pour l’économie des Outre-mer et qui a payé au prix fort la dégradation de l’image de ces territoires, tout particulièrement aux Antilles. Les hôteliers, déjà fragiles, ont été d’autant plus affectés par la crise de février que celle-ci s’est déclenchée au milieu de la haute saison. Que les choses soient claires : je veux que le tourisme soit un secteur porteur pour les Outre-mer. Pour cela, l’hôtellerie doit se restructurer, travailler sur son image, engager des dépenses de communication, de formation des personnels, de réhabilitation des chambres que personne ne pourra faire à sa place.

L’Etat, de son côté, prendra toute sa part pour soutenir le développement de ce secteur. Tout d’abord, pour tenir compte des difficultés de court-terme aux Antilles et pour permettre aux professionnels du secteur de sortir la tête de l’eau, je vous annonce un moratoire sur les dettes sociales patronales pendant un an, sans majorations, ni pénalités. Ce moratoire sera conditionné à la signature avec les services compétents d’un plan d’apurement qui s’étalera sur 3 à 5 ans, et pourra prévoir des abandons de créance allant jusqu’à 50%. Il s’agit d’un geste fort, qui ne sera ni renouvelé, ni étendu. Une fois la trésorerie des hôteliers stabilisée, l’Etat va mettre en place des mesures plus structurelles destinées à renforcer l’attractivité de la destination Antilles et notamment des chèques vacances bonifiés dès lors qu’ils seront dépensés Outre-mer.

Surtout, il faut poser la question de la desserte aérienne. Dans un souci de rapidité opérationnelle, nous allons faciliter le transit depuis Orly. A cet égard, je vous annonce la signature prochaine d’un contrat de destination entre l’Etat et la compagnie Air Caraïbes qui va proposer, d’ici 2010, des vols pour les Antilles au départ de Milan et de Genève, avec une escale à Orly. Ce sera un premier test pour essayer de casser la très forte saisonnalité de la saison touristique aux Antilles.

Mais l’effort à faire, il est en réalité sur Roissy. Roissy, c’est tout de même le 2e aéroport d'Europe, avec ses 60 millions de voyageurs par an. Les grands opérateurs du tourisme me disent qu’ils sont prêts à investir massivement aux Antilles si les avions décollent de Roissy. Les transporteurs gardent en mémoire les deux échecs de 1999 et de 2003. Chacun reste sur ses positions, et ce d’autant plus que la conjoncture économique est loin d’être facile. Je souhaite donc la constitution d’un groupe de travail de haut-niveau sur cette question, présidé par le Ministre en charge des transports et associant les responsables locaux, afin de dégager les conditions auxquelles une liaison aérienne depuis Roissy pourra être mise en place en 2011.

Que les choses soient claires : l’Etat s’engage pour le tourisme mais, au bout du compte, ce sont bien les hôteliers et les professionnels du tourisme qui ont leur avenir en mains.

*

Le développement endogène, c’est aussi vous permettre de vivre de ce que vous produisez, plutôt que d’importer des produits coûteux de la métropole ou d’ailleurs. Ecoutez, il est quand même extraordinaire de voir que moins de 10% des volailles consommées en Martinique sont produites sur place, alors même que ce taux monte à 80% quand on s’intéresse à la consommation d’œufs ! Qui peut comprendre que seuls 24% des fruits consommés aux Antilles soient issus de la terre Antillaise, et qu’il faille même importer de la pulpe de fruits pour reconstituer des jus et des confitures d’ananas ou de mangue ?

Nous allons donc lancer un grand plan en faveur de la diversification de l’agriculture Outre-mer dont je voudrais livrer les trois principales mesures. Tout d’abord, l’Etat va créer un Institut technique agricole sur chaque territoire, qui sera chargé d’accompagner les agriculteurs qui souhaitent s’engager dans la diversification. Celui-ci leur permettra de connaître les dernières avancées dans le domaine qui les intéresse, de bénéficier des meilleures techniques d’irrigation, des engrais les plus efficaces, des sélections d’espèces les plus adaptées. Ensuite, l’Etat soutiendra financièrement tous ceux qui s’engageront dans cette voie. C’est ainsi que l’Etat va abonder, à hauteur de 40 millions d’euros par an, le POSEIDOM en fléchant ces crédits supplémentaires sur la diversification animale et végétale exclusivement. Enfin, je vais demander aux services de l’Etat de favoriser les regroupements de producteurs, y compris, s’il le faut, en ne faisant bénéficier de ce plan que les agriculteurs qui seront insérés dans une structure permettant de constituer des filières organisées. La clef de la réussite de l’agriculture Outre-mer, c’est l’organisation en filières puissantes, capables de dialoguer d’égal à égal avec les distributeurs. La filière banane, exemplaire en la matière, en sait quelque chose.

Enfin, il n’y aura pas de développement endogène si les rapports sociaux, et notamment ceux du travail, ne sont pas apaisés. Et l’apaisement des relations, ça commence par le fait de reconnaître la légitimité de son interlocuteur. C’est pourquoi je vous indique que je vais saisir, dans les jours qui viennent, les partenaires sociaux nationaux d’une demande de reconnaissance des syndicats locaux qui font le plus de voix lors des élections professionnelles. C’est quand même extraordinaire que les organisations majoritaires localement ne puissent pas négocier des accords parce qu’elles sont considérées comme non représentatives ! Vous savez, quand vous avez en face de vous quelqu’un avec lequel vous n’êtes pas d’accord mais qui a été choisi par une majorité, vous devez commencer par le reconnaître, c’est-à-dire le respecter. C’est la première condition d’un vrai dialogue.

Par ailleurs, l’une des caractéristiques de l’Outre-mer, c’est la prédominance des toutes petites entreprises. Dans ces entreprises, les négociations du travail, elles s’arrêtent bien souvent à la discussion du salaire. Il faut que soit créée une instance qui permettre aux représentants des salariés d’évoquer tous les sujets du dialogue social et des conditions de travail à un niveau départemental. Ce sera désormais le rôle du « Comité du travail et des relations du travail », qui sera présidé par le Préfet, garant de l’impartialité des échanges en tant que représentant de l’Etat.

*

Un autre point qui a été soulevé pendant les Etats généraux, et qui n’est d’ailleurs pas sans lien avec la question du développement endogène, c’est la difficulté des Outre-mer à s’insérer dans un environnement régional pourtant porteur de fortes potentialités.

Il est quand même étonnant de constater que, pour entrer en Polynésie Française quand on habite sur l’un des multiples Etats insulaires qui l’entourent, il faut demander un visa de court séjour au Consulat de France, quand il y en a un. Je rappelle que la Polynésie est à 4.000 km d’Auckland, et à 6.000 km de Los Angeles ou de Sydney. De quoi a-t-on peur ? Le risque d’immigration illégale massive est tout de même, vous en conviendrez, assez réduit lorsque sa frontière la plus proche se trouve à 4.000 km !

Je vous annonce donc que, dès le 1er décembre de cette année, nous allons assouplir considérablement le régime de 130 visas, afin de faciliter la circulation des personnes à l’intérieur des zones géographiques concernées. Le secteur du tourisme pourra ainsi en bénéficier dès la haute saison de cette année.

Au-delà de ces mesures techniques – mais qui ont leur importance –, je voudrais que les relations rénovées entre la métropole et ses Outre-mer s’incarnent dans une nouvelle approche de notre politique étrangère régionale. Qui peut dénier aux collectivités locales une connaissance toute particulière de leur environnement direct ? Quel diplomate peut aller expliquer aux Polynésiens, aux Réunionnais, aux Antillais ou aux Guyanais la manière dont ses voisins conçoivent leurs rapports dans la zone sans même écouter ce que les principaux intéressés ont à en dire ? Les rapports de défiance entre la métropole et l’Outre-mer, au prétexte que la diplomatie serait un sujet trop sérieux pour qu’on en discute avec ceux qui la vivent au quotidien, c’est terminé. Je veux désormais que nous établissions des rapports de confiance. C’est pourquoi je souhaite donner la possibilité aux collectivités régionales de participer aux négociations internationales qui les concernent, et même de représenter la France, sous mandat, dans les organismes de coopération régionale de leur zone géographique.

Je vous annonce aussi que la représentation permanente de la France à Bruxelles va se doter d’un pôle en charge de l’Outre-mer, afin de servir de relai à ces territoires auprès d’institutions européennes souvent difficiles d’accès autrement. Nous devons changer les règles, les adapter aux réalités du terrain. Rendez-vous compte : la Guyane, c’est 700 kilomètres de frontière commune avec le géant de demain qu’est le Brésil. Pour autant, on a constamment forcé la Guyane à tourner le dos à l’Amérique latine. Imaginez que si les Guyanais souhaitent manger de la viande de bœuf brésilienne - qui est excellente, ils ne peuvent pas l’acheter directement au Brésil, mais doivent passer par Rungis, dans le Val-de-Marne ! L’administration a des charmes qui ne lasseront jamais de surprendre…

Je vous annonce donc que nous allons nous engager dans la construction d’un « marché commun du plateau des Guyanes », qui permettra la mise en place de liens commerciaux aussi étroits que possible avec le Guyana, le Suriname et, bien entendu, le Brésil. Nous construisons actuellement un pont sur l’Oyapock entre la Guyane et le Brésil. A un moment, il ne faut pas avoir peur de la cohérence…

*

Au fond, ce qui était au cœur du mouvement social de 2009, c’était une aspiration à davantage d’égalité des chances et à un investissement plus profond de l’Etat dans cette recherche d’égalité. C’est du moins ce qui est ressorti très nettement de vos travaux.

Plus d’égalité des chances, c’est d’abord avoir un Etat local qui ressemble davantage à la diversité du territoire dont il a la charge. Ne nous voilons pas la face : la situation s’est nettement dégradée, et quiconque a déjà assisté à une réunion en Préfecture Outre-mer ne peut qu’être frappé par la réalité qui s’offre à son regard. Pour tout dire, on n’est pas très loin de la caricature. Il faut donc prendre des mesures résolues pour inverser la tendance. A l’heure de prendre des décisions, il n’est peut-être pas incongru d’avoir, dans son entourage, des personnels de haut niveau qui vivent depuis longtemps sur le territoire en question…

C’est pourquoi j’ai décidé d’assouplir considérablement certaines dispositions statutaires de la fonction publique, pour les emplois dits de catégorie B et C. Il faut que ces emplois d’exécution ou d’encadrement intermédiaire soient exercés par des Ultramarins vivant sur place, la sacro-sainte règle de la mobilité administrative n’ayant pas vraiment de sens quand sa mobilité, on va la faire à plusieurs milliers de kilomètres de sa famille.

C’est un premier pas, mais ce n’est pas suffisant : je ne vois pas pourquoi des Ultramarins de catégorie A ne sont pas affectés en plus grand nombre à des postes à responsabilité Outre-mer. Je vous annonce donc la constitution d’un « vivier de talents ultramarins », qui sera interministériel et aura pour vocation de proposer, à chaque fois qu’un poste Outre-mer sera vacant, au moins un candidat ultramarin s’il en a les compétences. Que les choses soient claires, il ne s’agit pas de faire passer, à toute force, les Ultramarins devant les autres. Il s’agit simplement, à compétence égale, de favoriser l’affectation des Ultramarins en Outre-mer. Je vous propose de retenir cette disposition pour deux ans. Au bout de deux ans, nous ferons un bilan de son application et verrons comment a évolué l’Etat local. Afin de s’assurer de la bonne volonté de tous les ministères, le contreseing systématique de la Ministre en charge de l’Outre-mer sera exigé pour tous les postes de chefs de service de l’Etat local. Celle-ci pourra alors, en conscience, accepter ou refuser des nominations qui lui semblent conformes ou non à cette ligne directrice.

Plus d’égalité des chances, c’est aussi s’assurer que tout le monde, adultes comme enfants, maîtrise les savoirs fondamentaux, et notamment l’écriture et la lecture. Je veux que, dans 5 ans, l’écart entre l’Outre-mer et la métropole en matière d’illettrisme soit réduit au moins de moitié. Il est intolérable, pour un responsable politique, de voir que tant de femmes et d’hommes ne maîtrisent pas la lecture et l’écriture sans que personne, au fond, ne mette des moyens à la hauteur des enjeux. L’Etat prendra ses responsabilités, et vous proposera un plan de lutte contre l’illettrisme extrêmement ambitieux, avec des objectifs très volontaristes. Par exemple, nous allons scolariser dès trois ans et de manière obligatoire tous les enfants qui ne vivent pas en milieu francophone. Nous allons également renforcer la lutte contre le décrochage scolaire par un suivi renforcé des élèves : c’est un crime contre l’avenir que de laisser nos jeunes s’enfoncer ainsi dans l’absentéisme. En liaison avec tous les partenaires étatiques et locaux, il sera également défini, dès 2010, un plan de lutte contre l’illettrisme des adultes, qui est une urgence et doit être considéré comme une priorité. Pour m’assurer du suivi de toutes ces mesures essentielles, je vous annonce la nomination de « sous-préfets à la cohésion sociale et à la jeunesse », dont la tâche principale pour les mois qui vienne sera de rendre effectives ces mesures sur le territoire. Si une telle situation prévalait en métropole, on aurait réagi depuis longtemps. Je n’accepte plus cette pratique de « deux poids, deux mesures » entre la métropole et l’Outre-mer. Pour moi, je ne vois qu’un seul pays, la France.

Je sais aussi que certaines collectivités, je pense à Mayotte et à la Guyane, connaissent des taux de natalité très élevés et sont soumis à de puissantes pressions migratoires. Dans le même temps, notre République, qui confond parfois égalité avec uniformité, demande aux collectivités locales sur place de faire le même effort que si elles étaient situées en métropole. Le résultat, c’est que les sommes consacrées par les collectivités à la construction des établissements scolaires représentent une part écrasante de leur budget. Il faut, sur ce point comme sur tant d’autres, sortir des idéologies et considérer qu’à situation extraordinaire doivent correspondre des dispositions exceptionnelles. C’est pourquoi je propose que soit renforcée à Mayotte et créée en Guyane, une dotation spéciale d’équipement scolaire pour les écoles et les collèges, afin de mieux répartir la charge financière des constructions de ces équipements entre les collectivités locales, dont c’est la compétence, et l’Etat, qui a la solidarité comme devoir.

Plus d’égalité des chances, c’est encore investir dans l’avenir et dans l’intelligence par la création d’une Université à rayonnement international dans chaque zone géographique, pour que l’excellence se conjugue aussi en Outre-mer. Nos territoires sont des morceaux de France qui exercent une influence régionale, chacun dans son bassin. Il faut que ceux-ci deviennent des vitrines de la France dans ce qu’elle a de meilleur, et notamment son système d’enseignement supérieur. C’est pourquoi je souhaite la création d’un cursus complet d’études de médecine aux Antilles, ainsi que d’une unité de formation et de recherche à la Réunion, première étape vers la création d’un CHU.

Je m’efforce de regarder les choses lucidement. Les outre-mer, dans leur ensemble, souffrent d’un problème de démographie médicale. Dans le même temps, nos universités de médecine font partie des meilleures du monde. Avoir un pôle d’attractivité universitaire aux Antilles et à la Réunion, cela va permettre à la France de former de nombreux médecins issus des pays alentours. Certains se fixeront sur place, et on n’aura plus de problème de démographie médicale, c’est le premier point. La France sera de nouveau une puissance attractive dans la zone, c’est le deuxième point. Ces universités d’un nouveau genre seront parmi les plus performantes du pays, puisqu’elles bénéficieront d’enseignements de qualité en utilisant les moyens les plus modernes de communication, et de la présence des meilleurs spécialistes. Les médecins des Antilles et de la Réunion seront parmi les mieux formés du pays, c’est le troisième point. Après, on peut me dire que c’est compliqué, c’est vrai. Mais si ça marche, quelle réussite, quelle fierté pour notre Université, nos médecins, nos collectivités et, plus largement, pour la France !

Plus d’égalité des chances, c’est enfin s’assurer de tout faire pour permettre de débloquer la situation du logement social. Les retards pris sont inacceptables. En plus d’un plan de lutte pour la résorption de l’habitat insalubre, je souhaite que l’Etat cède à titre gratuit ses terrains, à chaque fois que ce sera possible, pour y construire des logements sociaux. C’est simple, cela diminuera d’autant le prix du projet et permettra de livrer des produits qui seront à la fois moins chers et de meilleure qualité. Pour les terrains privés, je souhaite que les opérateurs du logement social puissent, le cas échéant, se substituer aux communes dans le cofinancement des acquisitions foncières. Trop de projets sont bloqués faute de financements par des collectivités locales en difficulté budgétaire. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure et imaginer de nouvelles solutions.

*

Pendant vos travaux, vous avez demandé davantage de responsabilités locales et, en même temps, un Etat qui joue pleinement son rôle d’autorité et de régulation.

Pour cela, il faut un Etat local qui soit à la fois plus réactif et plus efficace dans son action de proximité Outre-mer. Il est tout de même incompréhensible que, par des procédures complexes et souvent inutiles, le représentant de l’Etat sur place doive faire remonter à Paris le moindre changement d’affectation d’un euro d’une ligne budgétaire à une autre. Il est temps de retrouver un peu de bon sens. C’est pourquoi je souhaite que, désormais, une large part des crédits d’intervention du Préfet soit fongible, c’est-à-dire libres d’affectation. C’est le représentant de l’Etat sur place qui décidera, en fonction des besoins exprimés par la population et ses représentants, s’il peut réduire un peu ses interventions sur le logement pour les augmenter sur la construction des écoles, ou inversement. Il aura à rendre compte de l’utilisation de ces sommes a posteriori. Après tout, à plus de liberté laissée aux collectivités d’Outre-mer, il n’est pas incohérent que réponde une plus grande réactivité de l’Etat local.

J’entends bien, toutefois, ceux que la plus grande liberté laissée aux collectivités locales inquiète. Il remonte cela aussi des Etats généraux, pourquoi se le cacher ? Il faut bien reconnaître que, parfois, les blocages politiques rendent la vie de nos concitoyens ultramarins impossible, pour des raisons difficilement compréhensibles. Ainsi, dans le domaine de la gestion des déchets sur certains territoires par exemple. Cela a conduit la France à être mise en difficulté devant l’Union Européenne pour non respect des directives communautaires. Il faut que l’Etat puisse se substituer aux collectivités locales défaillantes dans un certain nombre de cas bien précis. Ce pouvoir de substitution, qui existe déjà en matière budgétaire, sera très encadré notamment avec des procédures d’alerte de la collectivité. Mais si personne ne se décide à agir, l’Etat prendra, en conscience, ses responsabilités. Cela pourra être le cas, par exemple, en matière de santé publique ou d’environnement.

Sur le plan de l’environnement d’ailleurs, il est tout simplement incompréhensible que le potentiel fantastique de nos Outre-mer ne soit pas davantage mobilisé, notamment au service de la production énergétique. Nous avons des îles qui, aux Antilles ou à la Réunion, sont formées autour de volcans. Peut-être pourrait-on imaginer d’y développer davantage la géothermie ? On me dit que, aux Antilles, par exemple, l’exploitation optimale de la géothermie permettrait de couvrir la quasi-totalité des besoins en électricité. Pourquoi ne le fait-on pas ? Je demande donc au Bureau de Recherche Géologiques et Minières, le BRGM, de procéder à des forages Outre-mer en 2010 afin d’établir une cartographie précise des sites qui pourraient accueillir de la géothermie. Une fois cette cartographie réalisée, l’Etat accompagnera cette production d’énergies propres en mobilisant ses ressources, notamment via l’ADEME.

Je souhaite vraiment que l’Outre-mer soit la vitrine de l’excellence Française en matière environnementale. C’est déjà le cas avec le projet GERRI à la Réunion. Mais il faut aller plus loin, et tâcher de marier le développement économique avec la gestion durable de notre planète. A chaque fois que vous voudrez vous engager dans cette voie, l’Etat sera à vos côtés. A titre d’incitation, j’annonce que l’Etat va augmenter de 20% les tarifs de rachat des énergies propres Outre-mer, qu’il s’agisse de géothermie, de biomasse, d’énergie marine ou solaire. La clef de l’avenir pour les Outre-mer, c’est la gestion sur le long terme de ses ressources naturelles, la préservation de sa biodiversité et la mise en valeur des ressources fantastiques qui lui ont été données par la nature.

*

Mes chers compatriotes, la crise que nous avons traversée nous a obligés à repenser la relation entre l’outre-mer et la métropole. Nous avons beaucoup travaillé ensemble et nous avons réussi à dégager une feuille de route claire. Le chemin que nous empruntons n’est pas celui de la facilité. Il nous faut maintenant faire partager notre vision commune à l’ensemble de nos compatriotes. Car, au fond, ce qui est en jeu, c’est aussi la représentation que chacun a de l’autre.

Il faut que le regard de la métropole sur l’Outre-mer change, et réciproquement. C’est pourquoi j’ai décidé de créer, en 2011, une année de l’Outre-mer qui sera l’occasion de faire la promotion, en métropole, de la richesse des cultures d’Outre-mer, de tous les Outre-mer. Pour que le regard de la métropole change, France Ô sera aussi diffusée, dès 2010, sur tout le territoire.

Voilà, mes chers compatriotes, les principales annonces que je voulais vous faire personnellement, après ce temps d’échange des Etats généraux. Le Conseil interministériel a, bien entendu, arrêté beaucoup d’autres mesures importantes, propres à chaque territoire.

Dès demain, les comités locaux des états généraux seront transformés en « Comités de suivi des engagements du Conseil interministériel à l’Outre-mer », qui viendront, par leurs réflexions et leurs propositions, alimenter d’autres Conseils interministériels à venir.

J’espère vous avoir apporté aujourd’hui, avec le Gouvernement, la démonstration que tout n’était pas « joué d’avance », comme certains le prétendaient.

Ce premier Conseil interministériel n’avait pas pour ambition de régler tous les problèmes de l’Outre-mer, ni même de répondre à toutes les préoccupations qui sont remontées des Etats généraux. Mais, enfin, je crois pouvoir dire, pour reprendre le mot célèbre de Félix Eboué, que nous avons « joué le jeu ». Nous avons beaucoup travaillé, sans tabou. Quand je dis « nous », je pense à tous ceux qui ont participé à cette démarche collective. Nous avons remis en cause des intérêts acquis et des habitudes solidement ancrées. Nous l’avons fait au service d’un projet, au service d’une vision : celle d’une France qui rayonne dans le monde, d’une France dans laquelle chacun trouve sa place dans le respect de son identité.

Mes chers amis, Aimé CESAIRE écrivait, en 1941, que « Les hommes de bonne volonté feront au monde une lumière nouvelle ». J’espère que chacun d’entre vous, après ce Conseil interministériel historique, verra briller sur son territoire une lumière nouvelle.

Je vous remercie.




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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 16:57
ELYSÉE : ILS Y SONT TOUS !

En direct de l'Elysée. On s'entasse, on s'entasse. Gabrielle Louis-Carabin, maire du Moule, députée, transfuge de l'UMP, est venue se faire voir et se refaire une virginité. La solitude lui pèse tant ! Bernard hayot ! Portant beau, très courtisé. On n'a jamais vu autant d'échines courbées. Victorin Lurel, sémillant, comme chez lui, attentif à tout, l'œil vif ! Il distille quelques infos tenues de la bouche du cheval. Colette Khoury retrouve un vieux copain, Dominique Perben, ancien ministre de la Justice, le parrain de son fils Eric. Christine Kelly ! Dieu, qu'elle est belle ! Jeanny Marc ! Plaisir de la voir, bizou. Les portables vibrent au fond des poches. Il faut couper. Fait pas chaud.
12 h 02, entrée de Nicolas Sarkozy. Grand silence.
il rappelle la tenue des états généraix, les zones franches d'activités, qui sont une chose actée. Le conseil interministériel pour l'Outre-mer, « engagement constant, fondé, rapport de confiance mutuelle. La conscience profonde de ce qui nous rassemble. »

Rappel des Outremers « au rendez-vous des combats des droits de l'homme, au moment tragique des années noires. Lors de mon dernier déplacement aux Antilles, j'ai rendu hommage aux Dissidents des Antiles, l'honneur de la France. »

Rappel des personnalités politiques, Eboué, Monnerville, des sportifs, des écrivains, dont Césaire, René Maran, premier noir prix Goncourt en 1921. Et puis, Roland-Garros, Juliette Dodu, première femme à recevoir la Légion d'honneur à titre militaire.

« Sans l'Outre-mer, la France n'aurait pas cette surface diplomatique, avec une présence sur les quatre océans. La France sans l'Outre-mer ne serait plus la France », dit-il encore.

Et puis, la France pays de la diversité. Et puis, le rappel des prochaines échéances avec le référendum en Martinique et en Guyane, « consultations qui doivent se faire d'une manière loyale, sans amalgame... »
La question posée est bien celle du juste degré d'autonomie de la Martinique et de la Guyane dans la République. Et non celle de l'indépendance. Ces deux territoires sont des terres de France et le resteront. »

Il revient sur les événements : « Trois mois de paralysie, émaillées de troubles violentes, 44 jours de grève à la Guadeloupe... Des dizaines de milliers de personnes dans les rues, une crise sociale, des structures, identitaire, politique. En Guadeloupe, en particulier, nous sommes passés tout près de l'irréparable. Un homme est mort. Une fois le calme revenu, des décisions ont été prises... »

Après avoir dit que nul ne peut dire que certaines revendications n'étaient pas légitimes, il poursuit : « Je ne tolèrerai jamais que l'Etat de droit soit mis à mal, que la légtimité des élus de la République soit déniée autrement que dans les urnes. Chaque fois que la ligne rouge sera franchie, on nous trouvera sur leur chemin. Le dialogue est restauré, je m'en réjouis. »

Rappel de l'organisation des états généraux, « la plus grande consultation jamais réalisée, avec des résultats considérables. »

30 000 participants, 130 000 contributeurs. Quel constat ? La situation n'est plus tenable. Il faut que la situation change en profondeur. Il y a nécessité d'ouvrir de nouvelles relations. Il y a des aspirations à un mieux-être. Un développement endogène. Davantage de libertés locales, mais plus d'Etat, davantage de solidarité, mais plus d'autonomie...

« A nous de décider. Des centaines de propositions ne peuvent pas être traitées par un seul conseil interministériel. Ce premier conseil est une étape... »

Les premières mesures
- Marie-Luce Penchard est nommée ministre de l'Outre-mer. « C'est la reconnaissance de l'excellent travail de MLP »
- Abaissement du seuil à partir duquel une entreprise doit signaler à l'Etat une concentration
- GIR de la concurrence, qui réunira tous les services de l'Etat qui ont à connaître de la situation des entreprises
- Observatoires de prix présidés par une personnalité indépendante. Possibilité de saisine directe de l'Autorité de la concurrence. Transparence totale sur formation des prix Outre-mer
- Un commissaire au développement endogène pour permettre aux Antilles la création d'un Marché unique de 800 000 habitants Martinique-Guadeloupe. Idem pour Guyane, Idem pour Réunion, etc.
- PME. Contraintes supérieures = traitement spécifique. Small business act ultramarin, plan de soutien massif au développement des PME, avec fonds de garantie, défiscalisation à 50% dans prise de participation dans capital des PME local (cf Lodéom), maintien de cinq années supplémentaire des aides aux PME
- Aide à l'hôtellerie particulièrement sinistrée. L'Etat prendra toute sa part pour soutenir le développement du secteur. Moratoire sur dettes sociales et patronales pendant un an;, conditionnel par signature d'un plan d'apurement de trois à cinq ans, prévoyant abandons de créance allant jusqu'à 50%. Ce geste ne sera ni renouvelé, ni étendu...
- Desserte aérienne. Nous allons faciliter le transit depuis Orly. Avec Air Caraïbee, contrat avec Air caraïbes, départs depuis Genève et Milan... avec connection à Orly.
- L'Etat s'engagera aussi pour le tourisme...
- Vivre de ce qu'on produit. « Il est extravagant de voir que moins de 10% des volaiiles consommées en Martinique sont produites sur place. 24% des fruits consommés sont issus de la terre antillaise. Nous allons lancer un grand plan pour aider la diversification des cultures outre-mer. Un institut va venir les soutenir. L'Etat soutiendra tous ceux qui veulent s'engager dans cette voie. 40% d'abondement supplémentaire par an de l'Odeadom. Il faut des fiklières puissantes, à l'instar de la filière banane.
- Rapports sociaux du travail. « L'apaisement des relations, c'est reconnaître la légitimité de son interlocuteur. Il faut une reconnaissance des syndicats locaux qui font le plus de voix lors des élections professionnelles. »
- Assouplissement du régime des visas afin de permettre de faciliter la circulation des personnes.
- Revoir les relations avec les pays voisins. « Nous devons établir des rapports de confiance. Je souhaite donner la possibilité aux collectivités régionales de participer aux relations internationales qui les concernent, de représenter la France, sous mandat, dans les collectivités voisines. La représentation permanente de la France à Bruxelles va se doter d'un pole Outre-mer, afin de servir de relais à vos territoires. »
- Plus d'égalité des chances, c'est un Etat local qui ressemble à l'endroit où on se trouve. « Connaître le territoire n'est pas forcément une preuve d'incompétence. Nous avons décidé d'assouplir certaines dispositions statutaire de la fonction publique. Assurer une mobilité à 8 000 kilomètres me semble inadéquat. Un vivier de candidats ultramarins de grande compétence sera constitué. A chaque emploi dans la fonction publique, il y aura toujours au lmoins un candidat ultramarin.
« Dans deux ans, nous ferons le point. Entre-temps, la ministre de l'Outre-mer validera toute nomination. »
- Un plan de lutte contre l'illéttrisme. Renforcement de lutte contre le décrochage scolaire.
- Nomination de sous-préfet de la coordination sociale et d'aide à la jeunesse.
- Plus d'égalité des chances, c'est investir dans l'intelligence. Création d'une université à caractère international. Création d'un cursus complet d'études de médecine aux Antilles. Afin d'attirer des étudiants de la zone d'influence.
- Logement social. « Les retards pris sont inacceptables. » L'Etat va céder à titre gratuit ses terrains pour y construire des logements sociaux. Pour les terrains privés, les collectivités pourront se substituer aux communes. »
- « Il faut un Etat local plus réactif, plus efficace. Il est temps de retouver du bons sens. Désormais, une large part des crédits d'intervention du préfet seront libres d'affectation; le représentant de l'Etat décidera. Il rendra compte a posteriori »
- Gestion des déchets. « L'Etat doit pouvoir se substituer aux collectivités défaillantes. L'Etat agira ! »
- Le potentiel énergétique de l'outre-mer pas utilisé : géothermie en Guadeloupen devrait pouvoir couvrir la totalité des besoins ?.. Allons-y.
- L'Etat va augmenter de 20% le tarif de rachat des énergies propres produites par des entreprises de l'Outre-mer
- « J'ai décidé d'une année de l'Outre-mer en 2011. France O sera diffusé partout en France. »

« La feuille de route est claire. Nous avons joué le jeu. Personne ne doit se sentir trahi... »


(Applaudissements...)
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 16:57
La Région Ile-de-France envoie des ordinateurs et des ouvrages littéraires en Haïti


La Région Ile-de-France vient d’acheminer un lot d’ordinateurs en Haïti, à destination de la Mairie et de l’alliance française de la ville des Gonaïves. Cet envoi, réalisé en étroite collaboration avec l’ambassade de France sur place, tente d’apporter des réponses à la destruction d’une partie du matériel informatique de ces organismes, suite aux inondations qui ont fortement touché le pays.

Des colis de livres pour le réapprovisionnement de la bibliothèque de l’Alliance française des Gonaïves, également en grande partie détruite par la montée des eaux, seront aussi envoyés, dans le cade d’une collaboration conduite avec la Communauté d’agglomération de la Rochelle.

Cette démarche s’inscrit dans l’appui qu’apporte la Région Ile-de-France à la ville des Gonaïves dans le cadre de son action en matière de reconstruction engagée en 2004, suite aux tempêtes tropicales et aux inondations qui ont alors entrainé des milliers de victimes. Cette aide s’élève, en moyenne, à 183 000 euros par an.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:42
Début du conseil interministériel sur l'outre-mer

Le premier conseil interministériel de l'outre-mer (CIOM) a débuté  vers 11H00 à l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui doit annoncer un "vaste plan de modernisation de l'outre-mer".
Tous les ministres étaient présents, à l'exception de Hervé Morin (Défense), Laurent Wauquiez (emploi) et Eric Woerth (budget et fonction publique), selon l'Elysée.
M. Sarkozy doit annoncer un "vaste plan de modernisation de l'outre-mer et de sa relation avec la métropole" lors de ce CIOM, faisant suite aux états généraux de l'outre-mer qu'il avait lancés le 19 février lors d'une crise sociale sans précédent aux Antilles.
Cette crise s'était traduite par une grève générale de 44 jours en Guadeloupe et 38 en Martinique.
La situation économique et sociale ne s'est pas arrangée depuis lors avec une hausse du nombre de demandeurs d'emploi de 15% dans les DOM en septembre sur un an, inférieure cependant de cinq à dix points selon les références à la hausse observée en métropole.
Le taux de chômage est selon les DOM entre deux et trois fois plus élevé qu'en métropole, variant de 20% à 30% environ.
L'économie privée de la Martinique va probablement chuter en 2009 de près de 20%, a averti jeudi le Medef local.
Après avoir réuni le gouvernement pour délibérer et arrêter une série de premières décisions, M. Sarkozy les annoncera à 17H00 devant les élus de l'outre-mer, des représentants de la société civile et du monde économique.
Selon certaines indiscrétions, le chef de l'Etat pourrait notamment annoncer la mise en place d'un cadre juridique favorisant dans la fonction publique comme dans le secteur privé le recrutement préférentiel de cadres originaires de l'outre-mer.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:41
L'Assemblée nationale adopte les crédits de la mission outre-mer pour 2010

L'Assemblée nationale a adopté mercredi soir les crédits de la mission outre-mer pour 2010, qui s'élèvent à 1,99 milliard d'euros en crédits de paiement, soit 11,8% seulement de l'effort global de l'Etat envers les collectivités d'outre-mer, estimé à 17 milliards d'euros pour l'an prochain.
Les députés UMP et Nouveau Centre ont voté pour, les députés de gauche contre.
Sur les 118 millions d'euros de crédits supplémentaires, 92,7 millions seront consacrés à la hausse de la compensation par l'Etat des exonérations de cotisations sociales aux organismes de sécurité sociale.
Malgré cette hausse, la dette de l'Etat auprès des organismes de sécurité sociale devrait se creuser de 55 millions d'euros, pour atteindre 664 millions d'euros à la fin de l'année 2010, a souligné le rapporteur spécial de la commission des Finances Jérôme Cahuzac (PS).
A deux jours d'un comité interministériel sur l'outre-mer présidé par Nicolas Sarkozy, M. Cahuzac et le député PS de Guadeloupe Victorin Lurel ont demandé que l'Etat "respecte sa parole", en n'amputant pas le revenu social temporaire d'activité (RSTA) mis en place dans les DOM lors de la crise sociale de la prime pour l'emploi (PPE).
Soulignant que l'accord salarial Bino du 5 mars ayant mis fin à la crise sociale en Guadeloupe ne prévoyait pas que le RSTA soit minoré de la PPE, M. Lurel a lancé à la secrétaire d'Etat à l'outre-mer Marie-Luce Penchard qu'il s'agit de la "parole de la République" et que "quatre territoires d'outre-mer la regardaient".
Mme Penchard a affirmé que "le gouvernement ne cherche pas à revenir sur sa parole, respectera sa parole, et corrigera s'il faut corriger" cette mesure, déjà adoptée par les députés.
Affirmant que son budget était "équilibré", elle a assuré que la loi de développement économique des outre-mer adoptée en mai dernier, et dont plusieurs décrets d'application ne sont pas parus, "sera applicable à la fin de cette année".
Répondant au député UMP de Polynésie Bruno Sandras, qui lui reprochait notamment une baisse de 13 millions des crédits de la dotation globale de développement économique (DGDE) dont bénéficie le territoire depuis la fin des essais nucléaires, la ramenant à 137 millions, elle a affirmé qu'il ne s'agissait "pas d'un désengagement de l'Etat".
"Nous devons établir une nouvelle relation financière avec la Polynésie, ce décrochage c'est le fait qu'il y a un décalage entre les autorisations d'engagement et les crédits de paiement sur la partie investissements de la DGDE", a déclaré Mme Penchard.
"En la matière, il y a toujours ce décalage", a-t-elle avancé, ajoutant qu'au titre de 2010, près de 17 millions d'euros seront transférés de la partie "investissements" de la DGDE vers la partie "fonctionnement" afin de soutenir des actions en faveur de l'emploi.
Mme Penchard a par ailleurs "demandé à ses services que la dernière fraction de la DGDE prévue pour 2009 soit transférée à la Polynésie, soit une enveloppe de 18 millions d'euros".
A propos de Mayotte où selon le rapporteur pour avis Didier Quentin (UMP) "plus de 50.000 Mahorais n'ont pas encore réglé leur situation au regard de ces nouvelles règles d'état civil", condition indispensable pour toucher des prestations sociales, la secrétaire d'Etat a indiqué qu'"on va pouvoir traiter 1.400 dossiers par mois".
La commission de révision de l'état civil mise en place dans ce futur DOM doit être saisie avant le 31 juillet 2010, devant achever ses travaux au plus tard en avril 2011.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:41
Il y a un an, les Antilles ébranlées par une profonde crise sociale

Le premier conseil interministériel de l'outre-mer (CIOM) présidé ce vendredi par le président Sarkozy, intervient près d'un an après une profonde crise sociale dans les Antilles et à la Réunion.

GUYANE (11 jours de barrages routiers):
Le 24 novembre 2008, la population exaspérée par le prix de l'essence (1,77 euro le litre de super) dresse des barrages routiers. Port et aéroport fermés.
Le 1er décembre, le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo annonce une baisse des prix de 30 centimes. Le 5 décembre, tous les barrages sont levés.

GUADELOUPE (44 jours de grève générale):
Le mouvement démarre le 8 décembre 2008 par des barrages contre le prix des carburants. Le 11, Jégo annonce une baisse des prix, mais cela n'empêche pas le collectif LKP d'entamer le 20 janvier 2009 une grève générale illimitée pour une hausse de 200 euros des bas salaires.
Les 24, 29 et 30 janvier, 8.000 à 25.000 personnes manifestent.
Le 1er février, Jégo annonce la mise en place du revenu de solidarité active (RSA) dès 2009 et le 4, un accord prévoit une baisse des prix de produits de première nécessité et une hausse des salaires compensée à hauteur de 108 millions d'euros par l'Etat.
Mais le 9, François Fillon rappelle Jégo à Paris et refuse cet accord jugé trop coûteux. Jégo repart dans l'île le 11, flanqué de deux médiateurs.
Dans la nuit du 17 au 18 février, marquée par des violences, Jacques Bino, un syndicaliste du LKP, est tué par balle.
Le 19, Nicolas Sarkozy annonce 580 millions d'euros pour les DOM et le lancement d'Etats généraux pour l'outre-mer.
Le 26, un accord de 200 euros de hausse est signé par une partie du patronat mais pas le Medef, qui acceptera le 3 mars des primes de 50 à 100 euros.
Le 4 mars, le LKP et le préfet signent enfin l'accord "Bino" - les 200 euros de hausse sont en annexe - appelant "à la reprise de l'activité normale".

MARTINIQUE (38 jours de grève générale)
La grève pour une hausse des bas salaires de 350 euros démarre le 5 février 2009. 15.000 à 20.000 personnes manifestent
Le 10 février, le collectif obtient une baisse de 20% de 100 produits de première nécessité.
Les nuits des 24 au 26 février sont très violentes et il faut attendre le 11 mars pour qu'un accord sur une hausse des salaires de 200 euros soit conclu. Le mot d'ordre de grève est levé le 14 mars.

REUNION (deux journées de grève générale)
Deux journées de grève pour 200 euros de hausse des bas salaires ont lieu les 5 et 10 mars. 12 à 35.000 personnes manifestent.
Le préfet annonce des baisses du prix du carburant et 100 euros de l'Etat pour les bas salaires dès le 5. Le Medef accepte le 9 mars une prime de 50 euros pour les bas salaires.
Le 31 mars, accord sur une baisse du prix de 250 produits de consommation courante, suivi le 25 mai par un accord salarial.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:40
SOS Racisme dénonce le manque de poursuites contre le fichage ethnique

L'association SOS-Racisme a dénoncé mercredi, lors de la remise d'un rapport sur le fichage ethnique repéré dans une quinzaine d'entreprises ou d'offices HLM, le manque de poursuites contre ce délit, dont elle s'emploie à prouver l'utilisation à des fins discriminatoires.
"La Commission nationale informatique et libertés (Cnil), l'Inspection du travail et les autorités judiciaires se montrent peu enclines à collaborer avec SOS Racisme", accuse Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme et auteur du rapport "Le fichage ethno-racial : un outil de discrimination".
"Or, les entreprises que l'on épingle pour fichage ethnique ont décidé de satisfaire une clientèle qui trouve qu'il y a overdose de noirs ou de maghrébins dans un immeuble, un service ou au contact du public", a-t-il poursuivi.
La Cnil a répondu dans un communiqué en exprimant "son plus vif étonnement face à des accusations infondées". Elle rappelle que depuis qu'elle a des pouvoirs de contrôle renforcés et un pouvoir de sanction (2004), elle "n'a jamais hésité à en faire usage, notamment dans le cadre de plaintes transmises par SOS Racisme".
Le rapport de SOS Racisme a été remis mercredi à Patrick Karam, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, qui a mandaté il y a un an l'association pour rechercher et accompagner les victimes de fichage à caractère ethnique, racial ou géographique.
Dans ce rapport, sont cités 5 offices HLM et une dizaine d'entreprises. Deux dossiers ont donné lieu à des condamnations définitives.
L'Opac de Saint-Etienne (février 2009) et le cabinet de recrutement d'hôtesses et d'agents de vente Daytona (juin 2009 en appel) ont été condamnés pour avoir constitué des fichiers avec des catégories telles que "européen blanc", "maghrébin" ou "africain et Dom-Tom".
Le fichage est depuis 1978 illégal et passible de 5 ans de prison et 300.000 euros d'amende (personnes physiques) à 1,5 M d'euros (personnes morales), mais la jurisprudence est quasiment inexistante.
Le rapport épingle aussi Air France pour des fichiers d'hôtesses mentionnant par exemple les types africain, indien ou méditerranéen. La Cnil a enquêté et établi que les hôtesses avaient donné leur consentement. Air France a néanmoins supprimer ces données.
SOS Racisme a aussi engagé plusieurs procédures contre Euro Disney après la découverte sur son site de recrutement d'une case "pays" qui outre la France, peut être la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion, la Polynésie française, la Guyane et la Nouvelle Calédonie, ce qu'a aussi constaté une journaliste de l'AFP. L'association dénonce également une classification des salariés dans le bilan social 2007 (Afrique hors Maghreb, Afrique Maghreb, Autres antilles, Europe (Ouest)).
Mercredi, un huissier, mandaté par le tribunal de Meaux à la demande de SOS Racisme, est allé demander des fichiers à Euro Disney. La direction a déclaré à l'AFP "n'avoir rien à cacher" et évoqué une "campagne médiatique déplorable" quand "on connaît (leur) engagement en faveur de la diversité".
Elle a précisé que 24% de ses salariés sont étrangers, dont 36% hors Union européenne.
Interrogé sur ce dossier Patrick Karam, a répondu : "En tant que Guadeloupéen, je n'accepte pas qu'Euro Disney recrute des Français d'un coté, des Martiniquais ou des Guadeloupéens d'un autre".
Et pour celui qui doit remettre des préconisations à Nicolas Sarkozy, "l'arsenal judiciaire est suffisant, ce qui manque c'est la volonté".
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 15:39
Eruption du Piton de la Fournaise à la Réunion

Le volcan du Piton de la Fournaise est entré en éruption dans la nuit de jeudi à vendredi à la Réunion où l'alerte 2 du plan de secours spécialisé volcan a été déclenché, selon la préfecture de la Réunion.
"L'éruption ne constitue aucune menace pour le moment" indique la préfecture dans un communiqué. L'Observatoire volcanologique de la Réunion a enregistré vers 21 h 30 un signal sismique caractéristique d'une éruption. "En conséquence, le préfet Pierre-Henry Maccioni a déclenché l'alerte 2 du plan secours spécialisé volcan, éruption en cours", ajoute la préfecture.
Une coulée de lave était visible de la route nationale qui longe la côte Est de l'île. Elle s'échappait du flanc Est du Dolomieu, le principal cratère du Piton de la Fournaise à 2632 mètres d'altitude, pour se diriger vers la mer.
"L'Observatoire a enregistré en début de soirée une petite crise sismique avant l'apparition du trémor, le signal traduisant la montée des gaz et de la lave vers la surface" a indiqué Guillaume Levieux, chargé de communication à l'Observatoire. "Dans la nuit, ce trémor a commencé à diminuer signe d'une baisse d'activité" a-t-il ajouté. Au lever du jour, la lave n'était plus visible du littoral, selon des témoins.
La dernière éruption du Piton de la Fournaise remonte au 14 décembre 2008 et s'était achevée le 5 février 2009. Le volcan de la Réunion, de type hawaïen est l'un des plus actifs au monde. Il est entré en activité, en moyenne, deux fois par an, ces dernières années. Les éruptions se situent presque toujours dans une zone inhabitée et ne présentent aucun danger pour la population. Elles attirent des milliers de badauds et de touristes sur place pour admirer le spectacle des coulées et des fontaines de lave.
En 2007, lors de "l'éruption du siècle", plusieurs coulées de lave avaient traversé la route nationale 2 (sud-est de l'île) en se dirigeant vers la mer. Un pan entier du cratère Dolomieu s'était effondré sur une hauteur de 300 mètres.
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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 14:29
INDISCRÉTIONS
Chantal
« Ma voix est celle d’une enfant des Abymes, d’une jeune guadeloupéenne impliquée, motivée, compétente, fidèle, « doubout é vertikal », qui veut mettre au service de la population du premier canton des Abymes, l’ensemble de ses ressources et sa grande capacité de travail. C'est Chantal Lérus, candidate à la cantonale partielle des Abymes, qui dans son discours de présentation vante sa fraîcheur. Quand on la voit, qui peut démentir ?

Victorin
Victorin Lurel, tantôt, a alerté Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur (et accessoirement de l'Outre-mer), du fait qu'il y a trop d'armes en Guadeloupe. C'est vrai qu'avec l'habitude de se promener en voiture avec un sabre dans son coffre (quand il n'est pas sous le siège) il y a de quoi s'inquiéter. A propos qu'en est-il de ces armes qui ont été volées à Jarry pendant la mobilisation générale ? Les a-t-on retrouvées ?..

Jean-Paul
Jean-Paul Eluther, de la Convention pour une Guadeloupe nouvelle, groupuscule politique, demande solennellement « la nomination d'une commission spéciale pour expédier les affaires courantes du conseil général et du conseil régional à la fin des mandats en cours et jusqu'à la mise en place de la nouvelle gouvernance; la désignation par le peuple à la représentation proportionnelle intégrale d'une assemblée de 41 membres ». Cette assemblée rédigera un pacte pour la Guadeloupe... Il en a des idées, Jean-Paul ! Sauf que la vraie vie, c'est un peu différent !

Patrick
Que devient le comédien Patrick Cheval ? Conteur Soleil vient de créer L'envoyé des animaux, un spectacle qu'il donnera une dizaine de fois à Paris d'ici fin novembre, avec le soutien de la Vile de Paris et du conseil régional de la Guadeloupe. Le grand Patrick joue, chante, danse au rythme des histoires où une tortue, des magiciens, le grand diable, une fée, le croquemitaine, le soukounyan, des géants, des monstres et un naquin entraînent Compère Lapin dans de fabuleuses aventures. Sacré Patrick !

André-Jean VIDAL
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