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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 22:06
SIDA À SXM : ALARMANT !
 
Vendredi 6 novembre, le chef de l’État, Nicolas Sarkozy, présidera le premier
comité interministériel de l’outre-mer (CIOM) depuis le début de son mandat.
L'association Aides Saint-Martin s'alarme d'uns-e situation difficile.

 
Dans cette perspective, nous apprenons que l’antenne de l’association Aides à
Saint-Martin a dressé, dans un rapport daté du 7 octobre et rédigé dans le cadre
des États généraux de l’outre-mer (ÉGOM) lancés par le président de la
République le 19 février, un tableau alarmant de la situation des personnes
vivant avec le VIH (PVVIH) dans cette collectivité d’outre-mer (voir pièce jointe).
 
« Aides Saint-Martin rappelle que 1,5% de la population de cette collectivité
vit avec le VIH. L’organisation estime que le changement de statut de Saint-
Martin (passée en juillet 2007 du statut de commune du département de la
Guadeloupe, régie par l’article 73 de la Constitution, à celui de collectivité
d’outre-mer, régie par l’article 74) a aggravé la situation des PVVIH en matière
de couverture sociale, de droits des personnes handicapées, de titre de séjour ou
de logement.
 
Aides Saint-Martin souligne que les homophobies font obstacle à la
prévention et au suivi des PVVIH avant de conclure notamment que
« l’amélioration des conditions de vie des personnes concernées par le VIH, c’est-à-
dire de l’ensemble de la population de Saint-Martin, passe prioritairement par
l’autonomisation du fonctionnement de la sécurité sociale vis à vis de la Caisse
générale de sécurité sociale de Pointe-à-Pitre ».
 
Tjenbé rèd salue de nouveau l’engagement pris par Nicolas Sarkozy le 18 avril 2007 [1] :
«Je mettrai en place un comité interministériel qui devra [...] dresser le bilan des
politiques publiques conduites outre-mer [...] tout particulièrement en matière de
lutte contre le sida» (voir texte intégral de sa lettre en fac-similé en pièce jointe). »


[1] 18 avril 2007 - Lettre de Nicolas Sarkozy aux associations de lutte contre le VIH et le sida
parmi les populations ultramarines, indiquant notamment : «Concernant la lutte spécifique à
mener [contre le sida] dans les départements français d’Amérique, elle est déterminante en raison
de la prévalence de cette maladie dans ces territoires. Je propose d’adapter notre politique de
prévention à la spécificité de ces départements, dans lesquels la maladie se heurte à de nombreux
tabous et qui connaissent des flux permanents de touristes, de saisonniers et d’immigrants. Parce
que ces départements connaissent aujourd’hui une situation particulière en matière de
contamination par le sida, ils doivent bénéficier de moyens particuliers. C’est pour cela que je
serai, si je suis élu, le garant de la mise en œuvre de ces politiques de marche vers l’égalité réelle.
Je mettrai en place un comité interministériel qui devra, régulièrement et publiquement, dresser
le bilan des politiques publiques conduites outre-mer, et tout particulièrement en matière de lutte
contre le sida.
»
http://www.tjenbered.fr/ana/2007/20070418-00.pdf
 
 
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 21:30
PRATIQUES FUNÉRAIRES

Notre ami Jean S. Sahaï nous recommande ce site.

Pratiques funéraires des Indo-Guadeloupéens

voir : http://www.pyepimanla.com
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 16:57
En librairie à la mi-novembre
Petite philosophie du voyage
« L’Écriture de l’ailleurs, Petits propos sur la littérature nomade »
« La Soif d’images, Petites révélations sur la lumière et la photographie »
« L’Appel de la route, Petite mystique du voyageur en partance »

Éditions Transboréal

 
La collection « Petite philosophie du voyage » propose au lecteur de courts textes à la fois théoriques et empreints de subjectivité. Reposant sur l’expérience d’hommes et de femmes de terrain, ces ouvrages de poche offrent des axes de réflexion dans trois domaines : naturel – l’environnement et notre planète ; personnel – l’épanouissement et le bien-être ; spirituel – une plus grande communion avec le monde.


L’Écriture de l’ailleurs, Petits propos sur la littérature nomade,
Albéric d’Hardivilliers.
Un livre suscite souvent un désir de départ. Qui n’a eu envie de découvrir Carthage après avoir lu Salammbô ? Quant à la lecture en voyage, elle permet à la fois de s’abstraire de la réalité qu’on aborde et de la mieux observer, la mieux comprendre. L’association que le voyageur tisse entre un pays et un auteur est parfois si forte que sa visite est tout entière perçue à travers le prisme de la relation que tel écrivain-voyageur ou tel romancier en a laissée. Venise avec Proust, Alexandrie avec Lawrence Durrell, l’Afrique avec Conrad, l’Afghanistan avec Ella Maillart, l’Australie avec Chatwin : voyager en compagnie d’un écrivain permet d’établir une fructueuse comparaison entre le passé et le présent d’un lieu, mais aussi d’en affiner sa propre perception par le reflet de celle d’autrui. C’est l’occasion de découvrir les écrivains du pays dans lequel on séjourne, voix vivantes qui incarnent mieux l’âme d’un peuple que les monuments historiques. L’exercice de l’écriture bénéficie lui aussi du dépaysement. Qu’aurait été Le Petit Prince sans la panne « à mille milles de toute terre habitée » que connut son auteur ? Écrire en voyage devient une manière d’exorciser à la fois la nostalgie de ses propres racines – n’y a-t-il pas une écriture de l’exil ? – et du lieu et des amitiés que le voyageur s’apprête à quitter. L’écriture de l’ailleurs permet enfin, en notant impressions, émotions et observations, de conserver une trace de l’élan spontané de la découverte, quitte à transformer ensuite le carnet en récit, et partager ainsi l’expérience vécue avec un futur lecteur, qu’un livre lancera à son tour sur les routes du monde…


La Soif d’images, Petites révélations sur la lumière et la photographie
,
Matthieu Raffard.

À l’origine de tout voyage, il y a des images : entrevues ou fantasmées, documentaires ou fictionnelles, elles sont un appel à prendre le large. Chacune d’elles représente une des mille facettes de ce kaléidoscope qu’est le monde, et nous invite à le parcourir pour confronter notre propre vision à celle qu’en offre la reproduction sur papier. Et puis, pour le photographe, tout voyage implique la réalisation d’images. Une réalisation qui a pour but, par le biais d’une technique infiniment variée dans les nuances qu’elle permet, d’immortaliser une scène, de saisir un visage, de capter les lignes d’une ville, de fixer les ombres et les courbes d’un paysage. Comme la peinture, mais au gré d’une temporalité différente parce qu’elle est un art de l’instant, la photographie habitue celui qui s’y adonne à porter sur le réel un regard plus aigu et plus conscient, et lui apprend à voir autrement choses et gens. Car l’œil du photographe-voyageur n’est jamais neutre ; de l’aube au crépuscule, la recherche de la lumière et du cadrage qui révéleront la beauté ou l’étrangeté du monde le maintient dans un état d’alerte, d’urgence et d’extrême sensibilité. Et le travail que le chasseur d’images opère à son retour, en fixant durablement sa moisson de couleurs et de formes et en la rendant visible pour autrui, prolonge et approfondit la quête entreprise durant son voyage.

L’Appel de la route, Petite mystique du voyageur en partance
,
Sébastien Jallade.

L’ouvrage développe la mystique moderne du voyage et, à partir de la riche expérience de l’auteur, explore les motivations, conscientes ou inconscientes, des candidats au départ. Indépendamment du type de voyage, de sa durée ou du pays traversé, quelles aspirations profondes relient les voyageurs contemporains ? Partir est un manifeste : c’est l’expression d’une défiance à l’égard de son propre système de valeurs, dans le secret espoir de contribuer à le changer au retour. Qu’il se risque dans une région déserte ou aborde l’agitation des métropoles, le voyageur est en quête de liberté et choisit son identité. L’exacerbation du sujet en action et de sa « mise en danger » permet d’affronter une géographie (naturelle ou humaine) radicalement différente. L’enjeu : la conquête de soi, par laquelle le voyage ne se limite plus à un défi mais reflète les contradictions et les ambiguïtés de l’existence. Comment en effet expliquer de façon rationnelle une démarche qui, le plus souvent, ne l’est pas ?


Livres brochés, avec gaufrage de couverture, 11 x 16,6 cm – 96 pages

Transboréal est une maison d’édition indépendante qui veut promouvoir le travail d’auteurs, d’illustrateurs et de photographes ayant fait preuve d’abnégation et de courage lors d’études ou de voyages au long cours marqués par une réelle connivence avec le milieu humain ou le monde naturel.

 
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 16:39
VOUS AVEZ DIT... SOFT POWER ?

Dans Obama : le retour du soft power ?, se pose la question du soft power comme méthode de domination.

Le 20 janvier 2009, Barack Obama est investi comme 44e président des Etats-Unis. Il nous aura fallu attendre pour enfin voir l’équipe Obama au travail et en charge des dossiers. Pour l’instant, il serait aberrant d’essayer de juger la politique de Obama tant les discours d’une campagne peuvent être déformés par l’exercice du pouvoir. Cependant un thème de sa campagne revenait assez souvent sur le plan international : le soft power. Mais qu’est-ce que le soft power ? Qui l’a conceptualisé ? Retour analytique sur le soft power...
Depuis l’élection de Barack Obama comme 44e président des Etats-Unis, un terme, oublié sous la présidence Bush semble-t-il, est réapparu. Le « soft power » semble de retour. Ce terme semble être l’une des solutions apportées par le président élu pour redorer le blason américain, pour que les Etats-Unis soient à nouveau aimés dans le monde. Il est vrai que les huit ans de présidence Bush ont dressé un panorama assez sombre sur l’attractivité américaine. La guerre contre le terrorisme a été très mal ressentie dans toute une partie de la planète. Pour l’instant, il est difficile de juger Barack Obama sur sa politique étrangère puisqu’il vient d’être investi. Mais le renouveau des Etats-Unis sur la scène internationale est, du moins dans les médias (voir l’article du New York Times « Is (His) Biography (Our) Destiny ? », souvent lié à sa personne, à sa personnalité et à son histoire familiale (fils métis africain et américain, de père musulman mais chrétien). Par l’élection d’un métis à la Maison-Blanche, l’Amérique aurait d’ores et déjà envoyé un message de changement au monde entier. Il est, tout de même, intéressant de noter la volonté de la part de l’équipe d’Obama de communiquer sur le soft power même si pour l’instant, peu de mesures concrètes sont prises. Ces discours vont dans le sens inverse de la vision néo-conservatrice, qui insiste davantage sur tout l’aspect « hard » du pouvoir avec la puissance militaire en tête.
Ainsi, le soft power de Joseph Nye semble être de retour dans les relations internationales. Loin d’être une théorie à part entière des relations internationales, comme peut l’être le réalisme, le libéralisme ou encore le néo-réalisme, ce concept forgé en 1990 dans Bound to Lead par Nye a très vite trouvé un écho important dans les politiques étrangères des pays. Il ne s’agit pas de dire que le soft power n’existe que depuis les années 1990, loin de là, mais ce terme a été forgé dans ces années-là. Depuis longtemps, les Etats ont mis en place des stratégies de diplomatie culturelle, visant à compléter leur diplomatie traditionnelle ou bien visant à renforcer la puissance militaire et stratégique. En effet, dans un entretien réalisé avec François Roche, spécialiste de l’histoire de la diplomatie culturelle française, nous avons pu apprendre que trois piliers composaient la diplomatie selon certains chercheurs depuis 30 à 40 ans : il y a d’abord le pilier stratégique et militaire avec tout l’aspect politique que cela inclut, ensuite il y a le pilier économique qui a gagné en importance du fait de la prédominance de l’économie dans le monde d’aujourd’hui, enfin le troisième pilier qui est celui de la diplomatie culturelle. Au travers de relations culturelles entre Etats, le soft power était déjà en place. Le rayonnement d’un Etat, notamment culturel, devait l’aider à avoir plus de puissance dans les relations internationales. Ainsi dans une première partie, nous allons revenir sur ce concept de soft power, pour comprendre ce qu’il inclut, ce qu’il implique dans les relations entre Etats. Nous nous intéresserons aussi à d’autres travaux de Joseph Nye, notamment ceux où il développe avec Robert Keohane l’approche transnationale, pour comprendre les liens entre le soft power et cette approche-là. L’objectif de cet article est de revenir en profondeur sur ce concept, de comprendre ce qu’il implique et comment il a été défini par Joseph S. Nye. Il nous semble important d’effectuer ce travail de définition pour comprendre ultérieurement les enjeux de la politique américaine.

LE CONCEPT DE SOFT POWER DEVELOPPE PAR JOSEPH S. NYE
Le concept de soft power a été forgé en 1990 par Joseph Nye dans Bound to Lead. The changing nature of American Power. Après le succès de ce terme dans les années 1990, Nye a publié l’essai Soft power. The means to success in world politics en 2004 pour réactualiser ses idées par rapport aux évolutions contemporaines. La définition couramment acceptée est la suivante : « What is soft power ? It is the ability to get what you want through attraction rather than coercion or payments. It arises from the attractiveness of a country’s culture, political ideals and policies. When our policies are seen as legitimate in the eyes of others, our soft power is enhanced. » (Qu’est-ce que le soft power ? C’est la capacité d’avoir ce que vous voulez par l’attraction plutôt que par la coercition ou des paiements. Quand nos politiques sont vues comme légitimes dans les yeux d’autres, notre soft power est amélioré). Ainsi le soft power réside dans le pouvoir de cooptation, dans le faire en sorte que les autres acteurs des relations internationales prennent des décisions qui vont en votre faveur. Ce type de pouvoir se différencie d’autres types de pouvoir qui « repose sur des encouragements (la carotte) ou des menaces (le bâton) ».
Derrière le concept de soft power, on peut en déduire une approche de la puissance assez originale. En effet si l’on considère, en reprenant les propos de Robert Dahl, que la puissance est « la capacité de faire faire à d’autres ce qu’ils ne feraient pas autrement », le soft power agit bien sur la puissance. Selon Nye, il y a trois manières d’agir sur la puissance d’un Etat : il y a la puissance coercitive qui agit avec des menaces (le pouvoir militaire et stratégique), la puissance économique qui via des paiements peut infléchir la position d’un acteur, et enfin la puissance d’attraction et de cooptation. Le soft power est donc à l’opposé d’une « méthode directive », c’est une méthode plus indirecte.
Le concept de soft power puise certaines de ces caractéristiques dans l’approche transnationale développée par Joseph Nye et Robert Keohane dans les années 1970. Dans Power and Interdependence, ils formulent le concept « d’interdépendance complexe » (bien expliqué par Dario Battistella). L’existence de plusieurs sortes d’acteurs, notamment sub-étatiques et non étatiques, est reprise dans le soft power. En effet, ce pouvoir de cooptation n’est pas du seul fait des Etats, même dans les essais de Nye il s’interroge surtout sur la puissance des Etats-Unis. Mais des acteurs autres que l’Etat peuvent aussi agir sur la scène internationale et permettre à un Etat de développer son soft power. Dans l’approche transnationale, les auteurs considèrent aussi que la « force militaire est de moins en moins adéquate pour obtenir satisfaction dans les domaines non militaires de la politique mondiale ». Le soft power n’est donc pas une théorie en relations internationales, d’ailleurs ce n’est pas du tout considéré comme tel. Le soft power serait plus un concept, un outil conceptuel permettant de mieux agir sur la scène internationale. Une fois, ce concept popularisé, nous avons pu voir des gouvernements se soucier de « leur » soft power, pour améliorer leur puissance sur la scène internationale. En ce sens, les Etats cherchent, comme dans la logique réaliste à augmenter leur puissance, simplement la puissance n’est pas seulement considérée du point de vue stratégique, militaire ou économique.
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que Joseph Nye dans Bound to Lead cherche à trouver des solutions pour faire en sorte que les Etats-Unis continuent d’être une superpuissance et d’être la première puissance mondiale. En effet, dans cet essai, Nye se questionne sur le déclin des Etats-Unis. C’est dans cette perspective, qu’il opère la distinction entre le hard power (miliaire et économique) et le soft power. Pour Nye, grâce à son soft power, les Etats-Unis peuvent se permettre de toujours prétendre au leadership mondial. En effet, il montre l’influence que peut avoir la culture américaine dans différentes sociétés comme en ex-URSS où les jeunes portent des blue-jeans, en Chine où les manifestants de la place Tian’anmen ont dressé une réplique de la statue de la Liberté, le prestige des universités américaines qui attirent chaque année des milliers d’étudiants étrangers. Nous pouvons aussi évoquer le fait que la langue américaine est devenue la « lingua franca » dans le monde économique. Ce sont autant d’exemples qui attestent l’idée que les Etats-Unis continuent malgré leur perte de vitesse sur le plan militaire et économique à rayonner sur le monde. Ce questionnement sur la puissance américaine est à mettre en relations avec le fait que Nye a une carrière politique plutôt éloquente puisqu’il a d’abord été adjoint au sous-secrétaire d’Etat dans l’administration Carter, mais il a surtout été secrétaire adjoint à la Défense sous l’administration Clinton. Ainsi au travers de responsabilités politiques, il a pu peser sur la politique étrangère américaine.


Publié par Sat, le 20 janvier 2009
www.ubikuity.fr/Obama-le-retour-du-soft-power.html
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 14:14
INDISCRÉTIONS
Yves
Dans un ouvrage à paraître chez Grasset ce mois-ci, Yves Jégo, ancien secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, raconte comment, un soir qu'il était à un rendez-vous secret avec Elie Domota, du LKP, la lumière s'est éteinte d'un coup. Plusieurs gardes du corps sont intervenus immédiatement, surgissant de partout. C'était tout simplement une panne d'électricité. Heureusement que personne n'a perdu son sang-froid !

Beyonce
Le pulpeuse chanteuse américaine Beyonce va faire sa tournée caribéenne. Elle ira à Trinidad, elle ira à Porto Rico, mais elle ne viendra pas en Guadeloupe. Et pourtant, les organsiateurs de sa tournée avaient — et c'est une première à retenir — choisi la Guadeloupe comme possible troisième date. Malheureusement, il faut une hauteur de plafond de vingt mètres pour contenir le décor... Et puis il faut, rien que pour la sono; débourser plus de 100 000 euros, pour les frais divers, dont le transport de plusieurs conteneurs, etc. Sans aide publique, aucun producteur de spectacles guadeloupéen ne peut prendre ce risque.

Victorin
Victorin Lurel a posé la première pierre de l'abattoir de Basse-Terre, samedi. Une structure qu'on pensait ne jamais voir, les bouchers étant contraints soit d'abattre sous les manguiers soit de transporter les bêtes jusqu'au Moule, puis de revenir à Basse-Terre. Bref, des frais. La Région donnera 6 millions d'euros, le Département 400 000 euros. L'Etat avait promis de soutenir financièrement le projet mais il semble que ça vienne lentement...

Roland
Pas content, Roland Bellemare, le patron de l'Express des Iles, compagnie maritime locale. L'autre jour, alors que les bateaux étaient pleins, la police en effectif pourtant suffisante (deux contrôleurs, mais... deux regardeurs) a mis tellement de temps que le bateau est parti en retard de Pointe-à-Pitre. Après, les passagers se sont déchaînés sur le personnel de bord. M. Bellemare a averti le préfet que c'était inadmissible.
André-Jean VIDAL
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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 00:53
Les vingt plus grosses faillites aux Etats-Unis depuis 1980

Le dépôt de bilan de CIT Group, qui s'est placé ce dimanche sous la loi sur les faillites (Chapter 11), représente la 5e plus grosse faillite enregistrée aux Etats-Unis depuis 1980.

Voici la liste des 20 plus grosses faillites enregistrées aux Etats-Unis depuis 1980, classées par l'importance des actifs en jeu:

1. Lehman Brothers (banque) - 15 septembre 2008 - 691 milliards de dollars
2. Washington Mutual (banque) - 26 septembre 2008 - 327,9 milliards
3. WorldCom (télécommunications) - 21 juillet 2002 - 103,9 milliards
4. General Motors (automobile) - 1er juin 2008 - 91,0 milliards
5. CIT (banque des PME) - 1er novembre 2009 - 71 milliards
6. Enron (courtier en énergie) - 2 décembre 2001 - 65,5 milliards
7. Conseco (assurance) - 17 décembre 2002 - 61,4 milliards
8. Chrysler (automobile) - 30 avril 2009 - 39,3 milliards
9. Pacific Gas and Electric (énergie) - 6 avril 2001 - 36,1 milliards
10. Texaco (pétrole) - 21 avril 1987 - 34,9 milliards
11. Financial Corporation of America (banque) - 9 septembre 1988 - 33,8 milliards
12. Refco (courtage) - 17 octobre 2005 - 33,3 milliards
13. Indymac (banque) - 31 juillet 2008 - 32,7 milliards
14. Global Crossing (télécommunications) - 28 janvier 2002 - 30,1 milliards
15. Bank of New England (banque) - 7 janvier 1991 - 29,7 milliards
16. Lyondell (chimie, filiale du groupe néerlandais LyondellBasell) - 6 janvier 2009 - 27,4 milliards
17. Calpine (énergie) - 20 décembre 2005 - 27,2 milliards
18. New Century Financial Corporation (foncière) - 2 avril 2007 - 26,1 milliards
19. United Airlines (compagnie aérienne) - 9 décembre 2002 - 25,2 milliards
20. Colonial Bank (banque) - 14 août 2009 - 25 milliards

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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 20:37
DÉBATS SUR L'OUTRE-MER
La Commission des Finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire s'est réunie le 13 octobre. Voici le compte-rendu de cette réunion qui avait pour but l'examen et le vote des crédits des missions.

M. le président Didier Migaud. M. le rapporteur spécial des crédits de l’Outre-mer, vous avez la parole.
M. Jérôme Cahuzac, rapporteur spécial. Si j’ai, cette année, obtenu en temps voulu les réponses aux questions que j’avais posées au secrétariat d’État chargé de l’outre-mer, la qualité de certaines de ces réponses demeure contestable. Par ailleurs, je note que ce budget est le troisième que je vous présente en ma qualité de rapporteur spécial et, pour la troisième fois, mon interlocuteur a changé : à M. Estrosi a succédé M. Jégo, lui-même suivi de Mme Penchard. J’ignore si le mouvement se poursuivra.
M. le président Didier Migaud. C’est donc le rapporteur spécial qui assure la continuité…
M. le rapporteur spécial. Comme chacun s’en souvient, l’hiver 2008-2009 a été marqué, outre-mer, par des conflits sociaux très graves, qui ont eu quatre conséquences budgétaires. La première a été la signature d’un protocole d’accord dans les départements d’outre-mer instituant un revenu supplémentaire temporaire d’activité (RSTA). Contrairement au RSA, le RSTA n’est pas une incitation à reprendre le travail, mais une prime donnée à ceux qui en ont déjà un. Créé pour répondre à une demande forte, il prévoit le versement mensuel à certains salariés de 100 euros pris en charge par l’État, auquel s’ajouterait une somme équivalente, prise en charge pour moitié par l’employeur, et pour moitié par les collectivités territoriales. J’observe que le projet de loi de finances pour 2010 prévoit que les sommes versées au titre du RSTA s’imputent sur la prime pour l’emploi (PPE). Il en résulte certes que le coût de la mesure sera de 170 millions et non de 280 millions comme prévu initialement, mais cela signifie aussi que le dispositif est ainsi conçu que le salarié qui aura perçu 1 200 euros au titre du RSTA verra ce montant déduit de la PPE qu’il touchera l’année suivante. En d’autres termes, l’État reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre.
La crise sociale a eu pour deuxième conséquence que le Gouvernement a profondément modifié la loi pour le développement économique des outre-mer (LODEOM) qui dormait depuis sept mois sur le bureau du Sénat et qui a été sortie à cette occasion de son long sommeil. La loi prévoit l’exonération de cotisations sociales sur le versement par les entreprises d’une prime de 1 500 euros par an au maximum à leurs salariés, ainsi que l’extension des zones franches d’activité (ZFA), avec l’élargissement des secteurs concernés et des avantages fiscaux liés à ce statut. Par ailleurs, la loi de finances pour 2009 avait « reprofilé » le dispositif d’exonération de cotisations patronales de sécurité sociale spécifiques à l’outre-mer. Lors de l’examen de la LODEOM, le Gouvernement a modifié le mécanisme ; il en résulte que l’économie prévue ne sera plus que de 63 millions au lieu des 138 millions attendus.
La troisième conséquence de la crise sociale a trait à la politique relative au prix des carburants. Deux missions ont été conduites à ce sujet, l’une par l’administration, l’autre par une mission d’information commune de la commission des Affaires économiques et de la commission des Finances de notre Assemblée. Cette seconde mission a formulé plusieurs propositions et procédé à une analyse juridique concluant que l’État devrait indemniser les compagnies pétrolières pour la perte de recettes due à la baisse puis au gel du prix des carburants, imposés par arrêtés préfectoraux. Cette analyse est partagée, puisqu’en juillet un décret d’avance a ouvert à cette fin 44 millions supplémentaires sur la mission Outre-mer.
Enfin, la quatrième conséquence de la crise sociale est la tenue des « états généraux de l’outre-mer » dont, puisqu’ils ne sont pas parvenus à leur terme, j’ignore tout des éventuelles conséquences budgétaires.
Quant au projet de budget pour 2010, il ne déroge pas à la règle : avec un peu plus de 2 milliards d’euros en autorisations d’engagement et un peu moins de 2 milliards en crédits de paiement, les crédits de la mission ne représenteront que 11,8 % de l’effort global de l’État en faveur de l’outre-mer. La dépense fiscale, rattachée à titre principal à la mission Outre-mer, s’établit à 3,6 milliards d’euros, en augmentation de 6,3 %.
Le programme Emploi outre-mer comprend l’action Soutien aux entreprises et avec elle les crédits destinés à compenser aux organismes de sécurité sociale les exonérations dont bénéficient les entreprises des départements d’outre-mer. Or, une nouvelle fois, la dotation ne suffira pas à compenser intégralement le coût des exonérations. De ce fait, pendant l’exercice 2010, la dette de l’État auprès des organismes de sécurité sociale s’aggravera encore de 55 millions pour atteindre 664 millions d’euros. Le service militaire adapté (SMA) relève aussi de ce programme. C’est une bonne politique qui a montré son efficacité. Le Président de la République avait annoncé le doublement en trois ans du nombre de bénéficiaires du SMA, mais aucun recrutement supplémentaire n’étant prévu en 2010, le doublement de l’effectif devra se faire en deux ans, ce qui paraît difficile. Je regrette que l’annonce faite ne soit pas suivie d’effet au cours du prochain exercice.
La mission Outre-mer comporte d’autre part le programme Conditions de vie outre-mer. Au premier rang de ce programme figure l’action Logement. À ce sujet, la LODEOM a considérablement changé la donne. Mais si le dispositif de défiscalisation vise désormais le logement social et non plus le logement libre et intermédiaire, son efficacité réelle laisse dubitatif. Qu’en est-il en effet ? L’article 199 undecies C du code général des impôts prévoit que des contribuables pourront désormais créer des sociétés qui construiront des logements. La réalisation des investissements nécessaires à la construction ouvrira droit à une réduction d’impôt égale à 50 % de leur montant. Les contribuables se partageront l’avantage fiscal à proportion des parts détenues dans la société propriétaire des logements, mais 65 % de cet avantage devront être rétrocédés sous forme de bonification des loyers aux opérateurs du logement social, à qui il reviendra de trouver des locataires.
Le seul énoncé du montage disant sa lourdeur et sa complexité, on peut douter que les 110 millions de dépenses fiscales prévus en 2010 soient atteints. De plus, le mécanisme choisi entraînera une « évaporation » importante : différents intermédiaires devant être rétribués, la dépense fiscale consentie ne sera pas entièrement consacrée à la construction de logements sociaux. D’une manière générale, il aurait été préférable, car plus efficace, de privilégier la voie de la ligne budgétaire unique. Loin des 5 500 logements prévus, 3 700 seulement auront été construits en 2008. Autant dire que le retard, déjà considérable, s’aggravant, la forte demande de logements sociaux demeure insatisfaite. Enfin, la pénurie de foncier demeure ; à cet égard, la création, prévue dans la LODEOM, d’un groupement d’intérêt public visant à faciliter la cession des terrains afin que les logements nécessaires soient enfin construits est une bonne chose.
La LODEOM a également réformé le dispositif d’aide à la continuité territoriale en le recentralisant et en l’assortissant d’une condition de ressources. Je sais que certains de nos collègues d’outre-mer sont assez mécontents de cette recentralisation. Je considère pour ma part que c’est une bonne chose car l’ancien dispositif a permis quelques abus auxquels il fallait mettre un terme.
Le programme Conditions de vie outre-mer finance également, par le biais de son action Collectivités territoriales, la dotation globale de développement économique, un dispositif spécifique à la Polynésie française destiné à compenser à la fois la réalisation des essais nucléaires et leur abandon. Cette dotation, qui s’établit à 150 millions par an, est en principe consacrée à financer des investissements touristiques ou productifs mais, faute de contrôles, elle a pu être utilisée par les gouvernements de Polynésie successifs pour des dépenses de fonctionnement. Le dispositif est maintenu inchangé ; il serait bon de le réformer pour garantir qu’il sert uniquement l’intérêt général.
Enfin, la LODEOM a créé un fonds d’aide à l’investissement pour les collectivités d'outre-mer. C’était nécessaire, car elles n’ont pas les moyens de financer seules ces dépenses. Doté de 40 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 16 millions d’euros en crédits de paiement en loi de finances pour 2009, ce fonds a été abondé à deux reprises au titre du plan de relance de l’économie. Dans ce cadre, le montant global des autorisations d’engagement a été porté à 165 millions et celui des crédits de paiement à 51 millions. J’aurai aimé connaître l’emploi de ces 51 millions, mais je n’ai pas obtenu du secrétariat d’État les précisions demandées à ce sujet. Je le regrette, car il aurait été utile de pouvoir expliquer dans quels domaines les collectivités considérées peuvent investir pour réaliser des équipements publics qui font cruellement défaut.
En conclusion, les mouvements sociaux de l’hiver dernier dans les DOM ont eu pour conséquences une dépense comprise entre 500 et 510 millions. Il s’agit là à la fois du coût des mesures contenues dans le protocole d’accord, des mesures nouvelles qui figurent dans la LODEOM et des mesures relatives au prix du carburant. En revanche, je ne peux chiffrer le coût de la prime de 1 500 euros exonérée de cotisations sociales, car j’ignore le nombre de salariés qui en ont bénéficié et, faute qu’elles soient connues, je suis contraint de faire l’impasse sur les conclusions des états généraux.
M. Alain Rodet. Vous avez noté que les objectifs fixés en matière de logement social n’ont pas été atteints et vous vous êtes félicité de la création d’un groupement foncier d’intérêt public. J’y insiste : la situation est extrêmement préoccupante, singulièrement aux Antilles, et il faudra mener une action vigoureuse et résolue. On sait, par ailleurs, l’extrême fragilité des finances locales dans les DOM ; qu’en sera-t-il après la réforme territoriale ?
M. le rapporteur spécial. Tous les rapporteurs spéciaux du budget, puis de la mission de l’Outre-mer ont successivement demandé la création d’un groupement foncier d’intérêt public. Mais, outre la volonté, qui existe chez beaucoup d’élus et de la part de l’État, il faut des moyens, et ils manquent.
Quant aux conséquences de la réforme de la taxe professionnelle, elles seront, si le texte n’est pas modifié, celles que connaîtront les collectivités métropolitaines, mais de manière amplifiée. Le contrat d’objectif communal d’aide à la restructuration et au développement économique, dit « dispositif COCARDE », vise à assainir les finances des collectivités qui contractualisent à cette fin avec le secrétariat chargé de l’outre-mer. Mais leurs finances sont mises en péril par le poids de la charge salariale, pour deux raisons : d’abord, l’emploi public a longtemps pourvu à de nombreux emplois outre-mer ; ensuite, le surplus de rémunération des fonctionnaires de métropole affectés outre-mer a eu pour conséquence l’augmentation, sur place, du prix des produits, y compris des produits de première nécessité. On peut donc comprendre que certains élus aient souhaité augmenter le salaire de leurs agents pour leur assurer de quoi vivre.
M. Gaël Yanno. Je me félicite de l’augmentation de 6,4 %, à périmètre constant, des crédits de cette mission ; c’est une bonne chose pour l’outre-mer. L’an dernier, le changement de périmètre rendait la comparaison malaisée ; ce n’est plus le cas. D’autre part, comme vous l’avez rappelé, ces crédits ne représentent que 11, 8 % de l’effort global de l’État, estimé en tout à quelque 17 milliards d’euros.
Estimez-vous que le montant de l’aide au fret suffira à couvrir les dépenses afférentes ?
Je rappelle que les onze collectivités ultramarines sont singulières et qu’il faut prendre garde à ce que les financements ne soient pas seulement dévolus à celles qui ont connu de graves conflits sociaux – je crains, en particulier, un glissement économique global du « Pacifique » vers l’« Atlantique ».
S’agissant de la défiscalisation, l’augmentation de la dépense fiscale de 6,3 % – elle atteindra 3,62 milliards – tient-elle compte des conséquences du plafonnement global et, plus particulièrement, de celui de la défiscalisation ? Pour ma part, je suis assez sceptique quant au soutien à la politique du logement et à l’investissement productif. De la même manière, la comparaison entre les chiffres de 2009 et ceux de 2010 est-elle réellement significative dès lors que la LODEOM renforce les conditions d’agrément ? J’ajoute que le conseil interministériel consacré à l’outre-mer de novembre prochain modifiera peut-être la donne budgétaire, ce qui impliquera de réviser certains points.
Je m’inquiète de l’accroissement de la dette de l’État auprès de certains organismes de sécurité sociale – l’action de soutien aux entreprises et la compensation des exonérations de cotisation sociale entraînent une augmentation de cette dernière de 55 millions d’euros – mais, également, auprès des organismes de logements sociaux – hausse de 17 millions d’euros à la fin de 2009 –, auprès des compagnies pétrolières et, enfin, auprès de certaines collectivités ultramarines – des contrats de développement 2006-2010 ont été signés pour la Nouvelle-Calédonie mais les crédits de paiement sont insuffisants. Je souhaiterais donc connaître le « hors bilan » de ces dettes, pour employer un terme de commissaire aux comptes.
M. le rapporteur spécial. L’augmentation de 6,4 % s’explique essentiellement par la hausse des crédits liés au service militaire adapté, le SMA – une trentaine de millions – et aux exonérations de charges sociales.
M. Gaël Yanno. Je rappelle que la Nouvelle-Calédonie, notamment, n’est pas éligible à la ligne budgétaire unique – la LBU –, dont les conditions d’application diffèrent en fonction des territoires.
M. le rapporteur spécial. Je n’ignore pas ce qu’il en est en Nouvelle-Calédonie et loin de moi l’idée de sous-estimer les spécificités de cette collectivité. De façon générale, la politique du logement social doit à mon avis relever d’une dépense budgétaire plutôt que d’une dépense fiscale, et il va de soi que l’ensemble de l’outre-mer doit être partie prenante.
Le budget de l’aide au fret, quant à lui, demeure en effet constant malgré une augmentation sensible du périmètre concerné – en l’occurrence à Saint Martin, Saint Barthélemy, Mayotte ainsi qu’à Wallis-et-Futuna –, ce qui rend son efficacité à tout le moins douteuse. Vous avez par ailleurs raison de noter la tendance au « glissement » vers l’Atlantique, fût-il dû ou non aux protestations qui s’y sont fait jour. Quoi qu’il en soit, je ne dispose pas encore du document de politique transversale permettant de dresser un état des lieux chiffrés précis, par collectivité.
S’agissant de la défiscalisation, le budget ne prévoit pas une différence sensible entre 2009 et 2010 car le plafonnement global permet une économie relativement faible, de 20 millions environ, alors que le Gouvernement et M. le rapporteur général en attendaient dix fois plus. En l’état, le plafonnement des niches n’entraînera vraisemblablement aucune diminution de la défiscalisation. En ce qui concerne, plus précisément, le logement social, la dotation de 110 millions d’euros ne sera pas effective en raison de la complexité du dispositif. Enfin, la demande systématique de l’agrément devrait incontestablement constituer un frein à l’investissement.
En ce qui concerne les carburants, aucune ligne budgétaire n’est prévue en 2010. La mission conjointe des commissions des Affaires économiques et des Finances a proposé que, tant que le prix du baril n’atteindra pas celui qui a justifié l’instauration de la prime à la cuve, la collecte du montant de cette prime auprès des compagnies pétrolières demeurera, son produit servant précisément à l’État à rembourser ce qu’il leur doit. Lorsqu’il en ira différemment, cette prime retrouvera bien entendu sa destination première. In fine, cela dépend néanmoins des nouvelles règles de fixation des prix des carburants outre-mer ainsi que de leur application.
Enfin, s’agissant des contrats avec les collectivités, le secrétariat d’État à l’outre-mer n’a pas communiqué de chiffre nouveau de la dette depuis qu’a été indiqué pour 2008 le chiffre global de 80 millions d’euros – dont 30 millions pour la seule Nouvelle-Calédonie.
M. Gaël Yanno.
Une enveloppe budgétaire globale en CP, incluant la métropole et l’outre-mer, est-elle dédiée à cet engagement de l’État ?
M. le rapporteur spécial. Je ne le pense pas.
M. Gaël Yanno. Il serait intéressant, monsieur le président, de disposer de ce type d’information.
M. le président Didier Migaud. Il est possible de le demander.
M. Jean-Louis Dumont. J’étais rapporteur du budget relatif au logement lorsque les crédits concernant ce domaine en outre-mer ont été affectés à ce dernier secteur. Or, l’échec est patent, la dotation budgétaire diminuant d’ailleurs pour 2010 alors que la plupart des sociétés d’HLM sont en grand danger, certains établissements étant même proches du dépôt de bilan.
Par ailleurs, je ne suis pas sûr qu’il soit tenu compte des spécificités de l’outre-mer sur le plan foncier, certains fonctionnaires raisonnant comme s’ils étaient en banlieue parisienne. Quelles propositions pouvez-vous faire en la matière, monsieur le rapporteur spécial ?
Enfin, si l’État ne débloque pas les crédits nécessaires et si l’action des organismes HLM n’est pas relancée, je crains que nous n’allions d’échecs en échecs avec les conséquences économiques et sociales que l’on peut redouter, notamment pour nos jeunes compatriotes vivant dans des conditions d’insalubrité absolument indignes.
M. le rapporteur spécial.
Il conviendrait qu’un office foncier soit mis en place pour acheter des terrains. Par ailleurs, la politique du logement social passe en effet également par la lutte contre l’habitat insalubre – notre collègue Serge Letchimy conduit en ce moment même une mission à ce sujet. Enfin, un rapport récent de la Cour des comptes atteste que les logements sociaux qui ont été construits ne sont pas conformes aux normes antisismiques.
Mme Annick Girardin. Outre que nous sommes nombreux à regretter que le RSA ne soit pas plus rapidement applicable dans les outre-mers, je rappelle que les accords concernant le versement de 200 euros de prime – dont une moitié au titre du RSTA et l’autre versée par les entreprises et les collectivités – n’ont été signés qu’aux seules Antilles.
S’agissant de l’aide au fret, je suis très inquiète quant aux entrants et aux extrants puisque le budget demeure constant.
Il en va de même s’agissant de la recentralisation, en particulier à Saint-Pierre-et-Miquelon, où il convient de tenir compte d’un grand nombre de spécificités. En tout état de cause, le « glissement » vers les DOM dont faisait état M. Yanno me semble patent. J’ajoute que des mouvements sociaux se dessinent partout, fussent-ils de moindre importance que ceux ayant affecté les Antilles.
Les états généraux, enfin, ont suscité une attente très forte à laquelle ce budget ne répond pas, le Gouvernement préférant empiler des dispositifs dans l’urgence et réagir promptement quand les médias s’emparent d’un dossier, sans toutefois développer une vision globale permettant de passer de l’assistanat au développement économique durable.
De surcroît, qu’en est-il du détail des investissements qui ont été réalisés, sachant qu’une deuxième tranche devait être prévue en fonction de la consommation de la première ? Sur ce plan-là, l’Europe semble considérer les outre-mers comme les plus mauvais élèves, mais n’y aurait-il pas moyen, entre le fonds exceptionnel et les réserves de l’Union, de travailler de concert ?
Par ailleurs, les élus ultramarins ont fait état l’an dernier de leur inquiétude lorsqu’une partie des crédits relatifs à l’emploi outre-mer a été transférée à la mission Travail et emploi. La baisse de 748 millions d’euros des crédits de cette mission, prévue pour 2010 vient renforcer ces craintes.
Enfin, je note qu’en l’état, les territoires n’ayant pas le statut de DOM paieraient la taxe carbone sans bénéficier pour autant d’une redistribution, ce qui est une anomalie.
M. le rapporteur spécial. Je vous donne acte de vos propos sur le RSTA ; il n’est pas le même partout. Je regrette que cette prime soit en fait partiellement reprise dans le budget de 2010 en raison de son imputation sur la prime pour l’emploi, point sur lequel le Gouvernement devra s’expliquer.
L’aide au fret, quant à elle, sera nécessairement plus faible pour chaque territoire, dès lors que son périmètre a été étendu, comme je l’ai indiqué.
Si je ne suis pas particulièrement jacobin, j’ai néanmoins eu l’occasion de constater que la décentralisation d’un certain nombre de dispositifs n’était pas efficace partout. Sans doute aurais-je dû présenter un rapport plus détaillé en fonction des territoires mais l’utilisation générale des fonds demeure globalement insatisfaisante. Je ne suis donc pas hostile à la recentralisation car elle permettra de créer un mécanisme qui me semble nécessaire pour accroître les ressources ou les revenus. Enfin, dès lors que de nouvelles règles auront été posées, une nouvelle décentralisation sera tout à fait envisageable.
La taxe carbone, quant à elle, n’est pas directement liée au budget du secrétariat d’État à l’outre-mer.
Quant à l’adoption des crédits, enfin, M. le président, je m’en remets à la sagesse de la Commission.
La Commission adopte les crédits de la mission Outre-mer, le groupe SRC votant contre.
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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 20:27
INDISCRÉTIONS
Eliane
Marie-Camille Mounien, qui voulait être désignée candidate de la Frapp d'Eric Jalton à la cantonale partielle aux Abymes, l'a eu dans l'os. C'est le moins qu'on puisse dire, et salement. En fait, une de ses meilleures amies, dont un peu de pudeur nous impose de ne pas révéler le nom, après l'avoir soutenue au fil des jours, lui a dit d'arrêter, tout soudainement, au cours d'une réunion. Devant tout le monde. De ne plus poser sa candidature pour... éviter de montrer les divisions au sein du parti. La malheureuse Marie-Camille en était toute retournée. Bigre, on ne plaisante pas à la Frapp !

Gugusses
« Lors de la mobilisation générale des mois de janvier et février dernier, nous indique Claudel Delumeaux, de l'UMP, j’ai pris position en indiquant que le ras le bol exprimé par le peuple pouvait être évité si tous les acteurs de notre société guadeloupéenne avaient joué leur rôle. Nous observons d’ailleurs un véritable paradoxe qui est d’accuser l’Etat Français de tous les maux alors même que de nombreuses compétences (transport, économie, agriculture, pèche, tourisme, social … ) relèvent de nos collectivités locales… Chacun doit assumer ses responsabilités en conscience. » Mais, cher Maître, c'est toujours plus facile d'accuser... l'Etat que de balayer devant les portes des assemblées locales !

Lik
Luk Reinette, militant nationaliste bien connu, vient, avec ses amis de l'ANG, de créer, Mouvman pou on Konverjans é on Alternativ, qui entend rassembler les Guadeloupéens « autour d’un projet fort qui prend en compte les aspirations et nécessités du Peuple aux plans politique, culturel, économique et social dans l’environnement international qui est le notre. » Il se veut, dit-il, la résultante d’une prise de conscience de Guadeloupéens qui estiment partager plus qu’une vision commune, une philosophie commune, sur l’avenir à moyen et long terme de la Guadeloupe. » A suivre...

Lik 2
Dans la « Contribution de l'ANG au Mouvman », (voir ci-dessus) il est renvoyé dos à dos et Nicolas Sarkozy avec « les états généraux (qui) ont été conçus et lancés par le président Sarkozy comme étant une réponse à la révolte des guadeloupéens, martiniquais et guyanais, en ce début 2009. Mais c’est sa réponse, puisque le travail effectué durant plusieurs mois par des dizaines de personnes réunies en Ateliers sera sanctionné par sa seule décision le 6 novembre » et les élus : « Un Congrès s’est tenu dans la précipitation pour obtenir un délai de réflexion de 18 mois, délai largement entamé et dont le temps écoulé a été exclusivement consacré aux tractations électorales, dans la perspectives des Régionales de mars 2010 !... » Du sport à venir !
André-Jean VIDAL
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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 20:25
TRIBUNE LIBRE
L’Aimé CESAIRE Elu Pour être Leader ou pour être Nègre
par Eric E.G. NOGARD


Pourquoi Césaire a-t-il été toujours Elu, c’est la question qui se pose.
Seule cette question se pose, sans verser dans l’amalgame, essayons d’y répondre.
A-t-il été suivi comme le fut Gandhi le Mahatma, le Leader de l’Inde.
A-t-il été suivi comme le fut Mandéla, le Métis, le Leader anti-apartheid.
Il nous semble que NON. Césaire toujours Elu pour être nègre, pas pour être Leader.
 
En fait de Leadership, regardons ça de près et tâchons d’y voir clair.
Césaire a-t-il conduit la Martinique à la Départementalisation ? Nous osons dire que NON.
Même si de la démarche, il fut le rapporteur, le vieux Lycée Schœlcher en a été l’auteur.
En ce temps là, pas question de Darsière, ni de Lise, voire de Letchimy, ils n’en furent pas.
Ou Césaire acceptait, ou il allait se faire voir ailleurs, à ses risques et périls.
 
Autant dire un Communiste en titre, aux ordres d’un Lycée qui « pensait ».
Que sont devenus les « vieux », en tout cas le vent des mésententes a soufflé sur la fleur du Pissenlit.
Ceux qui pouvaient dire à l’Homme : « Tu te trompes… » s’en sont écartés.
Ceux qui pouvaient lui répliquer, où sont René LANCRY, SABIN, SERBIN, DORIVAL pour en attester :
« Votre dirigisme est despotique, les Békés sont Martiniquais, autant voire plus que Vous ».
 
« Un dirigisme éclairé, ni plus ni moins ». – « Comme celui de votre Roi Christophe,
Gare qu’il ne vous joue le même tour. Ce n’est pas qu’on vous le souhaite ».
Qui de Darsière, de Lise, de Letchimy, avec leurs Tu, Tu, Tu avec leurs TOI, TOI, TOI,
Peuvent parler de ce Temps là, de ce Temps jeté aux oubliettes avec l’aide des nouveaux Venus.
Et le Césairisme est devenu ce qu’il est devenu, l’affaire d’une peau, pas celle d’un Leader.
 
Oui, l’affaire d’une Peau, celle de la Négritude, celle du Nègre Fondamental.
NON l’affaire d’un Leader, toujours désavoué dans ses choix statutaires.
Toujours Oui pour la peau nègre, Oui pour la négritude, Oui au nègre Fondamental.
Toujours NON en réponse à sa volonté de détourner le Peuple de son choix de la France.
De cet Antagonisme Hélas, la Martinique a bien souffert, elle en garde les séquelles.
 
Dieu Merci, il est dit quelque part « Vouloir c’est pouvoir », sachons vouloir.
Affectivement nous le voulons, soyons sincères, nous aimons la France.
Effectivement nous le voulons, quoi que nous prétendions, rien de mieux pour nous que la France.
Alors sachons pouvoir : la remise en cause est décidée, son heure n’est pas venue.
Les Dés sont bien jetés mais hélas, ils sont pipés, la partie n’est pas jouable.
 
Trop de zones d’ombre, trop de points litigieux, trop de risques de larmes.
Décider d’une telle consultation en plein état de Fièvre, en plein Etat Second.
Risquer de confirmer le pouvoir de Gigolos incapables de tenir les rênes d’un si petit Carrosse.
Que ceux qui voient le danger sachent dire au Président « Annulez cette Décision.
Une Décision à l’emporte pièce, une Victoire à la Pyrrhus, tout le monde y perdra ».
 
Ou alors, qu’on nous fasse comprendre dans quel Pays de Droit nous serons,
Quand la Force Publique déposée entre les Mains de Maître TANGER ne sera pas écoutée.
Quand le principe de l’égalité des Droits de s’écarter ou de se rapprocher de la France sera bafoué.
Quand la Martinique, plus vieille Province Française sera reléguée à Oudinot puis aux Affaires Etrangères.
Dès-lors, nous fera-t-on comprendre ce que c’est que d’être Français et faire semblant de l’être.
 
Eric E.G. NOGARD
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1 novembre 2009 7 01 /11 /novembre /2009 20:24
TRIBUNE LIBRE
QUE FAUT-IL PENSER DE LA CASTRATION CHIMIQUE ?
Par Michel EYNAUD


Les statistiques de la justice montrent que la Guadeloupe connaît un très fort taux de violences, et notamment de violences sexuelles. Alors qu’à l’occasion d’un fait divers dramatique, le Président de la république a lancé une polémique nationale sur la castration chimique des délinquants récidivistes, chez nous on ne semble pas pressé de prendre des mesures efficaces. Que faut-il en penser ?

Selon les statistiques de la violence pour 2008, publiées par l’Observatoire National de la délinquance en avril dernier, la Guadeloupe se classe en 4° position (juste derrière la Guyane) dans le hit-parade national de l’insécurité. Pour les violences sexuelles, entre viols, harcèlement et autres atteintes sexuelles, notre région se place en 5° position : plus de 240 affaires connues en 2008… plus toutes les autres encore recouvertes par le voile du silence complice et de la honte mortifère. Nous avons un sérieux problème dans les rapports hommes-femmes, où le passage à l’acte remplace trop souvent le contrôle des pulsions. La lutte contre la violence sexuelle devrait être une grande cause, mais on n’en parle pas beaucoup en dehors de la chronique périodique des cours d’assises…

De l’utilisation politique d’un drame
La Guadeloupe paraît donc bien loin de ce territoire national, où le terrible meurtre d’une femme faisant du jogging près de la forêt de Fontainebleau a mobilisé le Président de la République et quasiment tous les médias. Ce viol suivi de meurtre a été perpétré par un homme en libération conditionnelle depuis 2007 à l’issue d’une peine de 11 ans de prison pour le viol d’une adolescente en 2000. Il a soulevé une grande émotion, celle de l’insupportable de la récidive et c’est bien compréhensible : toute victime, famille de victime voire tout parent ne peut que réagir avec émotion à de tels drames.

Ce qui est plus étonnant c’est la réaction des pouvoirs publics, qui se sont de nouveau lancé dans des propositions présentées comme radicales, notamment « la castration chimique », que bien des professionnels n’analysent que comme de nouvelles illusions. Une fois de plus la politique du pire est appliquée à l’occasion d’un fait divers monté en épingle, et permet d’éviter les analyses et les solutions de fond. Une fois de plus, à partir d’une situation critique et spécifique, on décontextualise, on généralise et on stigmatise…

Il est évident qu’il faut prendre en compte la souffrance des victimes. C’est une impérieuse, immédiate et absolue nécessité ! Mais cela n’autorise pas à la justice expéditive vis-à-vis des auteurs de violences, même médicalisée sous la forme d’une « castration chimique »… Les réactions impulsives de l’appareil d’état ne sont pas dignes de la complexité des problèmes posés.

Délinquants ou malades ?
Face à la simplification démagogique et à l’escalade des lois sans effets,  il est de notre devoir de rappeler et préciser quelques faits. Le premier est que tout délinquant sexuel n’est pas forcément un malade. Il est anormal de transgresser la loi et de passer à l’acte, mais toute transgression n’est pas obligatoirement l’expression d’une maladie. Parmi la masse des délinquants sexuels il en existe d’effectivement malades, et alors ils peuvent relever de traitements variés dont chacun a des indications variables, à appliquer de façon personnalisée si on veut  qu’ils soient efficaces. Quand un traitement est nécessaire pour un délinquant sexuel malade, il ne peut être que médicalement décidé, puis appliqué, évalué, modifié, arrêté ou poursuivi.

S’intéresser particulièrement aux délinquants récidivistes est pertinent, car ils non seulement ils constituent un danger potentiel, mais ils nous interrogent aussi sur les échecs et les limites des solutions appliquées, à perfectionner. Mais la récidive des agressions sexuelles est très faible : 1 à 2 % seulement des agresseurs récidivent. C’est déjà trop… mais cela est loin de constituer un risque fréquent. La réalité, c’est seulement que l’immense majorité des agressions sont des premiers épisodes, qu’il est donc très difficile d’anticiper et de prévenir. Si on devait viser un risque « zéro » il faudrait donner des médicaments à toute la population sexuellement active, et même là on ne serait sûr de rien, car aucun traitement n’est efficace à 100%. La médecine est incapable de supprimer cette part d’incertitude.

Quel traitement ?
En ce qui concerne la « castration chimique » proprement dite, elle consiste en fait à donner des médicaments de type « anti-androgènes ». Ils font baisser le taux d’hormone masculine (la testostérone), et diminuent ainsi la libido ainsi que la production de spermatozoïdes. Ils rendent donc impuissants, et par la même occasion ont tendance à faire gonfler les seins (et même parfois les faire couler), sans oublier quelques troubles hépatiques et des syndromes dépressifs. Bref ils ont pas mal d’effets plus ou moins faciles à tolérer…En fait ils ne représentent qu’une possibilité de traitement parmi d’autres, et ne peuvent concerner qu’une faible proportion de malades. S’il peut être utile, il ne peut être systématique ni être étendu abusivement

Si peu d’auteurs de violences sexuelles présentent des troubles pouvant relever de ces soins, il faut donc les employer à bon escient. Comme pour tout traitement, qu’il soit à base de médicaments ou de psychothérapies, il faut une démarche rigoureuse adaptée à l’individu. Une démarche où les critères médicaux doivent s’imposer. Cela commence par un diagnostic, cela se poursuit par une réflexion sur les indications et les contre-indications des traitements possibles. Ensuite, il faut informer le patient et obtenir son consentement, et cette étape conditionne une bonne part des possibilités de réussite du traitement, de son suivi et de sa continuité. Enfin, il faudra adapter le traitement à l’évolution du patient, de sa situation, des effets positifs ou négatifs des médicaments.

Quels moyens réels ?
S’occuper des individus, victimes ou auteurs de violences sexuelles, est donc la base de toute approche de ce problème à la fois de société et de santé. Mais cela ne suffit pas. Les traitements étant encore souvent insuffisants ou mal employés, il faut envisager aussi une approche plus large. La prévention de la récidive exige particulièrement un abord global, où les évaluations doivent tenir compte à la fois du soin, de l’éducatif et du pénal. Tout un arsenal de lois le permet déjà en théorie, alors que ce sont les moyens de les appliquer qui manquent.

Il en est de même pour l’application des traitements. C’est notamment la loi du 17 juin 1998 « relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu’à la protection des mineurs » qui a instauré le suivi socio-judiciare avec injonction de soins, et qui prévoit la participation coordonnée de différents professionnels : Juge d’application des peines, service pénitentiaire d’insertion et de probation, médecin coordonnateur, réseau de médecins et de psychologues traitants. Mais quelque soient tous les moyens déployés, il est impossible d’en prédire les résultats. Et il faut bien avouer que les moyens actuellement déployés sont notoirement insuffisants : ils ne sont ni à la mesure de la fréquence de ces violences, ni à celle des réactions d’émotion politique étalées à la une des médias !

Au plan national, beaucoup d’équipes attendent encore les études scientifiques et épidémiologiques rigoureuses qui permettraient de mieux cerner le phénomène, au-delà des a priori et des idéologies. Mais les chercheurs ne sont pas les seuls à être démunis. Les équipes de cliniciens attendent aussi les personnels nécessaires à la prise en charge des ces cas socialement si décriés, ainsi que des évaluation sérieuses des mesures réellement mises en place depuis 1998. A quoi sert d’annoncer une nouvelle législation, quand on n’a pas pris la peine d’appliquer la précédente ? Le plus urgent serait donc de mettre en place des centres de recherche et de soins, permettant de faire évoluer les savoirs, de structurer des repères scientifiques, et de produire des outils partageables. C’est là encore, d’ailleurs, ce que la loi avait prévu…

La Guadeloupe en attente
Chaque région aurait dû se voir doter d’un Centre de Ressources pour la prise en charge des auteurs de violences sexuelles (CRAVS). Partout dans l’hexagone, et même en Guadeloupe. Il s’agissait d’un plan national et des enveloppes budgétaires avaient été prévues pour cela. Bien que ce soit une priorité nationale autant que régionale, la Guadeloupe attend pourtant toujours le sien ! On peut se demander où se sont égarés les crédits prévus, entre l’Agence Régionale de l’Hospitalisation qui les a reçus, et le Centre Hospitalier de Montéran qui aurait dû créer cette structure du côté de Baie-Mahault. Les CRAVS sont théoriquement chargés d’aider à la formation des professionnels devant prendre en charge les auteurs de violence sexuelle, de mener un travail de sensibilisation et d’information en partenariat avec d’autres professionnels pour prévenir les premières violences sexuelles, plus fréquentes que les récidives. La Guadeloupe en aurait bien besoin !

Combien faudra-t-il de drames pour que les projets deviennent réalité ? Ou bien sommes-nous tellement blasés qu’au fil des faits divers et des annonces, rien ne changera vraiment une fois l’émotion dissipée ? Plutôt que de brasser des illusions, et de rêver de nouvelles molécules qui « castreraient » tous les violeurs, ce qui est irréalisable, il vaudrait mieux rendre opérationnel les dispositifs prévus, les faire fonctionner avec des moyens suffisants et évaluer ensuite leurs résultats concrets. Et d’ailleurs, plutôt que de « castrer », ce qui n’est guère attractif, même pour un malade délinquant récidiviste, on ferait mieux de se donner les moyens de traitements diversifiés, facilement accessibles.

Dans le domaine de la prise en charge des auteurs comme des victimes de violences sexuelles, la Guadeloupe est bien en retard alors qu’elle devrait être à la pointe. Pourquoi ? Pourquoi est-il si difficile de mettre en place des actions réfléchies, réalisables, coordonnées, évaluées ? Ce n’est pas parce que le Président de la République donne le mauvais exemple en s’agitant à l’occasion de faits divers dramatiques, que nous devons faillir à notre responsabilité. Nous avons un devoir envers les victimes meurtries qui se multiplient autour de nous, comme envers les malades que la science pourrait aider, et qui sont privés de cette chance. Nous ne devrions pas nous satisfaire de la démagogie de l’état, de la pénurie des moyens, et des paralysies bureaucratiques quand le prix à payer est fait de larmes et de sang, de souffrances indicibles et de vies à jamais déchirées.

Pour en savoir plus :
Voir le site de l’Association pour la Recherche et le Traitement des Auteurs d’Agression Sexuelle (ARTAAS) :  HYPERLINK "http://www.artaas.org" www.artaas.org
Contacter la Société Caribéenne de Psychiatrie et de Psychologie Légales (SOCAPSYLEG) :  HYPERLINK "mailto:socapsyleg@orange.fr" socapsyleg@orange.fr


Le suivi socio-judiciaire

(source : plaquette : Socapsyleg/IS/2009/v3)

La juridiction de jugement peut ordonner un suivi socio-judiciaire qui est une mesure assez large obligeant un condamné pour certains types d’infractions à se soumettre, sous le contrôle du juge de l’application des peines, pendant une durée fixée au moment de la condamnation, à des « mesures de surveillance et d’assistance ».

Le suivi socio-judiciaire ne s’exerce qu’en milieu libre et ne s’applique pas en prison. Il s’agit à la fois d’un contrôle (surveillance) et d’une aide (assistance). Ces mesures ne sont pas uniquement répressives. La durée du suivi dépend de la nature de l’infraction (délit ou crime) et peut être sans limite en cas de condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité.

La durée maximum d’emprisonnement prévue lors du jugement est prononcée si le condamné ne remplit pas les obligations qui lui sont signifiées. Les nombreuses mesures que comporte le suivi socio-judiciaire sont prévues par le Code pénal. Elles vont de l’interdiction à paraître en certains lieux, d’exercer certaines professions jusqu’à l’injonction de soins.
Michel EYNAUD
Progrès Social daté du 31/10/2009, p PAGE 3
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